Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
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Lyra will
Gobu
mentor
Kilis
bertrand-môgendre
Zou
Orakei
Charles
Sahkti
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Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
pas très à l'aise dans ce registre! mais bon, les exos sont fait pour ça!
Et coucou Giny!
Et coucou Giny!
Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
Contraintes: La chaussée de géants / Vilebrequin
http://users.belgacom.net/collegedegembloux/chroni28.jpg
« la chaussée des Géants : d’après la légende, cet étrange paysage a été formé par un géant qui tomba amoureux sur l’île écossaise de Staffa, et bâtit ce chemin colossal pour ramener sa bien-aimée en Irlande. »
Tu parles d’une légende ! Le gars qui a inventé cette histoire a jamais dû foutre les pieds en Ecosse, parce que pour tomber amoureux d’une écossaise, t’as intérêt d’être tombé dans un tonneau de Whisky, et irlandais encore, parce que l’écossais, il a un arrière goût de brûlé. En attendant, la chaussée des géants en pleine nuit, je m’en serai bien passé ! Mer calme, coefficient de marée faible, parfait pour la pêche dixit la météo. Le bonheur des amateurs éclairés (c’est mieux que de dire braconnier).
Depuis que la dernière coopérative de pêche d’Antrim a fermé, j’ai plus de boulot. Et rapidement, je me suis retrouvé à court de liquide, et quand je dis ça, je cause pas uniquement de Guinness. Alors il l’a bien fallu le remettre à l’eau le Bonobo. Le Bonobo, c’est le bateau de mon grand père, il est tout vermoulu, et il a le gouvernail qui porte vers la gauche. Enfin, quand on le sait, on arrive à peut près à tirer droit en zigzaguant un peu. Au départ, il s’appelait le « fuck england » mais ma femme a dit qu’on devrait lui trouver un nouveau nom maintenant que nos vieux amis anglais était disposé à discuter. Elle m’a parlé d’un irlandais qui chante et qui se fait appeler Bono et qui serait beau, d’où le nom. D’ailleurs, L’autre jour, Peter me soutenait que ça voulait aussi dire autre chose, Bonobo. C’était quoi, déjà ?
Oh merde, déjà quatre heures ! Et toujours ce moteur qui veut pas repartir. Dans à peine trois heures, le soleil sera déjà de retour (enfin, disons plutôt la lumière du soleil percera la couche nuageuse !) et les premiers cars de touristes vont commencer le défilé guidé. Il va bien se trouver quelques anglais pour croire que mon bateau fait partie du décor : « oh what a wonderful place ! It’s so cut ! Irish are so nature, rural ! Do you have Fishermans ?».
Faut absolument que je fasse repartir ce rafiot ! J’ai la cale remplie à ras bord de poiscaille, une vraie pêche miraculeuse, de quoi tenir au moins trois semaines de pubs, et d’emmener les gosses à Belfast voir un match de hurling. Si au moins je me rappelais où j’ai pu foutre ce satané vilebrequin. Ah ça, excusez moi, mais c’est bien de la merde, un vilebrequin ! Vous l’avez en permanence dans votre caisse à outils. A chaque fois que vous prenez un tournevis, il faut le sortir, le décoincer, le remettre, ça vous sert jamais à rien. Et puis évidemment quand il le faut, il a fui le fourbe. Ah, oui, je me souviens maintenant, on voulait s’en servir comme pied de biche quand on était parti pour faucher le matériel sur le chantier de la gare et Peter, encore lui, l’avait laissé sur place quand on s’est aperçu qu’il y avait une caméra de surveillance pointée direct sur la rue. C’était le seul exploit de notre carrière de voleurs et ça nous avait passé le goût. Donc pas de vilebrequin … D’ailleurs, je me demande si ça s’appelle vraiment comme ça, ce bazar ou ce serait pas plutôt une chignole. Enfin, de toute façon, je suis pas vraiment doué en mécanique et finalement, c’est pas du tout sûr qu’un grand coup de vilebrequin sur le moteur fasse grand chose à l’affaire …
http://users.belgacom.net/collegedegembloux/chroni28.jpg
« la chaussée des Géants : d’après la légende, cet étrange paysage a été formé par un géant qui tomba amoureux sur l’île écossaise de Staffa, et bâtit ce chemin colossal pour ramener sa bien-aimée en Irlande. »
Tu parles d’une légende ! Le gars qui a inventé cette histoire a jamais dû foutre les pieds en Ecosse, parce que pour tomber amoureux d’une écossaise, t’as intérêt d’être tombé dans un tonneau de Whisky, et irlandais encore, parce que l’écossais, il a un arrière goût de brûlé. En attendant, la chaussée des géants en pleine nuit, je m’en serai bien passé ! Mer calme, coefficient de marée faible, parfait pour la pêche dixit la météo. Le bonheur des amateurs éclairés (c’est mieux que de dire braconnier).
Depuis que la dernière coopérative de pêche d’Antrim a fermé, j’ai plus de boulot. Et rapidement, je me suis retrouvé à court de liquide, et quand je dis ça, je cause pas uniquement de Guinness. Alors il l’a bien fallu le remettre à l’eau le Bonobo. Le Bonobo, c’est le bateau de mon grand père, il est tout vermoulu, et il a le gouvernail qui porte vers la gauche. Enfin, quand on le sait, on arrive à peut près à tirer droit en zigzaguant un peu. Au départ, il s’appelait le « fuck england » mais ma femme a dit qu’on devrait lui trouver un nouveau nom maintenant que nos vieux amis anglais était disposé à discuter. Elle m’a parlé d’un irlandais qui chante et qui se fait appeler Bono et qui serait beau, d’où le nom. D’ailleurs, L’autre jour, Peter me soutenait que ça voulait aussi dire autre chose, Bonobo. C’était quoi, déjà ?
Oh merde, déjà quatre heures ! Et toujours ce moteur qui veut pas repartir. Dans à peine trois heures, le soleil sera déjà de retour (enfin, disons plutôt la lumière du soleil percera la couche nuageuse !) et les premiers cars de touristes vont commencer le défilé guidé. Il va bien se trouver quelques anglais pour croire que mon bateau fait partie du décor : « oh what a wonderful place ! It’s so cut ! Irish are so nature, rural ! Do you have Fishermans ?».
Faut absolument que je fasse repartir ce rafiot ! J’ai la cale remplie à ras bord de poiscaille, une vraie pêche miraculeuse, de quoi tenir au moins trois semaines de pubs, et d’emmener les gosses à Belfast voir un match de hurling. Si au moins je me rappelais où j’ai pu foutre ce satané vilebrequin. Ah ça, excusez moi, mais c’est bien de la merde, un vilebrequin ! Vous l’avez en permanence dans votre caisse à outils. A chaque fois que vous prenez un tournevis, il faut le sortir, le décoincer, le remettre, ça vous sert jamais à rien. Et puis évidemment quand il le faut, il a fui le fourbe. Ah, oui, je me souviens maintenant, on voulait s’en servir comme pied de biche quand on était parti pour faucher le matériel sur le chantier de la gare et Peter, encore lui, l’avait laissé sur place quand on s’est aperçu qu’il y avait une caméra de surveillance pointée direct sur la rue. C’était le seul exploit de notre carrière de voleurs et ça nous avait passé le goût. Donc pas de vilebrequin … D’ailleurs, je me demande si ça s’appelle vraiment comme ça, ce bazar ou ce serait pas plutôt une chignole. Enfin, de toute façon, je suis pas vraiment doué en mécanique et finalement, c’est pas du tout sûr qu’un grand coup de vilebrequin sur le moteur fasse grand chose à l’affaire …
Charles- Nombre de messages : 6288
Age : 49
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Date d'inscription : 13/12/2005
Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
Bon, je dois déjà me sauver ! Demain, lever tôt, trop tôt ;-)
Je vous lis demain ! grand MERCI Sahkti pour l'exo ! J'adore quand on doit placer le récit géographiquement, ça "m'inspire" plus facilement !
Bonne fin de soirée et bonne nuit à tous !
Je vous lis demain ! grand MERCI Sahkti pour l'exo ! J'adore quand on doit placer le récit géographiquement, ça "m'inspire" plus facilement !
Bonne fin de soirée et bonne nuit à tous !
Charles- Nombre de messages : 6288
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Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
Contraintes: Le zoo d'Anvers / un flacon de vernis à ongle
Anvers et contre Tous.
J'avais rêvé d'écrire un truc rien qu'avec des idiomes chinois. Des mots à quatre sons qui faisaient des proverbes à quatre sous.
Sens profond.
Au Zoo d'Anvers, on regardait même plus droit dans les yeux les otaries.Marre de jouer aux guignols.
tu m'avais dit: mais mon dauphin te crois tu encore au temps des poètes alanguis-à-la-réalité-du soleil guimauve-dans le lac?
Ouais, je t' avais répondu, p'têt qu'on pourrait s'transformer en eux, juste pour une nuit.
Bousiller toutes les cages pour que le monde sauvage s'offre une escapade en ville: Chimay capsule bleue, moules-frites, bordels vitrines en fin de parcours.
Une visite au port aussi, avec possibilité de réembarquement immédiat pour les savanes.
J'en ai plein les bottes de ces visites au parc animalier où j'ai l'impression que c'est moi l'encagé.
Un de ces quatre matins , toi et moi, on va se prendre des arachides dans la gueule.
Peut-être bien même un restant de hamburger alors que c'est écrit partout que c'est interdit.
La vieille europe me tuera.
En fait,ce qu'j'aime dans la vie c'est d'acheter des pinceaux, et aussi le goût amer de l'encre quand j'en ai plein les dents.
J'aime dessiner à écrire. Et aussi froisser un essai raté.
Ya pas un truc plus beau qu'un dessin qui veut dire.
c'est une lettre .
Un truc qui veut m'dire.
un machin qui s'éternise dans ma main,
un goutte qui me cherche
qui m'trouve qui m'trouve pas
un truc qui s'étend sur buvard oh putain
un trait qui glisse
paroi
une tache qui s'incruste sur le coté d'ma paume.
Ca fait une traînée après.
Je fais d'la main droite des lignes gauches
des petits chapeaux, petites virgules, petits bidules et tata! une courbe en lame de sabre qui va trancher la gorge au voisin du dessous.
les montants et les descendants m'apaisent
je ne tremble plus
les tenants et les aboutissants m'échappent
et je m'en fou.
j'aimerais être de l'encre.
Mais ici ya pas.
Ya juste un flacon de vernis à ongle dans ton sac.
Du vernis.
Du vernis à Panda, moi ça m'va.
J'avais rêvé de faire des quatrains de conneries au Zoo.pour marquer l'coup.
mettre une touche finale de mascara à une vie qu'avait plus de fond de teint.
tu m'avais dis: mais dauphin te crois-tu-encore au temps de-Benoit-Poolvorde-qui montre ses fesses-aux vieilles?
Ouais j'avais répondu, on pourrait pt'êt essayer de s'transformer en lui rien que pour cet aprèm.
Prendre le vernis,
se barioler les tee-shirts de slogans avec?
J'adore écrire des conneries.Et les inventer aussi.
En fait ce que j'aimerais c'est qu'on marque c'est "les zoologues sont tous des zoophiles"et à coté "mort au WWF"
avec aussi en bas "l'hippopotame est l'avenir de l'homme".Et aussi dessiner une bouse.
et aussi "les fauves ça sent la merde, faites-en des trophées"
c'est un message
"ya pas plus visqueux qu'un python
un serpent qui m'toise de ses yeux jaune
pisse.
c'est un message .
Un truc qui veut m'mordre.
un machin qui s'éternise dans ma glue,
un venin qui se crache
qui s'love qui s'love pas
un buvard à brindille
un sale truc qui glisse putain
obscène, freudien.
une vache qui se frotte le pis sur le coté d'ma paume.
Ca fait une allergie après"
Je fais des doigts d'honneurs de la mains gauches au gardiens
des gros doigts, petites grimaces, de bruyantes insultes et tata! on fout un coup de lame de sabre dans le filet qui retient les pingouins d'en dessous..
les rires et les cris m'apaisent
je ne tremble plus
les tenants et les aboutissants m'échappent
et je m'en fou.
j'aimerais bien qu'on soit sortis de tôle demain pour se barrer avec le premier avion..
PW
Anvers et contre Tous.
J'avais rêvé d'écrire un truc rien qu'avec des idiomes chinois. Des mots à quatre sons qui faisaient des proverbes à quatre sous.
Sens profond.
Au Zoo d'Anvers, on regardait même plus droit dans les yeux les otaries.Marre de jouer aux guignols.
tu m'avais dit: mais mon dauphin te crois tu encore au temps des poètes alanguis-à-la-réalité-du soleil guimauve-dans le lac?
Ouais, je t' avais répondu, p'têt qu'on pourrait s'transformer en eux, juste pour une nuit.
Bousiller toutes les cages pour que le monde sauvage s'offre une escapade en ville: Chimay capsule bleue, moules-frites, bordels vitrines en fin de parcours.
Une visite au port aussi, avec possibilité de réembarquement immédiat pour les savanes.
J'en ai plein les bottes de ces visites au parc animalier où j'ai l'impression que c'est moi l'encagé.
Un de ces quatre matins , toi et moi, on va se prendre des arachides dans la gueule.
Peut-être bien même un restant de hamburger alors que c'est écrit partout que c'est interdit.
La vieille europe me tuera.
En fait,ce qu'j'aime dans la vie c'est d'acheter des pinceaux, et aussi le goût amer de l'encre quand j'en ai plein les dents.
J'aime dessiner à écrire. Et aussi froisser un essai raté.
Ya pas un truc plus beau qu'un dessin qui veut dire.
c'est une lettre .
Un truc qui veut m'dire.
un machin qui s'éternise dans ma main,
un goutte qui me cherche
qui m'trouve qui m'trouve pas
un truc qui s'étend sur buvard oh putain
un trait qui glisse
paroi
une tache qui s'incruste sur le coté d'ma paume.
Ca fait une traînée après.
Je fais d'la main droite des lignes gauches
des petits chapeaux, petites virgules, petits bidules et tata! une courbe en lame de sabre qui va trancher la gorge au voisin du dessous.
les montants et les descendants m'apaisent
je ne tremble plus
les tenants et les aboutissants m'échappent
et je m'en fou.
j'aimerais être de l'encre.
Mais ici ya pas.
Ya juste un flacon de vernis à ongle dans ton sac.
Du vernis.
Du vernis à Panda, moi ça m'va.
J'avais rêvé de faire des quatrains de conneries au Zoo.pour marquer l'coup.
mettre une touche finale de mascara à une vie qu'avait plus de fond de teint.
tu m'avais dis: mais dauphin te crois-tu-encore au temps de-Benoit-Poolvorde-qui montre ses fesses-aux vieilles?
Ouais j'avais répondu, on pourrait pt'êt essayer de s'transformer en lui rien que pour cet aprèm.
