Exo live - mardi 31 mars 2020 à 20h30
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Re: Exo live - mardi 31 mars 2020 à 20h30
Mise à jour de la liste des objets:
skateboard
guimbarde
clé USB
tarière
tasse en porcelaine
verrou
croquette (ou sacs de croquette)
stylo
@obi, welcome!
@polixène: pas de contraintes là dessus non plus !
skateboard
guimbarde
clé USB
tarière
tasse en porcelaine
verrou
croquette (ou sacs de croquette)
stylo
@obi, welcome!
@polixène: pas de contraintes là dessus non plus !
isa- Nombre de messages : 559
Age : 33
Localisation : Elbonerg
Date d'inscription : 08/04/2009
Re: Exo live - mardi 31 mars 2020 à 20h30
@ obi: Allez, soyons sympa: terrasse ou véranda acceptée.
isa- Nombre de messages : 559
Age : 33
Localisation : Elbonerg
Date d'inscription : 08/04/2009
Applaudissez l'artiste !
François est de mauvais poil depuis quelques temps. Je veux dire : plus mauvais que d'habitude.
Je peux comprendre : d'habitude il ne fait pas grand chose. Là, à cause du confinement, il ne fait rien.
Et ça le mine.
C'est vrai, la différence peut paraître mince, mais entre pas grand chose et rien, il y a un monde.
Celui de François.
Un monde fait d'envies de repeindre la salle de bain, mais il n'a que la dose d'essai, ce qui donne un liséré autour du miroir d'un effet [i]stupéfiant [/i.
De dessins esquissés sur un bout de ticket super U, qu'il aimerait développer en fresque, mais les murs manquent cruellement.
De coups de téléphone à sa mère ""qu'il inviterait bien un de ces jours"( là j'avoue que je ne le presse pas de réaliser...)
Bref vous l'aurez compris, François est un artiste et, comme tel, hyper sensible.
Quand j'étais plus jeune, je pensais naïvement qu'un être sensible devait être un personnage délicat, plein d'empathie, très à l'écoute et je me voyais bien passer ma vie près d'un tel homme.
Depuis, j'ai compris que lorsqu'un homme se dit hypersensible, ça signifie qu''il ne supporte rien, que la moindre divergence le contrarie alors qu' « une contrariété le bouleverse », qu'il peut bouder des heures ou piquer des crises de colère pour l'ombre d'un soupçon de blâme, bref que vous devez prendre soin de lui comme d'une bulle de savon qui peut éclater à tout instant.
Ce que je fais depuis trop longtemps pour n'avoir pas envie de penser parfois à autre chose.
Et, justement, alors que la semaine passée à tenter de trouver un espace libre dans l'appartement menaçait de me déprimer, j'ai reçu ce matin une carte postale : une loooongue plage bordée de cabanes sur pilotis, des enfants magnifiques qui dansent et ce mot dans un coin : « ta case c'est celle-ci , tu viens ?«
signé Romain. Mon pote Romain, que je n'ai pas vu depuis des années...
Pas de veine, je suis frileuse et les nuits sont fraiches ces jours-ci. Cela fait deux heures que je suis sur ce balcon. J'ai désherbé les fuschias dans les grands bacs, rempoté une bouture, réaménagé l'espace, en sifflotant pour donner l'impression que tout était normal, mais je crois que je vais péter un plomb s'il ne m'ouvre pas. Il y a bien son skate-board, mais le balcon est trop petit.
Je fais un peu de gym, j'applaudis depuis 20h pour me réchauffer, les voisins admirent mon enthousiasme.
A 22heures, je n'en peux plus, je suis gelée, je recommence à tousser. J'appelle encore : François ! Ouvre-moi !
Il ne répond pas. Il est roulé en boule sous la table à dessin et il suce son pouce.
C'est un artiste. Un sensible.
Je peux comprendre : d'habitude il ne fait pas grand chose. Là, à cause du confinement, il ne fait rien.
Et ça le mine.
C'est vrai, la différence peut paraître mince, mais entre pas grand chose et rien, il y a un monde.
Celui de François.
Un monde fait d'envies de repeindre la salle de bain, mais il n'a que la dose d'essai, ce qui donne un liséré autour du miroir d'un effet [i]stupéfiant [/i.
De dessins esquissés sur un bout de ticket super U, qu'il aimerait développer en fresque, mais les murs manquent cruellement.
De coups de téléphone à sa mère ""qu'il inviterait bien un de ces jours"( là j'avoue que je ne le presse pas de réaliser...)
Bref vous l'aurez compris, François est un artiste et, comme tel, hyper sensible.
Quand j'étais plus jeune, je pensais naïvement qu'un être sensible devait être un personnage délicat, plein d'empathie, très à l'écoute et je me voyais bien passer ma vie près d'un tel homme.
Depuis, j'ai compris que lorsqu'un homme se dit hypersensible, ça signifie qu''il ne supporte rien, que la moindre divergence le contrarie alors qu' « une contrariété le bouleverse », qu'il peut bouder des heures ou piquer des crises de colère pour l'ombre d'un soupçon de blâme, bref que vous devez prendre soin de lui comme d'une bulle de savon qui peut éclater à tout instant.
Ce que je fais depuis trop longtemps pour n'avoir pas envie de penser parfois à autre chose.
Et, justement, alors que la semaine passée à tenter de trouver un espace libre dans l'appartement menaçait de me déprimer, j'ai reçu ce matin une carte postale : une loooongue plage bordée de cabanes sur pilotis, des enfants magnifiques qui dansent et ce mot dans un coin : « ta case c'est celle-ci , tu viens ?«
signé Romain. Mon pote Romain, que je n'ai pas vu depuis des années...
Pas de veine, je suis frileuse et les nuits sont fraiches ces jours-ci. Cela fait deux heures que je suis sur ce balcon. J'ai désherbé les fuschias dans les grands bacs, rempoté une bouture, réaménagé l'espace, en sifflotant pour donner l'impression que tout était normal, mais je crois que je vais péter un plomb s'il ne m'ouvre pas. Il y a bien son skate-board, mais le balcon est trop petit.
Je fais un peu de gym, j'applaudis depuis 20h pour me réchauffer, les voisins admirent mon enthousiasme.
A 22heures, je n'en peux plus, je suis gelée, je recommence à tousser. J'appelle encore : François ! Ouvre-moi !
Il ne répond pas. Il est roulé en boule sous la table à dessin et il suce son pouce.
