Le docteur

[Nechez]

Le docteur

Et que savez-vous de mon mal, monsieur le docteur, ange chantant, fou sacré vomissant de lumière.  Je vous vois encore rugir à l'horizon, éduquant ces bulles censées me guérir. J'entre en pourriture, pas de doute, mais vous, rentrez chez vous. La porte est ouverte. N'avez-vous donc rien de nouveau à me raconter. Encore le monde de l'eau, mouillé sans interruption. Hélas et c'est ainsi des pyramides partout, partout où va l'Histoire. La mort vous savez, je ne vis que pour ça. C'est une entreprise qui débuta bien avant la fin, presque à ma naissance. Une mission intéressante pleine de rebondissement. Moi je l'ai bien senti, je m'approche du trampoline. J'en suis sûr je vais y arriver. J'irais bondir comme un fou sur le sommet du bonheur. Mais grâce, ne m'en demandez pas tant, sortez de mon cadre ce poète clown sombrant de drôlerie. Où plutôt, changez le cadre. N'avez-vous donc rien compris ? Nous ne sommes que des personnages dans une blague mal racontée. Encore un scandale, ça je vous l'accorde. Certes, c'est une forme de procès, et le juge, c'est le même être dans le sage et dans le fou et cela ne se mesure pas. Mais alors ! ça ne change rien me direz-vous. Évidement, et c'est pour ça qu'il faut sans cesse recommencer. Au revoir docteur, et à demain !

Moi je suis fasciné par la boucle. Je suis complètement fou, entièrement envahi par ce concept. Je jouis tellement profondément ce trait s'achevant de recommencer. C'est tellement extraordinaire,  pareil et autrement, ici et ailleurs, hier et demain. Pitié laissez moi dans mon monde. Il est trop fort, trop magnifiquement beau. C'est un tremplin fou, un homme sage ayant gravi jusqu'au plus haut point la montagne du bonheur et voulant encore une échelle pour continuer. Moi ce que je veux c'est l'explosion du cosmos tout entier.

Le cosmos, parlons-en. C'est lui le grand architecte, le poète sacré. Entre nous, moi je lui aurait bien prêté ma plume. A l'époque, on se serait bien marré, c'est certain. Mais qu'est-ce qu'il nous emmerde aujourd'hui avec sa quête du sacré. On se rappelle le temps des animaux, la découverte c'était le paradis. Ici et maintenant, une idée perdue sans trop de fouille. Si c'est ainsi j'irais gribouiller sur ses dessins.

Après ce débat, je voudrais m'excuser, je vous demande pardon et trois cents ans de prison. Mais où est la fille de fleur ? Je voudrais jouer avec elle. Il paraît qu'elle vit dans un rond, un en forme de sourire. Une sorte de royaume extraordinaire où s'aventurent les malades les plus dangereusement atteints, ceux souffrant de plaisir. La bas des soleils, et moi dans ma grotte, je fais de la luge dans mon cœur tellement il neige dedans.

Allons bon, ce n'est pas les gouttes qui vont me guérir, c'est moi même qui l'ai dit au docteur.

Moi ce que j'aime c'est défoncer la langue française, je ne rêve que de la pénétrer dans tous les sens pour la faire jouir plus fortement encore que toutes les femmes du monde. Sauf la fille de fleur, bien entendu, car moi j'aime les conneries enchantées et pour tout l'or du monde, j'irai tout nu enculer le ciel, ensuite une minute de repos ou un concert de silence.  

[Invité]

Moi ce que j'aime c'est défoncer la langue française, je ne rêve que de la pénétrer dans tous les sens pour la faire jouir plus fortement encore que toutes les femmes du monde. Sauf la fille de fleur, bien entendu, car moi j'aime les conneries enchantées et pour tout l'or du monde, j'irai tout nu enculer le ciel, ensuite une minute de repos ou un concert de silence.

Quelle ambition ! ou plutôt : quelles ambitions ! Beaucoup aimé le ton poétiquement subversif, du doux fou qui ne s'ignore pas. C'est chouette.

Et ceci est ... wow, un truc que j'aurais aimé écrire ou même imaginer :

je fais de la luge dans mon cœur tellement il neige dedans.



Une mission intéressante pleine de rebondissements.
Mais de grâce, ne m'en demandez pas tant,
Je jouis tellement profondément de (?) ce trait s'achevant de recommencer. (pas sûre de comprendre la phrase)
Pitié laissez-moi (tiret) dans mon monde.
Entre nous, moi je lui aurais bien prêté ma plume.
Là-bas des soleils,
ce n'est pas les gouttes qui vont me guérir, c'est moi même qui l'ai dit au docteur. (normalement : "ce ne sont", avec un sujet pluriel)

[azmandias]

une vision en lisant ce texte, un anneau de Moebius. Pas d'envers, ni d'endroit, pas de début et encore moins de fin. On peut le contempler des heures en restant dans l'expectative. De quoi rendre fou, en effet. J'aime la folie, j'aime l'absurde, lors j'aime ton texte.
Voilà pour la critique.

dans le premier paragraphe:
N'avez-vous donc rien de nouveau à me raconter?
Certes, c'est une forme de procès, et le juge, c'est le même Être dans le sage et dans le fou
(mais c'est personnel, je l'aurais écris comme ça pour la compréhension de la phrase.)

[Kash Prex]

Un malaise dans ce texte, tant on ne sait plus comment recevoir le personnage à mesure qu'il s'explique. Un vrai fou ou un vieux sage qui joue ? Un psychotique délirant ou un fin philosophe ?
Quelques défauts d'expression, tu passes parfois de formulations littéraires à du langage presque oral. Peut-être cela participe-t-il à l'égarement qu'inspire ce personnage ?
Je reste sur une bonne impression, une sorte de mystère troublant =)

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