Prendre le vernis,
se barioler les tee-shirts de slogans avec?
J'adore écrire des conneries.Et les inventer aussi.
En fait ce que j'aimerais c'est qu'on marque c'est "les zoologues sont tous des zoophiles"et à coté "mort au WWF"
avec aussi en bas "l'hippopotame est l'avenir de l'homme".Et aussi dessiner une bouse.
et aussi "les fauves ça sent la merde, faites-en des trophées"
c'est un message
"ya pas plus visqueux qu'un python
un serpent qui m'toise de ses yeux jaune
pisse.
c'est un message .
Un truc qui veut m'mordre.
un machin qui s'éternise dans ma glue,
un venin qui se crache
qui s'love qui s'love pas
un buvard à brindille
un sale truc qui glisse putain
obscène, freudien.
une vache qui se frotte le pis sur le coté d'ma paume.
Ca fait une allergie après"
Je fais des doigts d'honneurs de la mains gauches au gardiens
des gros doigts, petites grimaces, de bruyantes insultes et tata! on fout un coup de lame de sabre dans le filet qui retient les pingouins d'en dessous..
les rires et les cris m'apaisent
je ne tremble plus
les tenants et les aboutissants m'échappent
et je m'en fou.
j'aimerais bien qu'on soit sortis de tôle demain pour se barrer avec le premier avion..
PW
Invité- Invité
Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
Contraintes: Un bar à Johanesburg/une boussole
Les funérailles d'un ami,
J'avais pris l'habitude des enterrements sous la pluie. J'avais oublié que l'on pouvait enterrer quelqu'un sous le soleil. A Sète, à l'ombre de la pinède, j'ai assister aux funérailles d'un ami.
Tous les regards se sont penchés vers la terre chaude, recouverte d'épines et d'écorces de Pin. Tous, sans exception, quand le cercueil s'est approché. J'ai eu envie de fumer une cigarette. Je déteste les gens lors des enterrements, je déteste leurs mains croisées, je les hais. Tous, sans exception.
Je pensais qu'il aurait préféré un peu plus de sourires sur les visages avant d'aller pourrir sous son bloc de marbre. Enfin, c'est ce que je pensais.
J'ai eu envie d'écouter de la musique, j'ai presque voulu crier, les insulter et chanter pour mon ami, danser, courir, lui dire qu'il soit bien là haut et qu'on les emmerde tous. Tous, sans exception. Je n'ai rien fait, ils ont pleuré, j'ai pris le bus, arrivé chez moi je me suis couché.
Je l'avais connu en Afrique, il s'appelait Bruno, il avait des yeux gris. Dans un bar, à Johanesburg, on avait tout de suite accroché. En rentrant du bureau, j'avais froid. J'avais froid et j'étais triste. A l'intérieur, tout était chaud, les couleurs, le vin, les buveurs de café solitaires, le jazz de trois gosses blonds. Il y avait une énorme boussole sur la porte d'entrée. Au fond c'était vrai, on était tous perdu face à nos consommations. Oui, blonds, les musiciens, je me souviens. A cette époque, en Afrique du Sud, on trouvait surtout des blonds et des noirs. Un blond, un noir, un blond, un mort.
Bruno travaillait dans un vignoble juste après Bretton Woods, il était venu boire une bière dans le centre, deux heures de bus pour attérir là, devant sa pinte et Boris Vian. Il avait soutenu sa thèse sur ce mec-là. Je ne savais pas qui c'était, j'imaginais un général soviétique avant qu'il me fasse lire. Le jour de l'enterrement, j'avais l'écume des jours dans la poche intérieure de mon veston.
Au bar, on avait beaucoup parlé de ce qu'on avait fait avant de pousser la porte de cet endroit. On avait trente ans, trente années à se raconter. On y a passé une bonne partie de la nuit.
Quand on est rentré, moi je n'avais plus de boulot parce qu'à Johanesburg, j'avais tenté de violer une collègue, elle n'a pas porté plainte et ils m'ont muté à Moscou. Lui, il a repris le vignoble de son beau-père, dans la région de Nîmes.
Il s'est marié puis il est mort.
Les funérailles d'un ami,
J'avais pris l'habitude des enterrements sous la pluie. J'avais oublié que l'on pouvait enterrer quelqu'un sous le soleil. A Sète, à l'ombre de la pinède, j'ai assister aux funérailles d'un ami.
Tous les regards se sont penchés vers la terre chaude, recouverte d'épines et d'écorces de Pin. Tous, sans exception, quand le cercueil s'est approché. J'ai eu envie de fumer une cigarette. Je déteste les gens lors des enterrements, je déteste leurs mains croisées, je les hais. Tous, sans exception.
Je pensais qu'il aurait préféré un peu plus de sourires sur les visages avant d'aller pourrir sous son bloc de marbre. Enfin, c'est ce que je pensais.
J'ai eu envie d'écouter de la musique, j'ai presque voulu crier, les insulter et chanter pour mon ami, danser, courir, lui dire qu'il soit bien là haut et qu'on les emmerde tous. Tous, sans exception. Je n'ai rien fait, ils ont pleuré, j'ai pris le bus, arrivé chez moi je me suis couché.
Je l'avais connu en Afrique, il s'appelait Bruno, il avait des yeux gris. Dans un bar, à Johanesburg, on avait tout de suite accroché. En rentrant du bureau, j'avais froid. J'avais froid et j'étais triste. A l'intérieur, tout était chaud, les couleurs, le vin, les buveurs de café solitaires, le jazz de trois gosses blonds. Il y avait une énorme boussole sur la porte d'entrée. Au fond c'était vrai, on était tous perdu face à nos consommations. Oui, blonds, les musiciens, je me souviens. A cette époque, en Afrique du Sud, on trouvait surtout des blonds et des noirs. Un blond, un noir, un blond, un mort.
Bruno travaillait dans un vignoble juste après Bretton Woods, il était venu boire une bière dans le centre, deux heures de bus pour attérir là, devant sa pinte et Boris Vian. Il avait soutenu sa thèse sur ce mec-là. Je ne savais pas qui c'était, j'imaginais un général soviétique avant qu'il me fasse lire. Le jour de l'enterrement, j'avais l'écume des jours dans la poche intérieure de mon veston.
Au bar, on avait beaucoup parlé de ce qu'on avait fait avant de pousser la porte de cet endroit. On avait trente ans, trente années à se raconter. On y a passé une bonne partie de la nuit.
Quand on est rentré, moi je n'avais plus de boulot parce qu'à Johanesburg, j'avais tenté de violer une collègue, elle n'a pas porté plainte et ils m'ont muté à Moscou. Lui, il a repris le vignoble de son beau-père, dans la région de Nîmes.
Il s'est marié puis il est mort.
Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
Contraintes: Le manège de petits chevaux de bois en bas de la Tour Eiffel / des pinceaux
Alex. (six ans) dessine pendant que je prépare le repas. Il parle tout seul, à son ours installé en face de lui, sur la table. Il lui cause assez fort pour être entendu.
- Dis, tu sais que j'ai pas de papa ?
En fait, mon papa et ma maman, quand j'étais petit, mon papa, il voulait pas donner des sous à ma maman pour acheter du pain. Ils se sont disputés. Il a dit « j'aime plus Alex ». Quand même ma maman elle a trouvé quelqu'un d'autre.
- Tu revois ton papa ?
- Non, peut être quand je serais grand. Parce que c'est lui qui ne veut pas me voir. Ma maman est malade, beaucoup malade. Elle fait ses voyages. Elle arrête pas de crier, elle crie presque tous les jours. Je peux prendre les pinceaux ?
- Oui, oui. C'est une maladie ça, de crier ?
Elle a voulu se marier avec le copain d'elle, mais ils se sont pas mariés, quand même elle habite avec lui. Les pompiers sont venus et l'ont emporté à l'hôpital. Elle m'a dit. Parce que samedi, je l'ai vu à l'hôpital. C'est loin Saint Cyr. L'hôpital pour ceux qui crient beaucoup. Il y a un grand terrain, il y a des biches, des cerfs, ça fait une montée comme ça pour aller voir les biches. J'attendais pour prendre le cadeau, et le sac où il y avait plein de surprises. Elle est grande sa chambre, parce que dans la chambre, il y en a deux qui dorment.
- Ben dit donc ta maman elle connaît beaucoup d'hôpitaux.
- Celui-ci est bien. Il y a des animaux, pour ceux qui crient. Elle crie après moi, après le copain à elle, elle crie aussi. Lui est parti. Elle crie après ma soeur, qui est au même foyer que moi. Des fois en criant elle fait mal.
-Mal aux oreilles ?
-Des fois, oui, des fois non. C'est pas normal qu'elle crie pour rien. Une fois elle m'a tapé, en plus j'avais rien fait.
- Une gifle ?
- Non, un coup-de-pied dans les fesses.
- Tu as crié ?
- Non. Moi, j'aime pas l'hôpital.
Parlez-moi de vous, enfants tristes.
Racontez-vous à moi, j'ai deux oreilles ouvertes pour vous, petits humains, adultes avant l'heure.
Je joue avec vous, l'espace d'une écoute attentive, d'une démesure enivrée de folles attitudes juvéniles. Crions en plein champs, vos horreurs cumulées.
Un douanier contrebandiers, pour cacher ses petits bouts de papiers secrets. Passez la frontière de l'impossible quotidien. Ramassons les plantes, les fleurs, les couleurs. Piégeons les grillons à la porte de leur terrier, pour mieux les apprivoiser.
Tous les légumes, au clair de lune, étaient vraiment en train de s'amuser. Délivrons les malheurs qui enchaînent vos corps meurtris et courez et sautez et fuyez la réalité. Je suis le présent détonateur des convenances ennuyeuses.
Accrochez-vous à moi. Je vous porte, je porte, je porte la clé du roi Saint-Georges, quand je l'aurai assez porté, je ne vous laisserai pas tomber. Grimpons aux arbres en toute insécurité.
Loup y es-tu ? M'entends-tu ? Barbotez dans ce ridicule ruisseau à sec, qui ressemble à s'y méprendre aux sables de l'atlantique, filant désordonné le long des rochers de la Corse méditerranéenne. Si cette colline est Golgotha, contre ce mur, vos pierres montent direct vers le néant d'un avenir meilleur. Tu as peur ? Oublie le manège de petits chevaux de bois en bas de la Tour Eiffel ?
Ce soir la nuit est claire. En haut, la-haut sont les étoiles. Le temps d'une seconde, fixes, vous rêvez oublieux. Vous planez les yeux ronds posés sur une limace silencieuse que vos pieds rageurs réussissent à écraser.
Autour du feu, brûlez la vie avant qu'elle ne vous échappe.
Mes enfants de passage, ne dites rien, oubliez-vous, et riez, riez aux larmes.
Alex. (six ans) dessine pendant que je prépare le repas. Il parle tout seul, à son ours installé en face de lui, sur la table. Il lui cause assez fort pour être entendu.
- Dis, tu sais que j'ai pas de papa ?
En fait, mon papa et ma maman, quand j'étais petit, mon papa, il voulait pas donner des sous à ma maman pour acheter du pain. Ils se sont disputés. Il a dit « j'aime plus Alex ». Quand même ma maman elle a trouvé quelqu'un d'autre.
- Tu revois ton papa ?
- Non, peut être quand je serais grand. Parce que c'est lui qui ne veut pas me voir. Ma maman est malade, beaucoup malade. Elle fait ses voyages. Elle arrête pas de crier, elle crie presque tous les jours. Je peux prendre les pinceaux ?
- Oui, oui. C'est une maladie ça, de crier ?
Elle a voulu se marier avec le copain d'elle, mais ils se sont pas mariés, quand même elle habite avec lui. Les pompiers sont venus et l'ont emporté à l'hôpital. Elle m'a dit. Parce que samedi, je l'ai vu à l'hôpital. C'est loin Saint Cyr. L'hôpital pour ceux qui crient beaucoup. Il y a un grand terrain, il y a des biches, des cerfs, ça fait une montée comme ça pour aller voir les biches. J'attendais pour prendre le cadeau, et le sac où il y avait plein de surprises. Elle est grande sa chambre, parce que dans la chambre, il y en a deux qui dorment.
- Ben dit donc ta maman elle connaît beaucoup d'hôpitaux.
- Celui-ci est bien. Il y a des animaux, pour ceux qui crient. Elle crie après moi, après le copain à elle, elle crie aussi. Lui est parti. Elle crie après ma soeur, qui est au même foyer que moi. Des fois en criant elle fait mal.
-Mal aux oreilles ?
-Des fois, oui, des fois non. C'est pas normal qu'elle crie pour rien. Une fois elle m'a tapé, en plus j'avais rien fait.
- Une gifle ?
- Non, un coup-de-pied dans les fesses.
- Tu as crié ?
- Non. Moi, j'aime pas l'hôpital.
Parlez-moi de vous, enfants tristes.
Racontez-vous à moi, j'ai deux oreilles ouvertes pour vous, petits humains, adultes avant l'heure.
Je joue avec vous, l'espace d'une écoute attentive, d'une démesure enivrée de folles attitudes juvéniles. Crions en plein champs, vos horreurs cumulées.
Un douanier contrebandiers, pour cacher ses petits bouts de papiers secrets. Passez la frontière de l'impossible quotidien. Ramassons les plantes, les fleurs, les couleurs. Piégeons les grillons à la porte de leur terrier, pour mieux les apprivoiser.
Tous les légumes, au clair de lune, étaient vraiment en train de s'amuser. Délivrons les malheurs qui enchaînent vos corps meurtris et courez et sautez et fuyez la réalité. Je suis le présent détonateur des convenances ennuyeuses.
Accrochez-vous à moi. Je vous porte, je porte, je porte la clé du roi Saint-Georges, quand je l'aurai assez porté, je ne vous laisserai pas tomber. Grimpons aux arbres en toute insécurité.
Loup y es-tu ? M'entends-tu ? Barbotez dans ce ridicule ruisseau à sec, qui ressemble à s'y méprendre aux sables de l'atlantique, filant désordonné le long des rochers de la Corse méditerranéenne. Si cette colline est Golgotha, contre ce mur, vos pierres montent direct vers le néant d'un avenir meilleur. Tu as peur ? Oublie le manège de petits chevaux de bois en bas de la Tour Eiffel ?
Ce soir la nuit est claire. En haut, la-haut sont les étoiles. Le temps d'une seconde, fixes, vous rêvez oublieux. Vous planez les yeux ronds posés sur une limace silencieuse que vos pieds rageurs réussissent à écraser.
Autour du feu, brûlez la vie avant qu'elle ne vous échappe.
Mes enfants de passage, ne dites rien, oubliez-vous, et riez, riez aux larmes.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
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Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
Quelle sagesse ;-)Charles a écrit:Bon, je dois déjà me sauver ! Demain, lever tôt, trop tôt ;-)
Je vous lis demain ! grand MERCI Sahkti pour l'exo ! J'adore quand on doit placer le récit géographiquement, ça "m'inspire" plus facilement !
