Exo anonyme « Ce que je fais » : Valse en abribus majeur
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Pascal-Claude Perrault
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Exo anonyme « Ce que je fais » : Valse en abribus majeur
Il y a un garçon à l’intérieur d’un bus, et une fille qui court.
Quelque part, il y a un arrêt de bus, avec un abri de plexiglas et en banc au milieu.
Le bus s’arrête, la fille court plus vite, le garçon descend.
Le bus repart alors que la fille, toute essoufflée, arrive juste à hauteur de l’abri de plexiglas.
Faute de timing, faute à pas de bol.
Le garçon est assis d’un côté du banc, côté gauche si on se met du point de vue de la route. Enfin, c’est une image, la route ne voit pas vraiment. Bref.
Le garçon a vu la fille louper son bus, commente d’un haussement d’épaule et d’une œillade de compassion. Il ne lui faut pas longtemps pour remarquer que la fille est jolie. Pas le jolie style poupée ou princesse de dessin animé, ou alors d’un dessin animé d’arts et essai, jolie, comme quelqu’un qui aurait de belles choses à dire enfouies dans sa conscience, quelqu’un qu’on qualifierait de très vivant si un on-ne-sait-quoi ne l’empêchait de s’exprimer pleinement. Quelqu’un dont on lit la beauté au fond des yeux, dans la lumière sur le front, dans le sourire de Joconde.
Lui-même n’est pas mal non plus, pour un garçon de quatorze ans, on devine déjà des manières d’homme derrière ses traits juvéniles. Il se sait beau, du moins est habitué à ce qu’on le lui dise, mais la fille a l’air gênée. Un peu intimidée peut-être, ce n’est pas la première fois qu’il voit ça. Elle s’est assise à l’autre bout du banc, côté droit si on se met du point de vue de la route. Elle tripote quelque chose entre ses mains, comme un doudou, indistinct.
Peut-être se demande-t-elle ce qu’il fait encore sur ce banc, alors qu’il est déjà monté dans un bus, lui.
« J’attends ma maman, » se justifie-t-il.
Peut-être ça va la faire sourire. Peut-être elle s’en fiche. Le garçon ne s’attendait pas à ce que la fille commence par baisser la tête et regarder ses mains comme si elle voulait s’y enfouir.
Elle le regarde dans les yeux. On dirait de la détresse sur le visage de cette fille, ou de l’impuissance, il n’est pas sûr. Elle fait un geste avec le doigt en faisant mine de se toucher l’oreille.
Que fait-elle ?
De nouveau, ce geste, plus lentement, en secouant légèrement la tête, et ces yeux bleus.
Le garçon comprend.
J’attends, tapoter sa montre doit être cohérent. Ma, les deux mains dirigées vers la poitrine. Maman ? Les mains sont toujours à la poitrine, mais ce n’est pas ça. Peut-être le ventre, un ventre arrondi ? Comprendra-t-elle, est-ce que c’est ça ?
Elle se mord la lèvre, continue à regarder avec insistance, des yeux de petit chat qui attend qu’on lui ouvre la porte.
Ce n’est pas un doudou qu’elle a entre ses mains, c’est une paire de chaussons de danse. Il pointe du doigt les chaussons de danse.
Cette fois-ci, c’est de la surprise qu’il y a sur le visage de la fille, une surprise plutôt agréable, même.
Elle les saisit du bout des doigts, regard interrogateur. Pas perplexe, juste l’air de dire, qu’est-ce qu’il y a ? Dis m’en plus !
Le garçon pointe du doigt les chaussons de danse, avec plus d’insistance, en hochant la tête, sourire.
Qu’est-ce qu’il y a ? C’est ça que tu veux ?
C’est d’accord, la fille enlève ses chaussures, bouge un ou deux orteils, lace ses chaussons.
Qu’est-ce qu’il y a ? Que veux-tu de plus ?
Le garçon a l’air satisfait. Il l’encourage, avec les mains, avec la tête, les yeux, le cœur.
