Exo live vendredi 22 mars à 20 h 30

Bonsoir
Prêts ???

Dans l’ascenseur…

L’ascenseur est bloqué au dixième étage d’un très grand hôtel.

Vous êtes dedans, en compagnie de 3 personnes que vous ne connaissez pas.

Ecrivez vos échanges ou impressions en utilisant tous les verbes ci-dessous et en attribuant à chacun de vos personnages, un métier parmi les listes proposées ainsi qu’un adjectif le qualifiant.

Vous pouvez si vous le souhaitez, prénommer vos personnages.

Prénoms : Catie, Ellen, Maud, Bérénice, Julianne, Fulbert, Lily-Ann, Théo, Philomène, Dimitri, Hortense, Fabien, Marie, Enguerrand.

Métiers :
Marinier, flûtiste, astronaute, allumeur de réverbères, océanologue, serrurier, chiropracteur, photographe, équarisseur, cinéaste, styliste, frigoriste, bibliothécaire, tonnelier.

Verbes :
S’approcher, paraître, effrayer, se soucier, préparer, emmener, se garer, se lever, inventer, croire, quitter, fermenter, froisser, prolonger.

Adjectifs :
Flamboyant, rocambolesque, placide, ébouriffé, cynique, suave, louable, mirobolant, esthétique, céleste, exemplaire, fou, médiocre, proverbial

Ce n’est pas terminé : avant toute chose, regardez le tableau de Clothilde Lassère et laissez vous guider par la toile …

http://www.clothildelasserre.com/image/tableaux/Site/2010/histoiredascenseur/histoiredascenseur_xs.jpg

On poste à partir de 22 h et jusqu’à demain soir pour les retardataires ?

Les papoteurs papoteront autant qu’il leur plaira ;-)
Bonne écriture à tous !!!

ça bosse ?

... ya tout ça dans l'ascenceur ?
à 22h, j'vous explique pas l'odeur...

seul l’équarrisseur survivra ...

Moi qui ai horreur des ascenseurs....

Je vais tenter d'allumer, si ce n'est un réverbère, mon imaginaire.

Bonsoir, désolée pour le retard totalement imprévu... je vais tâcher de rattraper tout le monde ...

pas de panique ; on est tous coincés entre deux étages !!

Purée j'arrive à rien, me suis lancé dans un truc trop compliqué.. je crois que je vais passer mon tour :-(

pas de panique ; laisse au brouillon et reprend demain ! la nuit porte conseil !

Un peu hésitante...


Depuis 5 minutes, la cage s'est immobilisée. Elle refuse de descendre. Silence mortel et roulement d'yeux intrigués.
Le type à gauche avec l'appareil photo, appelons-le Fulbert. Il en a tout l'air, il fulmine, il froisse une invitation entre pouces et index.
Dans l'angle opposé, c'est Maud la flûtiste. Elle paraît effrayée, elle piétine et serre son instrument tout en secouant sa chevelure qui s’ébouriffe.
L'homme sec a la sacoche, c'est Dimitri. Serrurier, vous l'auriez deviné.
Le grand échalas, c'est moi.
Une quinte me prend, une toux de frigoriste qui laisse croire que je vais cracher mes poumons. Dès que j’exhibe ma boite de Pullmoll, l'ambiance se détend. Je tire de ma poche une petite bouteille d'eau et glisse un gros comprimé effervescent. Et l'air se met à fermenter, à fermenter...
Je retiens ma respiration tout comme Dimitri qui, accroupi, fouille sa sacoche.
Fulbert a beau se lever sur la pointe des pieds, Maud a beau s'approcher de la porte à la recherche d'une issue, ils s'affalent inconscients.
Nos masques sur le nez, Dimitri et moi devons faire vite. Nous avons quelques minutes pour démonter et coulisser les plaques du plafond, quitter l'ascenseur, puis grimper jusqu'à la terrasse.
On a sérieusement préparé l'affaire. En provoquant un méga court-circuit, on aura fait croire à un black out, Théo aura trouvé le temps de rafler le magot du coffre-fort et son complice nous attendra dans la petite rue adjacente. Il sera garé dans la contre-allée.
- Dis, il faudrait te soucier de là où tu mets les pieds. On attaque la descente le long du chéneau.
Plus que quelques mètres et la voiture nous emmènera sur un week-end prolongé dans un voyage rocambolesque, on inventera des identités exemplaires.
- Y a pas à dire, depuis que ma Catie m'a quitté, je me sens li-bé-ré !

