Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
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Lyra will
Janis
elea
Chako Noir
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Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
chest à dire qh'on peut par exjemple choisir trois apocopes ? et chest bon ?
ou trois parmi les quatre figures ?
ou trois parmi les quatre figures ?
Janis- Nombre de messages : 13490
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Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
C'est noté MC Chako !
elea- Nombre de messages : 4894
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Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
pétard ya des flèches, ça craint velu
Janis- Nombre de messages : 13490
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Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
pfouh, y'a qu'elea qui pige tout, ce soir... : (
Lizzie- Nombre de messages : 1162
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Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
La consigne stylistique fonctionne par paniers
3 aphérèses + 1 aphorisme = 2 contraintes stylistiques
rajoute 3 apocopes ou 1 anacoluthe
(T'inquiète, les aphérèses et apocopes, sous leur nom compliqué, sont faciles à placer)
Je rajoute un pitch pour de potentiels retardataires ou non inspirés : "un poisson volant tombe amoureux d'une mouette."
3 aphérèses + 1 aphorisme = 2 contraintes stylistiques
rajoute 3 apocopes ou 1 anacoluthe
(T'inquiète, les aphérèses et apocopes, sous leur nom compliqué, sont faciles à placer)
Je rajoute un pitch pour de potentiels retardataires ou non inspirés : "un poisson volant tombe amoureux d'une mouette."
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
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Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
Bon, je vais me servir double ration tout de suite, je sens que je vais avoir besoin de réconfort ...
Invité- Invité
Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
Panaché, coline!
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
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Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
C'est clair, tu m'aides fondamentalement, là...
(Lizzie craque nerveusement un nouveau triangle. Un grain de nougat se coince entre ses dents du bonheur...)
(Lizzie craque nerveusement un nouveau triangle. Un grain de nougat se coince entre ses dents du bonheur...)
Lizzie- Nombre de messages : 1162
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Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
Allez, Lizzie, garde ton sang-froid ( et file moi un toblerone) !
Invité- Invité
Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
Oh ! Moi aussi j'ai les dents du bonheur, mais faut plus gros qu'un grain de nougat pour se coincer dedans :-)
elea- Nombre de messages : 4894
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Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
coline Dé a écrit:Bon, je vais me servir double ration tout de suite, je sens que je vais avoir besoin de réconfort ...
C'est curieux mais je viens d'avoir la même idée, mais en double. Ce sera quadruple ration pour moi, garçon.
Gobu- Nombre de messages : 2400
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Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
J'ai raté le début... je peux quand même participer ? On a jusque quand pour rendre les copies ?
LibertyJack- Nombre de messages : 22
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Date d'inscription : 18/10/2009
Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
hop, une autre kwak, hic
et c'est parti
pour le meilleur et pour le pire !
et c'est parti
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Janis- Nombre de messages : 13490
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Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
Bon, allez, on retrousse les manches et on plonge...
Bonne chance à tous !
Bonne chance à tous !
Lizzie- Nombre de messages : 1162
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Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
Ok ok, j'ai vu un peu trop large...Lizzie a écrit:C'est clair, tu m'aides fondamentalement, là...
(Lizzie craque nerveusement un nouveau triangle. Un grain de nougat se coince entre ses dents du bonheur...)
je réduis la consigne stylistique à 2 sur le panier
Donc soit 3 apocopes + 3 aphérèses
3 apocopes + 1 anacoluthe
3 apocopes + 1 aphorisme
1 aphorisme + 1 anacoluthe
3 aphérèses + 1 aphorisme
3 aphérèses + 1 anacoluthe
ça suffira.
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
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Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
Y a même des consignes prévues pour d'éventuels retardataires, Liberty Jack !
T'as qu'à piocher !
T'as qu'à piocher !
Invité- Invité
Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
Tu sais ce qu'elle te répond, Chako, l'anacoluthe ? ; )
Ben... merci pour la simplification !
Ben... merci pour la simplification !
Lizzie- Nombre de messages : 1162
Age : 58
Localisation : Face à vous, quelle question !
Date d'inscription : 30/01/2011
Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
Bonsoir Liberty Jack, oui, pas hésiter!
On refait la totale :
Pitchs :
- Un mari et sa femme travaillant tous deux dans le milieu des affaires se racontent leur journée par exposé powerpoint.
- Un jeune con en rencontre un vieux et ils échangent sur leurs amours.
- Rencontres et frôlements dans un hôtel de bord de mer, pour un réveillon.
- Un petit homme emploi aidé se demande comment sortir de son bureau au bout du couloir sans être vu de personne, et surtout pas de la directrice de l'école, redoutable femelle
- Nuit et trouillards dans un refuge de montagne.
- Une femme attend le bus et se demande pourquoi il ne passe pas
- Loulou et sa Loulette veulent du soleil pour l'hiver. Ils choisissent leur destination en pointant à l'aveugle un endroit en faisant tourner un globe terrestre sur son axe. L'ennui c'est qu'ils tombent sur le désert de Gobu... euh de Gobi
- Un employé de zoo maladroit et tête en l'air qui a peur des animaux devient responsable de l'ouverture et de la fermeture.
- Un poisson volant tombe amoureux d'une mouette.
Verbes :
anônner, balayer, bouder, cancanner, crapahuter, déambuler, déblatérer, déguster, emberlificoter, fredonner, frauder, grossir, morfondre, réfréner, titiller
1)Vous traiterez le pitch de votre choix (mais pas le vôtre) et utiliserez au moins trois des verbes de la liste
2)Insérez l'un de ces cocktails stylistiques :
3 apocopes + 3 aphérèses
3 apocopes + 1 anacoluthe
3 apocopes + 1 aphorisme
1 aphorisme + 1 anacoluthe
3 aphérèses + 1 aphorisme
3 aphérèses + 1 anacoluthe
On refait la totale :
Pitchs :
- Un mari et sa femme travaillant tous deux dans le milieu des affaires se racontent leur journée par exposé powerpoint.
- Un jeune con en rencontre un vieux et ils échangent sur leurs amours.
- Rencontres et frôlements dans un hôtel de bord de mer, pour un réveillon.
- Un petit homme emploi aidé se demande comment sortir de son bureau au bout du couloir sans être vu de personne, et surtout pas de la directrice de l'école, redoutable femelle
- Nuit et trouillards dans un refuge de montagne.
- Une femme attend le bus et se demande pourquoi il ne passe pas
- Loulou et sa Loulette veulent du soleil pour l'hiver. Ils choisissent leur destination en pointant à l'aveugle un endroit en faisant tourner un globe terrestre sur son axe. L'ennui c'est qu'ils tombent sur le désert de Gobu... euh de Gobi
- Un employé de zoo maladroit et tête en l'air qui a peur des animaux devient responsable de l'ouverture et de la fermeture.
- Un poisson volant tombe amoureux d'une mouette.
Verbes :
anônner, balayer, bouder, cancanner, crapahuter, déambuler, déblatérer, déguster, emberlificoter, fredonner, frauder, grossir, morfondre, réfréner, titiller
1)Vous traiterez le pitch de votre choix (mais pas le vôtre) et utiliserez au moins trois des verbes de la liste
2)Insérez l'un de ces cocktails stylistiques :
3 apocopes + 3 aphérèses
3 apocopes + 1 anacoluthe
3 apocopes + 1 aphorisme
1 aphorisme + 1 anacoluthe
3 aphérèses + 1 aphorisme
3 aphérèses + 1 anacoluthe
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
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Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
:-) Pas de quoi ><Lizzie a écrit:Tu sais ce qu'elle te répond, Chako, l'anacoluthe ? ; )
Ben... merci pour la simplification !
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
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Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
Ah si je l'avais vu avant je l'aurais pris je crois!Chako Noir a écrit:Je rajoute un pitch pour de potentiels retardataires ou non inspirés : "un poisson volant tombe amoureux d'une mouette."
Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
Un employé de zoo maladroit et tête en l'air qui a peur des animaux devient responsable de l'ouverture et de la fermeture.
balayer,
crapahuter,
anônner,
3 apocopes : sympa, promo, jo
3 aphérèses : blème, steak, ricain
un aphorisme : un seul être vous manque et tout est dépeuplé, surtout le zoo
balayer,
crapahuter,
anônner,
3 apocopes : sympa, promo, jo
3 aphérèses : blème, steak, ricain
un aphorisme : un seul être vous manque et tout est dépeuplé, surtout le zoo
Il me dit que c'est à moi de le faire. Que lui, il doit y aller maintenant. Qu'il a fini de balayer les cacahuètes dans la cage des singes. Que Luna l'attend.
Luna, c'est ma femme. Ta femme m'attend, il dit, et ça le fait rire. Moi, pas trop. L'autre soir quand il est rentré, elle était couchée ivre morte sur la moquette et les croque-monsieur avaient brûlé, les enfants étaient assis dans le noir. Alors tu comprends, il dit, je veux bien être sympa mais moi aussi j'ai mes blèmes. La vie n'est pas un long fleuve tranquille, qu'il anônne en éclatant d'un rire triste. Il me donne un grand coup dans les côtes et disparaît.
Seul. Autour de moi, ça grogne et ça frémit. Je les sens, les petites bêtes et les grosses, et je me récite à toute vitesse les fables de la fontaine : la cigale ayant un plus petit que soi sur un arbre perché n'était son frère, en vain. Pourtant tout ce que j'ai à faire, c'est arpenter les allées du zoo - vide - puis fermer et rentrer à la maison.
C'est un tout petit zoo, appartenant à un gendarme à la retraite. Nous avons un éléphant très âgé, Cornelius, un girafon orphelin et inconsolable, deux singes du même sexe, mais lequel, un ornithorynque, et quelques serpents.
Avant, Luna était dame-pipi, je tenais la caisse et Jo nourrissait les bêtes. Après, il venait boire des bières le soir sur la terrasse, avec nous. Jusqu'au jour où j'ai eu ma promo. Mais voilà, je suis un trouillard, je restais en plan au milieu des allées, persuadé de sentir les serpents glisser sur mes chaussures. Je rentrais de plus en plus tard, Jo allait de plus en plus souvent pisser, Luna sirotait des marie brizzard en m'attendant. Et puis un soir, plus de Luna, plus d'enfants, plus personne.
Les enfants je dis pas, ils commençaient à m'agacer, 2X3, accord du participe passé avec avoir, mais Luna, quand même, avec son grand pull blanc et son bonnet enfoncé sur les oreilles. Un seul être vous manque et tout est dépeuplé, surtout quand il faut fermer un petit zoo minable qui grogne et qui frémit, et que personne t'attend, que tu vas juste te taper un steak et un film ricain à la télé pendant que ta femme est même pas heureuse avec celui qui te l'a piquée.
C'est pour cette nuit.
Demain quand il arrivera pour se plaindre de mes enfants et de ma femme, Jo trouvera les enclos vides et les grilles ouvertes. Crapahutant dans la forêt profonde, avec Cornelius et les autres, nous trouverons bien à nous entendre. Et je pourrais pisser contre tous les arbres, sans faire tinter la piécette dans la soucoupe sous les yeux narquois de ma Luna.
Luna, c'est ma femme. Ta femme m'attend, il dit, et ça le fait rire. Moi, pas trop. L'autre soir quand il est rentré, elle était couchée ivre morte sur la moquette et les croque-monsieur avaient brûlé, les enfants étaient assis dans le noir. Alors tu comprends, il dit, je veux bien être sympa mais moi aussi j'ai mes blèmes. La vie n'est pas un long fleuve tranquille, qu'il anônne en éclatant d'un rire triste. Il me donne un grand coup dans les côtes et disparaît.
