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Visite de De Gaulle

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Message  outretemps Dim 27 Sep 2009 - 19:08

C’était en 1952. Exceptionnel ! Le général De Gaulle, sept ans après avoir débarqué à Paris en jeep, allait pointer aux ploucs, nous rendre visite, le jour anniversaire de la libération. A nous, parfaitement !
Comment il s’était démerdé pour nous trouver restera à jamais un mystère et fera que nous garderons de lui, essentiellement, l’image d’un homme de flair !... Mille et quelques citoyens au meilleur du remplissage, femelles en cloques comptées double !
Alors, pourquoi nous ? Pas même une chiure de mouche sur une carte d’état major !
On avait beau se creuser jusqu’aux caves, aux recoins, y mettre le cœur entier : Rien ! Absolument rien de visitable !
A part la grotte à Bernadette devant l’église et la vierge du XIIIème qu’on planque de trouille, verrouillée cachée au fond du presbytère, depuis que sauvée in extremis d’un bûcher des « Cendres », nous sommes sans l’ombre du moindre intérêt!
Les touristes, que pourtant le moindre caillou suffit à extasier, depuis des siècles, jamais nous, il ne s’en est arrêté, ne fut-ce qu’un seul, autrement que pour pisser !
L’unique fois qu’on était parvenu à en coincer quelques uns -pas qu’on y tenait plus que ça- c’avait été en casse-dalle de patience, l’année où on avait dû bloquer la route provisoire pour cause de Tour de France. Pour dire, la course elle-même n’était passée, que pour s’éviter les tournants de nos voisins.

Alors, forcément, vous parlez d’un étonnement, De Gaulle!
Un si grand homme dans un aussi petit village ? Gulliver chez Lily pute!
Si ça allait nous remplir !
Nous apprîmes qu’il avait décidé, ce chef militaire, d’inspecter un peu les régions du côté de l’Allemagne, afin de juger au plus précis, si, comment, et à quel rythme, on se relevait de nos ruines et gravas.

Le maire avait été des plus fermes sur le sujet :

- Ne l’oublions pas, depuis Jeanne d’Arc qui, elle, ne nous a jusqu’ici jamais fait l’honneur de la moindre visite, le Général est le plus grand de nos sauveurs! Aussi, Messieurs, sachons l’accueillir dignement, et lui montrer au mieux la vigueur avec laquelle nous nous sommes redressés !

Il nous fallait en priorité, absolument nous replâtrer du mieux, des casses et désordres que les alliés avaient pu nous causer. Ca n’avait pas été une mince affaire de leur freiner les zèles libérateurs !
De Gaulle, bien que prudemment resté en retrait, n’était, au final, pas tout blanc complet dans cette histoire ! Qui d’autre que lui avait si tant tenu à nous reconquérir ?

D’après les plus optimistes, cela demanderait un mois en préparatifs et nettoyages divers, sueurs d’efforts et autres transpirations, avant qu’on soit présentables.
Il nous en fallut près de trois !
Heureusement, on nous avait prévenus large.

On commença par boucher les trous causés par les hostilités. Chemins, rues, murs, maisons, église, tout fut en moins deux colmaté : fossés, fosses, rus, rivière et rigoles, curés !

Comme il était totalement exclu que notre Général s’essouffle en quelconque effort, à pousser, hisser, ou pire, se fouler de quelque part, - il s’était assez démené pour nous comme ça-, on accéléra du plus possible, la réfection du pont entre nous et la ville d’à côté. Des fois qu’il tienne à nous passer dessus !

Le pont, c’était les cow-boys qui nous l’avaient flingué. Nul doute que les intentions de nos amis ricains fussent des meilleures : il s’agissait d’empêcher les fils du Reich de retrouver en trop grand nombre les fureurs de leur papa! On ne comprend que trop, l’envie qui leur était venue, entre deux chewing-gum, à ces grands gamins, de s’amuser avec…Histoire de se dédouaner du déplacement et de l’accueil que ces coquins leur avaient réservé.

Même si nous sortions de notre troisième invasion teutonne, en moins d’un siècle, même si on savait parfaitement que jamais on leur inculquerait le moindre savoir vivre, à ces Goths- là, qu’au moins ce coup ci, ils se rappellent un peu la branlée !
Au final bien plus que n’importe quel boche, ç' avait été, une fois encore nous, les autochtones du lieu, les plus emmerdés d’avoir à traverser à la nage en attendant qu’on répare!
L’unique tramway sauvé des poubelles, traversait la passerelle à claire voie. Juste ce qu’il fallait de planches posées en travers pour pas qu’il tombe!
Ca collait le vertige à l’infime regard !
La rivière coulait si tant nette au fond, vingt mètres en bas, que je comptais les poissons qui me nageaient entre les jambes! Mère, d’angoisse, à chaque passage, rivait en branche de salut, l’unique et antique ampoule au plafond du wagon, prête à s’y penduler au moindre écart dans le vide.