Bonne fin de soirée et bonne nuit à tous !
Invité- Invité
Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
j'ai oublié de mettre mes contraintes en haut de page.
je file au lit.bonne lecture à tous!
pw
je file au lit.bonne lecture à tous!
pw
Invité- Invité
Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
ALFOSAURE : Désert du Sahara / une brosse à vaisselle
J’ai toujours voulu passer à la télé. J’aurais tant aimé participer à toutes les émissions que je regarde, celles où il faut répondre, celles où il faut séduire, celles où il faut chanter, celles où il faut raconter sa vie. Problème : je suis inculte, moche, j’ai une voix banale et je n’ai ni tares psychologiques ni problèmes familiaux… Ma femme ne m’a même pas quitté, vous imaginez !
J’étais donc désespéré lorsque j’ai vu cette pub : « Vous êtes prêt à tout ? Vous voulez gagner un MILLION d’euros ? Mais vous ne savez rien faire… Alors inscrivez-vous à notre nouveau jeu de l’été SUPER CHAUD ! « UNE PART DE DESERT » »
J’ai bondi hors du canapé et composé le numéro, j’étais aux anges.
Une semaine plus tard, on sonna à la porte. Ma femme ouvrit la porte et je crus vivre en direct un extrait de Jumanji – vous savez, la scène où une centaine d’animaux exotiques défonce tout sur son passage. Sauf que là, les animaux, c’était des hommes, mais sur le coup je n’avais pas fait la différence. Je ne l’ai réalisé que lorsque je sentis leur violence s’abattre sur moi – des animaux auraient été plus délicats. Ils m’ont agrippé, bâillonné, soulevé et charrié en poussant moult cris – charrié dans les deux sens, s’entend.
Je fus ensuite enfermé dans une caisse sans aération et transporté par avion – j’ai deviné que c’était par avion, car je ne vomis que quand je prends l’avion. Quand ma caisse fut ouverte, une lumière écrasante m’assaillit. Nous venions d’être débarqués au beau milieu du désert. Je dis « Nous » car d’autres pauvres hères émergèrent en même temps que moi de leurs caisses.
Un animateur au brushing et sourire impeccables, contrastant avec nos mines déconfites, déclama : « Bienvenue à tous pour le grand jeu « Une part de désert » » - le terme « bienvenue » était ironique, évidemment.
« Votre défi, survivre une semaine dans cet endroit. Tous ceux qui réussiront se partageront la somme de UN MILLION D’EUROS !! » - il ne pouvait s’empêcher de hurler en prononçant ces mots, imaginant peut-être nous voir bondir de joie.
J’osai : « Et ceux qui ne réussissent pas ? » Mais il ne éluda la question.
« Et comme nous sommes généreux chez *** (chaîne de télévision dont on n’a pas le droit de ternir l’image), on va offrir à chacun de vous un objet pour vous en sortir. »
On procéda alors à tour de rôle à un tirage d’objet dans un grand sac. Le premier candidat récupéra une grande gourde d’eau, le second obtient une carte et une boussole, le troisième un livre de survie. Vient alors mon tour.
« J’ai oublié de vous dire qu’il y a un objet piège, je vous souhaite de ne pas tomber dessus. »
Quand je retirai mon bras du sac, je ne pus m’empêcher d’imaginer les millions de spectateurs riant devant un pauvre gars qui tenait une brosse à vaisselle au milieu du désert.
J’ai toujours voulu passer à la télé. J’aurais tant aimé participer à toutes les émissions que je regarde, celles où il faut répondre, celles où il faut séduire, celles où il faut chanter, celles où il faut raconter sa vie. Problème : je suis inculte, moche, j’ai une voix banale et je n’ai ni tares psychologiques ni problèmes familiaux… Ma femme ne m’a même pas quitté, vous imaginez !
J’étais donc désespéré lorsque j’ai vu cette pub : « Vous êtes prêt à tout ? Vous voulez gagner un MILLION d’euros ? Mais vous ne savez rien faire… Alors inscrivez-vous à notre nouveau jeu de l’été SUPER CHAUD ! « UNE PART DE DESERT » »
J’ai bondi hors du canapé et composé le numéro, j’étais aux anges.
Une semaine plus tard, on sonna à la porte. Ma femme ouvrit la porte et je crus vivre en direct un extrait de Jumanji – vous savez, la scène où une centaine d’animaux exotiques défonce tout sur son passage. Sauf que là, les animaux, c’était des hommes, mais sur le coup je n’avais pas fait la différence. Je ne l’ai réalisé que lorsque je sentis leur violence s’abattre sur moi – des animaux auraient été plus délicats. Ils m’ont agrippé, bâillonné, soulevé et charrié en poussant moult cris – charrié dans les deux sens, s’entend.
Je fus ensuite enfermé dans une caisse sans aération et transporté par avion – j’ai deviné que c’était par avion, car je ne vomis que quand je prends l’avion. Quand ma caisse fut ouverte, une lumière écrasante m’assaillit. Nous venions d’être débarqués au beau milieu du désert. Je dis « Nous » car d’autres pauvres hères émergèrent en même temps que moi de leurs caisses.
Un animateur au brushing et sourire impeccables, contrastant avec nos mines déconfites, déclama : « Bienvenue à tous pour le grand jeu « Une part de désert » » - le terme « bienvenue » était ironique, évidemment.
« Votre défi, survivre une semaine dans cet endroit. Tous ceux qui réussiront se partageront la somme de UN MILLION D’EUROS !! » - il ne pouvait s’empêcher de hurler en prononçant ces mots, imaginant peut-être nous voir bondir de joie.
J’osai : « Et ceux qui ne réussissent pas ? » Mais il ne éluda la question.
« Et comme nous sommes généreux chez *** (chaîne de télévision dont on n’a pas le droit de ternir l’image), on va offrir à chacun de vous un objet pour vous en sortir. »
On procéda alors à tour de rôle à un tirage d’objet dans un grand sac. Le premier candidat récupéra une grande gourde d’eau, le second obtient une carte et une boussole, le troisième un livre de survie. Vient alors mon tour.
« J’ai oublié de vous dire qu’il y a un objet piège, je vous souhaite de ne pas tomber dessus. »
Quand je retirai mon bras du sac, je ne pus m’empêcher d’imaginer les millions de spectateurs riant devant un pauvre gars qui tenait une brosse à vaisselle au milieu du désert.
Alfosaure- Nombre de messages : 151
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Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
Contraintes: Lac Titicaca / une pipe en bois
Ceci n'est pas un exo live
Enfin, il se détacha sur le fond sombre du couloir des arrivées.
De l’autre côté de la barrière souple, un cœur s’emballe. Elle est amoureuse comme au premier matin malgré la succession des années et des voyages. Peut-être justement grâce à ces absences kilométriques.
Lui, un peu voûté sous le poids de son sac à dos, le teint hâlé et une barbe de quelques jours, semblait fixer une idée perchée sur le bord de sa chaussure.
Le portrait tout craché de son grand père. Enfin tel qu’il apparaissait sur les quelques clichés jaunis qu’il conservait au fond d’une vieille boite à cigares. Sauf que l’idée que l’aïeul poursuivait, elle, elle semblait nichée tout au bout d’une pipe de bois que d’un côté il retenait d’un sourire énigmatique et de l’autre d’une main amputée de son annulaire.
Personne ne se souvient plus si Madeleine s’était tirée avant ou après le quatrième doigt. Ni si l’aïeul avait choisi de se mutiler pour assortir son corps à sa nouvelle condition. A moins après tout que ce ne soit Madeleine qui n’ait pas supporté la disparition du doigt matrimonial, ait pris les devants plutôt que d’être désormais l’épouse d’un homme qui pouvait se la jouer célibataire alors qu’elle, ses articulations déformées et vieillissantes, ne lui permettaient plus de se séparer de son anneau.
Régulièrement, la question existentielle de « qui du doigt ou de Madeleine »… revenait égayer leurs petits déjeuners. Tous les deux, ils y allaient de leur théorie personnelle, différente à chaque fois et toujours ça finissait en corps à corps câlins, jambes emmêlées et mains enlacées. Vingt doigts non bagués qui perdaient leur chemin dans des sillons de soie, des plaines grainées abricot et des vallées secrètes.
Il venait de redresser la tête, sans doute son idée s’était faite la malle en empruntant les souliers vernis du costume cravate qui passait d’un pas pressé à ses côtés. Il y a des pensées narcissiques. Elle avait bien fait. Jamais elle ne se serait plue chez lui, chez eux.
Elle se noye dans son sourire avant même d’avoir plongé son regard dans le sien.
Ses yeux prennent à chaque fois la couleur des endroits d’où il revient. La teinte des eaux qu’il analyse, des lacs qu’il ramène en tubes à essai et des vagues qu’il emprunte aux océans le temps de quelques mesures. Aujourd’hui c’est entre le bleu Bolivie et le vert Pérou. Vraiment, il va falloir qu’ elle pense à le baguer son beau pigeon voyageur. Quant même le Lac Titicaca c’était pas la porte à côté, cette fois-ci.
Ceci n'est pas un exo live
Enfin, il se détacha sur le fond sombre du couloir des arrivées.
De l’autre côté de la barrière souple, un cœur s’emballe. Elle est amoureuse comme au premier matin malgré la succession des années et des voyages. Peut-être justement grâce à ces absences kilométriques.
Lui, un peu voûté sous le poids de son sac à dos, le teint hâlé et une barbe de quelques jours, semblait fixer une idée perchée sur le bord de sa chaussure.
Le portrait tout craché de son grand père. Enfin tel qu’il apparaissait sur les quelques clichés jaunis qu’il conservait au fond d’une vieille boite à cigares. Sauf que l’idée que l’aïeul poursuivait, elle, elle semblait nichée tout au bout d’une pipe de bois que d’un côté il retenait d’un sourire énigmatique et de l’autre d’une main amputée de son annulaire.
Personne ne se souvient plus si Madeleine s’était tirée avant ou après le quatrième doigt. Ni si l’aïeul avait choisi de se mutiler pour assortir son corps à sa nouvelle condition. A moins après tout que ce ne soit Madeleine qui n’ait pas supporté la disparition du doigt matrimonial, ait pris les devants plutôt que d’être désormais l’épouse d’un homme qui pouvait se la jouer célibataire alors qu’elle, ses articulations déformées et vieillissantes, ne lui permettaient plus de se séparer de son anneau.
Régulièrement, la question existentielle de « qui du doigt ou de Madeleine »… revenait égayer leurs petits déjeuners. Tous les deux, ils y allaient de leur théorie personnelle, différente à chaque fois et toujours ça finissait en corps à corps câlins, jambes emmêlées et mains enlacées. Vingt doigts non bagués qui perdaient leur chemin dans des sillons de soie, des plaines grainées abricot et des vallées secrètes.
Il venait de redresser la tête, sans doute son idée s’était faite la malle en empruntant les souliers vernis du costume cravate qui passait d’un pas pressé à ses côtés. Il y a des pensées narcissiques. Elle avait bien fait. Jamais elle ne se serait plue chez lui, chez eux.
Elle se noye dans son sourire avant même d’avoir plongé son regard dans le sien.
Ses yeux prennent à chaque fois la couleur des endroits d’où il revient. La teinte des eaux qu’il analyse, des lacs qu’il ramène en tubes à essai et des vagues qu’il emprunte aux océans le temps de quelques mesures. Aujourd’hui c’est entre le bleu Bolivie et le vert Pérou. Vraiment, il va falloir qu’ elle pense à le baguer son beau pigeon voyageur. Quant même le Lac Titicaca c’était pas la porte à côté, cette fois-ci.
Zou- Nombre de messages : 5470
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Localisation : Poupée nageuse n°165, Bergamini, Italie, 1950-1960
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
Il y a de chouettes textes! Merci à tous d'avoir participé (y a encore des retardataires :-)
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
Bébêtes
Bon, comme d’habitude, je l’ai suivi, bêtement.
Elle m’a dit : « Tu verras, ce sera super. Là-bas, on raconte que tout est vert et immense. Et partir avec la famille, on se sent moins seul. Je te promets qu’on sera tranquille. Les autres, on ne les verra pas. Chacun aura son chez soi, c’est tellement grand, là-bas. Tu nous construiras un joli trou et moi, je m’occuperai de nos petits. J’en ai tellement rêvé. T’image, on aura aussi notre jardin, pour nous. Dis oui, Hémi ! »
J’ai pas pu résister. Pour ça, Aphi est super forte. Elle arriverait à m’emmener sur la lune. Et puis, l’idée d’avoir un jardin pour nous deux, c’est vrai, ça m’a super emballé. Et lui faire des petits, qu’elle allait nourrir, élever… Je me suis senti pousser des ailes… Je sais, c’est bête… Mais on se refait pas… !
Alors j’ai suivi la famille.
Le voyage a été long… très long… très, très long…
On appelle ça un avion, t’as raison, une boite oui ! On s’est retrouvé serré comme des sardines, avec les femmes qui étouffaient. Tu parles d’un voyage ! Et après l’avion, ça été le car. J’avais qu’une envie, arrivé et fissa.
Mais le sort en a décidé autrement.
On a pas bien compris ce qui c’est passé. La porte du car a du s’ouvrir dans un virage. Ce qui était sur, c’est que j’ai fait un roulé-boulé, un vol plané, et que je me suis arrêté avant de faire le saut de l’ange. Quand j’ai ouvert les yeux, j’étais sur une corniche en contrebas de la route. Je n’entendais pas le bus, il devait être déjà loin. Et puis j’ai vu Aphi à mes côtés. Elle était là, couché, les yeux fermés. Elle venait juste de me dire que le futur village était en bas, dans le Canyon, qu’on était bientôt arrivé. Et maintenant, elle se retrouvait couché, dans la poussière rouge, les yeux fermés.
Merde Aphi, ouvre les yeux ! Me fais pas ça ! Pas à moi !
Je regardais en bas. C’est vrai que c’était vert, que ça avait l’air chouette.
C’est là que j’ai entendu un murmure. Ah, Aphi… Aphi mon amour, Aphi ma petite puce…
Elle était juste sonnée. Avec notre roulé-boulé, y avait de quoi… !
Elle s’est penchée vers le vide : « Alors, c’est pas merveilleux ? C’est même mieux en vrai, non, tu ne trouves pas ? » C’était elle qui était merveilleuse, tout simplement.
On a décidé de quitter cette corniche, de descendre de long de la roche. Je sais, c’était une idée bête. Mais de toute façon, on avait pas le choix.
