Exo « Anonyme » : La soirée de Malchus

Il allait dans les ruelles entre des murs tout jaunes
Méditant Ses paroles mâchonnées en un psaume
Le traître est si petit que la traîtrise est grande
Désormais il savait, allant qui répétait : Je trahirai
Ma vie est offerte à Ta Volonté gourmande
La trahison est grandeur qui accomplit une destinée
Et l’humble devient géant lorsque sachant il dit pourtant: J’irai.
 
Il a peur de trahir ce soir même son maître de Judée
Il n’est pas invité au banquet à la Cénée
Il va par les ruelles déjà sombres
Rejoindre son ami son maître des ombres
Sextus Malchus décurion des advocati.
Il lui dit toujours tout, sauf bien sûr qui est Lui:
Ce soir murmure-t-il J’ai Su que je cène pas avec Qui
Vous voulez ne plus voir haranguer au Temple. C’est celui
Qu’après le vin après le pain
Un jour et peut-être demain j’embrasserai
Vous Le reconnaîtrez Il vous connaîtra.
 
Il revient par des ruelles aux langueurs de fumées
Content qu’il ait enfin trahi il empresse le pas
Ce soir est pour lui une aube, un matin
Mieux vaut se dit-il en chemin
Perdre le romain que vendre le Nazarée.
Heureux et tout à sa gloire il rejoint le cénacle
Venant assurer son ami de ce qu’il L’a sauvé,
Eloignant les préfets par un faux oracle
Qu’il leur a servi comme un vrai secret.
 
Il s’approche par venelles aux odeurs de tison
Il entre on l’accueille à pieds et orteils lavés
Il s’approche du Roi pour lui dire à l’oreille
Que devant trahir il a donc fait le traître
Il est à ce moment si près du Maître
Qu’on les dirait dans Yahvé embrassés.
 
C’est alors qu’on frappe à l’huissée.

Un poème de belle facture. J'ai trouvé que la construction grammaticale des vers quatre et six lui donnait dès le début un tour ample et majestueux.
Je regrette de ne pas être assez compétente pour commenter intelligemment notamment les références bibliques.
Et puisqu'il nous est permis de supputer sur la paternité de l’œuvre... j'ai ma petite idée, mais je pense qu'il faut peut-être attendre la fin de l'exercice pour en faire part. Qu'en dit l'nitiateur de l'exo ?

Ce genre de poème n'est pas ma tasse de thé, mais je lui reconnais des qualités.
Cette amplitude, l'époque choisie, le lieu, les personnages, tout contribue à me faire penser à Narbah.
Me trompe-je ? On verra à la fin.
Je pense que notre meneur de jeu nous donnera la liste des textes avec le nom des auteurs respectifs.

Eh bien puisque l'initiateur de l'exo n'a pas répondu à ma question, je donne mon "sentiment". Il me semble que le texte est de Marvejols, justement pour le lieu et les personnages.

Je dirais tout pareil qu'Iris
bon j'avoue je n'y comprends que pouik
(enfin, j'exagère)
et l'abondance de noms propres, de références dans les textes, prozoupézie, me freine toujours

cependant, de belles tournures, des images

Moi aussi j'ai pensé à Narbah mais il manque un petit côté trash ou déjanté. Pour Marvejols, je n'y crois guère... le truc biblique ce n'est pas trop sa tasse de marc. En revanche je songerais plutôt sérieux à du N. Zénou qui affectionne le pentateutique, mais la forme est un peu trop libre. Quelqu'un qui a voulu imiter Marve pour tromper son monde? je verrais bien là une entourloupe des Marches et du Berry genre Prunier... Pour le secret j'en suis encore à me demander où i est: le secret de Judas (que tout le monde sait...), le secret du soldat romain pour arriver à la table de l'Eucharistie?? Cela reste pour moi impénétrable.

je suis assez réfractaire au "genre biblique" et à une poésie d'un certain format
mais c'est moi et je ne doute pas que c'est parfaitement écrit et pensé

Marvounet, je démens, je ne t'aurais point parodier sans ton autorisation...
Le biblique est plutôt la tasse de thé de notre Nathanael Zenou à nous. non?

Ce qui m'étonne, c'est l'emploi des majuscules pour appuyer le sacré...

deux vers retiennent mon attention
le dernier
e

Il entre on l’accueille à pieds et orteils lavés.... je trouve un peu alambiqué

et le dernier

C’est alors qu’on frappe à l’huissée.... c'est marrant, lui, je l'aurais bien vu de toi Marv... ))


amitié Anonyme Sacristus !

Ah oui…mOi je vote pour le gentil MarJevolle, le coup de marcher sur les Os, Ça n'a pas z'été éventé par n'importe qui.
Du Narbah, certe non ! : j'eusse fait de ce Dieu un vent pire !

Oui, bon, je ne sais quoi dire... j'ai oublié mon dictionnaire, et les langues mortes à vrai dire c'est pas mes copines, j'ai assez de fantômes qui baladent... oui le latin, le grec, c'est important je sais... les religions aussi ? c'est important ? ah ... moi dès qu'il faut faire des recherches pour comprendre la moitié d'une strophe, ça m'emballe pas. Désolée.
Et pourtant je reconnais des qualités au texte, elles sont là, pas photo, mais je ne comprends rien.

Sextus... ? je connais "Sexus"

Et ne me demandez pas de qui il s'agit, je sui nulle en devinette, le dis et le répète !

Oui, Nathanaël, ça pourrait coller...

Mais ça sent quand même le Marvejols

Le sujet en lui-même m'a rebuté dès le début, après l'ouvrage est sans nul doute de belle facture. J'ai aimé surtout la fin de la deuxième strophe et la troisième où l'on se perd dans les ruelles et les majuscules.
L'auteur... peut-être... ou quelqu'un de plus discret ?
Ce qu'il y a de bien dans cet exo, c'est que les rimeurs peuvent devenirs prosaïques, les garçons filles, les jeunes anciens etc.
Donc, je ne vendrai pas la peau du Marvejols avant de l'avoir débusqué.

Hé hé ! Bien vu dés le début, Iris !
c'est pas pour me vanter...

ah, ah ! le coup : je commente mon texte pour dérouter les lévriers... bien vu, je vois que je n'étais pas la seule... tin...tin-tin-tin-tin...tin-tin !

c'est pas pour me vanter, mais j'ai reconnu tout de suite !

à tel point que je me suis demandée si ce n'étais pas un pastiche !

coline Dé a écrit:Mais ça sent quand même le Marvejols

Ah ah, le nez !

J'avoue ! La forme m'est totalement hermétique mais j'ai lu jusqu'au bout parce que je connaissais l'histoire (ben oui quand même) et voulais savoir ce que l'auteur(e) en ferait. Intéressant et original.