Les bateaux blancs
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Les bateaux blancs
Sphinx je suis resté à la rive, passaient des bateaux blancs
Ils n'emmenaient pas ma sœur la brève
Ni mon amie la longue
Il y avait : un rameur tatoué de soleil
une mutinerie en préparation de trêve
une rumeur
Une révolution pour la paix du navire entre les berges
Il y avait : un homme qui photographiait la rive
et moi qui photographiais l'homme
entre les deux l'objectif
une amitié pour l'amie commune
tristesse
Il y avait aussi : une fresque mangée
par érosion et cannibalisme du temps
et un petit homme qui photographiait ses pieds
Il n'y avait pas de raison de réfléchir
comme les amants d'un déjeuner
parcouru de mains qui tiennent
il y avait
un café où je n'entrai pas
un Est sanguinolent
et un mont en bouteille (pour les touristes)
Il y avait ton père qui m'appelait
pour ne plus me dire de te revoir
et une menace en l'air (pour les artistes
du mensonge)
au passage de la rive blanche les bateaux lestes
un mort en sommeil
réveillé pour les carrières
ou que le clairon sonne pour se fossiliser
se mobiliser soi-même comme cadavre extrême
Ils n'emmenaient pas ma sœur la brève
Ni mon amie la longue
Il y avait : un rameur tatoué de soleil
une mutinerie en préparation de trêve
une rumeur
Une révolution pour la paix du navire entre les berges
Il y avait : un homme qui photographiait la rive
et moi qui photographiais l'homme
entre les deux l'objectif
une amitié pour l'amie commune
tristesse
Il y avait aussi : une fresque mangée
par érosion et cannibalisme du temps
et un petit homme qui photographiait ses pieds
Il n'y avait pas de raison de réfléchir
comme les amants d'un déjeuner
parcouru de mains qui tiennent
il y avait
un café où je n'entrai pas
un Est sanguinolent
et un mont en bouteille (pour les touristes)
Il y avait ton père qui m'appelait
pour ne plus me dire de te revoir
et une menace en l'air (pour les artistes
du mensonge)
au passage de la rive blanche les bateaux lestes
un mort en sommeil
réveillé pour les carrières
ou que le clairon sonne pour se fossiliser
se mobiliser soi-même comme cadavre extrême
Re: Les bateaux blancs
Il y a un charme étrange qui nimbe ces bateaux blancs et ces mots échappés (écharpés) dont ne sait quel temps
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Les bateaux blancs
J'aime beacoup. On dirait un cadre ou même un petit court métrage, quasi muet, car il y a suite d'image et les paroles découlent plutôt de ces scènes qu'elles n'y résonnent : "Il y avait ton père qui m'appelait" . Le monde sonore est à distance, comme une voix lointaine et assourdie. Non pas une voix off mais une sourdine, une sonorité quasi aquatique. Et puis il y a du surréalisme dans ce texte, un rien de vacances de M. Hulot : "pour ne plus me dire de te revoir" qu'on entend come pour me dire de ne plus te revoir. Ce lapsus calami volontaire est génial (le procédé mériterait d'être à la base d'un texte entier dans ce genre) et il y a dans le texte d'autres mélanges de bribes :
les amants d'un déjeuner
parcouru de mains qui tiennent
En revanche je suis moins convaincu de l'utilité de la dernière ligne.
les amants d'un déjeuner
parcouru de mains qui tiennent
En revanche je suis moins convaincu de l'utilité de la dernière ligne.
teverino- Nombre de messages : 460
Age : 67
Date d'inscription : 23/05/2014
Re: Les bateaux blancs
Pas d'analyse de fond sur ce texte très personnel, où on sent qu'il y a peut-être bien un/une dédicataire qui s'y retrouvera.
Mais j'aime beaucoup cette suite d'images, surtout avec les photographes qui se croisent au fil du texte,
et surtout la façon linéaire, mais pas trop, dont elles sont cousues ensemble. Parce que c'est compliqué quand on écrit un texte, avec un état d'esprit commun, mais des sensations qui peuvent venir de moments ou d'espaces différents, de rabouter le tout en donnant une cohérence et sans meuler les angles nécessaires.
Là c'est plutôt réussi
Mais j'aime beaucoup cette suite d'images, surtout avec les photographes qui se croisent au fil du texte,
et surtout la façon linéaire, mais pas trop, dont elles sont cousues ensemble. Parce que c'est compliqué quand on écrit un texte, avec un état d'esprit commun, mais des sensations qui peuvent venir de moments ou d'espaces différents, de rabouter le tout en donnant une cohérence et sans meuler les angles nécessaires.
Là c'est plutôt réussi
'toM- Nombre de messages : 278
Age : 68
Date d'inscription : 10/07/2014
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