- Mais enfin M-monsieur, il est évident q-que si j’avais prévu que j’allais être coincée dans un n- ascenseur en compagnie d’ - je veux dire : avec des gens, je nn’aurais pas mis dde parfum… mmais ça vaut mieux que d-de sentir la sueur, n’est-ce pas ?
Et je ssuppose que cette panne ne va p-pas se pprolonger indéfiniment… Monsieur parait avoir ffait le nnécessaire pour que nous soyons d-délivrés rapidement ! Cce dont je le remercie, d-d’ailleurs.
Quel mufle ! Oh, tu peux me regarder avec toute la morgue que tu voudras, je ne baisserai pas les yeux, non mais ! Pour qui il se prend, celui-là ? C’est pas parce que tu es cinéaste que tout le monde doit être à ta botte, crétin !
D’ailleurs, moi je l’ai toujours trouvé plutôt médiocre, comme cinéaste…
Ah je m’en souviendrai de ce week-end ! Pour une fois que Fulbert m’invitait dans un grand hôtel…
C’est tous des charlatans, ces chiropracteurs. Il est pourtant réputé, celui-ci, mais il n’a quand même pas réussi à décoincer Fulbert !
Qu’est-ce qu’il fait, le flûtiste, là ? Il dort ? Il se concentre ?Il se gare, oui ! Les engueulades, ça doit l’effrayer, tu penses, un flûtiste… il va pas se soucier d’une altercation qui - va savoir ? pourrait dégénerer…

- Je vv prie ddde vous pousser, Monsieur, vous ffroissez ma robe !
- Ah, c’est une robe ?

- Ooh, je…

Cet air cynique ! Je le claquerais !
Et l’ autre là, qui ne moufte pas non plus… Je crois que ça doit être un des astronautes... il a l’habitude d’être coincé dans un petit espace. Enfin lui au moins, il a fait ce qu’il fallait pour qu’on quitte cet endroit rapidement… je déteste les ascenseurs !
Je voulais pas paraître effrayée devant Fulbert, mais j’aurais mieux aimé une jolie auberge à la campagne, ces grands buildings, ça me fout la trouille.
Il m’avait pas dit où il comptait m’emmener, Fulbert et c’est pas dans ses habitudes de faire des frais… Alors j’ai même pas eu le temps de me préparer un peu chic, à part mon chapeau…
Hortense, il m’a dit, placide, tu vas voir du beau monde !
Le premier jour, ça allait, on arrêtait pas de se pousser le coude « t’as vu, c’est Untel » Pis voilà qu’il s’invente une envie de faire un footing, Fulbert, et comme c’est pas vraiment un grand sportif, il est rentré tout ébouriffé en se tenant le dos…
On a dû passer le reste du week-end au lit ...et pour rien en plus !
- C-ça commence à être long, dites donc !
Vvous pensez qu’ils vont int-tervenir b-bientôt ? On est en train d-de fermenter, là-d-dedans !
Mmais qu’estce qu’ils font ? Pourquoi ils se rapprochent comme ça….
- Mais vous êtes fous ?!
Ah mon dieu, quel week

Définitivement je crois que l'ascenseur c'est pas fait pour moi.

Y a rien de flamboyant qui monte jusqu'à mon cerveau, aucune histoire ni personnage rocambolesques ne semblent s'approcher pour me faire croire que Théo, Fabien et Fulbert pourraient m'emmener dans cette cage où se lève, céleste, un allumeur de réverbère sous les yeux d'un photographe qui m'effraie tant le cliché de la panne me paraît inventé de toute pièce.:-)

Cependant, je suis sûre que je vous lirai avec plaisir.

pasdepannick a écrit:pas de panique ; laisse au brouillon et reprend demain ! la nuit porte conseil !

je pense que je vais suivre ton conseil, j'arrive pas à me vider la tête suffisamment pour penser à autre chose que mes pierres qui s'écroulent :-)

