Il lui manque le bras droit, du coup elle est gauchère

Il lui manque le bras droit du coup, elle est gauchère. Mais pétard; qu'est-ce qu'elle est belle!
Comme quoi, on n'a pas besoin de tout. Elle court pour prendre son train, son sac accroché à son épaule droite ne tombe pas, j'admire son aisance. Pourtant elle va le rater ce maudit train, elle ne pourra pas composter son billet, dans sa main gauche, elle tient sa valise. Qu'elle ne veut pas lâcher parce qu'elle y a rangé sa robe en dentelle, celle qui cache son bras droit quand elle danse! Alors je cours derrière elle parce que ...D'Artagnan. De loin je l’aperçois face au composteur, au "con posteur". Le ticket dans la bouche, elle tente en vain l'improbable poinçonnage de ce qui sera sa vie. En sueur je m'arrête à sa hauteur, elle est diablement belle et une larme sur sa joue la rend tellement...
Délicatement, je prend le passeport TGV, l'introduit dans Monsieur "Billet s'il vous plait". Il claque, exprime son accord, oui Demoiselle sans bras droit, tu peux y aller, tu auras droit toi aussi au bonheur, merci D'Artagnol.
Dans ses yeux un songe, turquoise !
Je remets le billet dans la poche supérieur droite de son tailleur Chanel, effleure un sein au passage.
Elle est déjà loin, dans la foule des gens à deux bras.

Je rentre dans mon quotidien, laisse ma cape sur le quai. Et elle est là, devant moi. Elle a posé sa valise sur le sol, celle qui contient sa trousse à maquillage inutile et de son bras gauche m’enlace, m’embrasse, j’ai froid !

Hier, j’étais mort.

J'aime plutôt bien, malgré le romantisme prévisible ; mais quelque chose de décalé quand même, la manière de conter, une fragilité du narrateur. Et rien voir avec le fait que je sois gauchère (j'ai tous mes bras :-)).


("je prends")

J'hésite à comprendre, mais j'aime beaucoup.
C'est le temps de la narration au présent et cet

hier j'étais mort

qui me font hésiter.
Ou alors je suis mal réveillée...

Alors, j'ai adoré cette phrase de l'incipit qui sert de titre, et tous les éléments qui se rattachent à cette idée d'une femme magnifique mais manchot(e) : la robe pour danser, la valise, etc... Par contre, je n'ai pas très bien compris ce que faisait d'Artagnan là-dedans, pas trop apprécié le calembour sur le con-posteur (trouve ça trop lourd dans un texte léger, c'est dommage), et "j'étais mort"... Alors là mystère et boule de gomme...

Emouvant ton texte. Il nous renvoie à nous-même dans cette situation. Pourquoi tu termines par "Hier j'étais mort" ? Justement plus tu serais vivant, plus cela donnerait de crédibilité...
Mais peut-être que je n'ai pas saisi cette fin. Je ne l'ai su la prendre à bras le corps...

Je m’interroge aussi sur la fin, le "j’ai froid" et la dernière phrase, j’y vois une allusion à la Camarde mais sans en être certaine. Que ce soit ça ou pas, il manque quelque chose pour que ce soit compréhensible.
Dommage parce que du coup ça peut changer totalement la manière de voir le texte, cruel ou joli.

marrant, allusions, citations, ambigüité, trouble, inutile. un texte ambitieux dans sa brièveté, j'ai beaucoup aimé et peu de questions. n'y répond pas.

Le titre m'a fait rire alors je suis venue :0)

Moyennement convaincue par le calembour, et aussi par le songe turquoise...

Sinon j'aime beaucoup cet instantané, il y a un ton très personnel et très pétillant.

Bonsoir,

J'ai beaucoup aimé ...
J'ai eu peur qu'elle ne devienne unijambiste à vouloir courir après son train !

Amicalement,
midnightrambler

J'apprécie l'originalité et la fraîcheur de ce texte. J'aime moins la fin inutilement dramatique et m'interroge sur le sens des dernières phrases. Ca me fait penser à un texte de Janis qui décrivait pareillement une scène du quotidien et qui sur la fin lui donnait brusquement un côté onirique.
Quelques traits d'humour aussi qui tombent à plat :"au con posteur", "Monsieur "Billet s'il vous plait".

c'est aussi le titre qui m'a franchement attirée
et puis j'ai bien aimé, le ton, le mouvement, la scène
(sauf con posteur)
et même la fin mystérieuse

sur une plage par ici il y avait une super belle fille bronzée en maillot jaune, immobile de profil et quand elle s'est tournée, il lui manquait tout un bras

j'apprécie aussi que le texte soit court

J'aime bien ce texte, la fin posée par cette phrase "hier j'étais mort" mais les jeux de mots décalés cassent un peu le rythme de ce joli récit.
Une question :pourquoi a-t-il soudain froid lors du baiser, la mort?

