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NOUVELLE VAGUE : Angkobora ou les rêves...

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Message  bertrand-môgendre Dim 11 Mai 2008 - 21:10

Angkobora
ou
les rêves d'espaces s'élisent entre les yeux du dormeur.



Yoshitérù vogue d'un horizon à l'autre, porté par le flux de son errance.
À la suite de sa traversée du désert, voici l'épisode citadin de son périple.




La ville d'Angkobora étant proche, Yoshitérù décida de s'approvisionner. Dans cette cité, pas d'eau propre, pas de fruits à grappiller, la misère concentrée au bord des routes défoncées. Sardo l'ado, somnolait à terre, un chiffon imbibé d'essence très près du nez. Retirant un écouteur de son baladeur, il alpaga le blanc bec :
« Où vas-tu, bouffon ? Donne de l'argent, je te file un trip.
— Écoute ce que je vais te dire : si tu travailles pour moi, je paye cash.
— Je ne sais rien faire. Qu'entends-tu au juste, par travailler ?
— J'ai besoin que tu me conduises au centre de cette ville labyrinthe.
— Ça, je le peux, tope là suis-moi. »
À grand peine Sardo l'ado se redressa, fit un signe à son voisin, et conduisit Yoshiterù à travers l'agglomération. Sur le parvis d'une grande église, une dizaine de jeunes garçons hirsutes, menaçants, les attendaient.
« Te voilà à ta destination. J'ai rempli mon contrat. Paye. » Yoshiterù paya Sardo. À ce moment précis, ses amis empoignèrent l'étranger. Pressentant le danger, il se débattit.
« Attendez ! Prenez mon argent, mais, laissez-moi la vie sauve. En contre-partie, je vous indiquerai un moyen de vous enrichir rapidement. Je connais une tortue en partance pour Ouagadboudidou, portant sur elle le plus beau joyau qu'aucun être humain au monde, n'a jamais pu contempler ! Vous la trouverez sur la route du désert d'où je viens. »
Pressé par les mauvais garçons, Yoshitérù, arrivant devant le trésor à quatre pattes, demanda pardon à Mâyâ. Elle répondit en ces termes :
« Je suis très honorée de la confiance que tu as pu me porter lorsque ta vie fut en danger. N'ai crainte, je ne suis qu'une illusion. »
Ils se mirent à cinq, ils se mirent à dix sur la tortue, bien enfermée dans sa carapace de jade sertie d'émeraudes.
« Nous allons te plonger dans une marmite d'eau bouillante.
— Bonne idée, dit-elle de sa voix caverneuse. Depuis le temps que je rêve de prendre un bain chaud. Cela me permettra d 'éliminer mes toxines.
— De quelles toxines parles-tu ? Demanda Sardo l'ado, lâchant de suite sa prise.
— Celles produites par tout le mal, que la convoitise des avides m'a endurci, puis ridé le corps.
— Soit. Alors serais-tu prête à nous céder ta carapace ?
— De moi, vous n'aurez rien. Par moi, vous obtiendrez tout. Prenez-moi entière comme un trésor, car je me donne à vous, si tel est votre désir. Escortez-moi où je le souhaite, je ferai de vous les hommes les plus riches de la terre. Les portes de la renommée s'ouvriront avant votre passage annoncé. Vous serez reçus comme des princes dans les palais, vêtus d'habits somptueux, repus de plats raffinés, et surtout, vous pourrez courtiser les nobles princesses encore pures. Acceptez-vous mon offre ? »
Une courte concertation, virulente, divisa les amis de Sardo. Le premier groupe acquiesça difficilement la proposition, tandis que les membres du deuxième groupe, les poings serrés, encadrèrent avec force grognements, l'équipage. Tous se mirent en route, tortue précieuse devant, méfiante escorte à sa suite.
Quant à Yoshiterù, un peu oublié dans l'affaire, il suivit la formation, discrètement. Avant l'embouchure du grand fleuve, les deux groupes s'opposèrent l'un à l'autre. De cris en empoignades, de coups en blessures, ils se battirent, pour posséder, à tour de rôle, le trésor rampant. Une fois tous exterminés, la tortue navrée contempla les corps devenus morts pour le restant de leurs jours. À nouveau seule, elle continua librement sa route.
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Message  bertrand-môgendre Dim 11 Mai 2008 - 21:12