D’un bout à l’autre de la traversée, de ralentis- roulis en heurts de tangages, notre boite à sardines, nacelle suspendue, nous ballotait, cognés en pire lessiveuse. De pure trouille, les voyageurs se bouchaient les oreilles, tant les bruits de ferraille qui montaient de sous les sièges, leur grinçaient les rails aux dents !
Il s’était formé, suite aux explosions guerrières, à l’entrée du dit pont, un monticule, sur lequel nous avions grimpé des traverses pour rétablir un semblant de continu dans la voie.
Tant pentait dur le tout, que pour passer l’obstacle, les occupants, leur fallait pousser les wagons. Restait le plus dur : ressauter dedans, une fois au sommet de l’édicule avant que le tout ne s’accélère en vitesses incourables !
Sacrée roulades !
Le nombre de chevilles que nous avait foulées la gymnastique !
On comptait plus, en propulsion d’engin, les pieds arrachés, d’entre-deux planches coincés! Combien de nos villageois ne s’étaient-ils sortis de ces transports hasardeux qu’amputés, désossés, luxés, pied bot tordus, à vie ?
On n’ose imaginer sans frissonner au fondement, ce qu’il en eut été sans les nombreux coups de main de feu le frère maudit de mère et de Ficelle : Oscar notre honte familiale.
Celui-ci, à chaque passage jaillissait, impudent autant que serviable, des profondeurs de son boxon, poil à côté, pour pousser. Ses grandes joies, c’était de basculer le transport à lui tout seul…Sous les applaudissements de son bataillon de pensionnaires, toute affaire cessante, au grand complet. Par toutes les fenêtres de sa maison close, sortaient les têtes des filles, les unes plus bandantes que les autres.
Ces démonstrations de mâle puissance, pour sympathiques qu’elles fussent, puisque évitant l’effort aux passagers rabougris, lui permettaient en sus d’exhiber gratos ses marchandises. Sans compter qu’à jouer ainsi du biceps public, il forçait le respect de tous, au civil comme dans ses fonctions. Les langues prétendent même qu’il aurait obtenu ainsi, au poignet, libre transport à ses demoiselles, pour leurs emplettes, contrôles médicaux urbains inclus!


N’empêche que les Ricains nous avaient drôlement fourrés dans le caca en nous foutant en l’air notre putain de passerelle !
Ils s’étaient trouvés si approximatifs et peu en forme ce jour- là, que visant la gare, ils avaient massacré dans l’élan, l’hôpital de la ville, avec mon parrain Daniel dedans, en train de se faire gratter les quelques os qui lui restaient ! Le médecin nazi, venu le rafler SS, trois ans plutôt, l’avait suffisamment prévenu:

-Che beux bas fous brentre dans mes SS, hélass ! Mais ne fous ricolez bas drop! Fous bardirez bar bedits bouts te squelet, chusg’à la mort ! Ja, barfaidement, bis zum Todt !

On le retrouva, mon parrain, au dessus des décombres du service de chirurgie, sur son lit, suspendu dans les hauteurs, entre quelques fils miraculeux, jadis électriques.
Sourd complet depuis qu’on lui avait arraché une dent de travers, il était resté muet aux conseils que lui prodiguèrent, du sol, les pompiers et avait dû attendre immobile, dans l’angoisse jusqu’au cou, qu’on grimpât le décrocher.

Heureusement, nos libérateurs, pour pas se disperser dans leurs intentions salvatrices, au lieu de nous lâcher leurs bombes sur la tête, n’importe comment, les avaient attachées les unes aux autres, pour faire tapis propre au sol.
Ces précautions, bien sûr, relevaient de la plus grande prévenance et d’extrême courtoisie…A condition toutefois, qu’ils ne se mélangeassent pas trop les cartes dans leurs lâchers mignons ! Que de fois nous étions nous retrouvés, boulette rasés, hôpitaux, pouponnières et asiles ! Que de fois ventre à l’air, veaux, vaches, nouveaux nés, fausses couches, fous, malades normaux et amputés !
Rapport aux résultats, c’est à demander, qui qu’aurait bien pu encore les accueillir, nos alliés, sans leurs précautions de dentelières !

Z’allez dire : quelle connerie aussi de construire un hôpital si près d’une gare, quand on doit être bombardé ! Cinq cent mètres plus loin et ils avaient tout juste parfait !

La gare loupée, les trains continuant à rouler, nos amis ricains durent se résoudre, dès le lendemain à remettre sur le métier leur ouvrage, et là, ils se sont bien rattrapés !
Plein dans le mille !
Cinquante morts, rien que dans les wagons ! Civils, certes, mais cinquante quand même ! Espions peut-être ? Cinquième colonne ?
Autopsies confirmant, les deux frangines à mon vieux, on avait eu beau les fouiller profond, pas une once mata-harique, ni à l’une ni dans l’autre !
Mais c’était la guerre, et le hasard, petit farceur, en ces temps troublés souvent prend sa part, plus qu’à son tour!


Nous les avions, somme toute, suppliés suffisamment longtemps, ces braves gens, de venir nous sauver, pour pas leur faire, après coup, la fine bouche et chipoter pour si peu !
D’autant qu’il faudrait pas oublier : c’était pas que des bombes qu’ils nous balançaient !
Par cargaisons entières et pêle-mêle nous tombaient cigarettes, chewing-gums, whisky, coca, chocolat…Sans oublier, pour leur faire tanguer, repos du guerrier, nos copines rock’ n roll plus jolies…Par milliers et plus, petites culottes, bas nylon, cartons pleins, capotes et porte-jarretelles!
Ca ne s’oublie pas, ça ! Pas de prix !

Nos petites femmes qu’avaient des années durant si mal bouffé, si peu baisé pour cause de partenaires découplés, voila qu’il leur en tombait, en veux-tu en voilà, de tout neufs !... Oklahoma ! Kentucky ! Arizona ! Et avec dans les pognes de quoi leur lubrifier l’avenir et tout ce qu’elles voudraient! On n’allait pas quand même, ingrats, cocus, écrasés, les remercier en crachant dessus, les traiter d’assassins !
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Message  Invité Dim 27 Sep 2009 - 20:30

Quel plaisir de retrouver votre gouaille, outretemps ! Je pressens du savoureux avec cette visite de De Gaulle...

