FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts

Tristan a écrit:Bonjour !

Il paraît que Jacques Roubaud doit intervenir à la fac de Nancy ce mercredi. C'est peut-être qu'une rumeur, mais j'essaie de me renseigner. Vous avez des infos ?

Non, aucune. Tu n'as pas téléphoné?

'tain, mais quel con ! je me suis vraiment bien planté de fuseau (et je ne suis pas pété). Je suis vraiment désolé.
Et, oui, pour ceux que ça intéresse, Roubaud intervient bien à la fac de lettres de Nancy à 15 h, et fait une lecture à la librairie l'Autre Rive à 18h15
Encore désolé, c'est la fatigue

coline Dé a écrit:Fais écho, si tu sens ...

Je le ferais volontiers, j'ai peur de me faire taper sur les doigts.

Moi, dans commenter, j'entends comment taire.

Ne me dis pas que tu n'as pas repéré qui tu peux commenter sans que ça fasse de vagues ... je te crois trop fin pour ça !

Impuissant à m’aimer je me noie
je me fonds dans l’ombre je me terre
impuissant résigné à me taire
d’une idole je suis docilement le doigt

coline Dé a écrit:Ne me dis pas que tu n'as pas repéré qui tu peux commenter sans que ça fasse de vagues ... je te crois trop fin pour ça !

Je crois que tu m'imagines bien plus fin que je ne suis.
Un mec simple, qui dit ce qu'il pense.
Et qui, apparemment, au vu des réactions(groupales), pense mal.

Je n'aurais eu de cesse, pourtant, de demander que l'on m'explique. Mais, peut-être, était-ce là le crime le plus grave ?

Peut-être plus facile de pardonner un crime( si repentir) que des agacements

coline Dé a écrit:Peut-être plus facile de pardonner un crime( si repentir) que des agacements

N'étant pas chien méchant, je ne porte pas de muselière.

Oui, j'ai eu tort, mea maxima culpa, d'oser dire ce que je pensais de certains textes(et non, jamais, des personnes... Là encore, ce n'est pas le cas de tout le monde... Mais je ne dois pas assez m'aimer pour mépriser autrui. Ou trop? Va savoir ?).
Oui, certains textes m'ont semblé relever de la fausse-monnaie. (Et peut-être me trompais-je...)
Peut-être eut-il été bienvenu de me montrer en quoi je me trompais, ainsi que je le demandais.
Mais, à en croire le silence et les colères, ce devait être difficile à réaliser.

Tu veux dire, sans doute, que j'agace ?
Là encore, il faudrait se demander pourquoi- si l'on admet que je m'exprime poliment et que je demande, toujours, à comprendre.
Je crois que beaucoup se complaisent dans la vie de groupe, dans ce qu'elle apporte de réconfortant. On se congratule, on se reconnaît, on en oublie sa médiocrité (ce qui me semble une erreur, il faut, je crois, tjs la garder présente à son esprit, ça évite de devenir trop con).
Mais sans doute que je me trompe.
Allez, bisous.
Rien de tout ça ne relève du vital.
La vie est belle.
L'amour nous appelle.
Les couleurs de l'automne nous enchantent.
La lecture nous offre mille plaisirs.
Nous oublions, un instant, qu'un enfant meurt de faim toutes les sept secondes.

P-H, honnêtement, je trouve que tu es un lecteur/écrivain de qualité. C'est dommage que tu veuilles partir comme ça. Certaines de tes remarques sont parfois lapidaires, certes, mais bon, je pense que beaucoup auront compris que tu es exigent et que tu as une forte personnalité. Moi, je l'ai compris, après à chacun de vivre en harmonie avec les autres

Sahkti a écrit:Aujourd'hui, Frédéric m'a fait un clin d'oeil et m'a souri. Un sourire qui en dit long!

La première phrase d'un journal intime entamé à douze ans et achevé dès le lendemain, quand j'ai relu cette phrase à tête reposée. Je me suis sentie débile, ce garçon n'en avait rien à faire de moi et la poubelle a mis du temps à digérer l'énorme carnet que je lui ai offert avec rage. J'ai vieilli, un peu, ce jour-là.

Désillusion, est-ce un mal ?
Et surtout, cela n'empêche- jamais- de replonger, avec le même ravissement dans les mêmes jubilatoires erreurs...
Tant qu'on vit.

je crois que je m'achemine vers le renoncement

la fuite
l'oubli
finir dans un monastère
ou sur un bord de route

m'oublier moi-même

ne plus être rien d'autre qu'un cheminot

qu'un grain de sable que la mer emporte et noie

Mais cela demande un courage incommensurable. Comme disait Cioran "l'âme nulle, comment s'y hausser" ?

pierre-henri a écrit:je crois que je m'achemine vers le renoncement

ce serait une belle erreur

Sahkti a écrit:

pierre-henri a écrit:je crois que je m'achemine vers le renoncement

ce serait une belle erreur

Quand les erreurs sont belles, elles nous tentent.

