Vos écrits
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
499.99 € 699.99 €
Voir le deal

Ne change pas le fond, adapte la forme

+4
Evanescent
grieg
Jacinthe
Dily
8 participants

Aller en bas

Ne change pas le fond, adapte la forme Empty Ne change pas le fond, adapte la forme

Message  Dily Sam 13 Déc 2008 - 23:59

_ Maman, parles-moi de ta naissance !
_ Si tu veux ma chérie mais pour que tu comprennes bien, je dois te parler de mamie avant ma naissance.
_ Mamie C. ?
_ Mais oui ! Quand mamie C. était plus jeune, elle n’aimait pas beaucoup sa vie. Elle voulait en changer mais ne savait pas comment s’y prendre. Alors elle décida de faire un très long voyage. Elle y pensait déjà depuis très longtemps mais elle savait que ses parents auraient dit non car elle était trop jeune. Alors le soir, dans son lit, quand la nuit noire protégeait ses secrets, elle rêvait de son voyage. Elle rêvait de ce qu’elle allait devenir et de ce qu’elle allait faire. Un jour, elle se décida donc de faire son long et merveilleux voyage. Mais à peine la jeune et jolie C. avait quitté la maison de ses parents, qu’elle rencontra un étang. Lorsqu’il la vit, l’étang tomba tout de suite amoureux d’elle. Elle était belle, gentille et obéissante. En effet, la jeune C. savait que quand on disait non, cela mettait les gens en colère. L’étang lui dit alors :
« Jolie C., maries-toi avec moi ».
Elle répondit : « Je ne peux pas, j’ai un très long voyage à faire ».
« Mais regarde-moi ! Je suis un étang, je suis calme et je peux t’offrir la paix éternelle. Si tu pars en voyage, tu rendras ta famille et les amis de tes parents malheureux. Tous te veulent près d’eux. »
« Mais si je reste, je n’apprendrais jamais à dire non. »
« Mais tu n’as aucune raison de dire non ! Si tu peux rendre le monde heureux simplement en disant oui, pourquoi ne le ferais-tu pas ? »
« C’est vrai, tu as raison. »
« Alors maries-toi avec moi. Si tu le souhaites, ta vie sera paisible. Tu n’auras qu’à planter des fleurs et des arbres autour de moi pour me rendre beau et mettre des poissons dans mon eau pour me nourrir. En échange, je te fabriquerai une jolie petite barque avec des fleurs des champs. Ainsi, tu pourras te promener à volonté sur mon eau. Bien sur, ces fleurs fanent quelques mois par an, mais tu sais, la vie est telle qu’elle est. Je ne suis qu’un étang. Mais je te promets que mes roseaux sont solides et que mes fleurs sentent bon. Tu ne couleras pas et tu n’auras jamais envie de connaître les fleurs des longs voyages. »
« Je trouve que ce que tu me proposes est honnête. Et puis tu es gentil. Avec toi, je n’ai pas peur de ne jamais dire non. Et puis je t’aime bien. Alors je te dis oui. »
« Tu fais de moi l’étang le plus heureux de la campagne environnante. Mais je dois pourtant te mettre en garde de quelque chose. »
« De quoi ? »
« Je suis un étang, pas un océan. Mon eau ne gagne pas de terrain mais elle ne déclenche pas non plus de tempête. Je ne pourrais jamais m’agrandir. Tout ce que tu vois aujourd’hui est tout ce que je peux t’offrir. »
« Je ne connais pas les océans alors ils ne peuvent pas me manquer. Et puis j’aime ce que je vois de toi. »
« Me fais-tu la promesse de toujours te contenter de moi ? »
« Je te le promets. »
Ainsi C. et l’étang furent mariés. Tout le monde était là : la famille de C., les amis des parents de C. et le poids des millions de jeunes C. qui avant elle, n’avaient jamais dit non. »
Comme il le lui avait promis, l’étang lui construisit une jolie petite barque avec un toit pour protéger sa belle du soleil. En effet, l’étang se méfiait du soleil car il asséchait ses berges et détournait radicalement de lui les regards égarés. Mais cela était bien égal à C. de ne pas voir le soleil. Elle aimait son mari. Elle aimait les longues et calmes promenades sur son eau qu’elle ne cessait de contempler. En plus, elle n’avait pas besoin d’un accès direct au monde réel puisque celui-ci se reflétait dans l’eau calme de son mari. Les jours heureux coulaient lentement et sereinement.
