Vos écrits
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal

Maison Dahorney

+2
mentor
Maeror
6 participants

Aller en bas

Maison Dahorney Empty Maison Dahorney

Message  Maeror Mer 1 Avr 2009 - 14:29

Bonjour à tous !
Voici deux semaines que j'ai commencé cette histoire (Maison Dahorney), et je suis en quête d'avis et de critiques afin de m'aider à avancer et, surtout, pour mieux repérer mes erreurs. Si vous avez la sympathie (et le courage, ais-je envie de dire^^) de lire ce qui suit, ne me ménagez surtout pas dans vos commentaires ! Je suis bien déterminé à écrire cette histoire jusqu'au bout, donc les avis négatifs ne me décourageront pas (je serai certe déçu, mais si la critique est juste, elle m'aidera à progresser).
Merci d'avance !



Maison Dahorney

Extrait du journal intime d'Alice Blanchard, femme de chambre à la maison Dahorney.
 
22 mars 1913
 
            Aujourd'hui avec Hélène, on a du nettoyer les vieux « gris-gris » de monsieur Elaudus, au troisième. Je savais qu'il en avait beaucoup entreposé ici, mais je n'aurais jamais imaginé autant ! Et ils sont tous si différents ; j'ai quelques difficultés à comprendre la passion de monsieur Elaudus. Allez trouver un point commun entre une vieille montre à gousset en argent, une armure de chevalier du Moyen-âge toute rouillée, ou encore la roue d'un vieux taco non identifié. Il y en a des dizaines dans ce genre là, au troisième ; et des dizaines d'autres un peu partout dans la maison. Monsieur Elaudus est un vrai mordu de ces vieilleries, parfois, avec Hélène, on se demande s'il n'a pas perdu un peu la tête pendant son voyage en Afrique. Enfin, je ne devrais pas dire ça, il a toujours été bon avec nous.
Certains objets sont certes très beaux, mais je n'arrive pas à saisir pourquoi monsieur Elaudus se borne à les appeler ses « gris-gris ». De toute sa « collection », je n'ai pas vu la moindre patte de lapin, la plus infime trace d'un fer à cheval, ni même une échelle à treize barreaux. Il n'y a, dans ce que j'appelle sa « collection », aucun objet ayant un quelconque rapport à la superstition. Alors pourquoi les appelle-t-il ses « gris-gris » ? Mystère et boule de gomme.
Mais ce n'est pas pour me déplaire. Toutes ces choses sont pour la plupart assez jolie à regarder, et c'est toujours un plaisir que de découvrir les dernières trouvailles de monsieur. Ça nous fait un peu voyager, Hélène et moi ; et sûrement que les autres femmes (de chambre) aussi !
Paul croit que tout ce travail est astreignant, il dit que ce n'est pas fait pour mes petites mains (il est si charmant !), il dit que travailler toute la journée dans cette grande demeure, cachée du soleil, ce n'est pas bon pour moi. J'ai beau tenter de le rassurer, il ne m'écoute pas. Les militaires, c'est comme ça. Mais j'aime vraiment la maison Dahorney. Il fait bon y travailler. Là-bas, tout est fantastique ! L'air est frais, le vernis brille, le marbre magnifique, l'ambiance chaleureuse, et je gagne assez pour me permettre de bien vivre. La maison regorge de vie ! Parfois, on croirait qu'elle chantonne. Quand le parquet grince, on a l'impression (toujours Hélène et moi) que la demeure ronronne de plaisir : « Merci de passer par ici ! Ca faisait longtemps que ça me démangeait ! »
Je ne devrais pas écrire de telles choses, Paul ne serait pas content. Mais il ne viendra pas lire ces lignes. Les militaires, c'est comme ça. Et puis, il y a vraiment quelque chose, à la maison Dahorney. Toutes les filles le savent. On en parle pas, mais nous le savons toutes. Oui, il y a vraiment quelque chose, quelque chose de fantastique.



