Je n'atteins pas cette diction

[Tristan]

Allez, c'est sûrement un peu bof, mais c'est l'humeur du jour



Ne nous arrêtons pas

L’instant enferré que toute luisance
Corrompt soudain
La chair soudain la chair
Arrachée à la chair même dans
Tout son délabrement même même

Pourquoi t’engendres-tu ?

J’avance tes doigts sur la table son désordre
Ce n’est plus ta main juste
Une ombre
Qui s’en va qui
S’en va
Avec toutes les ruelles où tu ne
Passes ? Passera ? Passait ?
Plus

(Laisse-moi seulement les quelques tournesols
Que l’été a oubliés dans la chambre)

Je n’atteins pas cette diction
Rien rien que les matins
Et la soude renversée ivre
Dans nos matelas

La tête pliée en quatre

Y a-t-il jamais eu un sud
Dans cette terre (re)foulée ?

Je me souviens oui
Je me souviens de la fenêtre
Toujours fermée malgré le silence
Et j’écrase les années
Comme ces araignées qui escaladent
Nos murs ocres le soir :

Les chiffres ne laissent pas

Lentement
Lentement
Le tronc pourrit le fruit avec
Alors plus un mois de mars alors
La pluie
Et nos cœurs pour rien trois
Pièces le verre dans le premier
Bar-tabac

Quelque chose mort

Je n’atteins pas cette diction

[Tristan]

Passes ? Passeras ? Passais ?

désolé

[lol47]

Je n’atteins pas cette diction

Je ne l'atteins pas non plus.

[Invité]

Ah ben, je trouve que ça arrache ! J'ai beaucoup aimé.

[Tristan]

Socque et Lol, quand je compare vos deux commentaires, j'ai un sourire : vous êtes deux des plus fins critiques du site, vous avez des plumes merveilleuses, et vous êtes en total désaccord :-)
la vérité doit être quelque part entre vos deux appréciations, si vérité il y a.
Merci beaucoup à vous deux d'avoir pris le temps

[Invité]

je ne suis pas fin, j'ai aimé. Il y a équilibre entre les choses que tu dis.
Le tout se tient très bien. A relire, éventuellement pour y pinailler, mais rien ne m'a gêné. billet d'humeur ? Alors soit.

[Tristan]

je ne suis pas fin, j'ai aimé. Il y a équilibre entre les choses que tu dis.
Le tout se tient très bien. A relire, éventuellement pour y pinailler, mais rien ne m'a gêné. billet d'humeur ? Alors soit.

Pinaille, pinaille : je voudrais vraiment améliorer ce texte

[Invité]

Et nos cœurs pour rien trois
Pièces le verre dans le premier
Bar-tabac

Je ne suis pas sûr d'apprécier ce découpage, du moins de le comprendre.

Et ta série de même-même-même me semble un peu trop voyante, même si je suis friand des redites, comme tu le sais.

[Tristan]

Et nos cœurs pour rien trois
Pièces le verre dans le premier
Bar-tabac

Je ne suis pas sûr d'apprécier ce découpage, du moins de le comprendre.

Et ta série de même-même-même me semble un peu trop voyante, même si je suis friand des redites, comme tu le sais.

le "même même" n'est pas de moi, c'est un lointain écho à un poème de Roubaud, qui avait un certain sens ici.

Pour le découpage je vais voir, essayer de faire plus clair, peut-être enlever ce "pièces" qui brouille un peu les pistes
Merci l'ami

[Invité]

De rien l'ami.

[Sahkti]

Bof tu dis ?!
Dis donc, je trouve qu'il a de la gueule ce texte! Ma première impression est plutôt bonne.
Mais je vais relire et pinailler, d'accord :-)

[Sahkti]

Allez, si je veux chipoter...

La présence à trois reprises de chair saute malgré tout aux yeux. Je peux comprendre l'insistance donnée à l'idée, à la connotation triviale du matériau, mais c'est vrai que ça se remarque peut-être un peu trop.

Sinon, je cherche mais désolée, j'aime comme c'est là :-)
Ces découpages, abrupts, saccadés, apportent pas mal de relief au poème et illustrent bien à mes yeux cette errance des sentiments et des émotions.

[Invité]

A mesure que je progresse dans ma lecture je trouve une nouvelle image pour me réjouir (ma préférée : Et j’écrase les années
Comme ces araignées qui escaladent
Nos murs ocres le soir : )

Dommage que la fin m'emballe moins, le rythme peut-être :

Et nos cœurs pour rien trois
Pièces le verre dans le premier
Bar-tabac

Pour tout dire, j'ai lu et relu ce poème avant de me décider à le commenter, ce n'est pas une lecture qui s'offre d'un coup, c'est une lecture qui se dévoile peu à peu, il me semble. J'aime qu'il en soit ainsi.

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