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Il faut sauver les meubles (chapitre 1)

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Bastengal
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Message  Bastengal Ven 17 Sep 2010 - 22:12

Salut,

Je me suis mis à l'écriture récemment... Je considère que j'ai encore énormément de progrès à faire.. Je me suis lancé dans une comédie sentimentale"populaire" on va dire, qui pourrait être adapté. J'ai écris 4 puces mais je vous laisse juste la 1er je pense que ca ira, c'est assez long

Vous pouvez me critiquer sans soucis (pas la peine d'insister pour l'orthographe, JE SAIS ) en restant courtois.

A+

Bastengal



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IL FAUT SAUVER LES MEUBLES

1

Les pygmées et la biche


Ce soir-là, sa mère m’avait tuée.
J’étais devenu son étranger attitré, l’émigré de trop dans son salon. Les fréquences de sa voie était parvenue à mes oreilles, sans pour autant les avoir recherchés.

« Mais dis moi, il est un peu chiant quand même, ton Bastien, nan ? ». En la regardant fixement, je me disais qu’elle avait du penser qu‘assis à un mètre d‘elle (derrière le sel et le saladier), je devais être sourd ou malentendant. J’y voyais un signe, un truc qui vous dit que ça commence sérieusement à sentir le roussi pour la suite. Les brouhaha des fins de dîner où chacun trouve son interlocuteur à table l‘avait lâché, oui, ça y est : la mère était lâchée, et elle allait maintenant passer à l’attaque, mais ce petit manège des manières ne m’étonnait en rien.

Mentalement, comme disent les sportifs de haut niveau, c‘était tout de même dur d’encaisser un tel compliment du miroir de l’âge de votre bien-aimée, mais il fallait maintenant « faire l’essentiel » : rentrer à pied et faire l‘amour, la petite fête avait assez durée. Le dîner avait pris une tournure pour le moins assez dramatique.

Deux raisons m’indiquaient que la trêve familiale proclamée à l’accueil des invités était définitivement terminée. Primo, le père de Justine n’avait cessé de me proposer son putain de gratin noix-de-pécan et sauce chilienne, un plat qui pouvait rendre étincelant à lui seul la moitié des égouts parisien ou simplement tuer un chaton trop gourmant. C’était « la spécialité maison, vous n‘en mangerez nulle part ailleurs Bastien» disait-il fièrement, en ouvrant le couvercle de la marmite.
Refuser un tel cadeau s’apparentait à dénigrer la tradition culinaire présente dans la famille depuis 30 ans, remettre en cause l’utilité des outils sophistiqués mise à disposition pour la réalisation de cet attentat alimentaire, jeter le repas même, impossible, donc, de refuser. Malgré lui avoir envoyé des tas d‘indications pour le moins clair : des petites portions (« non pas trop, merci »), une assiette à moitié pleine etc., il n’avait pas lâché du lest. Je m’étais forcé, je m’en souviendrais.

Deuxio, je sentais depuis le début du festin, que le « business as usual », n’étais pas passé. Vraiment pas passé. Un métier peut effacer les distances en rapprochant, chaque partie ayant sa valeur ajoutée, j’avais la mienne. En relation commerciale, et en tant que commercial, j’avais appris à maîtriser mes clients, les emmenant là où je le voulais en utilisant subtilement mes capacités d’orateurs et mon physique plutôt avantageux. Lors des entretiens, le plus important consistait surtout à faire croire dur comme fer aux clients qu‘ils étaient les meilleurs. C’était la clé de la réussite, on nous apprenait tout cela dès la première année. Apparemment (et étonnement), les parents de Justine le savaient déjà. Depuis fort longtemps. Il y avait chez eux une assurance dérisoire et quasi-permanente qui tournait presque à la comédie populaire. Les beaufs parisiens de la haute bourgeoisie sont parfois encore plus dramatique (au sens large) que la « France d’en bas, celle qui bosse ! » pour reprendre l’expression du père.

Les nouveaux riches dominent par la domination : sans aucun remords ils sont capables d‘asphyxier de toute leurs conneries une personne qui se trouverait là, comme moi, par hasard. En à peine 2h et depuis l’entrée des petits fours garnis, tout le monde en avait pris plein la gueule : les fonctionnaires (sur le podium, la main sur le cœur, avec la marseillaise si possible), la gardienne (« vraiment inefficace », dixit la tante qui vit au-dessus), « la jeunesse » , le déclin français, le déclin des français, j’en passe.

En fait, en regardant ma fourchette argentée du coin de l‘œil et en l‘agrémentant de mes pensées, mon bilan personnel concernant ce « social time » crucial était rapidement dressé : nous n’avions rien en commun, pas même une petite blague, une légère entente cordiale sur un sujet de la vie quotidienne, rien, absolument queudale. J’aurais pu manger en compagnie d‘extraterrestres, d‘homo-erectus ou avec des pygmées, le résultat et les échanges humains auraient été à peu près similaires. Ils ne m’aimaient pas ; moi, j’avais essayé, mais la décision collective avait été décidé avant, c’était cuit au moment où j’avais dragué Justine dans le bus 72 - ha, je ne me lassais pas de ce souvenir ! C’était en temps de paix, au début. La famille était encore à la base, prenant des nouvelles via talkie-walkie.

En relâchant délicatement sa fille, la mère me dévisagea de façon assez agressive, je ne dirais pas hautaine car ce trait de caractère semblait incorporé à ses mimiques de « m’as-tu-vu » - ce comportement était lui-même appuyé par un look BCBG, souvent complémentaire -, rien ne présageait qu’elle allait se calmer avant la fin de la soirée. J’étais en attente, j’attendais comme un boxer le round suivant, ticket numéroté à la main, l’uppercut du café après la droite du dessert (un flan à la vanille avec une crème caramel, mangeable).