Alors elle se lève. Elle est un peu trop timide pour vraiment se mettre à danser, elle va juste montrer sa préparation de classique, ça au moins elle le sait, pas d’improvisation, pas de mise en danger, enfin pas beaucoup, juste montrer un peu… Dégagé seconde, un bras monte en couronne, menton levé, l’autre bras est tendu à l’horizontale, seconde aussi. Le pied dégagé caresse le sol, rond de jambe vers l’arrière, pirouette. Un tour, un seul, mais c’est déjà tellement enivrant.
Le garçon est ravi.
Elle l’encourage, alors : à ton tour !
Il ne se fait pas prier. A vrai dire, il sait danser, c’est son petit talent à lui – enfin, l’un de ses petits talents.
Plutôt hip-hop. Il va lui en mettre plein la vue. Pas longtemps, quelques secondes, de quoi caser un locking, un popping, une pose de krump, petit déhanché new-style et un backflip. Yes, impeccable : elle sourit, un sourire grand comme ça. Elle rit même un peu, en fait. Un air de défi ?
Qu’est-ce qu’elle fait ?
Non, pas un défi. Une invitation : elle a les deux mains tendues, l’appelle du bout des doigts.
Elle lui montre : dégagé seconde, glissade, pas de valse, pas de valse, pas de valse…
Valse !
Danse classique, danse hip-hop, et si ça se trouve ils n’ont pas la même couleur de peau, à eux deux ils sont métisses, leurs pas se mélangent, leur rencontre s’amplifie, il la fait tourner, ils se cherchent des mains, s’adossent et se cambrent comme un couple de flamenco, l’un toisant l’autre et vice-versa, puissance, légèreté, grâce, s’effleurer, se toucher.
Il la saisit aux hanches, la lève au-dessus de lui, comme s’il voulait la transformer en cygne, la faire s’envoler.
Quelque part à côté d’un arrêt de bus, une jolie fille tenue par les hanches a l’impression de voler.
Alors il la repose, elle est presque dans ses bras, il est presque dans ses bras ; à qui l’initiative, il ne sait plus, elle ne sait plus.
Mince, c’est vrai, il a dit qu’il attendait sa maman. Et une voiture arrive.
Ce que je fais ?
Je cherche la fin de cette histoire.
Est-ce qu’il prend le temps de lui demander un numéro de téléphone, est-ce qu’il l’embarque carrément avec lui, ou au contraire la laisse toute seule sur le banc vide, acte manqué comme on en déplore trop souvent ?
Eh bien je ne sais pas. Je cherche, mais je ne trouve pas.
Peut-être cette histoire ne devrait-elle pas avoir de fin. Ou une fin qui ne se raconte pas, qu’on laisse deviner, inventer.
Tout ce que je sais, c’est que, dans la voiture, le garçon exécute sa préparation. Un bras monte en couronne, menton levé, l’autre bras est tendu à l’horizontale, seconde. Le pied caresse la moquette, rond de jambe sous la boîte à gant. Un tour, un seul, mais c’est déjà tellement enivrant.
Quelque part, il y a un arrêt de bus, avec un abri de plexiglas et en banc au milieu.
Le bus s’arrête, la fille court plus vite, le garçon descend.
Le bus repart alors que la fille, toute essoufflée, arrive juste à hauteur de l’abri de plexiglas.
Faute de timing, faute à pas de bol.
Le garçon est assis d’un côté du banc, côté gauche si on se met du point de vue de la route. Enfin, c’est une image, la route ne voit pas vraiment. Bref.
Le garçon a vu la fille louper son bus, commente d’un haussement d’épaule et d’une œillade de compassion. Il ne lui faut pas longtemps pour remarquer que la fille est jolie. Pas le jolie style poupée ou princesse de dessin animé, ou alors d’un dessin animé d’arts et essai, jolie, comme quelqu’un qui aurait de belles choses à dire enfouies dans sa conscience, quelqu’un qu’on qualifierait de très vivant si un on-ne-sait-quoi ne l’empêchait de s’exprimer pleinement. Quelqu’un dont on lit la beauté au fond des yeux, dans la lumière sur le front, dans le sourire de Joconde.
