FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts

Ole Touroque a écrit:Voici un petit texte intitulé "Peste à la craie"...

Elle écrit -blanche- sur la frontière d'un laboratoire unique -elle- écrit au creux d'une nuque bovine Hèle et crie l'accident qui course le parfait libre Et les cris du géant amorphe le ventre plein de grasses baies

ça sent l'oulipo, mais en moins drôle
surtout quand on ne connait pas les contraintes

Oulipo?? Que es aixo?

Ole Touroque a écrit:Oulipo?? Que es aixo?

crois en google et google t'aidera ;-)

Ole Touroque a écrit:Voici un petit texte intitulé "Peste à la craie"...

Elle écrit -blanche- sur la frontière d'un laboratoire unique -elle- écrit au creux d'une nuque bovine Hèle et crie l'accident qui course le parfait libre Et les cris du géant amorphe le ventre plein de grasses baies

A part les homophonies, y a-t-il quelque chose à saisir dans ce texte ?

coline Dé a écrit:Pili, n'oublie pas de donner à manger à ton oiseau.
Je t'enverrai, dès que j'aurai le temps, une recette pour conserver les nouvelles journées inemployées dans un état de fraicheur acceptable.
La conservation au sucre ne convient pas pour les journées excé dentaires, pour des raisons évidentes. A mi calmant.

Me réjouis de connaître ta recette, coline ;-)

Les glaçons

Les glaçons sont vivants, au faîte de leur existence ils arrondissent les angles aigus des mers polaires et risquent leurs vies sur des coques amiantées. Il n'existe aucun remède pour sauvegarder les glaçons, leur passé est absorbé en diverses gorgées de joie, sans un remerciement qui aurait pu éclairer leur plongée en apnée dans un sommeil d'alcool et d'eau mélangés.
Par delà les apparences tout n'est que beauté, des tâches de plages blanches les inondent au moment de craqueler, des aiguilles percent l'air et le font saigner, la surenchère des moments de stagnation arrive à point nommé, et quand on tord leur lit de plastique immonde, résonne le cri strident d'une fin de vie tracée au fil rouge.

Elle disait mon amour, mon amour. Il disait mon amour, mon amour.
Chacun occupant une suite d’un Hôtel Motel Super 8.
À Tappahannock, VA, US, ou ailleurs d’ailleurs.

Ce texte est inspiré d'une photographie d'Alice Austin représentant une petite fille lisant une fleur à la main ("sans titre" 1900)

Une délicate concentration qui masque à peine une paisible rêverie.
La fragilité poetique, la finesse émanant de cette image figée dans ces valeurs limites.
Une douce pudeur, intime retenue devant l'objectif, signe de la subtile dignité propre à l'enfance et l'espoir de retrouver un jour cette sensibilité evanescente.

Pili a écrit:Elle disait mon amour, mon amour. Il disait mon amour, mon amour.
Chacun occupant une suite d’un Hôtel Motel Super 8.
À Tappahannock, VA, US, ou ailleurs d’ailleurs.

Y'a des suites dans les Motels?
Savais-pas :-)

C'est les motels "Inside" suite!

pandaworks a écrit:

Pili a écrit:Elle disait mon amour, mon amour. Il disait mon amour, mon amour.
Chacun occupant une suite d’un Hôtel Motel Super 8.
À Tappahannock, VA, US, ou ailleurs d’ailleurs.

Y'a des suites dans les Motels?
Savais-pas :-)

la preuve:
http://www.super8.com/Super8/control/Booking/property_info?propertyId=03797&brandInfo=SE

Pili a écrit:

pandaworks a écrit:

Pili a écrit:Elle disait mon amour, mon amour. Il disait mon amour, mon amour.
Chacun occupant une suite d’un Hôtel Motel Super 8.
À Tappahannock, VA, US, ou ailleurs d’ailleurs.

Y'a des suites dans les Motels?
Savais-pas :-)

la preuve:
http://www.super8.com/Super8/control/Booking/property_info?propertyId=03797&brandInfo=SE

Waaaa. Le monde change , hein dis ?
:-)

Ouais, mais on voit juste une chambre spacieuse sur la photo, rien d'autres.
Une suite veut dire plusieurs pièces, non ?
N'empêche c'est le nom de l'endroit, Tappahannock, qui me fait rêver...
Le premier venu pourrait me proposer une nuit là, je sais pas si j'hésiterais... juste pour le nom. A quoi ça tient, hein ?