Yoshiterù poursuivit des yeux rieurs, la course de Mâyâ, puis s'allongea sous un arbre. Durant la nuit, il ne cessa de se débattre dans ses rêves étranges.
Le premier rêve parlait de l'histoire du pain d'épice, prêt à dorer, qui voulait se marier, avant d'être cuit, avec la gaufrette légèrement acidulée. Comment faire pour séduire la fine friandise, délicate ? Son embonpoint rassurait la fragile demoiselle amusée par sa bonne mine. Un jour, le pain d'épice, pour plaire à la gaufrette croquante, se tartina de chocolat sur tout le corps. Un éléphant passa par là. De sa trompe l'aspira, puis l'avala sans broncher. La gaufrette craqua, fondit en larmes et, de rage, se précipita à l'assaut du pachyderme débonnaire. Elle se colla sous sa patte arrière. Gêné par la sucrerie fondue, il n'eut d'autre recours, pour s'en débarrasser, que de se baigner dans l'eau profonde du fleuve Absolutis. C'est lui d'ailleurs, qui, depuis ce jour, lança la mode des grands bains rafraîchissants. Ses congénères adoptèrent l'attitude délassante, sans savoir qu'à l'origine, il s'agissait d'une histoire d'amour entre un pain d'épice à dorer, et une gaufrette distinguée.
Le second rêve le portait haut dans le ciel, les bras écartés, cap sur la lumière. Lorsqu'il tourna la tête, il ouvrit grands les yeux horrifiés : il s'aperçut que ses ailes bleues, d'homme oiseau, diminuaient pour ne devenir qu'un squelette de pênes maigrelets. Sa chute libre le réveilla en sursaut.
Yoshitérù se lava dans l'eau proche. De barbotter ainsi, lui dégourdit l'esprit, énervé par cette nuit agitée.
Pour atteindre l'autre rive du fleuve Absolutis, le pont reliant les deux parties de la ville d' Angkobora paraissait bien loin. Yoshiterù décida de profiter de la traversée du troupeau de vaches de Thimbarou le berger. Celui-ci, à cheval sur une bille de bois creuse, invitait les meneuses cornues à entrer sans crainte dans l'eau trouble. À l'aide de ses Tibili, tibili plouf, le reste du bétail suivait à peine rassuré, les anciennes bêtes déjà en train de nager, la tête pointée au ciel, cherchant l'air. Yoshitérù, cavalier avant l'heure, choisit un taureau possédant une belle paire de cornes, à laquelle il put s'accrocher le temps de sa chevauchée humide.
Sitôt la terre ferme accostée, les bêtes se ruèrent à la poursuite de Thimbarou le berger, soucieux de rejoindre au plus vite les hauts plateaux, avec ses promesses de verdure à paître avant la fin de la saison.
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Message  bertrand-môgendre Dim 11 Mai 2008 - 21:13

