Sans mémoire ni voix
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Sans mémoire ni voix
J'ai longtemps vécu les sourires comme des rivages auprès desquels me reposer, comme des massifs d'émail où contempler, à travers la joie d'autrui, un erzat du bonheur que je devais vivre moi-même. C'était avant de lever un peu plus haut les yeux, avant de lire dans le sillon des larmes hystériques le spectacle de la nuit; de sentir dans ta chevelure l'odeur de mousson qui irrite le jour, d'y voir comme l'incendie perpétuel des planèzes, la marée de feu que leurs fins herbages emprisonne au soleil ras de l'aube. Puis il y eut ce pèlerinage sur les cimes des glaciers où j'ai croisé ta démarche légère comme celle d'une ombre chinoise; oui, légère, et si lourde pourtant; si lourde de porter en elle la sueur de mes doigts, l'encre épaisse de mes poèmes; si lourde de n'être à elle seule qu'une impossible parole. Je l'ai croisée. Et j'ai alors compris ce qu'était réellement le gel sur lequel nous marchions lors du premier hiver, lors du premier jour, ce gel sur lequel tu marchais quand tu te dirigeais vers moi: il était le miroir qui doublait tes gestes fluviaux, doublait les péniches de douceur contenues dans leurs caresses. Il était ce miroir qui, par effet de contamination, te rendait si indécise, si insaisissable et silencieuse. Tu avais cette démarche souple des dames qui naissent des flots dans toute leur grâce, mais dont le pas garde toute la timidité des filles muettes. C'est peut-être de ce silence dont je pâtis aujourd'hui; aujourd'hui que je ne souhaite plus écrire.
Car je ne sais plus nommer le regret que les années ont bâti comme des rendez-vous manqués d'amoureux. je ne puis plus dire les barques de feu qui laissèrent, avec moi, sur une mer de brume, la géhenne s'exiler. Je ne sais plus profiter de la vie. Elle fut balayée d'un souffle de tempête ou, peut-être, simplement, anéantie par la brise légère de mes deuils. Les barques de brûlure, dont la fumée douloureuse marquait toutes les chairs de l'enfance, ces barques de Charon, si elles continuent d'apporter avec elles ce grand vacarme de naufrage, si elles persistent à enraciner notre souvenir à la pointe des récifs, ne sont plus cependant qu'un vague crépitement : une étincelle malade d'avoir trop duré.
*
Je pensais être né pour les hautes cimes d'Amazonie, je pensais pouvoir marcher sur le printemps à grandes enjambées de soleil, traverser le berceau d'aiguilles des forêts de pin sans me blesser le pied, mais je me retrouve, les jambes houleuses, flottant dans le chant d'un coroman perdu en haute mer. Je me retrouve encore comme ces vents déchaînés qui d'une vague à l'autre faiblissent et disparaissent. Je suis toujours ce soudain influx de sang dans les artères de l'océan; ce va-et-vient transparent à toutes les douleurs et à toutes les joies, à toutes les nuits innocentes et à tous les yeux mi-clos sous une éclipse ou sous un drap de comète, cette marée de la mémoire qui s'élève et qui tombe, qui s'oublie et qui se souvient, comme le coeur se serre et se desserre. Comme on écoutait à deux un nocturne de Chopin avant de s'endormir; ou seul, à présent, sans la tendresse caillouteuse de tes lèvres sèches.
Car je ne sais plus nommer le regret que les années ont bâti comme des rendez-vous manqués d'amoureux. je ne puis plus dire les barques de feu qui laissèrent, avec moi, sur une mer de brume, la géhenne s'exiler. Je ne sais plus profiter de la vie. Elle fut balayée d'un souffle de tempête ou, peut-être, simplement, anéantie par la brise légère de mes deuils. Les barques de brûlure, dont la fumée douloureuse marquait toutes les chairs de l'enfance, ces barques de Charon, si elles continuent d'apporter avec elles ce grand vacarme de naufrage, si elles persistent à enraciner notre souvenir à la pointe des récifs, ne sont plus cependant qu'un vague crépitement : une étincelle malade d'avoir trop duré.