Naguère tous les hommes s’habillaient de la même manière…
Mais Bérénice, jeune styliste provinciale ne le savait pas et s’en souciait guère !
Elle n’avait jamais regardé les hommes de près. Cela l’aurait embarrassé !
Chaque matin, elle se levait pour rejoindre ses patrons de papier et ses coupons de tissu. Elle était exemplaire à la tâche mais seulette. Le temps passait et personne ne lui avait encore tapé dans l’œil.
Un jour, sa patronne l’envoya en formation, deux jours dans la capitale ; elle quitterait l’atelier, emmènerait quelques modèles dans sa valise et logerait une nuit ou deux dans un hôtel de luxe ; quelle aubaine !
En sortant de la gare elle prit un taxi qui se gara devant un somptueux hôtel.
La salle de réunion se situait en haut de la tour et Bérénice était ravie de découvrir ce nouveau monde. Elle s’approcha de l’ascenseur et y monta dès que la porte s’ouvrit, bientôt suivie de trois messieurs.
L’ascenseur démarra.
Chacun regardait ses pieds et personne ne parlait. Ambiance pesante pensa Bérénice …
Très vite cependant elle trouva marrant d’avoir trois hommes sous la main rien que pour elle !
Elle leva les yeux discrètement. Ils portaient tous les trois un chapeau quasiment identique. Leurs parfums se mélangeaient et ma foi c’était fort agréable !
Elle tenta d’imaginer ce que pouvait faire ces hommes dans la vie et comme elle aimait inventer des histoires, elle crut voir celui au chapeau vert allumeur de réverbères ; en effet, il fermait les yeux, probablement gêné par la lumière vive qui tombait du plafonnier ou tout simplement épuisé par un travail nocturne. Elle lui trouva un air désuet et suave. Cela la fit sourire.

Elle eut envie de l’embrasser, mais …

Elle ne voyait pas le visage de l’homme se tenant devant elle. En revanche, elle aperçut ses longs doigts qui pendaient ; des mains d’une beauté troublante, louable qui donnent envie d’être caressée, massée, palpée… Elle l’imagina chiropracteur.

Elle eut envie de le toucher mais …

Quand elle leva les yeux sur le troisième homme elle fut immédiatement surprise ; il la fixait intensément. Cela lui sembla inquiétant mais agréable. Il avait un visage parfait, céleste. Elle se préparait à baisser le regard, un tantinet troublée par son angélisme lorsque l’ascenseur s’arrêta brutalement entre deux étages.

-Zut ! dit-elle à voix haute.
- Etes-vous effrayée ? entendit-elle.
-Pas le moins du monde ! rétorqua t-elle essayant de paraître la plus détendue possible.

L’homme appuya sur quelques boutons mais rien ne bougea. Il lui lança à nouveau un regard prolongé mais néanmoins timide. Elle voulut l’apostropher mais elle eut peur de froisser les deux autres compères qui restaient eux aussi toujours muets.
Finalement, elle se décida à engager la conversation.

-Cela arrive-t-il souvent ?

Pas de réponse.
Elle toussota et repris :

-C’est la première fois que je suis dans un ascenseur qui tombe en panne ; et vous ?

Les minutes passaient et semblaient être des heures ; de longues heures de silence. L’homme la fixait sans répondre.

Elle eut envie de le gifler mais …

C’était de plus en plus pesant ; elle baissa le regard. Elle se demanda si la panne allait se prolonger toute la matinée.
Elle n’avait pas faim mais décida de fouiller dans son sac pour se donner une contenance.
Comme elle était précautionneuse elle avait emporté avec elle quelques provisions ; elle sortit des biscuits et une bouteille de lait ; elle ne voulait pas qu’il fermente avec la chaleur et le but en fermant les yeux.

Bérénice entendit «criiiiiiiiiic » et sursauta. L’ascenseur redémarrait.

Un filet de lait coula de ses lèvres. Elle s’essuya en tapotant ses lèvres.
L’homme continuait à la fixer ; lorsque la porte s’ouvrit, ils sortirent tous ensemble et elle se sentit soulagée de ne plus être prisonnière.

Elle mit la main dans sa poche pour attraper un mouchoir et ce faisant ne sentit aucun tissu ni objet métallique sous ses doigts. La poche était vide. Envolé le mouchoir ! Disparue la clé !