Et puis, nous autres écrivants, ne nous est-il pas plus facile de nous taire ? Nos meilleures et géniales et éblouissantes et... œuvres demeurant ainsi dans le noir rêvé de la pure virtualité.

pierre-henri a écrit:Quand les erreurs sont belles, elles nous tentent.

exact !

Les yeux collés à deux opercules noirs, il dévisage cette île à la couronne de palmiers. Au centre, un massif qui contraste avec les nuages roses qui l'entourent. L'eau frappe les flancs de ce coeur émergé, elle a ruiné ses bords et les a réduit à quelques grains groupés en colonie telle une fourmilière d'or.
Plus que deux ramées et il sera là-bas.

Infiniment
Se taire et tendre
A se déprendre :
Effacement.

Coucher son cri
Sous une pierre
Sous la paupière
Close des champs.

Labours d’hiver
Sommeil de terre
La vie se terre
Au creux du temps.

Arielle a écrit:Infiniment
Se taire et tendre
A se déprendre :
Effacement.

Coucher son cri
Sous une pierre
Sous la paupière
Close des champs.

Labours d’hiver
Sommeil de terre
La vie se terre
Au creux du temps.

P*** qu'c'est beau !
j'en pleurerais.

Il aurait bien fait l'objet d'un fil à part ce beau texte, Arielle !

Ole Touroque a écrit:Plus que deux ramées et il sera là-bas.

Rame, rame, rameur, ramez... on n'avance à rien dans ce canoé (Souchon)

Arielle a écrit:Infiniment
Se taire et tendre
A se déprendre :
Effacement.

Coucher son cri
Sous une pierre
Sous la paupière
Close des champs.

Labours d’hiver
Sommeil de terre
La vie se terre
Au creux du temps.

Oui, la classe ! La dernière strophe en particulier est très belle.

Tristan a écrit:P-H, honnêtement, je trouve que tu es un lecteur/écrivain de qualité. C'est dommage que tu veuilles partir comme ça. Certaines de tes remarques sont parfois lapidaires, certes, mais bon, je pense que beaucoup auront compris que tu es exigent et que tu as une forte personnalité. Moi, je l'ai compris, après à chacun de vivre en harmonie avec les autres

Dis, t'es gentil comme gars, toi !

(Gaffe, la journée de la gentillesse s'achève bientôt. Peut-être que tu vas te retrouver transformer en... loup ? dragon ?...)

Je crois surtout que j'suis vachement impulsif, comme connard.

pierre-henri a écrit:Dis, t'es gentil comme gars, toi !

On n'a qu'à tous se donner la main et faire une grande ronde autour de la terre :-)

pierre-henri a écrit:(Gaffe, la journée de la gentillesse s'achève bientôt. Peut-être que tu vas te retrouver transformer en... loup ? dragon ?...)

Je crois surtout que j'suis vachement impulsif, comme connard.

Non, je dois être méchant environ deux fois dans l'année, et encore, il faut vraiment m'avoir poussé à bout, ce qui en soi est difficile...

Et, oui, tu es parfois impulsif, mais c'est bien que tu le remarques. Tu as une personnalité forte, Yali aussi, et donc ça me semble presque dans l'ordre des choses qu'il y ait parfois des frictions entre vous.
Par contre "connard", on en est pas encore au point là, P-H. Personne n'insulte personne

Tristan a écrit:

pierre-henri a écrit:Dis, t'es gentil comme gars, toi !

On n'a qu'à tous se donner la main et faire une grande ronde autour de la terre :-)

pierre-henri a écrit:(Gaffe, la journée de la gentillesse s'achève bientôt. Peut-être que tu vas te retrouver transformer en... loup ? dragon ?...)

Je crois surtout que j'suis vachement impulsif, comme connard.

Non, je dois être méchant environ deux fois dans l'année, et encore, il faut vraiment m'avoir poussé à bout, ce qui en soi est difficile...

Et, oui, tu es parfois impulsif, mais c'est bien que tu le remarques. Tu as une personnalité forte, Yali aussi, et donc ça me semble presque dans l'ordre des choses qu'il y ait parfois des frictions entre vous.
Par contre "connard", on en est pas encore au point là, P-H. Personne n'insulte personne

Comment ça, tu me dénies le droit de m'insulter ?