Un soir de fin d’été, sous la douce fraicheur d’un saule pleureur, l’étang et sa jeune épouse eurent une conversation. L’Histoire ne rappelle pas lequel des deux a lancé l’idée mais l’un dit à l’autre :
« Ne crois-tu pas que la surface d’un étang est plus jolie lorsque l’on y voit des petites ondes circulaires qui grandissent avec le temps ? »
Et l’autre de répondre : « Si, tu as raison. De plus, ces petites ondes sont nécessaires à l’oxygénation de l’eau des étangs. Sans oublier que les promenades en barque auront plus de relief et que le paysage en sera définitivement embelli. »
Ils conclurent alors en cœur : « Il est temps que nous ayons notre premier insecte pour qu’il dépose à l’infini ses petites pattes à la surface de l’eau. »
Ainsi la vie s’écoulait paisiblement quand la petite libellule arriva. Tout le monde assista à son arrivée : la famille de C., les amis des parents de C. et les millions d’autres C. qui avaient du douloureusement prendre du plaisir à accueillir une petite libellule avant elle.
_ Maman, elle avait un nom cette petite libellule ?
_ Non ma chérie, elle n’en avait pas.
_ Mais pourquoi ?
_ Parce que c’est l’amour de deux êtres qui se mêlent qui donne à un troisième être son identité.
_ Alors mamie C. et l’étang ne l’aimaient pas ?
_ Oh si ! Ils l’aimaient très fort. Mais l’amour que l’étang portait à la petite libellule, aussi vrai et sincère qu’il pouvait l’être, était aussi peu consistant que sa surface. A la moindre pierre lancée, l’étang s’ouvrait béant pour l’engloutir d’un trait comme si elle n’avait jamais existé. L’étang aimait sa petite libellule mais il n’était pas fait pour l’amour sans compromis ; celui qui affronte les pierres indésirables de la vie. Son amour était certes, aussi transparent que les ailes de sa petite libellule, mais également aussi fragile.
_ Et mamie C. ? Il était comment son amour ?
_ Ha ! Il était immense ! Mais c’est une histoire bien compliquée pour une petite fille de ton âge !
_ Ne t’inquiète pas maman. Je comprendrai toujours plus que ce que tu m’en croiras capable !
_ A cette époque, la jeune C. avait beau vivre sur la douceur de son étang, son cœur n’en restait pas moins atrophié par tous les non qu’elle n’avait pas dit. Elle voulait dire à sa petite libellule qu’elle ne l’obligerait jamais à ne pas dire non. Et pourtant, la jeune C. avait la responsabilité de ce nouveau petit être et elle allait donc être amenée à l’obliger à dire oui. Mais face à cette petite qui avait tout à apprendre des barques qui tanguent et des étangs aux surfaces lisses, comment trouver la limite du oui et du non quand on ne la connaît pas soi-même ?
_ Tu veux dire que c’est pareil que quand tu me dis qu’il faut dire non à un inconnu qui m’offre un bonbon parce que c’est peut être un piège mais qu’il est peut être aussi juste très gentil et qu’il ne me veut que du bien ?
_ C’est exactement ça ma chérie. Et en tant que maman, je me dis que tu me ressembles et je me souviens très bien qu’à ton âge, j’aurais pu dire oui à un bonbon.
_ Tu vois que je comprends ! Et la petite libellule était le seul insecte qui faisait des ronds sur l’étang ?
_ Ha non ! Quand la petite libellule n’eu plus besoin de mamie C. pour décoller, un autre insecte élut domicile sur l’étang le plus calme du voisinage.
_ Une autre libellule ?
_ Non ma chérie. Un papillon. Et plus précisément un bel argus.
_ Il est comment ce paillon maman ?
_ Il peut arborer de nombreuses couleurs mais celui-ci était le plus beau des bel argus. A l’apparence timide et réservée, la base de ses ailes étaient d’un merveilleux gris-vert. Puis, en remontant, des petits points noirs apparaissaient. Les ailes se terminaient par d’autres gros points noirs bordés d’orange. Selon l’humeur du bel argus, on y voyait tour à tour des lunes ou des yeux curieux. Mais la vérité est qu’il était un soleil à lui tout seul.