C'est un artiste. Un sensible.
coline dé- Nombre de messages : 353
Age : 25
Date d'inscription : 24/12/2019
Re: Exo live - mardi 31 mars 2020 à 20h30
Très chouette exo, Isa, merci !
Je vous lis et vous commente demain.
coline dé- Nombre de messages : 353
Age : 25
Date d'inscription : 24/12/2019
Contre la montre
Contre la montre
Damien retira vivement sa main en grimaçant de douleur. Une goutte de sang perla au bout de son index. Quel était ce foutu objet qui pouvait bien se cacher sous cette pile d’habits ? Suçant son index pour interrompre le saignement, il souleva le tas d’habits sales rapidement de l’autre main pour tomber sur une tarière. Son sac à dos du camp scout défait à la va vite, il y a combien de temps déjà ? 2 mois ? En même temps, clairement, la tarière n’avait manqué à personne. Jamais compris l’intérêt de faire des trous pour y emboîter des bâtons qui une fois sur deux se pétaient la figure au bout du 3ème jour de camp.
« - Et alors ? Tu trouves ? Pas si facile que ça on dirait… »
Sa sœur, Sophie. Perchée comme un rapace en haut du lit superposé, guettant sournoisement chacun de ses gestes et commentant autant que possible la moindre de ses actions avec un sourire sadique.
Il repoussa vivement le tas d’habits et avança rapidement vers l’autre bout de la pièce pour regarder dans le coin du bureau. Rien non plus… Quelques stylos en vrac, une clé USB, des tas de cours entassés, des papiers de barres chocolatées, son ordinateur… mais aucune trace de l’objet recherché. Et le chronomètre qui défile dans un coin de sa tête. Plus que quelques minutes avant l’inéluctable.
Assise à côté de Sophie, Capucine gardait les yeux baissés depuis qu’elle était rentrée dans la pièce. Elle semblait triste. En même temps, comment aurait-il pu deviner qu’une carte postale avec une marmotte qui s’exclame « bisous des montagne » pouvait être aussi importante ? Il l’avait lue et mise dans un coin sans plus y penser… Difficile d’anticiper le fait que Capucine voudrait montrer à Sophie la « super carte postale trop drôle avec des marmottes » qu’elle lui avait envoyé depuis le chalet de papi et mamie. Et lui qui, pour pas perdre la face, avait dit qu’il la retrouverait en moins de 5 minutes. Il revoit Sophie triomphante régler le chronomètre en s’exclamant : « qu’est-ce qu’on parie ? »
« Plus que 30 secondes Damien ! » Le sourires triomphant sur le visage de sa sœur, les yeux baissés de Capucine…
Il court vers le lit, regarde dessous : des moutons de poussière agglutinés, une vieille guimbarde tordue et même Mistigri qui croque paisiblement une croquette en le fixant de ses yeux verts.
« 10, 9, 8, 7… 0 ! » Sophie saute par terre, traverse la chambre, le bouscule et pose la main d’un air victorieux sur sa place de skateboard. A moi pour une semaine, j’espère qu’elle te manquera pas trop !
Damien a les yeux qui piquent et a une furieuse envie de prendre la tarière ou Mistigri pour les lancer sur sa sœur.
Capucine se met à pleurer « tu m’aimes paaaaas ! Quand je te fais des cadeaux, tu les perds toujou ou ou ours… » Elle renifle et s’essuie le nez dans la manche de son tee-shirt Reine des Neiges. Damien hésite entre la prendre dans ses bras ou lui dire d’arrêter de chouiner comme une morveuse.
Pas besoin de choisir entre les deux options : Capucine a immédiatement retrouvé son sourire quand Sophie a pris le skateboard, faisant tomber au passage une carte postale.
« - Et alors ? Tu trouves ? Pas si facile que ça on dirait… »
Sa sœur, Sophie. Perchée comme un rapace en haut du lit superposé, guettant sournoisement chacun de ses gestes et commentant autant que possible la moindre de ses actions avec un sourire sadique.
Il repoussa vivement le tas d’habits et avança rapidement vers l’autre bout de la pièce pour regarder dans le coin du bureau. Rien non plus… Quelques stylos en vrac, une clé USB, des tas de cours entassés, des papiers de barres chocolatées, son ordinateur… mais aucune trace de l’objet recherché. Et le chronomètre qui défile dans un coin de sa tête. Plus que quelques minutes avant l’inéluctable.
Assise à côté de Sophie, Capucine gardait les yeux baissés depuis qu’elle était rentrée dans la pièce. Elle semblait triste. En même temps, comment aurait-il pu deviner qu’une carte postale avec une marmotte qui s’exclame « bisous des montagne » pouvait être aussi importante ? Il l’avait lue et mise dans un coin sans plus y penser… Difficile d’anticiper le fait que Capucine voudrait montrer à Sophie la « super carte postale trop drôle avec des marmottes » qu’elle lui avait envoyé depuis le chalet de papi et mamie. Et lui qui, pour pas perdre la face, avait dit qu’il la retrouverait en moins de 5 minutes. Il revoit Sophie triomphante régler le chronomètre en s’exclamant : « qu’est-ce qu’on parie ? »
« Plus que 30 secondes Damien ! » Le sourires triomphant sur le visage de sa sœur, les yeux baissés de Capucine…
Il court vers le lit, regarde dessous : des moutons de poussière agglutinés, une vieille guimbarde tordue et même Mistigri qui croque paisiblement une croquette en le fixant de ses yeux verts.
« 10, 9, 8, 7… 0 ! » Sophie saute par terre, traverse la chambre, le bouscule et pose la main d’un air victorieux sur sa place de skateboard. A moi pour une semaine, j’espère qu’elle te manquera pas trop !
Damien a les yeux qui piquent et a une furieuse envie de prendre la tarière ou Mistigri pour les lancer sur sa sœur.
Capucine se met à pleurer « tu m’aimes paaaaas ! Quand je te fais des cadeaux, tu les perds toujou ou ou ours… » Elle renifle et s’essuie le nez dans la manche de son tee-shirt Reine des Neiges. Damien hésite entre la prendre dans ses bras ou lui dire d’arrêter de chouiner comme une morveuse.
Pas besoin de choisir entre les deux options : Capucine a immédiatement retrouvé son sourire quand Sophie a pris le skateboard, faisant tomber au passage une carte postale.
