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Exercice en direct - Jeudi 2 juillet 2015 à 20h30

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Exercice en direct - Jeudi 2 juillet 2015 à 20h30 - Page 2 Empty Re: Exercice en direct - Jeudi 2 juillet 2015 à 20h30

Message  Pussicat Sam 4 Juil 2015 - 14:37

Un grand bravo pour ta proposition, ça m'a fait un bien fou !

Je me suis évadée pendant une heure et demi, ou deux, je ne sais plus, sûrement plus, ah oui, ça a duré plus longtemps que prévu - ces fameuses contingences - merci Polixène, j'ai passé une super soirée grâce à toi, et j'en avais fich'trement besoin.
Et puis je sais ce qu'est une vigogne à présent (je connaissais les cigognes ))))
et l'anadiplose, bloquée dans un coin de ma mémoire, m'en servant sans même le savoir.

J'avais trouvé la trame, rédigé le premier paragraphe quand un ami m'appelle... je lui réponds mode haut-parleur que... que pas l'temps, vraiment pas, que je suis prise là... comment ça ? j'te dérange ?... non - argh ! putain de délicatesse, ne pas blesser surtout ne pas blesser !

Et c'est parti... blabla tu fais quoi... j'essayais d'écrire mais impossible... fous rires... je lui réponds... Mais c'est trop tordu ton truc là, vous seriez pas un peu masos... Non, c'est que du plaisir... ouais, chacun prend son plaisir là où il peut... attends, vous écrivez tous en même temps ? "live and direct" ? en temps réel quoi, c'est ça ?... c'est ça, t'as tout compris... comme un plan séquence... un peu, ouais... mais c'est trop du kif ! grand blanc....................................................................................

tu veux pas m'en lire un extrait... ah non, là t'es relou Fred... vas-y, fait pas ta creuvarde... non mais attends comment tu me parles ?... j'te charrie... non mais sois sympa, si tu veux j'tenvoie le texte demain, si je réussis à le terminer, et pour ça...
et pour ça il faut qu'j'te lâche... t'as tout compris... j't'embrasse... moi aussi... glinglonglinglong.

Et je me suis replongée dans la chevelure de Paul et dans le différend qui l'opposait avec son faux-ami éditeur Gontrand.
Merci Polixène !!!
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Exercice en direct - Jeudi 2 juillet 2015 à 20h30 - Page 2 Empty Re: Exercice en direct - Jeudi 2 juillet 2015 à 20h30

Message  isa Sam 4 Juil 2015 - 19:44

Consigne: A (qui m'a donné du fil à retordre, pas eu le courage de l'associer avec la B...)

Je ne suis pas du genre à raconter ma vie. Mon caractère introverti m’a toujours fait esquiver les questions personnelles qu’on pouvait me poser et j’ai toujours eu une piètre opinion de ma vie. Je n’ai jamais été à l’aise quand il s’agissait de parler de moi : un peu comme on évite volontairement les orties pendant une randonnée, parler de moi a souvent provoqué des démangeaisons internes plus douloureuses que celles de n’importe quelle plante à caractère urticant.

Je ne vais cependant pas écrire un pamphlet à l’encontre de ceux qui parlent d’eux sans discontinuer : au contraire, ce sont eux qui m’ont donné ma raison de vivre...

Pendant mon enfance, on me voyait toujours isolé et le nez dans un livre, à vivre par procuration la vie de personnages éphémères qui mouraient au fur et à mesure que je fermais les romans. Avec l’âge, je me suis mis à accorder également de l’intérêt à la vie plus durable de ceux qui m’entouraient : les écouter parler de ce qui rythmait leur vie et les conseiller sur certains points me comblait. Tous les sujets abordés suscitaient mon intérêt - une connaissance revenant d'Amérique avait ainsi réussi à faire naître en moi un intérêt inattendu pour la vigogne.

Quand il a fallu choisir un métier, je n’ai pas eu à réfléchir longtemps : je voulais rester dans cette cage impénétrable où j’avais grandi et où on me laissait vivre sans me poser de questions, questions que je posais moi-même aux autres, autres qui semblaient apprécier que je sois leur confident.