C’est en bougeant pour descendre que j’ai vu qu’Aphi avait mal. Une jambe était cassée. Mais pour l’instant ça allait à peu près. Tu parles d’un voyage ! Et dire que notre bonheur était là, en bas… que les autres étaient sûrement arrivés et faisaient les plans du village. Ah, si seulement j’avais eu des ailes. Et Aphi avec sa jambe cassée…
La descente s’est passée à peu près sans accros. Aphi a été très courageuse.
Mais dans notre périple, il y a quand même quelque chose de drôle que je dois raconter.
Quand on s’est retrouvé en bas, dans le Grand Canyon, au détour d’une roche, je me suis retrouvé nez à nez avec un monstre. Un truc genre caméléon. Mais 100 fois plus grand. J’ai fait demi-tour en courant vers Aphi, qui était un peu en arrière, à cause de sa jambe. On s’est planqué derrière la roche en attendant que le caméléon géant parte. Mais rien ! Que dalle ! C’est Aphi qu’est allée voir. A peine elle avait contourné la roche, qu’elle a explosé de rire : « Mais Hémi, c’est rien ! c’est un faux. Viens voir. Et puis regarde, c’est pas un caméléon géant, c’est un éléphant. Regarde, ils ont même peint les fleurs sur le côté. » Aphi, elle est vraiment super cultivée : « Il est en porcelaine de Limoges. c’est drôle qu’il soit là. » Aphi, elle est splendide quand elle rit.
On a finit par retrouvé les autres. Ils nous avaient prévu un super terrain, avec plein de saules et de sapins. Avec Aphi, on allait avoir notre trou, rien que pour nous, loin des autres…
Merci, Aphi, t’avais raison, tout est vert et immense.
Aphi, mon amour, je vais te soigner ta patte. Même s’il t’en reste cinq, faut prendre soin de celle-là.
Aphi ma petite puce, promis je vais te faire tout plein de pucerons, des petites bestioles, des petits Aphidoidea et Hémiptères.
Grand Canyon / éléphant en porcelaine de Limoges
Bon, comme d’habitude, je l’ai suivi, bêtement.
Elle m’a dit : « Tu verras, ce sera super. Là-bas, on raconte que tout est vert et immense. Et partir avec la famille, on se sent moins seul. Je te promets qu’on sera tranquille. Les autres, on ne les verra pas. Chacun aura son chez soi, c’est tellement grand, là-bas. Tu nous construiras un joli trou et moi, je m’occuperai de nos petits. J’en ai tellement rêvé. T’image, on aura aussi notre jardin, pour nous. Dis oui, Hémi ! »
J’ai pas pu résister. Pour ça, Aphi est super forte. Elle arriverait à m’emmener sur la lune. Et puis, l’idée d’avoir un jardin pour nous deux, c’est vrai, ça m’a super emballé. Et lui faire des petits, qu’elle allait nourrir, élever… Je me suis senti pousser des ailes… Je sais, c’est bête… Mais on se refait pas… !
Alors j’ai suivi la famille.
Le voyage a été long… très long… très, très long…
On appelle ça un avion, t’as raison, une boite oui ! On s’est retrouvé serré comme des sardines, avec les femmes qui étouffaient. Tu parles d’un voyage ! Et après l’avion, ça été le car. J’avais qu’une envie, arrivé et fissa.
Mais le sort en a décidé autrement.
On a pas bien compris ce qui c’est passé. La porte du car a du s’ouvrir dans un virage. Ce qui était sur, c’est que j’ai fait un roulé-boulé, un vol plané, et que je me suis arrêté avant de faire le saut de l’ange. Quand j’ai ouvert les yeux, j’étais sur une corniche en contrebas de la route. Je n’entendais pas le bus, il devait être déjà loin. Et puis j’ai vu Aphi à mes côtés. Elle était là, couché, les yeux fermés. Elle venait juste de me dire que le futur village était en bas, dans le Canyon, qu’on était bientôt arrivé. Et maintenant, elle se retrouvait couché, dans la poussière rouge, les yeux fermés.
Merde Aphi, ouvre les yeux ! Me fais pas ça ! Pas à moi !
Je regardais en bas. C’est vrai que c’était vert, que ça avait l’air chouette.
C’est là que j’ai entendu un murmure. Ah, Aphi… Aphi mon amour, Aphi ma petite puce…
Elle était juste sonnée. Avec notre roulé-boulé, y avait de quoi… !
Elle s’est penchée vers le vide : « Alors, c’est pas merveilleux ? C’est même mieux en vrai, non, tu ne trouves pas ? » C’était elle qui était merveilleuse, tout simplement.
On a décidé de quitter cette corniche, de descendre de long de la roche. Je sais, c’était une idée bête. Mais de toute façon, on avait pas le choix.
C’est en bougeant pour descendre que j’ai vu qu’Aphi avait mal. Une jambe était cassée. Mais pour l’instant ça allait à peu près. Tu parles d’un voyage ! Et dire que notre bonheur était là, en bas… que les autres étaient sûrement arrivés et faisaient les plans du village. Ah, si seulement j’avais eu des ailes. Et Aphi avec sa jambe cassée…
La descente s’est passée à peu près sans accros. Aphi a été très courageuse.
Mais dans notre périple, il y a quand même quelque chose de drôle que je dois raconter.
Quand on s’est retrouvé en bas, dans le Grand Canyon, au détour d’une roche, je me suis retrouvé nez à nez avec un monstre. Un truc genre caméléon. Mais 100 fois plus grand. J’ai fait demi-tour en courant vers Aphi, qui était un peu en arrière, à cause de sa jambe. On s’est planqué derrière la roche en attendant que le caméléon géant parte. Mais rien ! Que dalle ! C’est Aphi qu’est allée voir. A peine elle avait contourné la roche, qu’elle a explosé de rire : « Mais Hémi, c’est rien ! c’est un faux. Viens voir. Et puis regarde, c’est pas un caméléon géant, c’est un éléphant. Regarde, ils ont même peint les fleurs sur le côté. » Aphi, elle est vraiment super cultivée : « Il est en porcelaine de Limoges. c’est drôle qu’il soit là. » Aphi, elle est splendide quand elle rit.
On a finit par retrouvé les autres. Ils nous avaient prévu un super terrain, avec plein de saules et de sapins. Avec Aphi, on allait avoir notre trou, rien que pour nous, loin des autres…
Merci, Aphi, t’avais raison, tout est vert et immense.
Aphi, mon amour, je vais te soigner ta patte. Même s’il t’en reste cinq, faut prendre soin de celle-là.
Aphi ma petite puce, promis je vais te faire tout plein de pucerons, des petites bestioles, des petits Aphidoidea et Hémiptères.
Grand Canyon / éléphant en porcelaine de Limoges
ninananere- Nombre de messages : 1010
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Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
Merci à toi Sahkti ! Belle nuit.Sahkti a écrit:Il y a de chouettes textes! Merci à tous d'avoir participé (y a encore des retardataires :-)
Zou- Nombre de messages : 5470
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Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
Contraintes :
Washington, un 37ème étage/le journal de Mickey
Washington, 37 le soir
Washington, c’est pas ce qu’on croit. La Maison-Blanche, le Capitole, la statue de Lincoln si haute que les pigeons arrivent pas à lui chier sur la tête, à notre grand homme, c’est bon pour les touristes, ces conneries-là. Moi je sais que les pigeons lui chient sur la tête, au grand Abe : c’est l’entreprise de ravalement de mon cousin Elliot qui nettoie leurs crottes. Dire si on me la fait pas.
Depuis ce matin, je suis en patrouille à travers les rues d’Anacostia, et je peux vous dire que Washington DC ou pas, ça ressemble à n’importe quel foutu ghetto urbain de n’importe quelle putain de grande ville de ce pays. Il paraît que les richards commencent à s’y installer et que les loyers flambent grave, mais moi je contrôle toujours les mêmes putes et les mêmes junkies dans les mêmes bars à putes et les mêmes bars à junkies, et je peux vous dire que c’est pas près de s’arrêter.
Il est bientôt 22 heures et ça va être l’heure de la relève. Pas trot tôt ! Y en a qui préfèrent bosser de nuit, mais Anacostia la nuit, je te laisse ça, et dans un emballage cadeau, en prime ! Moi, le soir, je préfère un bon petit plateau-télé de sandwichs au beurre de cacahouètes et un pack de Bud en compagnie de Minnie (c’est ma femme) et de Pluto (mon pitt-bull chéri) plutôt que d’aller zoner au milieu de tous les malades qui sortent dans les rues dès la nuit tombée. Dans la poche latérale de ma vareuse, je vérifie que j’ai toujours le journal de Mickey pour mon petit Donald (notre fils adoré)
Je secoue mon équipier Ralph qui pique du nez en douce sur le volant pendant qu’on planque devant chez Artie le Dentiste, un fourgue spécialisé dans les prothèses en or, juste au moment où la radio de bord se met à couiner comme une mouette en chaleur. Je baisse précipitamment le son histoire de pas faire désordre dans la rue et j’écoute la charmeuse voix d’orang-outang du capitaine O’Reilly, notre chef bien-aimé. Toujours le chic pour nous envoyer sur un coup à cinq minutes de la quille, cet enfoiré d’irlandoche !
- Central à Voiture 33…bordel, voiture 33, vous êtes en ligne ou vous êtes en train de vous faire faire une turlute chez la Grosse Bertha ?
- Voiture 33 à central, on est en ligne. On s’apprête à lever l’ancre.
- Que dalle ! Vous filez au Foster building. Y a eu du grabug dans les étages, et c’est vous qui êtes le plus près.
Il en a de fumantes, ce suceur de curetons. Pas me la faire à moi, les prêtres, c’est tous pédo de Père en Fils, et le captain il y est passé aussi pas à tortiller. Enfin c’est comme ça que je vois les choses et mon cousin Elliot aussi. Il a dit dans les étages mais il avait pas précisé que c’était au 37ème et que tous les ascenseurs sont en panne ! Le Foster Building, faut pas croire, c’est pas l’Empire State, même en rêve. 40 étages d’accord, mais de bureaux désaffectés et d’appartements sous scellés. Ca grouille de rats pire que les trottoirs d’Anacostia, et t’as plus de chances de trébucher dans l’escalier sur une shooteuse ensanglantée que sur une Rolex en or ! Le vigile portoricain qui a appelé le poste nous suit en soufflant comme un phoque, pendant que Ralph et moi, lampe torche dans une main et le 357 dans l’autre, on essaye de grimper les marches deux par deux (ça aide pas les sandwichs au beurre de cacahouètes) en balayant du flingue à chaque palier comme on nous a appris à faire au stage de formation. Arrivés au 37ème, on tombe sur une porte de bureau grande ouverte d’où filtre une lumière tremblotante. Soudain, une ombre noire file entre les battants, et je fais ni une ni deux, je vide mon barillet dans tous les sens. Assourdi par les détonations, j’entends mon équipier qui hurle dans mon dos.
- Arrête de tirer, pour l’amour du Ciel ! C’est qu’un putain de chat. Et en plus tu l’as loupé !
Je me laisse tomber à genoux, la main qui tremblote encore. Ralph doit me pousser pour que j’entre. Dedans, le désert. Pas de meubles, même plus de tapis ni de rideaux, juste quelques canettes écrasées sur le lino pisseux, et dans un coin, sur une couverture pleine de trous de cigarettes, à peine éclairée par une grosse bougie en fin de parcours, une gonzesse en jeans et gros tricot de laine, allongée sur le dos, la bouche ouverte, les yeux écarquillés, une manche relevée, la seringue encore fichée dans l’avant-bras. La dope devait être trop bonne, ou trop mauvaise, va savoir. A voir son visage autour duquel s’étale sa belle chevelure brune, elle pourrait avoir seize ans. Merde, me fader 37 étages pour constater une overdose à cinq minutes de la relève, c’est bien ma veine ! Je me venge sur le vigile.
- C’est vous qui l’avez trouvée ? j'aboie.
- Ben oui, quoi. Je faisais ma ronde et j’ai vu la porte ouverte et de la lumière, alors je suis rentré. Quand j’ai vu le macchabe, j’ai tout de suite appelé les flics…euh je veux dire Police-Secours.
Et l’aura fallu que ce soit sur moi que ça tombe ! Je prends les choses en main, elle ne tremble plus.
- Bon, Ralph, tu restes sur place et tu préviens la morgue. Pas la peine d’appeler l’hostau, il se dérangent que pour les vivants.
- Et toi, alors ?
- Moi je rédigerai le rapport. Pas de raison qu’on se partage pas le boulot.
- On va quand même pas la laisser comme ça, non ? Je veux dire y faudrait au moins lui couvrir le visage.
Je cherche autour de moi quelque chose qui ferait l’affaire, mais à part la couverture sur laquelle elle est allongée, il n’y a rien. Alors je sors le journal de Mickey de ma poche et je le déplie pour l’étaler sur sa figure. Sur la couverture, Onc’ Picsou essaye de botter les fesses de ses petits neveux qui s’enfuient en hurlant de rire. Il aurait mieux fait de botter le cul de celle-ci. En mettant en marche le gyro de la bagnole de service pour être plus vite rentré, je me dis qu’il va falloir que je m’arrête au drugstore du coin pour racheter un autre Mickey…
Gobu
Washington, un 37ème étage/le journal de Mickey
Washington, 37 le soir
Washington, c’est pas ce qu’on croit. La Maison-Blanche, le Capitole, la statue de Lincoln si haute que les pigeons arrivent pas à lui chier sur la tête, à notre grand homme, c’est bon pour les touristes, ces conneries-là. Moi je sais que les pigeons lui chient sur la tête, au grand Abe : c’est l’entreprise de ravalement de mon cousin Elliot qui nettoie leurs crottes. Dire si on me la fait pas.
Depuis ce matin, je suis en patrouille à travers les rues d’Anacostia, et je peux vous dire que Washington DC ou pas, ça ressemble à n’importe quel foutu ghetto urbain de n’importe quelle putain de grande ville de ce pays. Il paraît que les richards commencent à s’y installer et que les loyers flambent grave, mais moi je contrôle toujours les mêmes putes et les mêmes junkies dans les mêmes bars à putes et les mêmes bars à junkies, et je peux vous dire que c’est pas près de s’arrêter.
Il est bientôt 22 heures et ça va être l’heure de la relève. Pas trot tôt ! Y en a qui préfèrent bosser de nuit, mais Anacostia la nuit, je te laisse ça, et dans un emballage cadeau, en prime ! Moi, le soir, je préfère un bon petit plateau-télé de sandwichs au beurre de cacahouètes et un pack de Bud en compagnie de Minnie (c’est ma femme) et de Pluto (mon pitt-bull chéri) plutôt que d’aller zoner au milieu de tous les malades qui sortent dans les rues dès la nuit tombée. Dans la poche latérale de ma vareuse, je vérifie que j’ai toujours le journal de Mickey pour mon petit Donald (notre fils adoré)
Je secoue mon équipier Ralph qui pique du nez en douce sur le volant pendant qu’on planque devant chez Artie le Dentiste, un fourgue spécialisé dans les prothèses en or, juste au moment où la radio de bord se met à couiner comme une mouette en chaleur. Je baisse précipitamment le son histoire de pas faire désordre dans la rue et j’écoute la charmeuse voix d’orang-outang du capitaine O’Reilly, notre chef bien-aimé. Toujours le chic pour nous envoyer sur un coup à cinq minutes de la quille, cet enfoiré d’irlandoche !
