Exercice en direct du 14 février
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Re: Exercice en direct du 14 février
Yali a écrit::-)kilis a écrit:Ah l'amour !Yali a écrit:ça me troue le cul !Krystelle a écrit:Mentor, Kilis, Yali: un mot ou une expression
Mais mon mot est = mille et une nuits
Kilis- Nombre de messages : 6085
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Re: Exercice en direct du 14 février
pas de résumé de contraintes?
Kilis- Nombre de messages : 6085
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Re: Exercice en direct du 14 février
1 ère partie
Contraintes:
- Evènement : JO (été ou hiver)
- Un personnage : Anny Cordy
- Expression à placer : se faire la belle
Heure de postage: 22h
On enchaîne dans la foulée directement sur la suite dès que l’autre a posté. Comme les délais sont courts, essayez de faire des premières parties pas trop longues pour que le suivant ait le temps de lire et continuer.
***
2 ème partie
Contraintes:
- devra se passer 3 heures plus tard que la première partie ou simplement contenir la mention "3 heures plus tard"
- mots/expression imposés : « ça me troue le cul » et « mille et une nuits »
Heure de postage: 22h40
(Reposter le tout: titre + 1ère partie + 2ème partie)
(Loup et autres retardataires : soit vous vous placez dans la liste alpha et vous continuez les 1ères parties des deux personnes qui vous précèdent, vous faites deux fins différentes avec les mêmes contraintes de fin donc, ou bien vous faites un seul texte avec toutes les contraintes, au choix !)
Contraintes:
- Evènement : JO (été ou hiver)
- Un personnage : Anny Cordy
- Expression à placer : se faire la belle
Heure de postage: 22h
On enchaîne dans la foulée directement sur la suite dès que l’autre a posté. Comme les délais sont courts, essayez de faire des premières parties pas trop longues pour que le suivant ait le temps de lire et continuer.
***
2 ème partie
Contraintes:
- devra se passer 3 heures plus tard que la première partie ou simplement contenir la mention "3 heures plus tard"
- mots/expression imposés : « ça me troue le cul » et « mille et une nuits »
Heure de postage: 22h40
(Reposter le tout: titre + 1ère partie + 2ème partie)
(Loup et autres retardataires : soit vous vous placez dans la liste alpha et vous continuez les 1ères parties des deux personnes qui vous précèdent, vous faites deux fins différentes avec les mêmes contraintes de fin donc, ou bien vous faites un seul texte avec toutes les contraintes, au choix !)
Re: Exercice en direct du 14 février
suis perdue
c'est pour uelle heure
au secours!
c'est pour uelle heure
au secours!
Kilis- Nombre de messages : 6085
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Re: Exercice en direct du 14 février
Ok Mdâme!
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Kilis- Nombre de messages : 6085
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Re: Exercice en direct du 14 février
Krystelle, chapeau bas! Résumer aussi clairement en si peu de temps... oui, je m'incline.Krystelle a écrit:pas clair?
C'EST PARTIIIIIIIIIIII
Re: Exercice en direct du 14 février
Shangaï 2034. Quelques flocons de neige recouvrent timidement le toit des immeubles avant de disparaître comme par enchantement. Un homme contemple tout cela d'un air désespéré par la fenêtre de son bureau. Le Président... Il se ronge les ongles. Pas très élégant pour un Président mais l'heure n'est pas au protocole, la situation est grave. Les Jeux Olympiques débutent dans deux jours et il n'est pas tombé plus de trois centimètres de neige sur le pays depuis le début de l'hiver. La piste de bobsleigh ressemble à un immense tobogan pour piscine tropicale; le ski-bosse ne pourra être que du ski-bouse et les descentes alpines feront surtout penser à une glissade sur une dune belge.
Ha la Belgique... la simple évocation du nom de ce pays lointain fait naître un vague à l'âme insurmontable chez le Président. Il se souvient de son premier voyage officiel dans cette minuscule contrée, de sa rencontre avec le Roi et surtout de ce fabuleux concert donné par Annie Cordy au Stade Roi Baudouin. Plus de 60.000 personnes venues l'applaudir, une foule en délire, des jeunes gens arrachant leur t-shirt pour le lancer sur la scène. Le Président était tombé immédiatement sous le charme de cette chanteuse à la voix d'or.
Il soupire. Il y a des années qu'Annie Cordy s'est fait la belle pour le paradis, le temps a passé et nous voilà aujourd'hui à quelques heures du lancement de ces manifestations que le peuple attend avec joie. C'est une catastrophe. Sans neige, il n'y aura pas de Jeux. Et sans Jeux, pas de retombées financières. Un désastre. Une période de récession. Le chômage, la crise, les contrats première embauche avec période d'essai de quinze ans au salaire minimum. L'indifférence internationale. L'oubli progressif. La démocratie tôt ou tard mise au placard. Un coup d'Etat. La mort du Président.
Ci-gît le Président, mort parce qu'il n'a pas neigé. Absurde mais c'est ainsi...
C'est alors que la sonnerie du téléphone résonne dans la pièce. Le Président sursaute. La ligne rouge. Il contemple l'appareil puis, enfin, décroche...
(la suite par Yali)
Ha la Belgique... la simple évocation du nom de ce pays lointain fait naître un vague à l'âme insurmontable chez le Président. Il se souvient de son premier voyage officiel dans cette minuscule contrée, de sa rencontre avec le Roi et surtout de ce fabuleux concert donné par Annie Cordy au Stade Roi Baudouin. Plus de 60.000 personnes venues l'applaudir, une foule en délire, des jeunes gens arrachant leur t-shirt pour le lancer sur la scène. Le Président était tombé immédiatement sous le charme de cette chanteuse à la voix d'or.
Il soupire. Il y a des années qu'Annie Cordy s'est fait la belle pour le paradis, le temps a passé et nous voilà aujourd'hui à quelques heures du lancement de ces manifestations que le peuple attend avec joie. C'est une catastrophe. Sans neige, il n'y aura pas de Jeux. Et sans Jeux, pas de retombées financières. Un désastre. Une période de récession. Le chômage, la crise, les contrats première embauche avec période d'essai de quinze ans au salaire minimum. L'indifférence internationale. L'oubli progressif. La démocratie tôt ou tard mise au placard. Un coup d'Etat. La mort du Président.
Ci-gît le Président, mort parce qu'il n'a pas neigé. Absurde mais c'est ainsi...
C'est alors que la sonnerie du téléphone résonne dans la pièce. Le Président sursaute. La ligne rouge. Il contemple l'appareil puis, enfin, décroche...
(la suite par Yali)
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exercice en direct du 14 février
Un remix techno-transe d’Anny Cordy, défonce les oreilles à la douille de kilowatts dolby.
Pas que ça qui défonce.
De la neige, de la poudreuse comme s’il en pleuvait et qui s’entasse, et qui, lame de rasoir s’affine pour disparaître au bout d’autant de lignes sniffées par autant de pailles sur glace. Sans blague, ce soir Coke sponsorise les JO de l’arrachage neurone.
J’en suis.
Suis même pile assis à côté d’un genre de fille qui se fait ça l’air de rien, un peu l’air de pas y toucher. Elle sniffe avec élégance, elle respire, l’ailette de son nez se fait diaphane, l’espace d’un instant sous cette lumière, elle brille un peu de l’intérieur.
Me faire la belle j’y pense !
Pas que ça qui défonce.
De la neige, de la poudreuse comme s’il en pleuvait et qui s’entasse, et qui, lame de rasoir s’affine pour disparaître au bout d’autant de lignes sniffées par autant de pailles sur glace. Sans blague, ce soir Coke sponsorise les JO de l’arrachage neurone.
J’en suis.
Suis même pile assis à côté d’un genre de fille qui se fait ça l’air de rien, un peu l’air de pas y toucher. Elle sniffe avec élégance, elle respire, l’ailette de son nez se fait diaphane, l’espace d’un instant sous cette lumière, elle brille un peu de l’intérieur.
Me faire la belle j’y pense !
Yali- Nombre de messages : 8624
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Re: Exercice en direct du 14 février
La patinoire olympique est pratiquement remplie.
Elle gronde encore de milliers de conversations, de cris d’enfants, on entend à peine la musique de fond.
La compétition n’a pas encore commencé mais on voit déjà le jury qui se met en place et un premier couple qui se présente au portillon du fond pour pénétrer sur la glace.
Ce sera pour l’échauffement.
Le bruit général décline, la musique s’amplifie, quelques applaudissements épars accueillent le couple qui s’élance sans se préoccuper de la foule déjà attentive.
C’est la paire russe : Tatiana et son frère, Andreï Ouvlekoff.