Après avoir terminé mes études de psychologie, je me suis donc trouvé un cabinet en ville, seul - j’étais ainsi à l’abri de toute question inopinée pendant la pause de midi – j’ai posé ma plaque de psychologue en bas de l’immeuble et je me suis peu à peu constitué ma clientèle : des jeunes, des stressés, des déprimés, des vieux, des femmes, des hommes… Chipoter sur les personnes qui entraient dans leur cabinet était pour certains de mes collègues une nécessité : pour ma part, je n’opérais pas de sélection. Tant que mon carnet de rendez-vous n'était pas rempli, je fixais les rendez-vous, passant le maximum de temps dans mon cabinet. J’avais le privilège d’avoir un métier qui me plaisait et j’en savourais chaque minute.

Quand un nouveau patient poussait la porte de mon cabinet, je ne pouvais pas m'empêcher de décrypter son apparence pour essayer de deviner ce qui l'amenait. Tout était important depuis la couleur de ses chaussettes, jusqu'à sa coupe de cheveux.

La coupe de cheveux était souvent révélatrice de la personnalité de l'individu : se fondre dans la masse ou attirer l'attention sur soi, avoir un aspect négligé ou polissé à l'extrême, changer de coupe tous les mois ou une fois par an... autant d'indices que je commençais à explorer dès ma première entrevue avec un patient.
La métamorphose de certains patients au fil des rendez-vous du point de vue psychologique s'accompagnait parfois de changements radicaux de leur apparence. Lumineuse, elle pouvait se ternir, terne s'illuminer. Affirmer son identité pouver passer par le fait  de s'émanciper du modèle familial ou sociétal, notamment en matière de coiffure.

Ironie du sort, atteint d'une calvitie précoce, je n'ai plus un seul cheveu depuis mes 25 ans. Qu'en déduirait un bon psy ?
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Message  Sahkti Sam 4 Juil 2015 - 20:07

Pussicat a écrit:En revanche, je cherche le cheveu... ça c'est mon côté petite peste gnack gnack gnack...
Les miens sont ceux qui tombent par terre de consternation mais comme j'avais pas droit au X et qu'un seul cheveu qui tombe, ça fait pas un pull, c'est devenu des poils de crâne pour faire poncho ;-))
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Message  Sahkti Sam 4 Juil 2015 - 20:14

GOBU : un régal. J'aime le ton grave du propos et cette manière de parler, parler, se faire se succéder les mots dans un brouhaha bavard qui colle bien aux pensées qui se téléscopent dès qu'on se lance dans l'introspection; c'est bien joué.

POLIXENE : un ton désabusé et des espoirs qui s'envolent, comme les cheveux au vent ou les poils balayés d'un revers de la main. Assez amer, pas mal.

POLIXENE BIS : me semble que le condensé n'est pas trop ton truc, ton texte y perd en richesse.
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Message  Sahkti Sam 4 Juil 2015 - 20:18

PUSSICAT : j'aime bien l'allure par moments surréaliste que prennent ces dialogues, pas tout à fait frénétiques mais bien vécus, narrés comme pour de vrai; ça apporte pas mal de vie à l'ensemble.

ISA : entre solitude et tristesse, le blues du psy. Assez bien vu, une réflexion intéressante à mener sur le regard qu'on a sur soi à travers celui qu'on a sur les autres.
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Message  isa Dim 5 Juil 2015 - 9:06

GOBU : L'insertion des contraintes est juste bluffante. J'entends par là qu'on ne voit pas passer les mots imposés tellement ils s'insèrent harmonieusement dans le reste du texte... Juste l'anadiplose qui ne m'a pas sauté aux yeux mais ça doit être parce que j'ai du mal avec cette figure de style. Sinon, le texte se lit tout seul grâce à ce ton léger si bien maîtrisé.

POLIXENE : Réussir à raconter une histoire complète et cohérente en aussi peu de caractères, chapeau. Juste déçue par l'oxymore « soleil noir » qui est quand même l'une des plus connues – je me souviens qu'on me la citait comme exemple au collège – peut-être qu'un peu plus d'originalité à ce niveau aurait complété agréablement le texte... Mais l'habile association de pamphlet + urticant le compense.
Concernant la 2ème version, je trouve que les coupures opérées dans le texte ne sont finalement pas gênantes comme l'essentiel subsiste.