Chapitre 1
 
13 février 2009
 
            La Chrysler filait à toute allure, zigzaguant entre les collines herbeuses de l'Ile et Vilaine. D'énormes nuages noirs assombrissaient le ciel de cette fin d'après-midi. Une averse avait éclaté quelques heures auparavant, faisant briller le macadam, et imbibant la terre de pluie.
            « Tu ferais bien de ralentir », marmonna Amandine, assise sur le siège du passager.
            Serge ne prit pas la peine de répondre, le pied toujours enfoncé sur l'accélérateur. C'était bien la quatrième fois que sa jeune épouse l'invitait à lever le pied en une heure, et, cette fois, il ne lui adressa pas même un regard.
            Il était d'une humeur massacrante, et ce n'était pas dû au mauvais temps. Pour briser la gaité d'un homme tel que lui, il fallait bien plus que quelques gouttes, aussi mordantes fussent-elles. En fait, sa bonne humeur coutumière s'était dégradée tout au long de la journée. La première pierre qui vint ébranler l'entrain de Serge arriva sous forme d'une carte postale. C'était une lettre de Corentin, son grand frère. Il était en vacance dans les Alpes, et il avait visiblement déniché une de ces cartes postales proposées dans un peu tous les magasins de ces zones touristiques. Celle là était franchement rigolote, à tordre de rire, même, comme il dirait.
            Elle représentait une femme obèse, allongée, nue, sur un divan. En lettres majuscules rouges, on pouvait lire dans la partie inférieure de la photo les mots suivants :

ARRETES DE BOUFFER, TU VAS EXPLOSER !!!

 
            Corentin avait dû se marrer un bon moment devant la finesse de la blague, si bien qu'il avait décidé de partager sa découverte avec son très cher petit frère, Serge. Celui-ci se serait peut-être un peu déridé s'il n'avait eu lui-même quelques kilos de trop. La carte l'avait profondément blessé, même s'il s'était bien gardé de le montrer à sa femme, Amandine. Au verso de la lettre, Corentin avait écrit un petit mot de son écriture si ridiculement penchée :

            Hey ! Un petit message des Alpes, frérot ! Assez marrante, la carte, non ? Au fait, Clément a renversé une petite vieille, sur les pistes. Rassure-toi, le petit n'a rien. La grosse vache par contre, je crois que ses vacances sont foutues. Ça a été dur de rester sérieux devant elle après ... le choc ! Je te raconterais tout ça au tel. Sinon, tout va bien, il fait beau, la neige est bonne, et Sonia l'est encore plus !
A la prochaine frangin, bisou à Amande de ma part.

 
            Suivait un gribouillis censé représenter une tête souriant de toutes ses dents, et l'énorme signature de Corentin.
            Serge n'avait pas vraiment apprécié. Corentin était un idiot difficile à supporter. Et la manière qu'il avait d'appeler Amande Amandine, c'était tout simplement enrageant. Il avait toujours été un peu comme ça, très extraverti et bourré d'humour. Généralement, les gens l’aimaient bien, au début.
            Mais cette lettre était rapidement tombée dans l'oublie. Serge était redevenu radieux en se souvenant qu'après manger, lui et Amandine partirait passer quelques jours en amoureux dans leur vieille demeure familiale, en Bretagne.
            Malheureusement pour lui, le reste de la matinée n'avait pas été aussi radieux qu'il l'aurait espéré.
Maeror
Maeror

Nombre de messages : 9
Age : 32
Date d'inscription : 01/04/2009

Revenir en haut Aller en bas

Maison Dahorney Empty Re: Maison Dahorney

Message  Invité Mer 1 Avr 2009 - 16:00

J'aime bien ce début même si je trouve que les trois dernières lignes de la fin sont un peu brutales, la rupture est trop rapide avec ce qui précède à propos de la mauvaise humeur irrémédiable, semble-t-il, de Serge. Et là, tout d'un coup, plouf, la carte tombe dans l'oubli, ne compte plus, il pense à son week-end. C'est bien écrit, mais il y a 3 ou 4 fautes dans la première partie et une je crois vers la fin.

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Maison Dahorney Empty Re: Maison Dahorney

Message  Invité Mer 1 Avr 2009 - 21:32

Bon début, intrigant. J'aime bien la première partie, cette femme de chambre si contente de travailler là...ça ne présage rien de bon, à mon avis !
Quelques petits problèmes d'orthographe, et une formule qui me fait bizarre : le pied enfoncé sur l'accélérateur.... c'est l'accélérateur qui est enfoncé, non ?

