Exercice en direct jeudi 28/02 à 21h

Un verbe : délirer

mentor a écrit:

Krystelle a écrit:Ah non, ça c'est le p'tit qu'a le pain, je confonds !!

ça marche pas avec le p'tit mot les skins ? ;-)

ahahahhahah
pas non plus avec les mots gendre :-)

bertrand-môgendre a écrit:mentor tu as une intention un peu empruntée

ne me prête aucune intention, je ne te la rendrais pas :-))

mentor tu n'es donc pas partageur ?

je sens que yali rigole

bertrand-môgendre a écrit:mentor tu n'es donc pas partageur ?

je suis par majeur souvent, mais j'évite quand j'ai un flic devant

Pestebec'o, tu peux imaginer un âge pour la jolie fille ?

bertrand-môgendre a écrit:je sens que yali rigole

ouaip's :-)

allez pestébec entre seize et dix huit ans, t'as pas trop le choix

bertrand-môgendre a écrit:allez pestébec entre seize et dix huit ans, t'as pas trop le choix

Parce qu'après on est forcément moche ??? ;-))

bertrand-môgendre a écrit:allez pestébec entre seize et dix huit ans, t'as pas trop le choix

Mais n'oublie pas que quant à l'emprun de ladite jeune fille, les conséquences juridiques en dépendent !

krystelle farouche

Parce qu'après on est forcément moche ??? ;-))

après vous devenez belles

bertrand-môgendre a écrit:krystelle farouche

Parce qu'après on est forcément moche ??? ;-))

après vous devenez belles

Ahhhh, toi tu sais parler aux vieilles :-))))

Bon, Pestebec'o, une fois...

Pestebec'o, deux fois...

Pestebec'o, trois fois... Adjugé ! La jolie fille n'aura donc pas d'âge !!

allez quatorze ans pour faire plaisir à Nabokov

Krystelle a écrit:

bertrand-môgendre a écrit:krystelle farouche

Parce qu'après on est forcément moche ??? ;-))

après vous devenez belles

Ahhhh, toi tu sais parler aux vieilles :-))))

Ou alors on devient myope ?

désolée j'avais oublié de tourner la page et j'attendais bêtement la réponse, 25 ans ça vous va?

bertrand-môgendre a écrit:allez quatorze ans pour faire plaisir à Nabokov

hé ! je suis déjà 2 fois plus vieux qu'elle ! comme le tampax

l'avantage du myope : il quitte ses lunettes pour un contact rapproché

pestebec'o a écrit:désolée j'avais oublié de tourner la page et j'attendais bêtement la réponse, 25 ans ça vous va?

Trop tard mais pas grave :-)

pestebec'o a écrit:désolée j'avais oublié de tourner la page et j'attendais bêtement la réponse

ça arrive :-)

bertrand-môgendre a écrit:allez quatorze ans pour faire plaisir à Nabokov

Lolita était encore plus jeune que ça !

bon j'ai tout noté.

bertrand-môgendre a écrit:l'avantage du myope : il quitte ses lunettes pour un contact rapproché

Z'êtes en forme ce soir !!!

14 ça change tout mais bon c'est de ma faute!

Bon, ok pour moi.
J'espère y trouver un peu d'inspiration...

pestebec'o a écrit:14 ça change tout mais bon c'est de ma faute!

Bah voilà, tout ça c'est de ta faute :-))
(je plaisante hein !)

ok

ça woule
14 ans

c'est parti.

14 balais, on va dans le mur, les gars !

Gobu a écrit:14 balais, on va dans le mur, les gars !

