Raphaël

Je n’existe plus ! Pourtant, je ne me suis jamais senti aussi vivant qu’aujourd’hui. Je ressens la douleur physique mais elle ne me freine pas, je sais ma fatigue mais je m’en moque, je n’écoute plus mon corps, j’enfouis mes désirs. Tout n’est plus que toi. J’organise, je construis, je veille et je donne tout pour un rire, un premier mot esquissé, un visage éclairé d’innocence et d’amour pur.

Tu apprends à marcher, je passe mon temps à quatre pattes. Tu ris aux éclats, j’en pleure de joie. Tu éternues, j’en suis malade.

Un an déjà ! La nuit, un hôpital, des couloirs silencieux, calmes, intemporels, nos reflets dans les grandes baies vitrées, les lumières de la ville, l’attente, la fatigue et notre première rencontre, ta petite main serrant mon doigt. Un fils. Mon fils. Forcément beau. Comme tu avais l’air calme, cette nuit-là, déjà souriant, heureux, je crois.

Je me souviens des premières soirées passées à te bercer à travers l’appartement, chantonnant pour te calmer, je me souviens de l’angoisse de ta mère que je n’ai jamais ressentie. Je n’ai jamais eu peur ni douté, depuis le premier jour, j’ai l’impression que tu as toujours été avec nous.

Ton premier sourire fut pour moi, ton premier mot également. Je connais maintenant la signification du mot adulte. J’ai quelque chose de plus que les autres, ce quelque chose, c’est toi, c’est l’amour que je te porte, c’est celui que tu me donnes, c’est l’assurance d’un bonheur et d’une force ineffable.

Quels que soient mes malheurs, rien ne peut m’atteindre si tu es heureux. Je ne suis plus qu’un immense cœur dont tu as, seul, la clé.

Ma fierté, mon petit,
Tu grandis, je te suis,
Tu avances et je veille,
Ma lumière, mon soleil.

Fragilité sensible,
Et bonheur indicible,
Instantanés de joie,
Quelques rires et ta voix.

Spoiler:

Charles !

Et bien voilà...

Une raison encore, s'il en fallait une, de craindre que les heures ne s'envolent sans avoir le temps de les dompter...

Du point de vue de la forme, il y'aurait sans doute à revoir certaines choses.
Du point de vue du fond, il n'y a rien à changer.

Sourire...
Tout à fait d'accord !
Allons, c'est une joie brute, qui s'accomode fort bien de ces maladresses..