Contraintes : Lettre M + Chambre / mots insérés dans le texte: tarière, croquette, skateboard, guimbarde, stylo, clé usb
isa- Nombre de messages : 559
Age : 33
Localisation : Elbonerg
Date d'inscription : 08/04/2009
Re: Exo live - mardi 31 mars 2020 à 20h30
Contente que ça t'ai plu coline !
Je lirai et commenterai plus tard aussi, histoire d'avoir plusieurs textes d'un coup.
Merci à vous d'avoir joué le jeu!
Je lirai et commenterai plus tard aussi, histoire d'avoir plusieurs textes d'un coup.
Merci à vous d'avoir joué le jeu!
isa- Nombre de messages : 559
Age : 33
Localisation : Elbonerg
Date d'inscription : 08/04/2009
Re: Exo live - mardi 31 mars 2020 à 20h30
je viens de finir mais n'ai pas recopié ce sera pour demain! Merci isa
ça va être musical et floral sur un balcon!
ça va être musical et floral sur un balcon!
obi- Nombre de messages : 575
Date d'inscription : 24/02/2013
Basyl
imposés: grenier, lettreF
« oui, Ca va, j’écoute un podcast, là, avec cette situation pas moyen de vivre ! Mon père à soigner, les courses, la bouffe, le ménage, ça craint. Dans ma piaule à la fac, au moins, le ménage c’est vite vu. La bouffe aussi d’ailleurs.
Oui, c’est « la nation apprenante mais néanmoins rigolarde », « par jupiter », et « c’est dans la distanciation sociale qu’on connaît ses vrais amis », Tu parles ! sans la distanciation, ben on peut en plus les toucher, ses vraiEs zamiEs !!
Je vais me distancier bien comme il faut là, je monte au grenier, ouais je raccroche, à plus, je rappelle »
_Basyl !
_qu’est ce que tu veux ?
_allume-moi le diffuseur, et aussi passe-moi une bouteille d’eau, s’il-te-plait
_ok
Basyl s’exécute en soupirant
_pourquoi tu souffles ?
_j’en peux plus, fais moi un café, j’ai faim, passe moi de la pommade, la télécommande est tombée, aide moi je vais aux toilettes, j’ai plus de mouchoirs, c’est comme ça toute la journée, Et à chaque fois quand je fais quelque chose ! Comment elle fait , maman pour supporter ça ?
_Ta mère est une sainte
_oui mais pas moi et ça me bouffe la vie tu comprends. Vivement la fin du confinement , qu’elle revienne
_oui c’est sûr ! Et tes études ? Ton exam ? Il est reporté ?
_tu me poses la question tous les jours, et tous les jours je te réponds que c’est fini que c’est mort, que j’arrête
_Mais tu peux pas faire ça, avec tout ce qu’on a fait pour toi !
_et surtout avec tout ce que toi tu n’as pas fait ! On va pas remettre ça, tu sais que ça finit en dispute
_C’est pas ma faute…
_...si t’es handicapé, je sais . Ça fait même exactement 25 ans que je le sais. Et moi, c’est pas de ma faute non plus si j’ai pas eu de papa, tu le sais toi ?
_Arrête de dire ça, on ne doit pas faire de reproches à ses parents. J’ai fait du mieux que j’ai pu !
_C’est pas un reproche mais un constat, et tu n’as pas pu grand-chose, dommage. Je t’en veux même plus, j’ai compris depuis longtemps. Mais c’est moi qui morfle.
__Morfle, morfle, on t’a payé ce qu’il fallait, Monsieur étudie, t’es un gâté ouais
_T’as jamais rien compris à ton propre fils. On arrête. Je vais ranger le grenier. Appelle moi si tu veux quelque chose.
Basyl monte en faisant craquer les marches d’accès au grenier avec un rythme ostentatoire, destiné à son père, pour asséner la fin de la millième discussion à l’identique. En réalité, il est plus désespéré qu’énervé, il a dépassé depuis longtemps la révolte et la colère. Il est déjà en train de reconstruire sa vie avec un trou dans le coeur à la place du papa. Il n’a jamais eu de papa, il a un père. Il l’accepte, et maintenant il scrute ce grenier dans lequel il venait se réfugier enfant, et s’apaiser adolescent, il pose un regard détaché aujourd’hui ; il va trier et vider ce grenier.
Une énorme malle, sous la lucarne. Elle y est restée depuis qu’il sen servait pour « fuguer » sur la toiture et y fumer en cachette ; une armoire déglinguée, l’armoire de mémé, appuyée de travers et dégorgeant de sacs de fringues poussiéreuses qui n’ont pas été données à temps ; des godasses neuves, jamais portées , répugnantes d’absurdité. Voilà le gâchis de ma vie, pense Basyl, un être tout neuf empêché de s’épanouir. Des objets de toutes sortes , des souvenirs d’enfants ; ce jouet incroyablement fragile : un petit panier de basket avec un système de catapulte, prévu pour que la bille entre dans le panier;jamais cassé, jamais perdu malgré les décennies passées, dont certaines dans un tiroir , et d’autres derrière un meuble… Et les tapis ! Surtout ce jaune et rouge sur lequel il jouait avec sa sœur au uno ou au kemps , avant que leurs trois ans d’écart ne les rendent momentanément étrangers l’un à l’autre. Basyl va d’une zone à l’autre : ici des skis, là des costumes de théâtre de sa mère, une robe renaissance en velours noir, avec des incrustations de nids d’araignées du meilleur effet ; un masque en cuir de commedia dell’arte, rapporté de Venise ; là-bas des strates chronologiques des différents déménagement des frères ainés, canapés, skates , clés usb, tarière, tasses en porcelaine fine...Il cherche une stratégie de classement , Par thème ? Par taille ? Par destination ? S’enfonce dans la lecture de revues de pédagogie des années 80, Freinet, GFEN, des trésors. D’un vieux cahier de sa mère, reconnaissable aux couvertures customisées qu’elle confectionnait systématiquement, il extirpe des enveloppes pleines de flyers, de photos et de cartes postales, de souvenirs: stages de pédagogie fondamentale, de yoga, de méditation, de mécanique auto . Basyl comprend qu’il cherche à déceler qui aurait pu être cette femme, sa mère, si elle n’avait pas épousé cet homme-là. Il la voyait enchaînée à un bloc de granit, elle, la renarde.