Seul. Autour de moi, ça grogne et ça frémit. Je les sens, les petites bêtes et les grosses, et je me récite à toute vitesse les fables de la fontaine : la cigale ayant un plus petit que soi sur un arbre perché n'était son frère, en vain. Pourtant tout ce que j'ai à faire, c'est arpenter les allées du zoo - vide - puis fermer et rentrer à la maison.
C'est un tout petit zoo, appartenant à un gendarme à la retraite. Nous avons un éléphant très âgé, Cornelius, un girafon orphelin et inconsolable, deux singes du même sexe, mais lequel, un ornithorynque, et quelques serpents.
Avant, Luna était dame-pipi, je tenais la caisse et Jo nourrissait les bêtes. Après, il venait boire des bières le soir sur la terrasse, avec nous. Jusqu'au jour où j'ai eu ma promo. Mais voilà, je suis un trouillard, je restais en plan au milieu des allées, persuadé de sentir les serpents glisser sur mes chaussures. Je rentrais de plus en plus tard, Jo allait de plus en plus souvent pisser, Luna sirotait des marie brizzard en m'attendant. Et puis un soir, plus de Luna, plus d'enfants, plus personne.
Les enfants je dis pas, ils commençaient à m'agacer, 2X3, accord du participe passé avec avoir, mais Luna, quand même, avec son grand pull blanc et son bonnet enfoncé sur les oreilles. Un seul être vous manque et tout est dépeuplé, surtout quand il faut fermer un petit zoo minable qui grogne et qui frémit, et que personne t'attend, que tu vas juste te taper un steak et un film ricain à la télé pendant que ta femme est même pas heureuse avec celui qui te l'a piquée.
C'est pour cette nuit.
Demain quand il arrivera pour se plaindre de mes enfants et de ma femme, Jo trouvera les enclos vides et les grilles ouvertes. Crapahutant dans la forêt profonde, avec Cornelius et les autres, nous trouverons bien à nous entendre. Et je pourrais pisser contre tous les arbres, sans faire tinter la piécette dans la soucoupe sous les yeux narquois de ma Luna.
Janis- Nombre de messages : 13490
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Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
et voilà l'travail !
je vous quitte pour ce soir mais lirai tout demain
merci chaco, c'était ben drôle à faire, et érudit aussi, ça fait ré(vis)er
bonsoir tout l'monde !
je vous quitte pour ce soir mais lirai tout demain
merci chaco, c'était ben drôle à faire, et érudit aussi, ça fait ré(vis)er
bonsoir tout l'monde !
Janis- Nombre de messages : 13490
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Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
- Nous avons un éléphant dans la volière
- ?
- Je répète, un éléphant dans la volière, nous avons…
- Oui j’ai compris j’ai compris ! J’entends. C’est une métaphore ? Qu’est-ce qu’il y se passe, encore ?
En fait, c’est ça, ici, c’est le zoo des abrutis.
- Oui, les ailés, les ailés
- Les éléphants ?
- Non, les oiseaux, les oiseaux tentent de manger l’éléphant ! Je crois qu’ils ont compris que c’était un intru, c’est la couleur je pense. C’est ça, c’est la couleur qui l’a trahie.
- Bon, dites moi clairement ce qu’il se passe, je vous en prie.
- C'est-à-dire… je pense avoir laissé hier l’enclos ouvert, égarer les clés de la volière, et, l’un dans l’autre, ou plutôt l’autre dans l’un, ça nous donne un éléphant au milieu des oiseaux.
- Vous avez quoi ? Vous plaisantez ? Et les autres cages ? tout est ok ? Ou il y a autre chose que je suis sensé savoir ?
C’est décidé cette fois, je me pends à l’éléphant. Ou je le tue lui. C’est la seule tâche qu’il ait à effectuer, c’est en somme, le passe-partout du zoo, mais non apparemment, c’est trop complexe à gérer, la clef rouge avec la serrure rouge, la bleue avec la bleue… déjà trop à gérer, déambuler toute la journée, non mais, qui fait le casting pour travailler dans cette boîte. C’est pas une vie d’être le chef ici.
- Je ne sais pas, peut-être, il faut que j’aille vérifier…
- Que vous alliez « vérifier » vous attendez quoi là ?
- Je ne sais pas, je voulais le faire sortir, mais j’ai peur de ses grandes défenses toutes pointues, vous envoyez un commando pour le déloger ?
- Avant qu’il ait mangé tous les oiseaux vous voulez dire ? Oui il est déjà en route. Quant à vous, filez vérifier qu’il n’y a pas de soucis avec les autres pensionnaires.
- Les léphants ?
- Les autres.
- Oui, monsieur, bien monsieur, est-ce que je referme la volière avant ?
- Vous m’épuisez.
Plus jamais je ne prends la direction d’un zoo. D’ailleurs demain, je démissionne. Je vais travailler au cimetière des animaux, au moins, là, ils ne s’échapperont pas. Le portail pourra battre joyeusement au vent toute la journée. Et moi je serai libéré de tout ce stress.
- Oui, chef, c’est re-moi !
- Oui, re-vous, je vous écoute
- Je crois qu’il n’y a pas d’autres soucis majeurs !
- Donc j’en déduis qu’il y a quand même un souci, quel est-il… ?
Cimetière des animaux-cimetière des animaux-cimetière des animaux
- J’ai perdu un renne.
- Et bien, on en commandera un autre au Père-Noël. Perdu, ça veut dire quoi perdu ? On ne perd pas un renne, au pire on l’égare, au mieux on le retrouve, mais vu la bête, il n’est pas tombé entre deux graviers.
- Ah vous savez, les caribous, c’est malin hein, qui dit qu’il ne se cache pas.
- C’est un truc avec des bois et quatre pattes, ça bouffe, ça dort, c’est con, et ça ne joue pas à cache-cache.
- AH ! Il est chez les pingouins !
- Eh bien, on avance. Essayez de les noyer, de l’éloigner ! de l’éloigner, je veux dire.
- Les noyer les pingouins ?
- DE L’ELOIGNER
- Avec ses gros bois qui s’avancent vers moi ? non, non !
- Laissez tomber, arrêtez de grossir la situation et balayez le plancher. J’arrive. Vous m’épuisez.
J’arrive. J’arrive au pays des pingouins chasser le caribou. C’est quoi cette vie. J’avais d’autres ambitions. J’en suis à rêver de bosser aux milieux des carcasses de girafes. Mais d’ailleurs, comment font-ils pour faire rentrer leur cou ? Ils le plient, l’enroulent ? Coupe un morceau ? Et les rhinocéros, est-ce qu’ils sont sur le dos, replié sur le côté, sur le ventre pattes pliées ?
Ce boulot, ça va encore être des emmerdes, je le sens. Je devrais peut-être rester là, c’est pas si mal. Ça a le charme imprévu de l’absurdité.
- Ah vous êtes là chef !
- Oui apparemment. Il est où le renne ?
- Il barbote au milieu des icebergs en carton pâte. Ça doit lui rappeler la maison !
- Il est né dans un zoo.
- C’est dans le sang ces choses là, vous savez, ça s’oublie pas.
- Il est né dans un zoo, et de toutes façons, ça vit pas sur un iceberg.
- C’est dans le sa..
- Passez-moi l’épuisette.
- ?
- Je répète, un éléphant dans la volière, nous avons…
- Oui j’ai compris j’ai compris ! J’entends. C’est une métaphore ? Qu’est-ce qu’il y se passe, encore ?
En fait, c’est ça, ici, c’est le zoo des abrutis.
- Oui, les ailés, les ailés
- Les éléphants ?
- Non, les oiseaux, les oiseaux tentent de manger l’éléphant ! Je crois qu’ils ont compris que c’était un intru, c’est la couleur je pense. C’est ça, c’est la couleur qui l’a trahie.
- Bon, dites moi clairement ce qu’il se passe, je vous en prie.
- C'est-à-dire… je pense avoir laissé hier l’enclos ouvert, égarer les clés de la volière, et, l’un dans l’autre, ou plutôt l’autre dans l’un, ça nous donne un éléphant au milieu des oiseaux.
- Vous avez quoi ? Vous plaisantez ? Et les autres cages ? tout est ok ? Ou il y a autre chose que je suis sensé savoir ?
C’est décidé cette fois, je me pends à l’éléphant. Ou je le tue lui. C’est la seule tâche qu’il ait à effectuer, c’est en somme, le passe-partout du zoo, mais non apparemment, c’est trop complexe à gérer, la clef rouge avec la serrure rouge, la bleue avec la bleue… déjà trop à gérer, déambuler toute la journée, non mais, qui fait le casting pour travailler dans cette boîte. C’est pas une vie d’être le chef ici.
- Je ne sais pas, peut-être, il faut que j’aille vérifier…
- Que vous alliez « vérifier » vous attendez quoi là ?
- Je ne sais pas, je voulais le faire sortir, mais j’ai peur de ses grandes défenses toutes pointues, vous envoyez un commando pour le déloger ?
- Avant qu’il ait mangé tous les oiseaux vous voulez dire ? Oui il est déjà en route. Quant à vous, filez vérifier qu’il n’y a pas de soucis avec les autres pensionnaires.
- Les léphants ?
- Les autres.
- Oui, monsieur, bien monsieur, est-ce que je referme la volière avant ?
- Vous m’épuisez.
Plus jamais je ne prends la direction d’un zoo. D’ailleurs demain, je démissionne. Je vais travailler au cimetière des animaux, au moins, là, ils ne s’échapperont pas. Le portail pourra battre joyeusement au vent toute la journée. Et moi je serai libéré de tout ce stress.
- Oui, chef, c’est re-moi !
- Oui, re-vous, je vous écoute
- Je crois qu’il n’y a pas d’autres soucis majeurs !
- Donc j’en déduis qu’il y a quand même un souci, quel est-il… ?
Cimetière des animaux-cimetière des animaux-cimetière des animaux
- J’ai perdu un renne.
- Et bien, on en commandera un autre au Père-Noël. Perdu, ça veut dire quoi perdu ? On ne perd pas un renne, au pire on l’égare, au mieux on le retrouve, mais vu la bête, il n’est pas tombé entre deux graviers.
- Ah vous savez, les caribous, c’est malin hein, qui dit qu’il ne se cache pas.
- C’est un truc avec des bois et quatre pattes, ça bouffe, ça dort, c’est con, et ça ne joue pas à cache-cache.
- AH ! Il est chez les pingouins !
- Eh bien, on avance. Essayez de les noyer, de l’éloigner ! de l’éloigner, je veux dire.
- Les noyer les pingouins ?
- DE L’ELOIGNER
- Avec ses gros bois qui s’avancent vers moi ? non, non !
- Laissez tomber, arrêtez de grossir la situation et balayez le plancher. J’arrive. Vous m’épuisez.
J’arrive. J’arrive au pays des pingouins chasser le caribou. C’est quoi cette vie. J’avais d’autres ambitions. J’en suis à rêver de bosser aux milieux des carcasses de girafes. Mais d’ailleurs, comment font-ils pour faire rentrer leur cou ? Ils le plient, l’enroulent ? Coupe un morceau ? Et les rhinocéros, est-ce qu’ils sont sur le dos, replié sur le côté, sur le ventre pattes pliées ?