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Maison Dahorney Empty Re: Maison Dahorney

Message  Maeror Jeu 2 Avr 2009 - 18:25

Merci à vous deux !

Oui, c'est vrai qu'il oubli rapidement la carte, Easter, mais vu que son importance est vraiment minime (en gros, présenter rapidement l'entourage de Serge) j'ai préféré ne pas trop étaler. Et si le passage est coupé brutalement, c'est juste un choix de ma part, de ne pas poster la suite (le passage est assez long, et il fallait bien couper à un endroit).

le pied enfoncé sur l'accélérateur.... c'est l'accélérateur qui est enfoncé, non ?
Eh bien, au moment de l'écrire, ça m'a semblé juste, mais maintenant que tu le dis ... Bref, à vérifier.

ça ne présage rien de bon, à mon avis !
Je crois que tu as tout à fait raison.

Pour corriger mes fautes, je demanderai à ma maman (ça a du bon finalement, d'être jeune !).

Je mettrai la suite la semaine prochaine (j'ai cru comprendre que l'on ne pouvait poster qu'un écrit/semaine ?).
Maeror
Maeror

Nombre de messages : 9
Age : 32
Date d'inscription : 01/04/2009

Revenir en haut Aller en bas

Maison Dahorney Empty Re: Maison Dahorney

Message  mentor Jeu 2 Avr 2009 - 18:43

Maeror a écrit:Je mettrai la suite la semaine prochaine (j'ai cru comprendre que l'on ne pouvait poster qu'un écrit/semaine ?).
bravo, un bon-point
10 bons-points = 1 image
:-))

mentor

Nombre de messages : 20248
Age : 45
Localisation : œ Œ ç Ç à À é É è È æ Æ ù Ù â  ê Ê î Î ô Ô û Û ä Ä ë Ë ï Ï ö Ö ü Ü – — -
Date d'inscription : 12/12/2005

http://www.vosecrits.com

Revenir en haut Aller en bas

Maison Dahorney Empty Re: Maison Dahorney

Message  Loreena Ruin Ven 3 Avr 2009 - 10:28

Pour corriger mes fautes, je demanderai à ma maman (ça a du bon finalement, d'être jeune !).

:-)))


Bon sinon le texte est vraiment bon, on voit que tu as travaillé, l'expression est aisée et agréable... les personnages sont bien amenés, et le tout sonne juste. L'idée de commencer par la lettre me paraît bonne — cela donne un "je-ne-sais-quoi" d'intrigant, presque comme le début d'un thriller... on se demande comment les deux histoires (celle de Serge et celle de la femme de chambre) vont se rejoindre...

A te lire bientôt !

Ruin.
Loreena Ruin
Loreena Ruin

Nombre de messages : 1071
Age : 34
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

Maison Dahorney Empty Re: Maison Dahorney

Message  Maeror Ven 3 Avr 2009 - 19:52

bravo, un bon-point
10 bons-points = 1 image
Je ne suis pas du tout au courant de cette histoire de bons-points. Qu'est-ce que c'est ?

Merci Loreena, ça me fait très plaisir !
Maeror
Maeror

Nombre de messages : 9
Age : 32
Date d'inscription : 01/04/2009

Revenir en haut Aller en bas

Maison Dahorney Empty Re: Maison Dahorney

Message  Invité Ven 3 Avr 2009 - 21:57

Moi non plus, je ne suis pas au courant pour les bon points et les images... mais Mentor a l'air sûr de lui !!^^^^

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Maison Dahorney Empty Re: Maison Dahorney

Message  mentor Ven 3 Avr 2009 - 22:05

Maeror, ok
mais Coline !
Vu votre âge (mûr ;-)) vous devriez avoir connu ce que me raconte encore ma maman aujourd'hui : en primaire, les enfants avaient des bons-points (des petits cartons format ticket de métro) comme récompense de la part de la maîtresse ou du maître pour une réponse exacte ou un bon travail, et après 10 bons-points c'était une belle image à collectionner dans un cahier
non ?