Quelques remarques :
"Ça n’avait pas été une mince affaire"
"on accéléra du plus possible, (pour quoi cette virgule entre le verbe et son complément d'objet direct ?) la réfection du pont"
"qu’au moins ce coup-ci"
"Au final bien plus que n’importe quel Boche"
"L’unique tramway sauvé des poubelles, (pourquoi cette virgule entre le sujet et son verbe ?) traversait la passerelle à claire-voie"
"Ça collait le vertige"
"notre boîte à sardines, nacelle suspendue, nous ballottait"
"On n’ose imaginer sans frissonner au fondement, (la virgule ici me paraît briser le rythme de la phrase) ce qu’il en eût été"
"Que de fois nous étions-nous retrouvés"
"nouveaux-nés"
"sans leurs précautions de dentellières"
"Cinq cents mètres"
"nos amis ricains durent se résoudre, dès le lendemain (je pense qu'il vaut mieux soit encadrer "dès le lendemain" entre deux virgules, soit n'en mettre aucune ; cette demi-incise me paraît une solution bâtarde) à remettre"
"Ça ne s’oublie pas"

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Message  Rebecca Dim 27 Sep 2009 - 21:24

Ce texte est détonnant, renversant, hilarant,réjouissant et vivant
et pourtant bombes mal placées , trains estropiant , drames ,dames qui se damnent , et cadavres aléatoires.
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Message  Invité Lun 28 Sep 2009 - 9:32

Là où l'on sait qu'il y a du "métier" derrière cette écriture :

"D’après les plus optimistes, cela demanderait un mois en préparatifs et nettoyages divers, sueurs d’efforts et autres transpirations, avant qu’on soit présentables.
Il nous en fallut près de trois !
Heureusement, on nous avait prévenus large."

Ca n'a l'air de rien, mais c'est le genre de détail qui fait que le récit est crédible, que l'histoire se tient.
Pour ceci et pour le reste, bravo Outretemps.

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Message  silene82 Lun 28 Sep 2009 - 9:45

Magistral! Quelle gouaille et quelle verve! Outre le petit père Destouches, ça fait penser à du Dard, à du Audiard et à du Boudard. Pour un gonze qui se dit inculte, c'est pas trop dégueu. En tout cas, c'est généreux, rigolard, et ça se boit comme du petit-lait. D'ailleurs, j'en suis vert de jalousie.
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Message  Sahkti Ven 23 Oct 2009 - 13:51

Contente de te relire !!

Pas mal d'humour, une écriture fluide qui se lit avec plaisir tant elle roule toute seule, une histoire qui tient la route tout en étant pas mal décalée... bref, les ingrédients nécessaires à un bon récit.

J'ai particulièrement apprécié cette manière faussement distante de raconter les choses; il y a dans tout ceci le recul du journaliste avec l'implication de celui qui vit le truc; subtil mélange réussi.

Bravo et merci :-)
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Message  bertrand-môgendre Jeu 29 Oct 2009 - 5:23

Mince ! Serais-je le seul à trouver des défauts ? Tant pis je l'ai dit.

Au début, j'ai la vague impression de lire un écrit rapidement produit. L'idée se tient, l'histoire est prometteuse, mais... quelques brutalités de mots de-ci de-là confirment mon sentiment.
On avait beau se creuser jusqu’aux caves, aux recoins, y mettre le cœur entier : Rien ! Absolument rien de visitable ! creuser jusqu'aux caves. Non ?
À part la grotte à Bernadette devant l’église et la vierge du XIIIème qu’on planque de trouille, verrouillée cachée au fond du presbytère, depuis que sauvée in extremis d’un bûcher des « Cendres », nous sommes sans l’ombre du moindre intérêt! Je n'aime pas cette phrase tarabiscotée.
Les touristes, que pourtant le moindre caillou suffit à extasier, depuis des siècles, jamais nous, il ne s’en est arrêté, ne fut-ce qu’un seul, autrement que pour pisser ! Celle-ci est encore plus compliquée.

Je m'arrête là, car heureusement le reste du texte me séduit. Par exemple ce passage :
La gare loupée, les trains continuant à rouler, nos amis ricains durent se résoudre, dès le lendemain à remettre sur le métier leur ouvrage, et là, ils se sont bien rattrapés !
Plein dans le mille !
Cinquante morts, rien que dans les wagons ! Civils, certes, mais cinquante quand même ! Espions peut-être ? Cinquième colonne ?
Autopsies confirmant, les deux frangines à mon vieux, on avait eu beau les fouiller profond, pas une once mata-harique, ni à l’une ni dans l’autre !
Mais c’était la guerre, et le hasard, petit farceur, en ces temps troublés souvent prend sa part, plus qu’à son tour!
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Message  outretemps Jeu 29 Oct 2009 - 9:10

Merci à tous ceux qui ont bien voulu me laisser un commentaire. A socque toujours aussi célère, pour m'avoir si bien remis mon texte "en place". Merci tout autant à Sakti pour m'avoir extirpé du profond oubli, à Bertrand pour ses remarques parfaitement pertinentes (c'est vrai qu'elles sont embrouillées, ces phrases là) et aux autres pour avoir dit aimer.
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Message  mentor Ven 6 Nov 2009 - 21:31

ha ! le style Outretemps, ça vaut le détour ! Un plaisir.
Le don de raconter des horreurs en faisant sourire tout du long
l'écriture est toujours aussi pittoresque et colorée
est-ce que le texte prévoit de nous faire suivre la visite annoncée de Mon Général ou pas ?
le contraire serait bien dommage !

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Message  Invité Ven 6 Nov 2009 - 22:54

C'est bien la première fois que je trouve les souvenirs de guerre passionnants ! Mais avec un style pareil, Vous pouvez nous raconter n'importe quoi, Outretemps, ce sera toujours un bonheur !

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Message  pierrot Sam 7 Nov 2009 - 11:37

Je suis comme Mentor, j'attends la visite du Général. Je dirais même que là réside ma frustration car c'est bien son arrivée qui est annoncée en intro. Le texte aurait donc dérivé ? Mais non c'est pour mieux nous faire baver !