Ces cartes postales, d’avant les portables ! Il se souvenait de l’émotion ressentie quand ses grands parents lui en envoyaient, à lui personnellement, comme il se sentait important ; « Ce patou des Pyrénées se joint à nous pour t’envoyer des gros bisous » ou « Nous passons un séjour au ski, regarde, les marmottes rigolent » . Tiens des amis lui écrivaient, 1985, elle connaissait déjà papa. Renata, une amie brésilienne. Suzy. Les baléares ; Et ça, Flavio.C’est vrai qu’elle est allée souvent en Italie. Une vue de la tour penchée, elle adore sa blagounette « on est à Pise allés » En souvenir de ce sejour inoubliable..pff piètre écrivain cet italien ! Sur la vue d’une qualité médiocrissime Basyl distingue grâce à la lumière rasante deux personnages entourés au bic avec deux lettre F, entrelacées, tête-bêche...Basyl se prend à rêver, et si… ? Et si… ? Le cerveau en ébullition et leur coeur explosé, il se met à ranger, trier classer comme un robot, la nuit tombe, la poussière l’asphyxie, et il range, il range, il imagine…
Son père l’appelle viens fermer les contrevents s’il te plait !
Basyl plie la carte dans sa poche et descend
Et si tu nous faisais du thé ? t’as trouvé quoi au grenier ?
_Mon passé, proche et lointain. Des cartes, des vieux machins sans intérêt
_tu me montres ?
_Laisse tomber, c’est plein de poussière. En 85, vous étiez déjà ensemble maman et toi ?
_Oui oui pourquoi ?
_Comme ça...A la menthe le thé ?
Basyl descend à la cuisine sans écouter la réponse, choisit sa théière préférée, la joufflue en grès, chauffe à frémissements de l’eau filtrée, prépare une cuillère à soupe de thé vert gunpowder, qu’il ébouillante à part, puis dépose dans la théière avant de verser l’eau ; sort cueillir quelques tiges de menthe en caressant le chat, les lave, les dépose dans deux verres ; pendant que les feuilles se déploient dans l’eau, il sort la carte de sa poche. Flavio. Se regarde dans le miroir du couloir, se trouve un air italien : les yeux peut-être ? Ou ce creux des tempes ?
Puis il déchire la carte et laisse tomber les huit morceaux un par un dans la poubelle jaune, remplit les deux verres de thé et les monte sur un plateau pour boire avec son père. Pas avec son papa, avec son père.
« oui, Ca va, j’écoute un podcast, là, avec cette situation pas moyen de vivre ! Mon père à soigner, les courses, la bouffe, le ménage, ça craint. Dans ma piaule à la fac, au moins, le ménage c’est vite vu. La bouffe aussi d’ailleurs.
Oui, c’est « la nation apprenante mais néanmoins rigolarde », « par jupiter », et « c’est dans la distanciation sociale qu’on connaît ses vrais amis », Tu parles ! sans la distanciation, ben on peut en plus les toucher, ses vraiEs zamiEs !!
Je vais me distancier bien comme il faut là, je monte au grenier, ouais je raccroche, à plus, je rappelle »
_Basyl !
_qu’est ce que tu veux ?
_allume-moi le diffuseur, et aussi passe-moi une bouteille d’eau, s’il-te-plait
_ok
Basyl s’exécute en soupirant
_pourquoi tu souffles ?
_j’en peux plus, fais moi un café, j’ai faim, passe moi de la pommade, la télécommande est tombée, aide moi je vais aux toilettes, j’ai plus de mouchoirs, c’est comme ça toute la journée, Et à chaque fois quand je fais quelque chose ! Comment elle fait , maman pour supporter ça ?
_Ta mère est une sainte
_oui mais pas moi et ça me bouffe la vie tu comprends. Vivement la fin du confinement , qu’elle revienne
_oui c’est sûr ! Et tes études ? Ton exam ? Il est reporté ?
_tu me poses la question tous les jours, et tous les jours je te réponds que c’est fini que c’est mort, que j’arrête
_Mais tu peux pas faire ça, avec tout ce qu’on a fait pour toi !
_et surtout avec tout ce que toi tu n’as pas fait ! On va pas remettre ça, tu sais que ça finit en dispute
_C’est pas ma faute…
_...si t’es handicapé, je sais . Ça fait même exactement 25 ans que je le sais. Et moi, c’est pas de ma faute non plus si j’ai pas eu de papa, tu le sais toi ?
_Arrête de dire ça, on ne doit pas faire de reproches à ses parents. J’ai fait du mieux que j’ai pu !
_C’est pas un reproche mais un constat, et tu n’as pas pu grand-chose, dommage. Je t’en veux même plus, j’ai compris depuis longtemps. Mais c’est moi qui morfle.
__Morfle, morfle, on t’a payé ce qu’il fallait, Monsieur étudie, t’es un gâté ouais
_T’as jamais rien compris à ton propre fils. On arrête. Je vais ranger le grenier. Appelle moi si tu veux quelque chose.
Basyl monte en faisant craquer les marches d’accès au grenier avec un rythme ostentatoire, destiné à son père, pour asséner la fin de la millième discussion à l’identique. En réalité, il est plus désespéré qu’énervé, il a dépassé depuis longtemps la révolte et la colère. Il est déjà en train de reconstruire sa vie avec un trou dans le coeur à la place du papa. Il n’a jamais eu de papa, il a un père. Il l’accepte, et maintenant il scrute ce grenier dans lequel il venait se réfugier enfant, et s’apaiser adolescent, il pose un regard détaché aujourd’hui ; il va trier et vider ce grenier.