_ Ouah ! Mamie C. devait être vraiment heureuse !
_ Malheureusement non.
_ Pourquoi ?
Lorsque la jeune et romantique C. eut emménagé dans sa barque, elle fut émerveillée par les fleurs, cocoonée par la sécurité des lieux. Elle passait ses journées en clapotis clapotant ses doigts à la surface de l’eau tout en ôtant au passage les imperfections qui auraient pu ternir l’image de la petite communauté de l’étang. Avec le temps, elle a cessé de regarder l’étang au caractère de miroir et qui devenait sombre comme l’hiver. Elle a voulu alors regarder le soleil mais celui-ci était caché par le toit de fleurs fanées. Elle finit par ne se sentir vivante que dans ses rêveries qu’elle n’osait à peine penser ; car elle se devait d’affronter la réalité ! Il était hors de question de même imaginer un non. Parfois elle repensait à ce long voyage qu’elle n’avait jamais fait. Elle se voyait sur ces océans tumultueux qui vous laissent un gout salé sur les lèvres. Mais à chaque fois que la barque s’échouait sur la berge, l’étang la ramenait à la réalité. Il faut dire que malgré le calme apparent de l’étang, la barque cognait toujours très violemment contre la berge.
C. comprit alors qu’elle n’apprécierait jamais le calme de l’étang tant qu’elle n’aurait pas senti le gout salé des grands voyages. Comme elle ne voulait pas décevoir sa famille et les amis de ses parents, elle resta tant bien que mal dans sa barque. Et pour s’occuper, elle commença à souffler sur l’eau. Elle voulait des vagues. Elle voulait des reflets imparfaits mais mouvants. Elle espérait même secrètement, qu’en soufflant assez fort, son mari gagnerait du terrain sur ses berges et qu’il permettrait à sa petite barque d’aller plus loin et qui sait ? Elle apercevrait peut être les océans !
De son côté, l’étang ne comprenait plus sa belle C. Il l’aimait toujours aussi fort mais face à elle, il se sentait réduit à l’état de flaque. Elle lui faisait ressentir ouvertement qu’il ne pourrait jamais lui donner ce qu’elle réclamait. Mais il devait garder cela le plus secrètement possible. Lui aussi devait être attentif à sa famille et aux amis de ses parents. Il pensait avoir épousé une ondine mais C. s’avérait être une sirène qui ne savait nager que dans des eaux turbulentes. Alors il commença à s’assombrir. La vase envahit ses fonds et C., qui ne regardait plus son étang, ne s’aperçut pas de sa tristesse. Elle ne voyait que ces implacables berges qui, telles des paumes brunes, l’empêchaient d’avancer, l’empêchaient de voir plus loin. A chaque fois que la petite barque percutait la berge, C. se disait qu’il était temps pour elle de quitter les fleurs fanées. Mais de toute la hauteur des non de sa famille et des amis de ses parents, elle finissait toujours par dire oui.
Dans un dernier élan d’espoir, l’étang construisit à sa belle une petite charrette aux odeurs marines. Il lui proposa d’aller se promener tous les jours au petit matin et de lui revenir tous les soirs. Une fois de plus, C. se disait que c’était un compromis honnête et bien sur, elle dit oui ! Mais à vrai dire, au travers de ce oui, elle murmura son premier non. Ainsi, tous les jours, elle se dirigeait vers un océan et commença à y tremper ses pieds. Elle sentait les vagues du monde lui lécher la peau tel un chant lancinant prometteur d’une vie nouvelle. Mais tous les soirs, en revenant dans sa petite barque, elle pensait à sa petite libellule, à son bel argus mais aussi à sa famille et aux amis de ses parents. Et tous les jours, elle s’autorisait modestement, comme si elle ne le méritait pas, des petits mensonges marins. Pendant ce temps-là, l’étang faisait semblant de ne pas voir les cristaux de sel qui désormais chatouillaient les genoux de son épouse. Petit à petit, il s’assécha et se remplit de vase. Corinne commença à avoir soif. Un jour, alors qu’elle clapotis clapotait ses petits pieds dans l’océan, elle s’aperçut pour la première fois à quel point elle avait soif et que si elle ne buvait pas très rapidement, elle allait mourir. Ecrasée pas le poids de sa famille, des amis de ses parents, de l’étang et des millions de non jamais prononcés, elle plia les genoux, se laissa tomber dans l’océan en une seule et unique prière. Et dans un instinct de survis, elle plongea la main dans l’eau puis la porta à ses lèvres.