Maison Dahorney Bon-po10

mentor

Nombre de messages : 20248
Age : 45
Localisation : œ Œ ç Ç à À é É è È æ Æ ù Ù â  ê Ê î Î ô Ô û Û ä Ä ë Ë ï Ï ö Ö ü Ü – — -
Date d'inscription : 12/12/2005

http://www.vosecrits.com

Revenir en haut Aller en bas

Maison Dahorney Empty Re: Maison Dahorney

Message  Loreena Ruin Sam 4 Avr 2009 - 7:40

Héhé ! C'est pas pour me venter hein, mais j'avais compris mentor MOI ! XD je suis plus jeune que vous et le coup du bon point à la kermesse de l'école, j'ai connu !
Loreena Ruin
Loreena Ruin

Nombre de messages : 1071
Age : 34
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

Maison Dahorney Empty Re: Maison Dahorney

Message  Invité Sam 4 Avr 2009 - 8:53

Mentor, tu me dis vous, maintenant ? Tout soudain, j'ai pris un coup de vieux !
Non, ce n'était pas un étonnement réel, mais une vanne : je croyais qu'on avait réussi à décourager les petits "primaires" ! Bon, je sors...

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Maison Dahorney Empty Re: Maison Dahorney

Message  Maeror Sam 4 Avr 2009 - 18:11

Eh bien si, même moi j'ai connu ça (à la maternelle). Mais je pensais que tu parlais de quelque chose sur le forum :-)
Maeror
Maeror

Nombre de messages : 9
Age : 32
Date d'inscription : 01/04/2009

Revenir en haut Aller en bas

Maison Dahorney Empty Re: Maison Dahorney

Message  ptipimous Dim 5 Avr 2009 - 19:07

C'est bien jusqu'à "au début". Les 4 dernières lignes sont à revoir. C'est blindé de fautes aussi, même moi, je les ai vues !
Mais ça part drôlement bien.
ptipimous
ptipimous

Nombre de messages : 136
Age : 62
Localisation : Montmartre
Date d'inscription : 17/03/2009

http://www.ariane.ravier.free.fr

Revenir en haut Aller en bas

Maison Dahorney Empty Re: Maison Dahorney

Message  Maeror Mar 7 Avr 2009 - 10:56

Hmmm donc visiblement faut que je change la fin !
Merci d'avoir lu :-)
Maeror
Maeror

Nombre de messages : 9
Age : 32
Date d'inscription : 01/04/2009

Revenir en haut Aller en bas

Maison Dahorney Empty Re: Maison Dahorney

Message  Maeror Mer 8 Avr 2009 - 18:38

Après une semaine, voici la suite :

