A la poursuite du soleil
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A la poursuite du soleil
Quand j'ai le moral dans les chaussettes, quand le quotidien m'étouffe, quand aucune porte ne s'ouvre, alors je sais qu'il ne me reste plus qu'une seule chose à faire : prendre la poudre d'escampette ! Rapide comme l'éclair, j'enfile mon sac à dos, j'attrape ma progéniture d'une main et ma p'tite femme de l'autre, je mets le tout dans ma voiture qui piaffe d'impatience et en avant, barrons-nous !!
Sur les chapeaux de roues j'attaque les contreforts des Pyrénées par la vallée d'Ossau, pestant contre ces maudits camping-cars qui puent et qui n'avancent pas. Au passage, je catapulte les marmots chez leurs grands-parents, ravis de cette aubaine. Parvenu au col du Pourtalet, frontière entre la France et l'Espagne, je m'arrête dans une venta pour acheter une Vodka détaxée. J'appelle ma p'tite femme qui s'égare dans le rayon des parfums et nous reprenons notre course folle.
Dès que nous changeons de pays, un autre monde s'offre à nous. Finies les vallées encaissées, humides, les forêts de hêtres et les constellations de lacs du versant français. Ici tout n'est que vent et sècheresse, poussière, chaleur, espaces immenses et désertiques. Emus, nous grignotons quelques chips aromatisées au fromage.
Toujours plein sud, nous traversons des étendues parsemées de pinèdes qui s'étalent à perte de vue. Le soleil dardant ses rayons, je rassure ma p'tite femme qui s'inquiète de ne pas avoir pris sa crème solaire. Nous roulons facilement sur les larges routes des plaines aragonaises vers notre objectif salvateur : la mythique Sierra de Guara. Qui ne connait pas cette région unique, autrefois florissante aujourd'hui abandonnée, entaillée d'obscurs canyons aux fonds desquels coulent des eaux fraîches et limpides ? Contraste saisissant avec un plateau aride où paissent des moutons au milieu de villages en ruines. C'est en arpentant ce havre de paix que je veux reposer mon âme tourmentée.
Nous y arrivons à la tombée du soir. A la lueur des phares, nous cherchons un endroit pour établir notre campement. Le macadam n'est plus qu'un souvenir, brinquebalés que nous sommes sur des pistes de terre défoncées. Je fulmine contre les espagnols qui laissent des nids-de-poule de la taille d'un cratère et qui n'y connaissent rien en panneaux indicateurs.
L'instant est critique. Le radiateur de la voiture commence à vrombir, pas de coin accueillant en vue et ma p'tite femme a faim. Sa patience est exemplaire mais là, je sens poindre l'engueulade. Il faut vite se sortir de ce guêpier ! Grâce à dieu, j'aperçois enfin au détours d'un virage un bout de prairie parfait pour un bivouac. Ouf ...
La tente dressée, le dîner englouti, nous pouvons nous détendre auprès d'un feu crépitant. Assis sur des rondins, je m'accorde un verre de Vodka tandis que ma p'tite femme se lime les ongles. La nuit, adoucie d'une lune pâle, nous enveloppe. Un léger vent fait bruisser les feuilles des arbres, on dirait le chuchotement de la forêt. Au loin, des hululements de chouettes résonnent dans une combe. Personne à des kilomètres à la ronde.
Soudain un craquement de branche. Ma p'tite femme apeurée se blottit contre moi. La lueur des flammes brillent dans ses yeux.
Nous devisons de choses et d'autres sans trop élever la voix, comme si nous n'osions déranger l'harmonie de ces lieux. Quelques verres de Vodka plus tard, je me lève un peu chancelant pour assouvir un besoin pressant. Dans l'obscurité, au milieu du pré saupoudré de rosée, je garde longtemps la tête tournée vers les étoiles.
Parfois il est bon de quitter l'humanité.
Sur les chapeaux de roues j'attaque les contreforts des Pyrénées par la vallée d'Ossau, pestant contre ces maudits camping-cars qui puent et qui n'avancent pas. Au passage, je catapulte les marmots chez leurs grands-parents, ravis de cette aubaine. Parvenu au col du Pourtalet, frontière entre la France et l'Espagne, je m'arrête dans une venta pour acheter une Vodka détaxée. J'appelle ma p'tite femme qui s'égare dans le rayon des parfums et nous reprenons notre course folle.
