Chambre boudoir de l'hôtel Raphaël

Camel Dim 13 Jan 2013 - 21:18

Chambre boudoir de l'hôtel Raphaël

Les rideaux rouges coulent sur la moquette qui a pris la même teinte. Des murs blancs, sculptés à la base, dessinent les pièces, incrustés de miroirs qu'on ne regarde plus. On y a parsemé des meubles rococos. Quelques bureaux, cerclés par des fauteuils de velours, sont surveillés par un tableau prétentieux. Et le comité semble être là depuis un siècle, tous se connaissent et n'ont rien à se raconter. Le lit, tout aussi seul que les autres, mais à l'écart dans la chambre, est imposant par ses colonnes, d'un bois somptueux, dans lesquels sont taillés des anges qui, lorsque la porte est entrouverte, deviennent des témoins muets. Un verre de vin s'est assis sur la table basse. Il se trouve, en face, le canapé, où s'est posé un vieillard.
Il assassine des cigarettes, toujours, et se donne l'illusion d'être important, préférant son ombre, car il n'y voyait là que les contours précis d'un intérieur masqué.
L'âme a perdu son humanité, mais gardé l'instinct de survie qui protège le corps immobile de l'homme. Elle ne sert aujourd'hui qu'à agiter des doigts fébriles, et à penser. Ses yeux ne veulent rien dire, ne savent plus parler, et ne sont qu'une liaison avec la vie qu'on ne peut plus trouver sous sa peau . Sa face est une allégorie macabre et le teint cadavéreux qu'elle prend semble adoucir le passage, proche, du corps à la dépouille, comme pour faciliter sa mort et la rendre moins choquante.
C'est la dernière étape d'une vie, celle qu'on use pour ne penser qu'aux précédentes, car rien se passera, son verre déborde déjà et attend patiemment se de briser.
Il sent la fatalité qui marche d'un pas cadencé, sûr. Trop sec pour pleurer, il veut se souvenir des grands moments de tendresse ; mais n'y parvient pas, il ne sait plus, il ne veut plus. Alors il pose sa tête trop lourde, qui semble contenir mille secrets auxquels il n'a plus accès. Il attend paisiblement la mort.

Attercap Mar 15 Jan 2013 - 20:07

Écrire sur la mort à 16 ans ? Brrrrr.
J'ai bien aimé ce texte. J'aurai aimé pouvoir écrire ça à ton âge ! J'ai particulièrement apprécié le "il assassine des cigarettes, toujours, et se donne l'illusion d'être important, préférant son ombre, car il n'y voyait là que les contours précis d'un intérieur masqué."

Il y a quelques tournures de phrases qui me paraissent maladroites, qui auraient pu être bien meilleures. (du moins potentiellement meilleures, mais c'est mon avis.)
Tu devrais essayer d'y passer quelques heures de plus pour le transformer. Et le re-poster ?

Je répète que j'ai bien aimé, et le thème, l'atmosphère sont intéressants. (j'aime la lourdeur et l'odeur des velours poussiéreux)
Donc persévère ! Tu vas progresser doucement.

Attercap (qui n'a pas un âge très avancé pour autant... )

Camel Mer 16 Jan 2013 - 14:46

Toi tu t'calmes direct ou j'te bouyave fais pas le malin

Modération Mer 16 Jan 2013 - 15:01

D'une, on ne répond pas ici.
De deux, on mesure ses propos partout sur le site.

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