L'heure noire...

[gaeli]

Dans l'espace entre deux maux, je crie jusqu'en bas de la rage. De par ma nature raisonnable et sage, je rature et je reprends: dans l'espace entre deux mots, j'écris jusqu'en bas de la page. Je crois que le non-dit m'appartient; il est rempli de fissures que les vents transforment en calvaire parfois. Les vents de l'automne sont les pires: ils font des gestes qui nous font rester au moment de l'acide et déstabilisent nos murs en carton. Ces vents pleurent à haute voix dans la grisaille du temps et viennent marteler le cœur de ma peau. Je les hais dans mon obscurité comme une dose létale d'un produit toxique. L'heure noire de l'automne, c'est celle-là pour moi. Mais je dois faire avec...Il me faut chanter pendant que le temps me pille et me laisse dans ma flétrissure. Ô justice! tout le monde va sous le même ciel mais ce n'est pas plus rassurant pour autant. Est-ce bien pour nous tous la même lune que nous regardons?

Si celui que j'aime était ici, juste à côté, avec sa bouche chatoyante tout proche, le parfum de ses baisers serait plus doux que le jasmin et je ne serais plus la femme sous l'emprise des vents. Tout ce qui se passerait en un jour, prendrait des allures de sereine éternité.

[Invité]

Je pense que ce texte, avec ses phrases courtes (à part le dernier paragraphe) permettrait une autre disposition. Aéré, et peut-être bien posté en poésie, il susciterait sans doute plus de réactions.
Parce qu'il y a de belles choses là-dedans qui semblent noyées dans une densité, un amas de mots à l'impact amoindri.

[gaeli]

Merci Easter, je prends bonne note de tes remarques. Généralement les réactions sont plus souvent suscités par les heures roses...



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La Modération >
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[Invité]

Beaucoup d'intensité dans ce texte, Gaeli, une belle force poétique , mais certaines formulations coincent un peu, pour moi :

de par : j'ai toujours détesté cette formule qui alourdit considérablement

Mais je dois faire avec... : une formule très langage parlé actuel, qui détone et amoindrit la force du reste

le cœur de ma peau : ça fait un peu pub pour produits de beauté

Tout ce qui se passerait en un jour, prendrait des allures de sereine éternité. pas de virgule



Ceci mis à part, j'ai été touchée par cette rage désespérée qui fait un beau contraste avec le dernier paragraphe ( qui ne déparerait pas dans le Cantique des cantiques !)

[Frédéric M]

Bonjour, Gaeli,

J'aime beaucoup ton texte très métaphorique, jusqu'au dernier paragraphe.
Le début est fluide, les phrases s'enchaînent bien puis, j'ai lu la dernière partie très vite presque malgré moi. Le rythme est comme brisé.
J'aurais plus aimé voir le contenu de ce dernier paragraphe délayé dans le premier. Je pense que ça rendrait le texte plus homogène.
J'ai été très touché par la résignation et le stoïcisme de la narratrice.

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