Dès que nous changeons de pays, un autre monde s'offre à nous. Finies les vallées encaissées, humides, les forêts de hêtres et les constellations de lacs du versant français. Ici tout n'est que vent et sècheresse, poussière, chaleur, espaces immenses et désertiques. Emus, nous grignotons quelques chips aromatisées au fromage.
Toujours plein sud, nous traversons des étendues parsemées de pinèdes qui s'étalent à perte de vue. Le soleil dardant ses rayons, je rassure ma p'tite femme qui s'inquiète de ne pas avoir pris sa crème solaire. Nous roulons facilement sur les larges routes des plaines aragonaises vers notre objectif salvateur : la mythique Sierra de Guara. Qui ne connait pas cette région unique, autrefois florissante aujourd'hui abandonnée, entaillée d'obscurs canyons aux fonds desquels coulent des eaux fraîches et limpides ? Contraste saisissant avec un plateau aride où paissent des moutons au milieu de villages en ruines. C'est en arpentant ce havre de paix que je veux reposer mon âme tourmentée.
Nous y arrivons à la tombée du soir. A la lueur des phares, nous cherchons un endroit pour établir notre campement. Le macadam n'est plus qu'un souvenir, brinquebalés que nous sommes sur des pistes de terre défoncées. Je fulmine contre les espagnols qui laissent des nids-de-poule de la taille d'un cratère et qui n'y connaissent rien en panneaux indicateurs.
L'instant est critique. Le radiateur de la voiture commence à vrombir, pas de coin accueillant en vue et ma p'tite femme a faim. Sa patience est exemplaire mais là, je sens poindre l'engueulade. Il faut vite se sortir de ce guêpier ! Grâce à dieu, j'aperçois enfin au détours d'un virage un bout de prairie parfait pour un bivouac. Ouf ...
La tente dressée, le dîner englouti, nous pouvons nous détendre auprès d'un feu crépitant. Assis sur des rondins, je m'accorde un verre de Vodka tandis que ma p'tite femme se lime les ongles. La nuit, adoucie d'une lune pâle, nous enveloppe. Un léger vent fait bruisser les feuilles des arbres, on dirait le chuchotement de la forêt. Au loin, des hululements de chouettes résonnent dans une combe. Personne à des kilomètres à la ronde.
Soudain un craquement de branche. Ma p'tite femme apeurée se blottit contre moi. La lueur des flammes brillent dans ses yeux.
Nous devisons de choses et d'autres sans trop élever la voix, comme si nous n'osions déranger l'harmonie de ces lieux. Quelques verres de Vodka plus tard, je me lève un peu chancelant pour assouvir un besoin pressant. Dans l'obscurité, au milieu du pré saupoudré de rosée, je garde longtemps la tête tournée vers les étoiles.
Parfois il est bon de quitter l'humanité.
Jano- Nombre de messages : 1000
Age : 55
Date d'inscription : 06/01/2009
Re: A la poursuite du soleil
J'avoue que ça me fait toujours un peu rire, la soif d'authenticité mais à condition que les routes soient bien macadamisées... Toute plaisanterie mise à part, je n'ai pas trop vu l'intérêt du texte. Une balade, OK, on quitte les sentiers battus (en déplorant qu'ils ne soient pas mieux indiqués), on pisse face aux étoiles. Soit, et puis ? Au ton du texte, j'ai cru lire un émerveillement ébahi du narrateur devant sa propre audace qui, soyons clairs, ne va pas bien loin à mon avis. Jusqu'au bout, j'ai attendu le retournement ironique, le recul qui donnerait un point de vue nouveau au texte, mais rien.
Mes remarques :
« Ici tout n'est que vent et sécheresse »
« Je fulmine contre les Espagnols »
« j'aperçois enfin au détour (et non « détours ») d'un virage »
Mes remarques :
« Ici tout n'est que vent et sécheresse »
« Je fulmine contre les Espagnols »
« j'aperçois enfin au détour (et non « détours ») d'un virage »
Procuste- Nombre de messages : 482
Age : 62
Localisation : œ Œ ç Ç à À é É è È æ Æ ù Ù â  ê Ê î Î ô Ô û Û ä Ä ë Ë ï Ï ö Ö ü Ü – —
Date d'inscription : 16/10/2010
Re: A la poursuite du soleil
Elle parle pas, elle pense au moins ? Le "ma p'tite femme" n'est pas passé, dès le début, et ne s'est pas arrangé en cours de lecture. Jusqu'au bout j'ai espéré qu'elle vienne me surprendre, cette personne désincarnée, qu'elle vienne démentir la piètre opinion que le narrateur m'a donné d'elle (et de cette équipée) d'emblée. En vain.