La seconde partie de la ville d'Angkobora jouissait d'une ambiance survoltée. Les rues interminables, avaient des tracés compliqués. Yoshitérù quitta une zone brouillonne, profusion de cases, de cabanes, de bungalows construits pêle-mêle, « à la va comme j'te pousse », les uns à côté des autres, tantôt séparés par d'étroits corridors insalubres, tantôt agencés de part et d'autre d'un semblant de rues disproportionnées, permettant aux autobus et gros poids lourds de circuler plus facilement.
Le marché des féticheurs s'étendait sous des hangars aux toits de tôle. Il y régnait une odeur de chair pourrie. Emporté par sa curiosité naturelle, Yoshitérù s'arrêta devant leurs étals d'aspect répugnant.
Le premier vendeur somnolait, au-dessus de ses sacs en toile de jute. Il avait disposé par couleur, des poudres fines ou grossièrement concassées, des écorces d'arbres, des herbes sèches. Son voisin vendait des statuettes, des gris-gris petits. Sur le sol, plus loin, étaient alignés entre les calebasses sculptées, encore des gris-gris, des gongons et des fétiches aussi. Là, le commerçant alpaguait les visiteurs avec ses crânes minuscules d'animaux magiques, ses curieux ossements blanchis, ses peaux de reptiles, ses plumes en diadèmes, ses osselets bruyants. Chacun recevait des poignées de poudre sur la tête pour l'inviter à se protéger des mauvais esprits.
Tu avais un mal à guérir ? Tu voulais réparer une offense, un problème amoureux ? Tu recherches les sels du bain et des cérémonies rituelles qui précèdent ton mariage que tu veux durable et fécond ? Les guérisseurs traditionnels présents trouvaient place sur le marché avec tout ce qui leur était nécessaire pour préparer leurs décoctions (les ossements humains étaient vendus dans le plus grand secret). Ces sorciers, charlatans, listaient ce dont le malade avait besoin comme des médecins le prescriraient. Souvent, les clients achetaient la commande et ressortaient du site avec l'ordonnance dissimulée, comme un secret à ne pas divulguer. Les prix élevés ouvraient les interminables discussions et les palabres avec les doungourous virulents puis s'achevaient par une poignée de main signant leur entente mutuelle.
Yoshitérù s'extirpa de la foule. Il parvint à ce qui ressemble au centre d'une ville, dont les premiers bâtiments signaient l'ancienne présence coloniale. Contre les murs blanchis, suintait encore une odeur de cadavres nus, aux pieds cerclés de fers. Les hommes blancs habillés léger, dédaignaient les femmes Zungueiras installées sur le bitume pour vendre en vitesse leurs marchandises. Yoshitérù leur troqua du foufou et des fruits contre de la monnaie.
Un quartier plus loin, la communauté chinoise, cantonnait ses effectifs, au seul périmètre boueux et enchevêtré des matériaux de construction nécessaires aux nouveaux immeubles modernes, élevés avec la rapidité efficace de ses ouvriers besogneux, assurant, à leur statut de primo-arrivants, une complète liberté dans ce pays chaud. Travailleurs discrets, ils fourmillaient entre les échafaudages, les ferraillages et le béton. Yoshitérù tête en l'air, trébucha sur un madrier au sol. Un casque jaune riant, s'approcha rapidement de lui. Par petits mouvements de corps saccadés, brefs, courtois, innombrables, la personne transmit des excuses, revêtues du bleu de travail de ses honorables concitoyens. Sans prononcer un mot, sourire figé entre ses pommettes remontées au niveau de ses yeux bridés, il avait la main gauche bandée avec un bout de tissu, maculé du rouge de son sang séché.
L'endroit était un vaste chantier, de verre et de métal associés aux béton et bois amoncellés avec méthode. La ville prenait de la hauteur. Elle tentait d'arracher à la terre, les effets d'une nouvelle colonisation, qui maîtrisaient les bienfaits de l'urbanisation moderne. Les bâtiments neufs, construits sur les anciens bidonvilles, repoussaient vers la périphérie, la population démunie, du côté où, les avions, à grand renfort de décibels, indiquaient la direction de l'aéroport. Au cours de leur survol à basse altitude, ils transportaient les espoirs des migrants, courageux, avides d'avenir meilleur.
Les bidonvilles neufs. Les grattes ciel neuf. Seules les chaussées, encore éventrées pour cause de raccordement, ne suivaient pas la progression trop rapide de la ville en mouvement. Les anciens trottoirs, martyrisés, exhibaient leurs cicatrices récentes, non colmatées, non protégées. Chaque barrière de sécurité, était utilement récupérée par la communauté des malins sachant confectionner avec le métal, qui, un mur porteur, qui, un lit confortable ou une remorque aux roues vacillantes.
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Message  bertrand-môgendre Dim 11 Mai 2008 - 21:15