Zut ! pensa t- elle ; Où l’ai-je mise ?

Dans le couloir, elle vit le troisième homme avancer et s’arrêter devant une porte pour déverrouiller une serrure à l’aide d’un énorme trousseau de serrurier qu’il sortit de son sac.

Elle eut envie de lui faire un signe, de l’appeler :

-Chambre 35 !

Mais… elle avança lentement vers la salle de réunion...

Naguère tous les hommes s’habillaient de la même manière…
Les jeunes filles, elles, étaient fort embarrassées à défaut d’être embrassées …


consignes : suave, louable, céleste, exemplaire + allumeur de réverbère, serrurier, chiropracteur + Bérénice.

Bonne nuit la compagnie ; Merci de vos participations sur ce sujet pas évident du tout !!!

je vous lis et commente demain car là DODO urgent !!! ;-)

hum hum !

bon, je lis plus tard einh

merci PDP !
je crains d'avoir un peu séché !

je rentre juste et je suis pas fraîche, je tente demain

Je vous commente demain.
Merci, MC Pasdepannick ! Le tableau m'a débloquée ( et j'ai pu débloquer à mon tour !)

Il y a une heure à peine, ma limousine s’est garée devant le tapis rouge, je me suis levée du fauteuil en cuir noir, quittant à regrets le charmant chauffeur qui m’avait emmenée vers mon destin. Je crois que je lui ai tapé dans l’œil, mais je ne savais pas quoi inventer pour obtenir son numéro ou lui donner le mien. Je n’ai jamais été douée en drague, il paraît que c’est à force de côtoyer du plancton et de fermenter des algues. Et voilà où j’en suis maintenant, je m’étais préparée à tout sauf à ça : être bloquée dans ce fichu ascenseur avec mes trois concurrents.

Nous avons au moins notre silence en commun, personne n’a envie de pactiser avec l’ennemi, le futur gagnant qui dérobera le million de récompense aux autres. J’aimerais me faire télépathe pour lire leurs pensées. Il doit bien y en avoir un susceptible de s’effrayer d’être bloqué au 10ème dans cet ascenseur. Pas moi. Je ne me soucie pas du temps que cela va prendre au groom de cet hôtel de luxe pour réparer cet engin élévateur, non, ce qui me froisse c’est de devoir partager cet espace riquiqui avec ces trois-là, sachant que l’un risque de me voler la victoire. Si l’attente doit se prolonger peut-être qu’une angoisse, une crise cardiaque… un de moins sur les rangs.

J’imagine bien notre hôte s’approcher de nous la main tendue pour une poignée molle et moite, tout ce que j’aime, la panoplie parfaite du libidineux. Le sourire idiot vissé au visage pour s’excuser du désagrément. « Pardon Julianne, vous êtes flamboyante ce soir ». Pardon rien, je reste placide mais je lui en veux de me faire subir cette finale avec des andouilles qui ne sont pas à ma hauteur. Rien n’est plus noble que l’océan.

Qu’est-ce qu’un bibliothécaire ébouriffé du nom de Théo peut m’apprendre de la vie, lui qui ne la connait que par la procuration des livres. À son teint blafard je l’imagine bien, sempiternellement plongé dans ses pages dont la couleur a fini par déteindre sur lui. Je me demande comment il a pu atterrir en finale, qu’a-t-il bien pu inventer ? Pas l’imprimerie en tout cas.

Et l’autre là, le slave à la voix suave, Sergueï ? Alexis ? Non, Dimitri, c’est ça, Dimitri. Son front perlé de sueur me répugne, chiropracteur, c’est pas un métier ça, à peine un point au jeu du baccalauréat. En attendant, il va finir par se casser le cou à essayer de tourner la tête vers la bouche de ventilation. Il étouffe le pauvre, soit c’est son nœud papillon qui est trop serré, soit il nous fait une crise de spasmophilie.
Quelle situation rocambolesque tout de même, c’est fou.

