Clochard céleste

[mitsouko]

Godasses auréolées de boue
Tu danses dans les flaques
Bouche vissée au goulot
L’or rouge te remplit
Tu sens le tabac blond de Virginie
Le chien mouillé

Clochard céleste
Sous la lune blanche
Accroche aux branches
Ta folie douce

Feutre mou comme éponge humide
La pluie chaude dégringole
En douces rigoles
Et se mélange aux larmes

Clochard céleste
T’es pas étanche
Ta vie qui penche
Au bord du vide

Ton piano à bretelles
Aux soufflets crevés
Meugle des javas enrouées
Chuinte des tangos oubliés

Clochard céleste
C’est pas tous les jours dimanche
Ton cœur s’épanche
Bat la chamade

Tes mains qui tremblent
Dessine un ange
Colombine au regard triste
Des soirs d’orage

Clochard céleste
Ça branle du manche
Faut pas qu’tu flanches
La Camarde aime quand tu danses

[Invité]

J'ai beaucoup aimé.
Les mots sont justes, simples, évocateurs : je l'imagine bien, ce clochard céleste à la folie douce et qui allie bonheur et tristesse.
Par ailleurs, référence au livre de Kerouac ?

[mitsouko]

thank you Mister Waits

oui un clin d'oeil à Jack Kerouac

[Yali]

Très aligné, je veux dire par là que, rien de plus.
Rien qui me procure d'autres images que celles que tu m'assignes dans les mots.
Et, puisque tu es dans la référence au point de titrer avec, y avait quelque chose chez Kerouac qui dénonçait l'alignement, y avait même quelque chose qui priait au désalignement. Non ?

[mitsouko]

Très aligné, je veux dire par là que, rien de plus.
Rien qui me procure d'autres images que celles que tu m'assignes dans les mots.
Et, puisque tu es dans la référence au point de titrer avec, y avait quelque chose chez Kerouac qui dénonçait l'alignement, y avait même quelque chose qui priait au désalignement. Non ?

si en effet j'ai repris l'expression de Kérouac "clochard céleste" que je trouve belle, le rapport s'arrête là
je n'ai cherché en rien en me situer dans l'esprit, le style de la beat génération
je suis sans doute plus proche d'une chanson de Nougaro "clodi clodo"

merci de ton passage

[Invité]

Le titre m'a attirée, leurre littéraire... Parce que c'est vrai qu'on est plus proche de Nougaro que de Kerouac. Je dois avouer que je n'avais pas sur le coup pensé à Nougaro, mais ça paraît assez évident une fois qu'on le sait, notamment dans la dernière strophe. On en vient même, en vertu de l'inspiration, à accepter l'élision.

[Sahkti]

Lu, comme ça, froidement, le texte ne m'a pas attirée. Puis j'y colle une petite musique, je le fredonne et tiens, c'est déjà autre chose; ça aide à faire passer des vers parfois trop secs pour moi. Ça aide aussi à donner de l'âme à des idées énoncées sans véritable force.
Oui, la musique m'a aidée, sinon je pense bien que je serais passée à côté.

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