Une énorme malle, sous la lucarne. Elle y est restée depuis qu’il sen servait pour « fuguer » sur la toiture et y fumer en cachette ; une armoire déglinguée, l’armoire de mémé, appuyée de travers et dégorgeant de sacs de fringues poussiéreuses qui n’ont pas été données à temps ; des godasses neuves, jamais portées , répugnantes d’absurdité. Voilà le gâchis de ma vie, pense Basyl, un être tout neuf empêché de s’épanouir. Des objets de toutes sortes , des souvenirs d’enfants ; ce jouet incroyablement fragile : un petit panier de basket avec un système de catapulte, prévu pour que la bille entre dans le panier;jamais cassé, jamais perdu malgré les décennies passées, dont certaines dans un tiroir , et d’autres derrière un meuble… Et les tapis ! Surtout ce jaune et rouge sur lequel il jouait avec sa sœur au uno ou au kemps , avant que leurs trois ans d’écart ne les rendent momentanément étrangers l’un à l’autre. Basyl va d’une zone à l’autre : ici des skis, là des costumes de théâtre de sa mère, une robe renaissance en velours noir, avec des incrustations de nids d’araignées du meilleur effet ; un masque en cuir de commedia dell’arte, rapporté de Venise ; là-bas des strates chronologiques des différents déménagement des frères ainés, canapés, skates , clés usb, tarière, tasses en porcelaine fine...Il cherche une stratégie de classement , Par thème ? Par taille ? Par destination ? S’enfonce dans la lecture de revues de pédagogie des années 80, Freinet, GFEN, des trésors. D’un vieux cahier de sa mère, reconnaissable aux couvertures customisées qu’elle confectionnait systématiquement, il extirpe des enveloppes pleines de flyers, de photos et de cartes postales, de souvenirs: stages de pédagogie fondamentale, de yoga, de méditation, de mécanique auto . Basyl comprend qu’il cherche à déceler qui aurait pu être cette femme, sa mère, si elle n’avait pas épousé cet homme-là. Il la voyait enchaînée à un bloc de granit, elle, la renarde.
Ces cartes postales, d’avant les portables ! Il se souvenait de l’émotion ressentie quand ses grands parents lui en envoyaient, à lui personnellement, comme il se sentait important ; « Ce patou des Pyrénées se joint à nous pour t’envoyer des gros bisous » ou « Nous passons un séjour au ski, regarde, les marmottes rigolent » . Tiens des amis lui écrivaient, 1985, elle connaissait déjà papa. Renata, une amie brésilienne. Suzy. Les baléares ; Et ça, Flavio.C’est vrai qu’elle est allée souvent en Italie. Une vue de la tour penchée, elle adore sa blagounette « on est à Pise allés » En souvenir de ce sejour inoubliable..pff piètre écrivain cet italien ! Sur la vue d’une qualité médiocrissime Basyl distingue grâce à la lumière rasante deux personnages entourés au bic avec deux lettre F, entrelacées, tête-bêche...Basyl se prend à rêver, et si… ? Et si… ? Le cerveau en ébullition et leur coeur explosé, il se met à ranger, trier classer comme un robot, la nuit tombe, la poussière l’asphyxie, et il range, il range, il imagine…
Son père l’appelle viens fermer les contrevents s’il te plait !
Basyl plie la carte dans sa poche et descend
Et si tu nous faisais du thé ? t’as trouvé quoi au grenier ?
_Mon passé, proche et lointain. Des cartes, des vieux machins sans intérêt
_tu me montres ?
_Laisse tomber, c’est plein de poussière. En 85, vous étiez déjà ensemble maman et toi ?
_Oui oui pourquoi ?
_Comme ça...A la menthe le thé ?
Basyl descend à la cuisine sans écouter la réponse, choisit sa théière préférée, la joufflue en grès, chauffe à frémissements de l’eau filtrée, prépare une cuillère à soupe de thé vert gunpowder, qu’il ébouillante à part, puis dépose dans la théière avant de verser l’eau ; sort cueillir quelques tiges de menthe en caressant le chat, les lave, les dépose dans deux verres ; pendant que les feuilles se déploient dans l’eau, il sort la carte de sa poche. Flavio. Se regarde dans le miroir du couloir, se trouve un air italien : les yeux peut-être ? Ou ce creux des tempes ?
Puis il déchire la carte et laisse tomber les huit morceaux un par un dans la poubelle jaune, remplit les deux verres de thé et les monte sur un plateau pour boire avec son père. Pas avec son papa, avec son père.
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Exo live - mardi 31 mars 2020 à 20h30
Heureusement qu'il n'y avait pas de limite de temps...
Je vous lis et commente dmai, merci Isa pour cet exo
Je vous lis et commente dmai, merci Isa pour cet exo
Polixène- Nombre de messages : 3298
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Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Exo live - mardi 31 mars 2020 à 20h30
C'était vraiment débile."Bande de nuls!!" marmonna le gamin dans la barbe qu'il n'avait pas encore mais sur les poils de laquelle il tirait maladivement tous les jours. Après un mois de confinement strict, dans l'appartement au quatrième étage d'un immeuble de la Meinau, Antonio enrageait. Vraiment débile et pas de bol! Pendant les vacances de février, il était parti voir la famille en Lombardie ; s'était marré et aussi disputé tous les jours avec le cousin Silvio qui s'était moqué de son saxhorn alto, avait gloussé et trouvé l' instrument " ridicolo". Lui jouait de la trompette. "Pourquoi pas de la clé à molette? "avait grommelé Antonio qui enrageait dès qu'on écorchait son instrument. De retour à Strasbourg, avec le confinement dû à la propagation du Covid 19, il avait cassé les oreilles, la tête, tous les nerfs et dieu sait quoi encore à l'ensemble de la famille puisqu'il ne pouvait plus aller à l'école de musique pour jouer ni dans le parc de l'Orangerie : plus de pièces jetées dans l'étui pour son argent de poche, plus d'occasion de le dépenser non plus. Il avait eu beau promettre qu'il n'approcherait personne, désinfecterait l'instrument dans le hall avant de remonter, le père avait dit non. " Pense à ta petite soeur : sept ans et ta grand mère! C'est trop risqué!" Risqué! Pour qui? C'était une maladie de vieux. A son âge, la morveuse ne craignait rien; Antonio non plus. La grand -mère allait sur ses quatre- vingt dix et pleurait pour "que le bon dieu vienne me chercher! ". C'était donc pour lui-même que le père craignait; il n'avait pas eu peur comme ça lorsque sa femme avait été malade, lorsqu'elle était morte. Maman aimait qu'Antonio joue dans la pièce à côté, doucement. Elle ne pouvait plus parler mais elle entendait, rouvrait les yeux, souriait un peu.
"Antonio, arrête! On n'en peut plus!" Evidemment, eux, ça les gênait pas de confiner dans leur cube. Confinés.... Cons finis oui ! Le père travaillait toute la journée sur internet et maugréait entre deux coups de téléphone à la banque; la soeur lisait des montagnes de bouquins et la grand-mère dormait les trois quarts du temps. On aurait presque dit que rien ne les dérangeait. Ils avaient fait des provisions de P.Q. pâtes, sardines : ils mangeaient leurs croquettes comme de bons toutous. Et tout le monde était content....
