Au Thabor

Encore c'est encore avril
Ses parcs pensifs où crient les gosses
Et les grands peupliers précoces
Qui neigent déjà sur la ville
Robes neuves où le vent mord
Au matin les genoux menus
Rameaux gourds qui montrent aux nues
Raréfiées leurs premiers décors
Et les oiseaux et les familles
Qui se voient à travers les grilles
Le lacs des allées qui court dans
Une verdure rase et vive
Et notre étude un peu rétive
Assis sous un arbre lourd d'ans

J'aime beaucoup la fluidité de ce poème, accentuée par les enjambements et la musicalité de vos octosyllabes
La métrique est au cordeau, mais en déconstruisant le texte on obtient un très beau poème en prose.
La classe.

Raison de plus pour regretter de cet horrible "lourd d'ans" qui me semble très lourdingue et vient gâcher mon plaisir de lecteur. Une petite provoc ?

Tu es rare, à tous les sens du terme, Pierre Morati ! Et c'est bien dommage qu'on ne te lise pas plus souvent.
Si l'envie t'en prenait, les véliens qui se regroupent en vallée de rance, ( à Langrolay pour être précise) seraient ravis de faire ta connaissance, même si tu ne viens pas tout le week end. C'est bête d'être si près et de ne pas se connaître, je trouve...

c'est vrai c'est super

Hormis les deux derniers vers qui sont pour moi moins harmonieux, un peu moins musicaux, le poème surprend mais me plait. J'ai l'impression que ce printemps n'est pas le bienvenu pour l'auteur. Original ce contraste entre cet avril printanier et certains désagréments.

ça crie, ça court ça mord, c'est vif et rétif comme un poulain lâché dans la ville. Cette vision du Thabor, peinte au couteau m'enchante, si loin des mièvreries qu'on aurait pu en attendre.

J'aime particulièrement :
Robes neuves où le vent mord
Au matin les genoux menus

J'aurais bien vu un saut de ligne entre chaque phrase pour plus d'air et de clarté.

Merci à tous pour vos commentaires !
Coline Dé merci pour ta proposition très gentille, j'y songerai après... je veux dire, quand je ne serai plus obligé de contempler avec envie tout ce que les jours m'offrent, à cause du sérieux requis par mon concours approchant... (la clef du poème, d'ailleurs)