Le jeudi matin

[Une Anglaise]

Il est 7h30, je suis assise au fond du bus, du Debussy dans les oreilles j’espère… La pluie tombe à flot, elle vient sans cesse frapper les fenêtres, le bus s’arête à l’arrêt 28 de cette avenue florentine. C’est ici qu’il fait son entrée à travers ces rues bordées de palais florentins, aux murs griffés par les âges, éclairés de cet ocre et de ce vert usé que l’on ne trouve qu’aux fenêtres d’Italie. Le chauffeur actionne le bouton permettant l’ouverture des portes, une ruée de personne entrent, se bousculent, se marchent sur les pieds, accourent pour prendre place sur un de ces sièges bleus. Et puis, dans la brume d’octobre, dans l’agitation, il s’y dégage un homme. Un jeune garçon à la silhouette élancée et à la démarche légère. Il a l’air de faire abstraction de cette foule, il n’y porte guère attention. Assis à ma droite, je le regarde de côté ne sachant pas très bien s’il est blond ou châtain, beau ou laid. Il porte une veste en cuir marron, des mocassins, il passe sa main dans sa chevelure blonde, les yeux bleues glacés nos regards se croissent. Il me sourit ! Je ne peux m’empêcher de rougir, voilà des mois que j’espèrerai un signe. Je perçois à travers les jeux de vitres qu’il me dévisage encore… Décidée à en savoir plus, je lui lance un dernier regard, celui ou nous nous rejoignions dans une errance commune, nous trouvions cela naturel, sans vraiment comprendre pourquoi nous avions accepté. Peut-être le fin réseau aux coins de nos yeux, ou cet ineffable sourire que je devinais à chaque fois que je le regardais, ou tout à la fois. Surtout, à chacun de ses regards, j’avais l’impression d‘imperceptibles changements, d’une mèche de cheveux barrant son front que je n’avais pas remarqué d’abord, d’une fine cicatrice à son poignet dont j’aurais juré qu’elle n’était pas là un instant auparavant. C’est ainsi, que je suis tombée amoureuse de lui, l’étranger à la chevelure blonde, mon camarade du jeudi matin. D’habitude il descendait au deuxième arrêt. Mais aujourd’hui il était resté là, assis à ma droite, derrière ses lunettes noires, avec son livre en main et son sac à dos à ses pieds. Envoutée par les gammes de Debussy, émue de le savoir tout près de moi, j’avais complètement oublié que je devais me rendre à l’école d’Art de Florence. Après deux heures de trajet, ne sachant toujours pas ou j’allais, le chauffeur nous adresse ces quelques mots « Et !!! Les deux du fond, c’est quand vous voulez que vous descendez !! ». Nous nous levons avec cette simultanéité, pied droit, pied gauche devant, nous nous retrouvons face à face toujours avec cette même correspondance. L'électricité est là, elle parcourt chaque parcelle de nos corps face à face, hérissant le plus petit poil, faisant tressaillir le moindre pore, le courant passe, par des regards brefs au départ, puis ils deviennent soutenus pour finir par ne plus se quitter. L’intensité augmente, l’envie est là. Un nuage de soupirs flotte dans l’air.

Dernier regard, premier contact, dernier arrêt
Il part à droite, je pars à gauche….Nous espérons…


« L'espoir des hommes, c'est leur raison de vivre et de mourir. »

[Mure]

Vous auriez pu faire un petit effort sur la forme du texte.
Des retours à la ligne, des espaces, un peu d'air.
Sinon, il se laisse bien lire.
Petite scène courte qui en dit long, c'est frais et un peu naïf, j'aime bien.
Je ne suis pas fine correctrice mais, là :

le bus s’arête à l’arrêt 28 de cette avenue florentine. C’est ici qu’il fait son entrée à travers ces rues bordées de palais florentins,

Ça fait un peu lourd.
Et pas mal de fautes d'orthographe que je ne noterai pas.

Merci.

[abstract]

J’ai toujours beaucoup d’admiration pour les personnes qui écrivent dans une autre langue que la leur. Je crois me souvenir que c’est ton cas. J’ai apprécié ce texte, léger comme une rencontre d’été, comme un souvenir de voyage.
J’ai trouvé une incohérence qui m’a freinée dans ma lecture :

Assis à ma droite, je le regarde de côté ne sachant pas très bien s’il est blond ou châtain, beau ou laid. Il porte une veste en cuir marron, des mocassins, il passe sa main dans sa chevelure blonde, les yeux bleues glacés nos regards se croissent.