Antonio était trop grand, trop libre, trop adolescent pour accepter . Le parc lui manquait, les ballades en vélo avec les copains jusque dans la petite France et ses touristes, les déconnades le soir sur les voies de la Krimmeri-Meinau et les quelques cannettes qu'ils vidaient en jouant au passage des trains. Il leur était arrivé de bavarder des nuits d'été presque entières sous les étoiles, de se filmer, libres, en train d'improviser des boeufs en équilibre sur les rails. Libres!
Il avait soufflé fort et joué faux. Juste pour emmerder le père, inflexible, qui tapait sans fin sur l'ordi, courbé comme un malade. Il avait obtenu l'explosion de colère qu'il recherchait : "Tu le fais exprès? Eh bien puisque tu as besoin de prendre l'air, viens!!" Et le père l'avait enfermé. Flanqué sur le balcon, le minuscule balcon de l'appartement! Sans son sax!! Tant pis . Rageur, il s'accroupit près du bric à brac remisé là par manque de place, sous une vague toile cirée et la poussière.... Dans sa poche, elle faisait une petite bosse, la clé U.S.B où Karim avait monté leurs derniers concerts ferroviaires. Il sourit. Même sans son instrument, il était le plus fort. Il chantonna in petto (pour ne pas gêner les cons-finés) le début de son dernier morceau avec le Brass Band Musicalis. Il glissa, entre deux immeubles, un oeil vers les petits "nuages cuivrés" du couchant. Quel auteur déjà? Ah oui! Zola qu'il fallait lire et résumer pour la fin du confit! Il voyait presque au-delà de l'horizon. "Cuivrés!" Pour lui c'était autre chose : son cuivre et lui, c'était pour toujours quelque chose que les autres ne comprendraient pas . Quelque chose lui écorchait le dos. Ayant extirpé du débarras un vieux plateau de service en papier mâché solidifié que son père avait fissuré et dont il avait cassé l'anse un autre jour de colère, il se souvint. Sous la poussière qu'il essuya d'un revers de bras réapparut cette illustration curieuse, une reproduction ancienne que Maman avait voulue :
CARTE POSTALE
Ce côté est exclusivement réservé à l'adresse
Madame Viorne
22, Boul
Le reste était caché par la fleur préférée de sa mère. HYDRANGEA disait un flot attaché à la tige de la fleur pâle et violette, en petits pétales délicats. Il y avait un tampon arrondi reproduit :
AV. MARCEAU 2° AR
PARIS
Paris!! Oui, le brass band que dirigeait Florent Didier, c'est celui-là qu'il voulait intégrer! Mais d'abord, il allait falloir sortir de ce fichu balcon! Allez, souris un peu Antonio, tu les auras!
"Antonio, arrête! On n'en peut plus!" Evidemment, eux, ça les gênait pas de confiner dans leur cube. Confinés.... Cons finis oui ! Le père travaillait toute la journée sur internet et maugréait entre deux coups de téléphone à la banque; la soeur lisait des montagnes de bouquins et la grand-mère dormait les trois quarts du temps. On aurait presque dit que rien ne les dérangeait. Ils avaient fait des provisions de P.Q. pâtes, sardines : ils mangeaient leurs croquettes comme de bons toutous. Et tout le monde était content....
Antonio était trop grand, trop libre, trop adolescent pour accepter . Le parc lui manquait, les ballades en vélo avec les copains jusque dans la petite France et ses touristes, les déconnades le soir sur les voies de la Krimmeri-Meinau et les quelques cannettes qu'ils vidaient en jouant au passage des trains. Il leur était arrivé de bavarder des nuits d'été presque entières sous les étoiles, de se filmer, libres, en train d'improviser des boeufs en équilibre sur les rails. Libres!
Il avait soufflé fort et joué faux. Juste pour emmerder le père, inflexible, qui tapait sans fin sur l'ordi, courbé comme un malade. Il avait obtenu l'explosion de colère qu'il recherchait : "Tu le fais exprès? Eh bien puisque tu as besoin de prendre l'air, viens!!" Et le père l'avait enfermé. Flanqué sur le balcon, le minuscule balcon de l'appartement! Sans son sax!! Tant pis . Rageur, il s'accroupit près du bric à brac remisé là par manque de place, sous une vague toile cirée et la poussière.... Dans sa poche, elle faisait une petite bosse, la clé U.S.B où Karim avait monté leurs derniers concerts ferroviaires. Il sourit. Même sans son instrument, il était le plus fort. Il chantonna in petto (pour ne pas gêner les cons-finés) le début de son dernier morceau avec le Brass Band Musicalis. Il glissa, entre deux immeubles, un oeil vers les petits "nuages cuivrés" du couchant. Quel auteur déjà? Ah oui! Zola qu'il fallait lire et résumer pour la fin du confit! Il voyait presque au-delà de l'horizon. "Cuivrés!" Pour lui c'était autre chose : son cuivre et lui, c'était pour toujours quelque chose que les autres ne comprendraient pas . Quelque chose lui écorchait le dos. Ayant extirpé du débarras un vieux plateau de service en papier mâché solidifié que son père avait fissuré et dont il avait cassé l'anse un autre jour de colère, il se souvint. Sous la poussière qu'il essuya d'un revers de bras réapparut cette illustration curieuse, une reproduction ancienne que Maman avait voulue :
CARTE POSTALE
Ce côté est exclusivement réservé à l'adresse
Madame Viorne
22, Boul
Le reste était caché par la fleur préférée de sa mère. HYDRANGEA disait un flot attaché à la tige de la fleur pâle et violette, en petits pétales délicats. Il y avait un tampon arrondi reproduit :
AV. MARCEAU 2° AR
PARIS
Paris!! Oui, le brass band que dirigeait Florent Didier, c'est celui-là qu'il voulait intégrer! Mais d'abord, il allait falloir sortir de ce fichu balcon! Allez, souris un peu Antonio, tu les auras!
obi- Nombre de messages : 575
Date d'inscription : 24/02/2013
Re: Exo live - mardi 31 mars 2020 à 20h30
Ah oui, pour moi c'était balcon,croquettes, lettre Y mais j'ai zappé le stylo : il faut dire qu'hier soir je n'arrivais pas à ravoir la page et les consignes: ça prenait un temps fou et en plus mon antiquité d'ordi rame , rame, la traversée de l'atlantique et du pacifique réunis.
A bientôt!