- Central à Voiture 33…bordel, voiture 33, vous êtes en ligne ou vous êtes en train de vous faire faire une turlute chez la Grosse Bertha ?
- Voiture 33 à central, on est en ligne. On s’apprête à lever l’ancre.
- Que dalle ! Vous filez au Foster building. Y a eu du grabug dans les étages, et c’est vous qui êtes le plus près.
Il en a de fumantes, ce suceur de curetons. Pas me la faire à moi, les prêtres, c’est tous pédo de Père en Fils, et le captain il y est passé aussi pas à tortiller. Enfin c’est comme ça que je vois les choses et mon cousin Elliot aussi. Il a dit dans les étages mais il avait pas précisé que c’était au 37ème et que tous les ascenseurs sont en panne ! Le Foster Building, faut pas croire, c’est pas l’Empire State, même en rêve. 40 étages d’accord, mais de bureaux désaffectés et d’appartements sous scellés. Ca grouille de rats pire que les trottoirs d’Anacostia, et t’as plus de chances de trébucher dans l’escalier sur une shooteuse ensanglantée que sur une Rolex en or ! Le vigile portoricain qui a appelé le poste nous suit en soufflant comme un phoque, pendant que Ralph et moi, lampe torche dans une main et le 357 dans l’autre, on essaye de grimper les marches deux par deux (ça aide pas les sandwichs au beurre de cacahouètes) en balayant du flingue à chaque palier comme on nous a appris à faire au stage de formation. Arrivés au 37ème, on tombe sur une porte de bureau grande ouverte d’où filtre une lumière tremblotante. Soudain, une ombre noire file entre les battants, et je fais ni une ni deux, je vide mon barillet dans tous les sens. Assourdi par les détonations, j’entends mon équipier qui hurle dans mon dos.
- Arrête de tirer, pour l’amour du Ciel ! C’est qu’un putain de chat. Et en plus tu l’as loupé !
Je me laisse tomber à genoux, la main qui tremblote encore. Ralph doit me pousser pour que j’entre. Dedans, le désert. Pas de meubles, même plus de tapis ni de rideaux, juste quelques canettes écrasées sur le lino pisseux, et dans un coin, sur une couverture pleine de trous de cigarettes, à peine éclairée par une grosse bougie en fin de parcours, une gonzesse en jeans et gros tricot de laine, allongée sur le dos, la bouche ouverte, les yeux écarquillés, une manche relevée, la seringue encore fichée dans l’avant-bras. La dope devait être trop bonne, ou trop mauvaise, va savoir. A voir son visage autour duquel s’étale sa belle chevelure brune, elle pourrait avoir seize ans. Merde, me fader 37 étages pour constater une overdose à cinq minutes de la relève, c’est bien ma veine ! Je me venge sur le vigile.
- C’est vous qui l’avez trouvée ? j'aboie.
- Ben oui, quoi. Je faisais ma ronde et j’ai vu la porte ouverte et de la lumière, alors je suis rentré. Quand j’ai vu le macchabe, j’ai tout de suite appelé les flics…euh je veux dire Police-Secours.
Et l’aura fallu que ce soit sur moi que ça tombe ! Je prends les choses en main, elle ne tremble plus.
- Bon, Ralph, tu restes sur place et tu préviens la morgue. Pas la peine d’appeler l’hostau, il se dérangent que pour les vivants.
- Et toi, alors ?
- Moi je rédigerai le rapport. Pas de raison qu’on se partage pas le boulot.
- On va quand même pas la laisser comme ça, non ? Je veux dire y faudrait au moins lui couvrir le visage.
Je cherche autour de moi quelque chose qui ferait l’affaire, mais à part la couverture sur laquelle elle est allongée, il n’y a rien. Alors je sors le journal de Mickey de ma poche et je le déplie pour l’étaler sur sa figure. Sur la couverture, Onc’ Picsou essaye de botter les fesses de ses petits neveux qui s’enfuient en hurlant de rire. Il aurait mieux fait de botter le cul de celle-ci. En mettant en marche le gyro de la bagnole de service pour être plus vite rentré, je me dis qu’il va falloir que je m’arrête au drugstore du coin pour racheter un autre Mickey…
Gobu
Gobu- Nombre de messages : 2400
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Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
Awfully sorry pour le delay, mais j'ai pu m'y mettre qu'à 11 heures et des broquilles !
Bon je vois qu'y a plus personne, alors je laisse les clefs sous le paillasson et je vais voir sous ma couette si j'y suis. Je vais faire comme mon personnage : demain, le rapport...
Bravo à tous et merci comme d'hab à notre MC toujours au top...
Gobu
Bon je vois qu'y a plus personne, alors je laisse les clefs sous le paillasson et je vais voir sous ma couette si j'y suis. Je vais faire comme mon personnage : demain, le rapport...
Bravo à tous et merci comme d'hab à notre MC toujours au top...
Gobu
Gobu- Nombre de messages : 2400
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Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
Et merci MC sahkti, les textes sont super cette semaine.
Je relis tout ça avec les yeux ouverts, sans le filtre "brouillard" de mes rétines photoshop.
:-)
Je relis tout ça avec les yeux ouverts, sans le filtre "brouillard" de mes rétines photoshop.
:-)
Invité- Invité
Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
j'ai bien apprécié la variété des réponses. Je relis et commente plus tard
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
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Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
je vous commente plus tard.
Si il y a un modo dans le coin,il pourrait rajouter en douce le "en" qui s'est fait la belle de mes doigts à:
merci d'avance.
< :-) FAIT (+ insertion contraintes aussi) >
Si il y a un modo dans le coin,il pourrait rajouter en douce le "en" qui s'est fait la belle de mes doigts à:
(je deviens pontilleux, bizarre.Vous m'avez Véotisé...)Ouais j'avais répondu, on pourrait pt'êt essayer de s'transformer EN lui rien que pour cet aprèm.
merci d'avance.
< :-) FAIT (+ insertion contraintes aussi) >
Invité- Invité
Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
ALFOSAURE : grinçant à souhait ! ;-)
ORAKEI : j'aime l'ambiance et ton écriture. juste un détail
Quand on est rentré, moi je n'avais plus de boulot parce qu'à Johanesburg, j'avais tenté de violer une collègue, elle n'a pas porté plainte et ils m'ont muté à Moscou. me semble que ça sonne faux, cet aveu spontané et cru ... et s'il a été muté, il a toujours un boulot ;-)
LYRA : au début de la lecture, plutôt perplexe, je me suis dit "aie aie, du fantastique ou de la SF...". Un peu de mal à entrer dans le texte, le temps en fait de comprendre de qui on parle, puis on se laisse bien embarquer, ça fonctionne et ma foi, j'aurais bien voulu en savoir plus sur l'avant et l'après de ce texte.
SAHKTI : sympa, peut être un peu moins enlevé et décalé que certains de tes dialogues passés.
BERTRAND : très beau. un sujet qui me touche beaucoup.
PANDAWORKS : ça sent la vie, le mouvement. Mi poésie, mi prose, un peu indéfinissable. gagnerait peut être à être un peu plus maitrisé par moment ... enfin, allez j'avoue, je sais pas trop quoi te dire :-) sympa à lire en tous cas.
GINY: ça marche plutôt pas mal, l'ambiance est là mais je suis pas sûr d'avoir tout bien compris. Et ça fait plaisir de te revoir parmi nous.
je commente les autres un peu plus tard
ORAKEI : j'aime l'ambiance et ton écriture. juste un détail
Quand on est rentré, moi je n'avais plus de boulot parce qu'à Johanesburg, j'avais tenté de violer une collègue, elle n'a pas porté plainte et ils m'ont muté à Moscou. me semble que ça sonne faux, cet aveu spontané et cru ... et s'il a été muté, il a toujours un boulot ;-)
LYRA : au début de la lecture, plutôt perplexe, je me suis dit "aie aie, du fantastique ou de la SF...". Un peu de mal à entrer dans le texte, le temps en fait de comprendre de qui on parle, puis on se laisse bien embarquer, ça fonctionne et ma foi, j'aurais bien voulu en savoir plus sur l'avant et l'après de ce texte.
SAHKTI : sympa, peut être un peu moins enlevé et décalé que certains de tes dialogues passés.
BERTRAND : très beau. un sujet qui me touche beaucoup.
PANDAWORKS : ça sent la vie, le mouvement. Mi poésie, mi prose, un peu indéfinissable. gagnerait peut être à être un peu plus maitrisé par moment ... enfin, allez j'avoue, je sais pas trop quoi te dire :-) sympa à lire en tous cas.
GINY: ça marche plutôt pas mal, l'ambiance est là mais je suis pas sûr d'avoir tout bien compris. Et ça fait plaisir de te revoir parmi nous.
je commente les autres un peu plus tard
Charles- Nombre de messages : 6288
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Date d'inscription : 13/12/2005
Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
GINY: pas vraiment dans les contraintes, voire pas du tout. Qu'à cela ne tienne, c'est plaisant de te revoir parmi nous, même si j'ai connu ton écriture plus sombre, plus travaillée. Je retrouve ici des accents dramatiques que j'aime bien chez toi.
LYRA: Suis pas très convaincue, je trouve l'histoire un brin naïve et le mode narratif employé me séduit moyennement, je ne trouve pas cela assez naturel et vivant.
CHARLES: la chaussée des Géants, je t'attendais au tournant! :-)) Jolie pirouette que ce nom de Bono... bo pour un bateau jadis appelé "fuck england" (j'adore ce nom!), mais je me serais passée de l'explication complète à propos du nom Bonobo, la suggestion étant meilleure. Me semble que ça tombe un peu rude à la fin, comme si il manquait un morceau. Dommage, parce que tout le reste est plaisant et agréable à lire.
PANDAWORKS: J'aime beaucoup ton texte, son ironie grinçante, son côté décalé et morose, ses désillusions aussi. Tout particulièrement apprécié les slogans que tu souhaiterais écrire sur les t-shirts, y a de belles trouvailles!
ORAKEI: un beau texte aussi. J'aime la transition quasi brutale entre cette rencontre en Afrique du sud que tu décris en détails et puis le retour au pays, la mort, dite en quelques mots.
BERTRAND: Je n'ai pas compris au début si l'enfant faisait les questions et les réponses (même si c'est à travers un ours). Cela a créé une certaine confusion qui m'a empêché de profiter pleinement de ton texte. J'ai aussi relevé quelques lourdeurs et clichés dans le propos, compensés par ce rebondissement habile sur les comptines enfantines.
ALFOSAURE: Hé hé, c'était Koh-Lanta à la télé et sur VE hier soir :-) J'aime bien, même si plus grinçant aurait été encore meilleur. Tu revisites bien cette télé-réalité qui fabrique des aventuriers sur commande.Un texte qui pourrait appeller une suite.
ZOU: J'aime bien cette phrase "Vraiment, il va falloir qu’ elle pense à le baguer son beau pigeon voyageur". Un texte par moments décousu, pas assez fignolé, mais il dit (et surtout ne dit pas) énormément de choses, il est riche.
NINA: Suis partagée. Il y a un ton naturel agréable mais en même temps, ça manque de fluidité et c'est par moment un peu trop "simple" à mes yeux, partagé entre naïveté et langage enfantin. J'accroche moyennement.
GOBU: On dirait un épisode de série télé, avec le côté caricatural d'une ville américaine. C'est bien rendu. J'aime bien la dernière pensée, aller racheter un exemplaire du journal de Mickey, alors qu'il vient de cacher le visage d'une overdosée. C'est cynique, ça me plaît.
LYRA: Suis pas très convaincue, je trouve l'histoire un brin naïve et le mode narratif employé me séduit moyennement, je ne trouve pas cela assez naturel et vivant.
CHARLES: la chaussée des Géants, je t'attendais au tournant! :-)) Jolie pirouette que ce nom de Bono... bo pour un bateau jadis appelé "fuck england" (j'adore ce nom!), mais je me serais passée de l'explication complète à propos du nom Bonobo, la suggestion étant meilleure. Me semble que ça tombe un peu rude à la fin, comme si il manquait un morceau. Dommage, parce que tout le reste est plaisant et agréable à lire.
PANDAWORKS: J'aime beaucoup ton texte, son ironie grinçante, son côté décalé et morose, ses désillusions aussi. Tout particulièrement apprécié les slogans que tu souhaiterais écrire sur les t-shirts, y a de belles trouvailles!
ORAKEI: un beau texte aussi. J'aime la transition quasi brutale entre cette rencontre en Afrique du sud que tu décris en détails et puis le retour au pays, la mort, dite en quelques mots.
BERTRAND: Je n'ai pas compris au début si l'enfant faisait les questions et les réponses (même si c'est à travers un ours). Cela a créé une certaine confusion qui m'a empêché de profiter pleinement de ton texte. J'ai aussi relevé quelques lourdeurs et clichés dans le propos, compensés par ce rebondissement habile sur les comptines enfantines.
ALFOSAURE: Hé hé, c'était Koh-Lanta à la télé et sur VE hier soir :-) J'aime bien, même si plus grinçant aurait été encore meilleur. Tu revisites bien cette télé-réalité qui fabrique des aventuriers sur commande.Un texte qui pourrait appeller une suite.
ZOU: J'aime bien cette phrase "Vraiment, il va falloir qu’ elle pense à le baguer son beau pigeon voyageur". Un texte par moments décousu, pas assez fignolé, mais il dit (et surtout ne dit pas) énormément de choses, il est riche.
NINA: Suis partagée. Il y a un ton naturel agréable mais en même temps, ça manque de fluidité et c'est par moment un peu trop "simple" à mes yeux, partagé entre naïveté et langage enfantin. J'accroche moyennement.
GOBU: On dirait un épisode de série télé, avec le côté caricatural d'une ville américaine. C'est bien rendu. J'aime bien la dernière pensée, aller racheter un exemplaire du journal de Mickey, alors qu'il vient de cacher le visage d'une overdosée. C'est cynique, ça me plaît.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
héhé, je savais que tu m'avais à l'oeil sur ce coup là ;-)) Bono : je me suis dit que peut être, pas tout le monde ne connaissait le chanteur vieillissant, idole de ta jeunesse :-))))))) La fin : je ne savais pas comment conclure car pris par le temps ...Sahkti a écrit:CHARLES: la chaussée des Géants, je t'attendais au tournant! :-)) Jolie pirouette que ce nom de Bono... bo pour un bateau jadis appelé "fuck england" (j'adore ce nom!), mais je me serais passée de l'explication complète à propos du nom Bonobo, la suggestion étant meilleure. Me semble que ça tombe un peu rude à la fin, comme si il manquait un morceau. Dommage, parce que tout le reste est plaisant et agréable à lire.