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Message  outretemps Sam 7 Nov 2009 - 18:33

Bonsoir à tous et merci pour vos commentaires. la suite va venir. Mais pas De Gaulle encore. Ca demande d'énormes préparatifs pour un village, une telle visite. Donc c'est ça que je vais raconter. Forcément, pas les charrues devant les boeufs, sans quoi, que dirait-il, le général? Faut encore un coup que je relise, puis j'enverrai sur le même fil, c'est plus simple.
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Message  Modération Sam 7 Nov 2009 - 18:34

outretemps a écrit: j'enverrai sur le même fil, c'est plus simple.
c'est plus simple et même : recommandé !
merci Outretemps

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Message  silene82 Sam 7 Nov 2009 - 19:09

outretemps a écrit:Bonsoir à tous et merci pour vos commentaires. la suite va venir. Mais pas De Gaulle encore. Ca demande d'énormes préparatifs pour un village, une telle visite. Donc c'est ça que je vais raconter. Forcément, pas les charrues devant les boeufs, sans quoi, que dirait-il, le général? Faut encore un coup que je relise, puis j'enverrai sur le même fil, c'est plus simple.
On est un bon paquet à saliver en attendant la suite; ne nous fais pas trop languir...
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Message  outretemps Dim 8 Nov 2009 - 17:31

Pour en revenir au sujet, l’idée de la visite prochaine du Grand Charles en nos murs avait mis notre bon maire parfaitement de travers. Immense maniaque de la propreté, celui-ci en avait perdu toute mesure dans les coups de torchons à donner. De Gaulle n’était-il pas connu pour avoir passé lui-même l’éponge et fait le ménage dans les « Choses » de la France ? Aussi, pour peu que notre édile tombât sur plus maniaque, c’en était fait de lui ! La honte ! Le brin d’herbe qui dépasse, le caillou qui tue. Nous avions beau mettre le paquet pour tout retaper fissa et au mieux, rien ne calmait ses angoisses.

L’enthousiasme général était tel, qu’il s’en était fallu d’une paille pour que notre mairie ne voie ses pierres de taille passées aux couleurs nationales! Le maire tourne-hésitait, le Conseil dandinait de pours en contres. Les séances houlaient si fort la bâtisse vieille de trois siècles et plus, qu’elle s’en sentait ses murs trembler de trouille jusqu’au fondement !
Heureusement, on finit par estimer que de lui pendouiller quelques draps tricolores par les fenêtres, ferait parfaitement et aussi bien l’affaire.
On jugea par contre et à juste titre indispensable, la repeinte en bon français des panneaux « Mairie » et « Ecole » restés jusqu’ici gothiques suspendus. Pour les travaux intérieurs, le maire, afin d’éviter tout cabossage de képi, avait lourdement insisté pour qu’on rehaussât d’une vingtaine de centimètres la porte de la salle du conseil.

A l’exception du bâtiment municipal et de l’église, on avait laissé, au nom de la liberté fraichement retrouvée, le menu peuple donner libre cours à ses fantaisies. De par toutes les rues on voyait se croiser dans la plus démente allégresse, guidons pendus ou épaule portés, sacs, seaux, truelles, pelles, et pinceaux de toutes tailles ! Le village piaillait et s’agigotait en tout sens.
Tandis qu’on crépissait les croix des tombes de nos « morts d’hostilités », les femmes fleurissaient à l’étouffe les allées du cimetière.
Les gymnastes grimpés dans les arbres avaient accroché des lampions en oignons au travers des places. A l’école, tous programmes chamboulés sur la libération, jusqu’au calcul :
Quarante Allemands attaquent deux Américains. Ceux-ci en tuent le tiers. Combien y a-t-il de blessés ?


Ce fut le moment précis que choisît mon pauvre parrain Daniel, viré sourd suite à une dent mal arrachée, pour nous tomber en passion de peinture ! La furie s’était emparée de lui après qu’il nous ait colorié les jetons de notre jeu de roulette familiale.
Les couleurs lui furent comme peut l’être à l’aveugle la musique, une revanche totale sur son sens défaillant. Aussi, son bonheur affiché suite à la révélation obligea-t-il la tribu, malgré sa profonde aversion pour toute forme d’artisterie, à lui autoriser , pure humanité, au moins un tableau par semaine !
Des fleurs en bouquets et des maisons! Rien d’autre ! Surtout pas de femmes ! Bien que nous fussions en Alsace, ajouter des cigognes sur les toits passait limite de censure, rapport à la connotation. On prenait suffisamment de risques à l’autoriser du pinceau pour pas vouloir finir en débauche ! Mère avait prévenu le point où c’était dangereux de peindre!
Pas les exemples qui manquaient : Picasso qu’avait fini Braque à force de changer de maitresse après chaque tableau, Van Gogh qui s’était tiré dans l’oreille, « l’autre Eck » de Toulouse et ce maudit Gliani, morts vénériens de picole et j’en passe !

Pour une fois, faut reconnaitre, elle avait pas eu tout faux, mère.

A peine le village s’était-il mis à retaper ses premiers volets, voilà t-y pas que mon Daniel, d’entrain et nuitamment, passe au tricolore, roues, cadres, selle et guidons, les vélos de la famille! Celui de Ficelle et le sien… à l’identique! Fallait entendre le lendemain Tonton râler :

-Enfin, Nom de Dieu, Daniel !...Tu me vois aller à la mine avec toutes ces couleurs sur mon vélo ? De Gaulle qu’arrive, c’est pas quand même carnaval !