A bientôt!
obi- Nombre de messages : 575
Date d'inscription : 24/02/2013
Re: Exo live - mardi 31 mars 2020 à 20h30
Isa : une mignonne histoire de gosses avec tous les détails qui sonnent vrai : relations entre frère et soeur, petite copine " amoureuse", fanfaronnade du garçon, côté sadique de la soeur ( j'ai adoré le rapace perché en haut du lit superposé !) désordre de la chambre... T'as des frères, Isa ? Oui tu dois en avoir ! En tous cas tu en donnes bien l'impression.
Les consignes sont ok ; bilan : un bon petit moment rafraichissant
Polixène :une intéressante réflexion sur les difficiles relations entre un aidant et une personne aidée, avec ce mélange inévitable de dévouement et de ras le bol...Ici, ce jeune homme fantasme le papa qu'il a rêvé d'avoir à partir d'une carte postale qui instille un doute sur sa filiation, mais sans complètement remettre en cause la relation a celui qui reste son père... Je ne suis pas sûre d'avoir correctement décrypté le texte, quelque chose demeure ambigu me semble-t-il... ce qui est certain c'est qu'il m'a interpelée fort.
Du coup j'en ai omplètement oublié les consignes !
Obi : on a toutes les deux hérité du balcon et toutes les deux fait enfermer notre personnage dans cet espace réduit mais ouvert ! Ton adolescent est habité d'une belle énergie liée à son instrument, ça lui donne une ouverture sur un avenir qu'il imagine radieux.
Belle trouvaille, le parallèle entre son cuivre et les petits nuages cuivrés, et aussi : la grand mère qui prie que le bon dieu vienne la chercher et l'ado qui y croit !
Consignes respectées, on n'avait jamais dit qu'il fallait que tous les objets soient mentionnés.
Bravo à toutes les participantes, dommage que les autres ne soient pas venus, ça donne moins d'ambiance !
Les consignes sont ok ; bilan : un bon petit moment rafraichissant
Polixène :une intéressante réflexion sur les difficiles relations entre un aidant et une personne aidée, avec ce mélange inévitable de dévouement et de ras le bol...Ici, ce jeune homme fantasme le papa qu'il a rêvé d'avoir à partir d'une carte postale qui instille un doute sur sa filiation, mais sans complètement remettre en cause la relation a celui qui reste son père... Je ne suis pas sûre d'avoir correctement décrypté le texte, quelque chose demeure ambigu me semble-t-il... ce qui est certain c'est qu'il m'a interpelée fort.
Du coup j'en ai omplètement oublié les consignes !
Obi : on a toutes les deux hérité du balcon et toutes les deux fait enfermer notre personnage dans cet espace réduit mais ouvert ! Ton adolescent est habité d'une belle énergie liée à son instrument, ça lui donne une ouverture sur un avenir qu'il imagine radieux.
Belle trouvaille, le parallèle entre son cuivre et les petits nuages cuivrés, et aussi : la grand mère qui prie que le bon dieu vienne la chercher et l'ado qui y croit !
Consignes respectées, on n'avait jamais dit qu'il fallait que tous les objets soient mentionnés.
Bravo à toutes les participantes, dommage que les autres ne soient pas venus, ça donne moins d'ambiance !
coline dé- Nombre de messages : 353
Age : 25
Date d'inscription : 24/12/2019
Re: Exo live - mardi 31 mars 2020 à 20h30
Bonsoir à vous tous/toutes
Je pense que le site était saturé hier soir, sans quoi nous aurions (eussions?) été plus nombreux.
Mais qu'importe, le plaisir était là, celui de partager, d'écrire et de vous lire:
Coline, notre Luky Luke de la plume, tu m'as bien fait rire avec l'homme hyper sensible! Ton petit piège à lecteurs a bien fonctionné avec moi, j'ai dû arriver à la fin pour constater qu'il l'avait enfermée sur le balcon( border-line et jaloux, quel boulet!) et ta conclusion , une bombe de sous-entendus!
Isa .on s'y croirait: qui n'a de souvenirs semblables?! C'est brûlant de vérité, vivant et bien mené. Moi aussi, j'ai adoré le rapace! Et la toute petite sœur (teeshirt Reine des neiges) qui mène son monde à coup de chantage affectif! A moins que ce ne soit un vrai vrai gros chagrin...tout est possible, chacun peut voir son propre reflet dans un tel miroir! Et la petite happy-end, sucrée comme un bonbon consolateur d'après-dispute...
Obi , le balcon est vraiment l'échappatoire, c'est un tremplin, finalement le seul endroit possible pour un ado: déjà dehors, déjà loin, mais en réalité encore collé à ses parents. Choix du personnage parfait!
J'ai eu un peu de mal avec le lien entre l'hydrangea, la carte et le brass band, quelque chose m'a échappé; mais en tout cas pas ton plaisir d'écrire!
moi: J'ai commencé par la partie description du grenier, j'ai tout de suite voulu parler de l'enfermement, enfermement dans le passé, et aussi dans la relation qui tourne en rond, et j'ai dû me contorsionner la méninge (à cette heure là, je n'en avais plus qu'une) pour faire le raccord. Ce qui me semble donner un aspect "bancal" , à tout le moins "téléphoné". Mais je me suis bien amusée!
Je pense que le site était saturé hier soir, sans quoi nous aurions (eussions?) été plus nombreux.
Mais qu'importe, le plaisir était là, celui de partager, d'écrire et de vous lire:
Coline, notre Luky Luke de la plume, tu m'as bien fait rire avec l'homme hyper sensible! Ton petit piège à lecteurs a bien fonctionné avec moi, j'ai dû arriver à la fin pour constater qu'il l'avait enfermée sur le balcon( border-line et jaloux, quel boulet!) et ta conclusion , une bombe de sous-entendus!
Isa .on s'y croirait: qui n'a de souvenirs semblables?! C'est brûlant de vérité, vivant et bien mené. Moi aussi, j'ai adoré le rapace! Et la toute petite sœur (teeshirt Reine des neiges) qui mène son monde à coup de chantage affectif! A moins que ce ne soit un vrai vrai gros chagrin...tout est possible, chacun peut voir son propre reflet dans un tel miroir! Et la petite happy-end, sucrée comme un bonbon consolateur d'après-dispute...
Obi , le balcon est vraiment l'échappatoire, c'est un tremplin, finalement le seul endroit possible pour un ado: déjà dehors, déjà loin, mais en réalité encore collé à ses parents. Choix du personnage parfait!