Ce boulot, ça va encore être des emmerdes, je le sens. Je devrais peut-être rester là, c’est pas si mal. Ça a le charme imprévu de l’absurdité.
- Ah vous êtes là chef !
- Oui apparemment. Il est où le renne ?
- Il barbote au milieu des icebergs en carton pâte. Ça doit lui rappeler la maison !
- Il est né dans un zoo.
- C’est dans le sang ces choses là, vous savez, ça s’oublie pas.
- Il est né dans un zoo, et de toutes façons, ça vit pas sur un iceberg.
- C’est dans le sa..
- Passez-moi l’épuisette.
Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
pardon, "qu'est-ce qu'il se passe"
merci Chako, je lis et commente plus tard :0)
merci Chako, je lis et commente plus tard :0)
Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
"La vie est un désert dont la femme est le chameau" - proverbe arabe
Loulou : Et moi, je te dis qu'on a eu tort.
Loulette : Et moi, je te dis qu'on n'a rien à se reprocher.
Loulou : On n'était pas obligé de suivre l'indication du globe.
Loulette : On avait tiré à pile ou face et on avait dit que si c'était face on était obligé de suivre l'indication du globe.
Loulou : Oui mais on n'est pas dans une court de récré, on n'était pas obligé.
Loulette : Si, d'abord. Parce qu'on avait joué à pierre papier ciseaux et que j'avais gagné et que donc on respecte les règles et que c'est tombé sur face et qu'on suit l'indication du globe et point barre.
Loulou : Mais on ne peut pas discuter avec toi !
Loulette : Eh bien va bouder.
Vexé, Loulou s'éloigne de Loulette de quatre pas. Sauf que, quand il n'y a rien à droite, rien à gauche, ni rien devant et derrière non plus, s'éloigner de quatre pas ne sert pas à grand chose, sauf à forcer la voix quand on veut parler à celle qu'on fuit.
Loulou : Voilà, c'est fait !
Un ange passe. Loulette s'en moque : ses doigts crapahutent sur la carte routière, balayant les sentiers qu'elle rêve de parcourir, s'arrêtant sur les endroits a priori remarquables dont elle a vu des photos à l'office de tourisme d'Oulan-Bator. Loulou se sent stupide, comme le jour où il était tombé de vélo en étant à l'arrêt, au milieu d'une bande de collégiens qui s'étaient payé sa tête avec des billets de cent. C'est-à-dire qui s'étaient vraiment bien payé sa tête. Ne souhaitant pas parler à Loulette, mais ne voulant pas se morfondre tout seul non plus, Loulou décide alors d'ôter sa casquette et, tel Hamlet tenant son crâne, de la tendre devant lui.
Loulou : Je m'appelle Loulou. Je suis un homme, un Français, et comme tous les Français je râle. Celle qui déblatère ses maudits règlements, à quatre pas d'ici, c'est Loulette, accessoirement ma femme.
Loulette : Accessoirement ?
Loulou : Comment, tu entends ?
Loulette : Évidemment, tu n'es qu'à quatre pas.
Loulou : Mais tu n'as pas de sable dans les oreilles ?
Loulette : C'est ça, recommence à te plaindre ! Il faut voir le bon côté des choses : il y a du soleil à foison, de grands espaces vides de civilisation, de l'air frais et un beau dépaysement.
Loulou : Oui mais c'est le désert.
Loulette : Et alors ?
Loulou : Ça fait une grosse différence. Quant à l'air frais, ce n'est pas exactement ce que j'aurais dit.
Loulette : Remets ta casquette, nigaud, et viens plutôt jeter un œil à la carte. Je veux aller à la « vallée des dragons ». Rien que le nom, c'est excitant !
Loulou et Loulette sont tels le yin et le yang, l'une est d'excellente humeur et l'âme aventureuse, l'autre a le moral dans les chaussettes et une furieuse envie de revoir ses charentaises. Deux ou trois mots vulgaires titillent la langue de Loulou, mais il s'abstient. Il fait quatre pas en direction de Loulette, regarde la carte vite fait, et retourne à sa place.
Loulou : Tout de même, admets, s'il-te-plaît, qu'on aurait pu être plus chanceux et que ton doigt aurait pu tomber ailleurs que sur le désert de Gobu.
Loulette : De Gobi.
Loulou : On s'en fiche.
Loulette : Pas du tout ! C'est Gobi, pas Gobu !
Loulou : C'est moi qui doit avoir bu, pour t'avoir laissé choisir.
Loulette : Boire ou choisir, il faut conduire.
Loulou : Alors oui, en parlant de conduire, qu'elle idée t'as eu de venir jusqu'ici en bagnole ?
Loulette : Mais notre petite auto fonctionne très bien, je ne vois pas pourquoi tu te plains.
Loulou : Mais je ne sais pas, il y a l'avion, le bateau, le train ou même le bus. Mais Paris – Oulan-Bator en voiture, j'aimerais comprendre ce qui ne va pas chez toi !
Loulette : Ce qui ne va pas, c'est que je suis immobile. Allez viens, on retourne dans la voiture, et on va parcourir les dunes !
Loulou : C'est une berline, pas un 4x4...
Loulette : C'est toi le 4x4 : quatre neurones, quatre poils dans la main. Allez hop, on est parti !
C'est ainsi que Loulou, excédé par sa Loulette, sort son canif et, poussant un cri violent, la tue. Loulette, surprise, lâche un chevrotant « Mais je t'aimais, Loulou ! On aurait fait l'amour en haut des dunes ! » et puis meurt. Loulou, n'y prêtant pas plus d'attention qu'un prof de maths prête d'attention aux migraines de ses élèves, monte dans la voiture, fait le plein de super, retourne à Paris, et file s'installer dans son bistro préféré. Après trois baby sans glace, il dit au barman : « Vous savez, dans le désert, le meilleur c'est qu'il n'y a pas de flics. »
Ça fait bientôt cinq ans que le barman m'a confié cette anecdote et, aux dernières nouvelles, il n'avait toujours pas compris.
Loulou : Et moi, je te dis qu'on a eu tort.
Loulette : Et moi, je te dis qu'on n'a rien à se reprocher.
Loulou : On n'était pas obligé de suivre l'indication du globe.
Loulette : On avait tiré à pile ou face et on avait dit que si c'était face on était obligé de suivre l'indication du globe.
Loulou : Oui mais on n'est pas dans une court de récré, on n'était pas obligé.
Loulette : Si, d'abord. Parce qu'on avait joué à pierre papier ciseaux et que j'avais gagné et que donc on respecte les règles et que c'est tombé sur face et qu'on suit l'indication du globe et point barre.
Loulou : Mais on ne peut pas discuter avec toi !
Loulette : Eh bien va bouder.
Vexé, Loulou s'éloigne de Loulette de quatre pas. Sauf que, quand il n'y a rien à droite, rien à gauche, ni rien devant et derrière non plus, s'éloigner de quatre pas ne sert pas à grand chose, sauf à forcer la voix quand on veut parler à celle qu'on fuit.
Loulou : Voilà, c'est fait !
Un ange passe. Loulette s'en moque : ses doigts crapahutent sur la carte routière, balayant les sentiers qu'elle rêve de parcourir, s'arrêtant sur les endroits a priori remarquables dont elle a vu des photos à l'office de tourisme d'Oulan-Bator. Loulou se sent stupide, comme le jour où il était tombé de vélo en étant à l'arrêt, au milieu d'une bande de collégiens qui s'étaient payé sa tête avec des billets de cent. C'est-à-dire qui s'étaient vraiment bien payé sa tête. Ne souhaitant pas parler à Loulette, mais ne voulant pas se morfondre tout seul non plus, Loulou décide alors d'ôter sa casquette et, tel Hamlet tenant son crâne, de la tendre devant lui.
Loulou : Je m'appelle Loulou. Je suis un homme, un Français, et comme tous les Français je râle. Celle qui déblatère ses maudits règlements, à quatre pas d'ici, c'est Loulette, accessoirement ma femme.
Loulette : Accessoirement ?
Loulou : Comment, tu entends ?
Loulette : Évidemment, tu n'es qu'à quatre pas.
Loulou : Mais tu n'as pas de sable dans les oreilles ?
Loulette : C'est ça, recommence à te plaindre ! Il faut voir le bon côté des choses : il y a du soleil à foison, de grands espaces vides de civilisation, de l'air frais et un beau dépaysement.
Loulou : Oui mais c'est le désert.
Loulette : Et alors ?
Loulou : Ça fait une grosse différence. Quant à l'air frais, ce n'est pas exactement ce que j'aurais dit.
Loulette : Remets ta casquette, nigaud, et viens plutôt jeter un œil à la carte. Je veux aller à la « vallée des dragons ». Rien que le nom, c'est excitant !
Loulou et Loulette sont tels le yin et le yang, l'une est d'excellente humeur et l'âme aventureuse, l'autre a le moral dans les chaussettes et une furieuse envie de revoir ses charentaises. Deux ou trois mots vulgaires titillent la langue de Loulou, mais il s'abstient. Il fait quatre pas en direction de Loulette, regarde la carte vite fait, et retourne à sa place.
Loulou : Tout de même, admets, s'il-te-plaît, qu'on aurait pu être plus chanceux et que ton doigt aurait pu tomber ailleurs que sur le désert de Gobu.
Loulette : De Gobi.
Loulou : On s'en fiche.
Loulette : Pas du tout ! C'est Gobi, pas Gobu !
Loulou : C'est moi qui doit avoir bu, pour t'avoir laissé choisir.
Loulette : Boire ou choisir, il faut conduire.
Loulou : Alors oui, en parlant de conduire, qu'elle idée t'as eu de venir jusqu'ici en bagnole ?
Loulette : Mais notre petite auto fonctionne très bien, je ne vois pas pourquoi tu te plains.
Loulou : Mais je ne sais pas, il y a l'avion, le bateau, le train ou même le bus. Mais Paris – Oulan-Bator en voiture, j'aimerais comprendre ce qui ne va pas chez toi !
Loulette : Ce qui ne va pas, c'est que je suis immobile. Allez viens, on retourne dans la voiture, et on va parcourir les dunes !
Loulou : C'est une berline, pas un 4x4...
Loulette : C'est toi le 4x4 : quatre neurones, quatre poils dans la main. Allez hop, on est parti !
C'est ainsi que Loulou, excédé par sa Loulette, sort son canif et, poussant un cri violent, la tue. Loulette, surprise, lâche un chevrotant « Mais je t'aimais, Loulou ! On aurait fait l'amour en haut des dunes ! » et puis meurt. Loulou, n'y prêtant pas plus d'attention qu'un prof de maths prête d'attention aux migraines de ses élèves, monte dans la voiture, fait le plein de super, retourne à Paris, et file s'installer dans son bistro préféré. Après trois baby sans glace, il dit au barman : « Vous savez, dans le désert, le meilleur c'est qu'il n'y a pas de flics. »
Ça fait bientôt cinq ans que le barman m'a confié cette anecdote et, aux dernières nouvelles, il n'avait toujours pas compris.
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
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Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
Youf! Eh ben c'était plus compliqué que je ne l'aurais cru. Merci à tous les courageux participants, et bon courage à ceux qu'ont commencé mais pas fini!
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
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Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
Rencontres et frôlements dans un hôtel de bord de mer, pour un réveillon.