Pour moi, la situation était très claire. Ma fiancée n’avait pas encore compris le complot qui se tramait au 5ème étage de cet immeuble haussmannien, elle fumait tranquillement sa cigarette au balcon, comme si ce déchaînement de mépris envers ma personne n’était qu’un vaste cinéma habituel. Je connaissais trop bien ce genre de famille car je n‘en étais pas à ma première expérience, loin de là. La mère, directrice com’ d’une grosse boite, avait fait des heures supp’ chez elle en communiquant à ses proches l‘éventail de mes défauts lors des rendez-vous précédents. J’avais compris une chose : cet immense salon, meublé à l’ancienne, surmonté d’un lustre magnifique, serait mon tombeau ou la revanche du gladiateur. Il devait rester encore trois heures, trois longues heures avant la fin du supplice. Ce temps allait être habilement utilisé : la mère, le père, la tante, la grand-mère, ainsi que deux couples d’amis me ferait passer une batterie de tests minutieux en vu de me tester face à ma dulcinée.

Je me leva de ma chaise, quitta la table à manger, et alla m’assoir dans un fauteuil plutôt confortable qui était probablement une pièce de collection, un peu en retrait par rapport au reste du groupe. Le lionceau qui a la galle, la guêpe sous le verre, la biche qui traîne la patte : la haute société reproduit in fine toujours les schémas naturels des espèces vivantes. Mourir ou appartenir au groupe ; c’est finalement l’éternel combat - magnifique, pour l’amour - d’un jeune homme qui tente de séduire la fratrie de sa femelle.
Justine vint finalement près de moi, sur le canapé en cuir situé sous un énorme miroir. Elle paraissait fatiguée, je sentais qu’elle voulait elle aussi en finir, bien que revoir sa famille lui avait fait le plus grand bien (c’était ça de pris dans le quotidien de notre couple).

Je regardais furtivement la pendule suspendu au-dessus de la bibliothèque en acacia : elle indiquait avec son aiguille dorée 22H04. Le café fut préparé soigneusement par la grand-mère (j’y reviendrais plus tard, c’est un cas à part). Telle une comédienne, elle fut acclamée pour son café comme l‘audience acclame parfois les têtes d‘affiches qui apparaissent pour la première fois sur la scène, ce fut malheureusement le clou de ce triste spectacle.

Puis, la mère me regarda fixement, quelques secondes mais ô combien significatives. Un regard dérobé qui ne trompe personne, surtout pas le premier concerné. C’était maintenant une question d’honneur, de bravoure. Le combat allait débuter, je sentais une tension amicale très malsaine autour de moi, l’hypocrisie qui régnait dans cette salle s‘apparentait au dernier instant du Christ. La tante me tendit une tasse, bras allongé sans grâce, sans évidemment me regarder, un type allait crever ça ne faisait aucun doute. Le café était prêt.
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Message  mentor Sam 18 Sep 2010 - 3:58

Tu travailles dans la com ?
Alors ta petite présentation serait mieux placée dans la partie PRESENTEZ-VOUS du forum. Voir ici :
https://vosecrits.1fr1.net/conversations-atelier-f4/presentez-vous-ici-t7284-280.htm


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Message  Modération Sam 18 Sep 2010 - 4:04

< Pour ce qui est de l'orthographe, il existe beaucoup de moyens de parer à la catatrophe, comme par exemple le site bonpatron.com ou simplement se faire lire et relire par quelqu'un de bon ou de meilleur

Prière de lire notre page d'accueil, ce sujet y est abordé clairement.
Merci d'y veiller pour un prochain texte.
La Modération >

.

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Message  Invité Sam 18 Sep 2010 - 6:57

La malveillance du narrateur pour les autres personnages me gêne... La caricature est un exercice somme toute facile, et, quand elle a ce ton méprisant comme ici, je trouve cela désagréable ; sans compter qu'elle ne s'accompagne guère de formules drôles ou inattendues, non, un simple crachat de fiel. C'est amer, sans assaisonnement.

Pour ce qui est de l'orthographe, je liste ci-dessous les erreurs de langue ou de typographie (oui, ça compte aussi), que j'ai pu relever, afin que vous puissiez les étudier et éventuellement les éviter par la suite. Je peux vous assurer que c'est rendre service à votre texte que de prendre garde à son orthographe.

Bienvenue sur Vos Écrits, à vous lire bientôt !

