Les uns sans les autres
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Les uns sans les autres
Les uns sans les autres
Rime furieuse en coups portés bas
Voici le fiel du verbe sous ses airs Marie-Madeleine
Aux pieds d’un Christ opiumé
Les mots salement étalés en tapis douçâtre
Que foulent les porteurs de jarres aux serpents
Les femmes aux seins en pommes
Avec au-dessus de leur tête
Le jardin de leurs crocs et leurs cris d’affamés
Ils sont sourds et aveugles
Hors leur mur à orgasmes convulsifs
De chair et d’intello
Ils s’appliquent à eux comme on s’accroche à la bouée
Des chimères qu’ils s’injectent
Ils ont les bras troués
Le cœur en tranchée d’un front 14-18
La naphtaline plein la bouche
N’écoutez que vous-mêmes braves gens dépenaillés
Derrière vos vitres ou devant le miroir
Tandis que vous jetez au cendrier des mots
L’agonie d’un tapis brûlé par désinvolture
Et de vos pieds menus pour la millième fois
Dansez !
Voici le fiel du verbe sous ses airs de Madone
Dans la splendeur régénérée
De son inutilité.
Rime furieuse en coups portés bas
Voici le fiel du verbe sous ses airs Marie-Madeleine
Aux pieds d’un Christ opiumé
Les mots salement étalés en tapis douçâtre
Que foulent les porteurs de jarres aux serpents
Les femmes aux seins en pommes
Avec au-dessus de leur tête
Le jardin de leurs crocs et leurs cris d’affamés
Ils sont sourds et aveugles
Hors leur mur à orgasmes convulsifs
De chair et d’intello
Ils s’appliquent à eux comme on s’accroche à la bouée
Des chimères qu’ils s’injectent
Ils ont les bras troués
Le cœur en tranchée d’un front 14-18
La naphtaline plein la bouche
N’écoutez que vous-mêmes braves gens dépenaillés
Derrière vos vitres ou devant le miroir
Tandis que vous jetez au cendrier des mots
L’agonie d’un tapis brûlé par désinvolture
Et de vos pieds menus pour la millième fois
Dansez !
Voici le fiel du verbe sous ses airs de Madone
Dans la splendeur régénérée
De son inutilité.
Re: Les uns sans les autres
Très élégant dans sa rage ! Une réussite. Je n'aime pas beaucoup
"Tandis que vous jetez au cendrier des mots
L’agonie d’un tapis brûlé par désinvolture"
qui me paraît maladroit par les images évoquées (comment jeter un tapis, ne s'agît-il que de son agonie, dans un cendrier, même de mots ? En outre, le "par" avant désinvolture me gêne un peu, je crois que j'aurais préféré une autre préposition.)
Mais bravo, entre autres, pour
"Les mots salement étalés"
"De chair et d’intello
Ils s’appliquent à eux comme on s’accroche à la bouée
Des chimères qu’ils s’injectent"
"Tandis que vous jetez au cendrier des mots
L’agonie d’un tapis brûlé par désinvolture"
qui me paraît maladroit par les images évoquées (comment jeter un tapis, ne s'agît-il que de son agonie, dans un cendrier, même de mots ? En outre, le "par" avant désinvolture me gêne un peu, je crois que j'aurais préféré une autre préposition.)
Mais bravo, entre autres, pour
"Les mots salement étalés"
"De chair et d’intello
Ils s’appliquent à eux comme on s’accroche à la bouée
Des chimères qu’ils s’injectent"
Invité- Invité
Re: Les uns sans les autres
J'aime beaucoup la vigueur, la vitalité de ce texte en dépit de l'amertume qui transpire.
J'aime tout particulièrement les images flamboyantes de la première strophe qui explose avec ce vers magnifique :
Le jardin de leurs crocs et leurs cris d’affamés
L'envers du message évangélique ... Bien vu!
J'aime tout particulièrement les images flamboyantes de la première strophe qui explose avec ce vers magnifique :
Le jardin de leurs crocs et leurs cris d’affamés
L'envers du message évangélique ... Bien vu!
Re: Les uns sans les autres
Tout ce qui " crie, beugle, remue le ciel et la terre dans leur mirage, éreinte l'homme, fustige avec race, décalque le monde au poteau " me ravit. Je dirais même me pousse à reprendre la marche en sens inverse.
Sans restriction.
Adopté avec la madone et sans.
Sans restriction.
Adopté avec la madone et sans.
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: Les uns sans les autres
Apprécié ce texte, comme bien souvent.
J'aime la lisibilité de tes poèmes.
Marrant tes retours sur la terre ferme, si soudains comme là :
J'aime la lisibilité de tes poèmes.
