Troisième volet.
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Troisième volet.
En remarquant que la gomme est sagement rangée. Pour l'instant.
Sauf celle qui m'a fait perdre les 3/4 de mon message hier par surprise.
Premier extrait:
Pascal Quignard. Le sommeil et les songes, dans La Nuit Sexuelle.
Les yeux des hommes sont menacés par deux mondes. Le jour ils voient le monde extérieur grâce à la lumière qui tombe du soleil. La nuit ils perçoivent les images des rêves ajoutant à l’obscurité terrestre l’ombre interne que protègent leurs paupières refermées. Aussi est-ce toujours par leurs yeux que les hommes sont menacés par les mondes. Les yeux silencieux des hommes sont des surfaces où entrent en contact des mondes immiscibles, une interface entre le supraterrestre et le souterrain.
Deuxième extrait:
Cormac McCarthy. L’obscurité du dehors.
Des années plus tard il lui arrivait de rencontrer un aveugle, déguenillé et serein, qui lui souhaitait une bonne journée du fond de ses perpétuelles ténèbres. Holme eut préféré continuer son chemin si l’aveugle ne l’avait pas arrêté avec ses salutations. C’est vraiment une belle journée, dit Holme. L’aveugle sourit. J’te connais, dit-il. J’t’ai parlé dans l’temps. Ça se peut dit Holme. J’m’en souviens pas. L’aveugle tortilla les bouts de sa cigarette et la mit entre ses lèvres. Oui, dit-il. J’t’ai croisé sur les routes par ici, dans le temps.
Le thème.
Etre aveugle, ou aveuglé, ou dans le noir complet. N'y rien voir.
A l'instant, ou depuis toujours.
Simplement il va falloir communiquer sur ce qu'on ne voit pas, ou plus. Mais qui est bien là.
Voilà, les 3 propositions y sont, qui me font penser à ces agrès de parcours de santé qu'on croise de temps en temps sur un sentier. Ça reste civilisé, et puis, sait-on jamais, c'est peut-être bon pour la santé.
Sauf celle qui m'a fait perdre les 3/4 de mon message hier par surprise.
Premier extrait:
Pascal Quignard. Le sommeil et les songes, dans La Nuit Sexuelle.
Les yeux des hommes sont menacés par deux mondes. Le jour ils voient le monde extérieur grâce à la lumière qui tombe du soleil. La nuit ils perçoivent les images des rêves ajoutant à l’obscurité terrestre l’ombre interne que protègent leurs paupières refermées. Aussi est-ce toujours par leurs yeux que les hommes sont menacés par les mondes. Les yeux silencieux des hommes sont des surfaces où entrent en contact des mondes immiscibles, une interface entre le supraterrestre et le souterrain.
Deuxième extrait:
Cormac McCarthy. L’obscurité du dehors.
Des années plus tard il lui arrivait de rencontrer un aveugle, déguenillé et serein, qui lui souhaitait une bonne journée du fond de ses perpétuelles ténèbres. Holme eut préféré continuer son chemin si l’aveugle ne l’avait pas arrêté avec ses salutations. C’est vraiment une belle journée, dit Holme. L’aveugle sourit. J’te connais, dit-il. J’t’ai parlé dans l’temps. Ça se peut dit Holme. J’m’en souviens pas. L’aveugle tortilla les bouts de sa cigarette et la mit entre ses lèvres. Oui, dit-il. J’t’ai croisé sur les routes par ici, dans le temps.
Le thème.
Etre aveugle, ou aveuglé, ou dans le noir complet. N'y rien voir.
A l'instant, ou depuis toujours.
Simplement il va falloir communiquer sur ce qu'on ne voit pas, ou plus. Mais qui est bien là.
Voilà, les 3 propositions y sont, qui me font penser à ces agrès de parcours de santé qu'on croise de temps en temps sur un sentier. Ça reste civilisé, et puis, sait-on jamais, c'est peut-être bon pour la santé.
'toM- Nombre de messages : 289
Age : 68
Date d'inscription : 10/07/2014
Re: Troisième volet.
Ton sujet m'a aussitôt évoqué un livre étrange : "Black village", de Lutz Bassmann. 3 personnages cheminent dans des ténèbres absolues et tentent de scander, donner forme à l'écoulement du temps par des récits...mais chacun s'interrompt brutalement.
L'écriture est superbe et l'ensemble très angoissant. Je ne me souviens pas comment ça finit...
L'écriture est superbe et l'ensemble très angoissant. Je ne me souviens pas comment ça finit...
Re: Troisième volet.