Charles- Nombre de messages : 6288
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Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
Charles : La chaussée de géants / Vilebrequin
Comme vous avez pu vous en rendre compte, je ne comprends rien à l'Anglais, et pourtant je saisi bien l'Irlandais. S'attaquer à une légende ressemble à vouloir détrôner un géant aux pieds fragiles. Tu entasses les faits divers qui te transforme toi aussi, Charles, en monstre sacré. Ne t'en fait pas, c'est bien connu, les dieux sont de piètres bricoleurs. Je me suis laissé embarquer.
Pandaworks : Le zoo d'Anvers / un flacon de vernis à ongle.
Ton écriture sort de cet espace confiné, avec les hachures voulues, non pas par les seuls les bareaux de ta prison, mais également par les murs gris dissimulant l'horizon. Tu plantes un décor tel un pointilliste
fragmente ses touches en petites taches de couleurs, vives ou fades. A mon oeil de reconstituer cet objet identifiable après une seconde lecture.
Orakei : Un bar à Johanesburg/une boussole.
J'ai un petit goût d'insatisfait à la lecture de ton texte. Tu es très documenté, il me manque le reste de l'histoire. Tu m'entraines dans une aventure dont j'aurai bien voulu en devider le cocon plus encore. J'espère que tu nous serviras la suite de ces pérégrinations. La portée des mots sur les noirs et les blancs ouvre une discussion à approfondir un jour. Bravo.
Comme vous avez pu vous en rendre compte, je ne comprends rien à l'Anglais, et pourtant je saisi bien l'Irlandais. S'attaquer à une légende ressemble à vouloir détrôner un géant aux pieds fragiles. Tu entasses les faits divers qui te transforme toi aussi, Charles, en monstre sacré. Ne t'en fait pas, c'est bien connu, les dieux sont de piètres bricoleurs. Je me suis laissé embarquer.
Pandaworks : Le zoo d'Anvers / un flacon de vernis à ongle.
Ton écriture sort de cet espace confiné, avec les hachures voulues, non pas par les seuls les bareaux de ta prison, mais également par les murs gris dissimulant l'horizon. Tu plantes un décor tel un pointilliste
fragmente ses touches en petites taches de couleurs, vives ou fades. A mon oeil de reconstituer cet objet identifiable après une seconde lecture.
Orakei : Un bar à Johanesburg/une boussole.
J'ai un petit goût d'insatisfait à la lecture de ton texte. Tu es très documenté, il me manque le reste de l'histoire. Tu m'entraines dans une aventure dont j'aurai bien voulu en devider le cocon plus encore. J'espère que tu nous serviras la suite de ces pérégrinations. La portée des mots sur les noirs et les blancs ouvre une discussion à approfondir un jour. Bravo.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
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Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
ZOU: j'aime bien, c'est joli. poétique et lent, un vrai texte amoureux
GOBU: très agréable à lire. tu serais pas un fan de polar américain par hasard ? Ellroy, Connelly, autres ?
NINA : comme Yali, suis pas trop fan des textes à chute ... mais sinon, ça se lit bien
GOBU: très agréable à lire. tu serais pas un fan de polar américain par hasard ? Ellroy, Connelly, autres ?
NINA : comme Yali, suis pas trop fan des textes à chute ... mais sinon, ça se lit bien
Charles- Nombre de messages : 6288
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Date d'inscription : 13/12/2005
Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
Ben... il chante encore et toujours (et plutôt bien) et j'ai la jeunesse éternelle en matière de musique :-))Charles a écrit:Bono : je me suis dit que peut être, pas tout le monde ne connaissait le chanteur vieillissant, idole de ta jeunesse :-)))))))
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
Alfosaure : je te le dis tout net : protège ton idée, car d'ici peu, la folie des hommes aura tôt fait de s'en emparer. Rondement menée, ton aventureuse équipée, me renforce dans l'idée que j'ai des jeux bêtes et méchants.
Zou : je me suis perdu dans la foule attendant les personnages. Ton grand-père a pris le dessus.
ninananère : jusqu'à la chute du bus, je t'ai suivi pas à pas, avec l'impatient désir de connaitre ta destination. Dans la descente du Canyon, j'ai décroché, dévissé, irrécupérable. L'élephant arrive à point.
Gobu : tu excèlles dans cette forme littéraire. Le roman noir. J'ai cru voir défiler quelques scènes d'un film (Sin city). Tout passe.
Zou : je me suis perdu dans la foule attendant les personnages. Ton grand-père a pris le dessus.
C'est sans doute cette phrase qui m'a fait dérailler. J'aime bien la nature des corps rapprochés.
Sauf que l’idée que l’aïeul poursuivait, elle, elle semblait nichée tout au bout d’une pipe de bois que d’un côté il retenait d’un sourire énigmatique et de l’autre d’une main amputée de son annulaire.
ninananère : jusqu'à la chute du bus, je t'ai suivi pas à pas, avec l'impatient désir de connaitre ta destination. Dans la descente du Canyon, j'ai décroché, dévissé, irrécupérable. L'élephant arrive à point.
Gobu : tu excèlles dans cette forme littéraire. Le roman noir. J'ai cru voir défiler quelques scènes d'un film (Sin city). Tout passe.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
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Date d'inscription : 15/08/2007
Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
Sahkti : comme toujours tu es la prem’s, on dirait que tu t’en fais un point d’honneur ? ;-) Super dialogue total bouffon ;-) Et ho ! moi je suis pas une blonde mais c’est qui ou quoi Coffe ? En tout cas tu m’as pas donné envie d’aller visiter le Larzac, ça c’est sûr ! :-))
Giny : Mais qui vois-je ? Ginyyyyyy !!! ;-) Quel plaisir ! Quant à ton texte, euh… Quelle noirceur ! ;-) Décidément tu excelles dans le genre ! Et on ne saura jamais ce qu’elle a sur la conscience cette vieille qui se voit mise au cercueil. Tu écris peu mais alors, quand tu te lances, c’est choc ! ;-)
Lyra : quelle superbe conte Lyra ! c’est vif, tragique, mais plein d’espoir à la fin. Et quelle belle écriture ! Tu ne nous fais pas assez l’honneur et le plaisir de ces textes finement ciselés. Et cela malgré la contrainte de temps car tu as rendu ta copie super vite, bravo !
Charles : heureusement que tu finis comme ça, Charles, parce que j’étais près à t’expliquer ce qu’était un vrai vilebrequin ! :-))) Une tranche de vie originale que tu nous racontes là, dans une ambiance bien rendue que même Sahkti elle va être d’accord avec certaines de tes remarques ;-). Tout ça me donne envie de ré-écrire un texte en duo avec toi. (mais faut d’abord que je boucle celui que j’ai sur le feu…)
Panda : « Ya pas un truc plus beau qu'un dessin qui veut dire » : d’où ton amour des idéogrammes ? ;-) Drôle de texte, encore une fois un cri, un trop-plein d’on ne sait quoi que tu as besoin de déverser. J’ai évidemment pas tout compris mais il y a des « formules » choc qui me plaisent. Bref, c’est du Panda. A prendre ou à laisser, A trier, pour moi.
Orakei : tu me laisses sur ma faim ! Tu arrives à brosser un très bon tableau (« exotique ») de ces deux personnalités très particulières, et même si tu commences par la mort de l’un d’eux, la fin abrupte de ton texte m’a fait regretter de ne pas en apprendre beaucoup plus sur leurs vies passées ! Tu as un sacré potentiel romanesque, Orakei !
Bertrand : ben dis donc ! quelle mélancolie ! J’ai eu un peu de mal à passer de la première à la deuxième partie. M’a manqué une transition. Cette deuxième partie, inspirée par quoi ? m’a semblé un peu décousue. Ca part dans tous les sens même si je vois bien l’idée de fond. Un peu trop tristounet à mon goût.
Alfosaure : un léger problème de re-lecture ici « on sonna à la porte. Ma femme ouvrit la porte ». Heureusement que le ton de l’éxagération est donné dès le départ ! Parce que le voyage en avion enfermé dans une caisse c’est un peu énorme ;-) Au point que j’ai cru un instant que le narrateur était un animal. Mais finalement c’est pas si mal à partir des contraintes pourraves dont du as hérité !
Zou : « Vraiment, il va falloir qu’elle pense à le baguer son beau pigeon voyageur. » Rien que pour cette phrase ! ;-) Très touchant, Zou. Une belle écriture, intimiste. Texte apaisant.
Nina : Super, je me suis fait avoir ! Y a bien quelques minuscules (!) détails qui accrochaient, mais ça fait rien, en relisant je savoure l’astuce : « je me suis senti pousser des ailes » :-))) C’est vrai qu’après coup, descendre quand même dans ces conditions et avec une jambe cassée, c’est un peu gros, mais ça a passé. Ca passe ou ça casse avec toi. Un grand bravo !
Gobu : c’est vivant (!), dynamique, bien ficelé et raconté dans le ton des thrillers les plus minables et de bas étage (!). Bref, ça m’a plu. Côté contraintes, tu n’étais pas le moins gâté, veinard ;-)
A part ça ? ça me fait bien ièche de pas pouvoir être avec vous ! Mais vous êtes nombreux et je suis heureux de voir VE si dynamique ! ;-)
Giny : Mais qui vois-je ? Ginyyyyyy !!! ;-) Quel plaisir ! Quant à ton texte, euh… Quelle noirceur ! ;-) Décidément tu excelles dans le genre ! Et on ne saura jamais ce qu’elle a sur la conscience cette vieille qui se voit mise au cercueil. Tu écris peu mais alors, quand tu te lances, c’est choc ! ;-)
Lyra : quelle superbe conte Lyra ! c’est vif, tragique, mais plein d’espoir à la fin. Et quelle belle écriture ! Tu ne nous fais pas assez l’honneur et le plaisir de ces textes finement ciselés. Et cela malgré la contrainte de temps car tu as rendu ta copie super vite, bravo !
Charles : heureusement que tu finis comme ça, Charles, parce que j’étais près à t’expliquer ce qu’était un vrai vilebrequin ! :-))) Une tranche de vie originale que tu nous racontes là, dans une ambiance bien rendue que même Sahkti elle va être d’accord avec certaines de tes remarques ;-). Tout ça me donne envie de ré-écrire un texte en duo avec toi. (mais faut d’abord que je boucle celui que j’ai sur le feu…)
Panda : « Ya pas un truc plus beau qu'un dessin qui veut dire » : d’où ton amour des idéogrammes ? ;-) Drôle de texte, encore une fois un cri, un trop-plein d’on ne sait quoi que tu as besoin de déverser. J’ai évidemment pas tout compris mais il y a des « formules » choc qui me plaisent. Bref, c’est du Panda. A prendre ou à laisser, A trier, pour moi.
Orakei : tu me laisses sur ma faim ! Tu arrives à brosser un très bon tableau (« exotique ») de ces deux personnalités très particulières, et même si tu commences par la mort de l’un d’eux, la fin abrupte de ton texte m’a fait regretter de ne pas en apprendre beaucoup plus sur leurs vies passées ! Tu as un sacré potentiel romanesque, Orakei !
Bertrand : ben dis donc ! quelle mélancolie ! J’ai eu un peu de mal à passer de la première à la deuxième partie. M’a manqué une transition. Cette deuxième partie, inspirée par quoi ? m’a semblé un peu décousue. Ca part dans tous les sens même si je vois bien l’idée de fond. Un peu trop tristounet à mon goût.
Alfosaure : un léger problème de re-lecture ici « on sonna à la porte. Ma femme ouvrit la porte ». Heureusement que le ton de l’éxagération est donné dès le départ ! Parce que le voyage en avion enfermé dans une caisse c’est un peu énorme ;-) Au point que j’ai cru un instant que le narrateur était un animal. Mais finalement c’est pas si mal à partir des contraintes pourraves dont du as hérité !
Zou : « Vraiment, il va falloir qu’elle pense à le baguer son beau pigeon voyageur. » Rien que pour cette phrase ! ;-) Très touchant, Zou. Une belle écriture, intimiste. Texte apaisant.
Nina : Super, je me suis fait avoir ! Y a bien quelques minuscules (!) détails qui accrochaient, mais ça fait rien, en relisant je savoure l’astuce : « je me suis senti pousser des ailes » :-))) C’est vrai qu’après coup, descendre quand même dans ces conditions et avec une jambe cassée, c’est un peu gros, mais ça a passé. Ca passe ou ça casse avec toi. Un grand bravo !
Gobu : c’est vivant (!), dynamique, bien ficelé et raconté dans le ton des thrillers les plus minables et de bas étage (!). Bref, ça m’a plu. Côté contraintes, tu n’étais pas le moins gâté, veinard ;-)
A part ça ? ça me fait bien ièche de pas pouvoir être avec vous ! Mais vous êtes nombreux et je suis heureux de voir VE si dynamique ! ;-)
Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
GINY: un texte comme en suspension.un peu mystique.noir.
pas dans les contraintes mais ce fut un plaisir de te lire pour la première fois: Welcome back ! :-)
LYRA: transposé dans la Split moderne, ça le fait mieux que la route passéiste que tu as choisi.J'ai toujours aimé les contes contemporains.
D'anecdotique, ton texte passe alors à super.Donc je l'ai trouvé super :-)
CHARLES: pas facile, la contrainte du villbrequin.
cela t'a obligé à littéralement scier ton texte en couches successives.
Qu'a cela ne tienne, les clins d'oeil t ton talent de narrateur rattrape le tout.et cela se lit bien.
SAHKTI: J'ai adoré ton road movie de deux neu-neus en trip écolo-provincial.Même à la relecture, j'affiche un sourire franc.
Si il y à un ou deux indices de reflexion dramatique, alors je suis passé en plein à coté. On dirait que tu as écrit cela pour la troupe des Deschiens.
Une superbe atmosphère :-)
ORAKEI: de l'imagé, quelque reflexions militantes.Du travail dans les regles de l'art.Un atmosphère décrite qui va au delà de l'endroit pour s'attache aux hommes. je suis décu par la fin.c'est un exo.il ne fait pas de doute qu'avec quelques minutes en plus tu aurais élaboré une chute plus sensible.
BERTRAND: J'ai apprécié ton effort à basculer du dialogue à une prose qui qui me parle, et parceque le sujet me boulverse, se transforme en poème.
pour un exo, c'est déjà du solide dans les émotions qu'il soulève et dans la ferveur avec laquelle tu en parles.
Oui ton dialogue du début aurait pu être mieux balisé.
personnellement je ne m'y suis pas perdu.
ALFOSAURE: C'est quand la suite? ton texte est l'introduction d'une vaste histoire (que tu pourrais revendre a *** un jour).