Amédée, après s’être ratatiné sur une plaque de verglas, juste avant d’entrer, sur le parvis, a réussi à trouver sa place dans les gradins. Du coup la douleur s’est réveillée dans son bras plâtré depuis sa dernière chute. Oui, ce jour magique où il a trouvé son premier trèfle à 4 feuilles. Et son pauvre coccyx s’en ressent aussi, ce ne sont pas ces fauteuils si durs qui vont le soulager…
Sur le siège d’à côté se tient une femme d’un certain âge, outrancièrement fardée, sourire aux lèvres, qui lance une rose sur la glace en criant à tue-tête : « De la part de Tata Yoyo ! ».
Puis elle se tourne vers Amédée et lui décoche un sourire 32-fausses-dents-émail-diamant de derrière les fagots. Amédée, qui pensait à une soirée Saint-Valentin tranquille, se demande déjà s’il ne serait pas judicieux de se faire la belle et d’échanger sa place avec quelqu’un, trois sièges plus loin.
Il n’a pas le temps de décider : le silence se fait.
Les deux patineurs sont au centre de l’ovale de glace. Les projecteurs forment un trèfle à 4 feuilles de lumière autour d’eux.
Le Boléro de Ravel ouvre le bal.
(Suite : Nothingman)
Elle gronde encore de milliers de conversations, de cris d’enfants, on entend à peine la musique de fond.
La compétition n’a pas encore commencé mais on voit déjà le jury qui se met en place et un premier couple qui se présente au portillon du fond pour pénétrer sur la glace.
Ce sera pour l’échauffement.
Le bruit général décline, la musique s’amplifie, quelques applaudissements épars accueillent le couple qui s’élance sans se préoccuper de la foule déjà attentive.
C’est la paire russe : Tatiana et son frère, Andreï Ouvlekoff.
Amédée, après s’être ratatiné sur une plaque de verglas, juste avant d’entrer, sur le parvis, a réussi à trouver sa place dans les gradins. Du coup la douleur s’est réveillée dans son bras plâtré depuis sa dernière chute. Oui, ce jour magique où il a trouvé son premier trèfle à 4 feuilles. Et son pauvre coccyx s’en ressent aussi, ce ne sont pas ces fauteuils si durs qui vont le soulager…
Sur le siège d’à côté se tient une femme d’un certain âge, outrancièrement fardée, sourire aux lèvres, qui lance une rose sur la glace en criant à tue-tête : « De la part de Tata Yoyo ! ».
Puis elle se tourne vers Amédée et lui décoche un sourire 32-fausses-dents-émail-diamant de derrière les fagots. Amédée, qui pensait à une soirée Saint-Valentin tranquille, se demande déjà s’il ne serait pas judicieux de se faire la belle et d’échanger sa place avec quelqu’un, trois sièges plus loin.
Il n’a pas le temps de décider : le silence se fait.
Les deux patineurs sont au centre de l’ovale de glace. Les projecteurs forment un trèfle à 4 feuilles de lumière autour d’eux.
Le Boléro de Ravel ouvre le bal.
(Suite : Nothingman)
Re: Exercice en direct du 14 février
Elle se dit que finalement, c’est tout simple de se faire la belle. Facile de quitter le boulot, élémentaire, bête comme chou. Un sourire pour dire qu’on s’en va, juste pour fumer une cigarette, dehors depuis que dans les lieux publics, on ne se fait plus désirer. Qu’on ne peut plus regarder les autres à travers l’écran de fumée et que, du coup, ils semblent encore plus moches.
Oui, c’est vraiment facile.
De rouler, sans compter les kilomètres, en écoutant Annie Cordy chanter « Bonbons Caramels ». Une vieille copine, Annie, qui prend souvent la peine d’occuper le siège passager et de lui faire la conversation dans les moments sans adjectif.
Annie s’est endormie. Depuis qu’elles ont passé la frontière, elle ne s’est plus sentie obligée de faire oublier le silence. Pleine de tact, en plus…
L’Italie. On se rapproche de « il ». On se rapproche, mais de si peu.
Dans Turin, la route s’encombre, de foule, de voitures, de couleurs.
Dans Turin, les minutes s’allongent.
Dans Turin, elle se dit qu’elle aussi espère décrocher sa médaille d’or.
Dans Turin, Annie se réveille.
Oui, c’est vraiment facile.
De rouler, sans compter les kilomètres, en écoutant Annie Cordy chanter « Bonbons Caramels ». Une vieille copine, Annie, qui prend souvent la peine d’occuper le siège passager et de lui faire la conversation dans les moments sans adjectif.
Annie s’est endormie. Depuis qu’elles ont passé la frontière, elle ne s’est plus sentie obligée de faire oublier le silence. Pleine de tact, en plus…
L’Italie. On se rapproche de « il ». On se rapproche, mais de si peu.
Dans Turin, la route s’encombre, de foule, de voitures, de couleurs.
Dans Turin, les minutes s’allongent.
Dans Turin, elle se dit qu’elle aussi espère décrocher sa médaille d’or.
Dans Turin, Annie se réveille.
Re: Exercice en direct du 14 février
(Mentor, je me marre déjà rien qu'en voyant Amédée!)
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exercice en direct du 14 février
Bruxelles 2012
Le jour de gloire était enfin arrivé! Mais pas pour la France. Pour la Belgique Paris avait encore échoué dans l'obtention des JO de 2012. Devant Bruxelles cette fois. Le CIO n' a pas résisté bien longtemps à la campagne belge toute en bonne humeur et en ébriété. Pour la cérémonie d'ouverture, le stade roi Baudouin avait revêtu ses plus beaux atours. Sa capacité s'est vue portée à 80 000 places pour l'occasion. Et il était évidemment comble. Le comité organisateur avait mis les petits plats dans les grands et réuni tout ce que la Belgique comptait de célébrités pour que cette cérémonie soit un grand moment. Le gouvernement belge avait rappelé d'urgence Franco Dragone de Las Vegas pour créer expressément les tableaux monumentaux censés raconter l'histoire de la Belgique. Bye bye Céline Dion. Tous les troubadours de Belgique s'étaient donné rendez-vous sur la grande scène au milieu du stade. Le Grand jojo avait composé un hymne officiel du feu de Dieu "Go, go , go les JO". Toujours très original. Franck Michael n'était pas en reste, en adaptant son plus grand succès "Toutes les femmes sont belles….aux Jeux olympiques". Restait à savoir quel athlète allumerait la flamme mais les bookmakers avisés penchaient pour la Monégasque Justine Hènin.
A l'intérieur du stade, la trêve olympique avait déjà commencé. Les athlètes des différents pays du globe sympathisaient allègrement. En parlant de globes justement, une joueuse de beach-volley brésilienne se tenait à mes côtés. Je ne sais pas depuis quand le Beach est sport olympique, mais en tous cas, c'était une putain de bonne idée. Les acclamations devenaient plus nourries. Normal, c'était Annie Cordy qui entrait comme une bombe sur la scène. Elle entama son tour de chant par "La Bonne du curé". Et c'est vrai que la bonne, à côté de moi, ferait perdre les vœux de chasteté de n'importe quel curé! Ensuite ce fut Tata Yoyo, qu'est-ce que tu caches sous ton grand chapeau?". La Brésilienne d'à côté je me foutais bien de savoir ce qu'elle cachait sous son grand chapeau mais je voulais plutôt savoir ce qu'elle cachait sous son caraco. J'en étais là. Fallait que j'amorce un semblant de conversation si je voulais me faire la belle…..
Nothingman- Nombre de messages : 747
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Re: Exercice en direct du 14 février
Le cadeau des anges
Je m’appelle Jo. Pas Jocelyn ni Jonathan. Non juste Jo.
Faut dire, je suis né en 86 pendant les J.O. de Séoul et mon père, ça l’inspirait pas tellement de choisir un prénom pendant les épreuves d’athlétisme. Je crois bien que s’il avait pu m’appeler « Triple Saut » il l’aurait fait. Quelque part, j’ai eu de la chance, Jo, c’est pas si mal. Et je vous dit pas si c’est maman qu’avait choisi…Heureusement qu’elle était pas en état, parce qu’à cette époque Anny Cordy et Chantal Goya connaissaient leur heure de gloire ; elle aurait aimé m’appeler Bouba je crois et peut-être même Capt’ain flamme.
Oui j’ai des parents bizarres et je dis pas ça parce que je suis à l’âge rebelle. Non j’ai passé le cap de la poussée d’acné, l’envie de se faire la belle pour faire le tour de la terre et tagguer le monde entier aux couleurs du Reggae. J’ai vingt ans et ce que je voudrais moi, c’est trouver une fille. Non, tout compte fait, trouver, c’est pas le mot parce que ça implique que je cherche. Et moi la fille, j'aimerais qu’elle me tombe du ciel, un peu comme un cadeau des anges. Je vous vois sourire ! Vous vous dites que c’est niais, je le sais mais je m’en fiche. J’y crois moi, parce que si les anges ne vous font pas de cadeau dans la vie, alors qui vous en fera ? Et puis aujourd’hui, c’est un peu spécial, on est le 14 février.
Alors j’ai pris un verre de vin, me suis posé dans le jardin, au pied du tilleul et maintenant j’attends que Saint Valentin me fasse un signe.