Lui-même n’est pas mal non plus, pour un garçon de quatorze ans, on devine déjà des manières d’homme derrière ses traits juvéniles. Il se sait beau, du moins est habitué à ce qu’on le lui dise, mais la fille a l’air gênée. Un peu intimidée peut-être, ce n’est pas la première fois qu’il voit ça. Elle s’est assise à l’autre bout du banc, côté droit si on se met du point de vue de la route. Elle tripote quelque chose entre ses mains, comme un doudou, indistinct.
Peut-être se demande-t-elle ce qu’il fait encore sur ce banc, alors qu’il est déjà monté dans un bus, lui.
« J’attends ma maman, » se justifie-t-il.
Peut-être ça va la faire sourire. Peut-être elle s’en fiche. Le garçon ne s’attendait pas à ce que la fille commence par baisser la tête et regarder ses mains comme si elle voulait s’y enfouir.
Elle le regarde dans les yeux. On dirait de la détresse sur le visage de cette fille, ou de l’impuissance, il n’est pas sûr. Elle fait un geste avec le doigt en faisant mine de se toucher l’oreille.
Que fait-elle ?
De nouveau, ce geste, plus lentement, en secouant légèrement la tête, et ces yeux bleus.
Le garçon comprend.
J’attends, tapoter sa montre doit être cohérent. Ma, les deux mains dirigées vers la poitrine. Maman ? Les mains sont toujours à la poitrine, mais ce n’est pas ça. Peut-être le ventre, un ventre arrondi ? Comprendra-t-elle, est-ce que c’est ça ?
Elle se mord la lèvre, continue à regarder avec insistance, des yeux de petit chat qui attend qu’on lui ouvre la porte.
Ce n’est pas un doudou qu’elle a entre ses mains, c’est une paire de chaussons de danse. Il pointe du doigt les chaussons de danse.
Cette fois-ci, c’est de la surprise qu’il y a sur le visage de la fille, une surprise plutôt agréable, même.
Elle les saisit du bout des doigts, regard interrogateur. Pas perplexe, juste l’air de dire, qu’est-ce qu’il y a ? Dis m’en plus !
Le garçon pointe du doigt les chaussons de danse, avec plus d’insistance, en hochant la tête, sourire.
Qu’est-ce qu’il y a ? C’est ça que tu veux ?
C’est d’accord, la fille enlève ses chaussures, bouge un ou deux orteils, lace ses chaussons.
Qu’est-ce qu’il y a ? Que veux-tu de plus ?
Le garçon a l’air satisfait. Il l’encourage, avec les mains, avec la tête, les yeux, le cœur.
Alors elle se lève. Elle est un peu trop timide pour vraiment se mettre à danser, elle va juste montrer sa préparation de classique, ça au moins elle le sait, pas d’improvisation, pas de mise en danger, enfin pas beaucoup, juste montrer un peu… Dégagé seconde, un bras monte en couronne, menton levé, l’autre bras est tendu à l’horizontale, seconde aussi. Le pied dégagé caresse le sol, rond de jambe vers l’arrière, pirouette. Un tour, un seul, mais c’est déjà tellement enivrant.
Le garçon est ravi.
Elle l’encourage, alors : à ton tour !
Il ne se fait pas prier. A vrai dire, il sait danser, c’est son petit talent à lui – enfin, l’un de ses petits talents.
Plutôt hip-hop. Il va lui en mettre plein la vue. Pas longtemps, quelques secondes, de quoi caser un locking, un popping, une pose de krump, petit déhanché new-style et un backflip. Yes, impeccable : elle sourit, un sourire grand comme ça. Elle rit même un peu, en fait. Un air de défi ?
Qu’est-ce qu’elle fait ?
Non, pas un défi. Une invitation : elle a les deux mains tendues, l’appelle du bout des doigts.
Elle lui montre : dégagé seconde, glissade, pas de valse, pas de valse, pas de valse…
Valse !