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Je pensais être né pour les hautes cimes d'Amazonie, je pensais pouvoir marcher sur le printemps à grandes enjambées de soleil, traverser le berceau d'aiguilles des forêts de pin sans me blesser le pied, mais je me retrouve, les jambes houleuses, flottant dans le chant d'un coroman perdu en haute mer. Je me retrouve encore comme ces vents déchaînés qui d'une vague à l'autre faiblissent et disparaissent. Je suis toujours ce soudain influx de sang dans les artères de l'océan; ce va-et-vient transparent à toutes les douleurs et à toutes les joies, à toutes les nuits innocentes et à tous les yeux mi-clos sous une éclipse ou sous un drap de comète, cette marée de la mémoire qui s'élève et qui tombe, qui s'oublie et qui se souvient, comme le coeur se serre et se desserre. Comme on écoutait à deux un nocturne de Chopin avant de s'endormir; ou seul, à présent, sans la tendresse caillouteuse de tes lèvres sèches.
Art. Ri- Nombre de messages : 314
Age : 26
Date d'inscription : 28/10/2010
Re: Sans mémoire ni voix
Sans titre mais non pas sans or, Sans titre mais non pas sans gloire.
Cette ligne juste pour dire bravo à ce retour du jeune Art.Ri qui met en règle (?) son intérieur. Je vous relirai tranquillement et commenterai plus tard lors d'un moment de plus grande disponibilité.
Cette ligne juste pour dire bravo à ce retour du jeune Art.Ri qui met en règle (?) son intérieur. Je vous relirai tranquillement et commenterai plus tard lors d'un moment de plus grande disponibilité.
Re: Sans mémoire ni voix
Il faut impérativement un titre svp.
Tous les textes parus ici sont encodés au catalogue de VOS ECRITS visible par un bouton en haut de page d'accueil, il leur faut donc être repérables.
Merci de nous le proposer dans ce même fil.
Re: Sans mémoire ni voix
Le titre sera: "sans mémoire ni voix"
Art. Ri- Nombre de messages : 314
Age : 26
Date d'inscription : 28/10/2010
Re: Sans mémoire ni voix
Très beau texte très touchant qui tend à défier toute analyse immédiate. J'y vois l'expression riche de l'amour manqué ou de sa perte (je ne suis pas sûr de ce dernier point). Dommage de finir sur "les lèvres sèches" (certes comme si l'encre avait tari, le sec ou l'assèchement étant l'un des points centraux du texte). L'expression poétique entrelace le thème du rivage, de la côte, des écueils et récifs et celui du feu ainsi qu'une dualité ou hésitation cruelle entre vivre et écrire, entre le muet et le flot du sentiment.. Au milieu pas mal de perles:
Je reprends les perles :
Intéressant est aussi le motif de surfaces sur les quelles on marche ou qu'il faut traverser (avec un risque de se blesser comme la glace du lac gelé qui se briserait: surface= la page? le plan du mutisme, l'obstacle à l'expression dans la vie réelle comme dans l'écrire?
Je vais aller relire vos quelques 4 ou 5 textes antérieurs que vous nous avez offerts ici. Continuez...
J'en profite pour glisser là un regret: celui d'une certaine abondance d'adjectifs ou de noms épithètes qui en explicitant trop affaiblissent la puissance poétique (ex. un erzatz du bonheur : je trouve que un bonheur que je devais vivre moi-même se suffit mieux; de même le hystériques après larmes est-il indispensable? tout comme le grand du vacarme?).Art. Ri a écrit:J'ai longtemps vécu les sourires comme des rivages auprès desquels me reposer, comme des massifs d'émail où contempler, à travers la joie d'autrui, un erzat du bonheur que je devais vivre moi-même.
Je reprends les perles :
Très beau, ça sent le vécu là-haut avec la tente perchée dans le Cantal (avec une allusion aux épanchements basaltiques).Art. Ri a écrit:l'incendie perpétuel des planèzes, la marée de feu que leurs fins herbages emprisonne au soleil ras de l'aube.
Art. Ri a écrit:je ne sais plus nommer le regret que les années ont bâti comme des rendez-vous manqués d'amoureux.
J'arrête là mon découpage, en notant que vous êtes Art.Ri sensible à la démarche avec une tendance christique au marcher sur l'eau : marcher sur le printemps , cette démarche souple des dames qui naissent des flots dans toute leur grâce, mais dont le pas garde toute la timidité des filles muettes...Art. Ri a écrit: je pensais pouvoir marcher sur le printemps à grandes enjambées de soleil, traverser le berceau d'aiguilles des forêts de pin sans me blesser
Intéressant est aussi le motif de surfaces sur les quelles on marche ou qu'il faut traverser (avec un risque de se blesser comme la glace du lac gelé qui se briserait: surface= la page? le plan du mutisme, l'obstacle à l'expression dans la vie réelle comme dans l'écrire?