Non, mais c'est contre-productif

Éternité



Deux files de fers rouillant

S'éloignent en perspective

Un tavelage puissant

Parallèlement les rive

Il faut être un humain

Pour sentir le chagrin

Des rails abandonnés

Anciennes voies ferrées

Amères destinées

Aux voix d'éternités

Dommage que tu termines par quatre rimes en é

Tristan a écrit:Non, mais c'est contre-productif

Eh! Je crois que tu as trop de qualités pour moi, toi !

Sinon, plus sérieusement, pas sûr que ce soit contre-productif.
S'il s'agit de se cracher dessus, je ne sais pas. Mais si c'est se piquer les flancs, ben, parfois, ça aide à avancer, non ?
D'autant que, à y bien regarder, c'est peut-être ce qu'on est, hein, au fond. Moi, en tous cas.

La peccabilité, ça me semble un mot qui compte, un de ceux qu'il faudrait se graver au coeur, pas seulement sur l'aubier.

Et pour la productivité (si c'est vraiment un but), ben, c'est toujours mieux que l'auto-congratulation, l'auto-satisfaction, le narcissisme béat, etc.

loic a écrit:Éternité



Deux files de fers rouillant

S'éloignent en perspective

Un tavelage puissant

Parallèlement les rive

Il faut être un humain

Pour sentir le chagrin

Des rails abandonnés

Anciennes voies ferrées

Amères destinées

Aux voix d'éternités

Sympa.

pierre-henri a écrit:

Tristan a écrit:Non, mais c'est contre-productif

Eh! Je crois que tu as trop de qualités pour moi, toi !

Sinon, plus sérieusement, pas sûr que ce soit contre-productif.
S'il s'agit de se cracher dessus, je ne sais pas. Mais si c'est se piquer les flancs, ben, parfois, ça aide à avancer, non ?
D'autant que, à y bien regarder, c'est peut-être ce qu'on est, hein, au fond. Moi, en tous cas.

La peccabilité, ça me semble un mot qui compte, un de ceux qu'il faudrait se graver au coeur, pas seulement sur l'aubier.

Et pour la productivité (si c'est vraiment un but), ben, c'est toujours mieux que l'auto-congratulation, l'auto-satisfaction, le narcissisme béat, etc.

D'accord avec toi. l'auto-flagellation est utile, mais seulement quand elle a pour but de s'aider à avancer. C'est pour ça que, personnellement, je lui préfère l'auto-dérision, plus intéressante à mon goût

J'ai décidé d'être béate : la fausse modestie m'emmerde et j'ai pas les moyens de m'en offrir de la vraie ! ^^

Tristan a écrit:
D'accord avec toi. l'auto-flagellation est utile, mais seulement quand elle a pour but de s'aider à avancer. C'est pour ça que, personnellement, je lui préfère l'auto-dérision, plus intéressante à mon goût

L'un n'empêche pas l'autre.
Et j'ai tendance à penser que l'auto-dérision tend à l'àquoibonisme.

A quoi sert la vie puisqu'on nous la donne, ensuite il faut la gagner en sachant qu'on va la perdre ?

A faire une servitude de reproduction de la race humaine ?

A empêcher nos semblables de couper des arbres déja déracinés ?

A trouer une couche d'ozone pour accélérer le big-bang prochain ?

Tout va bien si ton prochain te tend la joue opposée à celle que t'as envie de gifler pour te dire bonjour le matin ...
Et t'as envie de lui dire "Va te faire !!!" mais tu l'embrasses quand même...

Va falloir que je vous enseigne un peu Nietzsche, hmmm :-)

tu peux me tutoyer !!

Sahkti a écrit:Va falloir que je vous enseigne un peu Nietzsche, hmmm :-)

J'adore ton avatar !!!

manisa06 a écrit:tu peux me tutoyer !!

figure-toi que j'avais inclus PH dans ma reponse mais ai posté avant de me souvenir qu'il en savait autant, voire plus que moi, sur le sujet!
Donc, oui, à toi :-)

Sahkti a écrit:

manisa06 a écrit:tu peux me tutoyer !!

figure-toi que j'avais inclus PH dans ma reponse mais ai posté avant de me souvenir qu'il en savait autant, voire plus que moi, sur le sujet!
Donc, oui, à toi :-)

OK mais en cours particulier et en tout bien tout honneur !!!

Uniquement si tu ressembles à ton avatar !!!

Aller sur une route
Ecrasée de silence
Dans le chant d’un grillon
Un coquelicot se berce
L’odeur de l’asphalte
Et craquent les genêts !
Les nuages sont loin
Les hommes ont disparu
Je m’en vais seul au moins
Me regardant sourire
Au seul bruit de mon pas