Morfondre, balayer, titiller, crapahuter, réfréner, fredonner
Anacoluthe et aphorisme
Je voulais m’isoler pour le réveillon. Ne pas entendre les cris et les vœux des douze coups. Échapper aux cotillons et aux rires gras, à la musique plein-pot et aux huîtres gobées dans des slurps ragoûtants. Éviter de me morfondre au milieu d’une foule en fausse liesse ou en réelle ivresse.
La montagne me semblait saturée étant donné la saison. La mer m’a paru un bon retranchement. Et l’hôtel face à la plage bradait ses prix l’hiver.
À mon arrivée j’ai heurté une jeune fille rousse, si frêle, déguisée dans des vêtements de femme, elle a vacillé comme un reflet et j’ai failli lui conseiller d’éviter de sortir, ça soufflait à écorcer les brindilles. Elle avait un visage triste, évanescent et ses grands yeux avides semblaient me questionner. Un sourire poli plus tard je l’avais oubliée. Sa silhouette m’a rattrapée sur la plage où j’étais allée assister au concert du vent et à la danse des vagues. L’air chassait les nuages et le ciel paraissait décoré comme les sapins déjà flétris jonchant les trottoirs de la ville, jetés là comme on abandonne un mégot après en avoir retiré la substantifique fumée. J’aime la nuit : le soleil ne luit pour personne. Le jour il n’est éteint que pour moi.
La jeune fille disparaissait sous un nombre incalculable de couches de laines. Elle avait doublé de volume. Crapahutant dans le sable de guingois, comme un crabe saoul. Ses petites bottines fourrées à talons ont croisé mes pataugas à la hauteur du poste de secours fantôme. Et une mèche rousse est venue titiller mon nez et l’enrober d’un parfum d’agrumes. Je n’ai pas pu réfréner mon envie de sortir un bout de langue pour lécher ces cheveux au passage et voir s’ils avaient un goût d’orange. Elle a surpris mon geste, s’en est arraché quelques-uns et me les a offerts avant de retourner vers l’hôtel. Je suis restée plantée là, trois fils dans la main, ils avaient perdu leur couleur dans l’obscurité mais prolongeaient ma ligne de vie. Au loin, un feu sur le sable m’a donné froid.
Dans le salon de l’hôtel la jeune fille avait posé plusieurs coussins par terre, elle s’était étalée sur eux et fredonnait un air enfantin, une comptine. À ma vue, elle a entouré ses épaules de ses bras, dans un auto-câlin et a embrassé fougueusement le dessus de sa main, comme je le faisais petite pour éprouver un contact.
Je me suis installée devant la cheminée, j’ai fermé les yeux pour me concentrer sur le crépitement et tenter de repousser ce sentiment glacé qui m’engourdissait. J’ai senti la jeune fille venir tourner autour de moi, elle me frôlait, son châle caressait mon visage dans un tourbillon de plus en plus rapide. Son tournoiement me donnait vertige. J’ai ouvert la bouche pour avaler une grande bouffée d’air, l’eau salée m’a emplie les poumons, réveillant mon corps anesthésié par l’eau glacée et j’ai trouvé la force de revenir vers la plage, toute proche. Comme si le courant n’avait pas voulu de moi et m’avait rejetée vers la terre. Je me suis effondrée sur le sable, les vêtements alourdis, gorgés d’eau, mes cheveux éparpillés comme des algues rouges autour de ma tête. J’ai regardé les étoiles, l’une filait vers l’espoir. La cloche de l’église a sonné onze fois et à la douzième, le visage de la jeune fille s’est penché sur moi, souriant et apaisé puis s’est évanoui dans un éclat de rire.
Morfondre, balayer, titiller, crapahuter, réfréner, fredonner
Anacoluthe et aphorisme
Apparitions
Je voulais m’isoler pour le réveillon. Ne pas entendre les cris et les vœux des douze coups. Échapper aux cotillons et aux rires gras, à la musique plein-pot et aux huîtres gobées dans des slurps ragoûtants. Éviter de me morfondre au milieu d’une foule en fausse liesse ou en réelle ivresse.
La montagne me semblait saturée étant donné la saison. La mer m’a paru un bon retranchement. Et l’hôtel face à la plage bradait ses prix l’hiver.
À mon arrivée j’ai heurté une jeune fille rousse, si frêle, déguisée dans des vêtements de femme, elle a vacillé comme un reflet et j’ai failli lui conseiller d’éviter de sortir, ça soufflait à écorcer les brindilles. Elle avait un visage triste, évanescent et ses grands yeux avides semblaient me questionner. Un sourire poli plus tard je l’avais oubliée. Sa silhouette m’a rattrapée sur la plage où j’étais allée assister au concert du vent et à la danse des vagues. L’air chassait les nuages et le ciel paraissait décoré comme les sapins déjà flétris jonchant les trottoirs de la ville, jetés là comme on abandonne un mégot après en avoir retiré la substantifique fumée. J’aime la nuit : le soleil ne luit pour personne. Le jour il n’est éteint que pour moi.
La jeune fille disparaissait sous un nombre incalculable de couches de laines. Elle avait doublé de volume. Crapahutant dans le sable de guingois, comme un crabe saoul. Ses petites bottines fourrées à talons ont croisé mes pataugas à la hauteur du poste de secours fantôme. Et une mèche rousse est venue titiller mon nez et l’enrober d’un parfum d’agrumes. Je n’ai pas pu réfréner mon envie de sortir un bout de langue pour lécher ces cheveux au passage et voir s’ils avaient un goût d’orange. Elle a surpris mon geste, s’en est arraché quelques-uns et me les a offerts avant de retourner vers l’hôtel. Je suis restée plantée là, trois fils dans la main, ils avaient perdu leur couleur dans l’obscurité mais prolongeaient ma ligne de vie. Au loin, un feu sur le sable m’a donné froid.
Dans le salon de l’hôtel la jeune fille avait posé plusieurs coussins par terre, elle s’était étalée sur eux et fredonnait un air enfantin, une comptine. À ma vue, elle a entouré ses épaules de ses bras, dans un auto-câlin et a embrassé fougueusement le dessus de sa main, comme je le faisais petite pour éprouver un contact.
Je me suis installée devant la cheminée, j’ai fermé les yeux pour me concentrer sur le crépitement et tenter de repousser ce sentiment glacé qui m’engourdissait. J’ai senti la jeune fille venir tourner autour de moi, elle me frôlait, son châle caressait mon visage dans un tourbillon de plus en plus rapide. Son tournoiement me donnait vertige. J’ai ouvert la bouche pour avaler une grande bouffée d’air, l’eau salée m’a emplie les poumons, réveillant mon corps anesthésié par l’eau glacée et j’ai trouvé la force de revenir vers la plage, toute proche. Comme si le courant n’avait pas voulu de moi et m’avait rejetée vers la terre. Je me suis effondrée sur le sable, les vêtements alourdis, gorgés d’eau, mes cheveux éparpillés comme des algues rouges autour de ma tête. J’ai regardé les étoiles, l’une filait vers l’espoir. La cloche de l’église a sonné onze fois et à la douzième, le visage de la jeune fille s’est penché sur moi, souriant et apaisé puis s’est évanoui dans un éclat de rire.
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A fait quoi ? Aphérèse
La montée avait été exaltante : l’air crissait presque contre leurs joues tant le froid était vif, mais un soleil citron auréolait les cimes, créait de longues ombres mauves au creux des moraines et transperçait les douglas de rayons qui rappelaient à Camille sa première communion.
Fred avait donné le tempo en calant son pas sur les enjambées de Louise : le juste milieu, ni trop lent ni aussi allant que ce que Camille aurait souhaité, mais il avait sans doute raison. Tous n’avaient pas le même entraînement, il fallait tenir compte des citadins fumeurs et sportifs très occasionnels…
Elle était toutefois agréablement surprise par leur enthousiasme : Louise avait scrupuleusement suivi ses conseils et pour une fois Julien se taisait, en admiration devant le paysage.
Camille n’en était pas à sa première randonnée : cette année elle avait déjà fait un parcours d’endurance en moyenne montagne et plusieurs heures d’entraînement à l’escalade ; elle se sentait assez sûre d’elle pour seconder Fred, d’ailleurs elle le lui avait dit et il lui en avait été reconnaissant…
Sûrement.
Le sac à dos lui sciait un peu l’épaule gauche, peut-être ne l’avait-elle pas bien équilibré ? C’est que le matériel nécessaire pour deux nuits en montagne n’avait rien à voir avec celui d’une randonnée à la journée…
Ils devraient avoir atteint le refuge des Chevrets vers seize heures, ce qui leur laisserait tout le temps pour préparer leur bivouac, faire quelques photos, et profiter d’une nuit magique autour d’un feu…
C’était le programme. L’officiel.
Camille en avait un autre, moins officiel… mais qui ne paraissait pas plus inatteignable que le premier. Louise et Julien s’endormiraient sans doute de bonne heure, fatigués par leur première ascension… Il était normal que Camille et Fred, les meneurs, restent à faire le point, à préparer, à se congratuler sur la façon dont ils avaient mené l’expédition… Toutes choses qui rapprochent indéniablement.
Evidement, il leur faudrait être discrets, se réfréner, avec la tendance de Louise à cancanner…
− ‘tain qu’est-ce que ça caille ! Z’êtes sûrs qu’on va trouver de quoi se chauffer là-haut ? Parce que mon sac est pas trop épais !
−T’inquiète ! C’est prévu. Et c’est pas le bois qui manque !
Louise se rapprocha de Camille. Très près. Elle marchait pratiquement sur ses talons, le corps penché en avant et soufflant des geysers de buée à chaque pas.
− Hé, ’tention !
La chaussure de Camille venait de riper dans la caillasse et Louise emportée par son élan avait dégringolé la pente, freinée par les arbustes, et avait dû crapahuter sur plusieurs mètres, les doigts en sang.
− T’as de quoi désinfecter ?
− Heu, pas là, non. On verra ça au refuge.
− Non mais attend, faut désinfecter, chuis vachement sensible aux infections, moi !
Julien renchérissait : oui, t’as sûrement une trousse de secours ? Parce que c’est grave, là ! Elle est pas vaccinée contre le tétanos !
Et c’est comme ça que tout était parti en vrille.
Comme quoi faut pas toiser la montagne avant d’être en haut.
Le refuge atteint avait révélé ses charmes : bas-flancs de bois nus, cheminée rudimentaire − sans la moindre bûche − absence quasi-totale de provisions à l’exception d’une énorme boîte de haricots rouges et d’une vache qui rigole aplatie. Vue imprenable. Porte improbable.
Louise geignait ostensiblement, Julien déblatérait entre ses dents . Fred déclara qu’il faisait le feu mais que Camille ferait le reste, hein Camille ?
Ma coéquipière !
La nuit s’était invitée plus tôt que prévu, on apercevait au loin des sommets éclairés de lueurs roses, mais sur ce flanc, l’ombre avait tout envahi, c’était presque inquiétant.
− J’ai de la fièvre, je suis sûre que j’ai de la fièvre, pleurnichait Louise
− Elle est fragile, disait Julien, faut absolument qu’on trouve quelque chose pour désinfecter…
L’angoisse gagnait Camille : ces cons-là allaient lui gâcher son plan !
Elle décida de créer une diversion :
− Je vais chercher du bois, on fera au moins bouillir de l’eau !