J'ai eu un peu de mal avec le lien entre l'hydrangea, la carte et le brass band, quelque chose m'a échappé; mais en tout cas pas ton plaisir d'écrire!
moi: J'ai commencé par la partie description du grenier, j'ai tout de suite voulu parler de l'enfermement, enfermement dans le passé, et aussi dans la relation qui tourne en rond, et j'ai dû me contorsionner la méninge (à cette heure là, je n'en avais plus qu'une) pour faire le raccord. Ce qui me semble donner un aspect "bancal" , à tout le moins "téléphoné". Mais je me suis bien amusée!
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Exo live - mardi 31 mars 2020 à 20h30
Ha ha ! Vous êtes trop forts ! Moi rien comprendre aux contraintes, moi con, mais vous super intelligents.
Pascal-Claude Perrault- Nombre de messages : 5422
Age : 64
Localisation : Paris, ah Paris, ses ponts, ses monuments et ses merdes de chiens !
Date d'inscription : 20/02/2012
Re: Exo live - mardi 31 mars 2020 à 20h30
Je suis désolé d'être en retard sur cet exo live, mais j'étais sur d'autres choses, et très récemment sur un dernier opus du conte de Perrault (Barbe Bleue) revisité par mes soins ici: https://vosecrits.1fr1.net/t15988-suite-de-jo-label-bleu
Dont le début du récit se situe ici : https://vosecrits.1fr1.net/t15360-jo-label-bleu
Et je vous aime !
Dont le début du récit se situe ici : https://vosecrits.1fr1.net/t15360-jo-label-bleu
Et je vous aime !
Pascal-Claude Perrault- Nombre de messages : 5422
Age : 64
Localisation : Paris, ah Paris, ses ponts, ses monuments et ses merdes de chiens !
Date d'inscription : 20/02/2012
Re: Exo live - mardi 31 mars 2020 à 20h30
J'ai savouré vos textes, quelques jours après l'exercice...
Merci à chacun de vous d'avoir répondu présent et d'avoir joué le jeu ! On était pas nombreux mais le résultat en vaut quand même je trouve avec toutes ces lectures différentes du même thème.
coline dé : Bien joué, j'avais pas du tout senti venir la fin afin de l'avoir sous les yeux, j'aurais pas misé sur cette pièce là. J'ai beaucoup aimé le ton du texte et les petites touches d'humour ça et là qui m'ont bien faire sourire !
Polixène : Une mention spéciale pour l'écriture des dialogues. Moi qui galère toujours à les écrire, j'ai trouvé que les tiens étaient fluides et naturels, bravo pour ça ! La description du grenier est vraiment bien menée avec ce lien entre les objets et les souvenirs qu'on a chacun expérimenté à un moment dans notre vie... Pas forcément tout compris à l'histoire familiale du personnage, mais ça ne m'a pas empêché de me laisser porter et de passer un bon moment.
obi : On se sent vraiment dans la peau de l'ado ce qui est une belle prouesse je trouve. J'imagine très bien l'ambiance sonore du texte, un sax qui joue faux c'est vraiment pas le plus agréable, surtout en temps de confinement... Le lien d'une pensée à l'autre est bien retranscrit, juste eu du mal à comprendre ce qu'il se passe dans la tête d'Antonio à la fin et à visualiser "le tableau de service en papier mâché" mais le concept a l'air intéressant.
Merci à chacun de vous d'avoir répondu présent et d'avoir joué le jeu ! On était pas nombreux mais le résultat en vaut quand même je trouve avec toutes ces lectures différentes du même thème.
coline dé : Bien joué, j'avais pas du tout senti venir la fin afin de l'avoir sous les yeux, j'aurais pas misé sur cette pièce là. J'ai beaucoup aimé le ton du texte et les petites touches d'humour ça et là qui m'ont bien faire sourire !
Polixène : Une mention spéciale pour l'écriture des dialogues. Moi qui galère toujours à les écrire, j'ai trouvé que les tiens étaient fluides et naturels, bravo pour ça ! La description du grenier est vraiment bien menée avec ce lien entre les objets et les souvenirs qu'on a chacun expérimenté à un moment dans notre vie... Pas forcément tout compris à l'histoire familiale du personnage, mais ça ne m'a pas empêché de me laisser porter et de passer un bon moment.
obi : On se sent vraiment dans la peau de l'ado ce qui est une belle prouesse je trouve. J'imagine très bien l'ambiance sonore du texte, un sax qui joue faux c'est vraiment pas le plus agréable, surtout en temps de confinement... Le lien d'une pensée à l'autre est bien retranscrit, juste eu du mal à comprendre ce qu'il se passe dans la tête d'Antonio à la fin et à visualiser "le tableau de service en papier mâché" mais le concept a l'air intéressant.
isa- Nombre de messages : 559
Age : 33
Localisation : Elbonerg
Date d'inscription : 08/04/2009
Re: Exo live - mardi 31 mars 2020 à 20h30
Coline: j'ai bien aimé la subtile différence entre pas grand-chose et rien. La notion d'homme bulle de savon me plaît: en général, c'est tellement l'inverse qui est rabâché!
Et puis la fin, tellement vraie:
je suis gelée, je tousse/ l'artiste suce son pouce au chaud
j'adore ta façon d'asséner des vérités sans avoir l'air d'y toucher!
P.S. J'ai modifié mon texte en prose Lettre à l'inconnu et attends ton verdict. Pourrais- tu me dire ce que tu en penses?
Isa: c'est mignon tout plein ces chamailleries entre enfants. N'empêche que le dilemme : prendre dans ses bras Capucine/ lui dire d'arrêter de chouiner comme une morveuse est criant de vérité.
Et j'admire ta résolution élégante du problème: "faisant tomber au passage une carte postale."
Merci pour l'exo.
Polixène:C'est très touchant la différence papa/père et oui, ça peut faire des trous affreux. L'énumération de tous les objets est peut-être un peu longue et déconcentre mais c'est ton choix. J'ai eu un problème avec les deux F; l'un c'est Flavio mais comme on n'a pas le prénom de la mère...?
En tout cas, l'idée est riche.
Moi: Il aurait fallu que j'explique un peu mieux. C'est un plateau de service reproduisant une carte postale ancienne et qu'il a offert à sa mère pour son dernier anniversaire. Le père l'a cassé. Finalement c'est toujours la même idée: quelque part un problème dans le couple. Je vais essayer de clarifier les choses avant de mettre le texte sur mon site. Merci à vous!
obi- Nombre de messages : 575
Date d'inscription : 24/02/2013
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