Danse classique, danse hip-hop, et si ça se trouve ils n’ont pas la même couleur de peau, à eux deux ils sont métisses, leurs pas se mélangent, leur rencontre s’amplifie, il la fait tourner, ils se cherchent des mains, s’adossent et se cambrent comme un couple de flamenco, l’un toisant l’autre et vice-versa, puissance, légèreté, grâce, s’effleurer, se toucher.
Il la saisit aux hanches, la lève au-dessus de lui, comme s’il voulait la transformer en cygne, la faire s’envoler.
Quelque part à côté d’un arrêt de bus, une jolie fille tenue par les hanches a l’impression de voler.
Alors il la repose, elle est presque dans ses bras, il est presque dans ses bras ; à qui l’initiative, il ne sait plus, elle ne sait plus.
Mince, c’est vrai, il a dit qu’il attendait sa maman. Et une voiture arrive.
Ce que je fais ?
Je cherche la fin de cette histoire.
Est-ce qu’il prend le temps de lui demander un numéro de téléphone, est-ce qu’il l’embarque carrément avec lui, ou au contraire la laisse toute seule sur le banc vide, acte manqué comme on en déplore trop souvent ?
Eh bien je ne sais pas. Je cherche, mais je ne trouve pas.
Peut-être cette histoire ne devrait-elle pas avoir de fin. Ou une fin qui ne se raconte pas, qu’on laisse deviner, inventer.
Tout ce que je sais, c’est que, dans la voiture, le garçon exécute sa préparation. Un bras monte en couronne, menton levé, l’autre bras est tendu à l’horizontale, seconde. Le pied caresse la moquette, rond de jambe sous la boîte à gant. Un tour, un seul, mais c’est déjà tellement enivrant.
Modération- Nombre de messages : 1362
Age : 18
Date d'inscription : 08/11/2008
Re: Exo anonyme « Ce que je fais » : Valse en abribus majeur
Ah joli !
J'aime bien le présent, la lenteur, le j'attends ma maman !
et la petite poésie de rue, et les peut-être
j'avoue avoir éclaté de rire à "elle fait un geste avec son doigt", immédiatement traduit in petto par elle lui fait un doigt, mais bon
Seul truc qui serait à retravailler selon moi : on se mélange un peu dans la visualisation. Comme c'est très décrit, il faut qu'on s'y retrouve, et on ne sait pas toujours où ils sont précisément, (dans le bus, sur le banc ? il m'a fallu deux lectures, bon je suis pas une flèche mais...), quelles positions ils adoptent et tout ça. Un peu de mal à visualiser, et c'est embêtant quand en lisant on se dit : bon alors là, elle est comme ça ? Ah ben non, c'est lui... etc. - je le dis d'autant plus aisément que je suis spécialiste des trucs pas clairs, de ce genre.
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Exo anonyme « Ce que je fais » : Valse en abribus majeur
Tout comme Janis, j'ai trouvé cette histoire mignonne.
La position en seconde, c'est bon. Je visualise. Mais le rond le jambe vers l'arrière. C'est bon pour se déboiter la hanche :-) Moi je n'ai jamais fait de rond de jambe que vers l'avant. A la rigueur sur le côté. Parole d'ex petit rat :-)
La position en seconde, c'est bon. Je visualise. Mais le rond le jambe vers l'arrière. C'est bon pour se déboiter la hanche :-) Moi je n'ai jamais fait de rond de jambe que vers l'avant. A la rigueur sur le côté. Parole d'ex petit rat :-)
Invité- Invité
Re: Exo anonyme « Ce que je fais » : Valse en abribus majeur
un bon bain de fraîcheur,
et j'applaudis le titre!!!
c'est tout rond, en effet.
c'est ça la valse: ça tourne et boucle.
ici en trois temps, la boucle est bouclée!
et j'applaudis le titre!!!
c'est tout rond, en effet.
c'est ça la valse: ça tourne et boucle.
ici en trois temps, la boucle est bouclée!
Invité- Invité
Re: Exo anonyme « Ce que je fais » : Valse en abribus majeur
Ha que j'aime ce texte !