Mes remarques :
« Les Pygmées et la biche »
« Ce soir-là, sa mère m’avait tué (et non « tuée », puisque le narrateur est un mec ; le participe passé du verbe conjugué avec avoir s’accorde avec le complément direct du verbe, s’il est placé avant le verbe ; ici, le complément d’objet est le narrateur, Bastien) »
« Les fréquences de sa voix étaient parvenue (les fréquences) à mes oreilles, sans pour autant les avoir recherchées »
« Mais dis-moi (trait d’union), il est un peu chiant quand même »
« je me disais qu’elle avait dû penser »
« Le (et non « Les ») brouhaha des fins de dîner où chacun trouve son interlocuteur à table l‘avait lâché » : je trouve le sens assez peu clair
« la petite fête avait assez duré (et non « durée ») »
vous n‘en mangerez nulle part ailleurs Bastien» : manque une espace avant les guillemets français fermants
« l’utilité des outils sophistiqués mis (et non « mise », ce sont les outils qui sont mis à disposition) à disposition »
« Malgré lui avoir envoyé des tas d‘indications pour le moins claires (les indications) »
« il n’avait pas lâché de lest »
« que le « business as usual », (pourquoi une virgule ici ?) n’était pas passé »
« ils sont capables d‘asphyxier de toute leurs conneries » : ici, j’écrirais plutôt « toute leur connerie », traitant la connerie en quantité non débombrable, mais « toutes leurs conneires » est également possible ; à vous de voir
« avec la Marseillaise si possible »
« le déclin des Français »
« absolument queudale » : s’écrit plutôt « que dalle »
« d‘homo erectus (pas de trait d’union) ou avec des Pygmées »
« mais la décision collective avait été décidée avant » : une décision décidée, non ; « prise », plutôt
le bus 72 - ha, je ne me lassais pas
- ce comportement était lui-même appuyé par un look BCBG, souvent complémentaire –
- magnifique, pour l’amour - : pour encadrer une incise, le trait d’union « - » ne suffit pas, il faut prévoir le tiret demi cadratin « – » ou le format au-dessus, « — »
« la mère, le père, la tante, la grand-mère, ainsi que deux couples d’amis me feraient passer »
« Je me levai de ma chaise, quittai la table à manger, et allai m’assoir »
« Le lionceau qui a la gale (et non « galle ») »
« qui tente de séduire la fratrie de sa femelle » : la parentèle de la femelle, plutôt, pour le sens
« bien que revoir sa famille lui ait (et non « avait », « bien que » est suivi du subjonctif) fait le plus grand bien »
« la pendule suspendue au-dessus de la bibliothèque »
« j’y reviendrai (et non « reviendrais », le futur s’impose ici et non le conditionnel) plus tard, c’est un cas à part »

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Message  Invité Sam 18 Sep 2010 - 8:33

Hum.... il m'est très très très antipathique ce personnage qui se place au-dessus de ses congénères mais ne vaut pas mieux qu'eux. Toute cette amertume à l'encontre de la bourgeoisie (au passage, à ne pas confondre avec les nouveaux riches) me paraît gratuite. Il y a ici et là quelques fulgurances amusantes, comme les deux premiers paragraphes et plus loin la description du gratin aux noix de pécan ("un plat qui pouvait rendre étincelant à lui seul la moitié des égouts parisien ou simplement tuer un chaton trop gourmant. ") mais ça tourne court pour devenir une longue litanie de règlements de compte. Ceci dit, les deux dernières phrases amènent un peu de suspense, provoquent un sursaut d'intérêt.

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Message  Bastengal Sam 18 Sep 2010 - 11:54

Pour la malveillance et l'antipathie c'était voulu, mais après avoir relu le texte plusieurs fois il est évident que j'ai trop forcé les traits du personnage. On va dire que c'était une sorte de croquis, je le retravaille actuellement, et puis la suite est moins lourde...J'ai tenté de bien mettre en évidence la situation de l'anti-héros immédiatement.

A revoir, si certains sont quand même intéressé par la suite.. Je peux leur envoyer par mp.

A plus, tom.
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Message  conselia Sam 18 Sep 2010 - 12:26

Bastengal a écrit:A revoir, si certains sont quand même intéressé par la suite.. Je peux leur envoyer par mp.
Non, pas de MP sur le site. A la suite du texte, sur ce même fil, en cliquant "répondre", tout simplement.
Et bienvenue sur VE !
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Message  Rebecca Sam 18 Sep 2010 - 13:01

Oui on veut bien lire la suite mais ici.
Ben moi j'trouve que c'est une scène banale, pas mal décrite, j'en ai connu de ces rassemblements familiaux où une réunion soit-disant festive est en fait l'amorce d'une mise à mort du jeune taurillon qui s'est risqué dans l'arène ou au minimum l'occasion de quelques lancers de banderilles pour voir ce qu'il a dans le cuir...
Avec lâcher de mépris pré ou post réunion si il n'appartient pas à l'espèce convoitée par la belle famille . Donc je trouve ce texte réaliste et plains le narrateur...qui va peut-être s'en prendre plein les gencives...Déjà on voit qu'il se prépare à l'attaque, en défense. La vie, une de ses facettes : combats d'égo et préjugés....Avec de merveilleuses surprises souvent quand on va voir derrière les masques...qu'on arrache les étiquettes...avec d'horribles surprises parfois, pire que ce qu'on croyait...
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Message  mentor Dim 19 Sep 2010 - 20:40

pas trop convaincu, là
manque pas mal d'humour pour faire passer les idées liées aux descriptions des personnages
même si l'ortho est assez déplorable (aïe ! les passés simples !! pas si simples), je ressens ton plaisir d'écrire
je lirai volontiers la suite des aventures de ton héros à condition que tu fasses des efforts au niveau des remarques ci-dessus ;-)
bon courage

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Message  Invité Mar 21 Sep 2010 - 11:38

Ouais, passé les quelques fautes (et des belles) j'ai plus ou moins adopté le jeunot qui prend le monde entier dans la gueule comme s'il n'y était pas vraiment préparé. Il nous assène sa bonne dose d'imprudence, prenant les choses du coté réactif, et pire, a déjà la sale habitude d'étalonner la qualité de sa communication en se basant sur son boulot. Déjà...
Alors, si toutes les pièces de l'échiquier représentent un con sur son cheval, personnage principal inclus, je suis aussi partant pour la suite, étincelles garanties. Tu n'a pas forcement besoin de dégrossir le trait, pourquoi pas garder notre héros tel qu'il est: intuitif. J'ai souris car il semble, de loin, que la compagne échappe à tout saccage. Elle doit être une chouette gal, pour le moment...avec une telle famille...

Pour les corrections, trouve un truc ou un associé sur la toile pour élaguer, avant de poster.

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Message  mentor Mar 21 Sep 2010 - 19:22

pandaworks a écrit:Pour les corrections, trouve un truc ou un associé sur la toile pour élaguer, avant de poster.
"avant de poster", oui, ce serait très bien

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Message  Sahkti Jeu 30 Sep 2010 - 14:50

Le personnage central n'est pas du tout attachant mais ça, c'est pas grave, à condition que ça ne finisse pas par prendre toute la place. Il y a des salauds qui sont beaux et dans lesquels, par le génie de l'auteur, on finit par se glisser, même si ce sont des ordures, parce qu'ils dégagent tout de même un truc. Ici, je n'ai malheureusement rien ressenti de tout cela, le héros me semble assez lisse, très prévisible et bien trop schématique à mon goût. Ça serait pas mal de le bousculer un peu, de lui donner du relief afin qu'il sorte de ce moule super formaté dans lequel tu l'as enfermé. Parce que l'histoire en elle-même n'a rien de surprenant, mais là encore pas grave, pour autant qu'elle y gagne en consistance.
A mes yeux, à retravailler, il y a du bon mais dans l'ensemble, c'est assez faible, comme une volonté de vouloir en faire trop qui finit par faire ressortir la pauvreté du traitement apporté à l'idée.
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Message  Bastengal Ven 22 Oct 2010 - 21:47

Voici la suite des aventures de Bastengal, je n'ai pas encore retravaillé le premier chapitre, j'ai avancé.
Les chapitres 4 et 5 devrait arriver dans pas longtemps.


*

2


Le café et les écrans



La mère avait dans ses gènes tous les talents réunis pour percer dans une société masculine ; je ne doutais pas un seul instant qu’elle fût détestée ou haïe dans sa propre entreprise par l’ensemble de ses collaboratrices.

Ses capacités à créer une compétition en réalité inexistante entre les individus, à générer des guerres d’opinions sur tous les sujets possibles, suffisait à décourager les plus audacieux gravitant autour d’elle. Elle ne misait pas sur elle, non, jamais : son allié principal était la zizanie, l’émeute sociale culturelle dû à nos différences. Ce devait être une technique ma foi assez pertinente compte tenu de son caractère complexe et de sa froideur avec les étrangers : elle ne parlait d‘ailleurs jamais de ses amis. Lorsqu’elle s’exprimait, elle adorait ramener son foulard Hermès vers l’arrière tout en prononçant des « maiiiis alors » dont l’intonation était tout simplement insupportable. Ce « mais » n’avait rien à prouver contre l’arrêt d’une rame TGV.

Après avoir vaguement discuté des problèmes de canalisations du voisin du palier et des futurs travaux qu’il faudrait entreprendre dans le bâtiment pendant près de dix minutes avec les couples d‘amis - eux aussi concernés par de tels désagréments -, la conversation reprit le fil sur les problèmes du petit frère de Justine. Ses parents se questionnaient énormément sur son avenir, le petit dernier de la bande semblait aller à reculons vers le destin qu’on lui avait promis, une chose qui était inacceptable pour toute la famille. « C’est surtout les maths qui m’inquiètent » insista longuement son père, qui leva les yeux au ciel en serrant ses lèvres, comme si la réponse se situait dans son haut-plafond, il s’était d’ailleurs récemment converti au catholicisme à l’église. Le père était un paternaliste, un protecteur à la fois vainqueur. Il fallait le voir s’étirer de toute sa largeur sur le canapé à mes côtés, si j’étais réellement une biche à cet instant précis, lui s’imposait comme le lion n’ayant plus rien à prouver et supervisant la meute.
Le lecteur aura évidemment compris l’avertissement informelle de cette mascarade. Si la mère se souciait un peu de son fils (et encore que, Justine en avait bavée pendant toute sa scolarité), elle savait surtout pratiquer l’art de la transition façon vipère. Elle toucha du bout des doigts de la main droite son foulard, puis me regarda à nouveau.

- Et donc vous, Bastien, vous êtes dans le commerce m’a dit Justine ? Me demanda-t-elle, enfin.
Je cessais de boire mon déca, puis lui répondit d’une façon très aimable.

- Tout à fait Madame, je suis commercial à plein temps…Je vends de l’électronique pour une grosse entreprise. Je fais beaucoup de démarchage, un peu de marketing, je gère de nombreux clients. Je vends principalement des écrans plasmas…en ce moment, ça marche plutôt bien.
- Ha…intéressant. Ca doit être intéressant du point de vu humain j’veux dire, me répondit-elle en cherchant du regard ses congénères.

Je ne faisais plus tellement attention à son ironie. Le père s’extirpa de son fauteuil à ma gauche, en posant doucement sa tasse sur la petite table en fer où l’on avait minutieusement rangé sur un plateau l’ensemble du service. J‘avais titillé la bête, c’était son domaine.

- Mais quel genre de clients ? J’imagine que ça doit surtout être des particuliers, des clients avec de petits portefeuilles, non ? Les entreprises commandent rarement des écrans plasmas…je veux dire, autant des imprimantes ou des ordinateurs, « OK », mais des écrans télé…

Les questions-réponses aussi, je m’y étais habitué. Le père dormait avec son papier admission ESSEC tout les soirs sous son oreiller, ce graal de la vie active lui permettait de donner son avis sur tout et n’importe quoi sans douter une minute des capacités de son cortex. Je sentais dans son attitude qu’il avait presque de la pitié pour mon parcours professionnel, une sympathie irrationnelle émanait de sa personne : il avait envie de donner. J’en avais la larme à l’œil. Avec mon D.U.T et mon ascension sur le tas, j’étais pour lui au même niveau intellectuel qu’un gitan quémandant son pourboire après trois petits coups d’accordéon sur les marches du métro.
Je lui répondis sur un ton professionnel, sans perdre la face.

- Hum … Oui, enfin ça dépend. Vous avez des clients qui sont des particuliers, d’autres se définissent comme tels mais en réalité font de grosses commandes parce qu’ils ont leurs propres petits commerces… C’est toujours difficile de cerner les objectifs finaux de nos acheteurs.