Pour toute réponse, Daniel, faisait son sourd et se contentait de secouer la tête, ravi comme jamais vu, en esquissant en tous sens des « V » de ses doigts. C’était la folle passion qui nous le transportait en pareilles euphories, lui, jusqu’ici toujours si triste de tout !
En attendant, carnaval ou pas, les tentatives de grattage ayant toutes échoué, tonton Ficelle fut bien contraint d’enfourcher son véhicule en l’état pour se rendre au charbon.
Quelle ne fut sa surprise, quand ses potes de la mine le voyant débouler tout bariolé, au lieu de gondoler comme il avait si fort craint, s’étaient mis à l’applaudir, le soulever en héros :

-Vive Ernest, vive De gaulle !

Tous en voulaient des pareils, de vélo pour accueillir leur Général! C’était à pas croire ! La folie ! Quant aux villageois, une fois étouffés les premiers ricanements, ils se pointèrent même tabac !
Par queues discontinues jusqu’au pont bombardé, de jour comme de nuit, ils attendaient, guidon en main, dormant entre les roues pour pas perdre le tour ! S’étant mis en tête de défiler en escadrille au « Grand Jour » derrière les combattants, ils voulaient tous leurs engins, irréprochables à l’identique, signés du même artiste !
Ma vieille, de rage, s’en bouffait ses babouches! Que ne l’avait-on écoutée :

-Vous voyez ! Je vous avais bien dit que ça rend fou de faire le peintre !
Tonton Ficelle avait eu vite fait de renvoyer sa sœur, ma mère, à ses cierges :

- Si t’es pas heureuse, Maria, t’as, Nom de Dieu, qu’à aller peindre tes bougies, au lieu de venir nous emmerder nos pinceaux à nous !

Plus il lui répondait, plus elle rageait :

-A-t-on jamais vue chose pareille ? Tu vas pas quand même te montrer plus patriotique que De gaulle ! Ca se fait pas !...Tu le vois seulement faire peindre ses attelages, lui ?

-Patriote, Maria ! On dit patriote ! Vas donc apprendre, nom de Dieu, vas apprendre !

Pendant ce temps, pour compenser la planque de nos dégâts matériels, le communal décida qu’on exhiberait au plus avantageux les hommes que la guerre nous avait cassés. C’était là, une façon propre de nous rappeler nos ruines. Aussi, astiqua-t-on sans pitié et de fond en combles nos anciens combattants, jusqu’au dernier, à l’ultime médaille!
Les coups de brosse qu’on leur mettait ! Les coups de brosse et la joie surtout, lorsqu’on apprit aux impotents complets, qu’ils auraient, collée au cul chacun, derrière sa carriole enrubannée pour l’occase, une flambant neuve infirmière ! Mignonnes, juvéniles et volet triées des plus gracieuses, elles seraient toutes de blanc vêtues avec juste une veste bleue, une bouche, touche rouge-cœur sous le nez et sur le front une petite croix de la même couleur.


De quoi nous jeunir à la pelle et par dizaines d’années d’âge tous ces malheureux. Ils en bourgeonnaient d’avance comme des vingt ans! Sans leurs manques et civières, on les eut crus, plus facile, premiers communiants qu’anciens combattus!

Dire les biglades d’envies des « bancals autonomes » à l’annonce de la chose!
C’était, monde à l’envers, au royaume des borgnes, l’aveugle, le roi. Le béquilleux simple jalousait l’amputé, le manchot lorgnant d’envie l’homme tronc !
Jamais on n’eût cru possibles d’aussi impensables dépits !
Tout ça pour avoir droit à la mignonne !
C’était, pour les amoindris trop légers le supplice véritable de voir toutes ces pimpantes poupées se rouger les lèvres, rajuster le chignon, et bicher le cil pour pousser parade chacune sa charrette. Ils s’en seraient, pour certains, bouffé prothèses et moignons, de rage de n’être pas esquintés assez!
Mais, trêve de dérogations ! Cette luxure de jeunesses, restait strictement réservée à l’impotent authentique, à l’inoffensif total, l’émasculé grabataire, le sans-risque-aucun!
Tant que ça trique, c’était : Pas touche !
Lors de ces occasions patriotiques, il est essentiel, que le cul demeure aussi symbolique inaccessible, que n’est véritable et profond l’enfer du handicap.
C’est là, l’unique façon d’éviter le geste de reconnaissance inconsidéré et d’endiguer au plus serré le toujours possible désir de gratitude !
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Message  outretemps Dim 8 Nov 2009 - 17:33

Ces privilèges octroyés aux uns, aux autres refusés, nous faisaient naitre innombrables ombrages…Jusqu’à tonton Ficelle :

-Nom de Dieu, Justin ! Tu peux me dire un peu, pourquoi, à part te coltiner Maria, ma sœur à vie, t’as toujours eu du cul, toi ?...Tu peux me dire ?... On t’envoie à la guerre au bout du monde t’en reviens frais gardon!...On t’enferme Tambow-hôtel, t’en rentres, Nom de Dieu, pétant de santé, mieux qu’avant…A l’usine t’es presque patron et là, t’es au Conseil pas même depuis deux mois, et c’est De gaulle qui rapplique ! Note bien, c’est pas que je t’en veuille, au contraire, mais Nom de Dieu, reconnais quand même : T’as un bol pas banal !

Inconscient jusqu’ici de l’étendue de toutes ses chances qu’il se voyait si abruptement révélées, mon vieux en resta coi cloué. Tonton en profita à fond pour vider son sac à rancœurs et frapper où ça fait mal:

-Pour sûr qu’il va te serrer la pogne, le Grand Charles… L’accolade ! Tu vas y avoir droit, Nom de Dieu, t’auras l’accolade, je la sens, tu l’auras ! Et moi ?… Ah ! Si seulement j’avais su ! Comment que je m’y serais mis sur les listes !... Rien que pour ça, Nom de Dieu, rien que pour ça!

