J'aimerais que la vie ne soit faites que d'orgies

Alors qu’on procède à la cour à l’enterrement du jour…

J’avais passé mon costume noir
Sur le trottoir en bas
Toi
Tu m’attendais emballée dans un beau tutu rose
Je me rappelle avoir pensé

J’aimerais que la vie ne soit faites que d’orgies

En t’emmenant au bal
Mon joli sucre d’orge
Je croyais virer barge
Dans ma tête je te jure
C’était un crash d’avion dans un bruit d’archet de violon
J’avais besoin de boire dans de grandes proportions

On croit en Dieu dans les tempêtes et j’avais tout à fait la tête à embrasser des croix

Au palais des festivités des miroirs reflétaient
À l’infini les invités et leur ennui dansant
Et leurs belles lèvres sang
Figées

C’était rempli de naïades
Qui n’étaient que cent mille fois une

Fille artificielle
Fleur sacrificielle
Parfum superficiel
Paupière peinte en bleu ciel
Dessous superflus
Roses et super fluo
Gonflement du flux
Seins et mains en duo

Elle fleurais bon l’inaccessible

Je me rappelles avoir pensé

J’aimerais que la vie ne soit faites que d’orgies

Pour les beaux yeux d’une sale gosse
Je t’ai perdu dans la fosse
Ma belle en tutu rose

Ma belle en tutu rose

Tu n’existes pas



Et je pense toujours à Leila
Ma déesse à trois têtes
Ma chienne et mon royaume
Présidant à la fête

Cadavres et fruits touts rouges
Sur une table en bois
Fétiches en ébène
Saintes
Et couronnes de roi gisent à ses lèvres peintes
À son buste cambré
Couvert d’un léger vert comme un arbre égorgé
Et ses yeux qu’un serpent
Fluorescent ou noir
A du pourvoir du don
D’ensorceler
M’égarent

Dans un labyrinthe fou qui ressemble à la ville
Où les rues ramènent toutes
Au coupant de ses cils

Je me suis soûlé en la regardant
Nager au milieu des méduses
En me sentant coulant
Dans le cou des cailloux d’alcool
J’étais brûlant
Je déconnais
Franchement

Somnambule en ville
Funambule

La nuit m’a laissé
Échoué
Sur le sable blanc
Du bâillement d’une lèvre
Croissant d’océan
S’endormant dans l’écume

J’étais bien allumé
Je me rappelle avoir pensé

J’aimerais que la vie ne soit faites que d’orgies

En rentrant chez moi j’avais
Ce qu’il est commun de nommer
Le vague à l’âme
Voyant du vent dans des palmiers
Qui ne sont pas censés
Être plantés là
Sur une quelconque place
Je me suis identifié

Moi qui promenait
ma chienne de ville
Aux morsures de ma vie

À ce moment du matin
Quand ça va terriblement mal

Je sais que je vais rester
Fondamentalement seul
Mentalement perturbé

Vivement le prochain bal

J’aimerais que la vie ne soit faîtes que d’orgies

J'étais venue pour d'autres lectures et le titre de ce poème a attiré mon attention : on se demande bien pourquoi ! ^^

Ne suis pas déçue, du tout.

Moi non plus! Pas déçue!