D'abord pour cette description, transcrite avec distante, la visualisation est là, nette et précise, ne manquent que les sons et puis ils arrivent, la musique aussi, les visages s'illuminent et ça y est, le film se déroule sous nos yeux. Cela me paraît plutôt bien ficelé sur ce point et puis j'apprécie tout particulièrement qu'il n'y ait pas vraiment de fin et que l'auteur l'expose de la sorte, parce que quelle fin, à quoi ça servirait, comment faire... ne pas dénaturer l'histoire ni en rompre le charme.
Vraiment pas mal du tout, merci !
D'abord pour cette description, transcrite avec distante, la visualisation est là, nette et précise, ne manquent que les sons et puis ils arrivent, la musique aussi, les visages s'illuminent et ça y est, le film se déroule sous nos yeux. Cela me paraît plutôt bien ficelé sur ce point et puis j'apprécie tout particulièrement qu'il n'y ait pas vraiment de fin et que l'auteur l'expose de la sorte, parce que quelle fin, à quoi ça servirait, comment faire... ne pas dénaturer l'histoire ni en rompre le charme.
Vraiment pas mal du tout, merci !
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo anonyme « Ce que je fais » : Valse en abribus majeur
Pour moi, ça manque un brin d'ambiance.
Décalage quand on tombe sur les descriptions "Pas le jolie style poupée..." et "Lui-même..." (pourqoi 14ans???).
S'il on est pour être dans la danse, est-ce qu'il ne devrait pas y avoir quelque chose d'un peu magique, quand il voit ses ballerine?
La fin, j'aurais préféré un narrateur absent: "On ne sait pas trop ce qui se passe ensuite..." etc.
Et puis... pour le thème, c'est un peu tiré par la peau des dents, non?
Pourquoi sa maman? (peut-être parce qu'il a 14 ans??).
Décalage quand on tombe sur les descriptions "Pas le jolie style poupée..." et "Lui-même..." (pourqoi 14ans???).
S'il on est pour être dans la danse, est-ce qu'il ne devrait pas y avoir quelque chose d'un peu magique, quand il voit ses ballerine?
La fin, j'aurais préféré un narrateur absent: "On ne sait pas trop ce qui se passe ensuite..." etc.
Et puis... pour le thème, c'est un peu tiré par la peau des dents, non?
Pourquoi sa maman? (peut-être parce qu'il a 14 ans??).
jfmah- Nombre de messages : 38
Age : 51
Date d'inscription : 03/03/2013
Re: Exo anonyme « Ce que je fais » : Valse en abribus majeur
j'aime bien le temps de narration, présent... je lis et cherche la consigne : Ce que je fais... rien.
nous sommes dans une mini-nouvelle, un narrateur raconte une tranche de vie... instant plein de tendresse et de poésie.
il y a des parties de texte que je ne saisis pas comme la définition de la beauté :
je doute qu'un "garçon de quatorze ans" s'exprime de cette façon : « J’attends ma maman, » ça fait niais... il dirait plutôt : j'attends ma mère.
j'aime la fin qui justifie la consigne :
nous sommes dans une mini-nouvelle, un narrateur raconte une tranche de vie... instant plein de tendresse et de poésie.
il y a des parties de texte que je ne saisis pas comme la définition de la beauté :
visuellement, ça ne m'apprend rien sur son physique.Modération a écrit:Pas le jolie style poupée ou princesse de dessin animé, ou alors d’un dessin animé d’arts et essai, jolie, comme quelqu’un qui aurait de belles choses à dire enfouies dans sa conscience, quelqu’un qu’on qualifierait de très vivant si un on-ne-sait-quoi ne l’empêchait de s’exprimer pleinement. Quelqu’un dont on lit la beauté au fond des yeux, dans la lumière sur le front, dans le sourire de Joconde.
je doute qu'un "garçon de quatorze ans" s'exprime de cette façon : « J’attends ma maman, » ça fait niais... il dirait plutôt : j'attends ma mère.
j'aime la fin qui justifie la consigne :
mais je me serais arrêtée là,Modération a écrit:Ce que je fais ?
Je cherche la fin de cette histoire.