SAHKTI : Rien à redire. Super bien trouvé et super bien écrit : on en vient même à regretter que ça se termine si vite... Ce regard désabusé sur la société actuelle avec cette pointe d'ironie subtilement maîtrisée : que du bon pour moi !

PUSSICAT : Alors globalement j'ai bien aimé, surtout grâce à la présence du dialogue qui donne une certaine dynamique au texte (alors que j'ai eu du mal avec le premier paragraphe, que j'ai trouvé lourd, sûrement à cause de la présence de l'anadiplose?) mais j'ai eu du mal avec la fin : un peu comme si tu avais voulu à tout prix caser le poncho et que du coup il ne parvenait pas à s'intégrer harmonieusement dans le texte.

Et merci beaucoup Polixène pour l'organisation de l'exercice: les consignes étaient vraiment riches et les textes proposés l'étaient aussi, en conséquence... Tu m'as rendue curieuse avec la contrainte C, j'espère la découvrir un jour!
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Message  Polixène Dim 5 Juil 2015 - 11:28

Isa! Tu l'as dit, tu l'as fait! Et de belle manière!
C'est bien construit, et la neutralité du début évolue jusqu'à une chute que tu aurais pu oser plus surprenante encore.
Bravo aussi pour les consignes, et merci d'avoir participé!
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Message  Pussicat Dim 5 Juil 2015 - 15:01

Pussicat a écrit:CORRECTION : une erreur de prénom s'est glissée dans le dialogue entre Paul, le narrateur, et son éditeur, Gontrand.

C'est corrigé
merci à toi, toujours aux petits soins
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Message  Pussicat Dim 5 Juil 2015 - 16:23

@isa,
j'ai bien aimé, dans l'ensemble, même si ton texte manque un peu de folie, mais ça c'est mon côté : lâche-toi, c'est un exo !  je l'écris mais pour moi donc on biffe... dans l'intro, je sens arriver l'urticant, je sais pas quand mais... "orties"... ça y'est il n'est plus très loin, le voilà, en fin de paragraphe un peu long à mon goût... répétition" "parler de moi" x2
Si le passage sur l'enfance avait été plus court il aurait laissé plus de place au présent de la narratrice comme psychologue pour peindre une galerie de personnages... ça c'est mon côté un peu grain de folie, lâche-toi, c'est un exo, maiiffes c'est pas important alors on biffe... j'ai attendu le cheveu qui arrive bien dans le déroulé de l'histoire avec la lecture physique du patient, bien vu !
Et puis mentions pour les mots à insérer qui tombent à pic, et la chute trop classe, ce petit grain de folie que j'attendais depuis le début de ma lecture

Réponse à mon texte :
Tu trouves mon intro un poil lourde ? moi je la trouve taillée au cheveu près. La scène introduit le personnage, le lieu, l'action... c'est vrai que j'ai abusé de l'anadiplose, deux tournées dans une même phrase... mais cela se fait, Le néant a produit le vide, le vide a produit le creux, le creux a produit le souffle, le souffle a produit le soufflet et le soufflet a produit le soufflé. ... bon je suis pas Claudel, c'est vrai qu'il y a un rythme une poésie dans ses mots... mais la prose, et l'anadiplose, c'est pas ma chose...
Et le poncho arrive comme un cheveu sur la soupe tu dis... ah bon ? moi je trouve pas... j'avoue avoir eu l'envie de l'éviter, mais je m'étais engagée, it's too late to... ce poncho l'a accompagné pendant son périple de huit mois en Amérique du sud, normal qu'il devienne "l'objet le plus..."... à relire...
Par contre je trouve les passages sur les causes de son départ un poil trop longs, à défraîchir...
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Message  Pussicat Dim 5 Juil 2015 - 16:29

@Polixène
désolée d'avoir abusée du x, lettres interdites dans les consignes B.
en fait, j'ai complètement oublié, emportée par l'exo... hihihi,
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Message  Gobu Dim 5 Juil 2015 - 16:55

Voilà voilà...Je viens seulement de finir de lire tous vos textes. Je les commenterai à tête reposée demain, fait trop chaud pour commenter droit, mais il paraît que ça va s'améliorer. Au fond, on a quand même fini par se retrouver à cinq, même si c'était du direct diférré. Dommage que ce type de challenge n'attire plus les foules véliennes, je me souviens avec émotion de certains exos où nous étions une bonne quinzaine en simultané et qu'est-ce que ça déconnait durant les préliminaires. Sic transit, comme on dit quand on a des lettres latines.

