Quand de belle mort, quand l'amour s'endort

on dirait bien parfois qu'il se meurt
dit au revoir sans haine sans heurt
quand de belle mort
quand l'amour s'endort

c'est peut-être qu'alors il s'évade
d'une boîte comme une tornade
quand de belle mort
quand l'amour s'endort

la clé des images incendiaires
au champ brûlé de l'imaginaire
quand de belle mort
quand l'amour s'endort

d'une porte, la poignée se tord
et vous projette par-dessus bord
quand de belle mort
quand l'amour s'endort

tout simplement c'est le contre temps
de ce plaisir, qui trop-plein d'amant
quand de belle mort
quand l'amour s'endort

côte à côte, comme à l'habitude
toujours ensemble et de solitude
quand de belle mort
quand l'amour s'endort

on dirait bien parfois qu'il se meurt
dit au revoir sans haine sans heurt
quand de belle mort
quand l'amour s'endort

Rebutée par la répétition de ce quand qui scande le poème à la manière d'une bourrée auvergnate ( pardonne-moi, Frédéric, mais j'ai entendu en lisant la cadence de la bourrée ) j'ai eu l'idée de le lire en sautant chaque fois ce refrain.
Je trouve alors l'écrit tout aussi compréhensible, plus léger, et persoje n'aurais mis les deux quand qu'à la dernière strophe, en guise de conclusion.
Si non, j'aime en particulier " la clé des images incendiaires au champ brûlé de l'imaginaire.

Je viens de lire le commentaire d'embellie, pour moi le deuxième "quand" est de trop dans les deux phrases leitmotiv. Les lire et relire ne me gêne pas.
Sinon, on ressent une douce amertume à cette mort qui est loin d'être petite. et une belle progression jusqu'à l'achèvement.

Je partage l'embellie d'éclaircie autant que l'éclaircie embellie sur la globalité et les deux QUAND. Persomoije je l'y en aurais mis deux seulement au début et non à la fin.
Ma raison à un seul Quand tient au rythme:

[color=darkblue]quand de belle mort
l'amour s'endort[/color]

car on perçoit le premier vers comme un tétramètre oral bien qu'il ait 5 syllabes (kan2bellmor) et il est,outre le can-can, difficile d'y faire suivre, dans un mètre aussi court, un pentamètre !

Je soupçonne maître Prunier d'avoir voulu être fidèle en amour et donc d'avoir voulu scinder pour l'oeil ce qu'il conçût comme un énnéasyllabe (vers rare disent les bibles prosodiques). En effet c'est du 9 à tous les étages :

on dirait bien parfois qu'il se meurt -9
dit au revoir sans haine sans heurt -9

c'est peut-être qu'alors il s'évade -9
d'une boîte comme une tornade -9

la clé des images incendiaires -9
au champ brûlé de l'imaginaire -9

Sinon la chanson me plaît bien que triste. Ou est triste mais me plaît. Et puis j'aime bien le "champ brûlé" où le Bourbonnais (un Nord occitan qui s'ignore en général) fait un clin d'oeil au prat de lous cremats de Montsegur, à moins qu'il ne s'agisse de la Bourges Avariconn sacrifiée par le grand Rex Ver Cingetos devant du premier César la vincible avancée...

suite à vos commentaires, chers amis que je remercie (Mave, Eclaircie embellit... ou... Marve, Embellie éclaircit...) (je voulais dire rayonne...désolé Marve, sur ce coup, la phrase sonne moins poétique si je te place en sujet principal...arf)

donc suite à vos commentaires
lors d'une légère insomnie, cette nuit
mon esprit s'est posé ce petit questionnement
quant à l'art poétique

choisir
l'élégance d'une phrase charmante que j'oublie
ou préférer
celle dissonante qui ne me quitte plus

Frédéric, il est bien possible que je me goure, mais je te sens en ligne directe avec la Muse, écrivant fidèlement sous sa dictée.
Ce vrai-faux auto-commentaire sur ce que ta soufflé la capricieuse semble le confirmer.

Tentée de faire la même chose qu'Embellie, à la lecture. Actuellement (ça y est, ça me reprend les "actually") les deux formes de lectures fonctionnent. Ça tient un peu d'un chant ancien ou d'une chanson à répondre ; un poème qui pourrait se lire à deux voix ou avec un chœur (comme les fidèles, à l'église). Bon, j'arrête de déconner.

Ah l’amour, insaisissable, nul ne le commande, il va, vient comme le vent,
mais il ne meurt pas non ; c’est nous qui mourons à lui…

J’ai trouvé intéressant ce rythme donné par ce refrain comme dans une chanson folklorique.
Il est vrai également que, compte tenu de leur redondance, les quand sont très présents.
J’ai donc repris une deuxième fois tout le texte en ne lisant que les deux premiers vers de chaque strophe pour avoir une autre impression et puis j’ai relu le texte en supprimant les quand :

on dirait bien parfois qu'il se meurt
dit au revoir sans haine sans heurt
de belle mort
l'amour s'endort

c'est peut-être qu'alors il s'évade
d'une boîte comme une tornade
de belle mort
l'amour s'endort

Et puis en rajoutant un quand, je trouve un bon compromis :

la clé des images incendiaires
au champ brûlé de l'imaginaire
quand de belle mort
l'amour s'endort

d'une porte, la poignée se tord
et vous projette par-dessus bord
quand de belle mort
l'amour s'endort

Ces deux vers :

la clé des images incendiaires
au champ brûlé de l'imaginaire

sont à mon goût les plus beaux. Je rejoins ainsi Embellie et Éclaircie entre autres...

et pourquoi pas:
la clé d'images incendiaires
au champ brûlé d'imaginaires

J'ai apprécié cette belle mort... on dit de la jouissance, la petite mort... la répétition de "quand" vient" justement rappeler, renforcer, refermer la porte, la voie sans issue... peut-être, puis-je : aurais-je retiré le second pour une histoire de fluidité dans la lecture...
"quand de belle mort
l'amour s'endort"...

j'aime :
"d'une porte, la poignée se tord
et vous projette par-dessus bord"

merci pour cet instantané...
Pussicat