Fleurs de pays

Très jolies "madeleines" des odeurs, retour vers cette enfance et ses souvenirs.

Peut-être le dernier vers à reprendre (enlever "du voisin") ?

Tout est visible, palpable, tout se hume et se déguste! C'est si réel!
Merci beaucoup, Igloo, pour ce petit tour en cuisine, à l'heure du goûter... Miam! :-)

Oui on s'en fout du voisin!!! Comme le dit mieux que moi Aseptans!
Mais que c'est beau et que ça sent bon

C'est vivant de sensations ce tableau. Une seule chose me chiffonne :

Café qui coule sans qu’on ait mis un pied dedans le jour,

Ma configuration neuronale est telle que je comprends n'avoir pas mis les pieds dans le café qui coule.

cruels filets parfois
émanants d’un foyer, => adjectif ?

Quand au voisin, comme le dit si bien Desproges, c'est un animal nuisible assez proche de l'homme...

* Quant au voisin

Ou un homme nuisible assez proche de l'animal, pour les moins chanceux d'entre nous (mais je n'en ai rencontré qu'un de cette espèce-là :-D ).

De bon matin, c'est toujours aussi délicieux, cette parfumée gourmandise.

Tout un univers de sensations olfactives qui font renaître une enfance protégée.
Très beau.

j'adore le début

et j'ai faim
à cause de vous
mes papilles gourmandent !

moi j'aime bien le voisin

et moins le début, à cause de ce qui qui je crois, et du côté explicatif

sinon, tout le reste, oui

merci beaucoup pour vos remarques judicieuses, et je suis très contente que ce petit détour par l'univers des odeurs (et du coup ce moment partagé!) vous ait mis en joie!
je trouve le lien si étroit entre le confort psychologique et les odeurs, je veux dire: c'est directement connecté à des choses profondes, à la fois cérébrales et intimes, de nous et de nos historiques.
c'est incroyablement important je trouve, la fragrance. parce que c'est toute une dimension que l'éveil de ce sens en prise directe avec le cerveau, une fiche dans l'analyse et la détection fonctionnelles, et l'autre au plus profond de nos êtres.

j'ai bien reçu le message pour le voisin, je suis d'accord: il est facultatif, voire encombrant.
je le voulais, mais je n'ai pas pu m'en défaire. car il est constitutif de l'historique de ce poème: il m'est réellement venu après avoir humé l'odeur traumatisante tellement c'est bon d'un gâteau, tout juste sorti du four, et qui a envahi méchamment mon palier.
(alors que moi dans mon four, il n'y avait même pas de gâteau!)

voici le corrigé, qui tient en partie compte de vos suggestions:

Fleurs de pays.

Jamais je ne voudrais perdre cet odorat
qui me hisse à la source aux parfums rassurants,
comme les bras solides d’un père protecteur
levant au ciel un fils, plus proche du soleil.

Le linge propre et frais,
Fumet de pain grillé,
Cuirs tièdes, peaux…
Peaux.

Café qui coule
avant même d'avoir mis un pied dedans le jour,
mandarines de Noël,
noix fraîches aux coquilles écrasées,
et les gâteaux dorant au four…

cruels filets parfois
émanants d’un foyer,
innondant le couloir
et resserrant le cœur:
j’entends les cris de joie des enfants du voisin à l’heure du goûter.

J'aime surtout les bribes, comme des pensées à haute voix, des réminiscences, des errances.
Et donc, la première strophe est pour moi trop explicative, trop "écrite", en plus les kiki me gênent.
Idem ici : "Café qui coule sans qu’on ait mis un pied dedans le jour," (kike) ; et la dernière phrase aussi : un petit raccourci serait bénéfique, pour ne garder que/souligner l'essence.

Oups, j'ai lu et commenté la première version igloo, désolée !

Comme un haïku. Resté à juste distance de l'image, sans la charger de son égo. Ici tout est proposé, pas imposé, et m'a bien reposé.
J'aime beaucoup.

J'aime beaucoup.
J'ai vu là des réminiscences du passé, un langage un peu enfantin pour les exprimer Sans qu'on ait mis un pied dedans le jour et pour moi le voisin est très important parce que j'ai imaginé la narratrice, enfant un peu démunie, chez qui les bonnes fragrances de gâteaux étaient inexistantes, se délecter en souffrant un peu de jalousies des bonnes odeurs de l'appartement voisin. Ouais, j'extrapole peut-être beaucoup...
Ce poème est délicieux.

Pardon de jalousie

igloo a écrit:

cruels filets parfois
émanants d’un foyer,
innondant le couloir
et resserrant le cœur.

J’entends les cris de joie des enfants du voisin à l’heure du goûter.

Parenthèse cruelle car si émouvante d'un passé qui ressurgit... Merci pour ce joli moment:)

merci
c'est vrai que c'est assez traumatisant, la perte d'un foyer.
et puis le monde des odeurs
c'est beaucoup de l'enfance...
c'est lié.