Je ne t’expliquerai pas ma chérie comment mamie C. est née ce jour-là. Je ne t’expliquerai pas comment elle s’est, ce jour-là, transformée en sirène.
_ Pourquoi tu ne veux pas me le dire ?
_ Parce que chacune, à sa façon, devient un jour sirène et je te laisse le soin de trouver ton propre océan. Toujours est-il que mamie Corinne se trouva bien embêtée quand elle du ramper jusqu’à chez l’étang.
_ Mais si elle avait trouvé son océan, pourquoi est-elle retournée chez l’étang ?
_ Parce qu’elle y avait laissé sa raison de vivre.
_ La petite libellule et le bel argus ?
_ Tout à fait ! Lorsqu’elle arriva là où ce n’était déjà plus chez elle, son mari vit bien que sa femme avait changé. Ce n’est que lorsqu’il huma ses lèvres qu’il comprit qu’elle n’avait pas tenu sa promesse. Dans un hurlement de douleur, la vase s’épaissit. C. se débâtit devant la détresse impuissante de la petite libellule et du bel argus qui ne pouvaient plus se poser nulle part. L’étang perdit contrôle de lui-même. Il jeta violemment la barque contre la berge à plusieurs reprises jusqu’à ce que celle-ci éclate en mille morceaux. Dans un élan d’amour et de douleur, C. s’empara de ses deux joyaux et elle hurla. Elle hurla un non si puissant et si douloureux que ni l’étang, ni sa famille et ni les amis de ses parents n’osèrent surenchérir. Portée par la petite libellule et par le bel argus et par les millions de C. restées Ondine avant elle, elle s’enfuit à tout jamais vers l’océan. Bien sur, la femme qu’elle était devenue a dû affronter de très violentes tempêtes venues de l’océan et d’autres encore bien plus violentes qui venaient de l’intérieur. Bien sur, elle coula plusieurs fois, entrainant avec elle les deux petites paires d’ailes qui la ramenaient toujours à la surface.
Mais un jour, elle comprit que la vase, qu’elle soit douce ou saline, resterait toujours de la vase. Alors elle s’avoua vaincue et choisit Eruthros pour maison éternelle. Il faut croire que l’éternité avait d’autres plans pour elle. Elle finit par rouvrir les yeux. Certes, elle était échouée sur un navire de guerre qui avait perdu trop de batailles, mais elle était là. Et tels de vieux compagnons de route, elle trouva la petite libellule à tribord et le bel argus à bâbord. Petit à petit, elle répara et transforma le navire de guerre en voilier et quand l’embarcation fut sure, elle se mit à la tâche de soigner ses deux petits marins. Ce ne fut pas facile. Il lui fallut beaucoup de temps, de patience et d’énergie. La nature de l’amour reprenait ses droits. Tel un insecte porté par le souffle de la vie, elle les enveloppa dans une chrysalide pour qu’ils se soignent mieux. Un jour, ces chrysalides se sont déchirées et chacun à son rythme, ton oncle A. et moi, O., avons ouvert les yeux. Nous étions nés. Bien sur, depuis ce jour, nous avons pris notre envol. Mais nous savons qu’il y a quelque part dans le grand froid un voilier qui a trouvé son océan et qu’il y aura toujours de la place pour accueillir nos atterrissages catastrophes.
Et voilà comment je suis née mon amour.
_ Sur un bateau ?
_ Oui, sur l’océan. Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu un petit gout salé sur les lèvres ; emblème de ma petite enfance.
_ C’est une histoire triste maman ; mais j’aime bien la fin !
_ Moi aussi ma chérie, moi aussi.
Dily
Dily