Modération a écrit:Peut-être cette histoire ne devrait-elle pas avoir de fin. Ou une fin qui ne se raconte pas, qu’on laisse deviner, inventer.
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Exo anonyme « Ce que je fais » : Valse en abribus majeur
Je comprends bien l'intention je crois ; et je la trouve intéressante. Je passe sur le fait que ça n'a rien à voir avec l'exercice. Je m'en fiche après tout. Pour le texte, il y a un truc qui se cherche. D'ailleurs, globalement tout se cherche, et la fin l'avoue sans ambiguïté.
C'est un texte de débutant, peut-être de talent, je trouve.Une façon d'écrire qui se lâche déjà, mais qui ne se maîtrise pas encore. Probablement quelqu'un de jeune. Je ne trouve pas ça abouti, mais j'ai envie d'encourager à en écrire d'autres, pleins d'autres, jusqu'à ce que ça vienne.
C'est un texte de débutant, peut-être de talent, je trouve.Une façon d'écrire qui se lâche déjà, mais qui ne se maîtrise pas encore. Probablement quelqu'un de jeune. Je ne trouve pas ça abouti, mais j'ai envie d'encourager à en écrire d'autres, pleins d'autres, jusqu'à ce que ça vienne.
Invité- Invité
Re: Exo anonyme « Ce que je fais » : Valse en abribus majeur
C'est vrai que c'est mignon mais je suis comme Narbah, je ne trouve pas ça assez abouti. Il y a une naïveté certaine qui est certes charmante et rafraîchissante mais la narration ressemble trop à celle d'un soap movie pour que je sois touchée. Je pense aussi que c'est une écriture jeune, auquel cas je l'encourage à creuser, à s'explorer elle-même pour s'éloigner des clichés !
Re: Exo anonyme « Ce que je fais » : Valse en abribus majeur
J'aime beaucoup et l'idée et le style. Le début surtout me séduit. Cependant certains passages manquent de clarté: le lecteur que je suis ne visualise pas toujours bien la description des gestes et qui fait quoi. Cela mériterait vraiment d'être retravaillé.
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo anonyme "Ce que je fais" : Valse en abribus majeur
J'aime l'histoire qui se construit, qui se cherche sur la fin.
J'ai un peu tiqué avec la maman.
J'ai un peu tiqué avec la maman.
Invité- Invité
Re: Exo anonyme « Ce que je fais » : Valse en abribus majeur
étonnant Chakoléon! je n'y ai vu que du feu, encore. toi tu as l'art du camouflage!
Invité- Invité
Re: Exo anonyme « Ce que je fais » : Valse en abribus majeur
Moi non plus je ne t'aurais pas débusqué là, Chakchak ! Un joli texte dansant, jeune, allègre... mais si dénué de cette petite note second degré d'humour distancié qui caractérise nombre de tes textes. Sur la fin je te retrouve plus.
Invité- Invité
Re: Exo anonyme « Ce que je fais » : Valse en abribus majeur
Ce que je retiens de ce pavé rafraîchissant c'est :
Ce que je fais ?
Je cherche la fin de cette histoire.
Ce que je fais ?
Je cherche la fin de cette histoire.
Pascal-Claude Perrault- Nombre de messages : 5422
Age : 64
Localisation : Paris, ah Paris, ses ponts, ses monuments et ses merdes de chiens !
Date d'inscription : 20/02/2012
Re: Exo anonyme « Ce que je fais » : Valse en abribus majeur
Ah j'avais un petit doute, parce qu'il y a un côté fable, conte, dans cette histoire que j'ai beaucoup aimé lire.
Bon j'arrête un peu, je reprends toutaleure
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Exo anonyme « Ce que je fais » : Valse en abribus majeur
Aérien, onirique, bravo Chako j'ai adoré cette légèreté de l'humour tendre : "j'attends ma maman" comment ne pas fondre quand on a des yeux de petit chat qui attend qu’on lui ouvre la porte.
Re: Exo anonyme « Ce que je fais » : Valse en abribus majeur
Je te redis bravo Chako, une relecture me permet de constater à quel point ton écriture a évolué !