Je vais aller relire vos quelques 4 ou 5 textes antérieurs que vous nous avez offerts ici. Continuez...
Re: Sans mémoire ni voix
si je veux être méchant je pourrais dire: normal qu'elle se sauve
si j'étais menteur je dirais: j'ai tout voyagé les images: la gelée, les pieds dans le cri des goélands..
si je suis honnète je dis: je lis une introspection avec des images poétiques, belles, profondes, attirantes, pas forcément compréhensible au lecteur, avec, malgré tout, la possibilité de tout lire sans décrocher du fil conducteur... je relirais pour choisir entre les deux côtés de la force... le j'aime ou le j'aime pas...
amitié
si j'étais menteur je dirais: j'ai tout voyagé les images: la gelée, les pieds dans le cri des goélands..
si je suis honnète je dis: je lis une introspection avec des images poétiques, belles, profondes, attirantes, pas forcément compréhensible au lecteur, avec, malgré tout, la possibilité de tout lire sans décrocher du fil conducteur... je relirais pour choisir entre les deux côtés de la force... le j'aime ou le j'aime pas...
amitié
Re: Sans mémoire ni voix
L'eau très présente.
je lis, je suis ce cheminement d'idées, de paysages.
J'aime trouver ces points virgules qui, il me semble, sont de moins en moins utilisés.
Impressionnant.
je lis, je suis ce cheminement d'idées, de paysages.
J'aime trouver ces points virgules qui, il me semble, sont de moins en moins utilisés.
Impressionnant.
Invité- Invité
Re: Sans mémoire ni voix
C'est bien hélas que les points virgules disparaissent. Ils ont cette commode force de précision, pour la pause dans la lecture, que n'ont ni les points, ni les virgules. Le souffle n'est ni trop court, ni trop long. Ils me paraissent essentiels pour donner aux phrases longues une once de légèreté.
Je note parmi les lectures de remarquables sensibilités. Des lectures qui ont percé des petits détails, ces obsessions inconscientes qui gouvernent un style et dont l'auteur ne se rend pas bien compte. Merci Marjevols pour l'intelligence de ta lecture. Il est toujours agréable de relire son propre texte avec une autre focale que la sienne.
Eclaircie, j'ai pour la matière de l'eau, une affinité très particulière; elle me permet tout bêtement de donner à ce cliché des sentiments l'image des paysages fluides et changeants. Sa surface accueille le reflet céleste, sa profondeur accueille les ténèbres humaines, ses remous la violence, sa houle l'éternel retour, le cycle, la monotonie. Elle est aussi propice à la marche christique, à la naissance de Vénus, et, dans ses figures les plus réduites, les gouttes, elle pleure. Et puis, l'eau est ouverte aux mélanges, j'aime la faire communier avec la lumière, la terre, le feu, le sang. Tout ceci est un peu facile. Je me repose beaucoup sur la sculpture de la langue pour en donner des figures neuves.
Outre ce bavardage (je suis désolé, je m'épanche, c'est un peu lourd je crois), le poème me paraissait incomplet et n'allait, à mon sens, pas au bout de ce que je désirais figurer. Aussi ai-je tenté de tirer sur le paysage poétique les rideaux, pour en dévoiler quelques nouvelles profondeurs. D'y faire apparaître quelques ombres plus significatives.
Voici la forme qui me satisfait le mieux :
Je note parmi les lectures de remarquables sensibilités. Des lectures qui ont percé des petits détails, ces obsessions inconscientes qui gouvernent un style et dont l'auteur ne se rend pas bien compte. Merci Marjevols pour l'intelligence de ta lecture. Il est toujours agréable de relire son propre texte avec une autre focale que la sienne.
Eclaircie, j'ai pour la matière de l'eau, une affinité très particulière; elle me permet tout bêtement de donner à ce cliché des sentiments l'image des paysages fluides et changeants. Sa surface accueille le reflet céleste, sa profondeur accueille les ténèbres humaines, ses remous la violence, sa houle l'éternel retour, le cycle, la monotonie. Elle est aussi propice à la marche christique, à la naissance de Vénus, et, dans ses figures les plus réduites, les gouttes, elle pleure. Et puis, l'eau est ouverte aux mélanges, j'aime la faire communier avec la lumière, la terre, le feu, le sang. Tout ceci est un peu facile. Je me repose beaucoup sur la sculpture de la langue pour en donner des figures neuves.