Tellement, ça l’emportait d’envie, Ficelle, que mon Justin eut le plus grand mal à maitriser l’aigreur :
-Mais, non, Ernest, tu verras, il va serrer les pognes à tout le monde ! Tu sais bien qu’il peut pas s’empêcher ! T’as bien vu, les Champs- Elysées, à Paris, la libération !...Rappelle-toi ! Ca va être pareil, la même chose, en plus petit, et donc en plus sûr!

-T’entends quoi, par « plus sûr » ? Tu veux dire qu’il va nous la serrer à tous ?

-C’est certain, Ernest, tu peux dormir tranquille !...Par contre, faut que je te dise : l’idée que vous avez eue, Daniel et toi, vos vélos ... He ben, le maire, il n’aime pas du tout !

- Comment ça, Nom de Dieu, il n’aime pas du tout ?

- Le tricolore, vois-tu, Ernest, il se trouve que c’est pas des couleurs comme les autres !

-Ah ! Et ça veut dire quoi ça, au juste ?
-Eh bien, vois-tu, ces couleurs là… le maire se les réserve pour ses lampions et drapeaux …Tu saisis ? Pas aux vélos ! Il a peur, qu’à défiler avec vos engins vous lui ternissiez par trop ses oriflammes !

-Lui ternir par trop ses quoi ? Oriflammes ? Ca veut-y, Nom de Dieu, dire quoi, ces salades exactement, Justin ? Ca serait-y pas des fois… une sorte de… complot d’accaparation ?

-Je t’assure, Ernest, il n’y a rien là qui soit dirigé contre toi ! C’est comme ça pour tout le monde…A moins que vous formiez un club officiel, comme les autres cliques ou la chorale !

- Un club ? Tu voudrais, Nom de Dieu, que je forme, moi, un club ? Et qu’en plus je chante ?

Les passions comme on peut voir étaient déchainées et l’euphorie si universelle, que malgré les conseils de modération municipaux, il ne resta plus au final, à travers le village, que le sol des rues à avoir gardé sa couleur d’origine. Pas question, avait décrété le maire, d’y peindre quoi que ce soit !

-Nos rues verront leurs pavés suffisamment noirs de monde pour que robes, chapeaux, drapeaux, chaussures et chaussettes, nous les bigarrent mieux que n’importe quel artiste n’oserait le faire!

Il n’y avait plus à y revenir !

Pour le Grand Jour, à la mairie, tout avait été mille fois pensé, mis et remis en place : qui serrerait la main de qui, quand, où et comment ! Combien on boirait de quoi, ainsi qu’à côté de qui on se trouverait précisément, avec quoi derrière et qui devant!
On s’était, pour finir, penché sur l’épineuse question du cadeau. Si déjà on le tenait, on allait pas le laisser repartir clodo, mains vides, notre Général !
Or, il se trouvait qu’à force d’avoir bouché nos trous petits, il nous en était creusé un autre, de trou, invisible autant qu’énorme …dans le budget !
Si ce n’était toujours pas lui qu’allait nous trébucher notre libérateur, fallait se rendre à l’évidence. Plus question de se fendre en mirobolances d’accueil!
Ce n’était d’ailleurs pas là, chose que notre héros eût souhaitée! Juste pour nous témoigner son affection et sa sincère sympathie qu’il venait, cet homme là, pas plus !

Comme c’était de par sa profession, mon papa, le chef du tissu de l’usine, principale richesse du village, ce fut lui qu’on chargeât de la chose!

-Y a qu’à lui offrir, au grand Charles, avait dit le maire, un costume alsatique et une coiffe à ailette pour son Yvonne et le tour serait joué! Tu peux t’occuper de la chose, Justin ?

Cette histoire folklorique était loin de l’emballer, le dit Justin. Il ne voyait pas plus De Gaulle se pavaner en Ostrogoth dans son parc de la Boisserie, que tante Yvonne en coiffe à cocarde à l’office du dimanche.
Son idée était, qu’il lui faudrait trouver un cadeau qui montrât à De Gaulle, le point où ce fut une épreuve pour nous et les choses du village, cette guerre dont il nous avait si courageusement tirés. Cela mettrait autrement en valeur les efforts par nous consentis !
Le Conseil en son entier fut d’accord sur le principe ! Montrons à notre chef ce dont nous avions été capables en son absence, nous, dans notre petit village ! Mais comment ?

Le malheur avait voulu que nous ne fussions de loin ni détruits ni défigurés suffisamment pour avoir intéressé le moindre photographe. On avait beau se fouiller les moelles jusqu’à l’os, rien de vraiment cassé ne dépassait ! Rien de que dalle susceptible de nous avoir rendus, fût-ce aux pires moments de la guerre, un tant soit peu spectaculaires !
Il nous restait bien au fond des tiroirs quelques clichés de trous et bosses, cheminées chues et infimes bouts de toits envolés…mais tout cela n’était qu’insignifiantes ridules de fatigues, preuves à fins de dommages de guerre.
A voir les raclées, branlées et gamelles que s’étaient prises les villages d’autour, nous figurions, nous, par nos quelques égratignures, un pur, simple, franc et massif désastre patriotique.

Un jour que, désespoir de cause, mon vieux se plaignait à Ficelle de l’affligeante rareté des documents exhibant du sanglant jouissif, quelle ne fut sa surprise de voir celui-ci s’embondir, comme prêt à lui sauter dessus :

-Comment ça, qu’on a pas été détruits, nous ? T’en parles à l’aise, Nom de Dieu, absent que t’étais, comme toujours quand ça barde !…Planqué en Russie, Tambov, nourri gratuit par Staline, alors que nous, ici…

-Enfin Ernest ! J’avais rien demandé, moi ! C’est les Boches qui m’ont forcé, tu sais bien, l’incorporation…

-Ouais, ouais, on sait ! Les « Malgré nous »! Je dis pas ! Mais je vais te montrer, moi, si j’ai pas fait mon « malgré moi » tout autant, et, Nom de Dieu, sans me déplacer jusqu’en Alaska comme toi, à faire des boules de neiges en Sibérie!

Le temps pour mon vieux de s’extasier sur les notions géographiques de Ficelle, que déjà celui-ci radinait, d’on sait quelle cachette, une photo à la main:

-Jette un peu un œil là-dessus, mon vieux, pour voir de quoi je cause !

Mon Justin en resta paf interloqué! Il tenait là, enfin le « cadeau pas cher » à offrir au Grand Charles !

C’était une photo de la maison de tonton Ficelle, la seule qui ait morflé historique certifié ! Le cliché témoignait la friture et avait été pris quelques instants à peine après la fin de l’attaque qui nous était tombée du virage du cimetière, près de la fontaine.
A l’évidence, ce souvenir ne pourrait que plaire au visiteur. Voilà comment les choses qu’elle montre s’étaient passées :
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Message  silene82 Dim 8 Nov 2009 - 18:20

De plus en plus goûteux! J'ai survolé en jubilant, j'y reviens pour déguster...Merci outretemps
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Message  demi-lune Dim 8 Nov 2009 - 19:08

Ah ! réjouissant ! J'ai tout lu avec un très grand plaisir. Rien à dire d'autre que "Bravo, j'attends la suite !".
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Message  mentor Lun 9 Nov 2009 - 22:29

ébouriffant ! jouissif !
le feuilleton continue, toujours aussi vif et drôle
faut le faire de rigoler comme ça des mutilés, et ça passe !
j'adore les néologismes du genre : Le village piaillait et s’agigotait en tout sens.
et ça, en supposant quand même que tu l'aies fait exprès : Picasso qu’avait fini Braque
bravo !

la suite !

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Message  Rebecca Lun 9 Nov 2009 - 22:33

Toujours cette verve éblouissante et fendante, ce sourire goguenard , cette habileté au maniement des mots et expressions qui tuent. J'aime autant les descriptions que les dialogues.
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Message  bertrand-môgendre Mar 10 Nov 2009 - 6:34

Antidote repère ceci :
...pour que notre mairie ne voie ses pierres de taille passées aux couleurs nationales...
... coups de torchons... je ne sais pas si torchon doit être au pluriel ? ... pours... invariable... École... À... De par toutes les rues, on voyait...
... pas... plusieurs fois employé au lieu de ne pas...
... La furie s’était emparée de lui après qu’il nous ait colorié les jetons de notre jeu de roulette familiale... Ce mode étant celui du doute et de l’incertitude, on comprend aisément qu'il faut placer un indicatif après la conjonction temporelle "après que" (Easter va nous préciser)...
À peine... de Gaulle...
... A-t-on jamais vu chose pareille ?... Va donc apprendre, nom de Dieu, va apprendre ! ...
de fond en comble... collée au cul chacune derrière sa carriole enrubannée pour l’occase, une flambant neuve infirmière !...... c'était : pas touche !...
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Message  Invité Mar 10 Nov 2009 - 11:19

J'ai des fous-rires en lisant, c'est presque plus l'expression que le fond du récit qui me fait rire. J'adore. On dirait du Tati. Ne nous laisse pas attendre trop longtemps pour la suite !

J'ai relevé ceci au passage :

Ce fut le moment précis que choisit
La furie s’était emparée de lui après qu’il nous eut colorié les jetons de notre jeu de roulette familiale. (BM a raison, ça confine à la maniaquerie chez moi cette réaction au subjonctif après "après que")
Pour une fois, faut reconnaître,


Tous en voulaient des pareils, de vélos pour accueillir leur Général! (espace avant le point d'exclamation)
Ça se fait pas !
Va donc apprendre, nom de Dieu, va apprendre ! (impératif, sans "s")
de fond en comble
on les eût crus,
Tant que ça trique, c’était : pas touche ! (pas de majuscule après deux points)
Lors de ces occasions patriotiques, il est essentiel, que le cul demeure aussi symbolique inaccessible, que n’est véritable et profond l’enfer du handicap. (pas de virgule après "il est essentiel")


que mon Justin eut le plus grand mal à maîtriser l’aigreur
Ce n’était d’ailleurs pas là, chose que notre héros eût souhaitée! (pas de virgule après "là", espace avant le point d'exclamation)
ce fut lui qu’on chargea de la chose! (passé simple et espace avant !)

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Message  Invité Mar 10 Nov 2009 - 11:22

J'ai oublié le tiret cadratin (ou semi, je ne sais plus) devant tous les dialogues :
— Enfin, Nom de Dieu, Daniel !

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Message  silene82 Mar 10 Nov 2009 - 11:47

Entier pour dialogue, demi pour une incise
Et ainsi tu auras sur le gâteau...cerise
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Message  Invité Mar 17 Nov 2009 - 17:43

Je remonte, comme lors d'une playlist, pour lire demain. scouzi.

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Message  Invité Mer 18 Nov 2009 - 11:43

Fini la première partie, que je n'ai jamais lue.
Pas d'obstacles en vue à par cette "lily Pute" que je trouve de mauvaise inspiration. Toi seul à le secret de ces phrases disloquées mais qui se lisent à merveille :
Tant pentait dur le tout, que pour passer l’obstacle, les occupants, leur fallait pousser les wagons
.
Je continue.

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Message  Invité Mer 18 Nov 2009 - 11:48

parrain Daniel, viré sourd suite à une dent mal arrachée,
Ne l'avais tu pas dit déjà ?

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Message  Invité Mer 18 Nov 2009 - 11:52

Ma vieille, de rage, s’en bouffait ses les babouches!
Pas besoin de deux possessifs.

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Message  Invité Mer 18 Nov 2009 - 11:59

Bon et bien j'attends la suite de cette histoire qui m'intéresse de par le sujet même. Libre à toi, peut-être d'ouvrir un nouveau fil ou de procéder comme Silène, en continu, auquel-cas il faut que tu fasses quelque marketing :-)

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Message  mentor Ven 20 Nov 2009 - 14:44

Vrai que ça descend à une vitesse, les textes ! Et les bons comme les autres ;-)
Hop

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Message  pierrot Ven 20 Nov 2009 - 17:53

Oui, faudrait imaginer une espèce de vague faisant remonter de temps en temps du fond de l'abime quelques textes, devenus hélas, soldats inconnus.
( Je ne vais pas jusqu'à proposer des transferts à un panthéon du site )

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Message  pierrot Ven 20 Nov 2009 - 21:17

je voudrais retrouver le début de cette histoire. Je suis retourné jusqu'à la page 20 ! Si loin et en vain.
Je voudrais copier le tout dans un seul répertoire. Mais qui me dira où retrouver le premier épisode ou qui le fera remonter ?
Pas possible de créer un lien d'un texte à l'autre quand il y a ainsi des suites ?
Bon, je sais, il ne faut pas tout compliquer, alors "je vous ai compris" !

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Message  mentor Ven 20 Nov 2009 - 21:25

c'est le début !
Outretemps vient de publier la suite dans un autre fil
ici :
https://vosecrits.1fr1.net/forum-vos-ecrits-prose-f1/le-fait-d-armes-de-gaulle-3-t5473.htm

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Message  Rebecca Sam 21 Nov 2009 - 7:08

pierrot a écrit:je voudrais retrouver le début de cette histoire. Je suis retourné jusqu'à la page 20 ! Si loin et en vain.
Je voudrais copier le tout dans un seul répertoire. Mais qui me dira où retrouver le premier épisode ou qui le fera remonter ?
Pas possible de créer un lien d'un texte à l'autre quand il y a ainsi des suites ?
Bon, je sais, il ne faut pas tout compliquer, alors "je vous ai compris" !
pour ne pas passer des heures à chercher un texte, tu vas dans le CATALOGUE, tu attends que le nom des auteurs s'affiche..
tu cliques sur outretemps et tu auras la liste de tout ce que tu as posté...
si tu cliques dessus, ce seront de nouvelles petites fenêtres qui s'ouvriront te permettant d'avoir tous tes textes sous les yeux, tu pourras les relire noter titres et dates etc...
et mentor pourra t'indiquer le lien à mettre sans doute...je crois que c'est tout simplement l'adresse http qui s'affiche en haut de la page que tu as ouverte , on doit pouvoir la copier.
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Message  pierrot Sam 21 Nov 2009 - 7:35

oh! merci. Je n'avais pas vu du tout cette fonction "catalogue". Très pratique !
Bon week-end à toi.

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Message  outretemps Sam 21 Nov 2009 - 11:30

à pierrot
oh! merci. Je n'avais pas vu du tout cette fonction "catalogue". Très pratique !

S'il te plait ne lis pas les textes "vieux" que tu peux trouver dans le catalogue, car ils ne sont pas bons et je les ai tous repris complet depuis. Je pense les remettre sur VE, une fois remaniés, s'ils plaisent.
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Message  silene82 Sam 21 Nov 2009 - 13:01

T'as fini d'utiliser l'atelier d'écriture comme un atelier d'écriture?
Ça va être très intéressant de comparer les états successifs, les strates de tes écrits...bientôt la BNF...comme moi: ayant publié, j'y suis...pour l'éternité...
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Message  pierrot Sam 21 Nov 2009 - 13:36

ah! mais là c'est une question qui m'intéresse beaucoup. J'ai aussi retravaillé certains de mes textes grâce aux critiques ici recueillies et - de manière exceptionnelle- j'aimerais "re-publier", sans faire référence d'ailleurs au premier essai. Ce serait enrichissant de voir ainsi le résultat de son travail. Mais jusqu'ici je n'ai pas osé, vu le nombre de textes qui paraissent tous les jours, je me dis que si nous faisons des 2èmes chances on va faire sauter la banque ! Donc je ne m'y suis pas...encore autorisé.

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Message  outretemps Sam 21 Nov 2009 - 13:43

A silène:
j'aime pas donner à lire aux autres des choses qui me plaisent plus, que je renie. je ne suis aucun cheminement, j'essaie d'amuser et de divertir. A mon âge t'auras compris la vanité des choses. C'est essentiel de saisir au plus jeune, ça évite la compliquation, tu peux pas savoir. N'oublie-pas: hédoniste cyrénaique, une femme sur les genoux et tout est dit.
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Message  silene82 Sam 21 Nov 2009 - 14:28

pierrot a écrit:ah! mais là c'est une question qui m'intéresse beaucoup. J'ai aussi retravaillé certains de mes textes grâce aux critiques ici recueillies et - de manière exceptionnelle- j'aimerais "re-publier", sans faire référence d'ailleurs au premier essai. Ce serait enrichissant de voir ainsi le résultat de son travail. Mais jusqu'ici je n'ai pas osé, vu le nombre de textes qui paraissent tous les jours, je me dis que si nous faisons des 2èmes chances on va faire sauter la banque ! Donc je ne m'y suis pas...encore autorisé.
Et pourquoi donc? Simplement ouvre un autre fil...ceux qui apprécient ce que tu fais, et j'en suis, seront très contents de voir l'évolution.
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