Exo « Écrire suivant un incipit » : Inévitablement

C'était inévitable : l'odeur des amandes amères lui rappelait toujours le destin des amours contrariées. De plus il avait horreur de l’amande amère, surtout à cause de son goût par trop prononcé. Ce qu’il aimait déjà mieux, c’était l’amande du noyau d’abricot, à condition de bien retirer la pellicule amère qui ne présentait aucun intérêt gustatif. Cependant, il aimait nettement moins l’amende de l’aubergine quoique, une fois « dépelliculée », cette dernière avait un goût plus suave, presque doux, un peu comme du jambon, mais pas salé ; d’ailleurs l’aubergine pelée ressemble vaguement à du cochon, il faut bien le reconnaître.

Non, ce qu’il détestait franchement et catégoriquement dans l’amande amère, c’était le cheval. Alors là, autant dire que cela lui était insupportable, surtout à cause des sabots qui laissaient inévitablement des traces indélébiles sur son parquet fraîchement vitrifié. Bon, c’est vrai, il faut dire que son talent d’artiste plasticien lui autorisait des créations originales, notamment le trompe-l’œil, discipline dans laquelle il excellait...

En effet, il savait peindre les odeurs comme personne (d’ailleurs personne n’a jamais fait ça), en trompe-l’œil, je vous affirme.

Imaginez-vous l’odeur des amandes amères, du cochon et des sabots de cheval en trompe-l’œil !

Finalement, il avait beau faire, tout cela lui rappelait ses amours contrariées, c’était là son destin...

Voilà que tu donnes dans le surréalisme, PCP ?
Très fort. Je pense que "peindre les odeurs en trompe l'œil" c'est plus fort que Dali, Escher et Magritte réunis !!!
Bravo et merci pour ce texte original.

Pirouette!

Je sais je fais une crise aigüe de MCP,

Spoiler:

, pardonne-moi Pascal-Claude.
Tes textes et interventions me font souvent sourire, et ça , c'est vraiment agréable. Fallait bien que je te le dise.

Je ne sais pas si vous connaissez mais il y a un type qui s'appelle Jasper Fforde et qui écrit des trucs un peu comme ça.
Ca vous plairait surement.

J'ai aimé le côté loufoque de ce texte.

Rigolo ces amandes amères qui font l'effet de champis rigolos.

Hé hé déjanté à l'image de PCP qui nous revisite l'amande, la transformant en amende pas piquée des vers. Ça se boit comme du petit lait, le format est parfait pour ne pas laisser le temps au rythme de s'essouffler et on se surprend à avoir un grand sourire aux lèvres.

Pascal-Claude Perrault a écrit:quoique, une fois « dépelliculée », cette dernière avait un goût plus suave, presque doux, un peu comme du jambon, mais pas salé

et ça, j'adore !

Kerci les pocains !

Zut, j'ai cru qu'on était dans le truc des mot inventés...