Un grand remue ménage de branches brisées, quelques cris aigus suffiraient à matérialiser l’ours, pensait-elle.
Mais les trouillards se barricadèrent dans le refuge.
Le lendemain, quelques os témoignèrent de la force de son imagination.
Fred avait donné le tempo en calant son pas sur les enjambées de Louise : le juste milieu, ni trop lent ni aussi allant que ce que Camille aurait souhaité, mais il avait sans doute raison. Tous n’avaient pas le même entraînement, il fallait tenir compte des citadins fumeurs et sportifs très occasionnels…
Elle était toutefois agréablement surprise par leur enthousiasme : Louise avait scrupuleusement suivi ses conseils et pour une fois Julien se taisait, en admiration devant le paysage.
Camille n’en était pas à sa première randonnée : cette année elle avait déjà fait un parcours d’endurance en moyenne montagne et plusieurs heures d’entraînement à l’escalade ; elle se sentait assez sûre d’elle pour seconder Fred, d’ailleurs elle le lui avait dit et il lui en avait été reconnaissant…
Sûrement.
Le sac à dos lui sciait un peu l’épaule gauche, peut-être ne l’avait-elle pas bien équilibré ? C’est que le matériel nécessaire pour deux nuits en montagne n’avait rien à voir avec celui d’une randonnée à la journée…
Ils devraient avoir atteint le refuge des Chevrets vers seize heures, ce qui leur laisserait tout le temps pour préparer leur bivouac, faire quelques photos, et profiter d’une nuit magique autour d’un feu…
C’était le programme. L’officiel.
Camille en avait un autre, moins officiel… mais qui ne paraissait pas plus inatteignable que le premier. Louise et Julien s’endormiraient sans doute de bonne heure, fatigués par leur première ascension… Il était normal que Camille et Fred, les meneurs, restent à faire le point, à préparer, à se congratuler sur la façon dont ils avaient mené l’expédition… Toutes choses qui rapprochent indéniablement.
Evidement, il leur faudrait être discrets, se réfréner, avec la tendance de Louise à cancanner…
− ‘tain qu’est-ce que ça caille ! Z’êtes sûrs qu’on va trouver de quoi se chauffer là-haut ? Parce que mon sac est pas trop épais !
−T’inquiète ! C’est prévu. Et c’est pas le bois qui manque !
Louise se rapprocha de Camille. Très près. Elle marchait pratiquement sur ses talons, le corps penché en avant et soufflant des geysers de buée à chaque pas.
− Hé, ’tention !
La chaussure de Camille venait de riper dans la caillasse et Louise emportée par son élan avait dégringolé la pente, freinée par les arbustes, et avait dû crapahuter sur plusieurs mètres, les doigts en sang.
− T’as de quoi désinfecter ?
− Heu, pas là, non. On verra ça au refuge.
− Non mais attend, faut désinfecter, chuis vachement sensible aux infections, moi !
Julien renchérissait : oui, t’as sûrement une trousse de secours ? Parce que c’est grave, là ! Elle est pas vaccinée contre le tétanos !
Et c’est comme ça que tout était parti en vrille.
Comme quoi faut pas toiser la montagne avant d’être en haut.
Le refuge atteint avait révélé ses charmes : bas-flancs de bois nus, cheminée rudimentaire − sans la moindre bûche − absence quasi-totale de provisions à l’exception d’une énorme boîte de haricots rouges et d’une vache qui rigole aplatie. Vue imprenable. Porte improbable.
Louise geignait ostensiblement, Julien déblatérait entre ses dents . Fred déclara qu’il faisait le feu mais que Camille ferait le reste, hein Camille ?
Ma coéquipière !
La nuit s’était invitée plus tôt que prévu, on apercevait au loin des sommets éclairés de lueurs roses, mais sur ce flanc, l’ombre avait tout envahi, c’était presque inquiétant.
− J’ai de la fièvre, je suis sûre que j’ai de la fièvre, pleurnichait Louise
− Elle est fragile, disait Julien, faut absolument qu’on trouve quelque chose pour désinfecter…
L’angoisse gagnait Camille : ces cons-là allaient lui gâcher son plan !
Elle décida de créer une diversion :
− Je vais chercher du bois, on fera au moins bouillir de l’eau !
Un grand remue ménage de branches brisées, quelques cris aigus suffiraient à matérialiser l’ours, pensait-elle.
Mais les trouillards se barricadèrent dans le refuge.
Le lendemain, quelques os témoignèrent de la force de son imagination.
Invité- Invité
Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
Lyrette, ton zoo, c'est de la bombe ! ^^
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
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Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
Dur,dur!...
Un petit homme emploi aidé se demande comment sortir de son bureau au bout du couloir sans être vu de personne, et surtout pas de la directrice de l'école, redoutable femelle
balayer, déguster, titiller
Factotum
Moi, c’est Tony, le petit Tonic qu’on m’appelle et des griefs, j’en ai à la pelle. Dans cet établissement, y aura bientôt plus assez de place. Les effectifs se sont multipliés comme des petits pains. Du coup, ‘zont rogné la bibliothèque pour ménager un mini-théâtre. ‘zont retaillé des classes. Même que j’ai perdu mon bureau, mon petit coin derrière la « salle à café » où se retrouvaient les instit’ Dernière invention : on m’a installé dans une enfilade entre le bureau de la secrétaire et celui de la directrice. Mme Justine, je dois vous dire, elle fait trembler toute l’école. Un vrai général romain quand elle ouvre son clapet! Pitié, épargnez-moi de ses postillons zailés.
Mais comment j’ai bien pu en arriver là ? C’est vrai que je suis court sur pattes, la nature m’a pas trop gâté, et c’est comme ça que j’ai décroché ce contrat aidé. Mais ils ont vite vu que dès que la machine est lancée, je balaye les couloirs comme un aspirateur. Alors je me coltine toutes les tâches…A 8h, agiter la cloche pour rassembler les rangs, vérifier qu’y a pas un gamin d’égaré dans les toilettes, récupérer les mots d’absence, préparer les classeurs pour les activités. A la récré, je suis encore sur le pont. Ras-le-pompon !
Le meilleur moment, c’est quand ils se pressent tous à la cantine. Là, les femmes de service prennent le relai. Alors je vais retrouver mon pote, le prof de géo. Il reste dans sa classe pour manger ses salades : il est végétarien ! Mais c’est un mordu du foot et du chocolat. Ensemble on déguste et on bavarde. Même la directrice s’absente un temps. Ouf !
Aujourd’hui, j’aurai peu de temps, parce qu’il faut encore que je passe récolter l’argent prévu pour les abonnements. Mme Justine les veut absolument sur son bureau tout à l’heure. Un petit coucou au prof de travaux manuels resté dans son coin pour essuyer des bavures… Encore deux salles qui sont restées éclairées. Que du laissez-aller là-d’dans !
Vite revenir à la case-départ. Je referme la porte de mon bureau et m’affale sur ma chaise tournante. Enfin ! Mais qu’est-ce que j’ai fait de la pochette avec l’argent ? Sûr, je l’ai laissé quelque part. Catastrophe ! Et Mme Justine qui est déjà dans son bureau. Je l’entends qui marmonne contre quelqu’un. Eclats de voix en crescendo. Calme-toi, Tony. Pas question de sortir par la porte. Tu vas te faire épingler par Juju. Reste le vasistas qui donne sur un angle de la cour, mais je serai jamais assez, assez haut… Allons du nerf, petit Tonic ! Le marchepied, disons l’escabeau à 2 marches sur le bureau+ la chaise. Aïe faudrait pas qu’elle tourne. La coincer…Toute cette histoire me titille, je vous dis. Me voilà haut perché, aveuglé par un rayon de soleil, à portée de mon issue de secours. La porte à côté qui claque. Juste le temps d’invoquer ma dernière vérité : « Le soleil n'est qu'une petite pièce jaune dans la tirelire de l'éternité ».
Un petit homme emploi aidé se demande comment sortir de son bureau au bout du couloir sans être vu de personne, et surtout pas de la directrice de l'école, redoutable femelle
balayer, déguster, titiller
Factotum
Moi, c’est Tony, le petit Tonic qu’on m’appelle et des griefs, j’en ai à la pelle. Dans cet établissement, y aura bientôt plus assez de place. Les effectifs se sont multipliés comme des petits pains. Du coup, ‘zont rogné la bibliothèque pour ménager un mini-théâtre. ‘zont retaillé des classes. Même que j’ai perdu mon bureau, mon petit coin derrière la « salle à café » où se retrouvaient les instit’ Dernière invention : on m’a installé dans une enfilade entre le bureau de la secrétaire et celui de la directrice. Mme Justine, je dois vous dire, elle fait trembler toute l’école. Un vrai général romain quand elle ouvre son clapet! Pitié, épargnez-moi de ses postillons zailés.
Mais comment j’ai bien pu en arriver là ? C’est vrai que je suis court sur pattes, la nature m’a pas trop gâté, et c’est comme ça que j’ai décroché ce contrat aidé. Mais ils ont vite vu que dès que la machine est lancée, je balaye les couloirs comme un aspirateur. Alors je me coltine toutes les tâches…A 8h, agiter la cloche pour rassembler les rangs, vérifier qu’y a pas un gamin d’égaré dans les toilettes, récupérer les mots d’absence, préparer les classeurs pour les activités. A la récré, je suis encore sur le pont. Ras-le-pompon !
Le meilleur moment, c’est quand ils se pressent tous à la cantine. Là, les femmes de service prennent le relai. Alors je vais retrouver mon pote, le prof de géo. Il reste dans sa classe pour manger ses salades : il est végétarien ! Mais c’est un mordu du foot et du chocolat. Ensemble on déguste et on bavarde. Même la directrice s’absente un temps. Ouf !
Aujourd’hui, j’aurai peu de temps, parce qu’il faut encore que je passe récolter l’argent prévu pour les abonnements. Mme Justine les veut absolument sur son bureau tout à l’heure. Un petit coucou au prof de travaux manuels resté dans son coin pour essuyer des bavures… Encore deux salles qui sont restées éclairées. Que du laissez-aller là-d’dans !
Vite revenir à la case-départ. Je referme la porte de mon bureau et m’affale sur ma chaise tournante. Enfin ! Mais qu’est-ce que j’ai fait de la pochette avec l’argent ? Sûr, je l’ai laissé quelque part. Catastrophe ! Et Mme Justine qui est déjà dans son bureau. Je l’entends qui marmonne contre quelqu’un. Eclats de voix en crescendo. Calme-toi, Tony. Pas question de sortir par la porte. Tu vas te faire épingler par Juju. Reste le vasistas qui donne sur un angle de la cour, mais je serai jamais assez, assez haut… Allons du nerf, petit Tonic ! Le marchepied, disons l’escabeau à 2 marches sur le bureau+ la chaise. Aïe faudrait pas qu’elle tourne. La coincer…Toute cette histoire me titille, je vous dis. Me voilà haut perché, aveuglé par un rayon de soleil, à portée de mon issue de secours. La porte à côté qui claque. Juste le temps d’invoquer ma dernière vérité : « Le soleil n'est qu'une petite pièce jaune dans la tirelire de l'éternité ».
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Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
3 aphérèses + 1 anacoluthe, verbes emberlificoter, morfondre, cancaner.