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo anonyme « Ce que je fais » : Valse en abribus majeur
Du coup, suite à mon commentaire un peu dur, j'ai relu et j'avoue que c'est bien mené, que les images sont évocatrices. Mais alors je reste sur ma première impression concernant le fond, les allusions comme "peut-être qu'ils n'ont pas la même couleur de peau", l'opposition hip-hop / danse classique qui me fait penser au film "Save the last dance" (oui oui ce n'est pas glorieux, une telle référence, mais que voulez-vous, l'adolescence n'est pour moi pas si loin !), tout ça je dis non, non, non c'est trop entendu.
Re: Exo anonyme « Ce que je fais » : Valse en abribus majeur
N'ai pas vu celui-là, mais mon mémoire de l'an passé portait sur "StreetDance" et "Sexy Dance 3D", affreusement clichés l'un comme l'autre, donc t'étais pas loin :-)Septembre a écrit:"Save the last dance" (oui oui ce n'est pas glorieux, une telle référence, mais que voulez-vous, l'adolescence n'est pour moi pas si loin !)
Merci à tous pour vos commentaires ! En effet ce texte est assez peu travaillé au moment du postage, mais m'a servi de base de travail pour l'écriture d'un court-métrage qui, si tout va bien, devrait naître en image assez prochainement et donc... grand merci pour vos retours !
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
Age : 34
Localisation : Neverland
Date d'inscription : 08/04/2008
Re: Exo anonyme « Ce que je fais » : Valse en abribus majeur
oh mince Chako toi ici? je n'aurais pas parier un kopeck dessus. Et j'ai vraiment bcp bcp aimé ce texte, l'impression que l'on me décrivait ce que je voyais à travers mes propres yeux.
j'ai au demeurant eu le même réflexe que Janis sur le geste du doigt :o)
Et ce paragraphe, j'ai adoré : ça monte crescendo, tout se mélange, qui est qui, pourquoi, où vont ils etc etc. je me suis laissée embarquer et qu'est ce que c'était bon !
j'ai au demeurant eu le même réflexe que Janis sur le geste du doigt :o)
Et ce paragraphe, j'ai adoré : ça monte crescendo, tout se mélange, qui est qui, pourquoi, où vont ils etc etc. je me suis laissée embarquer et qu'est ce que c'était bon !
Danse classique, danse hip-hop, et si ça se trouve ils n’ont pas la même couleur de peau, à eux deux ils sont métisses, leurs pas se mélangent, leur rencontre s’amplifie, il la fait tourner, ils se cherchent des mains, s’adossent et se cambrent comme un couple de flamenco, l’un toisant l’autre et vice-versa, puissance, légèreté, grâce, s’effleurer, se toucher.
polgara- Nombre de messages : 1440
Age : 49
Localisation : Tournefeuille, et virevolte aussi
Date d'inscription : 27/02/2012
Re: Exo anonyme « Ce que je fais » : Valse en abribus majeur
Modération a écrit: Elle fait un geste avec le doigt en faisant mine de se toucher l’oreille.
Que fait-elle ?
De nouveau, ce geste, plus lentement, en secouant légèrement la tête, et ces yeux bleus.
Le garçon comprend.
J’attends, tapoter sa montre doit être cohérent. Ma, les deux mains dirigées vers la poitrine. Maman ? Les mains sont toujours à la poitrine, mais ce n’est pas ça. Peut-être le ventre, un ventre arrondi ? Comprendra-t-elle, est-ce que c’est ça ?
Je n'ai absolument rien compris à ce passage ... La jeune fille est-elle muette ?
Sinon ce récit est coloré à souhait, très vivant et étrangement silencieux.
Comme un film muet mais peut-être est-ce dicté par ce que j'ai pensé de la jeune fille, je ne sais pas expliquer plus avant.
J'ai moins aimé la fin, peut-être une trop grande irruption du anrrateur dans le récit.
Zou- Nombre de messages : 5470
Age : 62
Localisation : Poupée nageuse n°165, Bergamini, Italie, 1950-1960
Date d'inscription : 12/12/2005
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