Les chats ont neuf vies.

[Loreena Ruin]

Écrabouillez-moi s'il le faut, ce poème est un drôle d'essai, je le sais, je suis prête à tout encaisser XD ! Les conseils aussi sont les bienvenus, bien entendu !


Les chats ont neuf vies


Je veux croire que
les chats ont neuf vies

— et bien plus encore

J’ai trop regardé le ciel
le vide

pour voir ces vies
...........qui dégoulinent
dans les caniveaux

des vies
en flaques d’eau
stagnantes

Je veux croire que
les chats ont neuf vies

parce qu’on a tous
des cœurs gros
comme
des sacs poubelles

— ça déborde

Je veux croire que
les chats ont neuf vies

et je rate toujours le train

alors
j’attends seulement
qu’il repasse

Je veux croire que
les chats ont neuf vies

parce que s’ils
ne revenaient pas

il n’y aurait rien
à attendre

Je veux croire que
les chats ont neuf vies

et me perdre dans les rues
en suivant leurs pas

Je veux croire que
les chats ont neuf vies

comme dans les contes
— comme si c’était vrai

Je veux croire que
les chats ont neuf vies

et j’ai peur
....... toute seule
............... sur le quai

Je veux croire que
les chats ont neuf vies

car s’ils
ne revenaient pas

c’est sur les rails
que j’attendrais

ce train
qui passe

et repasse...

[Invité]

Au premier regard, je dirai déjà que le refrain est trop fréquent, trop insistant, surtout qu'on le voit bien, avec sa partie en italique... Sinon, j'ai aimé cette ambiance lourde, d'angoisse existentiells.

[Loreena Ruin]

Ah ce refrain !! Je le vois comme une invocation... qui apparaît neuf fois, en comptant le titre, normal. Merci socque.

[Arielle]

Une ballade poignante au refrain entêtant.
Il me semble que je n'aurais choisi, pour le narrateur, qu'un seul point de vue, cloué au bord du quai.
Les deux vers:
et me perdre dans les rues
en suivant leurs pas
ouvrent une perspective qui diminue l'oppression que je ressens à te lire. Une impression toute personnelle, bien sûr.
J'ai aimé ces :
cœurs gros
comme
des sacs poubelles
et cette chute très bien amenée

[boc21fr]

J'aime beaucoup...
Et pourtant, en ce qui concerne les félins, je suis assez susceptible !

[Sahkti]

Je trouve personnellement que ce texte est un peu long et ça déforce l'idée maîtresse; cela fait également ressortir la répétition fréquente du mot vie(s). Au risque de lasser et c'est dommage.

Il y a également souci de cohérence entre l'idée du chat qui a neuf vies et ce qu'on en fait ici; le rapport n'est pas tout le temps évident à cerner même si on comprend bien qu'il y a un rapport douloureux à l'existence et une introspection nécessaire pour continuer à avancer. Ce flou est peut-être dû à la récurrence des neuf vies mais je pense que c'est également parce qu'il y a insistance sur une idée bien pécise au point de tout axer autour d'elle; cela ajoute au côté répétitif.
Peut-être serait-il utile/agréable de se rencentrer sur un aspect sans pour autant l'étirer et de jouer autrement avec ce refrain qui vient et revient.

[Ba]

C'est à la fois le charme et la contrainte de l'anaphore, obsession et invocation, supplique même.
Le texte est jeune, le train neuf ( vies et autres ) tous les arrêts sont permis.

[Invité]

Le poème commence vraiment pour moi à partir de "Je veux croire que
les chats ont neuf vies

parce qu’on a tous
des cœurs gros
comme
des sacs poubelles

— ça déborde" (bravo pour l'image !).

Sûr que ça leur enlève une vie aux minous, mais franchement, ces vers du tout début donnent l'impression que le poème se cherche, remplit des blancs, je suis soulagée qu'il n'ait pas continué dans la même veine lyrico-sentimentale.
Et puis on démarre enfin, on embraye sur le vrai propos du poème et ça roule, très bien même, comme ce train fantôme qui n'en finit pas de passer.
Autre passage très touchant par ce qu'il dit de la réalité qui rattrape les rêves d'enfant et se mue en déception :"comme dans les contes
— comme si c’était vrai"

Au bout du voyage en boucle (...) j'aime beaucoup ton poème, comme un appel, comme un cri.

[Loreena Ruin]

Je me permets, puisque mon texte est en haut, de remercier tous ceux qui m'ont laissé des commentaires.

Je trouve aussi que le refrain pourrait être travaillé différemment... mais son côté "obsédant" me plais bien quand même. Je vais laisser un peu de temps passer et voir si je peux en tirer autre chose.

L'idée de départ (mais après toutes les interprétations sont possibles) était d'exprimer la nécessité absolue de l'Imaginaire, qui permet de trouver un sens à sa vie et même, tout simplement, de survivre.

Les chats sont pour moi comme des guides, qui parcourent des mondes parallèles... Comme les artistes un peu bizarres, qui vivent "dans leur monde", le chat sont, encore aujourd'hui, l'objet de multiples superstitions. D'où le rapprochement avec les mondes imaginaires, qui nous fascinent souvent et nous inquiètent parfois... Je crois que beaucoup de grands écrivains ont été les "chats noirs" de leur temps.

Je voulais aussi rendre hommage à une gentille minette qui a été renversée par une voiture, récemment. Étrangement, elle était quand même là le lendemain soir pour réclamer ses croquettes. Ma grand-mère n'en revient toujours pas.

Histoire vraie.

[Loreena Ruin]

Ah oui ! Easter, le thème du train... Le passage... La plus belle illustration que je connaisse de l'ambiance des trains, c'est dans Le Voyage de Chihiro, de Miyazaki... Avec la merveilleuse musique de Joe Hisaishi !

Voici la musique, j'espère que vous apprécierez ! : https://www.youtube.com/watch?v=33SJ7Q_P54Q

[Invité]

De mon cote, a part ce train qui passe et repasse ( que j'avais pressenti)
j'ai trouve le texte tres bon.
le petit passage en escalier me parrait un tantinet superflu aussi.
Mais faut bien s'amuser, hein ?
:-)

[Poussetontraino]

Je veux croire que
les chats ont neuf vies

je trouve la formule un poil bancale , de ce fait de la retrouver réguliérement cela fait comme un boitement le long du texte , une cassure dans la lecture , cette cassure me plait et d'autant plus que ...je me suis regalé avec le reste :-)

[Arielle]

Je veux croire que
les chats ont neuf vies

je trouve la formule un poil bancale , de ce fait de la retrouver réguliérement cela fait comme un boitement le long du texte , une cassure dans la lecture , cette cassure me plait et d'autant plus que ...je me suis regalé avec le reste :-)

Il existe aussi des chats à neuf que(ues)
(Je sors)

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