-Ha maiiis alors vous vendez des écrans plasmas…Je me disais justement qu’il fallait racheter le nôtre, vous pourriez peut-être nous en vendre un ! S’exclama la mère en ouvrant les bras façon Jésus Christ ; cette sincère et réelle bonne idée, ne m’avait jamais traversé l’esprit.

- Moi mon écran plasma c’est un Toshiba, ha je peux te dire que c’est de la merde ! Intervint la tante.

En lançant cette remarque elle m’avait tout simplement sauvée, la discussion revenue enfin dans le cercle intime ; non pas que je sois timide au point de ne pas discuter de ma vie, de mes projets (professionnels ou personnels), mais le café n’avait pas assouplit nos relations. Et j’en avais réellement plus qu’assez de ce dîner, ma crainte principale était un engluement interminable autour de discussions méritants de nouvelles tournées de décas.

Je décidais de m’éclipser un instant aux toilettes, après l’avoir poliment signalé à mes hôtes. Ils ne me regardèrent toujours pas, j’eus tout de même l’honneur d’obtenir un salut romain de la mère et un petit hochement de tête, les canalisations et la crainte d’un énième dégât des eaux avait finalement repris leurs droits.

*

3



La pépite d’or et les graviers


L’appartement des parents de Justine était somptueux, dans toutes les pièces de larges fenêtres laissaient entrevoir une vue magnifique sur la capitale. Les lumières des rues aux alentours, la vue unique sur la tour Eiffel balayant de temps à autre avec son phare l‘agglomération, faisait envier ; de plus, l’immeuble était un des plus hauts du quartier et survoler les toits parisiens renforçaient cette impression d‘habiter dans un musée.

Dans la salle de bain, je me barbouillais au-dessus du lavabo en me regardant dans la glace. Pénétrer dans ce type de pièce s’apparente à découvrir de nouveaux traits de personnalités, c’est un peu comme redire « bonjour » en observant les panoplies de savons, de gel douche et l’état des lieux de façon plus général. C’était propre et bien rangé, hormis des serviettes de bains d’un goût très discutable.

J’avais une petite mine, les traits tirés, car j’avais peu dormi la veille : un client m’avait rappelé à huit heures du matin, sa télé était morte. Mon look’ n’avait pas tellement évolué au fil des années, dès l’âge de 18 ans les filles m’avaient fait comprendre que j’étais plutôt mignon. Je ressemblais (un peu) d’après elle au chanteur Pete Doherty, sans le côté trash ; mes cheveux très noirs, courts et mon visage assez fin devait être les éléments qui les avaient conduites à m’identifier à ce gars-là.

En y repensant et en me scrutant (je me tapotais les mains sur mes joues), les rencontres que j’avais faites dans ma vie n’avaient pas été celles que j’aurais pu espérer. Comme de nombreuses personnes, en réalité, j’avais aimé ce qui m’avait été proposé sur ma route : des femmes qui ne me ressemblaient pas parce que mon chemin n’était pas vraiment le mien.

Mais Justine était tout sauf ce genre d’auto-stoppeuse qu’on essaye avant d’arriver au bout de l’itinéraire, Justine : c’était le destin. Nous en riions encore ensemble lors de nos câlins, en citant nos humoristes préférés : les Inconnus et leur célèbre chanson « Cé ton destain ! » (Alors prend toi en main…). C’était tout sauf amusant, mais dans toute relation il faut des petites histoires drôles que seul deux êtres amusent. L’humour est un langage incompréhensible et qui n’a jamais été compris ; un peu comme l’amour, au fond.

Nos corps s’était mutuellement attiré dans le bus, celui reliant l’Hôtel de Ville à la porte de Saint-Cloud. A chaque fois que nous nous croisions, je faisais semblant de lire, mon cœur se pressait fort contre ma poitrine et les palpitations arrivaient ; c’était « mon » moment de la journée. Le plus important. Assis tous les deux au fond du bus, il m’avait fallu trois rencontres pour l’aborder. Je n’avais pas imaginé un seul instant qu‘elle soit aussi gentille, attentionnée. On a régulièrement des aprioris extraordinaires sur les personnes qui ne vous laissent pas indifférentes.

Ce jour-là, je mettais mis en tête durant toute la semaine qu’elle n’avait rien d’exceptionnelle, c’était ma seule solution psychologique pour parvenir à surmonter cette soudaine timidité naissante.

Après avoir fermé d‘un coup sec mon livre et l‘avoir rangé bruyamment dans ma mallette, je lui avais dit d’une traite tout ce que je pensais sur elle depuis que je l’avais aperçue pour la première fois. Je m’étais levé comme un écolier se serait levé pour se faire entendre par ses camarades de classe et par respect pour son professeur. Dans un bus le soir, un homme qui se lève et parle à une femme : soit c’est un taré, soit il est train d’oser.

Moi j’avais décidé d’oser, je trouvais globalement que notre monde manquait de gens qui osaient, pas des entrepreneurs ou des gens qui veulent se faire du blé, non, des gens qui osent ; et dieu sait si tout ceci n‘a rien à voir avec le courage, valeur stupide consistant à se surpasser au plus profond de soi. Je n’avais aucune envie de me surpasser pour moi, je désirais simplement posséder cette femme, je la désirais physiquement, il fallait donc la surprendre.