Une femme attend le bus et se demande pourquoi il ne passe pas
Abri-bus
Je m’appelle Marie et j’ai quinze ans. J’attends le bus, comme tous les matins. Il fait encore nuit et j’ai peut-être froid puisque je frissonne, la tête embroussaillée des rêves d’il y a une heure, les yeux engourdis. C’est l’hiver et j’attends mon bus. Le collège du bout de la rue me cligne du lampadaire. Fini, le collège.
Et puis te voilà, et le jour pointe. Tu arrives, essoufflé, tu me regardes par-dessous ta mèche de cheveux roux, ils sont pas peignés tes cheveux, tout emberlificotés et emmêlés. J’aimerais passer mes doigts dedans, mais évidemment je ne le fais pas. Pendant ce temps-là, toi, tu me parles :
- ‘lut, Miss ! tu commences aussi à huit heures ?
Je remonte mon écharpe sur mon menton, tu ne verras que mes yeux, et peut-être aussi ma bouche, parce que je sens que je rougis, et je déteste ça, rougir.
- ‘Jour. Oui. Mardi, c’est galère, huit heures – dix-sept heures, et je commence par deux heures de français. Contrôle sur Racine, en plus.
Je chuchote, pour moi : « Captive, toujours triste, importune à moi-même,
Pouvez-vous souhaiter qu'Andromaque vous aime ? »
Tu compatis, et le silence se pose entre nous. Le silence et des bruits autour, des moteurs, un rer sur le pont aérien et une moto, mais le silence entre toi et moi. Des gens arrivent, nous entourent, nous encerclent, nous resserrent. Qu’ils se morfondent, les vieux qui vont bosser, les aigris qui cancanent sur leur patrons, les mamies et leur cabas. Je les aimerais presque d’être là, d’imposer leur masse, leurs corps boudinés et massifs, de nous isoler d’eux. Tu es tout contre moi, à présent. Le bus ne passe pas. Je me demande un peu pourquoi, comme ça, parce que c’est ce qui se fait quand un bus ne passe pas, se demander pourquoi. Toi, tu regardes l’heure à ton portable pour de faux, tu me frôles en chuchotant :
- ‘tain, ce bus, jamais il est à l’heure ?
Je m’appelle Marie et j’ai quarante ans. J’attends le bus, comme tous les matins. Il fait froid et j’ai les pieds gelés dans ces bottillons trop fins. Je songe encore à la chaleur de la couette, à la chaleur que tu as laissée en te levant avant moi. Vite, quand tu as quitté le lit, je me suis glissée à ta place pour un petit rab de sommeil dans tes rêves. C’était bien, ton odeur dans l’oreiller, elle me berce et me rassure. Et puis… les enfants à préparer, les bisous devant l’école, et le bus. Toujours à s’énerver, à courir, ce bus qui ne passe pas, pourquoi ne mettent-ils pas davantage de bus aux heures de pointe ?
Je m’appelle Marie et j’ai quatre-vingt deux ans. Je descends en ville tous les jours, ça me maintient. C’est important à mon âge de se maintenir. Bien sûr, je sors tard, lorsque le soleil réchauffe les trottoirs et que la lumière est vive – je ne vois plus très bien, même si je peux toujours vivre seule, oui, je vis seule depuis huit ans déjà. Ma fille passe toutes les semaines, pour les grosses courses, mais ça ne fait rien, j’attends tout de même le bus, j’aime attendre, après tout, on discute, on râle, on pérore. Des femmes lisent leur courrier ou téléphonent à leurs amies, elles parlent de leurs amours et de leurs enfants. Parfois des étudiants me bousculent un peu, ils ne font pas exprès, c’est la jeunesse. Je les écoute. Ils ne se doutent jamais que les vieux savent écouter, ne sont pas tous sourds. Tassée contre eux, je les regarde, ils sont beaux comme nous l’étions à leur âge, et rougissent en baissant les yeux. Alors je sais pourquoi je prends encore le bus, des bus dans lesquels on se frotte, on se serre, on saisit des bribes de petits riens.
Une femme attend le bus et se demande pourquoi il ne passe pas
Abri-bus
Je m’appelle Marie et j’ai quinze ans. J’attends le bus, comme tous les matins. Il fait encore nuit et j’ai peut-être froid puisque je frissonne, la tête embroussaillée des rêves d’il y a une heure, les yeux engourdis. C’est l’hiver et j’attends mon bus. Le collège du bout de la rue me cligne du lampadaire. Fini, le collège.
Et puis te voilà, et le jour pointe. Tu arrives, essoufflé, tu me regardes par-dessous ta mèche de cheveux roux, ils sont pas peignés tes cheveux, tout emberlificotés et emmêlés. J’aimerais passer mes doigts dedans, mais évidemment je ne le fais pas. Pendant ce temps-là, toi, tu me parles :
- ‘lut, Miss ! tu commences aussi à huit heures ?
Je remonte mon écharpe sur mon menton, tu ne verras que mes yeux, et peut-être aussi ma bouche, parce que je sens que je rougis, et je déteste ça, rougir.
- ‘Jour. Oui. Mardi, c’est galère, huit heures – dix-sept heures, et je commence par deux heures de français. Contrôle sur Racine, en plus.
Je chuchote, pour moi : « Captive, toujours triste, importune à moi-même,
Pouvez-vous souhaiter qu'Andromaque vous aime ? »
Tu compatis, et le silence se pose entre nous. Le silence et des bruits autour, des moteurs, un rer sur le pont aérien et une moto, mais le silence entre toi et moi. Des gens arrivent, nous entourent, nous encerclent, nous resserrent. Qu’ils se morfondent, les vieux qui vont bosser, les aigris qui cancanent sur leur patrons, les mamies et leur cabas. Je les aimerais presque d’être là, d’imposer leur masse, leurs corps boudinés et massifs, de nous isoler d’eux. Tu es tout contre moi, à présent. Le bus ne passe pas. Je me demande un peu pourquoi, comme ça, parce que c’est ce qui se fait quand un bus ne passe pas, se demander pourquoi. Toi, tu regardes l’heure à ton portable pour de faux, tu me frôles en chuchotant :
- ‘tain, ce bus, jamais il est à l’heure ?
Je m’appelle Marie et j’ai quarante ans. J’attends le bus, comme tous les matins. Il fait froid et j’ai les pieds gelés dans ces bottillons trop fins. Je songe encore à la chaleur de la couette, à la chaleur que tu as laissée en te levant avant moi. Vite, quand tu as quitté le lit, je me suis glissée à ta place pour un petit rab de sommeil dans tes rêves. C’était bien, ton odeur dans l’oreiller, elle me berce et me rassure. Et puis… les enfants à préparer, les bisous devant l’école, et le bus. Toujours à s’énerver, à courir, ce bus qui ne passe pas, pourquoi ne mettent-ils pas davantage de bus aux heures de pointe ?
Je m’appelle Marie et j’ai quatre-vingt deux ans. Je descends en ville tous les jours, ça me maintient. C’est important à mon âge de se maintenir. Bien sûr, je sors tard, lorsque le soleil réchauffe les trottoirs et que la lumière est vive – je ne vois plus très bien, même si je peux toujours vivre seule, oui, je vis seule depuis huit ans déjà. Ma fille passe toutes les semaines, pour les grosses courses, mais ça ne fait rien, j’attends tout de même le bus, j’aime attendre, après tout, on discute, on râle, on pérore. Des femmes lisent leur courrier ou téléphonent à leurs amies, elles parlent de leurs amours et de leurs enfants. Parfois des étudiants me bousculent un peu, ils ne font pas exprès, c’est la jeunesse. Je les écoute. Ils ne se doutent jamais que les vieux savent écouter, ne sont pas tous sourds. Tassée contre eux, je les regarde, ils sont beaux comme nous l’étions à leur âge, et rougissent en baissant les yeux. Alors je sais pourquoi je prends encore le bus, des bus dans lesquels on se frotte, on se serre, on saisit des bribes de petits riens.
Lizzie- Nombre de messages : 1162
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Localisation : Face à vous, quelle question !
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Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
Wah ! C'est super, tout ce que j'ai lu ! Elea, j'ai adoré !
Mais commentaires demain, merci, bisous, bonuit !
MC Chako, : merci !
Mais commentaires demain, merci, bisous, bonuit !
MC Chako, : merci !
Invité- Invité
Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
Oui, une bonne fournée, avec des rires et de l'humour, de la poésie et des drames en montagne !
Super ! A demain, tous, et merci, Chako !
Super ! A demain, tous, et merci, Chako !
Lizzie- Nombre de messages : 1162
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Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
Vous ai tous lus, c'était chouette !
Je reste encore mais je ne pense pas commenter ce soir.
Merci Chako !
Je reste encore mais je ne pense pas commenter ce soir.
Merci Chako !
elea- Nombre de messages : 4894
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Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
Exo en direct du 29 décembre 2011
Contraintes perso :
3 aphérèses
1 aphorisme
1 anacoluthe
- titiller
- fredonner
- déguster
« Un employé de zoo maladroit et tête en l’air qui a peur des animaux devient responsable de l’ouverture et de la fermeture »
C’était l’année juste avant que ce bon vieux Fatty se soit fait lourder grave de son job de Père Noël. J’avais dégoté the petit job peinard qui allait nous assurer à tous deux un Réveillon sérieux et même un peu de rabiot. Que je croyais.
Quand j’ai balancé le topo à Fatty, sur le banc qui nous sert de dortoir à Brooklyn, il a roulé des yeux deux fois plus ronds que d’habitude, et pourtant je peux te garantir que même au naturel, ses gobilles ont déjà le format boule de billard !
- T’aurais pas un peu trop fumé le paillasson, Bro ?
- Pourquoi qu’tu dis ça, Fatty ?
- Tu vas tout de même pas bosser dans un zoo.
- Et pourquoi pas ? C’est pas moi qu’on mettra en cage, pas vrai ? Et puis à dix dollars de l’heure, j’ai pas envie de faire la fine bouche
- Ah évidemment, pour dix dollars de l’heure…
Ainsi fut-il. Je suis arrivé chez le chef du personnel à l’instant T de l’heure H du jour J. Les patrons, y a une chose qui les agace par-dessus tout, c’est que tu les fasse languir. Leur temps, c’est leur argent, et ils détestent qu’on gaspille leur pognon. Je m’étais pointé avec mes frusques habituelles, mais ça il s’en battait les breloques, vu que tout le personnel du zoo est en uniforme. Normal, au fond, dans une prison, même pour animaux.
Pasqu’y faut pas rêver. T’as beau baptiser ça parc animalier, un zoo, ça restera toujours une zonzon, avec des grilles mahousses, des hauts murs, et des matons en tenue de kapo. Y en a pour prétendre que les bêtes s'y sentent plus heureuses que dans la nature, mais quand tu vois la manière dont le lion ou la hyène te déguste du blanc de l’œil à travers les barreaux, tu te dis que, bonheur ou pas, le naturel ne demande qu’à revenir au galop. Et je te cause pas du regard de l’éléphant. C’est bien simple : j’avais beau passer devant l’enclos des pachydermes en fredonnant du Sinatra pour faire genre, y en avait un qui me quittait pas de ses petits yeux vicieux enfoncés entre les plis du cuir. Soit il pouvait pas piffer pas les nègres, soit je ressemblais comme un frère au petit tamoul qui l’avait titillé du temps où il tractait des bottes de troncs d’arbres dans son Tamil Nadu natal. Inutile de te dire que je passais fissa et loin, Sinatra ou pas.