Ton écriture et franche et sans fioriture.Je souhaiterais te voir y mixer un peu plus de complexe, d'inattendu, d'un casse-tête de ton choix.
Mais j'ai apprécié l'ensemble.
ZOU: Ceci n'est pas un commentaire, il s'auto-détruira dans 15 secondes.
un texte-débat auquel tu t'attaques de front.dans le court et le simple.
on est pas près de refermer...un texte tres feminin.
NINA: Contraintes assez difficiles dont tu te sors bien.
J'ai capté à la première seconde qu'il ne s'agissait pas d'enfants...
et je me suis laissé emmener au bout par la main.
Un petit manque de richesse engendré par le style de narration.
GOBU: ça déroule, encore un épisode "à la Gobu" dicté-cette fois ci sous la contrainte. du mouvement, de la maîtrise.une chute toute en contraste.
tu y vas un peu fort en argot-slang:
le status quo est à ton bénéfice.
Voilà.
PW
pas dans les contraintes mais ce fut un plaisir de te lire pour la première fois: Welcome back ! :-)
LYRA: transposé dans la Split moderne, ça le fait mieux que la route passéiste que tu as choisi.J'ai toujours aimé les contes contemporains.
D'anecdotique, ton texte passe alors à super.Donc je l'ai trouvé super :-)
CHARLES: pas facile, la contrainte du villbrequin.
cela t'a obligé à littéralement scier ton texte en couches successives.
Qu'a cela ne tienne, les clins d'oeil t ton talent de narrateur rattrape le tout.et cela se lit bien.
SAHKTI: J'ai adoré ton road movie de deux neu-neus en trip écolo-provincial.Même à la relecture, j'affiche un sourire franc.
Si il y à un ou deux indices de reflexion dramatique, alors je suis passé en plein à coté. On dirait que tu as écrit cela pour la troupe des Deschiens.
Une superbe atmosphère :-)
ORAKEI: de l'imagé, quelque reflexions militantes.Du travail dans les regles de l'art.Un atmosphère décrite qui va au delà de l'endroit pour s'attache aux hommes. je suis décu par la fin.c'est un exo.il ne fait pas de doute qu'avec quelques minutes en plus tu aurais élaboré une chute plus sensible.
BERTRAND: J'ai apprécié ton effort à basculer du dialogue à une prose qui qui me parle, et parceque le sujet me boulverse, se transforme en poème.
pour un exo, c'est déjà du solide dans les émotions qu'il soulève et dans la ferveur avec laquelle tu en parles.
Oui ton dialogue du début aurait pu être mieux balisé.
personnellement je ne m'y suis pas perdu.
ALFOSAURE: C'est quand la suite? ton texte est l'introduction d'une vaste histoire (que tu pourrais revendre a *** un jour).
Ton écriture et franche et sans fioriture.Je souhaiterais te voir y mixer un peu plus de complexe, d'inattendu, d'un casse-tête de ton choix.
Mais j'ai apprécié l'ensemble.
ZOU: Ceci n'est pas un commentaire, il s'auto-détruira dans 15 secondes.
un texte-débat auquel tu t'attaques de front.dans le court et le simple.
on est pas près de refermer...un texte tres feminin.
NINA: Contraintes assez difficiles dont tu te sors bien.
J'ai capté à la première seconde qu'il ne s'agissait pas d'enfants...
et je me suis laissé emmener au bout par la main.
Un petit manque de richesse engendré par le style de narration.
GOBU: ça déroule, encore un épisode "à la Gobu" dicté-cette fois ci sous la contrainte. du mouvement, de la maîtrise.une chute toute en contraste.
tu y vas un peu fort en argot-slang:
mais nous avons déjà débattu ce sujet sur Ve.Il en a de fumantes, ce suceur de curetons
le status quo est à ton bénéfice.
Voilà.
PW
Invité- Invité
Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
sahkti : j'ai un certain penchant pour les dialogues ping-pong. Le rythme diffuse une atmosphère débridée. Tu m'as donné l'envie de poster le Josélito. Bel exercice.
Giny : je me mélange les pinceaux à reconnaitre celle qui reste là et les on qui la porte. Tu as plein de choses à raconter toi.
Lyra will : une histoire qui mérite une autre mouture. Les personnages ont besoin de s'étoffer. Bravo pour la rédaction.
Giny : je me mélange les pinceaux à reconnaitre celle qui reste là et les on qui la porte. Tu as plein de choses à raconter toi.
Lyra will : une histoire qui mérite une autre mouture. Les personnages ont besoin de s'étoffer. Bravo pour la rédaction.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
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Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
Mentor quand je bosse à fond un texte t'es étanche et quand je suis pas inspirée et que c'est du vite fait tu me dis superbe
j'ai dû louper un truc :0)))
j'ai dû louper un truc :0)))
Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
Pour Bertrand, voilà à quoi pourrai ressembler une suite...sans convictions :
(...) Quand on est rentré, moi je n'avais plus de boulot parce qu'à Johanesburg, j'avais tenté de violer une collègue, elle n'a pas porté plainte et ils m'ont muté à Moscou, je n'ai pas voulu y aller et je me suis inscrit à l'ANPE. J'ai aussi pris rendez-vous chez une sexologue. Lui, il a repris le vignoble de son beau-père, dans la région de Nîmes.
Il s'est marié puis il est mort.
Comment avais-je attéri à Sète, je ne sais pas. La force des choses comme disent les gens. j'étais revenu dans le sud après l'histoire du viol, je pensais pouvoir travailler quelques temps chez Bruno dans le Gard. Dans le train, je pensais beaucoup à ma soeur, j'ai décidé vers Clermont-Ferrand d'aller lui rendre visite à Montpellier. Alors, de Nîmes, je n'ai vu que les quais de gare. J'étais un peu déçu mais également très excité de revoir Myrtille. Myrtille qui a honte de son prénom.
En face de moi, il y avait une grosse femme qui parlait fort sur son téléphone portable. Elle avait l'accent du sud, elle était grossière, elle puait, elle était moche, j'avais envie d'écraser sa sale tête contre mon genou. Au fil du trajet, ma haine grandissait, et quand elle a crié « Oh putain con, tu fais chier Fred », je lui ai mollardé au visage, j'ai dit « Salope ». Toute ma nervosité et retombée, je me sentais bien quelques secondes jusqu'à ce qu'elle écrase son genou sur ma sale tête. Je suis resté interdit puis je suis aller pisser, j'ai répété « Salope » et j'avais le nez en sang.
Au dessus de l'évier des gouttes de sang dessinaient un Z sur le rebord. Je me suis nettoyé le visage, fourré un mouchoir dans les narines. J'ai allumé une cigarette, c'était bon. Bon.
(...) Quand on est rentré, moi je n'avais plus de boulot parce qu'à Johanesburg, j'avais tenté de violer une collègue, elle n'a pas porté plainte et ils m'ont muté à Moscou, je n'ai pas voulu y aller et je me suis inscrit à l'ANPE. J'ai aussi pris rendez-vous chez une sexologue. Lui, il a repris le vignoble de son beau-père, dans la région de Nîmes.
Il s'est marié puis il est mort.
Comment avais-je attéri à Sète, je ne sais pas. La force des choses comme disent les gens. j'étais revenu dans le sud après l'histoire du viol, je pensais pouvoir travailler quelques temps chez Bruno dans le Gard. Dans le train, je pensais beaucoup à ma soeur, j'ai décidé vers Clermont-Ferrand d'aller lui rendre visite à Montpellier. Alors, de Nîmes, je n'ai vu que les quais de gare. J'étais un peu déçu mais également très excité de revoir Myrtille. Myrtille qui a honte de son prénom.
En face de moi, il y avait une grosse femme qui parlait fort sur son téléphone portable. Elle avait l'accent du sud, elle était grossière, elle puait, elle était moche, j'avais envie d'écraser sa sale tête contre mon genou. Au fil du trajet, ma haine grandissait, et quand elle a crié « Oh putain con, tu fais chier Fred », je lui ai mollardé au visage, j'ai dit « Salope ». Toute ma nervosité et retombée, je me sentais bien quelques secondes jusqu'à ce qu'elle écrase son genou sur ma sale tête. Je suis resté interdit puis je suis aller pisser, j'ai répété « Salope » et j'avais le nez en sang.
Au dessus de l'évier des gouttes de sang dessinaient un Z sur le rebord. Je me suis nettoyé le visage, fourré un mouchoir dans les narines. J'ai allumé une cigarette, c'était bon. Bon.
Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
Sahkti : Un texte bien amusant qui se lit d’une traite. J’ai beaucoup aimé l’idée des crayons de couleurs, superbement intégré à l’histoire.
Giny : Tu as un style particulièrement mystérieux. J’ai lu ton texte plusieurs fois pour essayer d’éclairer un peu plus ma lanterne, sans grand succès. Mais j’aime car très original.
Lyra will : Pour sûr, Marika t’a donné un morceau de son écharpe ! Féerique. Bravo !
Charles : Texte très agréable à lire, avec des touches d’ironie bien placées. Et une utilisation audacieuse du vilebrequin (moi non plus, je ne suis pas sûr qu’un grand coup de vilebrequin sur le moteur pourra le réparer !)
Pandaworks : Comme pour chacun de tes textes, je suis assiégé par le millier d’idées qu’on ne peut qu’entrapercevoir. Car la plupart me sont inaccessible, mais laisse imaginer un monde gigantesque. Je crois que beaucoup d’auteurs reconnus pourraient écrire 3 romans avec seulement les idées que tu laisses dans un seul texte. Et en plus, tu as l’audace de les présenter poétiquement ! Dis-moi, ils développent des nouvelles drogues à Singapour (et surtout, où est-ce je pourrais m’en procurer ?! ;-)
Orakei : J’aime beaucoup ton style fluide. On sent que tu as l’écriture aisée.
Bon, trop fatigué pour lire les autres textes aujourd'hui... Je les commentrai demain normallement.
Giny : Tu as un style particulièrement mystérieux. J’ai lu ton texte plusieurs fois pour essayer d’éclairer un peu plus ma lanterne, sans grand succès. Mais j’aime car très original.
Lyra will : Pour sûr, Marika t’a donné un morceau de son écharpe ! Féerique. Bravo !
Charles : Texte très agréable à lire, avec des touches d’ironie bien placées. Et une utilisation audacieuse du vilebrequin (moi non plus, je ne suis pas sûr qu’un grand coup de vilebrequin sur le moteur pourra le réparer !)
Pandaworks : Comme pour chacun de tes textes, je suis assiégé par le millier d’idées qu’on ne peut qu’entrapercevoir. Car la plupart me sont inaccessible, mais laisse imaginer un monde gigantesque. Je crois que beaucoup d’auteurs reconnus pourraient écrire 3 romans avec seulement les idées que tu laisses dans un seul texte. Et en plus, tu as l’audace de les présenter poétiquement ! Dis-moi, ils développent des nouvelles drogues à Singapour (et surtout, où est-ce je pourrais m’en procurer ?! ;-)
Orakei : J’aime beaucoup ton style fluide. On sent que tu as l’écriture aisée.
Bon, trop fatigué pour lire les autres textes aujourd'hui... Je les commentrai demain normallement.
Alfosaure- Nombre de messages : 151
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Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
Quand tu veux, ami du Soleil ! ;-)mentor a écrit:Charles Tout ça me donne envie de ré-écrire un texte en duo avec toi. (mais faut d’abord que je boucle celui que j’ai sur le feu…)
Charles- Nombre de messages : 6288
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Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
Dis-moi, ils développent des nouvelles drogues à Singapour (et surtout, où est-ce je pourrais m’en procurer ?! ;-)
CA VA OU BIEN ? ?
VOUS VOULEZ QUE JE TERMINE EN TAULE?
:O)
CA VA OU BIEN ? ?
VOUS VOULEZ QUE JE TERMINE EN TAULE?
:O)
Invité- Invité
Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
SAHKTI :
Un peu largué au début dans ton amusant dialogue, mais les personnages aussi, donc ça passe. Faut reconnaître que le Larzac est un endroit où l’on s’égare facilement, surtout avec une carte gribouillée. Sauf si on a Bové pour guide, naturellement.
GINY :
Avec des contraintes particulièrement gratinées, tu as réussi un texte dense et noir, dans un style épuré et classique. Ta petite vieille attendant la Mort dans une cabane polaire nous glace le sang. Dommage que l’on reste un peu sur sa faim…
LYRA WILL :
J’ai connu Split avant que la Yougoslavie n’explose comme une cocotte minute en surchauffe (depuis on a revissé le couvercle à grands coups de pied mais la pression est toujours là) Une ville où les muses aimaient à baguenauder. Ton récit part un peu dans tous les sens, mais c’est aussi ce qui en fait la force. La guerre aussi expédie les destinées dans tous les sens. J’aime beaucoup la phrase « L’art est mort quand Marika a pris la fuite » Une histoire onirique et pleine de fureur, qui exprime avec force les ravages du cataclysme qui s’est abattu sur des peuples qui vivaient en paix entre eux.
CHARLES :
Dis donc, Charlie, tu vas pas te faire que des potes, dans les Highlands, avec tes réflexions ! Passe encore pour les Ecossaises, mais débiner à ce point le Scotch Whisky, tu vas droit au casse-(bag)pipe, mon garçon. J’ai bien envie d’envoyer copie de ton texte à Sir Sean Connery, un grand supporter de l’indépendance et des boissons fortes écossaises. Ceci étant, rien à redire. C’est rigolo, vivant, bourré de références farfelues et de jeux de mots pour initiés, et ton personnage de pêcheur frappadingue est plus vrai que nature. A propos du nom du bateau (Fuck England) te rappelles-tu cette chanson du poète Jamaïcain de Londres Linton Kwesi Johnston ? Elle s’appelait : « England is a bitch »…
PANDAWORKS :
Une histoire qui se mord la queue et s’entortille sur elle-même comme ton serpent aux yeux jaunes. Ton étrange torrent poétique charrie des pépites d’or, des poissons frétillants et des épaves d’épaves. On peut y lancer sa nasse où l’on veut, on attrapera toujours quelque chose. La révolte est comme toujours omniprésente entre tes lignes, mais tempérée par l’apaisement du calligramme qui déploie ses ailes sous le pinceau. La vieille Europe ne te tuera pas : il y a beau temps qu’elle ne tue plus qu’elle-même…
ORAKEI :
« J’avais l’écume des jours dans la poche de mon veston » J’adore ! Dommage que le reste du texte soit un peu plus classique. Cette histoire de funérailles m’a laissé un peu froid (si je puis dire) en dépit du style élégant et de la construction maîtrisée. On sent pourtant un réel potentiel, très présent dans les deux premières phrases, remarquables.
