Poursuite

Voici le début d'une nouvelle basé sur un souvenir de mon adolescence (12-13 ans)... J'ai tenté de transmettre cette forte sensation d'adrénaline qui me mouvait à la suite d'une transgression particulière...

Poursuite
Assit sur le sofa de Steph, je joues à WCW* au Nintendo 64 et c’est la catastrophe. Il ne cesse de me faire la même maudite prise avec l’Undertaker, et j’ai envie de l’étrangler avec des saucisses. Ça n’arrête plus; depuis plus de 20 minutes, il enchaîne et enchaîne avec le marteau pilon, répète cette maudite prise et sur son visage plane, indestructible, un sourire. Quelle humiliation! Perdre contre Stephane! Il passe son temps à peser sur A, voilà son truc. J’suis pas foutu de bloquer ses attaques avec mon Macho Man à mar**. Comment battre ce satané Undertaker? Argh, et le bout du bout, c’est qu’on s’est formellement interdit de se plaindre : une plainte= une bine* , dit notre règle. Faut que je trouve un alibi pour faire autre chose. À la limite, se faire gifler par un gorille… OK! Mais perdre contre Steph, ah ça, non! Faut que ça arrête! « J’ai un bon feeling, que je luis dis, on va bombarder de boules de neige et d’oeufs la voiture d’une personne importante, un juge ou un ministre, j’en suis sur. » Comme il a très confiance en mes prédictions, il accepte tout de suite ma proposition implicite. Nous appelons Marc, puis partons au parc Henry, là où il nous attend.

Dès que nous y entrons, il s’avance à notre rencontre. « Hey les gars, j’ai une idée! s’exclame-t-il, l’œil brillant. Attendez la voiture d’une belle fille. Ok! Attendez là… Quand elle passera, attaquez là et faite en sorte qu’elle vous voit courir vers telle ou telle rue… J’irai me promener tranquillement sur cette rue, et quand elle arrivera à votre poursuite, je lui dirai que je vous ai vue, qu’elle n’a qu’à me laisser entrer pour que je la conduise à vous… Vous attendrez à x endroit… Moi et elle, on va se promener en auto dans ce coin, à votre recherche… À un moment, je vous verrai, j’irai vous attraper, et vous ramènerai à elle… Elle sera éblouie par mon héroïsme et me donnera son numéro! – Pfff, tu nous prends pour de fausses médailles, freluquet? persifle Steph. – Non non, vous aurez votre part du gâteau… - Laquelle? – On partagera égal. Chacun aura un nombre égal de numéro. – En plus d’être un freluquet né, tu peux être formidable idiot! S’exclame Stéphane. Allons… Qui lancera le premier? – Marc, dis-je. – Pourquoi pas Stéphane? – Parce que j’ai rien à prouver, je suis pas une mauviette, alors que toi… – Quoi? Mais… qui a eu peur de voler un casse-gueule au dep, hein, qui? – J’avais un torticolis, réplique fermement Stéphane. – Et t’étais t’y aussi mordu la langue, bobo sur la langue, Stefifi? – Une voiture arrive, dis-je pour les interrompre. Allez, Steph, vas-y. Je serai le prochain! » Il hoche la tête et saisit un morceau de neige. Nous nous postons à l’entrée du parc, séparée par une courte clôture de la rue Beauharnois. Nous les observons arriver, par la droite, tandis que Steph ramasse une poignée de neige. Ses doigts la sculptent délicatement tandis qu’il tend un peu sa tête vers l’avant, direction par laquelle les voitures s’amènent. J’observe ses mains, puis à droite. « Une vieille rose, c’est parfait! » que je m’exclame. Il étire son bras vers l’arrière pour prendre un élan. Marc recule vers l’intérieur du parc, s’éloigne, a peur. La voiture n’est plus qu’à quelques mètres. Je souris. Stéphane darde la boule; le blanc fuse vers la rue; la rose la frappe au passage. Pouf! Des miettes de neige éclaboussent en l’air partout autour de la voiture. « Run! » s’écrie-t-il. Je décolle vers le bois du parc. Sprinte entre les arbres. Mes pieds bouillonnent d’adrénaline. Je fonce entre les troncs comme si j’étais traqué par un guépard. Bruit du vent qui tourmente mes tympans. Courir! Steph halète bruyamment derrière moi. Je sens mon sang qui clapote dans mes veines. Tête qui crépite d’excitation. Déferlement d’adrénaline dans mes jambes et mon corps. Pieds qui brûlent. Je cours mais tout à coup, je me rappel que la voiture était rose et vieille. Il est peu probable que la femme ait sortie de sa voiture : seuls les messieurs enragés s’attardent à nous poursuivre. Du coup mon corps s’attiédit. J’arrête. Steph s’arrête à ma suite. Marc est déjà loin devant. « Souverain trouillard! » s’exclame Steph vers Marc, haletant et nerveux. Essoufflé, je me retourne vers notre point de départ. Il n’y a personne, entre nous et la clôture. La fille n’a effectivement pas sorti. « Prince des couillons! cri Stéphane. Reviens! » Mais Marc a disparu de l’horizon. « Bah laisse le, il reviendra », lui dis-je, tout en marchant vers l’entrée du parc.