Outre ce bavardage (je suis désolé, je m'épanche, c'est un peu lourd je crois), le poème me paraissait incomplet et n'allait, à mon sens, pas au bout de ce que je désirais figurer. Aussi ai-je tenté de tirer sur le paysage poétique les rideaux, pour en dévoiler quelques nouvelles profondeurs. D'y faire apparaître quelques ombres plus significatives.
Voici la forme qui me satisfait le mieux :
- Spoiler:
- Sans mémoire ni voix.
J'ai longtemps vécu les sourires comme des rivages auprès desquels me reposer, comme des massifs d'émail où contempler, à travers la joie d'autrui, une image du bonheur que je devais vivre moi-même. C'était avant de lever un peu plus haut les yeux, avant de lire dans le sillon des larmes hystériques le spectacle de la nuit; de sentir dans ta chevelure l'odeur de mousson qui irrite le jour, d'y voir comme l'incendie perpétuel des planèzes, la marée de feu que leurs fins herbages emprisonne au soleil ras de l'aube. Puis il y eut ce pèlerinage sur les cimes des glaciers où j'ai croisé ta démarche légère comme celle d'une ombre chinoise; oui, légère, et si lourde pourtant; si lourde de porter en elle la sueur de mes doigts, l'encre épaisse de mes poèmes; si lourde de n'être à elle seule qu'une impossible parole. Je l'ai croisée. Et j'ai alors compris ce qu'était le gel sur lequel nous marchions lors du premier hiver, lors du premier jour, ce gel fragile qui couvrait le lac quand tu marchais vers moi: il était le miroir qui doublait tes gestes fluviaux, doublait les péniches de douceur contenues dans leurs caresses. Il était ce miroir qui par contagion te rendait aussi indécise, aussi insaisissable et silencieuse que ton reflet. Tu avais cette démarche souple des dames qui naissent des flots dans toute leur grâce, mais dont le pas garde toute la timidité des filles muettes. C'est peut-être de ce silence dont je pâtis aujourd'hui; aujourd'hui que je ne souhaite plus écrire.
Car je ne sais plus nommer le regret que les années ont bâti comme des rendez-vous manqués d'amoureux. Je ne puis plus dire les barques de feu qui laissèrent, avec moi, sur une mer de brume, la géhenne s'exiler. Je ne sais plus profiter de la vie. Elle fut balayée d'un souffle de tempête ou, peut-être, simplement, anéantie par la brise de mes deuils. Les barques de brûlure, dont la fumée douloureuse marquait toutes les chairs de l'enfance, ces barques de Charon, si elles continuent d'apporter avec elles ce vacarme de naufrage, si elles persistent à enraciner notre souvenir à la pointe des récifs, ne sont plus cependant qu'un crépitement : une étincelle malade d'avoir trop duré.*
Je pensais être né pour les hautes cimes d'Amazonie, je pensais pouvoir marcher sur le printemps à grandes enjambées de soleil, traverser le berceau d'aiguilles des forêts de pin sans me blesser le pied. Je me retrouve pourtant, les jambes houleuses, à flotter dans le chant d'un cormoran perdu en haute mer. Je me retrouve encore entre ces vents déchaînés qui d'une vague à l'autre faiblissent et disparaissent. Comme ce soudain influx de sang dans les artères de l'océan; ce va-et-vient transparent à toutes les douleurs et à toutes les joies; à toutes les nuits innocentes et à tous les yeux mi-clos, sous un drap de comète, ce va-et-vient qui selon le courant flatte ou injurie le passé. Je me confond dans cette marée de la mémoire qui s'élève et qui retombe, qui oublie et se souvient, comme le coeur se serre et se desserre. Je ne sais plus que penser. Penser c'est exploser. Exploser près des rives infernales de la conscience; c'est profaner les je t'aime dans le débris des mots, écrire avec ses cauchemars les cinq acte d'une tragédie; c'est porter tous les masques de ton visage devant le miroir, le plumage de tes ailes, et l'éternelle liberté de ton rire.
Il était déjà bel et bien là l'ancien théâtre de la nuit, quand nous écoutions deux ou trois Nocturnes de Chopin avant de dormir. Nous étions en coulisses, le théâtre était fermé au grand public. Je crois avoir été heureux pendant ce bref moment de communion avec la vie. A présent, ses rideaux de pleurs, qui étouffaient la scène où je devais jouer mon drame d'opéra, sont ouverts. Les projecteurs sont braqués sur mes fantômes. Je tiens ce rôle d'enfant muet à la perfection.