Éprouvant peu d'intérêt pour ce lieu, si ce n'est celui de trouver de quoi manger, Yoshitérù gagna le port. Les camions, acculés aux entrepôts géants, attendaient leur chargement. Entremêlés d'histoires de circulation bloquée, de pieds écrasés, de conducteurs imprudents au milieu des cyclistes à sonnettes, les crieurs de commerçants scandaient les qualités de leurs marchandises. Bousculé, chahuté, Yoshiterù se heurtait au chaland. Il bloquait les stressés nerveux, errait sans but, n'imaginant pouvoir se sortir de ce bourbier fourmillant. Entre dithyrambes pompeux et insultes glaireuses, sur fond de musique hurlante, diffusée dans les bars grands ouverts, les courses des enfants se faufilaient, joyeuses, pour être stoppées net, devant les femmes qui invectivaient les pickpockets.
Les solides travailleurs, pourtant maigrichons, espéraient se faire embaucher en vue de décharger les cargos. En file indienne, les engagés portaient sur la tête, protégée par des linges, des sacs de riz, des sacs de poudre de lait, des sacs de chaux, des sacs de ciment, des sacs de céréales, des sacs de sacs, des sacs lourds, des sacs d'efforts, des sacs toute la journée, des sacs pleins de poussière, des sacs vomissant de plaintes et de soupirs, des sacs gonflés par la sueur des ouvriers du port. À son tour, Yoshitérù se chargea de sacs d'arachides, une seule fois, malheureuse, sur la tête, les autres suivantes, sur l'épaule. Sa file à lui s'engouffrait dans le ventre d'un navire aussi haut qu'un immeuble, en suivant le chemin étroit de passerelles aux marches instables.
Une cloche sonna. Les travailleurs s'attablèrent devant la porte d'une bukka, et dévorèrent un morceau de poisson frit à la sauce n'toutou, accompagné d'une boule de djenkoumé, lentement mastiqué.
Yoshitérù s'adressa à son voisin:
— Depuis quand fais-tu ce travail ?
— Depuis toujours, répondit-il en se léchant les doigts.
— En une matinée, je suis déjà crevé.
L'homme, aux dents absentes, afficha son franc sourire, comme d'autres te tapent dans le dos d'une main réconfortante.
Au second coup de sifflet, Yoshitérù, discipliné, reprit le rang, sous une chaleur écrasante. Trois semaines complètes de travail, comblèrent les cales volumineuses.

Avec en poche sa maigre paye, Yoshitérù regagna sa couche improvisée sur le bateau, bien à l'abri des regards, pour s'y endormir profondément.
Évasion délivrance, l'océan prépare au grand départ.
Les bruits de la ville, avalés par l'eau du large, se noyèrent dans le gris des solitudes surpeuplées. Agapatou était là, cachée elle aussi très près de lui.
Agapatou, éteinte dans le noir, regardait Yoshiterù.
Lui, fatigué d'avoir tant porté, observait à la dérobée, sa nouvelle compagne.
Nourris exclusivement de cacahuètes et d'huile de palme, au quotidien, leurs menus eurent les effets diarrhéiques prévisibles. Bercés ou réveillés, tantôt ballottés, tantôt agacés par le bruit sourd des vagues contre la coque, les deux clandestins, étendus, se rapprochèrent un peu plus chaque jour, pour lutter contre le froid qui les enserrait.
Agapatou l'accompagnera tout le temps de la traversée.


Il n'est ni lieu ni temps pour celui qui a reçu un coeur pour aimer.
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Message  Lucy Dim 11 Mai 2008 - 22:35

(voir l'épisode précédent)
Il est où ?
J'ai bien aimé le côté conte africain de ta nouvelle ( des contes que j'écoutais sur une petite radio, perchée sur la colline de la Fac, en grignotant le p'tit bout de pain du midi tartiné de je-sais-plus-quoi. C'est loin, tout ça ! ). J'ai bien embarqué dans la première partie, me suis un peu perdue dans la ville " labyrinthe " : normal. M'a embêté de perdre Mâyâ de vue, je l'aimais bien.
Il y a de bien jolies phrases et de bien jolis mots, tout le long du parcours de Yoshitérù.
Comme celle-ci :
Il n'est ni lieu ni temps pour celui qui a reçu un coeur pour aimer.
La partie rêvée m'a mis le sourire aux lèvres. Merci !
Je m'arrête ici, mes commentaires n'étant pas parmi les plus constructifs, critiques et tout le toutim, je préfère céder la place aux véritables commentateurs, ravie que je suis de cette nouvelle invitation au voyage.
Pars à la recherche de la " traversée du désert "...
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Message  apoutsiak Lun 12 Mai 2008 - 6:51

.

Avec ton Yoshitérù, le voyage est toujours assuré. On voit, on sent les épices, la toile de jute, les paysages défoncés.