Flou aussi, comme les notes de cette Maud, maudite flûtiste médiocre dont j’ai dû me farder les gammes pendant l’attente dans le salon privé. Heureusement, le lieu est trop petit pour qu’elle élève son instrument de torture auditive au niveau de sa bouche. Souffler dans un machin pour faire grincer les dents, en voilà un passe-temps utile ! Si elle a créé une flûte silencieuse, je veux bien lui céder ma place.
Qu’est-ce que je raconte, céder ma place, pourquoi pas renoncer aux droits de mon invention aussi.

Bon sang, qu’est-ce que c’est que cette fumée qui sort de l’aération ?

Journal LE MONDE 23 mars 2013 :
Tragique accident dans les coulisses de la remise du prix de l’inventeur de l’année, les quatre finalistes sont morts asphyxiés dans la cabine de luxe de l’ascenseur du lieu des festivités. Le milliardaire Enguerrand, organisateur du concours, nous confie que le prix sera remis en jeu l’année prochaine. Il n’a pas souhaité nous révéler les inventions finalistes. Les créateurs les emporteront dans leurs tombes a-t-il sobrement déclaré. Série noire pour ce concours, l’année dernière les finalistes avaient péris dans le naufrage du yacht de leur hôte.

Christie 12 : à nous la belle vie
Parfois, avant la belle vie, il faut agir vite et là, le coup monté a l’air d’avoir fonctionné !
Une ambiance polar bien réussie.

Coline Dé : Sofitel palace
Des pensées et des paroles amusantes dans ce huis clos… en panne !
Mais je ne suis pas sûre d’avoir bien saisi la fin ???

Gobu : Twenty Flight rock
Sanguinolent mais pas trop !
Excellent ça c’est sur !
Bon, on se console pour le pauvre Théo en imaginant qu’il a obtenu la grâce du Ciel juste après avoir connu le quatuor du 7ème ciel en sol majeur !

Janis : Chambre 11
Très belle idée que celle de narrer l’histoire cette dame folle d’amour et de désespoir qui revient depuis … cent ans au moins … sur les lieux de Son drame amoureux !

Elea : cage dorée
Très amusante série noire !!!
Il faudrait refaire un exo sur « les inventions » afin de savoir ce que l’humanité a perdu comme matière grise dans cet accident d’ascenseur !

Ravie d’avoir lu vos textes ; le sujet était moins facile que ce que je pensais en le lançant !
Mais on s’en est tout de même très bien sorti ! Youpiii !

à bientôt les zamis !

Sujet point facile, je n'ai pas encore trouvé l'inspiration, désolée...

Suis en panne, comme l'ascenseur. Mon texte ne me plait pas, je l'ai refusé d'emblée.
Merci MC PDP de m'avoir donné envie et bravo aux participants qui ont créé de sacrés belles histoires...

Mardi, 20h43, Hôtel Richelieu, dixième étage, dans un ascenseur bloqué.

Hortense observe la femme appuyée contre le mur de la cabine. Grande, du ventre en trop, un peu vulgaire, des cheveux rouges. Hortense se demande ce qu'une banalité pareille peut faire dans un tel établissement. Et apprécie le fait que ladite femme ne sente pas la transpiration.
Hortense ignore que la femme aux cheveux flamboyants a des talents de serrurier et vient de commettre un vol dans une des chambres de l'hôtel. Une liasse de documents confidentiels qu'elle a scotchée sur son nombril.

20h49.
Dimitri s'approche en quelques pas de la cinquantenaire qui paraît si tranquille. Tailleur désuet, parfum suave, il la croit bibliothécaire. Ou mieux, flûtiste. Le genre de femme qu'on n'a pas envie de froisser ou d'effrayer.
Dimitri, perdu dans son imaginaire un brin médiocre, ne remarque pas les traces de sang sur les chaussures de cette apparente femme au foyer exemplaire ni la déformation dans la poche droite de sa veste bien coupée.