*Jeu de lutte débile.
** Une "bine" est un coup de point sur l'épaule

j’ai envie de l’étrangler avec des saucisses

J'ai lu jusqu'à là. Désolé. Je passe la main. :-)

hum...c'est fort zoro. Question commentaires sur le texte, d'abord une question : tu avais douze ans quand tu as écrit ?

pandaworks a écrit:

j’ai envie de l’étrangler avec des saucisses

J'ai lu jusqu'à là. Désolé. Je passe la main. :-)

Un ado de 12 ans parle, laisse-lui une chance!

bertrand-môgendre a écrit:Question commentaires sur le texte, d'abord une question : tu avais douze ans quand tu as écrit ?

dois-je prendre cette question comme un sarcasme?
Je l'ai écrit hier, mais en effet, l'idée est de donner l'illusion qu'un ado de 12 ans parle. Je me suis immiscé dans le "corps" de l'ado que j'étais pour raconter ce récit.

Sur la forme pas grand chose à dire... mais j'ai lu jusqu'au bout tenue en alerte par ta phrase d'annonce "une transgression particulière" et j'attendais une fin drôle ou au moins surprenante. Je n'ai pas vu la transgression et la fin fais vraiment flop.

zoro renard rusé

dois-je prendre cette question comme un sarcasme?
Je l'ai écrit hier, mais en effet, l'idée est de donner l'illusion qu'un ado de 12 ans parle. Je me suis immiscé dans le "corps" de l'ado que j'étais pour raconter ce récit.

Vu ta réponse, je peux affirmer que l'illusion est parfaitement rendue, cet exercice est bien réussi.

bertrand-môgendre a écrit:zoro renard rusé

dois-je prendre cette question comme un sarcasme?
Je l'ai écrit hier, mais en effet, l'idée est de donner l'illusion qu'un ado de 12 ans parle. Je me suis immiscé dans le "corps" de l'ado que j'étais pour raconter ce récit.

Vu ta réponse, je peux affirmer que l'illusion est parfaitement rendue, cet exercice est bien réussi.

Il y a une ÉNORME différence entre ÉCRIRE comme un ado et RACONTER comme un ado.

pestebec'o a écrit:mais j'ai lu jusqu'au bout tenue en alerte par ta phrase d'annonce "une transgression particulière" et j'attendais une fin drôle ou au moins surprenante. Je n'ai pas vu la transgression et la fin fais vraiment flop.

Oui ben euh la transgression particulière, c’est d’attaquer une voiture à coups de boules de neige…Mais il ne s’agit que du début d’une nouvelle. Son rôle est de donner le ton, d’exposer la situation initiale, de présenter les personnages et de donner un avant-goût de l’attaque principale, soit celle qui suivra et entraînera une poursuite bcp plus intense et rocambolesque (les policiers s’en mêleront). Mais étant donné le zéro effet/intérêt suscité par ce début, je n'ai plus envie de travailler le texte. à moins que qqn ait des suggestions pour faire sentir de manière plus directe et vive cette sensation saisisante qu'est le torrent d'adrénaline ressenti par le "traqué"?

en quoi est-ce raconté comme un ado, jonjon21? Le savoir m'aiderait. remarque, c'était con de ma part de poster ce morceau de texte, extrait de sa structure complète, comme ça.

Non, tu as pris la température, le retour étant moyen essaie de déduire des remarques ce qui a déplu.
Pour ma part, ce qui m'a gêné est plutot l'absence d'intrigue qui ai su éveiller mon intérêt.
J'attendais moi aussi un rebondissement qui me captive, il n'est pas arrivé.... Il faudrait peut-être introduire déjà une touche de "l'attaque principale", pour attiser l'intérêt décroissant au long du texte

bon courage ; )

Je ne trouve pas (avis perso) que ça soit raconté comme un enfant de douze ans, je n'y crois pas une seconde, donc pour ce qui est de se glisser dans la peau de... raté.
Ensuite, tout cela me paraît un brin fouillis, trop d'idées se téléscopent sans pour autant parvenir à esquisser ne serait-ce qu'une structure de récit.
Je suis donc restée sur le côté, notamment à cause du manque de charisme et de personnalité des protagonistes qui ne dégagent que peu de choses. Mais ceci n'est que mon avis.

Zoro a écrit:

pestebec'o a écrit:mais j'ai lu jusqu'au bout tenue en alerte par ta phrase d'annonce "une transgression particulière" et j'attendais une fin drôle ou au moins surprenante. Je n'ai pas vu la transgression et la fin fais vraiment flop.

Oui ben euh la transgression particulière, c’est d’attaquer une voiture à coups de boules de neige…Mais il ne s’agit que du début d’une nouvelle. Son rôle est de donner le ton, d’exposer la situation initiale, de présenter les personnages et de donner un avant-goût de l’attaque principale, soit celle qui suivra et entraînera une poursuite bcp plus intense et rocambolesque (les policiers s’en mêleront). Mais étant donné le zéro effet/intérêt suscité par ce début, je n'ai plus envie de travailler le texte. à moins que qqn ait des suggestions pour faire sentir de manière plus directe et vive cette sensation saisisante qu'est le torrent d'adrénaline ressenti par le "traqué"?

en quoi est-ce raconté comme un ado, jonjon21? Le savoir m'aiderait. remarque, c'était con de ma part de poster ce morceau de texte, extrait de sa structure complète, comme ça.

Ton texte n'est pas RACONTÉ comme un ado, il est ÉCRIT comme un ado. Dans le premier cas, l'ado est le narrateur, dans le second, l'ado est l'écrivain, ou du moins l'impression que nous laisse sa plume.