Nombre de messages : 3
Age : 42
Date d'inscription : 13/12/2008

Revenir en haut Aller en bas

Ne change pas le fond, adapte la forme Empty Re: Ne change pas le fond, adapte la forme

Message  Jacinthe Dim 14 Déc 2008 - 1:38

l'histoire d'une grand-mère racontée par la mère à la petite-fille.

Si j'ai su tout lire d'une traite à 2h du matin, c'est donc que le dialogue de la mère à la fille passe bien.

Parfois difficile d'adapter un discours d'une vie pour le faire comprendre par un enfant... Tu t'en sors bien, et même si souvent la surabondance de "niaiserie" et de "romantisme" manque de faire tomber le tout dans une espèce de caricature de la vie romanesque très XVII, XVIIIe siècle ?, une interprétation de la trame peut toujours être faite qui permet au texte de rebondir sur quelque chose de plus consistant, plus réel en quelque sorte.

De ce côté-là, c'est bien mené, quoique par quelques termes qui dénotent par leur "complexité" (dit à un enfant), j'ai l'impression d'une enfant sacrément en avance sur son âge !

Mais, j'ai bcp plus de mal avec le principe même d'adopter tout un langage métaphorique et analogique de la campagne pour expliquer quelque chose à un enfant, plutôt que d'utiliser des termes plus simples, mais bien plus évocateurs, me semble, et surtout bcp moins déroutants pour l'enfant que, par exemple, le mariage de sa grand-même d'avec un étang, quoiqu'ainsi, j'admets que la poésie du tout en pâtirait. Mais au privilège d'une poésie plus évocatrice, peut-être ?

Pas aussi clair que je le voudrais, il est tard. Mais, je vais conclure qu'à mon goût le mieux serait : plus de réalisme dans la forme pour privilégier le fond ! Même si tel quel, le texte est assez abouti.

Jacinthe

Nombre de messages : 36
Age : 35
Localisation : Belgique
Date d'inscription : 01/06/2008

Revenir en haut Aller en bas

Ne change pas le fond, adapte la forme Empty Re: Ne change pas le fond, adapte la forme

Message  Invité Dim 14 Déc 2008 - 8:38

Personnellement l'allégorie ne me gêne pas même si en effet certains termes et idées laissent à penser que la petite fille n'est pas si petite. Je ne sais pas si on raconte ce genre d'histoires comme ça aujourd'hui, si on emploie encore ce ton désuet. J'ai été un peu agacée par moments lorsqu'on frôle le gnangnan, le mièvre, mais tu arrives à ne pas verser dans le pathos. L'exercice n'est pas aisé.
Le texte est long, cela favorise les erreurs, les inconsistances et les répétitions. J'en ai relevé quelques -unes :

Mais à peine la jeune et jolie C. avait-elle quitté la maison
Mais je dois pourtant te mettre en garde de =contre quelque chose

Elle finit par ne se sentir vivante que dans ses rêveries qu’elle n’osait à peine penser ;

Avec le temps, elle a cessé de regarder l’étang au caractère de miroir et qui devenait sombre comme l’hiver.
je trouve la deuxième partie de la phrase abrupte

Alors il commença à s’assombrir. répétition de ce qui précède

Elle finit par ne se sentir vivante que dans ses rêveries qu’elle n’osait à peine penser ; car elle se devait d’affronter la réalité ! Il était hors de question de même imaginer un non. Explication brouillonne

Et dans un instinct de survie,

Dans un hurlement de douleur, la vase s’épaissit. problème de syntaxe

Il y a aussi un "que" au début du texte, je ne sais plus où, à la place d'un "dont".
Mon sentiment en fin de lecture c'est que ce texte n'est pas abouti ni sur le plan de la forme ni sur celui du fond, mais que tu tiens une bonne idée.

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Ne change pas le fond, adapte la forme Empty Re: Ne change pas le fond, adapte la forme

Message  grieg Dim 14 Déc 2008 - 8:59

déjà dans la bible les paraboles m'ennuyaient
je pensais que c'était leur côté morale qui irritaient mon sens des valeur.
Tu m'as fait découvrir que la parabole amorale est tout aussi terne.
La liberté, l'amour, le mariage, l'inconstance, de trop grands thèmes pour cette figure rhétorique étriquée.

