Pantoum en conduisant ma voiture

Pantoum en conduisant ma voiture

en chemin les feuilles mortes ne sont pas mortes
elles volent avant de tomber pour mourir
elles demandent au vent de les retenir
elles viennent me frapper devant ma porte

elles volent avant de tomber pour mourir
notre instant chaque saison comme la feuille
demande au temps doucement de le retenir
petit bateau flottant en forme de cercueil

notre instant chaque saison est comme la feuille
il passe craquant drôlement sous nos chaussures
petit bateau flottant en forme de cercueil
tout le monde en la feuille pleure une blessure

il passe craquant drôlement sous nos chaussures
avec la puanteur humide d’un cloporte
ô le temps qui va creusant notre sépulture
en chemin les feuilles mortes ne sont pas mortes

Raoul

Raoul... texte craquant comme des feuilles bien vivantes dans nos têtes.
C'est beau à force d'être simple.
C'est ça! C'est un morceau de vie
Moi, j'aime bien cette façon naturelle et simple de nous balancer des trucs tout simples derrière nos fronts.

Raoul, sur ton précédent pantoum je t'avais fait remarquer qu'une seule idée était développée.
Ici, on entrevoie les deux, l'automne en tant que saison et l'automne de nos vies.(Ce qui donne un très beau poème)
Tu les as si intimement liées qu'on a du mal à les distinguer, mais je trouve ce procédé habile. C'est plus recherché, finalement, que de consacrer les 2 premiers vers de chaque strophe à une idée et les 2 autres à l'autre idée, comme il est préconisé dans la prosodie classique.
J'aime beaucoup les pantoum. Ici, je retiens "tout le monde en la feuille pleure une blessure".
Un détail : le 4ème vers n'a que 11 syllabes.
Je souhaite que tu continues à nous faire de beaux pantoums. Merci.

j'aime bien la première strophe, factuelle.
le monde qui vient frapper à la porte

moins les suivantes, avec ces histoires de petit bateau, comme si le narrateur se délectait de ses mignardises.

le temps qui reste cette chanson de regianni, j en ai fait le lien a cette lecture

heureuse année Raoul