BERTRAND-MÔGENDRE :
Poignant dialogue avec l’ours. Comme toujours chez toi, une sensibilité à fleur de peau et une proximité avec la nature et les enfants qui vont droit au cœur. C’est presque de la fable en prose, avec un je-ne-sais quoi de désespéré qui en ôte toute mièvrerie, même si quelques métaphore sont un peu pataudes. Mais tu as raison : il faut brûler la vie avant qu’elle nous écharpe.
ALFOSAURE :
Dépouillé de rire ! Ca me rappelle certaines histoires de l’écrivain de SF Robert Sheckley, qui avait un art consommé pour fourrer ses personnages dans des situations ubuesques dont ils n’avaient pas la moindre chance de se sortir entiers. C’est mené à un train d’enfer, raconté avec un humour décapant, et la chute constitue à elle seule un morceau d’anthologie comique. La télé-réalité comme elle sera demain…que dis-je, comme elle est déjà aujourd’hui. Nous nageons déjà en pleine SF trash, et la prod n’a pas prévu de ceintures de sauvetage. On s’est tous fait baiser comme le narrateur de ton récit.
ZOU :
Chouette parabole sur l’amour qui vieillit et ne veut pourtant pas mourir. On a un peu de mal à rentrer dans cette histoire d’amants désunis-réunis, et puis le charme, soutenu par une écriture fluide et tranquille, finit par opérer. On s’attache à ces cœurs qui s’emballent derrière un souple paravent de mots…
NINA :
Bravo, Ninotchka, c’est mignon tout plein cette histoire de sympathiques petites bestioles. Tu te rattrapes aux contraintes comme Tarzan à sa liane et tu rebondis sur tes péripéties réjouissantes sans rien te casser. D’accord, j’ai mis un peu de temps aussi à piger de quoi il retournait mais une fois dans le coup ça fonctionne à merveille. Rafraîchissant et un poil espiègle…
Un peu largué au début dans ton amusant dialogue, mais les personnages aussi, donc ça passe. Faut reconnaître que le Larzac est un endroit où l’on s’égare facilement, surtout avec une carte gribouillée. Sauf si on a Bové pour guide, naturellement.
GINY :
Avec des contraintes particulièrement gratinées, tu as réussi un texte dense et noir, dans un style épuré et classique. Ta petite vieille attendant la Mort dans une cabane polaire nous glace le sang. Dommage que l’on reste un peu sur sa faim…
LYRA WILL :
J’ai connu Split avant que la Yougoslavie n’explose comme une cocotte minute en surchauffe (depuis on a revissé le couvercle à grands coups de pied mais la pression est toujours là) Une ville où les muses aimaient à baguenauder. Ton récit part un peu dans tous les sens, mais c’est aussi ce qui en fait la force. La guerre aussi expédie les destinées dans tous les sens. J’aime beaucoup la phrase « L’art est mort quand Marika a pris la fuite » Une histoire onirique et pleine de fureur, qui exprime avec force les ravages du cataclysme qui s’est abattu sur des peuples qui vivaient en paix entre eux.
CHARLES :
Dis donc, Charlie, tu vas pas te faire que des potes, dans les Highlands, avec tes réflexions ! Passe encore pour les Ecossaises, mais débiner à ce point le Scotch Whisky, tu vas droit au casse-(bag)pipe, mon garçon. J’ai bien envie d’envoyer copie de ton texte à Sir Sean Connery, un grand supporter de l’indépendance et des boissons fortes écossaises. Ceci étant, rien à redire. C’est rigolo, vivant, bourré de références farfelues et de jeux de mots pour initiés, et ton personnage de pêcheur frappadingue est plus vrai que nature. A propos du nom du bateau (Fuck England) te rappelles-tu cette chanson du poète Jamaïcain de Londres Linton Kwesi Johnston ? Elle s’appelait : « England is a bitch »…
PANDAWORKS :
Une histoire qui se mord la queue et s’entortille sur elle-même comme ton serpent aux yeux jaunes. Ton étrange torrent poétique charrie des pépites d’or, des poissons frétillants et des épaves d’épaves. On peut y lancer sa nasse où l’on veut, on attrapera toujours quelque chose. La révolte est comme toujours omniprésente entre tes lignes, mais tempérée par l’apaisement du calligramme qui déploie ses ailes sous le pinceau. La vieille Europe ne te tuera pas : il y a beau temps qu’elle ne tue plus qu’elle-même…
ORAKEI :
« J’avais l’écume des jours dans la poche de mon veston » J’adore ! Dommage que le reste du texte soit un peu plus classique. Cette histoire de funérailles m’a laissé un peu froid (si je puis dire) en dépit du style élégant et de la construction maîtrisée. On sent pourtant un réel potentiel, très présent dans les deux premières phrases, remarquables.
BERTRAND-MÔGENDRE :
Poignant dialogue avec l’ours. Comme toujours chez toi, une sensibilité à fleur de peau et une proximité avec la nature et les enfants qui vont droit au cœur. C’est presque de la fable en prose, avec un je-ne-sais quoi de désespéré qui en ôte toute mièvrerie, même si quelques métaphore sont un peu pataudes. Mais tu as raison : il faut brûler la vie avant qu’elle nous écharpe.
ALFOSAURE :
Dépouillé de rire ! Ca me rappelle certaines histoires de l’écrivain de SF Robert Sheckley, qui avait un art consommé pour fourrer ses personnages dans des situations ubuesques dont ils n’avaient pas la moindre chance de se sortir entiers. C’est mené à un train d’enfer, raconté avec un humour décapant, et la chute constitue à elle seule un morceau d’anthologie comique. La télé-réalité comme elle sera demain…que dis-je, comme elle est déjà aujourd’hui. Nous nageons déjà en pleine SF trash, et la prod n’a pas prévu de ceintures de sauvetage. On s’est tous fait baiser comme le narrateur de ton récit.
ZOU :
Chouette parabole sur l’amour qui vieillit et ne veut pourtant pas mourir. On a un peu de mal à rentrer dans cette histoire d’amants désunis-réunis, et puis le charme, soutenu par une écriture fluide et tranquille, finit par opérer. On s’attache à ces cœurs qui s’emballent derrière un souple paravent de mots…
NINA :
Bravo, Ninotchka, c’est mignon tout plein cette histoire de sympathiques petites bestioles. Tu te rattrapes aux contraintes comme Tarzan à sa liane et tu rebondis sur tes péripéties réjouissantes sans rien te casser. D’accord, j’ai mis un peu de temps aussi à piger de quoi il retournait mais une fois dans le coup ça fonctionne à merveille. Rafraîchissant et un poil espiègle…
Gobu- Nombre de messages : 2400
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Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
Pour ma part, aucune préférence entre Whisky écossais ou irlandais... je n'en aime aucun :-))Gobu a écrit:CHARLES :
Dis donc, Charlie, tu vas pas te faire que des potes, dans les Highlands, avec tes réflexions ! Passe encore pour les Ecossaises, mais débiner à ce point le Scotch Whisky, tu vas droit au casse-(bag)pipe, mon garçon. J’ai bien envie d’envoyer copie de ton texte à Sir Sean Connery, un grand supporter de l’indépendance et des boissons fortes écossaises. Ceci étant, rien à redire. C’est rigolo, vivant, bourré de références farfelues et de jeux de mots pour initiés, et ton personnage de pêcheur frappadingue est plus vrai que nature. A propos du nom du bateau (Fuck England) te rappelles-tu cette chanson du poète Jamaïcain de Londres Linton Kwesi Johnston ? Elle s’appelait : « England is a bitch »…
Et non, je ne connais pas cette chanson sinon j'aurais volontiers baptiser ainsi le bateau !
Charles- Nombre de messages : 6288
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Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
Malgré mon chauvinisme exacerbé, faut que je sois objective sur ce coup... l'Irlande n'est pas réputée pour son whisky, même si le Jameson compte de vrais fans.Charles a écrit:Pour ma part, aucune préférence entre Whisky écossais ou irlandais... je n'en aime aucun :-))
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
Comme quoi ! ;-)Lyra will a écrit:Mentor quand je bosse à fond un texte t'es étanche et quand je suis pas inspirée et que c'est du vite fait tu me dis superbe
j'ai dû louper un truc :0)))
T'es peut-être un peu comme moi à ce niveau là, je préfère la pression, le challenge, l'urgence, sinon c'est pas vraiment ça
Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
orakei, bonne idée de vouloir corriger ou continuer l'exercice. Je vais à mon tour tenir compte des commentaires et tenter la réécriture.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
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Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
Sahkti : Manque un peu de pep’s à mon goût, un peu trop d’insistance sur les mauvais jours aussi, mais j’aime bien ce que tu as fait des crayons de couleurs
Giny : Brrr, que c’est noir ! J’ai bien aimé même si j’aurais aimé plus d’explication pour bien comprendre, la fin surtout
Charles : je n’ai pas tellement accroché, l’univers de la pêche je pense, et pas convaincue par le vilebrequin… cela dit ça reste bien écrit.
Panda : Je suis passée à côté, sans expliquer pourquoi… pourtant il y a de jolies tournures.
Orakei : Etrange texte, j’ai bien aimé la première partie et la boussole devant les hommes perdus. La deuxième partie m’a moins plu, et l’intrusion d’éléments auxquels on ne s’attends pas du tout, comme la tentative de viol de la collègue.
Bertrand : Plus de mal avec la seconde partie, mais la première m’a plu. La naïveté de l’enfant est bien retranscrite, il est émouvant avec sa maman qui crie.
Alfosaure : Chouette histoire ! et fin qui fait sourire. J’ai aimé l’originalité.
Zou : J’ai bien aussi la phrase du pigeon voyageur ! Pour le reste un peu de mal à accrocher, même si tu as su installer une ambiance.
Nina : C’est visuel, surtout avec cet éléphant, je n’ai pas adoré mais ça se lit bien quand même.
Gobu : J’aime bien le ton employé, c’est un univers bien dépeint. Super la fin !
Giny : Brrr, que c’est noir ! J’ai bien aimé même si j’aurais aimé plus d’explication pour bien comprendre, la fin surtout
Charles : je n’ai pas tellement accroché, l’univers de la pêche je pense, et pas convaincue par le vilebrequin… cela dit ça reste bien écrit.
Panda : Je suis passée à côté, sans expliquer pourquoi… pourtant il y a de jolies tournures.
Orakei : Etrange texte, j’ai bien aimé la première partie et la boussole devant les hommes perdus. La deuxième partie m’a moins plu, et l’intrusion d’éléments auxquels on ne s’attends pas du tout, comme la tentative de viol de la collègue.
Bertrand : Plus de mal avec la seconde partie, mais la première m’a plu. La naïveté de l’enfant est bien retranscrite, il est émouvant avec sa maman qui crie.
Alfosaure : Chouette histoire ! et fin qui fait sourire. J’ai aimé l’originalité.
Zou : J’ai bien aussi la phrase du pigeon voyageur ! Pour le reste un peu de mal à accrocher, même si tu as su installer une ambiance.
Nina : C’est visuel, surtout avec cet éléphant, je n’ai pas adoré mais ça se lit bien quand même.
Gobu : J’aime bien le ton employé, c’est un univers bien dépeint. Super la fin !
Re: Exercice en direct mardi 11 septembre 2007 - 21.30
Sahkti
Savoureux, buccolique et plein de clins d'oeil (d'yeux ?)
Toujours un excellent moment de détente joyeuse.
Giny
Malgré 3 lectures (sisi), aps certaine d'avoir tout compris mais l'ambiance est bien installée. Brrrrrrrr
Lyra
J ene sais si ton récit est basé sur une légende préexistante ou non. Si ce n'est pas le cas, belle imagination et si c'est le cas, traitement intéressant. J'ai juste trouvé ce texte moins enlevé que d'autres, plus posé peut être diront certains.
Charles
Le bonobo ;-))))
On sent un tout "ti peu" que le vilebrequin c'était pas trop ton truc "à placer" je veux dire ;-)
Sinon jolie tasse d'eau de mer.
Panda
Ca part dans tout les sens mais sans perdre le fil.
Phrases sons, phrases images...qui parlent à tous nos sens.
Orakei
Je me suis laissée emporter par ton récit, tes mots mais pour moi tes deux dernières phrases assassinent ton texte.
Bertrand
Touchée par ton texte à deux voix.
Le deuxième est lyrique et poétique et rempli de sensibilité
Alfasaure
J'ai beaucoup aimé le premier paragraphe. Ca démarrait sur les chapeaux de roue. J'ai trouvé la suite plus classique, moins enlevée.
Nina
Texte à chute et à chute ;-)
Me suis laissée prendre (suis très bon public et toujours un peu naïve) même si j'avais relevé quelques incohérences qui pouvaient passer pour des maladresses. Donc extra. Bémol, le style, la forme qui pourraientt être un peu plus riches, moins minimalistes.
Gobu
Le sourire aux yeux et aux lèvres avec ce texte très visuel du début à la fin. Ca ressemble effectivement aux polars de base transposés ou non à l'écran. J'ai particulièrement apprécié la fin avec le journal de Mickey qui rend le flic plus humain.
Savoureux, buccolique et plein de clins d'oeil (d'yeux ?)
Toujours un excellent moment de détente joyeuse.
Giny
Malgré 3 lectures (sisi), aps certaine d'avoir tout compris mais l'ambiance est bien installée. Brrrrrrrr
Lyra
J ene sais si ton récit est basé sur une légende préexistante ou non. Si ce n'est pas le cas, belle imagination et si c'est le cas, traitement intéressant. J'ai juste trouvé ce texte moins enlevé que d'autres, plus posé peut être diront certains.
Charles
Le bonobo ;-))))
On sent un tout "ti peu" que le vilebrequin c'était pas trop ton truc "à placer" je veux dire ;-)
Sinon jolie tasse d'eau de mer.
Panda
Ca part dans tout les sens mais sans perdre le fil.
Phrases sons, phrases images...qui parlent à tous nos sens.
Orakei
Je me suis laissée emporter par ton récit, tes mots mais pour moi tes deux dernières phrases assassinent ton texte.
Bertrand
Touchée par ton texte à deux voix.
Le deuxième est lyrique et poétique et rempli de sensibilité
Alfasaure
J'ai beaucoup aimé le premier paragraphe. Ca démarrait sur les chapeaux de roue. J'ai trouvé la suite plus classique, moins enlevée.
Nina
Texte à chute et à chute ;-)
Me suis laissée prendre (suis très bon public et toujours un peu naïve) même si j'avais relevé quelques incohérences qui pouvaient passer pour des maladresses. Donc extra. Bémol, le style, la forme qui pourraientt être un peu plus riches, moins minimalistes.
Gobu
Le sourire aux yeux et aux lèvres avec ce texte très visuel du début à la fin. Ca ressemble effectivement aux polars de base transposés ou non à l'écran. J'ai particulièrement apprécié la fin avec le journal de Mickey qui rend le flic plus humain.
Zou- Nombre de messages : 5470
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Localisation : Poupée nageuse n°165, Bergamini, Italie, 1950-1960
Date d'inscription : 12/12/2005
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