Un truc qui m'a fait sourire : pour tous les autres participants, le mot vigogne évoque un camélidé à la toison laineuse et au regard attendrissant, tandis que pour moi, il évoque plutôt une étoffe rarissime et d'une grande douceur dans laquelle on coupe des pardessus, des robes de chambre et des écharpes que seuls les barons du CAC 40, les stars et les truands de haut vol ont les moyens de s'offrir. Mais c'est mon côté dandy...

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Message  Gobu Lun 6 Juil 2015 - 19:37

Corrigé Exo 02072015

POLIXENE :

Assez cruelle, au fond, cette relation conjugale placée sous le signe de la fascination pour un m’as-tu-vu  à la chevelure luxuriante, à la culture brouillonne et au caractère porté sur les animaux exotiques (blondes comprises). Gaffe : le peyotl est une plante sacrée aux effets sacrément saccageurs. Je le sais : j’y ai goûté. La police aurait dû enquêter plus avant, moi je dis…

SAHKTI :

Derrière le déluge de sarcasmes – ô combiens mérités –  contre la net-culture et ses avatars débililisants, on sent une vraie détresse, distillée avec la pudeur et la dérision qui te sont familières. Je n’en dirai pas plus, quitte à y laisser mes cheveux.

PUSSICAT :

Je me suis retrouvé un peu largué dans cette histoire de type qui a un éditeur, qui peut se payer huit mois d’errance au pays des vigognes, et qui au fond se révèle commercial dans une boîte de shampoo. Y a quelque chose qui cloche. Je suis d’autant plus désolé qu’en général, j’apprécie ton écriture et le côté humain qu’elle dégage, mais là j’ai trouvé cela trop artificiel. Honnêtement, on s’en fout de la boule à zéro de ce type, et de son poncho de bobo de retour au bercail parisien. Quand au passage sur les vigognes, on dirait une visite au zoo de Thoiry ! Tu voudrais pas le refaire avec de la hargne, des tripes, du sentiment, comme tu sais le faire ?

ISA :

La première partie est assez bien vue, de même que les considérations sur la lecture et la vie par procuration qu’elle permet. Ce personnage d’introverti qui choisit un métier d’encagé où l’on force d’autres introvertis à sortir de leur cage ne manque pas d’intérêt. En revanche, la deuxième, où tu introduis la contrainte des cheveux, me paraît un peu tirée par eux, justement. Quant à la référence aux vigognes, elle arrive comme un poil de lama sur le gaspacho. Dommage…
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Message  Pussicat Lun 6 Juil 2015 - 21:20

Gobu a écrit:[justify]Corrigé Exo 02072015
PUSSICAT :

Je me suis retrouvé un peu largué dans cette histoire de type qui a un éditeur, qui peut se payer huit mois d’errance au pays des vigognes, et qui au fond se révèle commercial dans une boîte de shampoo. Y a quelque chose qui cloche. Je suis d’autant plus désolé qu’en général, j’apprécie ton écriture et le côté humain qu’elle dégage, mais là j’ai trouvé cela trop artificiel. Honnêtement, on s’en fout de la boule à zéro de ce type, et de son poncho de bobo de retour au bercail parisien. Quand au passage sur les vigognes, on dirait une visite au zoo de Thoiry ! Tu voudrais pas le refaire avec de la hargne, des tripes, du sentiment, comme tu sais le faire ?
c'est vrai que je me suis retrouvée embarquée dans un récit à la mords-moi-le-cheveu... c'était comme un retour en terre connue avec un gros blanc dans la caboche... Quand au passage sur les vigognes, on dirait une visite au zoo de Thoiry ! c'est pas faux, ah, ah, ah, pas faux ! désolée de t'avoir déçu, sniff, sniff...
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Message  obi Mar 11 Aoû 2015 - 15:15

(Inspiré par un texte de Yoni Wolf « La métamorphose ratée de Yoni Wolf » et le dernier exercice proposé par Pollixène.)
                                              Chrysalide