Quand j'arrivais sur la route fine qui serpentait en pente jusqu'à la forêt amputée, les regards se levaient, embrumés, hostiles et se collaient à mes chaussures jusqu'à ce que je sorte de leur cercle. J'entendais des rigolis monter dans la fumée de leur cigarette.
Alors je traçais au sol une fenêtre ouverte et me glissait dedans, me réchauffait dans la lumière créée par la fenêtre.
Tout s'évaporait par le ciel. Content, je regardais les nantis d'amitié avec des envies de cataclysme, puis me rendais compte qu'ils vivaient déjà dedans. Dans un cataclysme d'images, de bonnes raisons et de choix partagés.

J'évite de me fondre dans leur odeur, de changer mon passage en silence d'approbation.

Le fond, impeccable. La forme, intéressante (très bien, l'imparfait). J'ai aimé, et aurai la seule réserve que, pour un texte aussi court, le ton est un peu modéré à mon goût. Je préfère davantage de violence pour quelques lignes à lire, des choses plus percutantes... C'est personnel.

"et me glissais dedans, me réchauffais dans la lumière"

Ole, pas plus de deux textes par semaine s'il te plait, sinon, il devient difficile de suivre tout ce qui est posté sur ce forum.
Comme ce texte est plutôt court, je te propose de le déplacer dans le fil idoine : ICI

Je ne suis pas sûre de bien comprendre, mais justement c'est ça qui me plaît, la liberté de me créer mon propre monde à partir de tes mots. J'aime particulièrement l'idée de la fenêtre que tu dessines et dans/par laquelle tu entres et te réchauffes. Je relis et vraiment j'aime beaucoup le tout, cette façon d'entrebailler une porte (une fenêtre), libre au lecteur de l'ouvrir (ou de la fermer) et de trouver ce qu'il veut derrière...

j'allais dire comme Krystelle ;-)

en plus, Ole, ça te permet d'en poster autant que tu veux par semaine :-)))

J'aime pas trop "serpentait en pente"

Un beau texte, Ole empli d'une atmosphère étrange et chaleureuse à la fois, qui donne envie de découvrir et de se protéger de quelque chose, les deux simultanément.

j'ai hésité à le mettre dans les textes courts, la prochaine fois je suivrais mon instinct.

< Modération : voilà qui est réglé !>

OCCASION RATEE

Les bêtes ont hésité à croquer les belles. Les voilà maintenant contenues dans un rôle inactif de guetteur. Jamais elles n'auront les dents molles. Les dents à piques valent bien les dents à plat.

.

Depuis quelques heures, je me suis installé dans cet endroit plein de calme et de sérénité.
Enfin décidé à laisser mon vieux fauteuil de lecture pour venir m'asseoir ici sur la terre noire et meuble de mon arbre.
Je me sens plus à l'aise pour lire dans ma maison mais, pour une fois je change mes habitudes.
Et je ne le regrette pas, même si ma nouvelle position manque un peu de confort.
Elle me permet par contre, adossé contre son tronc tordu, d'admirer durant de courte pose de lecture, la vitalité de mon protecteur.
En effet, je peux admirer à peu de distance de moi ces solides racines émerger du sol noir à la recherche de nouvelles nourritures.
Ou soulevant légèrement ma tête vers les cieux, de voir les magnifiques feuilles vertes auréoler de leurs douces présences les courtes branches de mon refuge.
Voilà que les heures défilent et déjà mon livre se termine.
Pour faire disparaître l'engourdissement de mon corps.
Je décide de faire une courte balade.
Mes pas m'amènent vers la frontière.
Faites de grès, je n'ose la forcer.
De retour vers le seul endroit que je connaisse, je ramasse mon livre noir de poussière et pose la main sur mon ami.
Je ne peux qu'admirer sa force et sa beauté lorsque je réintègre celui-ci.

Le chat gris se lèche les griffes.
Sa proie se rebiffe,
Coincée sous la patte ;
Son cœur cogne, bientôt éclate.

Il se joue un jeu
Immémorial, très dangereux.
Bestioles, faites attention :
Fauve-de-gazon

Va vous déchiqueter sur l'heure !
Que les portées pleurent,
Que votre sang suinte
Des corps pantelants qui s'éreintent...

Et Minou rêvasse,
Beau tigre du Bengale en chasse,
Félin malin qui hante le
Jardin de banlieue.