Invité- Invité
Re: A la poursuite du soleil
Failli faire le remarque, mais venant d'un homme la chose aurait été un poil déplacée (notes qu'elle ne pisse pas non plus ni ne regarde les étoiles, elle s'occupe de parfumerie et de lime à ongles), mais vu que t'as mis le doigt dessus, manucuré et vernis, je m'abstiens d'une quelconque remarque :-)Easter(Island) a écrit:Elle parle pas, elle pense au moins ? Le "ma p'tite femme" n'est pas passé, dès le début, et ne s'est pas arrangé en cours de lecture. Jusqu'au bout j'ai espéré qu'elle vienne me surprendre, cette personne désincarnée, qu'elle vienne démentir la piètre opinion que le narrateur m'a donné d'elle (et de cette équipée) d'emblée. En vain.
Sinon, nommer les lieux est à mon sens une erreur, simplement parce que le lecteur ne les connaissant pas, il se sent exclu alors que les suggérer sans en faire "état" , invite ledit lecteur à un rapprochement avec un vécu possible. Resinon, nous sommes ici plutôt dans une écriture de bloggeur, pas dans un court-textage ni rien approchant la littérature vu que la mise en scène , la mise en situation, est niée.
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 60
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: A la poursuite du soleil
Je trouve ça très laborieux pour quelqu'un qui aime quitter l'humanité quand ça ne va pas. Quelle organisation, quelle tonne de soucis quotidiens emportés avec lui, que de tracas pour des bêtises de cars puants et j'en passe... du coup, je me dis que le narrateur est un stressé où qu'il soit et dès lors, sierra ou mont machin, ça ne changera strictement rien.
Pas d'émotion dans tout ceci, mais quelque chose de calculé, de poussif. Ce personnage ne m'intéresse pas, il s'aime trop et ne se sert de son soit-disant mal-être que pour parler de lui. Suis pas fan de ce genre de thèmes, je m'y ennuie toujours très vite parce que le nombril des autres (ou le mien), j'ai jamais vu des diamants en sortir :-)
Pas d'émotion dans tout ceci, mais quelque chose de calculé, de poussif. Ce personnage ne m'intéresse pas, il s'aime trop et ne se sert de son soit-disant mal-être que pour parler de lui. Suis pas fan de ce genre de thèmes, je m'y ennuie toujours très vite parce que le nombril des autres (ou le mien), j'ai jamais vu des diamants en sortir :-)
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: A la poursuite du soleil
C'est de l'humour, rien que de l'humour. Aucune prétention littéraire avec ce texte qui se voulait juste amusant. Visiblement, c'est raté. Dire que vous voyez du machisme avec ma "p'tite femme" alors que je jouais sur les contrastes entre les sexes !
En tous cas, cette incursion en terre espagnole ne laisse pas indifférent. C'est déjà pas mal, ça prouve que sa portée est forte malgré tout.
En tous cas, cette incursion en terre espagnole ne laisse pas indifférent. C'est déjà pas mal, ça prouve que sa portée est forte malgré tout.
Jano- Nombre de messages : 1000
Age : 55
Date d'inscription : 06/01/2009
Re: A la poursuite du soleil
Oui mais.. on est sur un forum littéraire... Alors, forcément, la réaction...
Invité- Invité
Re: A la poursuite du soleil
Je l'ai pris pour ce que c'était : un texte sans prétention qui m'a rappelé ces départs des grandes vacances où le périple ressemble à l'enfer avant d'atteindre enfin le paradis désiré.
Par contre je pense que la dernière phrase cloche un peu, il me semble que c'est le quotidien qu'il veut quitter, pas l'humanité.
Par contre je pense que la dernière phrase cloche un peu, il me semble que c'est le quotidien qu'il veut quitter, pas l'humanité.
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
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