Je m’appelle Jo. Pas Jocelyn ni Jonathan. Non juste Jo.
Faut dire, je suis né en 86 pendant les J.O. de Séoul et mon père, ça l’inspirait pas tellement de choisir un prénom pendant les épreuves d’athlétisme. Je crois bien que s’il avait pu m’appeler « Triple Saut » il l’aurait fait. Quelque part, j’ai eu de la chance, Jo, c’est pas si mal. Et je vous dit pas si c’est maman qu’avait choisi…Heureusement qu’elle était pas en état, parce qu’à cette époque Anny Cordy et Chantal Goya connaissaient leur heure de gloire ; elle aurait aimé m’appeler Bouba je crois et peut-être même Capt’ain flamme.
Oui j’ai des parents bizarres et je dis pas ça parce que je suis à l’âge rebelle. Non j’ai passé le cap de la poussée d’acné, l’envie de se faire la belle pour faire le tour de la terre et tagguer le monde entier aux couleurs du Reggae. J’ai vingt ans et ce que je voudrais moi, c’est trouver une fille. Non, tout compte fait, trouver, c’est pas le mot parce que ça implique que je cherche. Et moi la fille, j'aimerais qu’elle me tombe du ciel, un peu comme un cadeau des anges. Je vous vois sourire ! Vous vous dites que c’est niais, je le sais mais je m’en fiche. J’y crois moi, parce que si les anges ne vous font pas de cadeau dans la vie, alors qui vous en fera ? Et puis aujourd’hui, c’est un peu spécial, on est le 14 février.
Alors j’ai pris un verre de vin, me suis posé dans le jardin, au pied du tilleul et maintenant j’attends que Saint Valentin me fasse un signe.
Re: Exercice en direct du 14 février
ouaip, libre cours à Not de le tourner fou...Sahkti a écrit:(Mentor, je me marre déjà rien qu'en voyant Amédée!)
Dis, Shangaï avec un Président... élu?? :-))
Re: Exercice en direct du 14 février
en 2034, on peut toujours rêver hein...mentor a écrit:Dis, Shangaï avec un Président... élu?? :-))
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exercice en direct du 14 février
JO
Encore une, et une autre. Il y en avait partout dans la ville, ça m’intriguait. A l’aéroport déjà des affiches et des banderoles des couleurs vives, vert rose et orange, des formes abstraites et enchevêtrées. C’était assez joli, attirant, et même avec un je ne sais quoi de… séduisant ? Oui, c’est le mot.
J’avais bien tenté de décrypter un sens au texte mais décidément, non, cette langue était … tellement différente… tellement étrange…
Alors j’ai fini par demander à IjabeL.
— Ah ça ! Ce sont les JO, JâvüR OznicK, les Jours Osés.
— Ah ?
— Tu verras, C’est bientôt et ça dure trois jours.
— Bien.
Puis on en avait plus reparlé. Alors j’ai été quelque peu surprise quand à quatre heures ce matin elle m’a tirée du lit. J’ai eu du mal, beaucoup de mal parce que j’étais un peu beaucoup dans le cirage. La veille nous avions bu. Au moins deux litres de ce truc très fort qu’ils font eux même à base d’alcool de riz dans lequel ils font macérer des ailes de papillons-lunes. Alors elle m’a traînée sous la douche, m’a savonnée, rincée, séchée, coiffée et puis elle m’a bandé les yeux.
Encore une, et une autre. Il y en avait partout dans la ville, ça m’intriguait. A l’aéroport déjà des affiches et des banderoles des couleurs vives, vert rose et orange, des formes abstraites et enchevêtrées. C’était assez joli, attirant, et même avec un je ne sais quoi de… séduisant ? Oui, c’est le mot.
J’avais bien tenté de décrypter un sens au texte mais décidément, non, cette langue était … tellement différente… tellement étrange…
Alors j’ai fini par demander à IjabeL.
— Ah ça ! Ce sont les JO, JâvüR OznicK, les Jours Osés.
— Ah ?
— Tu verras, C’est bientôt et ça dure trois jours.
— Bien.
Puis on en avait plus reparlé. Alors j’ai été quelque peu surprise quand à quatre heures ce matin elle m’a tirée du lit. J’ai eu du mal, beaucoup de mal parce que j’étais un peu beaucoup dans le cirage. La veille nous avions bu. Au moins deux litres de ce truc très fort qu’ils font eux même à base d’alcool de riz dans lequel ils font macérer des ailes de papillons-lunes. Alors elle m’a traînée sous la douche, m’a savonnée, rincée, séchée, coiffée et puis elle m’a bandé les yeux.
Kilis- Nombre de messages : 6085
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Re: Exercice en direct du 14 février
Bon, second round alors?
Je prends le texte de Blue, donc
Je prends le texte de Blue, donc
Kilis- Nombre de messages : 6085
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Re: Exercice en direct du 14 février
I am a poor lonesome cornichone
And I am back alone at home....
Eheheheheh, zamis !!!!! Je peux me joindre à vous, comme ça, à l'improviste ?
And I am back alone at home....
Eheheheheh, zamis !!!!! Je peux me joindre à vous, comme ça, à l'improviste ?
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
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Re: Exercice en direct du 14 février
kilis a écrit:depuis quand que c'est une tare le célibat?
J'en connais tant qui souhaiteraient l'être!
Paraît qu'il y en a même qui tue pour ça :-(
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
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Re: Exercice en direct du 14 février
Moi je tuerais pour avoir quelqu'un qui me réchauffe le soir
Et pas la bouilloire!
Et pas la bouilloire!
Giny- Nombre de messages : 1802
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Re: Exercice en direct du 14 février
Je suis partant pour reprendre un texte, vous me dîtes seulement qui et je planche !
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
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Re: Exercice en direct du 14 février
Celui qui te précède dans l'ordre alpha Loup sauf si t'as une autre idée.Loupbleu a écrit:Je suis partant pour reprendre un texte, vous me dîtes seulement qui et je planche !
Re: Exercice en direct du 14 février
Shangaï 2034. Quelques flocons de neige recouvrent timidement le toit des immeubles avant de disparaître comme par enchantement. Un homme contemple tout cela d'un air désespéré par la fenêtre de son bureau. Le Président... Il se ronge les ongles. Pas très élégant pour un Président mais l'heure n'est pas au protocole, la situation est grave. Les Jeux Olympiques débutent dans deux jours et il n'est pas tombé plus de trois centimètres de neige sur le pays depuis le début de l'hiver. La piste de bobsleigh ressemble à un immense tobogan pour piscine tropicale; le ski-bosse ne pourra être que du ski-bouse et les descentes alpines feront surtout penser à une glissade sur une dune belge.
Ha la Belgique... la simple évocation du nom de ce pays lointain fait naître un vague à l'âme insurmontable chez le Président. Il se souvient de son premier voyage officiel dans cette minuscule contrée, de sa rencontre avec le Roi et surtout de ce fabuleux concert donné par Annie Cordy au Stade Roi Baudouin. Plus de 60.000 personnes venues l'applaudir, une foule en délire, des jeunes gens arrachant leur t-shirt pour le lancer sur la scène. Le Président était tombé immédiatement sous le charme de cette chanteuse à la voix d'or.
Il soupire. Il y a des années qu'Annie Cordy s'est fait la belle pour le paradis, le temps a passé et nous voilà aujourd'hui à quelques heures du lancement de ces manifestations que le peuple attend avec joie. C'est une catastrophe. Sans neige, il n'y aura pas de Jeux. Et sans Jeux, pas de retombées financières. Un désastre. Une période de récession. Le chômage, la crise, les contrats première embauche avec période d'essai de quinze ans au salaire minimum. L'indifférence internationale. L'oubli progressif. La démocratie tôt ou tard mise au placard. Un coup d'Etat. La mort du Président.
Ci-gît le Président, mort parce qu'il n'a pas neigé. Absurde mais c'est ainsi...
C'est alors que la sonnerie du téléphone résonne dans la pièce. Le Président sursaute. La ligne rouge. Il contemple l'appareil puis, enfin, décroche...
— Allo ?
— Monsieur le Président, votre femme !
Le Président s’assied, pense que non, l’absence de neige n’est pas le pire, non, il y a elle aussi.
— Passez-là moi, dit-il.
Et cette neige qui jamais ne tombe…
— Lincoln est mort !
— Je sais Chérie, ça fait longtemps !
Se passe un moment de silence comme ceux qui précèdent une catastrophe, un tsunami au minimum, voire pire, c’est pire !
— Notre Saint-Bernard Georges !
Le président se rappelle vaguement avoir des chiens, comme il se souvient vaguement de quantité de choses, toutefois, comme il est président, que la politique c’est son métier, il trouve les mots pour rassurer, dire que c’est pas si grave que ça un chien mort, que y a pas de quoi fouetter un chat, que dans le monde y’a infiniment plus grave, tout ça…
Elle dit « Oui », rassurée, raccroche.
Quelques heures plus tard, trois pour être exact, le Président derrière sa fenêtre et regardant le ciel, pense : c’est si facile, si facile les gens, si facile mais le temps, le temps… puis ajoute :
— Merde, ça me troue le cul.
Et jamais la neige tombe, et le Président fredonne Adamo.
Sahkti & Yali ©
Ha la Belgique... la simple évocation du nom de ce pays lointain fait naître un vague à l'âme insurmontable chez le Président. Il se souvient de son premier voyage officiel dans cette minuscule contrée, de sa rencontre avec le Roi et surtout de ce fabuleux concert donné par Annie Cordy au Stade Roi Baudouin. Plus de 60.000 personnes venues l'applaudir, une foule en délire, des jeunes gens arrachant leur t-shirt pour le lancer sur la scène. Le Président était tombé immédiatement sous le charme de cette chanteuse à la voix d'or.
Il soupire. Il y a des années qu'Annie Cordy s'est fait la belle pour le paradis, le temps a passé et nous voilà aujourd'hui à quelques heures du lancement de ces manifestations que le peuple attend avec joie. C'est une catastrophe. Sans neige, il n'y aura pas de Jeux. Et sans Jeux, pas de retombées financières. Un désastre. Une période de récession. Le chômage, la crise, les contrats première embauche avec période d'essai de quinze ans au salaire minimum. L'indifférence internationale. L'oubli progressif. La démocratie tôt ou tard mise au placard. Un coup d'Etat. La mort du Président.
Ci-gît le Président, mort parce qu'il n'a pas neigé. Absurde mais c'est ainsi...
C'est alors que la sonnerie du téléphone résonne dans la pièce. Le Président sursaute. La ligne rouge. Il contemple l'appareil puis, enfin, décroche...
— Allo ?
— Monsieur le Président, votre femme !
Le Président s’assied, pense que non, l’absence de neige n’est pas le pire, non, il y a elle aussi.
— Passez-là moi, dit-il.
Et cette neige qui jamais ne tombe…
— Lincoln est mort !
— Je sais Chérie, ça fait longtemps !
Se passe un moment de silence comme ceux qui précèdent une catastrophe, un tsunami au minimum, voire pire, c’est pire !
— Notre Saint-Bernard Georges !
Le président se rappelle vaguement avoir des chiens, comme il se souvient vaguement de quantité de choses, toutefois, comme il est président, que la politique c’est son métier, il trouve les mots pour rassurer, dire que c’est pas si grave que ça un chien mort, que y a pas de quoi fouetter un chat, que dans le monde y’a infiniment plus grave, tout ça…
Elle dit « Oui », rassurée, raccroche.
Quelques heures plus tard, trois pour être exact, le Président derrière sa fenêtre et regardant le ciel, pense : c’est si facile, si facile les gens, si facile mais le temps, le temps… puis ajoute :
— Merde, ça me troue le cul.
Et jamais la neige tombe, et le Président fredonne Adamo.
Sahkti & Yali ©
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Re: Exercice en direct du 14 février
Mentor
La patinoire olympique est pratiquement remplie.
Elle gronde encore de milliers de conversations, de cris d’enfants, on entend à peine la musique de fond.
La compétition n’a pas encore commencé mais on voit déjà le jury qui se met en place et un premier couple qui se présente au portillon du fond pour pénétrer sur la glace.
Ce sera pour l’échauffement.
Le bruit général décline, la musique s’amplifie, quelques applaudissements épars accueillent le couple qui s’élance sans se préoccuper de la foule déjà attentive.
C’est la paire russe : Tatiana et son frère, Andreï Ouvlekoff.
Amédée, après s’être ratatiné sur une plaque de verglas, juste avant d’entrer, sur le parvis, a réussi à trouver sa place dans les gradins. Du coup la douleur s’est réveillée dans son bras plâtré depuis sa dernière chute. Oui, ce jour magique où il a trouvé son premier trèfle à 4 feuilles. Et son pauvre coccyx s’en ressent aussi, ce ne sont pas ces fauteuils si durs qui vont le soulager…
Sur le siège d’à côté se tient une femme d’un certain âge, outrancièrement fardée, sourire aux lèvres, qui lance une rose sur la glace en criant à tue-tête : « De la part de Tata Yoyo ! ».
Puis elle se tourne vers Amédée et lui décoche un sourire 32-fausses-dents-émail-diamant de derrière les fagots. Amédée, qui pensait à une soirée Saint-Valentin tranquille, se demande déjà s’il ne serait pas judicieux de se faire la belle et d’échanger sa place avec quelqu’un, trois sièges plus loin.
Il n’a pas le temps de décider : le silence se fait.
Les deux patineurs sont au centre de l’ovale de glace. Les projecteurs forment un trèfle à 4 feuilles de lumière autour d’eux.
Le Boléro de Ravel ouvre le bal.
Nothingman
Trois heures plus tard, le dernier couple de la soirée, la paire française vient investir la patinoire. Tout en raffinement et en élégance, ils s'élancent au rythme de la musique des milles et une nuit, une comédie musicale à la mode. Ils enchaînent les pirouettes, les triples axels et les loots piqués avec grâce et aisance. "Dieu que Marie Annissina est belle dans sa combinaison verte émeraude brillante et vaporeuse " se dit Amédée subjugué également par sa chevelure couleur de feu. A côté de lui, la femme plantureuse n'en perdait pas une miette non plus et dandinait ses fesses sur sa banquette à chaque fois qu'une figure était enclenchée. Le visage de sa voisine lui rappelait quelqu'un, mais il ne savait pas dire qui …Il en était là de ses réflexions quand Marie Annissina se mit à porter son partenaire Gwendal Pezerat. C'était le seul couple de patineurs à pouvoir effectuer pareille figure. A chaque fois qu'il la voyait, cette figure trouait le cul d'Amédée. La voisine, à ses côtés ne tenait vraiment plus en place non plus, une vraie pile électrique. Elle commençait vraiment à agacer Amédée. Sur la piste, le couple incandescent venait de récolter une standing ovation. Pleins d'angoisse, ils attendaient à présent la note que les juges allaient leur attribuer. Un journaliste un peu impétueux leur posait des questions, ne leur laissant pas même le temps de souffler après l'effort. Il s'agissait de l'inénarrable Nelson Monfort. On le voyait s'extasier avec son micro sur l'écran géant, ne leur laissant pas le temps de répondre.
Le public se tut un instant quand la côte apparut. Elle frisait le maximum. Applaudissements à tout rompre dans les travées. L'ambiance au maximum. Son exubérante voisine le serra très fort dans ses bras "Ils étaient choux, ces patineurs non une fois?". Et soudain il la reconnut. L'accent bruxellois prononcé, Tata Yoyo, le grand chapeau, les manières outrancières, c'était bien sûr Annie Cordy. "Désolé , je ne vous avais pas reconnu" déclara Amédée tout penaud. "Ben oui, mon gars, il t'a fallu le temps!"
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Re: Exercice en direct du 14 février
.
« Le cadeau des anges »
« Je m’appelle Jo. Pas Jocelyn ni Jonathan. Non juste Jo.
Faut dire, je suis né en 86 pendant les J.O. de Séoul et mon père, ça l’inspirait pas tellement de choisir un prénom pendant les épreuves d’athlétisme. Je crois bien que s’il avait pu m’appeler « Triple Saut » il l’aurait fait. Quelque part, j’ai eu de la chance, Jo, c’est pas si mal. Et je vous dis pas si c’est maman qu’avait choisi… Heureusement qu’elle était pas en état, parce qu’à cette époque Anny Cordy et Chantal Goya connaissaient leur heure de gloire ; elle aurait aimé m’appeler Bouba je crois et peut-être même Capt’ain flamme.
Oui j’ai des parents bizarres et je dis pas ça parce que je suis à l’âge rebelle. Non j’ai passé le cap de la poussée d’acné, l’envie de se faire la belle pour faire le tour de la terre et tagguer le monde entier aux couleurs du Reggae. J’ai vingt ans et ce que je voudrais moi, c’est trouver une fille. Non, tout compte fait, trouver, c’est pas le mot parce que ça implique que je cherche. Et moi la fille, j'aimerais qu’elle me tombe du ciel, un peu comme un cadeau des anges. Je vous vois sourire ! Vous vous dites que c’est niais, je le sais mais je m’en fiche. J’y crois moi, parce que si les anges ne vous font pas de cadeau dans la vie, alors qui vous en fera ? Et puis aujourd’hui, c’est un peu spécial, on est le 14 février.
Alors j’ai pris un verre de vin, me suis posé dans le jardin, au pied du tilleul et maintenant j’attends que Saint Valentin me fasse un signe.