La nuit, tous les ivrognes sont cuits.
Le jour... bah, ils préchaufent le four.

L'Oiseau

Je suis un oiseau sans cage
Je suis un grain de mirage
Je n'ai ni heure ni lieu
Je suis le temple des dieux

Admirez donc mon plumage
Je suis reflet d'une image
Cherchez-moi, levez les yeux
Je vous vois depuis les cieux

L'aile égarée dans le vent
Je survole les torrents
Je plonge dans un volcan
Et m'exile au firmament

Je suis un oiseau sans âge
Je vogue loin des rivages
Et m'abandonne à se jeu
Perdu, égaré, heureux

Automne.
Les pommes rouges
Sur ses joues.

Hop !

un jour, l'âme apaisée, enfin sereine,
je chanterai le cyclamen,
la mousse douce ou le lichen.
Un jour, le temps d'un rêve de phalène.

La libellule, en passant devant moi,
A caché les étoiles
De fines ailes-voiles.
Les beautés s'étageaient dans le soir froid.

Je gisais nue sous un linceul de soie,
Tondue – plus aucun poil –
Considérant la toile
De ma vie achevée, tombée en proie.

C'est aussi bien, la mort
En plein air, sous le fort
D'odeurs suaves qui ne me sont plus rien.

Mangez-moi, charognards, régalez-vous !
Que sois-je une pestilentielle boue,
Une charogne enfin.

socque a écrit:La libellule, en passant devant moi,
A caché les étoiles
De fines ailes-voiles.
Les beautés s'étageaient dans le soir froid.

Je gisais nue sous un linceul de soie,
Tondue – plus aucun poil –
Considérant la toile
De ma vie achevée, tombée en proie.

C'est aussi bien, la mort
En plein air, sous le fort
D'odeurs suaves qui ne me sont plus rien.

Mangez-moi, charognards, régalez-vous !
Que sois-je une pestilentielle boue,
Une charogne enfin.

Bravo.

(Ce n'est pas ce que je présente pour "Itinéraires ordinaires". Juste un raclement de gorge sur le thème.)

Si tu marches de néant en néant,
C'est bienséant.
Itinéraire
Sans heurt surprenant d'une vie ordinaire.

Tu as vécu,
Inanité niaise, plume dans le cul,
Sans savoir si les autres aussi s'ennuient.
Les jours enfuis

Te regardent, fustigeurs. Qu'as-tu fait, toi,
Dénué d'émoi,
Roi de paresse,
Qu'as-tu fait, dis, qu'as-tu fait de ta jeunesse ?

Island a écrit:Automne.
Les pommes rouges
Sur ses joues.

de saison ! :-)

Vecteur des choses à dire.
Si on ne les dit pas alors qui le fera ?
Cyclope, mon œil !
On a rangé les anciens loin derrière,
les gosses n'écoutent plus
il reste qui ?
il reste qui ?
Cyclone, mon cul !
Des gueules aux canines et des beaux mots,
comme ceux qui piloutent dans les flots.
Fuck ! J'ai mangé d'la brume,
je crache des nuages bleus,
le ciel est tout blanc.
J'aurais, si, accroché des dentelles de diamant
dans les tristesses pour alourdir les fossettes.
Qu'elles se lissent enfin :
un putain de calme d'après l'amour
si seul si doux si soie.
Qu'on les lise enfin,
les joies des joues lisses.
On en crèvera pas, on en vivra.

A rebours
A petits pas
En vrac
En douceur
Ca vit
Ca dévie
On s'en fout
On est ailleurs.

Tu crois turquoise
Tu t’écries : Turquie ?!
Tu écris écrin
Des mots
Bleus.

Courage
Elle dit...

Elle respire un bon coup
Répète le mot
A déjà préparé sa phrase
Va leur dire tout haut
Elle attend cela depuis si longtemps

Demain...
Il sera toujours temps demain :-)

Tous ces petits- et parfois fort jolis, et parfois tout cons, mais sympas, et parfois débiles, et parfois prétentieusement débiles, et parfois mignons, et parfois touchants et parfois tout blancs, tout roses, tout...- tous ces petits textes, sans écho, ça me laisse, sur la langue, un petit goût schizo.

Fais écho, si tu sens ...

Bonjour !

Il paraît que Jacques Roubaud doit intervenir à la fac de Nancy ce mercredi. C'est peut-être qu'une rumeur, mais j'essaie de me renseigner. Vous avez des infos ?