Dormir. Depuis quelques années, dormir ou ne pas dormir n’était pas si séparé, il y a avait des entre-deux, de longues flottaisons. Etre allongé dans le noir absolu était devenu une condition pour glisser lentement, comme de côté, dans l’eau trouble du sommeil et y disparaître. La moindre source lumineuse, celle par exemple de ces petits veilleurs rouges qu’on ne peut éteindre sur le téléviseur des chambres d’hôtel, gênait le glissement. On jetait un vêtement et l’oeil rouge disparaissait. Présences muettes, à demi-vivantes, les appareils électroniques semblaient les tenants d’un monde où l’on ne dort jamais, ne devrait jamais dormir. Les héroïques petites présences électroniques, prêtes à s’éclairer en pleine noirceur d’une vague lueur spectrale, nous rappelaient qu’ailleurs, d’autres ne dorment pas, tentent un contact. Alors ils fallait les enfouir, les aveugler, les réduire au silence
A cette condition s’installait un autre monde, noir et primitif, vieux comme l’origine, comme ce qui entourait le sommeil de nos ancêtres quand ils cherchaient refuge dans leurs grottes, fuyant l’éclat des étoiles, des dernières braises.
C’est l’ancienneté de l’obscurité, sa parfaite similitude avec celle que nous connaissons depuis l’enfance, qui aide à dormir. Le noir inchangé, que nous avons appris à ne plus le craindre, avons appris à aimer, refuge illimité et refermé à la fois, ne demande rien, silencieux.
Dans cette immobilité, enfin libres, nous avons pu - d’aussi loin que porte la mémoire - laisser venir les images internes des rêves, floues et flottantes d’émotions, nous avons même pu cesser d’exister, sans crainte.
A cette condition s’installait un autre monde, noir et primitif, vieux comme l’origine, comme ce qui entourait le sommeil de nos ancêtres quand ils cherchaient refuge dans leurs grottes, fuyant l’éclat des étoiles, des dernières braises.
C’est l’ancienneté de l’obscurité, sa parfaite similitude avec celle que nous connaissons depuis l’enfance, qui aide à dormir. Le noir inchangé, que nous avons appris à ne plus le craindre, avons appris à aimer, refuge illimité et refermé à la fois, ne demande rien, silencieux.
Dans cette immobilité, enfin libres, nous avons pu - d’aussi loin que porte la mémoire - laisser venir les images internes des rêves, floues et flottantes d’émotions, nous avons même pu cesser d’exister, sans crainte.
Re: Troisième volet.
c'est long c'est un parcours sans fin
un labyrinthe vers l'infini
un dédale ou l'on s'oublit
les jours sont mornes
les nuits agitées
seul les pas permettent l'évasion
de sentir la terre
d'avoir cette sensation que le noir
n'est pas couleur
juste une illusion
un labyrinthe vers l'infini
un dédale ou l'on s'oublit
les jours sont mornes
les nuits agitées
seul les pas permettent l'évasion
de sentir la terre
d'avoir cette sensation que le noir
n'est pas couleur
juste une illusion
So-Back- Nombre de messages : 3655
Age : 101
Date d'inscription : 04/04/2014
Re: Troisième volet.
C'est étonnant, cette sorte de lutte entre le petit point rouge, et l'émergence du rêve.
Quel vêtement lancer pour que le rêve remonte en surface ?
Bien entendu je suis allé lire un article sur le rêve des aveugles-nés...
Ce n'est pas si simple.
Quel vêtement lancer pour que le rêve remonte en surface ?
Bien entendu je suis allé lire un article sur le rêve des aveugles-nés...
Ce n'est pas si simple.
'toM- Nombre de messages : 289
Age : 68
Date d'inscription : 10/07/2014
Re: Troisième volet.
attendre pour voir
voir dans l'attente de
évidence ou nonchalance
l'espoir reside dans
la comprehension , l'adhesion
mais jamais dans l'abandon
saisir sa chance
voir dans l'attente de
évidence ou nonchalance
l'espoir reside dans
la comprehension , l'adhesion
mais jamais dans l'abandon
saisir sa chance
So-Back- Nombre de messages : 3655
Age : 101
Date d'inscription : 04/04/2014
Re: Troisième volet.
volets clos, lumière enfuie
cris dans la nuit
ou sont les rêves perdus
dans des impasses reclus
vers l'infini horizon
volets à l'abandon
cris dans la nuit
ou sont les rêves perdus
dans des impasses reclus
vers l'infini horizon
volets à l'abandon
So-Back- Nombre de messages : 3655
Age : 101
Date d'inscription : 04/04/2014
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