Par contre, je l'ai lue jusqu'au bout, avec un sourire désabusé, mais sans déplaisir... Alors je t'attends dans d'autres registres.

grieg

Nombre de messages : 6156
Localisation : plus très loin
Date d'inscription : 12/12/2005

Revenir en haut Aller en bas

Ne change pas le fond, adapte la forme Empty Re: Ne change pas le fond, adapte la forme

Message  grieg Dim 14 Déc 2008 - 9:22

Après avoir remarqué mon « s » manquant à « valeur », je me suis interrogé sur « tout aussi » ou « toute aussi »… J’ai trouvé cette réponse sur :
http://chouxdesiam.hautetfort.com/archive/2007/07/09/toute-aussi-decue.html
et je ne sais toujours pas quelle forme convient le mieux


« Tout est adverbe dans la phrase à l'étude; employé au sens de « tout à fait », « entièrement », il renforce un autre adverbe, aussi, et doit donc rester invariable : la procureure était tout aussi déçue que son collègue.
Il pourrait arriver, cependant, que tout soit variable, même placé devant aussi :
Elles étaient toutes aussi déçues que moi.
Dans ce dernier exemple, toutes est pronom indéfini : Toutes, sans exception, étaient aussi déçues que moi. »

Et pardon dily de polluer ton fil

grieg

Nombre de messages : 6156
Localisation : plus très loin
Date d'inscription : 12/12/2005

Revenir en haut Aller en bas

Ne change pas le fond, adapte la forme Empty Re: Ne change pas le fond, adapte la forme

Message  Invité Dim 14 Déc 2008 - 9:56

Moi j'ai bien aimé la parabole, mais j'ai regretté qu'elle fût racontée sous forme de dialogue, je pense que c'est cela qui donne un côté mièvre au texte. Sous forme de conte, peut-être cela passerait-il mieux...

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Ne change pas le fond, adapte la forme Empty Re: Ne change pas le fond, adapte la forme

Message  Invité Dim 14 Déc 2008 - 10:01

Le défaut principal de ce texte est sa longueur : on a l'impression que tu tires terriblement sur la corde pour arriver au bout, ce qui gâche, à mon sens, une métaphore qui au début avait un certain charme...
Et inévitablement un côté "bien pensant" pour justifier une action
"immorale" aux yeux de la petite fille...
On en revient au problème des bonnes intentions et des bons sentiments !

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Ne change pas le fond, adapte la forme Empty Re: Ne change pas le fond, adapte la forme

Message  Evanescent Dim 14 Déc 2008 - 10:43

J'ai bien aimé, mais le passé simple m'a gêné. Il amplifie le décalage entre dialogue et fable. Je trouve aussi dommage que parfois tu tombe dans l'explicatif.
(je ne suis pas claire aujourd'hui... il est tôt ;-) )

une phrase que je troue en trop :
Elle finit par ne se sentir vivante que dans ses rêveries qu’elle n’osait à peine penser ; car elle se devait d’affronter la réalité ! Il était hors de question de même imaginer un non.

Mais un texte agréable :-)
Evanescent
Evanescent

Nombre de messages : 2997
Age : 32
Localisation : Ailleurs, comme d'habitude.
Date d'inscription : 03/07/2008

http://lr-maquetteetmiseenpage.fr

Revenir en haut Aller en bas

Ne change pas le fond, adapte la forme Empty Re: Ne change pas le fond, adapte la forme

Message  Invité Dim 14 Déc 2008 - 13:00

grieg a écrit:Après avoir remarqué mon « s » manquant à « valeur », je me suis interrogé sur « tout aussi » ou « toute aussi »… J’ai trouvé cette réponse sur :
http://chouxdesiam.hautetfort.com/archive/2007/07/09/toute-aussi-decue.html
et je ne sais toujours pas quelle forme convient le mieux


« Tout est adverbe dans la phrase à l'étude; employé au sens de « tout à fait », « entièrement », il renforce un autre adverbe, aussi, et doit donc rester invariable : la procureure était tout aussi déçue que son collègue.
Il pourrait arriver, cependant, que tout soit variable, même placé devant aussi :
Elles étaient toutes aussi déçues que moi.
Dans ce dernier exemple, toutes est pronom indéfini : Toutes, sans exception, étaient aussi déçues que moi. »

Et pardon dily de polluer ton fil
"tout aussi terne" est correct. Ici "tout" est adverbe, normalement invariable (je te passe les exceptions) Dans le deuxième exemple cité "tout" doit remplacer un nom.
En fait : "elles étaient tout aussi déçues que moi" = on insiste sur le même degré de déception entre "elles" et "moi" : "elles étaient autant déçues que moi"
Elles étaient toutes aussi déçues que moi" = on insiste sur le fait que toutes les personnes (= nom) étaient déçues. Le degré similaire de déception est exprimé par "aussi ... que moi", pas par "toutes" .
Ca me paraît clair (suis plus douée pour comprendre ça que les figures de style...) mais je ne suis pas sûre que ce soit partagé.