Oui, 20 ans aujourd’hui, pile un jour de Saint Valentin, et pas une fille à qui faire un brin de causette. Ca me troue le cul. Oh, j’en ai eu des copines, faut pas croire. Mais juste copines, pas plus. En fait, je sais pas y faire, je crois. Regarde, par exemple mon copain Amédée : avec sa bouille ronde, son air niais, sa démarche hésitante, ben il les fait rire comme c’est pas possible. Et elle lui tombent dans les bras. Et ce ballot il sait même pas quoi en faire ! Je lui ai expliqué pourtant, cent fois : tu les as fait rire, c’est la moitié du chemin. Reste à trouver le petit plus pour passer directo aux mille et une nuits d’amour.
Ouais, j’ai l’air fin moi en donneur de leçons.
Ploc ! Tiens, un empapaouté de moineau qui me chie sur la tonsure. J’y crois pas ! »
Jo lève la tête pour insulter le volatile lorsqu’une ombre immense s’étend tout à coup sur toute la superficie du jardin, cachant le soleil.
Avant d’avoir pu comprendre le phénomène, Jo est percuté de plein fouet par un corps non identifié qui fait également valser la table de jardin avec la carafe de vin et le bocal de cornichons.
Le garçon est groggy, se relève tant bien que mal. Le soleil est à nouveau resplendissant. Mais le gazon est recouvert d’une vaste toile de nylon multicolore du plus bel effet.
Des fils fixés à la toile convergent tous vers un point situé derrière Jo qui se retourne.
Pas le temps de réaliser : il est saisi à bras le corps par… par… une femme, qui l’étreint violemment, le serre contre son cœur, le couvre de baisers, le coiffe à l’envers, lui tire la langue – la sienne – et finit par lui baragouiner plein de phrases en étranger. Elle fleure bon le patchouli, se dit-il confusément.
Heureusement, les gestes qui accompagnent ce flot de paroles sont explicites et Jo comprend la situation : il était, par bonheur, sur la trajectoire de la jeune femme, formant écran par rapport au tronc du gros tilleul, sauvant ainsi sans doute la vie à la parachutiste amateur qui finissait sa descente pratiquement à l’horizontale, poussée par un fort vent d’est.
La soirée de Saint Valentin s’annonce finalement sous les meilleurs auspices. Merci Valentin, merci les anges !
.
« Le cadeau des anges »
« Je m’appelle Jo. Pas Jocelyn ni Jonathan. Non juste Jo.
Faut dire, je suis né en 86 pendant les J.O. de Séoul et mon père, ça l’inspirait pas tellement de choisir un prénom pendant les épreuves d’athlétisme. Je crois bien que s’il avait pu m’appeler « Triple Saut » il l’aurait fait. Quelque part, j’ai eu de la chance, Jo, c’est pas si mal. Et je vous dis pas si c’est maman qu’avait choisi… Heureusement qu’elle était pas en état, parce qu’à cette époque Anny Cordy et Chantal Goya connaissaient leur heure de gloire ; elle aurait aimé m’appeler Bouba je crois et peut-être même Capt’ain flamme.
Oui j’ai des parents bizarres et je dis pas ça parce que je suis à l’âge rebelle. Non j’ai passé le cap de la poussée d’acné, l’envie de se faire la belle pour faire le tour de la terre et tagguer le monde entier aux couleurs du Reggae. J’ai vingt ans et ce que je voudrais moi, c’est trouver une fille. Non, tout compte fait, trouver, c’est pas le mot parce que ça implique que je cherche. Et moi la fille, j'aimerais qu’elle me tombe du ciel, un peu comme un cadeau des anges. Je vous vois sourire ! Vous vous dites que c’est niais, je le sais mais je m’en fiche. J’y crois moi, parce que si les anges ne vous font pas de cadeau dans la vie, alors qui vous en fera ? Et puis aujourd’hui, c’est un peu spécial, on est le 14 février.
Alors j’ai pris un verre de vin, me suis posé dans le jardin, au pied du tilleul et maintenant j’attends que Saint Valentin me fasse un signe.
Oui, 20 ans aujourd’hui, pile un jour de Saint Valentin, et pas une fille à qui faire un brin de causette. Ca me troue le cul. Oh, j’en ai eu des copines, faut pas croire. Mais juste copines, pas plus. En fait, je sais pas y faire, je crois. Regarde, par exemple mon copain Amédée : avec sa bouille ronde, son air niais, sa démarche hésitante, ben il les fait rire comme c’est pas possible. Et elle lui tombent dans les bras. Et ce ballot il sait même pas quoi en faire ! Je lui ai expliqué pourtant, cent fois : tu les as fait rire, c’est la moitié du chemin. Reste à trouver le petit plus pour passer directo aux mille et une nuits d’amour.
Ouais, j’ai l’air fin moi en donneur de leçons.
Ploc ! Tiens, un empapaouté de moineau qui me chie sur la tonsure. J’y crois pas ! »
Jo lève la tête pour insulter le volatile lorsqu’une ombre immense s’étend tout à coup sur toute la superficie du jardin, cachant le soleil.
Avant d’avoir pu comprendre le phénomène, Jo est percuté de plein fouet par un corps non identifié qui fait également valser la table de jardin avec la carafe de vin et le bocal de cornichons.
Le garçon est groggy, se relève tant bien que mal. Le soleil est à nouveau resplendissant. Mais le gazon est recouvert d’une vaste toile de nylon multicolore du plus bel effet.
Des fils fixés à la toile convergent tous vers un point situé derrière Jo qui se retourne.
Pas le temps de réaliser : il est saisi à bras le corps par… par… une femme, qui l’étreint violemment, le serre contre son cœur, le couvre de baisers, le coiffe à l’envers, lui tire la langue – la sienne – et finit par lui baragouiner plein de phrases en étranger. Elle fleure bon le patchouli, se dit-il confusément.
Heureusement, les gestes qui accompagnent ce flot de paroles sont explicites et Jo comprend la situation : il était, par bonheur, sur la trajectoire de la jeune femme, formant écran par rapport au tronc du gros tilleul, sauvant ainsi sans doute la vie à la parachutiste amateur qui finissait sa descente pratiquement à l’horizontale, poussée par un fort vent d’est.
La soirée de Saint Valentin s’annonce finalement sous les meilleurs auspices. Merci Valentin, merci les anges !
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Re: Exercice en direct du 14 février
(Le début de Nothingman)
Le jour de gloire était enfin arrivé! Mais pas pour la France. Pour la Belgique Paris avait encore échoué dans l'obtention des JO de 2012. Devant Bruxelles cette fois. Le CIO n' a pas résisté bien longtemps à la campagne belge toute en bonne humeur et en ébriété. Pour la cérémonie d'ouverture, le stade roi Baudouin avait revêtu ses plus beaux atours. Sa capacité s'est vue portée à 80 000 places pour l'occasion. Et il était évidemment comble. Le comité organisateur avait mis les petits plats dans les grands et réuni tout ce que la Belgique comptait de célébrités pour que cette cérémonie soit un grand moment. Le gouvernement belge avait rappelé d'urgence Franco Dragone de Las Vegas pour créer expressément les tableaux monumentaux censés raconter l'histoire de la Belgique. Bye bye Céline Dion. Tous les troubadours de Belgique s'étaient donné rendez-vous sur la grande scène au milieu du stade. Le Grand jojo avait composé un hymne officiel du feu de Dieu "Go, go, go les JO". Toujours très original. Franck Michael n'était pas en reste, en adaptant son plus grand succès "Toutes les femmes sont belles….aux Jeux olympiques". Restait à savoir quel athlète allumerait la flamme mais les bookmakers avisés penchaient pour la Monégasque Justine Hènin.
A l'intérieur du stade, la trêve olympique avait déjà commencé. Les athlètes des différents pays du globe sympathisaient allègrement. En parlant de globes justement, une joueuse de beach-volley brésilienne se tenait à mes côtés. Je ne sais pas depuis quand le Beach est sport olympique, mais en tous cas, c'était une putain de bonne idée. Les acclamations devenaient plus nourries. Normal, c'était Annie Cordy qui entrait comme une bombe sur la scène. Elle entama son tour de chant par "La Bonne du curé". Et c'est vrai que la bonne, à côté de moi, ferait perdre les vœux de chasteté de n'importe quel curé! Ensuite ce fut Tata Yoyo, qu'est-ce que tu caches sous ton grand chapeau?". La Brésilienne d'à côté je me foutais bien de savoir ce qu'elle cachait sous son grand chapeau mais je voulais plutôt savoir ce qu'elle cachait sous son caraco. J'en étais là. Fallait que j'amorce un semblant de conversation si je voulais me faire la belle…..
(La suite de Sahkti)
Trois heures plus tard, tous les artistes n'avaient pas encore défilé. Fallait dire qu'avec le fédéralisme, ça en faisait des régions et des contrées dignement représentées. Rien que pour la Belgique, quatre délégations! Sans parler des pays de l'ancien bloc de l'Est, tellement nombreux qu'on avait arrêté de les compter.
Je commençais à m'ennuyer ferme. Pas sûr que proposer à ma bimbo de voisine de lui montrer comment je maniais le javelot allait arranger les choses. Mais au moins, ça aurait fait passer le temps.
Quand les Français sont entrés dans le stade, j'ai failli éclater de rire. Hé hé ça me trouait le cul d'imaginer toutes les blagues débiles qu'on allait pouvoir raconter sur eux et leur énième échec pour l'obtention des Jeux. Bien fait, ça leur apprenait la leçon, chacun son tour de rigoler des autres.
Enfin la dernière délégation a montré le bout du nez. Les Turcs. Vivement applaudis par la foule pour les costumes des athlètes, ressemblant davantage à un conte des Mille et une Nuits qu'à une compétition sportive. Sur ce point, je n'avais rien à dire, c'était une marque de fringues à bas prix vendues dans une chaîne de grandes surfaces qui avait sponsorisé le team belge. La honte totale...
La pluie s'est mise à tomber. "Drache nationale!" avait crié Annie Cordy dans le micro au moment de remercier tous les artistes présents. A voir la tête de la Brésilienne sous les gouttes, j'ai tout de suite compris que l'eau du ciel belge était bien plus froide que celle de Rio. N'écoutant que mon coeur et mon sens de l'honneur – j'étais un grands sportif non corrompu-, j'ai retiré le haut de mon survêtement et lui ai glissé sur les épaules. Son sourire valait tous les remerciements du monde.
C'est à ce moment-là que le Danois est arrivé. Grand, blond, musclé et, détail qui a fait toute la différence, une veste en cachemire d'un superbe bordeaux foncé qui rendait mon survêt' bon marché complètement ridicule.
La pulpeuse brune ne s'y était pas trompée, j'ai saisi son regard passant d'un vêtement à l'autre, elle m'a rendu mon blouson avec un sourire timide puis s'est faufilée sous l'immensité danoise et est repartie sans même me jeter un regard. J'étais désemparé. Voilà donc à quoi ressemblait la fraternité olympique...
Quelques minutes plus tard, Annie Cordy était descendue dans l'arène pour saluer la délégation belge. Son sourire faisait plaisir à voir, elle nous a encouragés avec sa gouaille et ses mots chantants. Arrivée à ma hauteur, elle m'a tapoté l'épaule et a dit deux mots: "Jolie veste!" J'ai bien vu qu'elle frissonnait. Pour la seconde fois de la soirée, j'ai retiré le haut pour le déposer sur les épaules transies d'une femme. Et pour la deuxième fois, j'ai reçu un baiser sur la joue accompagné d'un sourire. Sauf que cette fois, ma veste est repartie avec l'invitée qui m'a fait un signe de la main.
Depuis lors, à côté de ma médaille de bronze trône une photo dédicacée d'Annie Cordy sur le buffet dans le salon.
Les Jeux Olympiques 2012? Inoubliables!
Le jour de gloire était enfin arrivé! Mais pas pour la France. Pour la Belgique Paris avait encore échoué dans l'obtention des JO de 2012. Devant Bruxelles cette fois. Le CIO n' a pas résisté bien longtemps à la campagne belge toute en bonne humeur et en ébriété. Pour la cérémonie d'ouverture, le stade roi Baudouin avait revêtu ses plus beaux atours. Sa capacité s'est vue portée à 80 000 places pour l'occasion. Et il était évidemment comble. Le comité organisateur avait mis les petits plats dans les grands et réuni tout ce que la Belgique comptait de célébrités pour que cette cérémonie soit un grand moment. Le gouvernement belge avait rappelé d'urgence Franco Dragone de Las Vegas pour créer expressément les tableaux monumentaux censés raconter l'histoire de la Belgique. Bye bye Céline Dion. Tous les troubadours de Belgique s'étaient donné rendez-vous sur la grande scène au milieu du stade. Le Grand jojo avait composé un hymne officiel du feu de Dieu "Go, go, go les JO". Toujours très original. Franck Michael n'était pas en reste, en adaptant son plus grand succès "Toutes les femmes sont belles….aux Jeux olympiques". Restait à savoir quel athlète allumerait la flamme mais les bookmakers avisés penchaient pour la Monégasque Justine Hènin.
A l'intérieur du stade, la trêve olympique avait déjà commencé. Les athlètes des différents pays du globe sympathisaient allègrement. En parlant de globes justement, une joueuse de beach-volley brésilienne se tenait à mes côtés. Je ne sais pas depuis quand le Beach est sport olympique, mais en tous cas, c'était une putain de bonne idée. Les acclamations devenaient plus nourries. Normal, c'était Annie Cordy qui entrait comme une bombe sur la scène. Elle entama son tour de chant par "La Bonne du curé". Et c'est vrai que la bonne, à côté de moi, ferait perdre les vœux de chasteté de n'importe quel curé! Ensuite ce fut Tata Yoyo, qu'est-ce que tu caches sous ton grand chapeau?". La Brésilienne d'à côté je me foutais bien de savoir ce qu'elle cachait sous son grand chapeau mais je voulais plutôt savoir ce qu'elle cachait sous son caraco. J'en étais là. Fallait que j'amorce un semblant de conversation si je voulais me faire la belle…..
(La suite de Sahkti)
Trois heures plus tard, tous les artistes n'avaient pas encore défilé. Fallait dire qu'avec le fédéralisme, ça en faisait des régions et des contrées dignement représentées. Rien que pour la Belgique, quatre délégations! Sans parler des pays de l'ancien bloc de l'Est, tellement nombreux qu'on avait arrêté de les compter.
Je commençais à m'ennuyer ferme. Pas sûr que proposer à ma bimbo de voisine de lui montrer comment je maniais le javelot allait arranger les choses. Mais au moins, ça aurait fait passer le temps.
Quand les Français sont entrés dans le stade, j'ai failli éclater de rire. Hé hé ça me trouait le cul d'imaginer toutes les blagues débiles qu'on allait pouvoir raconter sur eux et leur énième échec pour l'obtention des Jeux. Bien fait, ça leur apprenait la leçon, chacun son tour de rigoler des autres.
Enfin la dernière délégation a montré le bout du nez. Les Turcs. Vivement applaudis par la foule pour les costumes des athlètes, ressemblant davantage à un conte des Mille et une Nuits qu'à une compétition sportive. Sur ce point, je n'avais rien à dire, c'était une marque de fringues à bas prix vendues dans une chaîne de grandes surfaces qui avait sponsorisé le team belge. La honte totale...
La pluie s'est mise à tomber. "Drache nationale!" avait crié Annie Cordy dans le micro au moment de remercier tous les artistes présents. A voir la tête de la Brésilienne sous les gouttes, j'ai tout de suite compris que l'eau du ciel belge était bien plus froide que celle de Rio. N'écoutant que mon coeur et mon sens de l'honneur – j'étais un grands sportif non corrompu-, j'ai retiré le haut de mon survêtement et lui ai glissé sur les épaules. Son sourire valait tous les remerciements du monde.
C'est à ce moment-là que le Danois est arrivé. Grand, blond, musclé et, détail qui a fait toute la différence, une veste en cachemire d'un superbe bordeaux foncé qui rendait mon survêt' bon marché complètement ridicule.
La pulpeuse brune ne s'y était pas trompée, j'ai saisi son regard passant d'un vêtement à l'autre, elle m'a rendu mon blouson avec un sourire timide puis s'est faufilée sous l'immensité danoise et est repartie sans même me jeter un regard. J'étais désemparé. Voilà donc à quoi ressemblait la fraternité olympique...
Quelques minutes plus tard, Annie Cordy était descendue dans l'arène pour saluer la délégation belge. Son sourire faisait plaisir à voir, elle nous a encouragés avec sa gouaille et ses mots chantants. Arrivée à ma hauteur, elle m'a tapoté l'épaule et a dit deux mots: "Jolie veste!" J'ai bien vu qu'elle frissonnait. Pour la seconde fois de la soirée, j'ai retiré le haut pour le déposer sur les épaules transies d'une femme. Et pour la deuxième fois, j'ai reçu un baiser sur la joue accompagné d'un sourire. Sauf que cette fois, ma veste est repartie avec l'invitée qui m'a fait un signe de la main.
Depuis lors, à côté de ma médaille de bronze trône une photo dédicacée d'Annie Cordy sur le buffet dans le salon.
Les Jeux Olympiques 2012? Inoubliables!
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exercice en direct du 14 février
Yali
Un remix techno-transe d’Anny Cordy, défonce les oreilles à la douille de kilowatts dolby.
Pas que ça qui défonce.
De la neige, de la poudreuse comme s’il en pleuvait et qui s’entasse, et qui, lame de rasoir s’affine pour disparaître au bout d’autant de lignes sniffées par autant de pailles sur glace. Sans blague, ce soir Coke sponsorise les JO de l’arrachage neurone.
J’en suis.
Suis même pile assis à côté d’un genre de fille qui se fait ça l’air de rien, un peu l’air de pas y toucher. Elle sniffe avec élégance, elle respire, l’ailette de son nez se fait diaphane, l’espace d’un instant sous cette lumière, elle brille un peu de l’intérieur.
Me faire la belle j’y pense !
Blue
Sauf que j’ai dû arrêter de penser, quelques instant après. Parce que la belle, je lui ai mis un doigt bien élevé sur la cuisse, histoire de ramasser un flocon de neige tombé de son nez étoilé. Oui, ça je m’en rappelle bien. Et puis, mon doigt se sentant seul, il a ramené quatre potes.
C’est là que ça a foiré. Quand tu veux te faire une fille, ramène jamais tes potes. Je lui ai dit à mon doigt mais il était trop tard. J’étais pas dans la bonne catégorie côté descente de poudreuse, et j’ai senti tout de suite que c’était pas avec ce qu’il me restait de réflexes que j’atteindrais le podium. J’ai voulu récupérer le mauvais virage, proposant une des Mille et une nuits, à la fille, rien qu’une… Mais non. Elle n’a pas dû aimer, la belle, et elle s’en est allée. Avec autant de grâce mise pour inspirer l’air et la neige, elle a soupiré son refus. Ca m’a rafraîchi le visage un moment, puis j’ai dû sombrer.
Je regarde l’heure et je vois que trois déjà sont passées. Annie Cordy a dû se trouver quelqu’un pour la nuit depuis longtemps, elle. Je me sens un peu con. Je repense à la belle et ça suffit pour qu’elle apparaisse, à l’autre bout de la piste. Elle est loin et entre nous, c’est une foutue patinoire. Je la vois faire un pas de deux avec un grand musclé. J’ai pas envie de leur mettre des points : chorégraphie moyenne, accord imparfait. Ca sent la chute. Il patine mal. Elle s’en va en un triple axel, il tente de la retenir d’une arabesque, mais c’est fini. Disqualifié.
D’un coup, je croise ses yeux et dedans, c’est plus beau que la cristalline. Elle glisse hors de la piste, c’est moi qu’elle récupère sur le chemin du vestiaire. En me disant que mille et une, ça fait beaucoup de nuits, mais qu’il faut qu’on s’entraîne.
Un remix techno-transe d’Anny Cordy, défonce les oreilles à la douille de kilowatts dolby.
Pas que ça qui défonce.
De la neige, de la poudreuse comme s’il en pleuvait et qui s’entasse, et qui, lame de rasoir s’affine pour disparaître au bout d’autant de lignes sniffées par autant de pailles sur glace. Sans blague, ce soir Coke sponsorise les JO de l’arrachage neurone.
J’en suis.
Suis même pile assis à côté d’un genre de fille qui se fait ça l’air de rien, un peu l’air de pas y toucher. Elle sniffe avec élégance, elle respire, l’ailette de son nez se fait diaphane, l’espace d’un instant sous cette lumière, elle brille un peu de l’intérieur.
Me faire la belle j’y pense !
Blue
Sauf que j’ai dû arrêter de penser, quelques instant après. Parce que la belle, je lui ai mis un doigt bien élevé sur la cuisse, histoire de ramasser un flocon de neige tombé de son nez étoilé. Oui, ça je m’en rappelle bien. Et puis, mon doigt se sentant seul, il a ramené quatre potes.
C’est là que ça a foiré. Quand tu veux te faire une fille, ramène jamais tes potes. Je lui ai dit à mon doigt mais il était trop tard. J’étais pas dans la bonne catégorie côté descente de poudreuse, et j’ai senti tout de suite que c’était pas avec ce qu’il me restait de réflexes que j’atteindrais le podium. J’ai voulu récupérer le mauvais virage, proposant une des Mille et une nuits, à la fille, rien qu’une… Mais non. Elle n’a pas dû aimer, la belle, et elle s’en est allée. Avec autant de grâce mise pour inspirer l’air et la neige, elle a soupiré son refus. Ca m’a rafraîchi le visage un moment, puis j’ai dû sombrer.
Je regarde l’heure et je vois que trois déjà sont passées. Annie Cordy a dû se trouver quelqu’un pour la nuit depuis longtemps, elle. Je me sens un peu con. Je repense à la belle et ça suffit pour qu’elle apparaisse, à l’autre bout de la piste. Elle est loin et entre nous, c’est une foutue patinoire. Je la vois faire un pas de deux avec un grand musclé. J’ai pas envie de leur mettre des points : chorégraphie moyenne, accord imparfait. Ca sent la chute. Il patine mal. Elle s’en va en un triple axel, il tente de la retenir d’une arabesque, mais c’est fini. Disqualifié.
D’un coup, je croise ses yeux et dedans, c’est plus beau que la cristalline. Elle glisse hors de la piste, c’est moi qu’elle récupère sur le chemin du vestiaire. En me disant que mille et une, ça fait beaucoup de nuits, mais qu’il faut qu’on s’entraîne.
Re: Exercice en direct du 14 février
Pour Loup
— Se faire la belle, t’en a de bonne toi, et comment qu’on fait ça ? On est dans la mouise oui, puis elle merdique je te le dis, elle pue !
— Suffit qu’on trouve du boulot…
— Merde j’ai jamais rien entendu d’aussi con, « du boulot », comme si ça existait pour les gens comme nous du boulot, autant s’inscrire au JO !
— On pourrait essayer…
— C’est ça, et moi je suis Anny Cordy ! Passe-moi le rouge au lieu de dire des conneries !
— Se faire la belle, t’en a de bonne toi, et comment qu’on fait ça ? On est dans la mouise oui, puis elle merdique je te le dis, elle pue !
— Suffit qu’on trouve du boulot…
— Merde j’ai jamais rien entendu d’aussi con, « du boulot », comme si ça existait pour les gens comme nous du boulot, autant s’inscrire au JO !
— On pourrait essayer…
— C’est ça, et moi je suis Anny Cordy ! Passe-moi le rouge au lieu de dire des conneries !
Yali- Nombre de messages : 8624
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Re: Exercice en direct du 14 février
Bon, comme d'hab, je vous abandonne avant la fin des hostilités, et vous lirai tranquillement plus tard. Histoire de pas commenter bêtement.
Chris: ça m'a bien plu ce petit exo duo de la Saint-Val!
Bonne nuit!
Chris: ça m'a bien plu ce petit exo duo de la Saint-Val!
Bonne nuit!
Re: Exercice en direct du 14 février
JO
Kilis
Encore une, et une autre. Il y en avait partout dans la ville, ça m’intriguait. A l’aéroport déjà des affiches et des banderoles des couleurs vives, vert rose et orange, des formes abstraites et enchevêtrées. C’était assez joli, attirant, et même avec un je ne sais quoi de… séduisant ? Oui, c’est le mot.
J’avais bien tenté de décrypter un sens au texte mais décidément, non, cette langue était … tellement différente… tellement étrange…
Alors j’ai fini par demander à IjabeL.
— Ah ça ! Ce sont les JO, JâvüR OznicK, les Jours Osés.
— Ah ?
— Tu verras, C’est bientôt et ça dure trois jours.
— Bien.
Puis on en avait plus reparlé. Alors j’ai été quelque peu surprise quand à quatre heures ce matin elle m’a tirée du lit. J’ai eu du mal, beaucoup de mal parce que j’étais un peu beaucoup dans le cirage. La veille nous avions bu. Au moins deux litres de ce truc très fort qu’ils font eux même à base d’alcool de riz dans lequel ils font macérer des ailes de papillons-lunes. Alors elle m’a traînée sous la douche, m’a savonnée, rincée, séchée, coiffée et puis elle m’a bandé les yeux.
Krystelle
On a marché. Enfin, elle a marché moi j’ai titubé à ses cotés. Plus on avançait et plus la rumeur se faisait bruit. Et puis le bruit est devenu vacarme. Des voix, des cris plutôt, de surprise, de joie peut-être. Même les onomatopées sont incompréhensibles ici ! J’entendais des « Svjüüüüük » des « schmliiiiiiit » et le rire de Ijabel. Elle me poussait un coup à droite, un coup à gauche et moi j’en avais le mal de mer. Il me semblait que les pavés s’échappaient sous mes pieds, que le sol fuyait et mes idées avec.
Je me souviens du son de la cloche, je me souviens des mains de Ijabel sur ma nuque, du bandeau qui tombe et du silence. Et puis...
Trois jours après, j’ai tout oublié.
Enfin trois jours, c’est ce qu’ils disaient. Mille et une nuit, en réalité.
Bordel ça me troue le cul ce qu’on peut faire avec de l’alcool de riz !
Kilis
Encore une, et une autre. Il y en avait partout dans la ville, ça m’intriguait. A l’aéroport déjà des affiches et des banderoles des couleurs vives, vert rose et orange, des formes abstraites et enchevêtrées. C’était assez joli, attirant, et même avec un je ne sais quoi de… séduisant ? Oui, c’est le mot.
J’avais bien tenté de décrypter un sens au texte mais décidément, non, cette langue était … tellement différente… tellement étrange…
Alors j’ai fini par demander à IjabeL.