Au début, ils m’ont bombardé à la fermeture et l’ouverture des entrées. Un taf assez relax en apparence, sauf qu’y fallait le faire matin et soir et vérifier tous les accès. Entre les deux, je devais rester à la disposition du public, ce qui voulait principalement dire conduire des moutards au fond de culotte envasé jusqu’aux toilettes, ou bien aider des mémères à la tignasse violet fluo à retrouver la sortie. L’ennui, c’est que je suis plus distrait qu’un opossum. La mémère ne quittait le zoo qu’après un long périple touristique et quant au mouflet, je te laisse imaginer l’état de son grimpant après que j’ai enfin retrouvé le cacaroom.
Bref, le Chef m’a signifié que si je voulais continuer à fièrement porter l’uniforme du Zoo – et continuer à percevoir mes dix pions de l’heure – fallait que je change d’affectation. Coup de bol, y avait une place de libre au nettoyage des cages des fauves. Après qu’on en ait évacué les pensionnaires, tout de même. La suite on peut l’imaginer. Le boulot est tellement dégueulasse et pénible que même à dix billets l’heure, on a tous fini par se mettre en grève. Bien sûr on nous a virés en bloc après trois jours de puanteur. Le social et l’hygiène animalière ne font pas bon ménage, en tous cas à New York.
N’empêche que cette année-là, entre la prestation de Fatty en Santa Klaus et ce qu’il me restait de ce que j’avais ramassé durant mes quinze jours de garde-chiourme zoologique, on s’est payé un Réveillon de fin d’année d’anthologie chez Dino, le rital du coin de la rue, et même une journée de sommeil dans un petit hôtel sympa de Broadway pas regardant sur le standing du chaland. Et que demander de plus ?
Joyeuses Fêtes à tous, et que Dieu bénisse l’Amérique, les hôteliers à la coule et même les éléphants.
Gobu
Contraintes perso :
3 aphérèses
1 aphorisme
1 anacoluthe
- titiller
- fredonner
- déguster
« Un employé de zoo maladroit et tête en l’air qui a peur des animaux devient responsable de l’ouverture et de la fermeture »
SANTA KLAUS STINKS MORE THAN EVER
C’était l’année juste avant que ce bon vieux Fatty se soit fait lourder grave de son job de Père Noël. J’avais dégoté the petit job peinard qui allait nous assurer à tous deux un Réveillon sérieux et même un peu de rabiot. Que je croyais.
Quand j’ai balancé le topo à Fatty, sur le banc qui nous sert de dortoir à Brooklyn, il a roulé des yeux deux fois plus ronds que d’habitude, et pourtant je peux te garantir que même au naturel, ses gobilles ont déjà le format boule de billard !
- T’aurais pas un peu trop fumé le paillasson, Bro ?
- Pourquoi qu’tu dis ça, Fatty ?
- Tu vas tout de même pas bosser dans un zoo.
- Et pourquoi pas ? C’est pas moi qu’on mettra en cage, pas vrai ? Et puis à dix dollars de l’heure, j’ai pas envie de faire la fine bouche
- Ah évidemment, pour dix dollars de l’heure…
Ainsi fut-il. Je suis arrivé chez le chef du personnel à l’instant T de l’heure H du jour J. Les patrons, y a une chose qui les agace par-dessus tout, c’est que tu les fasse languir. Leur temps, c’est leur argent, et ils détestent qu’on gaspille leur pognon. Je m’étais pointé avec mes frusques habituelles, mais ça il s’en battait les breloques, vu que tout le personnel du zoo est en uniforme. Normal, au fond, dans une prison, même pour animaux.
Pasqu’y faut pas rêver. T’as beau baptiser ça parc animalier, un zoo, ça restera toujours une zonzon, avec des grilles mahousses, des hauts murs, et des matons en tenue de kapo. Y en a pour prétendre que les bêtes s'y sentent plus heureuses que dans la nature, mais quand tu vois la manière dont le lion ou la hyène te déguste du blanc de l’œil à travers les barreaux, tu te dis que, bonheur ou pas, le naturel ne demande qu’à revenir au galop. Et je te cause pas du regard de l’éléphant. C’est bien simple : j’avais beau passer devant l’enclos des pachydermes en fredonnant du Sinatra pour faire genre, y en avait un qui me quittait pas de ses petits yeux vicieux enfoncés entre les plis du cuir. Soit il pouvait pas piffer pas les nègres, soit je ressemblais comme un frère au petit tamoul qui l’avait titillé du temps où il tractait des bottes de troncs d’arbres dans son Tamil Nadu natal. Inutile de te dire que je passais fissa et loin, Sinatra ou pas.
Au début, ils m’ont bombardé à la fermeture et l’ouverture des entrées. Un taf assez relax en apparence, sauf qu’y fallait le faire matin et soir et vérifier tous les accès. Entre les deux, je devais rester à la disposition du public, ce qui voulait principalement dire conduire des moutards au fond de culotte envasé jusqu’aux toilettes, ou bien aider des mémères à la tignasse violet fluo à retrouver la sortie. L’ennui, c’est que je suis plus distrait qu’un opossum. La mémère ne quittait le zoo qu’après un long périple touristique et quant au mouflet, je te laisse imaginer l’état de son grimpant après que j’ai enfin retrouvé le cacaroom.
Bref, le Chef m’a signifié que si je voulais continuer à fièrement porter l’uniforme du Zoo – et continuer à percevoir mes dix pions de l’heure – fallait que je change d’affectation. Coup de bol, y avait une place de libre au nettoyage des cages des fauves. Après qu’on en ait évacué les pensionnaires, tout de même. La suite on peut l’imaginer. Le boulot est tellement dégueulasse et pénible que même à dix billets l’heure, on a tous fini par se mettre en grève. Bien sûr on nous a virés en bloc après trois jours de puanteur. Le social et l’hygiène animalière ne font pas bon ménage, en tous cas à New York.
N’empêche que cette année-là, entre la prestation de Fatty en Santa Klaus et ce qu’il me restait de ce que j’avais ramassé durant mes quinze jours de garde-chiourme zoologique, on s’est payé un Réveillon de fin d’année d’anthologie chez Dino, le rital du coin de la rue, et même une journée de sommeil dans un petit hôtel sympa de Broadway pas regardant sur le standing du chaland. Et que demander de plus ?
Joyeuses Fêtes à tous, et que Dieu bénisse l’Amérique, les hôteliers à la coule et même les éléphants.
Gobu
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Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
Janis : quelle histoire ! Faute à la fatigue il y a deux trois trucs pour lesquels j'ai du m'y reprendre à plusieurs fois pour comprendre (houlà, est-ce que c'était bien français, ça?) mais dans l'ensemble je me suis vraiment bien amusé à suivre les élucubrations de ton pauvre zigue, surtout que l'écriture et savoureuse. Une très belle chute, et un aphorisme bien juteux.
Lyra : oh que j'aime ! Ton utilisation des figures stylistiques est juste magique, c'est drôle a souhait, en un mot trois syllabes je me suis ré-ga-lé ! « J’arrive au pays des pingouins chasser le caribou » :-)))))
Elea : que de poésie dans cette histoire ! Coup de coeur pour la séquence de la mèche de cheveux offerte et qui prolonge la ligne de vie. Un demi-rêve qui vaut la peine d'être lu. Et puis j'imagine que tu es contente de ton pitch au zoo vu ce qu'il a inspiré. ^^
Coline : entre l'ours et le tétanos qui sème la pagaille, ton histoire va de surprises en surprises ! Au début j'aurais parié que le plan de Camille concernait un bécotage avec un de ses camarades, mais non. ^^ Dans l'ensemble c'est pas mal, mais il me manque un petit quelque chose. Tu nous fait rentrer tranquillement dans ton histoire, et une fois qu'on s'est bien installé, tu coupes au moment où ça commence vraiment à devenir très intéressant. Ton climax est super (et assez inattendu), mais la chute est trop brutale, comme si tu nous préparais une avalanche et que, en fait d'avalanche, deux trois gros rochers tombent, et puis plus rien, alors que c'est là qu'on trépigne de savoir ce que va leur faire Camille. Mais bon, c'est un exercice, je ne vais pas faire mon difficile non plus ^^. Je crois que cette nuit je vais rêver à l'escapade de Camille dans la montagne. Mais d'abord, aller voir si je suis à jour dans mes vaccins... Merci Coline !
Christie : « il était un petit homme, pirouette, cacahuète... » c'est un peu à un personnage de comptine qu'il me fait penser, ton Tonic ! J'aime beaucoup le travail sur l'écriture, le parler saccadé du bonhomme. Petit bémol sur la chute. J'aime bien cette phrase de Jean-Jacques Thibault, mais elle ne colle pas au texte (et tant qu'à faire, j'aurais préféré un aphorisme de ta façon! ^^)
Lizzie : aaah Racine. Mon idée à la base c'était d'avoir des anacoluthes et/ou aphorismes de la facture des écriveurs, mais qu'à cela ne tienne, c'est tellement beau et bien intégré que je ne vais pas me contrarier pour ça. Honnêtement, j'ai trouvé la poésie de ton histoire et l'architecture de ta prose magnifiques l'une et l'autre. Émouvant et simple à la fois. Bravo à toi et ta Marie.
Gobu : je serais tenté de dire « le meilleur pour la fin » s'il n'y avait pas eu de si chouettes textes avant. Qu'est-ce que je peux dire ? Toujours cette écriture racée qui se déguste comme un vin rouge sec, le quotidien de ton bonhomme suffisamment chiant pour donner une bonne histoire à lire et, comme souvent chez toi, tout se termine dans la joie d'une bonne table. Compliments au chef.
Merci à tous pour ces belles productions, et joyeuses fêtes !
Lyra : oh que j'aime ! Ton utilisation des figures stylistiques est juste magique, c'est drôle a souhait, en un mot trois syllabes je me suis ré-ga-lé ! « J’arrive au pays des pingouins chasser le caribou » :-)))))
Elea : que de poésie dans cette histoire ! Coup de coeur pour la séquence de la mèche de cheveux offerte et qui prolonge la ligne de vie. Un demi-rêve qui vaut la peine d'être lu. Et puis j'imagine que tu es contente de ton pitch au zoo vu ce qu'il a inspiré. ^^
Coline : entre l'ours et le tétanos qui sème la pagaille, ton histoire va de surprises en surprises ! Au début j'aurais parié que le plan de Camille concernait un bécotage avec un de ses camarades, mais non. ^^ Dans l'ensemble c'est pas mal, mais il me manque un petit quelque chose. Tu nous fait rentrer tranquillement dans ton histoire, et une fois qu'on s'est bien installé, tu coupes au moment où ça commence vraiment à devenir très intéressant. Ton climax est super (et assez inattendu), mais la chute est trop brutale, comme si tu nous préparais une avalanche et que, en fait d'avalanche, deux trois gros rochers tombent, et puis plus rien, alors que c'est là qu'on trépigne de savoir ce que va leur faire Camille. Mais bon, c'est un exercice, je ne vais pas faire mon difficile non plus ^^. Je crois que cette nuit je vais rêver à l'escapade de Camille dans la montagne. Mais d'abord, aller voir si je suis à jour dans mes vaccins... Merci Coline !
