Un reflet de forêt dans l'étang

Ennéasyllabes

Le temps passe et pourchasse sans trêve
Toute vie de l'aurore au couchant,
À l'envers réfléchissent les rêves
Projetés dans le flou des étangs.

Le reflet souligne et surélève
La forêt que l'horizon suspend,
Projetant dans les eaux sous la grève
Le tracé de ses troncs ondoyants.

Sur la berge se scelle et s'embrève
Chaque souche à son double troublant,
Rêve et temps font confluer leurs sèves
Sur le fil entre inerte et vivant.

Comme l'ombre esquisse et parachève
Les objets éthérés dans le vent,
Le concret s'alimente du rêve
Et le rêve est nourri par le temps.

Pour le coup, la forme classique est bien maîtrisée, mais surtout elle est au service de quelque chose de profond, comme l'image complexe qu'elle explore.

seyne a écrit:Pour le coup, la forme classique est bien maîtrisée, mais surtout elle est au service de quelque chose de profond, comme l'image complexe qu'elle explore.

Merci. Je me suis planté sur un vers, c'est "prolongeant dans les eaux sous la grève", et non "projetant"

Des fois, les hasards ou les erreurs apportent quelque chose d'étonnant et de poétique qu'on n'avait pas prévu. J'aimais bien ce "projetant" qui donnait à ta forêt une sorte de vie animiste, comme parfois dans les textes de Giono, ou comme la très ancienne forêt des Ents, dans le Seigneur des Anneaux.

seyne a écrit:Des fois, les hasards ou les erreurs apportent quelque chose d'étonnant et de poétique qu'on n'avait pas prévu. J'aimais bien ce "projetant" qui donnait à ta forêt une sorte de vie animiste, comme parfois dans les textes de Giono, ou comme la très ancienne forêt des Ents, dans le Seigneur des Anneaux.

oui mais j'ai une ´repétition "projétés" à la 1ere strophe et "projetant" dans la seconde

Ah oui je n'avais pas fait attention.