20h53.
Maud trouve cette attente se prolonge un peu trop à son goût. Ses supérieurs ont tout préparé, se souciant du moindre détail, mais là, elle n'a qu'une envie, quitter cet endroit et emmener l'objet de sa mission en lieu sûr.
Maud sent sur ses fesses le regard du type ébouriffé debout derrière elle. Elle se demande ce qui fermente dans sa tête. En arrivant cet après-midi, elle l'a vu dans le hall de l'hôtel, se levant après son passage pour emprunter le même ascenseur qu'elle, descendre un étage plus tôt. Et maintenant, il est là, tout près d'elle, sentant les pastilles à la menthe.
Maud se demande si elle ne s'invente pas une histoire à avoir peur la nuit toute seule dans son lit.
20h58.
Théo glisse une main dans sa poche. Il sent le métal froid contre ses doigts.
Les clés ne font pas de bruit lorsqu'il joue avec leurs extrémités. Il aime ça.
Et puis tout ça lui semble si facile. Il lui a suffi de se garer dans le parking souterrain, de sortir, monter et…

20h59.
La porte de l'ascenseur s'ouvre sur le visage crispé d'un majordome de l'hôtel.
Quelques excuses. Des frôlements au moment de sortir.
Dans le hall d'accueil, un policier en civil. Un seul.

Finalement, m'y suis tout de même mise, tant pis pour le résultat final :-))

Et merci à la MC pour son idée certes pas simple mais originale !

CHRYSTIE: j'aime la frénésie que tu arrives à insuffler dans cet exo alors que ton écriture coule, tranquille et qu'il n'y pas de heurts dans l'histoire; c'est bien joué.

COLINE: Idem que Chrystie, tu arrives à créer une situation de tension tout en maintenant un rythme "calme" dans ton écriture, j'aime bien cette façon de faire. Au fur et à mesure, on se crispe, on sent que ça se tend et on est pris au piège.

GOBU: hé hé un meurtre, oui ! :-) J'aime bien l'idée et puis ce déroulement de l'action, avec une folie qui va croissante et cette scène finale d'horreur parfaite.

PASDEPANNICK: une chouette ambiance, mélange de peur, de regrets et d'envie. Tu croques un moment intéressant, ça pourrait presque faire l'objet d'un truc plus long.

JANIS: pas mal du tout ! J'aime beaucoup dis donc, cette tristesse, la cruauté des autres, le poids des souvenirs. ha oui, joliment mené.

ELEA: Ça manque peut-être un brin de liant entre les descriptions des personnages et des observations. Ceci mis à part, j'aime beaucoup la fin, qui tombe comme un couperet, sèche et précise, impeccable.

Il y a du lourd. J'essaie.

Chrystie : un peu fouillis pour moi mais j’aime beaucoup l’idée du casse et le ton, un joli texte pour un exo pas facile.

Coline : en comptant les personnages je crois comprendre que la voix intérieure est celle de la dame qui bégaie, et j’avoue ne pas comprendre la fin. Mais j’adore l’histoire du couple et de Fulbert.

Gobu : j’adore, dommage que la fin parte un peu en n’importe quoi et un peu vite, pauvre équarisseur sauvagement attaqué par des dindes, chouettes personnages féminins, bien croqués.

Pasdepannick : joliment écrit, un petit peu déçue par la fin mais j’aime beaucoup le personnage de Bérénice et la coloration de conte.

Janis : ah que j’aime l’idée, l’histoire ; sur la forme je sais que tu peux faire mieux, quelques petites choses m’ont gênée (exemple : c’est du souci), à reprendre à ta manière pour en faire un petit bijou.

Sahkti : j’aime bien l’ambiance petits meurtres à la Agatha Christie, en revanche je t’avoue que je n’ai pas compris grand-chose, il doit me manquer des clés.

Merci MC pour cet exo remue-méninges !

J'ai trouvé l'exercice particulièrement éprouvant et difficile! Ce doit être mon état de fatigue . En tout cas merci pour la proposition.