   « Je ne suis pas du genre à raconter ma vie mais... » et là, avec un sourire gourmand, avec dans les yeux cette étincelle que vous avez cherchée toute votre vie, que vous poursuivez encore mais que lui semble faire naître à volonté, le type se lance dans le long, trop long résumé de sa vie, avec une touche misérabiliste, une touche seulement, comme il se doit. Autour de lui, tous, admiratifs, ont la larme en bord de paupière, envie de le serrer dans leurs bras, de l'aider, de l'imiter, de lui acheter ses bouquins, des C.D., de le louer, envie tout simplement. Et vous, comme toujours depuis quarante ans,vous passerez derrière lui, derrière eux tous, vous passerez en silence le balai, l'aspirateur, la serpillière. Remettre les chaises de la M.J.C. en place. Brancher l'alarme et la lourde porte cochère refermée, après les battants vitrés (tiens, il faudra les laver la semaine prochaine, il y a beaucoup de traces) vous entendrez, dans le vide intégral, résonner vos pas le long de la rue déserte du petit matin. C'est la rue du dimanche, déjà ; les couples roucoulent dans des draps plus très frais. Ou s'engueulent encore dans le poisseux d'une journée lente à venir.
        Pour une fois, il faudrait que vous arriviez à croire à quelque chose. Il doit y avoir, au monde, des gens pas plus chanceux que vous. Dans les arrière-cours de la rue des pizzerias, les rats font leur raffut de fin de semaine : c'est bombance. Quelque chose en vous flotte dans une eau grasse, poisseuse, va vous engloutir et là, vous avez la brusque tentation d'en embrasser un que vous recueilleriez, un apprivoisé que vous rendriez heureux... Heureux ! C'est votre quart d'heure de folie du mois. Une queue en fuite sous un papier gras...mais vous allez changer le monde, enfin, le sien, le vôtre peut-être. Il vous vient l'envie de pleurer. Un chanteur de votre jeunesse avait fait un carton avec ça : La tendresse ! Vous avez tâtonné. Sottement. Et le bestiau vous a mordu au sang. « Eh bien, t'attendais quoi, connard ? » Vous allez peut-être crever.Vos larmes hésitent. Vous ne savez plus rien. Vous vous en foutez. Rage . Tétanos. Ah non ! C'est vrai, pour vous engager à la M.J.C, on vous a obligé à faire tous ces vaccins. « Connard » Vous l'avez répété tout bas, comme une berceuse, chuchoté en mot d'amour à votre adresse. Même pour réagir à une injure, il n'y a personne ici. Nulle part. Personne. Que l'écho du grignotement d'un rat dans une aube sale. Et le rat est comme tous les autres : il s'en fout de vous.