            Serge était photographe pour un important magazine people, et il n'était pas du genre à rechigner devant le travail. Il était d'ailleurs connu pour son acharnement et sa détermination, ses clichés d'une célèbre chanteuse anglaise à moitié nue à bord de son yoat lui avait fait acquérir une certaine notoriété. Notoriété qu'il aurait aimé ne pas avoir, ce jour-là. Bien qu'il soit en vacances, Serge avait été assailli pendant toute la matinée de coups de fils de ses supérieurs, lui demandant expressément de se rendre dans les Alpes ou dans les Pyrénées pour prendre quelques photos de stars en manque de glisse. Serge aurait peut être accepté s'il n'y avait eu son séjour à la maison Dahorney. Il s'était tout d'abord montré courtois, expliquant qu'il ne pouvait se permettre un tel « voyage d'affaire » en pleines vacances, qu'il était débordé, merci d'avoir appelé, au revoir. Mais au fil des appels téléphoniques – et Dieu sait combien ils avaient été nombreux ce matin là – Serge s'était montré de plus en plus expéditif, et au final, carrément vulgaire.
            Aux alentours de onze heure, il s'était finalement décidé à débrancher le téléphone, et à éteindre son mobile. Et c'est précisément à ce moment que Véronique, la voisine, était venue frapper à la porte. Il l'avait trouvée en pleurs, au seuil de sa maison, les cheveux défaits et les traits tirés. Il avait fallu une dizaine de minutes à Serge pour traduire les gémissements de la voisine en français correct. Apparemment, Thomas, son fils, avait eu une sorte de « crise » due à son diabète, et il gisait dans sa chambre, évanoui. En bonne maman, la voisine s'était précipitée chez Serge plutôt que d'appeler les Urgences. Retenant à grand peine l'irrésistible envie de donner un bon coup de pied dans le popotin de sa charmante voisine, Serge s'était rué sur le téléphone, avait composé le numéro du Samu, pour finalement se souvenir que l'appareil était débranché. Pendant qu'il se penchait sur la prise pour rebrancher le téléphone, Véronique s'était jetée sur lui, braillant de plus belle. Malgré ses kilos en trop, Serge était parvenu à envoyer bouler la voisine dans le couloir. Après avoir branché le téléphone, il avait finalement put appeler le Samu, qui était arrivé à temps et avait embarqué un Thomas aussi mou qu'un caramel mou, et une Véronique aussi hystérique qu'une groupie de Christophe Maé lors d'un concert au bord de la plage.
            Enfin débarrassé de la gourde d'à côté, le téléphone se remit à sonner. Cette fois, il ne répondit pas, préférant aller dans la salle de bain histoire de se passer la tête sous de l'eau froide. Quant il revint au salon, Amandine était assise sur le canapé – Serge ne put s'empêcher de se demander où elle avait bien pu passer pendant ces quinze derniers millénaires, mais s'efforça de se montrer aimable. Le voyant, elle l'informa qu'Aldo, un vieux majordome de la maison Dahorney, avait appelé pour signaler que les vacanciers qui louaient le troisième étage de la maison familiale n'étaient pas partis la veille, comme ils auraient dû. Aldo n'avait pas donné plus d'explication que cela. Le troisième étage, c'était le préféré de Serge, et c'était là qu'il avait prévu de dormir. Visiblement, ils devraient choisir une autre chambre le temps que les vacanciers plient bagage. Chose qu'ils feraient certainement très vite une fois que Serge aura eu une petite discussion amicale avec eux. Le fait que ce jour fut un vendredi 13 n'avait guère surprit le photographe.
            Quand l'heure du départ fut arrivée, Serge était tout sauf de bonne humeur. Et à présent, roulant à vive allure sur une petite route de campagne, il avait de plus en plus de mal à refouler sa colère. Plus il repensait aux évènements de la matinée, plus son cœur s'assombrissait, et plus il appuyait sur l'accélérateur.
            « Serge ? Ralentis, il y a un stop ! » S'écria Amandine, la voix pleine d'inquiétude.