T'es sensé être une fille toi j'te rappelle :-)

Journal Intime de Lucy Comores.
« Il était une fois… non, il est une fois. Non, pas français, plutôt belge ça. Ok il était une fois un journal intime.
Tu as vu, Journal Intime ? Je t’ai commencé !
Est-ce que tu te rends compte de l’honneur que tu as, que je te fais, en te confiant, le jour de mes 14 ans, tous mes petits secrets ?
Tu vas me faire le plaisir d’être discret, comme je saurai l’être avec toi en te cachant bien dans un endroit introuvable.
Je pourrai délirer tant que je voudrai. Personne n’en saura jamais rien sauf à ma mort. Et encore. Si on te retrouve…
Alors voilà, je vais tout de suite te raconter ma journée d’anniversaire. Parce que toi, tu l’as passée enfermé dans ce paquet-cadeau et que tu n’as rien vu, rien entendu.
Enfin, je ne vais pas tout te dire, ce serait ennuyeux. Juste le principal.
Maman a absolument tenu à ce que j’invite Philippe. Enfin, voulu… Elle voulait juste être sûre que j’allais l’inviter, moi. Et je crois que si je n’avais pas voulu, les choses auraient pu mal tourner !
Comme si j’avais pu une seule seconde négliger Philippe ! Mais oui ma petite Maman, ne t’en fais pas. Je sais bien que c’est lui ton préféré. Que tu apprécies ses parents. Parce qu’ils sont riches, eux. Et qu’ils peuvent payer de belles choses à leurs enfants.
Pas comme toi, qui as dû emprunter un euro à la voisine l’autre jour pour m’envoyer chercher une baguette. La honte !
Où j’en étais ? Ah oui : Philippe est donc venu, bien sûr. Je sais qu’il m’aime bien. Mais je crois quand même qu’il préfère ses copains. N’empêche qu’il était là malgré le film sur les Ch’tis qu’il voulait voir dès sa sortie.
Il était là et je n’ai vu que lui. A un moment, dans le jardin, on a même réussi à s’éloigner un peu derrière la haie, et là, tu sais ce qu’il a fait ? Tu sais ? Ben il m’a dit qu’il me trouvait très jolie ! Oui c’est exactement ce qu’il a dit ! Et même qu’il m’a embrassée sur la bouche. Mais il n’a pas mis la langue. Il sait vivre lui. Pas comme l’autre nul de Guy. Ah celui-là !
Bref, on a décidé à ce moment là de marcher ensemble. Et puis arrivera ce qui arrivera.
En fait voilà, c’est tout ce qui m’est arrivé, mais c’est déjà énorme non ? Pour mes 14 ans j’ai décidé de sortir avec Philippe !
Je te le dis à toi, mais Maman n’en saura rien, jamais.
Bonne nuit journal. »
Madame Comores remit doucement le carnet où elle l’avait pris et sortit à pas de loup.

Je ne savais plus si je l'aimais vraiment. Je la trouvais jolie. Je n'avais qu'à emprunter le contour de ses lèvres pour me sentir heureux. Croire que j'étais heureux. L'étais-je vraiment?
Je ne savais plus, ne savais plus rien, ni comment l'aimer, ni dans quelle direction marcher. Le manque de quelque chose était là, je le sentais. Enfoui quelque part, prêt à resurgir à tout instant pour me jeter au visage que ce que je prenais pour du bonheur n'était qu'un leurre à la vie.
Je passais mon temps à observer. Observer tout le monde. Les vieux, les chiens et aussi les filles délirer au bistrot du coin. Je n'avais pas envie de l'oublier. Simplement observer. La vie des autres, pour mieux y retrouver la mienne; peut-être l'y retrouver, elle.
Dans les yeux de cette gamine aux cheveux clairs. Des yeux de quatorze ans éblouis par le monde. De la même couleur que les siens, sauf que les siens ne riaient plus. Je la sentais inquiète. Pâle et effacée. Amoureuse et malheureuse.
Peut-être prenais-je trop de place dans sa vie. Ou elle, dans la mienne.
Nos vies se conjuguaient à un plus un.
Marier nos malheurs nous apporterait, qui sait, le bonheur.
Alors j'ouvrais les draps sans mot dire. Je lui tendais les bras. Lui offrais mes yeux et mes mains en partage. Puis je me réfugiais à nouveau dans mes fantômes et mes silences.
Et je ne savais plus si je l'aimais vraiment…