Ça a débuté tout en douceur, comme arrivent les grandes catastrophes. Il y a eu le bruit, à peine perceptible, d'un hoquet, pas même un soubresaut et j'ai mis quelques secondes à réaliser que nous étions arrêtés. Anormalement arrêtés. Dans un caisson d'acier accroché au flanc du grand hôtel, entre le neuvième et le dixième étage de l'Akasaka. Je n'ai jamais été d'un naturel débordant d'optimisme mais là, c'était le pompon ! Depuis que l'on avait aimablement délocalisé une partie de mon entreprise à Tokyo -profit oblige- je me levais tous les matins en me demandant ce qui allait bien pouvoir m'arriver. «  Ne vous effrayez pas !  nous avait-on seriné lors de nos réunions préparatoires à Nantes. Notre expertise est appréciée en Asie. Cela semble le bout du monde, mais il faut voir cela comme une opportunité dans votre carrière...Vous n'aurez à vous soucier de rien. Préparez vos bagages et faites nous confiance. » J'avais signé pour deux ans et n'avais consenti à quitter ma femme, mon chat et le whisky du samedi soir sur le canapé qu'avec l'assurance de revenir bientôt, auréolé de prestige nippon. L'indemnité m'avait convaincu aussi, je dois le dire.
Je n'avais rien contre le pays ni ses habitants mais je venais de refuser poliment de prolonger mon contrat. Je tâtais depuis quelques jours , dans la poche intérieure de ma veste, le billet de retour que j'avais triomphalement brandi devant mon collègue. « Je t'emmènerai. Haneda ou Narita ? » avait questionné Stéphane, blasé, qui avait resigné pour deux ans. Et j'avais brusquement compris , avec gêne, qu'il était peut-être plus malheureux que moi dans ce pays trop exotique. Son sourire figé, presque aussi soigneusement composé que le masque trop souriant mais indéchiffrable des gens d'ici, me peinait. Je l'avais froissé par ma joie déplacée. Plus les heures s'écoulaient, plus s'approchait celle de mon départ, plus je me sentais mal à l'aise. Je cherchais à me faire pardonner une faute que je n'avais pas commise mais dont la mine de plus en plus sombre de Stéphane paraissait m'accuser.
Aussi, lorsque le téléphone avait sonné à la permanence, à presque vingt heures, j'avais sauté sur l'occasion : je fermentais dans une inquiétude tenace depuis l'obtention de mon billet, comme les feuilles dont on nous avait loué l'oxydation parfaite dans un salon réputé de Tokyo avant une cérémonie du thé. Moi, bien sûr, je préférais les expressos de la machine de ma femme, même si le caoutchouc était trop vieux et laissait échapper la vapeur. Oui, je fermentais comme les champignons noirs gluants de la soupe, qui me soulevaient le cœur.
J'avais passé en revue tous les cadeaux que j'aurais pu offrir à Stéphane pour excuser ma fuite mais rien n'était venu . Sauf le fameux coup de téléphone. « Sauvé ! » Enfin, c'est ce que j'avais cru. C'était la zone de dépannage de Stéphane. « Laisse, lui avais-je dit, c'est mon cadeau de départ, ma dernière mission, elle est pour toi. » J'étais soulagé, presque guilleret lorsque je m'étais présenté à l'accueil. Ma petite Nissan s'était garée comme une fleur sur le parking de l'Akasaka. J'étais presque un héros, je venais réparer la climatisation des salles de réunion du dixième. Euphorique en roulant jusqu'ici, je m'étais inventé un rôle de Superman dépanneur. Dans le hall je m'étais précipité, forçant les portes de l'ascenseur qui se refermaient déjà : je ne voulais pas perdre une seconde !
Maintenant, j'étais coincé depuis vingt-cinq minutes dans deux mètres cubes en compagnie d'une flamboyante rousse aux yeux d'eau dont le badge «  Bérénice- océanologue» commençait à piquer tristement du nez et qui psalmodiait  «  Oh, my God !» alternant la plainte et l'irritation. Tâchant de maintenir en état ma propre ventilation, je dévisageais avec amusement Enguerrand, l'ébouriffé au sourcil froncé au- dessus de l'étiquette : « flûtiste ». Un tic nerveux déformait à intervalles réguliers ses lèvres charnues qui tétaient un instrument invisible. La réunion du gratin au dixième étage avait l'air compromise ! A quoi bon s'irriter ? me dis-je. Le fatalisme si souvent prôné par le peuple nippon m'avait-il enfin rattrappé dans cet ascenseur ? En tout cas, je le lisais sur la face placide de mon vis-à-vis. Elle avait les traits fins d'une chinoise et, sans dire un mot, s'était plongée avec un naturel désarmant dans la lecture d'un ouvrage dont j'avais identifié le système de cotation . C'était celui de l'institut français du Japon que j'avais visité à mon arrivée voilà deux ans. Je reconnus soudain la jolie bibliothécaire sino-française qui nous avait patiemment guidés dans le dédale des rayons. Elle aussi était loin de son pays, de ses pays, et je ne pus m'empêcher de chuchoter son prénom qui me réchauffait le cœur, c'était celui de ma femme : Marie. Elle leva un œil complice au-dessus de la couverture de Sartre où figurait quasiment le cube de notre ascenseur : Huis Clos.