Marrant tes retours sur la terre ferme, si soudains comme là :
Mais tu partage avec halicante une écriture poétique très réelle, au contact du monde. Juste fiel, c'est au poil pour moi, coté lecture.Le cœur en tranchée d’un front 14-18
Invité- Invité
Re: Les uns sans les autres
Merci pour vos com', tous.
Un point de précision :
Il s'agit d'une métaphore, Socque. Le cendrier des mots (sous-entendu les mots qui jonchent le sol et qui sont piétinés par les désinvoltes qui s'écoutent sans prendre soin des mots) ne peut pas être un cendrier dans le sens "objet à mégots", de même que les mots ne sont pas un tapis, évidemment.
Je maintiens "désinvolture" puisque c'est le terme exact du comportement dont je voulais parler (je n'en trouve pas d'autre aussi évocateur)
Mais merci pour votre passage.
Un point de précision :
socque a écrit:Je n'aime pas beaucoup
"Tandis que vous jetez au cendrier des mots
L’agonie d’un tapis brûlé par désinvolture"
qui me paraît maladroit par les images évoquées (comment jeter un tapis, ne s'agît-il que de son agonie, dans un cendrier, même de mots ? En outre, le "par" avant désinvolture me gêne un peu, je crois que j'aurais préféré une autre préposition.)
Il s'agit d'une métaphore, Socque. Le cendrier des mots (sous-entendu les mots qui jonchent le sol et qui sont piétinés par les désinvoltes qui s'écoutent sans prendre soin des mots) ne peut pas être un cendrier dans le sens "objet à mégots", de même que les mots ne sont pas un tapis, évidemment.
Je maintiens "désinvolture" puisque c'est le terme exact du comportement dont je voulais parler (je n'en trouve pas d'autre aussi évocateur)
Mais merci pour votre passage.
Re: Les uns sans les autres
Comme j'ai dit, ce n'est pas "désinvolture" qui me gêne, mais la préposition avant, le "par", je ne saurais dire pourquoi. Question de sonorité peut-être.
Par ailleurs, oui, j'avais compris qu'il s'agissait d'une métaphore, mais la métaphore, quand je la lis, porte aussi en elle les images attachées aux mots concrets qui la portent. C'est pour cela qu'en lisant, j'ai eu également en tête l'image incongrue d'un tapis qu'on fourre dans un cendrier, et que cette image a pollué l'effet que vous vouliez donner. Il ne s'agit évidemment que de mon ressenti ; je vous le donne dans la mesure où il peut vous être utile : au moins un lecteur, en lisant ces mots, a eu l'impression que je viens de vous décrire.
Par ailleurs, oui, j'avais compris qu'il s'agissait d'une métaphore, mais la métaphore, quand je la lis, porte aussi en elle les images attachées aux mots concrets qui la portent. C'est pour cela qu'en lisant, j'ai eu également en tête l'image incongrue d'un tapis qu'on fourre dans un cendrier, et que cette image a pollué l'effet que vous vouliez donner. Il ne s'agit évidemment que de mon ressenti ; je vous le donne dans la mesure où il peut vous être utile : au moins un lecteur, en lisant ces mots, a eu l'impression que je viens de vous décrire.
Invité- Invité
Re: Les uns sans les autres
Merci pour ces précisions Socque.
En fait, j'avais pensé à "avec" désinvolture, mais je m'étais ravisée. Peut-être à tort ? "par" m'a semblé donner une implication plus forte, du comportement. Je me garde donc votre remarque, pour y réfléchir. (Le choix des mots, c'est quelque chose... !)
(pour le cendrier et le tapis, j'avais bien compris ce que vous vouliez dire)
En fait, j'avais pensé à "avec" désinvolture, mais je m'étais ravisée. Peut-être à tort ? "par" m'a semblé donner une implication plus forte, du comportement. Je me garde donc votre remarque, pour y réfléchir. (Le choix des mots, c'est quelque chose... !)
(pour le cendrier et le tapis, j'avais bien compris ce que vous vouliez dire)
Re: Les uns sans les autres
un coup de gueule qui claque. j'ai beaucoup aimé les images, animées et vivantes. c'est fluide, simple et recherché à la fois, subtil. merci et au plaisir
Re: Les uns sans les autres
C'est fort, symboliquement chargé, très théâtral aussi (mais rien d'étonnant en cela chez toi ;-)
Un texte que je vois bien récité à voix haute et puissante sur une scène (vlà que j'ai le film dans la tête tiens maintenant, malin !). Il dégage beaucoup de choses.
Un texte que je vois bien récité à voix haute et puissante sur une scène (vlà que j'ai le film dans la tête tiens maintenant, malin !). Il dégage beaucoup de choses.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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