            Maitre de son véhicule, Serge pila avec autant de grâce qu'une mouche volant avec une unique aile. La voiture fut plus longue à s'arrêter qu'elle n'aurait dû. Le macadam était détrempé d'eau de pluie, et la Chrysler dépassa le panneau stop d'un bon mètre.
            Ils se regardèrent un instant, le visage blême.
            « Mais nom de Dieu, qu'est-ce qu'il t'arrive ? Haleta Amandine. Tu veux nous tuer ou quoi ? »
            Sa voix tremblait légèrement, chose rare pour elle, qui savait généralement garder son calme.
            « C'est rien, répliqua Serge. On est encore en vie non ? »
            Il soupira et redémarra, prenant à droite.
            Cette fois, l'aiguille sur le compteur de vitesse resta en dessous de la limite autorisée. Ils roulèrent dans le silence pendant plusieurs minutes, les essuie-glaces travaillant à plein régime.
            Serge jeta un coup d'œil à sa jeune épouse. Entendre sa voix trembler avait douché sa colère, et il se sentait maintenant aussi idiot qu'un poisson rouge tournant en rond dans son bocal. Amandine regardait par la fenêtre, son joli visage fermé. Elle avait coiffé ses longs cheveux blonds en une queue de cheval.
            Il rapporta son attention sur la route, puis se racla la gorge.
            « Désolé, Am'. Je pensais à autre chose.
            - Ne refais jamais ça, répondit-elle plaintivement.
            - Pas de problème, ça ne se reproduira plus, chef. »
            Un autre coup d'œil à sa femme lui apprit que la dispute était terminée avant d'avoir réellement commencé. Une idée naquit alors sous les cheveux châtain de Serge, une idée qu'il jugea très bonne.
            « Et si on allait faire un tour sur la plage, avant d'aller à la maison ? Histoire de se dégourdir les jambes, et pourquoi pas acheter quelques babioles au village.
            - Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, répondit Amandine, il pleut à torrent.
            - Allons ! S'exclama Serge. Nous arriverons au village dans une heure, le temps peut très bien changer. Surtout dans les alentours ...
            - Ça me va », dit-elle en souriant.
            Amandine avait grande peine à dissimuler son soulagement. Elle n'avait jamais vraiment apprécié la maison Dahorney. Même lors de leur nuit de noce, qu'ils avaient tout deux passés dans l'imposante demeure, elle s'était sentie mal à l'aise. Le manoir appartenait au père de Serge, un vieil homme nommé Albert Elaudus. La famille possédait une richesse non négligeable, et Albert dépensait une bonne partie de sa fortune pour entretenir Dahorney. Il ne faisait pas ça pour le plaisir, bien qu'il dise aimer la vieille bâtisse, il n'y séjournait quasiment jamais, préférant faire louer certains étages à des prix exorbitants. Le bord de mer avait un franc succès, si bien que le manoir était presque toujours occupé. C'est pourquoi Serge et Amandine s'y rendait en février. A cette période de l'année, peu de gens aimaient passer leurs vacances sur la plage. Ce qui était justement le cas d'Amandine, mais elle n'osait l'avouer à Serge, qui tenait énormément à passer quelques jours à Dahorney chaque année.
            Contrairement à la vieille maison familiale, Amandine appréciait particulièrement Edern, un village d'une centaine d'habitants situé à moins d'un kilomètre du manoir. Dahorney ne faisait officiellement pas partie d'Edern, mais les habitants de la bourgade étaient suffisamment accueillants et ouverts d'esprits pour compter les membres de la famille Elaudus comme de bons Edernois. D'ailleurs, Les Elaudus étaient implantés dans la région depuis plusieurs siècles, si bien qu'ils faisaient depuis longtemps partie intégrante du décor.
            « Et puis, commença Serge, s'il pleut toujours à notre arrivée ...
            - On ira quand même à la plage », coupa Amandine.
            Serge lui lança un regard surpris, auquel elle répondit par un sourire nerveux.
            « Si l'on est sous l'eau, qu'il fasse beau ou qu'il pleuve n'a pas d'importance. »