Cependant, j'ai lu ton texte comme une sorte de pêle-mêle, où rêve, conte, récit de voyage étaient juxtaposés sans se fondre vraiment dans un tout harmonieux. J'ai l'impression que tu nous as livré ce texte alors que tu y étais encore empêtré. Ce qui ne lui ôte pas les qualités que j'ai énoncées au début.
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Message  Gobu Lun 12 Mai 2008 - 9:08

Plusieurs histoires gigognes, ou plutôt unique histoire à tiroirs, chacun ouvrant sur un autre tiroir, comme la vie, en somme. Surtout en Afrique, même si ton Afrique à toi semble universelle. Le passage du rêve à un monde éveillé tout aussi onirique n'est pas l'un des moindres charmes de ce récit. Télescopage entre le merveilleux et le trivial, entre la tradition et le monde moderne, entre pauvreté besogneuse et tortues endiamantées, grouillement d'ethnies et solitudes de la piste, on se promène dans un kaléidoscope fou. Promenade tonique et plaisante, assurément. La fin qui évoque un autre drame actuel ouvre sur de nouvelles aventures...

Deux petites remarques : "...squelettes de pênes maigrelets..." s'agissant d'oiseaux, ne parlerait-on pas plutôt de pennes ?

"...les femmes invectivaient les pickpockets..." bien gentilles : en Afrique, lorsqu'un voleur se fait prendre par la foule, en général, on lui applique le traitement dit du "collier de feu". Un pneu autour des épaules, de l'essence et on met le feu...
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Message  Invité Lun 12 Mai 2008 - 10:09

Tu fais référence à un épisode précédent, c'est dommage pour ceux qui ne sont pas au courant.
Autrement, joli voyage, un peu embrouillé mais chaleureux, vivant... Le ton du récit passe bien.

D'accord avec Lucy pour dire que la première partie est celle qui se lit le mieux, et qu'on regrette la sortie trop rapide de Mayâ. Trop rapide aussi la fin, traitée un peu par-dessus la jambe, si j'ose dire...

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Message  bertrand-môgendre Lun 12 Mai 2008 - 10:42

(voir l'épisode précédent)» se révèle être un manquement à la plus élémentaire des politesses, puisque le texte, n'est pas présent sur vos écrits. (merci Lucy, Island)
Est-il possible de supprimer cet impair ? (une main charitable passant par là...) C'est ok. (K.)

Gobu, c'est sans peine que je garde tes pennes.
À ces enfants, je ne veux pas infliger de collier de feu, car ici tous les pneumatiques ont déjà été recyclés.
Tu as raison : kaléidoscope et télescopage, sont révélateurs de ce monde en effervescence.

Mais oui, Apoutsiak, empêtré est le juste terme correspondant à ma vision des choses. Il y a tant à découvrir dans ce pêle-mêle , que parfois ma langue fourche alors que la pensée sommeille encore.
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Message  Arielle Lun 12 Mai 2008 - 15:40

Un épisode coloré, chamarré, fourmillant, extrêmement vivant mais je m'y retrouve, un peu comme ton héros, errant sans but et j'ai du mal à raccorder les quatre parties qui fonctionnent très bien chacune de manière indépendante. Un puzzle dans lequel on tente de reconstituer avec toi l'Afrique explosant tous azimuts. Ce n'est pas désagréable du tout, juste un peu déconcertant ;-)

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Message  à tchaoum Mer 14 Mai 2008 - 7:29

D'autres l'ont dit, tu ratisses large !
Le début me fait penser à un récit de défonce (et c'est du sérieux, ce qu'il se met dans le cornet !) puis tu passes à autre chose comme on change de berge du fleuve, et puis encore à autre chose quand on arrive au port...
Ça mériterait certainement une nouvelle développée dans chaque ambiance. Pour moi, ça va trop vite, je n'ai pas le temps de profiter de chaque tableau que tu plantes, et je le regrette. C'est d'ailleurs bon signe, ça veut dire qu'ils ont un goût de revenez-y...
La tortue de jade mériterait un conte à part, chtrouve.
Et les passagers clandestins aussi, tu en dis trop ou pas assez, il me semble.
Mais sans doute ma frustration vient-elle du fait que ça n'est pas véritablement une nouvelle, mais un chapitre d'une errance plus longue.
Bah !
Là encore, on voyage, que demander de plus ?
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Message  Charles Jeu 15 Mai 2008 - 9:45

bien aimé ce que tu racontes, la manière dont tu nous le racontes. On voyage, on observe, on repense à d'autres lectures du genre ...

quelques réserves tout de même :

- "corps devenus morts pour le restant de leurs jours" même si je devine l'expression volontaire et je crois comprendre l'image des corps qui finiront poussières, me semble pas super réussi comme expression.

