Sieste

[mychelc]

Comme une rémisniscence de l'été qui déjà s'esquive sur la pointe des pieds,
d'aubes qui fraîchissent en soirs qui s'amenuisent....

Une pierre, une fleur, un jardin alangui
Un moineau sautillant, près du chien en sommeil
Pas un bruit, pas de vent, c'est un après-midi
C'est l'été, la chaleur, et les toits sont vermeils.


Là-bas sous le saule, s'agacent les moustiques
Ce dimanche est brûlant, s'évapore au soleil
Et le temps est si lent, qu'il paraît élastique
L'horloge se fait frivole, et ton sourire vermeil.


Comme un blanc corsage, s'écarte le rideau
Sur les prés assoupis et le foin qui crépite
Une jument hennit dans l'ombre de son gîte
Le monde oublie son âge et tout me paraît beau.


Entends le village, son clocher nous appelle
Pleurant à grêle voix le temps qui s'est enfui
Déjà, le soir se mêle, en volutes de nuit
Au bleu bien trop sage de tes yeux étincelles


Quittons notre abri en lente promenade
Allons goûter le soir, au creux d'un frais chemin
Enivrés par l'odeur des moissons et du thym
Bercés de mille cris jaillissant en cascade.

Mychelc

[akdonf]

j'aime beaucoup, c'est léger, on se croit à la campagne.
bravo!!
et au plaisir de te ,ou vous lire.

[Invité]

Evocateur de doux moments. Un côté Colette bucolique ; ça fait du bien.

[Hellian]

Oui,ça fait du bien, c'est aérien, léger, délicieux, odorant et sonore. Si vous aviez voulu écrire un poème, vous n'auriez pas mieux fait !

Est-ce une création récente ? En tout cas cela me parait différent de ce que vous aviez publié comme étant des poèmes de jeunesse, plus simple et pour cela, plus fort.

[Arielle]

Une ambiance délicate et très bien rendue.
La rime interne est suffisamment fluide pour ne pas trop attirer l'attention mais quelques e à l'hémistiche saul(eu) villag(eu), sag(eu)gênent ma lecture de même que ce
L'horloge se fait frivole, et ton sourire vermeil. auquel je compte 14 syllabes
et ce
Quittons notre abri en lente promenade 11 syllabes
Mais je suis une sale râleuse !

[poèteanachorete]

Je pense que c'est un beau poème. Les sonorités sont fraîches, on sent la sieste et l'herbe menue.

[mychelc]

merci à tous pour vos appréciations qui me font grand plaisir ... le sujet se voulait bucolique et apaisant : s'il a atteint son but, j'en suis heureux !

à Arielle : oui, vous avez avez raison : des retouches de dernière minute, justement pour éviter quelques e muets, et crac, le compte de pieds n'y est plus ... ah ! dur métier que d'écrire ;+))

à Hellian : je n'ai pas de poèmes de jeunesse ... tous mes textes ont dix ans au plus mais celui-là est effectivement un des plus anciens (2001) ...


Mychelc

[Carmen P.]

Ah que j'aime la poésie qui chante la vie douce !

[mitsouko]

comme certaines chansons de Trénet que l'on fredonne nostalgique ...et heureux

[echalot-lover]

j'ai aimé, c'est très beau, très construit, et flotte une odeur de moisson et de prunes écrasées

[Ba]

La première strophe pourrait s'accompagner d'une chanson de Moustaki, frais avant les frimas.

[zenobi]

Les ides de Mars ?

[Invité]

Entends le village, son clocher nous appelle
Pleurant à grêle voix le temps qui s'est enfui
Déjà, le soir se mêle, en volutes de nuit
Au bleu bien trop sage de tes yeux étincelles

J'aime particulièrement cette strophe. Je trouve ses images plus originale que le reste du texte. L'ensemble est très plaisant et surtout simple, malgré certaines images "bateau". Enfin, c'est mon avis

[Sahkti]

Il y a une torpeur bien agréable qui se dégage de ton texte, quelque chose de très particulier qui colle bien, à mes yeux, au thème que tu évoques.

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