            « Quelque chose ne va pas ? » S'enquit Serge.
            Ils étaient de nouveau en voiture, mais il faisait nuit cette fois. Ils venaient de passer une magnifique soirée. Après une ballade au bord de mer, Amandine avait proposé d'aller dîner dans un petit restaurant d'Edern. Le repas avait été succulent, ce qui avait grandement amélioré l'état d'esprit de Serge. Il n'y avait eu qu'un seul point noir : les étranges regards que leur lançaient les employés du restaurant. Pour un peu, on aurait pu les croire hostiles. Serge, qui avait mangé maintes fois dans l'établissement au cours de sa vie, était allé questionner le gérant à propos de leur étrange attitude. Le vieil homme s'était montré évasif, croisant rarement le regard de Serge. Voyant qu'il n'obtiendrait aucune réponse valable de la part de son interlocuteur, le photographe avait rejoint sa femme, et avaient quittés la salle le ventre bien remplit.
            A présent, assis dans la Chrysler, le jeune couple regardait s'ouvrir lentement l'imposante grille électrique en métal qui délimitait la propriété d'Albert Elaudus. La maison Dahorney avait été construite en pleine forêt, si bien qu'elle était invisible vue d'ici. A partir du portail, la route en bitume se transformait en un chemin de terre, serpentant entre les arbres jusqu'à la demeure, une centaine de mètres plus loin.
            « Tout va très bien », dit Amandine d'une petite voix.
            Son mari lui lança un ultime coup d'œil.
            « Tu es toute pâle, et regarde tes mains, elles tremblent !
            - Ce n'est rien, l'entrecôte n'a pas dû très bien passer », mentit Amandine.
            Serge abdiqua, puis fit redémarrer la voiture : la grille était grande ouverte.
            Le temps s'était apaisé depuis plusieurs heures – il ne restait plus que quelques nuages noirâtres dans le ciel, masquant de-ci de-là les étoiles – mais le chemin était recouvert de gadoue. Les roues de la Chrysler s'y enfoncèrent comme dans du beurre, sans pour autant s'y retrouver embourbées.
            Après quelques secondes de trajet, ils arrivèrent dans une large zone déblayée. De nombreux arbres avaient été abattus afin de former cette clairière artificielle. Au milieu de cette clairière se dressait la maison Dahorney, immense, immuable, amen. A sa vue, Amandine sentit son rythme cardiaque accélérer, et son sentiment de malaise s'accentua.
            Haute de trois étages – Sans oublier le grenier ! Comme aurait ajouté Albert Elaudus de sa voix étrangement ferme pour son âge – la maison ressemblait légèrement à un immeuble, vu de loin. Mais dès que l'on s'approchait, l'on ne pouvait se rendre compte à quel point ce rapprochement était faux : le manoir ressemblait plus à un petit château qu'à une de ces bâtisses sans âme.
            Un large perron, surmonté par une avancée en bois, permettait d'atteindre une imposante double porte en bois de couleur foncée. Entièrement fait de pierres blanches, où étaient gravées de-ci de-là des motifs décoratifs, la bâtisse comptait de nombreuses fenêtres. Le toit était ancien, et l'on pouvait discerner quelques plaques d'ardoise fêlées, ou même brisées, malgré les nombreux travaux de rénovation du propriétaire. Vue du ciel, la maison Dahorney ressemblait à un « E » majuscule auquel on aurait oublié de tracer les barres du haut et du bas. Du lierre avait envahi les murs à plusieurs endroits, mais visiblement personne ne s'était donné la peine de l'arracher. Le lierre, ça donne un certain charme. Exposé plein Sud, le manoir avait cet aspect à la fois inquiétant et attirant qu'ont les vieux bâtiments.
            A droite et à gauche du perron, des parterres de fleurs coloraient le dessous des fenêtres du rez-de-chaussée. La plupart des volets étaient fermés, mais ceux du troisième étage étaient tous grands ouverts, laissant filtrer une lueur orangée. Deux chemins herbeux contournaient la maison par l'est et l'ouest. Ces deux sentiers, Serge le savait pour les avoir maintes fois empruntés, menait à l'arrière de la maison où se trouvait le jardin et, un peu plus loin, un lac aux eaux particulièrement glacées.
            Serge vint garer la voiture à la lisière des arbres et coupa le moteur.
            « Bon, et bien nous y voilà. » Dit-il.
            Amandine ne répondant rien, il jeta un coup d'œil à sa montre. 22 Heure 12.
            « Je crois qu'Aldo va nous en vouloir quelques temps, continua-t-il.
            - Je m'en fiche, répondit distraitement Amandine. Tu as vu ? Il y a de la lumière au troisième. »
            Elle n'aimait pas le manoir, mais quitte à y passer quelques jours, autant les passer dans l'endroit le plus accueillant. Le troisième étage, en locurence.
            « Ouais, grogna Serge. Si on était arrivé plus tôt, je serai allé les voir, mais maintenant il est un peu tard pour eux de prendre la route ...
            - Ils pourraient très bien dormir au Azur, » coupa Amandine en se remémorant l'unique hôtel d'Edern.
            Serge eut un rire sec.
            « Et tu crois qu'ils ouvrent à une heure pareille ?
            - Il n'est pas si tard que ça, objecta sa femme.
            - Oui, mais quand même. Et puis, j'ai eu ma dose d'ennuis pour la journée. J'irai leur parler demain matin. »
            Amandine acquiesça silencieusement. Cette fois, elle ne pourrait pas le faire changer d'avis, surtout qu'elle ne voulait pas prendre le risque de le replonger dans sa mauvaise humeur. De plus, il semblait ravi d'être arrivé à Dahorney.
            L'ironie de la situation ne l'amusa pas du tout.
            « Allez, on y va. Je vois Aldo à la porte, il n'a pas l'air très heureux. Dit Serge, un sourire au coin des lèvres.
            - Très bien, répondit Amandine en se forçant à sourire. Puisqu'il est là, ne le faisons pas attendre. »