Je me souviens encore des mots, et même du ton employé lorsque je me suis mis à lui parler :
« Bonjour Mademoiselle, je m’appelle Bastien Bastengal. Je me lève pour vous ce soir, car mon affection à votre égard est sincère et profonde. Je pris une longue inspiration, tout le monde me regardait. Non, non, rassurez-vous, je ne cherche pas un emploi, je ne suis pas saoul et j’ai un toit, mais votre beauté naturelle fait qu’en rentrant chez moi mon cœur est inlassablement SDF : Sans Domination Féminine, mais par pitié, dominez-le Mademoiselle ! »

Je me souviens qu’il y eu des éclats de rire tonitruants à la fin de cette phrase. Les passagers autour de moi m’admiraient, j’avais brisé la glace : si cette femme imprenable était un char d’assaut, alors moi j’étais le gamin de la place Tianmen lui barrant la route. Ils étaient tous derrière moi, solidaires, serrés, la situation me plaisait, j’avais continué.

Justine semblait à la fois très gênée (tu m’étonnes), mais aussi légèrement amusée ; j’étais à deux doigts de lui décocher ce petit sourire malicieux en coin qu’ont les femmes approchées et flattées. « Je tenais à vous demander, à tout hasard, si je pourrais descendre ce soir à VOTRE arrêt et non simplement, vous regarder partir tel un homme sentant sa moitié le quitter sans avoir fait le premier pas, le beau geste, vous l‘avez compris : le premier pas. Je me mis à mimer Lance Armstrong sur la lune, elle ne comprit pas. Je sais pertinemment ce que vous pensez, que je suis fou, ou peut-être même un peu cinglé, mais je vous garantis ma totale normalité jusqu’à votre première apparition dans ma vie pas très sexy. Alors s’il vous plaît, puis-je vous demander une chose, je me mis alors à genou, voulez-vous me raccompagner ? »

Cette dernière salve humoristique les avaient mis K.O, la totalité des voyageurs nous regardaient, hilares, entre eux et les autres - c‘était un samedi soir, l‘alcool était de sorti, facilitant les rapprochements lors des délires -, le chauffeur avait ouvert sa porte personnelle et se demandait s’il avait encore affaire à une bande de jeunes un peu excités.

Ce fut le moment le plus éprouvant de ma vie, parce que je n’avais rien à gagner et rien à perdre : j’étais confronté à un vide temporel et existentiel, effaçant le choix purement binaire du gain et de la perte ; laissant place à l‘irrationalité la plus totale, impensable pour nous autres civilisés. Je ne connaissais pas cette femme, mais je ne savais pas ce que je perdrais, de quoi devenir dingue au moment-même.

Quand elle me répondit, nous fûmes plus tranquilles, car le chauffeur avait commencé à prendre en grippe un type qui avait mis ses pieds sur les banquettes. Le ton était rapidement monté. L’attention des transportés s’était alors déplacée vers ce nouveau micro-événement, tout le monde en avait eu pour son argent : un ticket de la RATP peut parfois se transformer en représentation théâtrale spontanée incontrôlée.

Justine me regarda d’un air de dire : « vous êtes allé un peu loin quand même », tout en comprenant que je n’étais effectivement pas taré. Mon pari était gagné, j’avais le sentiment qu’elle aussi attendait un déclic original dans son train-train quotidien. Elle prit son sac en bandoulière, et, avec une voie à faire chuter les pierres de Stonehenge, me répondit très chaleureusement en se passant rapidement la main dans les cheveux : « Bon, ce qu’on peut faire, c’est que j’ai pas encore mangé. Si je vous plais autant que vous le dites, hum…on peut aller grignoter quelque chose à la terrasse d’un bar au bout de la rue. Mais je vous préviens : ce que vous avez fait, c’est osé, je ne me laisserais pas embarquer dans une aventure comme ça deux fois ».

Ce que l’on a souvent tendance a trop oublié, c’est qu’il suffit d’une seule et unique fois pour lancer, parfois, une histoire longue de plusieurs années. Après la première nuit du bar je la revis plusieurs fois intensément, deux mois plus tard elle accepta, cette fois-ci sans trop hésiter, de devenir ma fiancée.

*


« Qu’est-ce que tu fais ? »

Je m’étais égaré dans mes souvenirs, elle avait bouclée la boucle pour me refaire vivre dans le moment présent.

To be continued..
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Message  Bastengal Ven 22 Oct 2010 - 21:56

« Qu’est-ce que tu fais ? »

Je m’étais égaré dans mes souvenirs, elle avait bouclé la boucle pour me refaire vivre dans le moment présent. Ses petits yeux bleus très clairs me fixait ; c’était une de ses parties de son corps que j’appréciais le plus. Ses yeux n’étaient pas juste claires, ils étaient bleus céleste. Lorsqu’elle m’avait détaillé ce point essentiel sur sa morphologie, je compris cette sensation d’être constamment au paradis en sa compagnie. Sur le seuil de la porte, elle se tenait appuyée sur la charnière avec une main, les cheveux détachées jusqu‘aux épaules, l’autre main dans la poche de son jean.

- Je me débarbouillais, lui répondis-je, en m’essuyant avec une serviette jaune caca d’oie.

- Oui mon ange, je vois ça, tu avais à l’air très pensif pendant le repas. Mes parents, ça va…tu les trouves comment ?

- Ecoute, sincèrement, j’ai entendu ce qu’à dis ta mère à mon sujet à table. Je reposais la serviette sur l’étagère en bois à côté du lavabo. Je crois que tes parents ne m’aiment pas trop Justine, je ne leur plais pas. Peut-être…Peut-être que je suis trop jeune, que j’ai pas assez d’argent, je ne sais pas.
Elle prit une moue dubitative et fit un pas en arrière en fronçant ses sourcils épilés, presque atterrée ; nous n’avions apparemment pas ressenti les mêmes impressions. Sa voix changea, elle était devenue bien plus cassante, vive :

- Non, je crois que tu te trompes à propos de ma mère et de mon père, ils ont leurs styles mais ils sont très gentils. Je ne te dis pas qu’ils sont toujours aimables, mais dans le fond ils sont géniaux. Apprend à les connaître un peu aussi avant de juger les gens sur les premiers instants.
- Mais chéri ça fait deux heures qu’on bouffe ensemble, j’ai pas pu ouvrir la bouche plus de cinq minutes. On a rien à se dire…

La réponse fut pour le moins cinglante, glaciale. Justine savait parfaitement être autoritaire quand elle le décidait.
- Et bha dis des choses intéressantes. Parle un peu toi aussi. Si t’aimes pas mes parents… Elle ne me laissa pas tenter de répondre face à cette caricature grotesque, dis toi seulement que je suis leur fille, donc, je leur ressemble un peu aussi. A toi de trouver un peu de moi chez eux.

