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Pöême en prôse

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Janis
Calvin
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Message  Calvin Mer 19 Oct 2011 - 2:14

La lumière t’es une douce et étrange amie. Tu converses avec elle dans une langue que je ne sais pas. Dans le silence de tes paupières ta vie semble un théâtre. Dans l’immobilité tu déploies tes rêves. Ta lèvre est intranquille. Tes yeux toujours humides. Ton regard à embrasser comme toutes les bouches des filles.

Tout les mots se précipitent dans cela, tout le langage dans ce "je t'aime" que je voudrais offrir, à tous ceux que je trouverais dignes, je ne discrimine personne, tous les corps me rappellent ton corps, toutes les voix ont quelque chose de ta voix, il y a un peu de grâce dans toute cette peau, il y a dans l'odeur du printemps d'étranges correspondances, comme une balle à son sang, comme un saut à sa chute, une nuit à son suicide. Allons-y, allons-y, des hommes vivent, en ce moment, un homme se pend, et ça me met en joie, ça me fait rire, toutes mes dents éclatent dans l'écriture. Je t'aime, et c'est un geste infini, je ne cesserai jamais de te poursuivre.

Tu as des talons de songes, je ne remarque rien que ta voix, dis moi que reste-t-il, de ton joli corps de fille, dis moi ce qu'il reste de chair après tout le sens que j'y ai mis. Ce corps ne t'appartient plus, et je m'indigne que tu ne t'en rendes compte.

Je t'aime. Je t'aime. Tu es une personne bien réelle. Tu dois sourire au creux de l'absence. J'ai toujours un oeil vide de veiller sur ta pensée. Ton image est une flamme immobile. Elle est ma seule lumière.

Je marche dans un couloir, je descend des escaliers pour arriver dans une salle où les corps sont jaunes, ou la lumière est liquide et alcoolisée. Je suis abruti de vulgaire, de stupeurs. Tu me réchauffes. Ton visage m'interdit. Je peux le nourrir dans le silence. Ta forme ne me quitte jamais. C'est le moule de mon présent. Tu donnes formes au temps. Tu entretiens un rapport étrange avec les secondes. Quand je t'aurais fait mourir je deviendrais encore un autre. Tu ne le sais pas.

Peu importe ton prénom tant qu’il a les yeux noirs. Peu importe ta bouche tant qu’il y a de la place pour mon cœur. Mange-moi, je veux me perdre. Je ne sais dire que merci. Je cherche dans les moiteurs de l’aube, dans cette odeur abimée du matin, la fatigue de vivre, les yeux cernés et le ridicule de l’écriture. Pourquoi écrire, pourquoi écrire quand on pourrait aimer. Pourquoi aimer quand on pourrait vivre. Mais vivre est une fonction linéaire que ma courbe ne pourra jamais rattraper, mes pas vont et viennent avec les marées. Je suis de tous les bouquets d’aurore, et de toutes les dents sur les grands huit. Je suis amoureux de toutes les veuves du monde, de tous les yeux qui disent merde à l’autre, de cette fille avec son jean trop serré, si bleu qu’on dirait qu’elle transporte avec elle des morceaux étroits de ciel, qu'elle file le long de ses pas comme des éclairs, je suis de tous les coups de feu au matin, de ces nuits comme un sachet de thé qu’on trempe, et qu’on dépose sur le bord de l’assiette, je suis de tous les couverts qui s’entrechoquent, je suis au seuil de toutes les multiplications, de tous les corps qui s’emboitent, de la mathématique du rêve, je peux énumérer longtemps, mon corps est plein d’images, mes yeux sont plein d’idées, ma bouche ne dit jamais ce qu’elle pense, je vis par en-dessous, je suis une couleuvre, un feu-froid, une braise humide, une pluie discrète qui ne pas tape pas au carreau, je n'en veux pas de cette vie-là, je crois, je ne sais pas laquelle je veux, j’ai refusé toutes celles qu’on me proposait, j’ai mal du regarder, il y en a sûrement une qui m’attend les bras croisés, comme une amoureuse sur le quai de la gare, et qui est là un bouquet de fleur à la main, qui me dira, tu as vu, mes cheveux ont changé de couleur, tu as vu, j’ai un peu maigrie, ma beauté est malade, oui mais tu es toujours belle. Et je l’embrasserais, ça y est, le film est fini, les trains arrêtent de partir et on attendra jamais plus, jamais plus rien, car tout n’est plus que rêves et je t’attendais depuis si longtemps, si longtemps, j’ai toujours su que ça finirai dans un songe. Maintenant je peux mourir.

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Message  Janis Mer 19 Oct 2011 - 6:14

Je continue et persiste et signe à aimer ça, ça foisonne, c'est un peu en vrac mais ça tremble et ça vit.
Sauf quelques petits trucs qui viennent inutilement commenter (je fais la chasse aux commentaires, aux explications, un tic que je m'applique - péniblement - à moi-même)

je crois,
je ne sais pas laquelle je veux, j'ai refusé toutes celles qu'on me propose
je ne discrimine personne,
Tu es une personne bien réelle.
Je ne sais dire que merci.
Mais vivre est une fonction linéaire que ma courbe ne pourra jamais rattraper,
mon corps est plein d’images, mes yeux sont plein d’idées, ma bouche ne dit jamais ce qu’elle pense, je vis par en-dessous,


Tout ça, à mon avis, ça vient en trop

Peut-être aussi faudrait-il ordonner un peu toute cette matière ?
Mais vraiment, j'aime bien, je suis happée et je lis sans m'ennuyer, du début à la fin.


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Message  Modération Mer 19 Oct 2011 - 18:32

La question n'est pas nouvelle, mais elle est de nouveau posée : est-ce de la poésie ?

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Message  Calvin Mer 19 Oct 2011 - 18:38

Je crois que je ne peux pas préciser d'avantage que le titre. Dans ce cas là il faudrait renommer les sections : plutôt que d'opposer poésie à prose on opposera prose à vers. La poésie est un genre large. Mais je comprenne qu'un texte en prose, ici dérange les habitudes. Tant pis. Les prochains iront dans l'autre section.

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Message  Invité Mer 19 Oct 2011 - 19:34

Itou pareillement de même !
On s'en fout complètement : c'est beau, c'est tout !

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Message  Modération Mer 19 Oct 2011 - 19:40

Louis! a écrit:Je crois que je ne peux pas préciser d'avantage que le titre.
Bon sang mais c'est bien sûr.

Que chacun poste ce qu'il vaut où il veut, après tout.
En effet, pourquoi donc avoir créé 2 forums, on se le demande.
...Non, on ne se le demande pas.

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Message  Calvin Mer 19 Oct 2011 - 22:07

De toi que me reste-t-il ? Une idée fixe, qui prend forme sous la paupière. Et les yeux et les plaies et ce goût âcre du rêve. Il pleut, j’ai senti la pluie venir, mes os grinçaient un peu, et dans ma gorge je sentais remuer mon âme. J’ai fumé, cette après-midi une cigarette en pensant à l’été, il y avait des ciels bleus comme toi, des nuages déchirants comme ta poitrine. Il va pleuvoir encore longtemps, je crois qu’il pleut depuis toujours

J’arrive dans les sales où tu n’es pas là. Ou tout susurre ce que fut le zénith de ta présence. Ces tranches d’ombres fraiches comme des quartiers de mangues que tu as laissé dans l’espace que ton corps éclaboussait. Je viens, à ta suite, comme un pèlerin, porter ton souvenir. Tout est un viatique d’abandon. Je sèmerais toujours des mots dans ta traine. Je te cherche partout, ne te perd jamais, je ne sais même pas si tu existes.

Tu es blanche et bleue, comme un ciel de matin, large comme un verre d’eau dans le désert. Je voudrais dormir sous ta tente. Tu es blanche et bleue. Cueillir des baies dans la forêt de tes cheveux. Je ne sais plus rien dire. Je voudrais goûter un nuage. Mes mots sont parti jouer à la source, je les attends l’air penaud, évite de me regarder, s’il te plait,je sens sens le mur derrière moi qui fond, je dois froncer les sourcils . Je t’aime d’avantage que ta présence.

Tu me rappelles l’enfance, et le jeu des gestes interdit. Les larmes acides de quand je suis malade. Dans les miroirs, la lumière ne déshabille que ton visage

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Message  Calvin Lun 24 Oct 2011 - 1:20

J’ai mes raisons
Les raisons me sont un billet sur le coeur

il y a beaucoup d’absence dans ce geste que je tends vers les portes
C'est qu'elles n'ouvrent jamais sur toi
Je flâne
je croise un manège lumineux comme le jour, des silhouettes d’enfants aux cheveux de barbapapa
Une vielle femme remonte la poulie d’une chanson de bois
Sur le rebord de mes paupières

Je vois ce bateau clair et ces bruits profonds Je te cherche
dans les espaces ouverts comme la boite à double-fond du ciel, aux murs trop blancs trop éclatants
dans les espaces fermés comme le globe nocturne que tu portes à ta bouche, en fumant dans le soir
Qu’y a-t-il sur tes montagnes ? Un ciel très mauve et très profond Comme tu as monté ces escaliers ses lèvres sont tout près d’être embrassées J’aime beaucoup le ciel, mais ce n'est pas ce que je préfère chez toi
J’aimerais bien aller dans la forêt de ton prénom La courbe légère des fougères
Et l’odeur de l’oiseau mouillé
Un tamanoir qui sommeille dans le nid de l'imagination

Faisons les choses avec nonchalance

J'aimerais arriver dans un pays vraiment inconnu...
s'il te plait prend moi la main
je sais pas marcher dans une nuit c'est trop précis
les gestes à montrer, les choses à signifier

c'est à force de t'attendre comme un jour qui se lève...
je fume cigarette sur cigarette, tu vois
si tu pouvais m'entendre, ça me brûle la voix
les mots vivent et meurent et rient malgré moi

tu as ce visage prêt à se découvrir derrière tout cela que je regarde...
ton visage je le vois comme un noyau de pêche ou d'abricot
j'ai remué la terre dans mon coeur, je l'ai planté là
j'attends toujours le goût du printemps après ça

tout cela que je regarde me renvoie le signe d'une chaleur...
mes yeux se posent sur tout, et personne personne
malheur malheur
personne personne ne me montre ton cœur

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Message  Annie Jeu 3 Nov 2011 - 8:06

Le poème en prose est un genre établi. Tiens! en voici justement un qui passe...
****

L'amour

On va disant : l'amour est le plus noble, le plus sublime des sentiments. Ma nature, cette étrangère, a pénétré la tienne. Ton domaine agrandi est aussi bien violé.
Ton être ancien est tué. Et l'être humain, de chair et de sang, se révolte même contre cette mort... Les dieux seuls, les dieux immotels, ressuscitent.

Tourgueniev (poèmes inédits) 1881 traduction de Charles Salomon

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Message  Calvin Jeu 3 Nov 2011 - 8:58


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Message  Calvin Jeu 3 Nov 2011 - 8:58

(ce n'est pas apparu) => : )

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Message  Damy Jeu 3 Nov 2011 - 21:06

C'est fou ce que l'écriture permet comme liberté d'expression, comme spectres de sentiments, comme "panel" (le mot n'est pas joli) de destinataires, comme possibilités de projections, comme éventails de cibles, comme choix de matériaux biologiques...

J'ai envie de graver dans ma mémoire bon nombre de formules. J'aime particulièrement le 2° § en illustration du "panel" (l'amour libre peut-être).

....et comme utopies topiques:

Je vois ce bateau clair et ces bruits profonds Je te cherche
dans les espaces ouverts comme la boite à double-fond du ciel, aux murs trop blancs trop éclatants
dans les espaces fermés comme le globe nocturne que tu portes à ta bouche, en fumant dans le soir
Qu’y a-t-il sur tes montagnes ? Un ciel très mauve et très profond Comme tu as monté ces escaliers ses lèvres sont tout près d’être embrassées J’aime beaucoup le ciel, mais ce n'est pas ce que je préfère chez toi
J’aimerais bien aller dans la forêt de ton prénom La courbe légère des fougères
Et l’odeur de l’oiseau mouillé
Un tamanoir qui sommeille dans le nid de l'imagination


C'est superbe.

Je ne sais pas s'il s'agit d'un poème en prose (je n'ai pas étudié le genre, qui doit probablement avoir ses normes), en tout cas c'est une prose bien poétique
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http://damy-fugue-mi-raison.webnode.fr/

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Message  gaeli Jeu 3 Nov 2011 - 22:43

La lumière t'est ( la première phrase)


J’arrive dans les sallessales où tu n’es pas là. Ou tout susurre ce que fut le zénith de ta présence. Ces tranches d’ombres fraîches fraiches comme des quartiers de mangues que tu as laissé s dans l’espace que ton corps éclaboussait. Je viens, à ta suite, comme un pèlerin, porter ton souvenir. Tout est un viatique d’abandon. Je sèmerais toujours des mots dans ta traine traîne. Je te cherche partout, ne te perd s jamais, je ne sais même pas si tu existes.

Tu es blanche et bleue, comme un ciel de matin, large comme un verre d’eau dans le désert. Je voudrais dormir sous ta tente. Tu es blanche et bleue. Cueillir des baies dans la forêt de tes cheveux. Je ne sais plus rien dire. Je voudrais goûter un nuage. Mes mots sont parti s
jouer à la source, je les attends l’air penaud, évite de me regarder, s’il te plait,je sens sens le mur derrière moi qui fond, je dois froncer les sourcils . Je t’aime d’avantage que ta présence.



Je me permets de souligner quelques fautes qui me gênent et ils y en d'autres, je pense. La ponctuation serait à mon avis à reviser.
Mais le texte et les deux prolongations sont très poétiques et sublimes.Une belle prose poétique, en somme. Quel d'imagination pour dire les mots de l'amour. J'ai adoré cette lecture. Merci pour ce beau moment. ****
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