Lipogramme (sans e) : Fin d'un fou du tabac

Vingt cinq balais qu’il fumait nina sur nina. Trois pacsifs par jour ! Parfois cinq ! Pas bon pour vos poumons ! Il toussait à l’instar d’un tacot au moulin raplapla.

Mais cow-boy viril, il tirait toujours, ainsi qu’un nourrisson sur un abondant nibard.

Au plumard ça n’allait pas trop, il soufflait façon cachalot.

Un jour – normal- il apprit par son toubib qu’il souffrait d’un mal connu, assassin.

Au larynx lui, ça l’avait pris.

Il comprit qu’il allait mourir mais pianissimo. Ça l’agaçait car il aurait voulu savoir quand.

La chimio l’assommait, l’hosto aussi.

Alors, choix radical, Il fit harakiri.

« Bonsoir Charon » dit-il quand il fut aux obscurs sous-sols : « T’as du gris ? »

Réussi ! J'admire toujours la performance d'un texte qui "tient" en dépit de la contrainte.

Bien ficelé ! Chapo !

Spoiler:

On va pas mégoter : ce texte va faire un tabac c'est pas du chiqué
Même si moi fumeuse devant l'Eternel je ne trouve pas moral qu'on doive casser sa pipe et partir en fumée pour crapoter peinard dans la mare aux cigares

Très bon ! Après harakiri je m'attendais à Choron, hi ! hi !

Ah oui ! Hara-kiri et Choron. Est-ce un clin d’œil volontaire ?
Un texte aussi court que percutant.
Bravo !

Ah mais c'est du Audiard !

Une prouesse. Délicieux à lire . On en oublierait presque la gravité du sujet...

Encore un bon petit texte dans lequel la contrainte (pas évidente) ne transpire pas. Le format me paraît particulièrement bien adapté au propos, court, incisif, sec, sans fioritures parce que c'est ainsi. Bien vu.