Elle repartie dans le salon d’un pas pressé, faisant résonner ses talons de quatre centimètres dans le bois du parquet ancien. Le son de ses pas se fit de plus en plus faible ; je méditais seul, face à la glace reflétant mon air désabusé, bloqué sur place. Ce retour précipité de la belle fit surgir en moi LA question qui agitait ma cervelle : « Avais-je étais l‘orpailleur trompé ? ». Comment une telle femme, intelligente, magnifique, dotée d’un esprit vif et perspicace ; avait pu être engendrée par ces individus si primaires ?

Lorsque l’on cherche de l’or, des pierres précieuses ou des métaux rares, de très nombreux outils et techniques permettent d’obtenir avec de la chance de minuscules paillettes ou des pépites plutôt volumineuses. Il y a parfois des tas de graviers insignifiants, sans valeur, justifiant à eux seules qu’on rejette finalement tout dans l’eau après les avoir vainement tassés. Ces graviers sont grossiers, inutiles, révoltant même, car ils font perdre du temps et donc de l’argent à un Homme désirant devenir riche grâce à la chance. Les parents de Justine me révoltaient comme ces putains de graviers qui emmerdent l‘orpailleur à longueur de journée, ils s’empilaient les uns sur les autres alors que j’étais tout proche de découvrir ma première pépite, ce petit caillou brillant que tout le monde convoite.

Et en même temps, c’est d'ailleurs certainement la cruauté de cette activité : comment savoir la valeur de ce genre de pierre ? Chaque orpailleur s’expose à trois destinés : ne rien trouver et finir pauvre, trouver de l’or et finir riche, ne jamais toucher ce que l’on aurait dû trouver. La troisième destinée se conclu souvent au pistolet ou à la corde, la déception est immense, provoquant des réactions humaines incontrôlable en chaîne.

Ma crainte était donc celle de tout bon orpailleur : l’expertise du dîner allait-elle révéler mon présupposé diamant sous son angle le plus ordinaire, le dévalorisant alors pour le reste de ma vie ?…Allait-on en venir aux vérités cinglantes les yeux dans les yeux, sueur sur le front, mains sur la gâchette, le regard sur la pendule, pour dégainer simultanément et tous s’entretuer ? J’eu une désagréable sensation, un pincement au ventre lié à un amère regret pour ce choix, d’avoir accepté de rencontrer des êtres me faisant douter d’une passion de plusieurs années.

En revenant vers la pièce commune, je m’attardais un instant sur les tableaux ornant le couloir. Ils n’avaient pas le talent de ma fiancée, elle était plus douée pour m‘impressionner. Les sculptures en bronze de divers plasticiens assez célèbres n’en menaient pas large non plus. Sans grande motivation, je regardais à nouveau dehors pour tenter de deviner le temps qu’il me resterait encore à passer ici. Les ampoules des particuliers se faisaient de moins en moins nombreuses, la ville plongeait peu à peu dans cette pollution lumineuse si particulière aux gigantesque mégalopoles, où il ne fait jamais complètement noir, où la nuit reste en veille. Seul restait quelques faibles petits points jaunes, jaillissant faiblement à travers un halo mauve surplombant le ciel. J’étais dans un appartement entouré de graviers étincelants, amusés de me voir chercher de l‘or dans une telle obscurité.

*

Fin du chapitre 3
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Message  Procuste Sam 23 Oct 2010 - 6:41

Je trouve qu'il y a quelques bonnes idées dans le texte, l'amoureux en tant qu'orpailleur, la scène dans le bus, pourquoi pas, mais à côté de ça le narrateur s'admire tellement, se complaisant dans la caricature des autres et l'émerveillement devant sa propre audace, sa clarté de vue, que ce manque de recul est pénible et rend, pour moi, le texte dans son ensemble ennuyeux, tout simplement. Tout est centré sur le narrateur, les autres n'apparaissant guère que comme des faire-valoir, et cela a tendance à m'aliéner le texte. Le manque de soin apporté à l'orthographe n'aide évidemment pas.