Christie : « il était un petit homme, pirouette, cacahuète... » c'est un peu à un personnage de comptine qu'il me fait penser, ton Tonic ! J'aime beaucoup le travail sur l'écriture, le parler saccadé du bonhomme. Petit bémol sur la chute. J'aime bien cette phrase de Jean-Jacques Thibault, mais elle ne colle pas au texte (et tant qu'à faire, j'aurais préféré un aphorisme de ta façon! ^^)
Lizzie : aaah Racine. Mon idée à la base c'était d'avoir des anacoluthes et/ou aphorismes de la facture des écriveurs, mais qu'à cela ne tienne, c'est tellement beau et bien intégré que je ne vais pas me contrarier pour ça. Honnêtement, j'ai trouvé la poésie de ton histoire et l'architecture de ta prose magnifiques l'une et l'autre. Émouvant et simple à la fois. Bravo à toi et ta Marie.
Gobu : je serais tenté de dire « le meilleur pour la fin » s'il n'y avait pas eu de si chouettes textes avant. Qu'est-ce que je peux dire ? Toujours cette écriture racée qui se déguste comme un vin rouge sec, le quotidien de ton bonhomme suffisamment chiant pour donner une bonne histoire à lire et, comme souvent chez toi, tout se termine dans la joie d'une bonne table. Compliments au chef.
Merci à tous pour ces belles productions, et joyeuses fêtes !
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
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Localisation : Neverland
Date d'inscription : 08/04/2008
Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
JanisDrôle et triste ! Avec toujours cette économie de moyens qui donne un relief extraordinaire à la moindre chose ; c’est ta caractéristique et je te l’envie grave !
Mais Luna, quand même ! Voilà qui résume toute la misère du monde !
Lyra : Si c’était pas toi, je dirais que t’es pas encore dessoûlée ! Mais non non c’est du Lyrette cuvée 2011, ça vieillit bien, si vous le consommez dans dix ans, vous rigolez autant ! Je voudrais tout citer mais je me contenterai de ce magnifique aphorisme :
Chako : Il me semble que t’as ramé un peu. Bon, les dialogues, c’est ton truc, ça te vient tout seul, mais des bricoles, ça et là me paraissent un peu bâclées :
Et y a des trucs bien drôles :
Il y a une étrangeté douce qui m’enchante.
Et comme Chako, une mention spéciale pour l’épisode de la mèche de cheveux, c’est absolument superbe !
Chrystie : Rhôô, ton nain qui en a ras le pompon, j’ai honte, il m’a fait rire !!!
Y a pourtant pas de quoi, pôv petit ! Mais ta description de son enfer suscite les mauvais sentiments !
Lizzie : Toute une vie sous un abri-bus ! Et comme tu comprends bien les jeunes !
Et t’es pas mal non plus pour ce qui est des vieux :
Mais j’ai adoré ta description du zoo et le pourquoi de l’uniforme !
Et je plussoie sur le regard du pachyderme
Les enfants je dis pas, ils commençaient à m'agacer, 2X3, accord du participe passé avec avoir, mais Luna, quand même, avec son grand pull blanc et son bonnet enfoncé sur les oreilles.
Mais Luna, quand même ! Voilà qui résume toute la misère du monde !
Lyra : Si c’était pas toi, je dirais que t’es pas encore dessoûlée ! Mais non non c’est du Lyrette cuvée 2011, ça vieillit bien, si vous le consommez dans dix ans, vous rigolez autant ! Je voudrais tout citer mais je me contenterai de ce magnifique aphorisme :
On ne perd pas un renne, au pire on l’égare, au mieux on le retrouve
- Spoiler:
- Bon, l’orthographe, t’as pas tout bon, hein !
Et je t’en prie : ne confond plus censé et sensé, ça fait partie des trucs que je ne supporte plus !!!!!!!
Etre censé savoir = être supposé savoir Etre sensé = ne pas être complètement stupide Et grammaticalement, on ne peut pas être sensé savoir
Chako : Il me semble que t’as ramé un peu. Bon, les dialogues, c’est ton truc, ça te vient tout seul, mais des bricoles, ça et là me paraissent un peu bâclées :
Mais c’est vrai que quand on fait MC, on n’est pas vraiment à l’écriture.Sauf que, quand il n'y a rien à droite, rien à gauche, ni rien devant et derrière non plus, s'éloigner de quatre pas ne sert pas à grand chose, sauf à forcer la voix quand on veut parler à celle qu'on fuit.
Et y a des trucs bien drôles :
Elea : Elea ! Tu sais que ça devient de mieux en mieux ?! De plus en plus personnel, poétique, avec une touche très noire en mineure, un vrai régal !Mais je t'aimais, Loulou ! On aurait fait l'amour en haut des dunes !
On a l’impression que ton personnage est dédoublé : à la fois la narratrice et la jeune fille rousse, deux incarnations pour une même personne à des moments différents…J’aime la nuit : le soleil ne luit pour personne. Le jour il n’est éteint que pour moi.
Il y a une étrangeté douce qui m’enchante.
Et comme Chako, une mention spéciale pour l’épisode de la mèche de cheveux, c’est absolument superbe !
Chrystie : Rhôô, ton nain qui en a ras le pompon, j’ai honte, il m’a fait rire !!!
Y a pourtant pas de quoi, pôv petit ! Mais ta description de son enfer suscite les mauvais sentiments !
Lizzie : Toute une vie sous un abri-bus ! Et comme tu comprends bien les jeunes !
Tout ce paragraphe est super, très visuel et au−delà du visuel, il montre la psychologie des gamins…Tu compatis, et le silence se pose entre nous. Le silence et des bruits autour, des moteurs, un rer sur le pont aérien et une moto, mais le silence entre toi et moi. Des gens arrivent, nous entourent, nous encerclent, nous resserrent.
Et t’es pas mal non plus pour ce qui est des vieux :
Gobu : Et ils ont mangé quoi, tes clodos ? Chuis frustrée quand tu dis pas !Alors je sais pourquoi je prends encore le bus, des bus dans lesquels on se frotte, on se serre, on saisit des bribes de petits riens.
Mais j’ai adoré ta description du zoo et le pourquoi de l’uniforme !
Et je plussoie sur le regard du pachyderme
Moi aussi, ça me fout la trouille ! Sauf que je ne sais pas chanter du Sinatra...Et je te cause pas du regard de l’éléphant. C’est bien simple : j’avais beau passer devant l’enclos des pachydermes en fredonnant du Sinatra pour faire genre, y en avait un qui me quittait pas de ses petits yeux vicieux enfoncés entre les plis du cuir.
Invité- Invité
Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
Janis : je retiens le "ta femme m'attend" et la phrase fables de La Fontaine.
Un truc m'échappe dans cette phrase : "Les enfants je dis pas, ils commençaient à m'agacer, 2X3, accord du participe passé avec avoir".
Sinon, bien aimé ce trio triste qui se termine en pirouette.
Lyra : waouh ! Drôlerie, dialogues excellents, jeux avec les mots et les sonorités, absurde poétique, c'est un festival, bravo !
Chako : j'aime bien tes deux loulous et leurs échanges. Un petit peu déçue par la fin et la chute, peut-être parce que j'aimais bien Loulette et que ça m'énerve que l'autre s'en sorte comme ça !
Merci pour l'exo mené de main de maître.
Coline : j’ai aimé tout le début, cette randonnée qui se présente bien mais dont on sent qu’elle va déraper. Et en si peu, tes personnages sont bien campés (si j’ose dire !). La fin est un peu plus fouillis, ou rapide et abrupte, j’ai compris qu’un vrai ours avait pris Camille à son propre piège, c’est cruel mais rigolo.
Chrystie : tu l’as mis dans une sacré galère ton petit Tony apeuré par la sévère directrice. Les couloirs de l’école et ses habitants sont bien narrés, on y est. Et j’aime bien le rythme et le ton.
Lizzie : j’aime beaucoup, c’est doux, un peu mélancolique, très joli et si bien construit, ces années qui passent à toute allure devant un bus qui ne passe pas.
Gobu : le retour de Santa Klaus, pour mon plus grand plaisir. Raconté avec cette manière, il peut m’entraîner dans n’importe quelle aventure ton héros, je le suivrai le sourire aux lèvres.
Un truc m'échappe dans cette phrase : "Les enfants je dis pas, ils commençaient à m'agacer, 2X3, accord du participe passé avec avoir".
Sinon, bien aimé ce trio triste qui se termine en pirouette.
Lyra : waouh ! Drôlerie, dialogues excellents, jeux avec les mots et les sonorités, absurde poétique, c'est un festival, bravo !
Chako : j'aime bien tes deux loulous et leurs échanges. Un petit peu déçue par la fin et la chute, peut-être parce que j'aimais bien Loulette et que ça m'énerve que l'autre s'en sorte comme ça !
Merci pour l'exo mené de main de maître.
Coline : j’ai aimé tout le début, cette randonnée qui se présente bien mais dont on sent qu’elle va déraper. Et en si peu, tes personnages sont bien campés (si j’ose dire !). La fin est un peu plus fouillis, ou rapide et abrupte, j’ai compris qu’un vrai ours avait pris Camille à son propre piège, c’est cruel mais rigolo.
Chrystie : tu l’as mis dans une sacré galère ton petit Tony apeuré par la sévère directrice. Les couloirs de l’école et ses habitants sont bien narrés, on y est. Et j’aime bien le rythme et le ton.
Lizzie : j’aime beaucoup, c’est doux, un peu mélancolique, très joli et si bien construit, ces années qui passent à toute allure devant un bus qui ne passe pas.
Gobu : le retour de Santa Klaus, pour mon plus grand plaisir. Raconté avec cette manière, il peut m’entraîner dans n’importe quelle aventure ton héros, je le suivrai le sourire aux lèvres.
elea- Nombre de messages : 4894
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Date d'inscription : 09/04/2010
Re: Exo live : jeudi 29-12-2011 à 20h15
Janis Il a des lettres ton héros et plein de bébêtes dans la tête, plus que dans son zoo. Mais il se ménage une sortie!
Lyra Will Un feu d'artifice de drôleries et de trouvailles.
Chako noir Merci pour cet exo qui nous laissait quelque peu libres.
Des dialogues bien menés. Sous la houlette de Loulou, tout est possible, et même de rendre Loulette invisible.
Elea Belle évocation pleine de poésie en demi-teintes...
Colline Dé Bien aimé les déboires de cette équipée aux personnages typés, ton aphorisme, et le refuge à la porte improbable. Camille en prend pour son grade...
Lizzie Bien vu!.. On déguste jusqu'au bout... et on se déride à ces bribes de vie si bien évoqués.
Gobu Une autre version du sujet, très savoureuse aussi. On partage bien la trouille, la puanteur... et le break géant.
JOYEUSES FETES ENSOLEILLEES à tous.
Lyra Will Un feu d'artifice de drôleries et de trouvailles.
Chako noir Merci pour cet exo qui nous laissait quelque peu libres.
Des dialogues bien menés. Sous la houlette de Loulou, tout est possible, et même de rendre Loulette invisible.
Elea Belle évocation pleine de poésie en demi-teintes...
Colline Dé Bien aimé les déboires de cette équipée aux personnages typés, ton aphorisme, et le refuge à la porte improbable. Camille en prend pour son grade...
Lizzie Bien vu!.. On déguste jusqu'au bout... et on se déride à ces bribes de vie si bien évoqués.
Gobu Une autre version du sujet, très savoureuse aussi. On partage bien la trouille, la puanteur... et le break géant.
JOYEUSES FETES ENSOLEILLEES à tous.
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