Car juste la phrase avant tu dis :

ne sachant pas très bien s’il est blond ou châtain

Ce n’est pas très logique tout ça même si je comprends bien ce que tu veux dire.
Il y a parfois quelques termes qui reviennent trop souvent, surtout que le texte est court, comme Florence, florentine, florentin et blond ou encore Debussy… mais ce n’est pas important.
Merci pour ce petit moment de légèreté.

[Invité]

Plus que le fond le texte vaut surtout par la volonté d'écrire en français, démarche plus que louable. Et je trouve, à te suivre depuis ton arrivée ici, que tu t'améliores grandement, en tout cas je constate une évolution vers une expression plus naturelle, souffrant moins de la traduction systématique et simplifiée de ta langue maternelle.

[bertrand-môgendre]

Je retiens l'image des jeux de vitres, et celle plus aimée de la dernière scène.

[Invité]

Il y a quelques maladresses, mais dans l'ensemble, tu as bien progressé. J'ai noté de jolies trouvailles : le vert usé des fenêtres, le jeu de reflets qui permet de regarder l'autre sans en avoir l'air, l'allitération sur bus et Debussy, qui m'a fait sourire...
Bref, je trouve que ta maîtrise du français mérite un grand coup de chapeau !

[Elnanar]

J'ai apprécié. Cependant, il faut aérer le texte pour le rendre plus facile à lire. J'ai tiqué sur le mot "pore", je trouve qu'il n'a pas sa place dans ce type de texte.
En tout cas, bravo pour écrire aussi bien en français si ce n'est pas ta langue maternelle !

[Sahkti]

Il reste encore des fautes Une Anglaise mais que de progression en orthographe française depuis ton arrivée ici ! Tu t'es bien améliorée, bravo !

Le sujet de ton texte m'intéresse moyennement, mais bon, pas grave ça :-) J'ai constaté que c'était un thème qui t'était cher, ces rencontres du hasard, avec de mystérieux inconnus. On sent que ça te tient à coeur, tu y mets beaucoup de sensibilité.
Bonne continuation à toi !

[mentor]

c'est "A nous les p'tits Français !" ??
;-)
oui, beaucoup de progrès dans l'expression et en ortho
merci qui ? merci VE !
je rigole
sympa ton texte, même si pour ma part, je dirais (tu me pardonnes ?) que je trouve ça un peu mièvre

[Une Anglaise]

Merci à tous pour vos commentaires, qui sont très constructif!
Sahkti, effectivement tu as touché dans le mille !j'apprécie beaucoup ce thème !et si tu es arrivé à percevoir cette sensibilité c'est que j'essaye de retranscrire dans chacune de ces rencontres, un vaincu d'une seule et même rencontre qui fut exceptionnel mais un peu décevante...
Alors je mets tout mon cœur comme tu le dis si bien!
Bref je suis ravie que tu l'es remarqué ça me touche beaucoup!!:)

Mon cher Mentor, (je commence presque comme dans une lettre que j'écrirais à ma grand-mère^^), je vois que ton humour est toujours au gout du jour, elle est plaisante!! Bien sur que je t'excuse mais n'avise pas à recommencer
Merci encore à vous pour tout le temps que vous prenez à me lire et à commenter!;)

[isa]

Je découvre grâce aux commentaires des autres que tu n'écris pas dans ta langue maternelle -oui je sais, il faudra que j'apprenne à lire les pseudos et à réfléchir à leur sens probable.

Félicitations, j'ai vraiment beaucoup aimé comme texte, je l'ai dévoré en une fois: à l'exception de la phrase

C’est ici qu’il fait son entrée à travers ces rues bordées de palais florentins, aux murs griffés par les âges, éclairés de cet ocre et de ce vert usé que l’on ne trouve qu’aux fenêtres d’Italie

que j'ai trouvé un peu lourde, peut-être à cause de l'abondance de métaphores qu'on ne retrouve pas dans la suite du texte.

J'ai été attirée par le titre, je n'ai pas été déçue du résultat.

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