Bonsoir,

Cette femme qui n'a qu'un seul bras est-elle la grande faucheuse ?!

J'ai apprécié la lecture, très particulière ; je n'ai pas compris le fin, par contre, enfin je crois.

Bien à vous,

Bonjour à tous,

Une bonne surprise que tous vos commentaires, mon petit texte vous a interpellé, j'en suis tout ébaubi.

EASTER:

Merci, tout simplent.

Coline Dé:

Vous êtes la première à vous poser la question à propos du :" hier, j'étais mort". J'hésite toujours à donner une explication à mes textes, peut être la peur de décevoir le lecteur...Mais vous êtes trop nombreux à me poser la question alors, une fois n'est pas coutume, voilà la réponse : Hier j'étais mort : Mon existence était "sans vie" avant de rencontrer cette créature...Son baiser me reveille à la vie...banal, non ?
Merci beaucoup pour votre fidélité sur mes pages.

Vincent M:

D'Artagnan...ben, c'est un peu le Zorro français...
Le calembour au sujet du composteur, arf!!! Etes vous usager de la SNCF ? Si oui, n'avez vous jamais été ennuyé par ce "fichu" composteur qui ne fonctionne qu' une fois sur quatre cent cinquante-trois ?
Merci pour l'attention que vous avez apporté à ma prose.

Raoulraoul:

Merci à vous, je vous renvoie un peu plus haut pour l'explication du "hier ,j'étais mort".
Merci à vous aussi de l'intérêt porté à mon texte.

Eléa :

Arf, encore une autre phrase qui a interpellé les lecteurs :" J'ai froid".
Comme la réponse faite à Coline, j'espère que l'explication ne vous décevra pas : J'ai froid = frissons, encore une fois banal, non ?
Merci beaucoup de votre passage.

Pandaworks :

Juste : Merci.
Amicalement, Marc..

Lyra Will:

Enchanté de vous compter parmi mes lecteurs.
Je vais supprimer ce composteur que je traîne comme un boulet ( voir l'explication du jeu de mot foireux, plus haut.)
Songe turquoise, arf, si vous aviez vu ses yeux...

Midnightrambler:

J'ai vécu cette scène, tout du moins dans son début, la suite n'est que pure fantasme...
Merci à vous mon ami, pour votre fidélité
Marc

Jano :

Originalité et fraîcheur du texte, argghhh, j'en suis tout remué...Vraiment merci.
Con posteur fait l'unanimité ( ou devrais je dire l'inimité), je vais le pulvériser...
Merci à vous.

Janis:

Nous rêvons sur les mêmes sujets, je me sens moins seul. Un texte court se lit il plus facilement ? L'exercice est difficile, concentrer toute une histoire en 15 lignes, il faut interesser le lecteur. J'en ai quelques uns en stock, il faudrait que je vous les livre en paquet! A voir...
Merci beaucoup, vos remarques m'ont touché
Amicalement

Aganippe :

(Aparté : Waouh le pseudo!!!)
Rien de plus à dire, l'essentiel des réponses étant inscrit plus haut.
Je vous remercie pour l'intérêt que vous avez apporté à la lecture de mon texte.
Come je l'ai dit à Bertrand, j'ai vécu cette scène dans la rue: une jeune fille superbe qui coure en direction de la gare. Manifestement elle va rater son train au vu de la grimace qu'elle arbore. Elle porte une valise dans sa main gauche et son sac posé sur son épaule droite ne tombe pas, malgré sa course et son bras droit manquant...je la perds de vue dans la foule qui se presse sur le parvis de la gare...j'ai imaginé la suite, romantique indécrottable que je suis! LOL

Rémus :

J'espère que tout ce qui a été dit precedemment éclairera votre lanterne.
(Aparté : j'adore toujours autant votre avatar.)
Merci beaucoup pour votre commentaire sympatique

Marchevêque