Annonce sur le site locationfrance.fr

Maison Dahorney

LOCALISATION
Ville : /
Pays : France
Région : Bretagne
Département : Ille-et-Vilaine
Situation géographique : Mer
Région touristique : Côte d'Emeraude
Adresse : Allée Agborney

A PROXIMITE DE
30 Km de Saint Malo
7 Km de Dol De Bretagne
0,5 Km de la mer
0,8 Km des commerces
0,8 Km du centre-Ville (Edern)
à 50 Km de l'aéroport : Rennes
à 35 Km du terminal de ferry : Saint Malo
à 7 Km de la gare : Dol de Bretagne
à 0,2 Km du Lac d'Espérance

Notes sur la situation géographique : Confortable demeure d'avant guerre (étages loués individuellement). Située dans la baie du Mont Saint Michel, à 500 m de la mer, très calme, au coeur de la forêt d'Eowis, à 25 Km seulement des centres touristiques de Saint-Malo et du Mont Saint Michel. A 7 Km des plages de Cancale. Idéale pour les amateurs de nature et de sport (pêche, voile, char à voile, randonnées, équitation...). Animaux acceptés.

Notes sur les équipements : Cuisines aménagées avec Micro-ondes, lave-vaisselle, four
Service : Ménage inclus
Tarifs : 2000 € par sem. (H. saison) ; 1700 € par sem. (B. saison)
Maeror
Maeror

Nombre de messages : 9
Age : 32
Date d'inscription : 01/04/2009

Revenir en haut Aller en bas

Maison Dahorney Empty Re: Maison Dahorney

Message  Invité Mer 8 Avr 2009 - 22:08

Une bonne histoire à mon avis, mais qui patine un peu au démarrage : la description du début de journée avec les contrariétés de Serge me paraît s'étaler un peu. Et puis, le coup de la voisine qui fonce chez son voisin au lieu d'appeler le SAMU pendant le coma diabétique du gamin, franchement je n'y crois pas.
Le prologue, en revanche, m'a beaucoup plu, il donne dans l'allusion et installe tout de suite l'ambiance.

Quelques problèmes de concordance des temps aussi, me semble-t-il.

Bienvenue sur Vos Ecrits, j'attends la suite !

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Maison Dahorney Empty Re: Maison Dahorney

Message  Roz-gingembre Jeu 9 Avr 2009 - 7:38

Le décor est planté et il y a matière.
J'aime plutôt bien la description de la maison, par contre je n'ai pas forcément compris la pertinence de la carte postale, ni de l'irruption de la voisine. mais tout ceci est probablement une question de patience.

Est-ce l'influence de ton avatar, du prologue, mais se dégage déjà un certain malaise de tout ceci.
Roz-gingembre
Roz-gingembre

Nombre de messages : 1044
Age : 61
Date d'inscription : 14/11/2008

Revenir en haut Aller en bas

Maison Dahorney Empty Re: Maison Dahorney

Message  Maeror Ven 10 Avr 2009 - 11:22

Oui, je trouvais le départ assez lent, et vous me conforter dans mon avis. Je raccourcirai tout ça !

le coup de la voisine qui fonce chez son voisin au lieu d'appeler le SAMU pendant le coma diabétique du gamin, franchement je n'y crois pas.
Ca m'est pourtant arrivé il y a à peine un an. Ma voisine était (légèrement...) paniquée.

En tout cas, merci à vous deux ! Je suis content de voir que ce n'est pas trop mal :-)
Maeror
Maeror

Nombre de messages : 9
Age : 32
Date d'inscription : 01/04/2009

Revenir en haut Aller en bas

Maison Dahorney Empty Re: Maison Dahorney

Message  Sahkti Mer 6 Mai 2009 - 9:54

Beaucoup de choses dans ce texte, pas vraiment trop mais parfois denses ou confuses. Sans doute est-ce une question de mise en page mais je pense aussi que ça tient à cette volonté de vouloir tout expliquer, trop en dire. Essaie de conserver une part de mystère, d'aérer tout cela et de ne pas tout mélanger. En discernant bien actes et personnages, je pense que ça donnera plus de clarté au texte mais aussi une meilleure structure, plus solide.
Les références au passé sont intéressantes et créent une atmosphère agréable. Pour ce qui est du présent par contre, cela me paraît plus brouillon et pas tout le temps très clair. De plus, certaines précisions apportent peu. Cela vaudrait la peine de revoir cette partie faite d'échanges parfois trop longs et d'explications que tu pourrais alléger.
Sahkti
Sahkti

Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005

Revenir en haut Aller en bas

Maison Dahorney Empty Re: Maison Dahorney

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum