Conclusion des quatre éléments

Conclusion

À moi comte de Meaux, ne vois-tu rien venir ?
Charles Perrault de Corneille –
fabricant de fromages en Brie


Il semblerait clairement au regard de ce qui vient d’être dit que la personnification des quatre éléments révélât en d’autres temps un désir d’érection de l’esprit humain au pinacle d’une glorieuse spiritualité, aspiration traduisant ici l’inclination de l’Homme à l’universelle conscience selon une perspective principielle à connotation idéaliste de la psyché telle que l’ont conçue avec tant d’ardeur nos philosophes les plus véhéments, élaborant en une audacieuse vision anthropomorphiste les qualités plus qu’humaines d’une conception élémentale où les cosmes eux-mêmes, avec leur cortège céleste relevant du phénoménal, sont entendus subséquemment à une représentation anthropocentriste. Or ne sont-ce là, en définitive, choses ordinaires de notre quotidien fastidieux que les inéluctables confrontations imposées par la vie à travers les turpitudes, contingences, conditions et conjonctures de toutes sortes dans une phase éveillée du devenir humain en un point tel qu’il nous apparaît illusoire de ne pas éclabousser le lavabo en se lavant les mains ?... Neptune, maître des océans, en est-il le seul responsable ?… Soufflons un peu…

Car non seulement les éléments n’ont pas d’âme et pas davantage de qualités divines – les mythologies en eussent-elles, à travers une ambition idéaliste nourrie quoique utopique, tenté de peindre les vertus dans le noble dessein d’en appréhender l’essence –, mais essayez donc de gonfler un pneu sans pompe à vélo !... Éole nous viendra-t-il en aide ?

La flamme spirituelle, certes, que philosophes et théologiens, en un siècle dit « des Lumières », ont érigé au sommet de la création, attribut de l’Homme comme des dieux, et pur Feu de connaissance au centre de l’Être et du Néandertal, a-t-elle permis, fût-ce aux recours des foudroyants éclairs célesto-telluriques irradiant les horizons et les firmaments, de s’allumer une clope quand il fait grand vent ?... Râ nous sauvera-t-il de cette tragédie ?

Non, non et trois fois non ! Nous vous l’assurons ici, jamais Gaïa la Terre ne passera le second tour des élections…

Bonsoir,

C'est sans compter le cinquième.

Amicalement,
midnightrambler

J'ai pouffé !
Et d'ailleurs, je repouffe...
J'adore les gens qui prennent des détours alambiquets (de Seguin), font gronder des orages de mots, gonfler des phrases amphigouriques et terminent par un petit proutrigolard !

On ne peut être que d'accord avec ces "vérités" surtout si brillamment rallongées, avec ironie, intelligence et savoir... Superbe cette réthorique. Merci pour ces effets de manche justifiés.

Un jeu intéressant d'alternance de rythmes, de tonalités, de niveaux de discours. Un coup la langue, précieuse et absconse, est traquée, bousculée, harcelée jusque dans ses derniers retranchements, avec rallonges et rallonges aux rallonges, un peu à la façon du remarquable et sibyllin Pierre Bourdieu... Puis au coup suivant le quotidien, voire le trivial, fait ricochet, dans une gouaille très proche de San-Antonio. Curieux mélange qui a pour effet de "guingasser" le lecteur ( suis pas sûr de l'orthographe, c'est une expression du sud est, je ne l'ai jamais vu écrite ), et on en sort "tout estranciné" ( idem ).

Le tout fait penser à une séance d'escarpolette endiablée. Ou ce qu'on doit ressentir après une heure de cheval au galop ( je suppose, n'étant cavalier qu'avec ces dames et ne chevauchant qu'ycelles ).

Etrange résultat, déroutant, brillant, intéressant, mais déstabilisant.

A développer, parce qu'à force de cette pratique, vous y finiriez par trouver votre ton propre et même, quelque chose de tout à fait personnel et passionnant.

Ubik.

Je réponds maintenant car j'attendais d'autres lecteurs, mais ils ne sont pas venus.

Merci de ces remarques.

J’ai écrit « les quatre éléments » à l’âge de 16 ans à cause d’un professeur de français original qui nous avait demandé de tourner en dérision les quatre éléments. Chaque élève devait choisir un élément à maltraiter, chose pas facile…

Vous pourrez donc mieux comprendre pourquoi le texte « L’eau » est si peu consistant et niaisement absurde. À l’époque, j’avais aimé cet exercice, je m’y étais amusé au point d’écrire pour moi-même (et non plus dans le cadre d’un devoir) trois autres textes sur la Terre, le Feu et l’Air.

En revanche, cette conclusion date de 2008, à 48 piges j’étais donc plus mûr, d’où la différence de niveau.