Je sais bien ce que tu penses, je sais ce à quoi tous ces spectateurs de moi songent : mes propos jusque-là ne leur ont été d'aucun secours, n'ont tracé aucun chemin. Ils n'ont pas appris à vaincre ce que moi-même je tente d'abattre en moi. Rien ne leur fait sens. Je les comprends bien: je fais partie de ces ombres qui ne parlent pas. Ou qui ne parlent que d'un moi obscur, qui dessinent à la lumière du jour la surface d'une larme de la même façon qu'ils dessineraient un gouffre. Comment pourraient-ils comprendre cela ? Ceci tient du fait que je n'ai plus la tendresse de tes lèvres sèches. J'ai beau crier sur scène, il n'y a que des mots barbares qui sortent de ma bouche, dans cette langue intraduisible de monstre blessé.
Ce qu'il me faut, c'est donc périr dans ce même tumulte de cris afin de fouler la frontière de l'oubli. Car oublier ma langue natale, c'est t'oublier, t'oublier véritablement et m'oublier moi-même; c'est souffrir, lutter et m'arracher à moi-même ces cloaques de poèmes. C'est trouver une nouvelle forme de silence, et dans ce silence, peut-être, la note la plus simple et la plus aiguë de ce que je suis.
Art. Ri- Nombre de messages : 314
Age : 26
Date d'inscription : 28/10/2010
Re: Sans mémoire ni voix
Je trouve cela sympathique mais très lourd. Une véritable sensibilité poétique se dessine ; mais je la trouve ici étouffée par les mots et notamment les adjectifs qui pullulent... L'omniprésence du "Je" accentue le côté pesant. Je suis certaine qu'une partie de ces belles images pourrait s'exprimer sans lui. Un beau potentiel, à affiner, donc :-).
Loreena Ruin- Nombre de messages : 1071
Age : 35
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008
Re: Sans mémoire ni voix
Quels adjectifs souhaiterais-tu chasser ?
< Prière de bien vouloir respecter la demande que nous formulons régulièrement à tout auteur, celle de ne pas répondre systématiquement à tout commentaire, afin d'éviter de remonter ou maintenir votre propre texte en haut de page au détriment des textes des autres auteurs.
Si vous désirez engager un dialogue ou développer, c'est ICI qu'il faut le faire.
Merci de votre compréhension.
La Modération >
.
< Prière de bien vouloir respecter la demande que nous formulons régulièrement à tout auteur, celle de ne pas répondre systématiquement à tout commentaire, afin d'éviter de remonter ou maintenir votre propre texte en haut de page au détriment des textes des autres auteurs.
Si vous désirez engager un dialogue ou développer, c'est ICI qu'il faut le faire.
Merci de votre compréhension.
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Art. Ri- Nombre de messages : 314
Age : 26
Date d'inscription : 28/10/2010
Re: Sans mémoire ni voix
C'est plus un ensemble, si tu veux... Le fait qu'il y ait beaucoup d'expansions du nom (qualificatifs, compléments, relatives..) ou de compléments circonstanciels et de sonorités en "d-". Petit démonstration (tout n'est pas à supprimer, bien entendu, je veux juste te montrer que l'accumulation peut finir par "étouffer") :
J'ai longtemps vécu les sourires comme des rivages auprès desquels me reposer, comme des massifs d'émail où contempler, à travers la joie d'autrui, une image du bonheur que je devais vivre moi-même (redite par rapport à "je"). C'était avant de lever un peu plus haut les yeux, avant de lire dans le sillon des larmes hystériques le spectacle de la nuit; de sentir dans ta chevelure l'odeur de mousson qui irrite le jour, d'y voir comme l'incendie perpétuel des planèzes, la marée de feu que leurs fins herbages emprisonne au soleil ras de l'aube.
J'ai longtemps vécu les sourires comme des rivages auprès desquels me reposer, comme des massifs d'émail où contempler, à travers la joie d'autrui, une image du bonheur que je devais vivre moi-même (redite par rapport à "je"). C'était avant de lever un peu plus haut les yeux, avant de lire dans le sillon des larmes hystériques le spectacle de la nuit; de sentir dans ta chevelure l'odeur de mousson qui irrite le jour, d'y voir comme l'incendie perpétuel des planèzes, la marée de feu que leurs fins herbages emprisonne au soleil ras de l'aube.
Loreena Ruin- Nombre de messages : 1071
Age : 35
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008
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