Mes remarques :
« la zizanie, l’émeute sociale culturelle due à nos différences »
- eux aussi concernés par de tels désagréments –
- c‘était un samedi soir, l‘alcool était de sortie, facilitant les rapprochements lors des délires -, : typographie, le trait d’union « - » ne suffit pas à délimiter une incise, il faut prévoir un tiret demi cadratin « – » ou le format au-dessus, « — »
« comme si la réponse se situait dans son haut-plafond » : je ne vois pas pourquoi le trait d’union
« l’avertissement informel (et non « informelle ») de cette mascarade »
« Justine en avait bavé (et non « bavée ») pendant toute sa scolarité »
- Et donc vous, Bastien
- Tout à fait Madame, je suis commercial à plein temps
- Ha…intéressant. (typographie, une espace après les points de suspension) Ça doit être intéressant du point de vue humain
- Mais quel genre de clients ?
- Hum … Oui (typographie, pas d’espace avant les points de suspension), enfin ça dépend
-Ha maiiis alors vous vendez des écrans plasmas…Je (typographie, une espace après les points de suspension) me disais justement
- Moi mon écran plasma c’est un Toshiba
- Je me débarbouillais, lui répondis-je
- Oui mon ange, je vois ça, tu avais l’air (et non « à l’air ») très pensif pendant le repas. Mes parents, ça va…tu (typographie, une espace après les points de suspension) les trouves comment ?
- Ecoute, sincèrement, j’ai entendu ce qu’a dit ta mère
- Non, je crois que tu te trompes
- Mais chéri ça fait deux heures qu’on bouffe ensemble
- Et bha dis des choses intéressantes : typographie, le trait d’union « - » ne suffit pas à introduire une réplique, il faut prévoir un tiret demi cadratin « – » ou le format au-dessus, « — »
« Je cessai (et non « cessais », le passé simple s’impose ici et non l’imparfait) de boire mon déca, puis lui répondis »
« commandent rarement des écrans plasmas…je veux dire » : typographie, une espace après les points de suspension
« cette sincère et réelle bonne idée, (pourquoi une virgule ici ?) ne m’avait jamais traversé l’esprit »
« elle m’avait tout simplement sauvé (et non « sauvée », le narrateur est un homme ; le participe passé du verbe conjuigué avec avoir s’accorde avec le complément d’objet, à condition qu’il soit placé avant le verbe ; alle a sauvé qui ? « m’ », mis pour le narrateur et placé avant « avait ») »
« le café n’avait pas assoupli (et non « assouplit ») nos relations »
« Je décidais (je crois qu’un passé simple « décidai » serait bien préférable ici à l’imparfait) de m’éclipser un instant aux toilettes »
« les canalisations et la crainte d’un énième dégât des eaux avaient finalement repris leurs droits »
« Les lumières des rues aux alentours, la vue unique sur la tour Eiffel balayant de temps à autre avec son phare l‘agglomération, faisait (je pense qu’ici, par construction, le sujet, c’est « les lumières » et « la vue » ; donc : « faisaient ») envier »
« survoler les toits parisiens renforçait (et non « renforçaient », c’est le fait de survoler les toits qui renforce) cette impression »
« je me barbouillais (je crois qu’un passé simple « barbouillai » serait bien préférable ici à l’imparfait) au-dessus du lavabo »
« l’état des lieux de façon plus générale »
« Je ressemblais (un peu) d’après elles (les filles, non ?) au chanteur Pete Doherty »
« mes cheveux très noirs, courts et mon visage assez fin devaient être les éléments »
« Alors prends-toi en main »
« il faut des petites histoires drôles que seuls deux êtres amusent » : non, les êtres s’amusent des histoires et non l’inverse ; ce « que » inverse sujet et complément
« Nos corps s’étaient mutuellement attirés dans le bus »
« des a priori (et non « aprioris », l’expression n’est pas encore passée en nom commun dans le langage, sauf très exceptionnellement d’après le TLFi) extraordinaires »
« je m’étais mis en tête durant toute la semaine qu’elle n’avait rien d’exceptionnel (et non « d’exceptionnelle », c’est le rien qui est exceptionnel) »
« j’étais à deux doigts de lui décocher ce petit sourire malicieux en coin qu’ont les femmes approchées et flattées » : si le narrateur veut dire que c’était Justine qui était sur le point d’avoir le petit sourire des femmes flattées, le verbe est « décrocher » ; « décocher » signifie que le gars est sur le point de lui adresser le fameux petit sourire
« je me mis alors à genoux »
« Cette dernière salve humoristique les avait (et non « avaient ») mis K.O »
« de quoi devenir dingue au moment même (pas de trait d’union) »
d’un air de dire : « Vous êtes allé un peu loin
« hum…on peut aller grignoter quelque chose »
« Peut-être…Peut-être que je suis trop jeune »
« pour le reste de ma vie ?…Allait-on en venir » : typographie, une espace après les points de suspension
« Ce que l’on a souvent tendance a trop oublier »
« elle avait bouclé (et non « bouclée » la boucle pour me refaire vivre »
« Ses petits yeux bleus très clairs me fixaient »
« c’était une de ses parties de son corps » : « une des » ; deux possessifs, c’est un de trop
« Ses yeux n’étaient pas juste clairs (et non « claires », ils étaient bleu céleste (et non « bleus céleste », quand la couleur est qualifiée par un adjectif, elle reste invariable parce que ce qui est dit, en fait, c’est : « elle a des yeux d’un bleu céleste) »
« les cheveux détachés (et non « détachées ») jusqu‘aux épaules »
« Je reposai (et non « reposais », le passé simple s’impose ici et non l’imparfait) la serviette sur l’étagère en bois »
« dis-toi (trait d’union) seulement que je suis leur fille »
« Elle repartit dans le salon d’un pas pressé »
« Avais-je été l‘orpailleur trompé ? »
« justifiant à eux seuls (et non « seules ») qu’on rejette finalement »
« Ces graviers sont grossiers, inutiles, révoltants même »
« Chaque orpailleur s’expose à trois destinées »
« La troisième destinée se conclut souvent au pistolet »
« celle de tout bon orpailleur : l’expertise du dîner allait-elle révéler mon présupposé diamant » : l’orpailleur cherche de l’or ; le mélange des métaphores a un effet burlesque, je trouve
« J’eus une désagréable sensation »
« lié à un amer regret pour ce choix »
« je m’attardais (je pense qu’un passé simple « m’attardai » serait bien préférable à cet imparfait) un instant sur les tableaux ornant le couloir »
« je regardais (je pense qu’un passé simple « regardai » serait bien préférable à cet imparfait) à nouveau dehors pour tenter de deviner le temps »
« si particulière aux gigantesques mégalopoles »
« Seuls restaient quelques faibles petits points jaunes »
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