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Ne change pas le fond, adapte la forme Empty Re: Ne change pas le fond, adapte la forme

Message  Evanescent Dim 14 Déc 2008 - 13:05

Et ça lui parraît clair...........

je sors ^^
Evanescent
Evanescent

Nombre de messages : 2997
Age : 32
Localisation : Ailleurs, comme d'habitude.
Date d'inscription : 03/07/2008

http://lr-maquetteetmiseenpage.fr

Revenir en haut Aller en bas

Ne change pas le fond, adapte la forme Empty Re: Ne change pas le fond, adapte la forme

Message  Lucy Lun 15 Déc 2008 - 20:43

Le texte m'a paru trop long. L'idée de cette femme et du lac et de l'océan m'a rappelé une chanson de Mecano : "Nature morte".
Certains passages pourraient être allégés, m'est avis et, du coup, cela donnerait plus de relief à l'ensemble.

J'ai aimé l'idée et le côté conte.

Et bienvenue à toi !
Lucy
Lucy

Nombre de messages : 3411
Age : 46
Date d'inscription : 31/03/2008

Revenir en haut Aller en bas

Ne change pas le fond, adapte la forme Empty Re: Ne change pas le fond, adapte la forme

Message  Anne Veillac Mar 16 Déc 2008 - 19:06

Le texte a beau être long, je l'ai lu jusqu'au bout, avec beaucoup de plaisir. J'aime bien ce conte pour adulte. Je l'ai lu comme tel. Comme une parabole aussi. Mais dans tout conte n'y a-t-il pas une parabole ?
Anne Veillac
Anne Veillac

Nombre de messages : 703
Age : 59
Localisation : a.veillac@laposte.net
Date d'inscription : 22/03/2008

http://anne-veillac.over-blog.com

Revenir en haut Aller en bas

Ne change pas le fond, adapte la forme Empty Re: Ne change pas le fond, adapte la forme

Message  Kilis Mar 16 Déc 2008 - 19:27

Je l'ai lu et relu et... désolée, pas aimé.
Je n'aime pas le genre, je veux dire : tenter d'atténuer le propos de peur de choquer l'enfant ou le lecteur en enfilant des gants de simili-powésie , "contesque zézou parabolesque", ce n'est pas pour moi.
Pour ce qui est de la parabole, je m'en suis toujours méfiée. Toute gamine, je pensais déjà que c'était une technique assez louche pour vous faire avaler n'importe quel baratin. Je le pense encore.
Kilis
Kilis

Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005

Revenir en haut Aller en bas

Ne change pas le fond, adapte la forme Empty Re: Ne change pas le fond, adapte la forme

Message  Sahkti Sam 27 Déc 2008 - 14:31

J'ai eu du mal, beaucoup de mal, à aller jusqu'au bout, essentiellement en raison du ton un peu naïf (niais?) du dialogue. je trouve cela assez simpliste, presque guimauve.
Il me semble qu'il y aussi de ci de là un déséquilibre entre certains traits nunuches et d'autres explications plus complexes données à un enfant; bref, c'est inégal.
La métaphore est également desservie par la longueur de ton texte qui hésite entre la forme classique, le dialogue et le conte. Il conviendrait de se concentrer sur un aspect et de le faire aboutir plutôt que mêler le tout de la sorte.
Et puis, enfin, j'ai du mal, de manière générale, avec ce principe de raconter les choses de la sorte à un enfant. Sont plus malins que nous les gosses, pas besoin de leur causer comme ça.
Sahkti
Sahkti

Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005

Revenir en haut Aller en bas

Ne change pas le fond, adapte la forme Empty Re: Ne change pas le fond, adapte la forme

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum