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EXO OGAWA : Remuer les feuilles

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Message  Kilis Mar 3 Nov 2009 - 13:09

Remuer les feuilles


Kensington park ? Non, Battersea me semblait une meilleure idée. D’abord, parce que j’habite Chelsea et que ce n’est pas loin. Et puis, les enfants aiment les zoo, non ? Nous y passerions la journée, y mangerions sur place. Il n’est plus question de sieste à cet âge je suppose. Pourvu que le temps se maintienne. J’avais prévu le coup s’il pleuvait : j’avais acquis la série complète des dvd Disney et un kit impressionnant de boudins de plasticine. Un tour sur la grand roue ? Non, trop effrayant, même pour moi. D’ailleurs je ne pense pas qu’ils acceptent des enfants de cet âge. Trop jeune aussi pour la Tate Gallery. Dommage ils exposent Francis Bacon en ce moment et je n’ai pas encore trouvé de créneau pour m’y rendre.

C’était un matin de novembre. Je n’avais pas assez dormi, ni la veille, ni l’avant-veille. Je m’apprêtais à aller chercher mon fils à Gatwick où sa mère me le déposerait avant de reprendre le premier vol pour la France. Nous avions convenu que je garde l’enfant trois jours pendant le congé de Toussaint. Je me sentais nerveux et nauséeux. Avant de sortir la voiture du garage je m’étais enfilé un hamburger et trois cafés dans un snack. Le hamburger avait du mal à passer. Mon fils aussi ; je veux dire, l’idée de le revoir.
Sa mère et lui faisait partie de feu ma vie antérieure.
À quoi bon remuer les feuilles mortes ?

Néanmoins, j’avais accepté et maintenant je me demandais comment aménager au mieux le laps de temps couvrant son séjour. Je l’avais quitté bébé, il avait trois ans aujourd’hui et je n’arrivais pas à me faire une idée concrète de sa personne. Les quelques clichés reçus par mail à chacun de ses anniversaires ne titillaient en moi aucune fibre sensible. Ni plus ni moins que n’importe quelle binette entrevue dans une pub.

— Dis-moi Héliotrope, que vais-je bien pouvoir faire de ce nain de jardin ?
— Oh Monsieur Jean ! Elle prononçait djin comme le pantalon.
Nelly Walltrop, surnommée par moi Héliotrope, perle des Caraïbes est la dame qui entretient mon appartement et me cuisine des plats trois fois par semaine.
Je n’ai pas beaucoup de temps à moi. Je travaille au cœur de Londres dans une boîte hyper huppée de vente d’Art. Je me suis spécialisé en art proche-oriental et j’ai l’honneur d’être très apprécié dans ma branche. Etrangement, plus encore depuis que j’ai fait mon coming out.
Alors, sacrifier trois jours de mes précieux congés, c’était un peu comme si j’avais dû m’arracher trois ongles.

J’étais à l’heure au point de rendez-vous et je ne tardai pas à voir arriver mon ancienne femme et sa nouvelle couleur de cheveux, un peu criarde à mon goût. Elle tenait dans ses bras un marmot et tirait une valisette rouge à roulettes. Elle déposa l’enfant sur ses pieds. Voici Arthur—tu peux dire Art, dit-elle en guise de présentation. Nous prîmes un verre. Echangeâmes quelques mots entrecoupés de silences embarrassés. Art restait planté devant moi, il m’observait sans aménité. Mon ex dit qu’elle devait y aller maintenant. Elle nous embrassa tour à tour. Amusez-vous bien tous les deux ! Elle s’en alla. Puis revient, me remit une liste de recommandations. Repartit. Nous suivîmes des yeux sa silhouette jusqu’à ce qu’elle fût absorbée par le flot des voyageurs.
À présent, nous étions seuls.
Mon fils et moi.
Mon fils, sa grosse tête molle et son teint de chou-fleur.

Ma voiture était garée dans le parking extérieur et, en sortant de l’aéroport, je fus surpris par la force du vent. J’installai Arthur dans le siège enfant qu’un ami m’avait prêté. À peine avais-je démarré que le garçon se mit à hurler, réclamant son doudou. Je fus contraint de m’arrêter, d’ouvrir le coffre et de fouiller dans la valisette rouge. J’en sortis une espèce de poupée en forme de lune avec des pieds, ça devait être ça. Ce l’était, le gosse confirma, mais il se remit à hurler « Veux les deux ! ». Je m’exécutai, retournai à la valisette. J’en extirpai une deuxième poupée, une étoile filante cette fois. Il se calma. Tout allait bien. Direction my sweet home.

Héliotrope nous avais préparé des macaronis que je réchauffai au micro onde. Il y avait un mot sur la table m’assurant que je pouvais compter sur elle. Elle serait là demain et les jours suivants comme je l’en avais priée.
Nous avons mangé dans la cuisine et je dois reconnaître qu’Arthur se débrouillait parfaitement avec sa fourchette. Cependant, il régnait un silence pesant. On entendait que le bruit cru des couverts et celui de nos mastications réciproques. Et aussi un peu le vent qui faisait brimbaler les volets. Je tentai bien de détendre l’atmosphère en lui posant quelques questions sur sa vie, son école, ses copains, mais il ne répondait que par oui, non, je ne sais pas. Rien de plus.
Quand ce fut l’heure du journal, je passai au salon et allumai le poste de télévision. Il arriva et dit : Et le bain ? Alors, va pour le bain, oui Art, tu as raison, j’ai failli oublier.
Je fus étonné par la fragilité de son corps. Je le trouvais maigre. Sa peau paraissait translucide parcourue qu’elle était de vaisseaux bleus, elle faisait penser à du marbre ou à une tranche de Gorgonzola. Je le savonnai, il se laissa faire. Je le sortis de l’eau, le frictionnai, lui donnai son pyjama qu’il enfila tout seul. Puis il dit : les dents ! J’apportai une chaise et l’installai dessus devant le lavabo. Il se brossa les dents consciencieusement. Puis il se fit une série de grimaces dans la glace et j’entendis son rire pour la première fois.

Je me réveillai au milieu de la nuit avec l’impression qu’un souffle humide me parcourait le visage. Je me redressai et scrutai la pénombre : Art se tenait debout au pied du lit. Il avait l’air plus grand que tout à l’heure ou plutôt non, il avait l’air de flotter un peu au-dessus du sol. Je lui dis de retourner dans son lit, qu’il fallait dormir maintenant. J’allumai ma lampe de chevet et me levai mais il n’était plus là. J’allai voir dans le bureau où je lui avais installé le lit pliant. Je l’y trouvai paisiblement endormi, un doudou dans chaque main. Je remarquai que mon ordinateur était allumé. Sans doute Héliotrope avait-t-elle envoyé un mail ou deux à sa famille. Elle le faisait parfois. Je l’éteignis et retournai me coucher.

Au matin, je les entendis qui parlaient dans la cuisine.
— Chaud ou froid le lait avec vos céréales ? demandait Héliotrope s’efforçant de parler français.
— Froid, répondit l’enfant.
J’entrai et dis :
— Je vois que vous avez fait connaissance. C’est bien.
— Il est adorable cet enfant, Monsieur Djin, s’exclama-telle. Et elle rit.
Arthur lui saisissant la main et se mit à la caresser d’un air songeur.
— Tes mains sont noires, dit-il et il rit à son tour de ce petit rire particulier, entendu la veille, quelque chose de l’ordre du hoquet à répétition.

Plus tard nous sortîmes et le vent à nouveau s’était levé. Des vagues de feuilles jaunes et rousses déferlaient sur les trottoirs. Nous traversâmes la Tamise pour rejoindre Battersea. Je le portai un moment sur mes épaules. Ses mains dans les miennes me firent songer à des souris mortes, molles et froides.

Le petit zoo était vétuste, il y avait très peu d’animaux, d’ailleurs nous étions quasiment les seuls visiteurs. Nous nous sommes attardés longuement devant l’enclos d’un couple de chimpanzés. Art les observait avec intensité, le corps tendu vers eux comme s’il voulait les absorber.
— Ils sont drôles, hein ? dis-je.
Et là, il se tourna vers moi :
— Ce n’est pas exactement mon avis, prononça-t-il très posément.
Il me demanda si nous reviendrions le lendemain. Je lui fis remarquer que Londres recelait des tas d’autres parcs, des tas d’autres choses à voir. Il insista pour revenir ici, me le fis promettre. Je promis.
Sur le chemin du retour, comme nous passions devant une animalerie, il voulut entrer et se faufila rapidement dans le dédale des cages.
Je l’entendis bientôt s’exclamer :
— Oh, Juju !
Je m’accroupis à ses côtés, l’entourai de mon bras et dis :
— Tu as un chien comme celui-là à Paris ?
— Juju ! Juju ! se contenta-il de répéter.
— Viens, dis-je lui prenant la main pour l’entraîner plus loin. Ils ont des chats et des lapins aussi, tu sais. Est-ce que tu as un chat également chez maman ?
— Juju ! claironnait-t-il. Veux Juju ! et il s’agrippait aux barreaux de la cage.
Son corps était traversé de spasmes et je m’aperçus que son teint virait au violet.
Tout en me disant que ce n’était pas raisonnable, j’achetai le chien, un collier, une laisse et un grand paquet de croquettes.

La soirée se passa agréablement. Nous mangeâmes les épinards-jambon-purée préparés par
Héliothrope. Juju dévora ses croquettes. Après le cérémonial du bain, je bordai Arthur dans son lit. Il voulait garder le chien près de lui. Soit. Je n’eus pas le courage de m’y opposer.

Au cours de la nuit se reproduisit la même scène que la veille. Je me réveillai en sursaut avec la sensation d’une haleine frôlant ma peau. Au pied du lit, Art, le chien dans ses bras se balançait légèrement comme s’il était mal arrimé au sol. Lorsque j’entrai dans le bureau, je les trouvai tous deux sagement endormis. L’ordinateur était à nouveau allumé. Je l’éteignis. Je ne voulais pas me poser de question.

Le lendemain au petit déjeuner, Héliotrope me sermonna gentiment.
— Vous avez fait une folie avec ce chien, Monsieur Djin.
— Oh je sais, ne retourne pas le couteau dans la plaie, veux-tu.
Art assis sur le carrelage jouait avec le chien et il me sembla l’entendre répéter à l’oreille de Juju : Don’t turn over the knife in the wound, mais c’était peut-être une ruse de mon imagination.

Nous retournâmes à Battersea accompagné du chien. Un vent furieux secouaient les arbres, des feuilles et des brindilles volaient en tous sens. On avait du mal à garder les yeux ouverts. Art souhaitait malgré tout aller revoir les singes qu’il désirait présenter à Juju, mais nous trouvâmes leur enclos vide.
— Sans doute, les aura-t-on rentré en raison du temps, dis-je.
— Non, ça m’étonnerait, dit-il.
Et je crus une nouvelle fois l’entendre murmurer Don’t turn over the knife in the wound à l’oreille de Juju qu’il tenait serré contre lui.
Plus tard nous croisâmes un vieil homme qui vendait des ballons. Il avait bien du mal à les maintenir à cause du vent. J’achetai à l’homme un ballon rouge pour l’offrir à mon fils. Cela me faisait plaisir et pour tout dire me rassurait d’accomplir cet acte normal et anodin. Art posa Juju sur le sol et tendit la main.
— Tiens-le bien, dis-je en lui transmettant la ficelle.
Il garda sa petite main serrée deux secondes à peine après quoi me regardant droit dans les yeux, il écarta les doigts. Le ballon s’en fut en hoquetant vers le ciel.


— Dors bien mon bonhomme. Demain, nous devons nous lever tôt pour aller retrouver maman à l’aéroport, dis-je en le bordant.
— D’accord, dit-il et il ferma les yeux.
Je l’embrassai sur le front et fis une caresse à Juju qui grogna gentiment.

Je fus à nouveau réveillé en pleine nuit par la même sensation d’un souffle brumeux autour de mon visage. Art au pied du lit, ondoyait à un mètre du sol. Il serrait dans sa main la ficelle d’un ballon rouge.
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Message  Invité Mar 3 Nov 2009 - 13:26

Couleur locale bien rendue (à part les volets...), j'en suis toute "émotionnée", pas bon pour un commentaire qui se voudrait objectif...

Intrigant, le pouvoir de ces enfants... J'ai trouvé l'ambiance du texte étrange sans être pesante, avec un petit côté malsain qui m'attire.
Bien aimé aussi le ton de la première partie où l'irritation du narrateur est transparente.

Relevé ceci au passage :

Héliotrope nous avait préparé des macaronis
— Sans doute, les aura-t-on rentrés en raison du temps, dis-je.

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Message  Invité Mar 3 Nov 2009 - 13:38

Une jolie idée que celle du surnaturel qui s'invite à peine, feutré, dans le banal, mais, pour moi, le texte peine à décoller, je ne sais trop pourquoi. Peut-être cela tient-il à la répugnance trop explicite du narrateur à voir son fils.
Dans le même ordre d'idée, l'image de la fin est trop, pour moi, fait basculer le texte dans le dit, le surnaturel assumé.

« Ses mains dans les miennes me firent songer à des souris mortes, molles et froides. » : j’ai adoré !

Mes remarques :
« Sa mère et lui faisaient partie »
« Puis revint (et non « revient »), me remit une liste »
« On n’entendait (vu le niveau de langage du texte) que le bruit cru des couverts »
« Arthur lui saisissant la main et se mit à la caresser » : « lui saisit », peut-être, ou ôter le « et », parec que, tel quel, ce bout de phrase est agrammatical
« Il insista pour revenir ici, me le fit promettre »
« préparés par Héliotrope (et non « Héliothrope ») »
« Un vent furieux secouait (et non « secouaient ») les arbres »
« Sans doute, (je ne vois pas l’utilité de cette virgule) les aura-t-on rentrés en raison du temps »

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Message  Rebecca Mar 3 Nov 2009 - 13:55

Une histoire dans laquelle on se plonge avec délices,c'est bien décrit, acide légèrement, drôle. Moi, j'ai décollé de suite. J'avais vraiment envie de tout savoir de ces personnages.
Puis ça devient étrange et mystérieux. C'est bien aussi. Un peu frustrant, du coup car tout est suspendu quand l'histoire s'arrête.
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Message  Sahkti Mar 3 Nov 2009 - 13:59

Me paraît réussie cette distance ressentie par un père pour un fils qu'il ne connaît pas et ses tentatives désespérées de créer un contact, un échange. L'enfant transparaît bien aussi dans tout ce qu'il peut avoir de cruel dans pareille situation.

Ta manière de décrire les lieux est tout autant bien menée; tu n'en fais pas trop mais suffisamment pour créer un univers indispensable au récit.

J'apprécie également que l'aspect fantastique/surnaturel du texte soit présent sans prendre complètement le dessus; il y a une part de flottement qui donne de la force à l'histoire.

A la fin, je me suis sentie un peu frustrée, parce que c'était déjà fini, parce que cette relation m'a intriguée et que je me suis attachée aux personanges, mais c'est bien que tu conserves cette part de mystère si proche de la nouvelle d'Ogawa; tu t'en est très bien sortie Pili, j'ai aimé te lire.
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Message  Plotine Mar 3 Nov 2009 - 14:36

C'est vraiment un texte délicieux, simple et raffiné. Comme j'aurais aimé les connaître tous les trois : le narrateur, Arthur et Héliotrope... enfin les quatre parce que "juju" aussi !
En ce qui me concerne, je refuse de voir quoi que ce soit d'étrange dans tout cela. J'imagine que si on m'avait collé la responsabilité d'un enfant de trois ans pour trois jours, alors que je ne l'avais jamais vu avant, je me serais aussi réveillée en sursaut au milieu de la nuit et j'aurais eu des visions.
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Message  Invité Mar 3 Nov 2009 - 15:05

J'ai bien aimé aussi, c'est assez dans la contrainte. La chute me séduit , car elle est dans le fantastique teinté rocambolesque, elle laisse le choix de finir sur un sourire. Un texte bien emballé donc, avec ce petit coté Tim Burton croisé Ogawa. Il y a aussi des perles , comme les mains en souris.

