Recherches poétiques

Le sens de ma vie ; j’ai aujourd’hui besoin que quelqu’un souffle sur le hasard.
Finalement il suffit de peu d’air pour changer une direction et de peu de directions pour que deux chemins se croisent.

Mais je reste seul…

Les doutes tombent sur moi comme la nuit; une obscurité de solutions m’envahit constamment. J’essaye sans cesse d’éteindre l’obscurité. Je suis patient; l’équation se précipite vers l’erreur.

Ennuyé par les combats, les mots sont une exception précieuse. J’ai beau tomber encore et encore, je ne tombe jamais complètement, les mots m’arrachent vers la vie avec une magie parfaitement naturelle. Durant les moments atroces, il ne faut pas avoir le vertige d’être léger. Il y a en moi comme un cristal trop fragile pour être brisé. Il faut garder son mal pour garder son privilège; on ne peut pas choisir.

Admettre les harmonies; mais les comprendre serait les détruire. Dans la création, l’intelligence n’a aucune chance de voir assez loin. L’esprit fait des acrobaties incroyables alors que ce que l’on trouve, on ne l’a pratiquement jamais cherché. Quelques chose vous est venu à l’esprit et pendant ce laps de temps vous avez oublié d’être triste. On aimerait ne pas se réveiller de cet état mais finalement, on finit par redescendre sur notre intelligence et l’inspiration chute rapidement.

Depuis quelques jours, je me rends compte que ces mots m’amènent un peu loin - de plus en plus loin, un peu trop loin - et que je ne veux pas revenir. J’ai tendance à penser qu’il y a un quelque part ou personne n’est jamais allé. Plus précisément : des personne se sont arrêtées juste devant et comme il n’y avait visiblement rien plus loin elles sont revenues. Cet espace n’est pas encore visible mais il est disponible; il faut s’acharner…

Tu ne peux pas savoir comme ce texte m'a fait du bien et comme il m'a parlé.
C'est comme si, ce que je ressentais et que je n'arrivais pas à exprimer correctement, avait été mis en mots par un autre. Je viendrai le relire souvent.

Juste une petite erreur : ou personne n’est jamais allé --> où

Je rejoins Alex complètement dans son propos, il présente mieux que moi ce que ce genre de lecture m'inspire.
Toutefois, je tiens à dire que, sans l'apprécier, je respecte la démarche qui est la tienne dans le texte, c'est une étape nécessaire, naturelle presque.
Après, il y a peut-être moyen de mettre ça en forme de façon plus attrayante pour le lecteur...

La photographie d'Otto Weininger qui vous sert d'avatar m'a poussé à lire. Je pensais trouver un texte politiquement incorrect. M'enfin, ce ne fait pas toujours mal d'être contrarié ; surtout si, comme ici, je pressens une promesse, du talent en puissance.
Diderot a dit quelque part (Lettres à mademoiselle Voland) : "Une seule qualité physique peut conduire l’esprit qui s’en occupe à une infinité de choses diverses. Prenons une couleur, le jaune, par exemple : l’or est jaune, la soie est jaune, le souci est jaune, la bile est jaune, la lumière est jaune, la paille est jaune ; à combien d’autres fils ce fil ne répond-il pas ?… Le fou ne s’aperçoit pas qu’il en change : il tient un brin de paille jaune et luisante à la main, et il crie qu’il a saisi un rayon du soleil."
Tout ceci est pour vous dire que l'écriture consiste à rendre plausible ses préjugés. Une gradation, une induction est nécessaire pour imposer le sophisme du coeur. Il ne s'agit pas de clamer que l'on est frappé d'intuitions, mais de le démontrer. Du scientisme, certes, mais tant qu'on égaie, qu'on charme, tout est permis. Je vous ai suggéré de vous trouver une méthode, car il m'a semblé que vous étiez versé dans la spéculation. Pour permettre aux lecteurs de se retrouver dans un tel labyrinthe, il est requis de se faire Dédale, artisan et artiste à la fois.
En définitive, je garde la même position qu'Alex et Easter(Island).
Je

Wouah ! C'est très... Parlant.

Bien que le début me semble hermétique et faible (sauf les toutes premières lignes qui sont superbes) la seconde moitié est merveilleuse.

Je ne note que deux gros défauts : l'hermétisme de certaines phrases et le manque de poésie de certaines.

Quelques chose vous est venu à l’esprit et pendant ce laps de temps vous avez oublié d’être triste. On aimerait ne pas se réveiller de cet état mais finalement, on finit par redescendre sur notre intelligence et l’inspiration chute rapidement. : Voilà de quoi écrire au moins une nouvelle!

Car la pratique,(on the road men!), la pratique, te fera sortir de ce qui pourrait s'apparenter ici à un nombrilisme stérile.
La pratique nous a montré -et à moi la première- que ce n'est pas en se regardant battre des ailes que l'oiseau s'envole.

DocteurB a pointé un potentiel en toi, c'est vrai, on sent que tu aimes écrire, alors vas-y!

Je suis complètement d'accord avec easter et alex cependant j'ai adoré cette belle trouvaille :
Ennuyé par les combats, les mots sont une exception précieuse. J’ai beau tomber encore et encore, je ne tombe jamais complètement, les mots m’arrachent vers la vie avec une magie parfaitement naturelle.

Je trouve que la notion qui dit que les mots peuvent vous faire gouter une seconde fois la vie malgré les inégalités ... que comportent celle ci est très intéressante et mériterait d'être plus développé.

Déjà un grand merci de m'avoir lu

et avec le recul je pense la même chose que la plupart des commentaires qui ont été posté; certaines de mes phrases sont à complètement virer et je doit modeler le reste avec une subtilité plus singulière. Je tacherais donc de faire mieux..

Là, de lire les mots "création" et "intelligence" séparés par une virgule, je me pose...

la question...

Création et intelligence ?

Souvent, ces deux-là ne font pas bon ménage. À trop se creuser les méninges et à vouloir bien faire, on perd le fil de sa propre création. Je ne dis pas qu'il faut être stupide pour créer, mais ces deux termes dans ton texte m'ont fait réfléchir, pour le coup. J'aime ça qu'un texte, quel qu'il soit, me donne à réfléchir.

Désolée pour cet aparté... Ce texte -court- se donne à lire et à relire. Je suis, néanmoins, plus friande d'histoires qui se racontent. Mais, merci d'avoir réveillé mes "petites cellules grises" en dormance, comme à l'automne de leur vie.

"Je respecte la démarche qui est la tienne dans le texte, c'est une étape nécessaire, naturelle presque..." dit justement Easter. Donc prudence dans nos jugements. Oui des images un peu convenues, et alors ? L'important pour moi dans ce texte, c'est l'arrêt de l'auteur sur l'écriture, l'introspection, sa perception... La singularité, seulement ne peut venir qu'après... Peut-être, si on persiste. Il faudrait d'abord que tu uses tous les mots, que toi-même te consumes à la chandelle classique, pour que tu admettes ta dernière petite flamme... Ta poéthique.