Obi : jolie ambiance, la mise en place avant l'arrivée dans l'ascenseur est un poil longue mais tout coule et se lit plaisamment

Merci pour cet exo, Pasdepanick. En tant que MC, tu ne manques pas de ressources, à ce qu'il paraît.
Intéressante la proposition de l'ascenseur, pour les uns boite de conserve, point de contacts, pour les autres simple tremplin, cercle qui se referme ou bien s'ouvre à tous les possibles.

coline dé : Très drôle le contraste entre la parole hésitante et le monologue intérieur qui roule sec. La fin reste ouverte, mais ce qui est à craindre c'est que les deux registres tendent à coïncider...

gobu : Ce « cercueil suspendu » laisse augurer le pire... et quand des femelles en surnombre ont soif d'action, on peut s'attendre à tout! Comme toujours, j'aime le souci du détail qui tue.

pasdepanick : Une tranche de vie habilement croquée. La fin est finalement en concomitance avec le reste du texte.

Janis : J'aime le jeu avec le temps. Ici la panne fait naître tous les espoirs dans ce monde médiocre.

elea : J'ai trouvé bien décrite la défiance qui règne dans l'ascenseur et les esquisses (en deux temps trois dénigrements) des autres concurrents. L'idée de la chute des têtes a son chic.

sahkti : Le mystère s'épaissit et l'intérêt grandit au fur et à mesure qu'un nouveau personnage entre en scène. Quelques précisions auraient peut-être aidé à clarifier l'ensemble.

obi : ça débute « tout en douceur » et l'écriture est fluide. Mais avoue que tu recules devant l'épreuve de l'ascenseur qui se clôt (ouf!) sur une allusion littéraire.

Elea: Très net, bien consruit, imparable. De l'humour, de l'humeur. C'est délectable! Et le passage du Monde! L'ironie du sort je présume...

Chrystie: C'est futé, original, bien écrit mais (vengeance après ton commentaire!) tu recules autant que moi devant les difficultés...
C'est facile d'introduire les prénoms des personnages lorsqu'ils forment un gang! Je croyais avoir compris qu'ils ne devaient pas se connaître?

Janis: Je vais faire des efforts dorénavant pour la mise en page mais ce n'est pas gagné. J'ai, comme c'est normal dans un ascenseur, des problèmes d'aération.
La chambre 11 elle, est bien aérée. Dans les souvenirs de la femme perdue et attendrissante qui la hante aussi, on circule à l'aise et c'est très doux, plein de rêve.

Obi, je reconnais avoir un peu détourné les consignes en faisant de Dimitri mon acolyte. Les autres que j'ai baptisés au hasard Fullberg parce qu'il en avait l'air et j'aurais dû préciser "disons" Maud étaient deux indésirables à faire disparaître... Loin de la cage la vraie vie.

Oh, j'ai honte,mais j'ai pas commenté... et pas le courage de m'y mettre, en plus ! Vous pouvez me fouetter ! ( aïe, pas si fort !!!)

OBI: éprouvant certes mais tu t'en sors bien ! Attention à aérer peut-être davantage ton texte, histoire de permettre au rythme de reprendre son souffle de temps en temps, d'autant plus que le début est un brin laborieux. Sinon, j'aime bien cette histoire.

(j'espère n'avoir oublié personne)

J'avais l'esprit tranquille, enfin quasiment plat, et voilà que le petit mot de Sahkti me tire du lit ou presque:
ciel , me dis-je, tu n'as pas tout commenté! Je fais donc ultra bref:

Sahkti : Des personnages bien croqués. J'aime la précision des heures.

Pasdepannick: Je n'ai pas tout compris...

gobu: ô les harpies!! Quelle violence! C'est bon la caricature.

coline dé:touchant le p pper-ssonnage!

obi a écrit:le petit mot de Sahkti me tire du lit

ha ben... :-)))