                                                  ****

       Tu es rentré fissa. Ton sang battait tambour au bout de ton index. Le droit naturellement, puisque tu es droitier. Longtemps tu as cherché dans la pharmacie, plutôt dans le foutoir qu'est ta salle de bains, de quoi nettoyer. Un bout de gaze, un liquide rosâtre. Date de validité dépassée depuis deux ans. A quoi bon tout ça ? Mieux vaudrait laisser pisser...  Parce que ! Tu sais seulement dire non : c'est la méchanceté qui t'a déterminé : tu ne veux pas qu'elle gagne. Lui abandonner la responsabilité totale de ton fils, tu ne veux pas. Tu ricanes : ça n'est même pas pour lui, c'est pour toi, pour ne pas couler complètement... et puis tu t'es trop battu pour obtenir  cette garde – à l'époque tu avais la force de te battre... c'est loin, si loin maintenant... - «...garde de l'enfant...une soirée tous les quinze jours et durant trois semaines des vacances scolaires...». Buté. Ce sera comme ça. Tu ne laisseras rien. A personne, jamais. Même si tu ne sais pas pourquoi tu fais ça. Tu y penseras plus tard. Ou pas.
    Il y a dehors un grand vent qui se lève, des gouttes. Enragées ! Le front contre le volet à demi baissé, tu le regardes avec curiosité, avec détachement, le sang ; ça pisse sur le rebord de la fenêtre... ou est-ce la Bétadine ? Ou la pluie ? Colorée d'un reflet du feu rouge de l'avenue... Une voiture qui glisse, étrange, précautionneuse et soudain tu décides. Malgré la fatigue, malgré la morsure, tu vas écrire. Tu ne l'as plus fait depuis des mois, des années mais maintenant tu vas . Cracher. Cracher tout. Un bon coup. Tu rugis en dedans. Puis un claquement dur comme la boîte de fayots qui te reste et que tu vas ouvrir tout à l'heure. Toi, tu as un boulot de merde mais tu es éduqué, pas comme les jeunes qui zonent dans ton quartier de Bellemy, au pied des tours. Écrire...tu sais. Tu as su. Tu manges sagement ta boîte de fayots ...dégueulasses, pas suffisamment réchauffés, mais y a-t-il quelque chose au monde qui ne soit pas tiède ? A part ta colère bien sûr... Tu esquisses un pas de danse devant la glace de l'entrée. Pas besoin d'alcool ce soir : tu ricanes grassement et si tu pètes, il n'y aura personne pour te le reprocher. Tu seras le seul à mijoter dans ta merde, comme toujours, jusqu'à lundi.
    Après tout, pas de quoi s'arracher les cheveux...que tu n'as plus d'ailleurs, comme lui. Le Poète de ces Messieurs-Dames. Tiens, ça vous fait au moins un point commun . Mais toi tu es chauve tandis que lui, il s'est rasé la tête pour être à la mode, se donner un genre. Tête rasée, gros sourcils noirs, barbe hirsute, et moustache... Toi, il vaut mieux que tu évites ce genre parce que si ton ex te met l'assistante sociale sur le dos ...  avec cette tête-là, t'as aucune chance. Dissimuler. Tout . Toujours. Tu voudrais pouvoir t'ouvrir, même si tu regrettes à présent de l'avoir fait devant elle. T'ouvrir. Te regarder couler un peu, juste un moment, que quelqu'un pose les yeux sur toi pendant que tu dérives, oh, quelques minutes, pendant que ton doigt ouvert goutte, que tu gémis...Non, toi tu ne peux pas . Jouer les poètes ! Tu ne peux pas « lire des poèmes devant des gens ». D'ailleurs, ton cœur, tu ne veux pas l'offrir comme il fait semblant. Tu n'en as plus, ça fait un moment. Un luxe que tu ne peux plus te permettre. Tu bosses tout le temps. Deux voire trois boulots de front : la M.J.C., deux jours au Mac Do et des extra dans une pizzeria où tu dois en plus sourire à des gens qui ne te regardent pas. Et le petit chéri de poète qui n'a pas trente ans, pas d'enfant à charge, a déjà publié un recueil ou deux. Sa maladie d'amour en bandoulière, il vend ses essais de musique, ses expérimentations, son nom est référencé sur  Google . Monsieur le Poète a ses états d'âme! Mieux, il les écrit, les couche, les borde de papier et on croit en lui. Il publie, il est jeune lui et les bourges qui viennent s'encanailler avec l'adjoint au maire pour l'inauguration de la nouvelle salle de la M.J.C font  semblant d'aimer ça et applaudissent. Lui, il se plaint qu'il n'y a « pas d'échange », qu'il redevient anonyme ; pauvre chéri, qui se prend pour le Christ, se met en scène, trouve encore le moyen d'écrire là-dessus. Toi, ça fait combien de temps que tu n'as rien écrit ?
           
