Vienne la nudité

[Arielle]

Parce qu'il m'a autorisée à reprendre cette belle invocation dont il est l'auteur, je dédie à Hellian ce texte qui porte le même titre que l'un des siens.

Vienne la nudité sereine des gisants
les mains jointes
l'épée de pierre à leur côté.
La mousse et le lichen engrêlent le blason
du bouclier du temps
qui leur battait les flancs.

Vienne la nudité
muette au fin sourire.
Son baume de granit apaise toute fièvre
sa paume vide et fraîche
cette source tarie
nous délivre du mal et du bien sans faillir.

[Invité]

Très beau (comme d'hab), sauf, pour moi, ces deux vers :
"du bouclier du temps
qui leur battait les flancs." où la rime me paraît malvenue (sans compter que le premier vers rime aussi en "an"), et où l'expression "battre les flancs" me semble trop familière dans le ton général, ample et solennel,du poème.

[Rebecca]

Oui.Beau.

[Invité]

J'ai aimé, mais "qui leur battait les flancs", je le verrais bien supprimé...
Il manquerait un vers ? Et après ? A moi qui libère la poésie, ça ne gêne aucunement !

[Invité]

Je ne vois pas ce qui clocherait avec "qui leur battait les flancs" ; c'est l'expression "se battre les flancs" qui est familière. Ici, je comprends que le blason du bouclier du temps leur heurtait les flancs, est-ce si étrange ? Je trouve au contraire que c'est plutôt réussi comme métaphore.

Sinon, c'est La mousse et le lichen engrêlent le blason qui a ma faveur dans ce beau poème apaisé.

[Invité]

Joli poème qui suscite l'apaisement et témoigne de beaucoup de délicatesse. C'est rare et beau. Merci.

[Max_Louis]

Bon jour Arielle,

Il faudrait peut-être changer du par en.

"La mousse et le lichen engrêlent le blason
en bouclier du temps
qui leur battait les flancs."

Bien sûr, tu es seule maître à bord : )

Max-Louis

[Ba]

Gardons ce souhait intérieur délivrance de nos vies de pierre !

[Invité]

Un peu héraldique, j'ai tout saisi mais je ne suis pas sur d'avoir bien imaginé.
C'est certainement l'époque qui le veut.

[Hellian]

je ne voudrais pas que mon intérêt profond pour ce poème soit attribué à quelque gratitude de ma part.

Vienne la nudité
muette au fin sourire.

Oui, Arielle, c'est bien de cette nudité gracieuse et silencieuse dont il s'agit! celle où l'image de l'être est , livrée mais inaccessible, en son sommeil, comme chair et symbole "engrêlés", âme et corps d'un seul tenant.

Ce poème est beau parce qu'il est tout en même temps grave et aérien, en un mot, spirituel

[alexi788]

Ca fait penser un peu a un univers celte... ("Epée de pierre, nudité)

[loic]

oui arielle...

j'aurais bien aimé y trouver le mot "enfeu"

[Sahkti]

Que dire de pertinent... rien, à part que j'aime !
Très beau une fois de plus. Tu as de l'or dans les doigts, la plume et la tête, Arielle !

[Lyra will]

Comme les autres textes que j'ai pu lire de toi, j'aime beaucoup, et surtout j'admire cet équilibre que tu sais trouver entre jeux d'images, de mots, de correspondances qui vont et viennent à leur guise, le tout de manière fluide, cohérente, tout en conservant élégance et émotion, ça parait si simple et naturel dans tes textes! (alors que j'imagine qu'ils ne s'écrivent pas tout seul! :0)

Petit bémol, juste le dernier vers que j'aime moins. Mais enfin, vu l'ensemble, c'est pas très important.

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