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Message  Roz-gingembre Mar 3 Nov 2009 - 17:59

Complètement entrée dans cette histoire qui me laisse frustrée!
une tonne de questions et pas le moindre indice pour expliquer, la flottaison, le ballon rouge et l'ordi allumé. Et puis lui, le père, pourquoi ne se pose t-il pas de questions??
C'est pas un peu pervers tout ca?
Et tous les cas c'est réussi !
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Message  Zou Mar 3 Nov 2009 - 23:02

Suis partagée, Pili.
J'apprécié comme d'habitude chez toi le côté très visuel du récit. Le narrateur et sa femme de ménage sont très bien croqués, l'absence de fibre paternelle apparente bien rendue et j'ai ressenti en filigrane l'amour naissant du père pour son fils . Par contre, j'ai trouvé la fin abrupte, comme si tout d'un coup tu avais été interrompue dans ton écriture et qu'ensuite tu n'avais pas souhaité reprendre. Bref, tu m'as semblée moins à l'aise que d'habitude mais peut-être me trompe-je tout à fait. En tout cas, je suis toujours réjouie à la perspective de te lire et c'est souvent bonheur.
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Message  grieg Mer 4 Nov 2009 - 4:52

pourquoi rien ne se passe comme je l'attends ?
J'étais sûr avec cet exo, cet auteur - que je sentais dans "la façon" si proche de ton univers - que tu nous concoterais une nouvelle ogawesque plus vraie que l'originale.
Et puis non !
tu t'es départie du côté impressionniste de ton écriture, figé les tournures, en optant pour un narratif pur et dur.

ce n'est pas pour me déplaire, j'ai aimé, et j'ai dévoré ton histoire, apprécié ta sensibilité ; simplement, je ne t'ai pas reconnu alors que j'avais cru te lire dans ogawa

et sinon, je dis : REDRUM

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Message  Halicante Mer 4 Nov 2009 - 13:20

J'ai bien aimé cette histoire, les traits d'humour (surtout dans la description de l'enfant ("Mon fils, sa grosse tête molle et son teint de chou-fleur." et "la tranche de gorgonzola")
Ce que j'imagine, c'est que la jeune fille de la nouvelle d'Ogawa est morte et s'est réincarnée en un petit garçon. Juju, lui, est toujours en vie, et la jeune fille dans la peau du garçon le retrouve.
Mais alors pourquoi le garçonnet aurait-il ces allures de fantôme ?
Hem, mon interprétation n'est pas la bonne... Mais j'aime bien chercher !
J'ai beaucoup aimé "À quoi bon remuer les feuilles mortes ?" et "Ses mains dans les miennes me firent songer à des souris mortes, molles et froides."

Pour ce qui est de l'exo, j'ai bien retrouvé l'ambiance de la nouvelle d'Ogawa, à part à la fin, qui est trop explicite je pense pour être "à la manière de."
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Message  Lucy Jeu 5 Nov 2009 - 4:50

Voilà un enfant dont je n'aimerais pas devoir m'occuper. Perturbant, le petit. Le climat est assez oppressant, mais pas trop et le texte laisse place à l'imagination du lecteur. Bref, ça le fait !
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Message  bertrand-môgendre Ven 6 Nov 2009 - 13:22

Bien. Ceci confirme cela. Je n'ai pas lu le même livre.
Ton texte est soigné car le visuel prend l'ascendant sur l'écrit.
Il manque certainement un peu plus qu'une fin.
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