           A quoi bon ? Personne ne te lit. Tu en as fait des démarches pour qu'on t'édite. Pour que quelqu'un, quelque part, une fois... Rien. Tu te dis qu'il te faudrait plus de rage pour vivre vraiment, plus d'envie. Un type chauve à lunettes, de passé quarante balais, qui le passe, le repasse et nettoie les chiottes deux fois par semaine, ça n'a qu'à la fermer. Il n'y a pas à chipoter, tu es fini. Râpé. Le moral dans tes chaussettes trouées. Tu peux jouer au lion en cage, au noble animal qui ne verra jamais la savane. Ça aurait eu de la gueule, mourir sous un acacia, au soleil couchant, même filmé par Arte ! Tu ricanes mais ton reflet dans le miroir reste de glace. Même , comme font certains, chanter son mal-être en petits pamphlets devant une salle vaguement mal à l'aise, même ça, tu es passé à côté. Tu n'as pas, à ta disposition, « le merveilleux désespoir » dont sait témoigner Le Poète dans ses publications. Le tien, banal, n'est qu'étriqué, honteux, tout rassis. Toi, tu souris poli en remettant sur les épaules de ces dames leurs manteaux de vigogne. Et lorsque Le Poète, peut-être bien aussi désespéré que toi après tout, t'a regardé dans les yeux tout à l'heure, vraiment, cherchant un contact, un vrai contact humain, créatif, tu t'es rétracté comme si un monstre urticant t'avait touché. Tu as senti que vous auriez bien pu finir cette nuit affreuse ensemble, devant un verre d'alcool, au Leffe, près du canal. Ça aurait pu te soulager, te faire découvrir un frère. Mais tu t'es fermé, trop fier. Ça tu sais faire. Toi, tu ne veux rien confesser, jamais. Tu as souffert , tu veux souffrir plus, te prouver ta malédiction à toi-même et tu continueras seul. C'est là que tu mets ta dignité. Connard !
        Ça te lance. Tu pleurniches, mauviette. Tu suces ton index par-dessus le pansement : ça ne guérira pas vite. Est-ce que ça guérit jamais ? Pauvre crétin ! Tu la connais, la réponse : « ça guérira jamais... » c'est peut-être la seule chose qui te maintienne encore en vie. Mal mais en vie. Bizarre. Si proches après tout... Comment il a appelé son texte Le Poète ? Ah, oui ! « Métamorphose ratée ». Tu peux quand même pas piquer le titre du petit chéri. « Chrysalide » ? Non, tu vas appeler ça « Demandez le programme... » parce que « Chrysalide », faudrait quand même pas se la péter !

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Message  Polixène Mar 18 Aoû 2015 - 23:54

Vraiment très bon, comme dhab!
Mais moi je veux bien attendre longtemps souvent si tu nous en écris des chapitres...
Sympa d'avoir participé!

D'autres consignes?
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Message  obi Jeu 20 Aoû 2015 - 15:15

Merci, Polixène (avec un seul l : pardon pour ma faute l'autre jour). Tu es trop indulgente , comme d'hab.
Non, ce n'est pas « sympa d'avoir participé » ! j'attendais un exercice depuis si longtemps... Comme mon personnage, cela fait presque un an que je n'écris plus ; aussi, lorsque tu as proposé un exo, ça a été la ruée vers l'or...(je ne parviens à écrire que lorsqu'on me contraint)
Personnellement, je ne me sens pas capable de proposer des consignes mais si tes italiques : « D'autres consignes ? » signifient que tu es prête à en donner, alors oui !! oh, oui !! je les attends avec impatience...

P.S. Cependant, comme le montre ton nouvel avatar( et ton texte aussi!) tu sembles être une femme inquiétante - même si tu « ne fus pas inquiétée » - pour qui se trouve à « contre-toi ». Aussi je te prierais d'en prendre bonne note : jamais je ne me permettrai de te contrarier !
Respectueusement;-)
obi
Merci encore !

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Message  Polixène Ven 21 Aoû 2015 - 22:15

Ah non ah non, je ne suis pas indulgente, ton texte est un bon texte; tous ceux que j'ai lus de toi m'ont touchée d'une façon ou d'une autre!
Ont quelque chose qui palpite.
Lorette Nobécourt semble avoir  écrit exprès pour toi, dans "L'usure des jours":
"Lire, écrire, c'est coudre, un livre après les autres, les morceaux d'une tunique fabuleuse pour s'en aller, joyeux, vers sa propre mort. Cette laine des mots, c'est sur son propre dos que l'écrivain la tond.
Son verbe est passé par son corps. Il connaît ce qu'il avance. Il le connaît dans sa chair où se tient la mémoire de l'espèce. Il n'y a pas de littérature sans corps."


Et si je me souviens bien, le rapport au corps est un des fils rouges de tes textes...



PS
Ne te fie pas aux apparences: je suis bien pire^^
Pour ce qui est des consignes, je peux fournir, quand tu veux. Toi, tu t'occupes des menottes.
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