- "il parvint à ce qui ressemble au centre d'une ville", je dirai à ce qui ressemblait.

- le tout manque effectivement un peu de liant ou à l'inverse carrément de séparation entre chapitre, chacun racontant une petite histoire, un passage différent. Ca m'évoque un peu les lettres persannes, lointain souvenir de lecture ...
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Message  Krystelle Ven 16 Mai 2008 - 6:35

J'ai aimé l'histoire du pain d'épice et de la gaufrette, j'ai aimé aussi cette langueur qui ponctue parfois tes phrases, j'ai aimé enfin la dimension un peu chaotique la balade.
J'ai moins aimé cette façon que tu as de tenir le lecteur a distance en ne lui dévoilant jamais les pensées de ton personnage et en morcelant son cheminement.
Je n'ai pas eu le temps de vraiment m'installer dans ces histoires et je le regrette même si c'est aussi l'aspect mosaïque qui fait le charme du texte...

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Message  Reginelle Ven 16 Mai 2008 - 11:14

ben vi... y a le regret de ne pas avoir lu "l'épisode précédent"... pas parce que ça manque pour mieux cerner la logique du récit, mais parce que j'en aurais eu un peu plus... et que ça m'aurait peut-être appris qui est et d'où surgit ainsi Agapatou... Oui, "ta manière de raconter"... tu... ou plutôt Yoshitérù, nous entraîne après lui... on ne sait pas vraiment où il va, mais qu'importe, on le suit et on le suit sans peine. Et ça, c'est bien. C'est très fort. Arielle a bien défini ce que je ressens aussi : un puzzle de situations. Déconcertant, oui... et c'est très bien d'être déconcerté, ou surpris, ou intrigué... ça "réveille" !

"corps devenus morts pour le restant de leurs jours"
Ben là, perso, j'ai bien aimé l'expression. Ce n'est pas ici un commentaire de commentaire, mais juste un exemple de combien nous sommes tous différents, et que j'aime cette diversité !
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Message  mentor Ven 16 Mai 2008 - 14:26

encore un conte comme tu sais si bien les mettre en scène. Le plus fort étant que tu parviens à insérer d’autres petits contes dans le conte (les rêves au début, avec ce nouvel Icare oiseau-bleu). Et au final : pas de final ! Libre cours à notre imagination pour deviner la suite. L’eau est bien là, le fleuve, puis l’océan, mais pas omniprésente, un peu dommage. Tu me diras que dans le pays à peine imaginaire où se situe cette petite aventure, l’eau ne doit pas être si abondante, ça se saurait ! Belle histoire Bertrand. En exo anonyme je t’aurais reconnu ! ;-)

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Message  bertrand-môgendre Lun 19 Mai 2008 - 7:17

Charles, l'expression entendue me plaisait, je tenais absolument à l'insérer dans un texte. Chevillard Eric, avec son "Oreille rouge", m'a poussé à oser l'écrire (dans ce livre, l'auteur raconte son plaisir de composer lui-même des expressions africaines ; un bon moment à savourer).
De trouver un récit déconcertant est pour moi, une réussite.
Merci à tous pour vos lectures, et surtout pour vos récits.
Cet exercice de groupe, est, je pense, de bonne qualité.
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Message  Sahkti Lun 19 Mai 2008 - 16:41

Des croisements, des histoires qui s'entremêlent, des réflexions en filigrane et pas mal de non-dit, histoire d'esquisser la morale sans vraiment la jouer donneur de leçon.
Une recette que tu maîtrises et que tu adaptes à cette nouvelle vague quelque peu détournée.
Je retrouve avec plaisir la mélancolie de tes textes et cette manière qui t'appartient de raconter tout cela comme un conte oral.
Le côté dispersé, hétéroclite de l'ensemble me plaît beaucoup, même si ce fouillis fait par moments très désordonné mais c'est ça aussi la balade hors des sentiers battus :-)
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