M'en vas me soigner
un bon grog au vieux rhum, ça marche toujours
Lol (©Jaguar)
à + tard

Je fêtais mon quatre-vingt-quatrième anniversaire quand les événements empruntèrent un sentier anormal. Mon fils m’avait offert un miroir encadré d’un décor baroque tel qu’on n’en aperçoit guère que dans les contes de fées. Je déteste les miroirs. Du moins depuis que j’ai la peau d’un corps obèse et le corps d’un enfant chétif. Il m’avait alors dit : « Celui-là est différent, il révèle la beauté intérieure ». Mais ses yeux tenaient un tout autre discours, qui donnait plutôt : « Zut ! J’ignorais qu’elle ne supportait plus son image. Vite, trouver une explication ! » Les hommes sont tous les mêmes…
Je remballai le cadeau sans m’y regarder, avec la ferme intention de le revendre dès le lendemain.

Cependant, ce lendemain allait lui donner raison, du moins je le crus un moment. Cette journée débutait déjà avec une étrange sensation de quiétude et de légèreté, qui m’étaient fort étrangères d’ordinaire. Je ne marchais pas, il me semblait flotter. C’est cette bizarrerie qui réveilla ma curiosité envers les paroles de mon fils. Et s’il n’avait pas menti ? Il ne me coûtait rien de jeter un coup d’oeil à ce fameux miroir. L’image qu’il renvoya aurait fait délirer le plus cartésien des hommes : celle d’une belle jeune fille, celle que j’avais été il y a soixante-dix ans. Je restai pétrifiée devant ce reflet anachronique, jusqu’au moment où il commença à pâlir, à devenir transparent, révélant le décor derrière moi. C’est celui-ci qui m’extirpa de ma torpeur, j’eus une peur panique quand je me retournai pour voir étendu sur le lit le corps mort de la veille femme que j’avais été jusqu’à hier.

Mon rendez-vous du samedi après midi : la bibliothèque.
Les enfants et Sylvie sont restés à la maison, je viens de déposer les livres sur le comptoir de l'accueil.
Je marche dans les allées à la recherche du roman idéal.
Je tente facile un Beigbeder ou je termine la trilogie de la vie de Mamadou Hampaté Bâ?
Je passe d'un rayon à l'autre, pas encore convaincu.
Je m'arrête devant les derniers essais d'actualité politique. A travers les étagères, j'aperçois d'abord une chevelure puis ses yeux qui pétillent.
Quel âge peut-elle avoir; 14,15 ans? Pas plus.
Elle me regarde, surpris je lui souris. Elle me répond spontannément.
Je suis sous le choc. Elle est d'une beauté inquiétante.
Elle reprend son activité, déplace quelques livres puis s'éloigne.
Je reste sur place. Paniqué. Que dois-je faire. lui parler?
Je vais la rencontrer, l'air de rien, elle est dans le rayon des romans étrangers, je fais trois pas et la croise. Je renonce à l'aborder.
Je tressailles, elle m'a frôlé, nos doigts se sont touchés et elle m'a sourit à nouveau.
Je viens de croiser la femme la plus sensuelle que j'avais jamais vue.
14 ans, elle a 30 ans de moins que moi.
Immobile un instant, je me dirige vers la sortie, elle est au comptoir, ses yeux tournés, vers la bibliothécaire elle rit légèrement.
Je sors, que dis-je, je m'enfuis. Je marche tout droit. Je suis en plein délire, je suis perdu. Vais-je pouvoir rentrer chez moi?
Je fais demi-tour, retourne à la voiture, je m'assois et tourne la clé.
C'est décidé. Je ne rentrerai plus. N'importe quelle destination sera la bonne. Je ne peux plus reprendre ma vie d'avant et je ne dois plus jamais la revoir. Alors je pars, je ne reviendrai jamais.