fish eye

Vu de dos : une plaine
ligne centrale comme une arête
où coule la rivière droite
sur les deux versants les creux des ruisseaux.

Sous les pas la neige
et sous la neige les ruisseaux en sommeil.

Vallée de ma rivière noire
où sont cachées tes vertèbres ?
où brillent tes étés de poussière
leurs lumières atténuées ?


(un poème ancien, retravaillé)

Chère seyne,

la dernière strophe est vraiment magnifique.

Les deux premières me font penser à tous les paysages de montagne. Et ces ruisseaux endormis sous la neige, dans le silence magique de leur passé.


Merci beaucoup

bien retravaillé 

les étés de poussières vont-ils devenir la norme au sens propre comme au sens figuré

C'est beau cette dernière strophe, oui. Pourquoi fish eye?

C'était l'époque où l'inspiration coulait rapidement, avec des sauts.
Le point de départ, c'est une photo que j'avais prise de ma petite nièce de 5 ans, marchant dans l'eau extrêmement calme d'une plage. De chaque côté d'elle deux rides s'éloignaient et j'ai pensé à un poisson dont elle serait la tête, l'oeil même.
Du poisson avec ses arêtes je suis passée à l'image d'une vallée avec une rivière centrale et des petits ruisseaux affluents, et de l'été à l'hiver puis à nouveau à l'été et à l'inquiétante suite des saisons.
Je crois que "fish eye" c'est aussi ces petites ouvertures dans les portes d'entrée qui permettent de voir qui est devant la porte.