— Ah ça ! Ce sont les JO, JâvüR OznicK, les Jours Osés.
— Ah ?
— Tu verras, C’est bientôt et ça dure trois jours.
— Bien.
Puis on en avait plus reparlé. Alors j’ai été quelque peu surprise quand à quatre heures ce matin elle m’a tirée du lit. J’ai eu du mal, beaucoup de mal parce que j’étais un peu beaucoup dans le cirage. La veille nous avions bu. Au moins deux litres de ce truc très fort qu’ils font eux même à base d’alcool de riz dans lequel ils font macérer des ailes de papillons-lunes. Alors elle m’a traînée sous la douche, m’a savonnée, rincée, séchée, coiffée et puis elle m’a bandé les yeux.
Krystelle
On a marché. Enfin, elle a marché moi j’ai titubé à ses cotés. Plus on avançait et plus la rumeur se faisait bruit. Et puis le bruit est devenu vacarme. Des voix, des cris plutôt, de surprise, de joie peut-être. Même les onomatopées sont incompréhensibles ici ! J’entendais des « Svjüüüüük » des « schmliiiiiiit » et le rire de Ijabel. Elle me poussait un coup à droite, un coup à gauche et moi j’en avais le mal de mer. Il me semblait que les pavés s’échappaient sous mes pieds, que le sol fuyait et mes idées avec.
Je me souviens du son de la cloche, je me souviens des mains de Ijabel sur ma nuque, du bandeau qui tombe et du silence. Et puis...
Trois jours après, j’ai tout oublié.
Enfin trois jours, c’est ce qu’ils disaient. Mille et une nuit, en réalité.
Bordel ça me troue le cul ce qu’on peut faire avec de l’alcool de riz !
Re: Exercice en direct du 14 février
Ca te plaît Mentor?
Nothingman- Nombre de messages : 747
Age : 44
Localisation : diabolo menthe
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice en direct du 14 février
TURIN
Elle se dit que finalement, c’est tout simple de se faire la belle. Facile de quitter le boulot, élémentaire, bête comme chou. Un sourire pour dire qu’on s’en va, juste pour fumer une cigarette, dehors depuis que dans les lieux publics, on ne se fait plus désirer. Qu’on ne peut plus regarder les autres à travers l’écran de fumée et que, du coup, ils semblent encore plus moches.
Oui, c’est vraiment facile.
De rouler, sans compter les kilomètres, en écoutant Annie Cordy chanter « Bonbons Caramels ». Une vieille copine, Annie, qui prend souvent la peine d’occuper le siège passager et de lui faire la conversation dans les moments sans adjectif.
Annie s’est endormie. Depuis qu’elles ont passé la frontière, elle ne s’est plus sentie obligée de faire oublier le silence. Pleine de tact, en plus…
L’Italie. On se rapproche de « il ». On se rapproche, mais de si peu.
Dans Turin, la route s’encombre, de foule, de voitures, de couleurs.
Dans Turin, les minutes s’allongent.
Dans Turin, elle se dit qu’elle aussi espère décrocher sa médaille d’or.
Dans Turin, Annie se réveille.
Il y a trois heurs qu’elle dort.
Pourquoi Turin ?
C’est Annie qui a choisi. Comme d’hab. Elle lui a fait confiance comme d’hab.
Et pourquoi pas Turin ?
Turin, Torino. Il y a de grandes affiches annonçant les Jeux Olympiques.
C’était « il » ou « il » ou « il », Annie a choisi l’italien. C’est celui qu’elle préfère, Annie. Elle, elle ne sait pas. Choisir, elle ne sait pas.
Elle rêve. Elle pense à Shéhérazade, aux mille et une nuit. Aux Jeux Olympique du rêve… à l’amour… à mille et une nuits… avec lui… à Tur… Mais… « Ah Putain de Rital de M… ! Non mais ça me troue le cul, ça. » Elle a freiné un peu brusquement ! Gloup ! Un peu bousculée, Annie ? Non, ça va… c’est juste le siège qui est un peu mouillé… mais Annie est toujours là à nager paisiblement dans son bocal.
Blue-Kilis
Elle se dit que finalement, c’est tout simple de se faire la belle. Facile de quitter le boulot, élémentaire, bête comme chou. Un sourire pour dire qu’on s’en va, juste pour fumer une cigarette, dehors depuis que dans les lieux publics, on ne se fait plus désirer. Qu’on ne peut plus regarder les autres à travers l’écran de fumée et que, du coup, ils semblent encore plus moches.
Oui, c’est vraiment facile.
De rouler, sans compter les kilomètres, en écoutant Annie Cordy chanter « Bonbons Caramels ». Une vieille copine, Annie, qui prend souvent la peine d’occuper le siège passager et de lui faire la conversation dans les moments sans adjectif.
Annie s’est endormie. Depuis qu’elles ont passé la frontière, elle ne s’est plus sentie obligée de faire oublier le silence. Pleine de tact, en plus…
L’Italie. On se rapproche de « il ». On se rapproche, mais de si peu.
Dans Turin, la route s’encombre, de foule, de voitures, de couleurs.
Dans Turin, les minutes s’allongent.
Dans Turin, elle se dit qu’elle aussi espère décrocher sa médaille d’or.
Dans Turin, Annie se réveille.
Il y a trois heurs qu’elle dort.
Pourquoi Turin ?
C’est Annie qui a choisi. Comme d’hab. Elle lui a fait confiance comme d’hab.
Et pourquoi pas Turin ?
Turin, Torino. Il y a de grandes affiches annonçant les Jeux Olympiques.
C’était « il » ou « il » ou « il », Annie a choisi l’italien. C’est celui qu’elle préfère, Annie. Elle, elle ne sait pas. Choisir, elle ne sait pas.
Elle rêve. Elle pense à Shéhérazade, aux mille et une nuit. Aux Jeux Olympique du rêve… à l’amour… à mille et une nuits… avec lui… à Tur… Mais… « Ah Putain de Rital de M… ! Non mais ça me troue le cul, ça. » Elle a freiné un peu brusquement ! Gloup ! Un peu bousculée, Annie ? Non, ça va… c’est juste le siège qui est un peu mouillé… mais Annie est toujours là à nager paisiblement dans son bocal.
Blue-Kilis
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice en direct du 14 février
Paris 2012
C'est l'été, il fait chaud à Paris en cet été 2012, sans compter que ça sent le gazoil et la friture. Et même les amoureux à l'ombre sur les bancs publics s'échangent des baisers mous, tendres mais mous.
Le baiser sportif, celui avec triple salto arrière de la langue, ainsi que tous les coureurs, les sauteurs, les acrobates du kamasutra, ils sont tous de l'autre côté de la Manche, ils performent à Londres. Les JOs de l'amour qu'ils se font. Les plus accros le font même en short.
Restent les romantiques, les languissants, les paresseux de la grasse matinée jusqu'en d'après-midi. Et Annie Cordy.
Parce qu'il fallait bien donner un peu le change. Faire naître un peu d'animation dans la capitale. Mais ils étaient tous là-bas, les chanteurs, les rockers... Là où il y avait l'événement ! Et il restait Annie Cordy. Alors, on argumenta bien qu'elle était Belge, mais pas plus que Johnny, que Michel Sardou, que Lorie, et que tous les chanteurs français qui avaient opté ces dernières années pour la nationalité belge.
Et n'empêche que c'était pas rien, même si ça n'allait pas entrer dans le livre des records, mais ces deux-là avait fait l'amour sur "Tata Yoyo", c'est dire comme ils s'aimaient...
C'est l'été, il fait chaud à Paris en cet été 2012, sans compter que ça sent le gazoil et la friture. Et même les amoureux à l'ombre sur les bancs publics s'échangent des baisers mous, tendres mais mous.
Le baiser sportif, celui avec triple salto arrière de la langue, ainsi que tous les coureurs, les sauteurs, les acrobates du kamasutra, ils sont tous de l'autre côté de la Manche, ils performent à Londres. Les JOs de l'amour qu'ils se font. Les plus accros le font même en short.
Restent les romantiques, les languissants, les paresseux de la grasse matinée jusqu'en d'après-midi. Et Annie Cordy.
Parce qu'il fallait bien donner un peu le change. Faire naître un peu d'animation dans la capitale. Mais ils étaient tous là-bas, les chanteurs, les rockers... Là où il y avait l'événement ! Et il restait Annie Cordy. Alors, on argumenta bien qu'elle était Belge, mais pas plus que Johnny, que Michel Sardou, que Lorie, et que tous les chanteurs français qui avaient opté ces dernières années pour la nationalité belge.
Et n'empêche que c'était pas rien, même si ça n'allait pas entrer dans le livre des records, mais ces deux-là avait fait l'amour sur "Tata Yoyo", c'est dire comme ils s'aimaient...
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
Age : 52
Localisation : loupbleu@vosecrits.com
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice en direct du 14 février
Belle idée que ces duos improvisés de la Saint Valentin, bravo et merci Krystelle!
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice en direct du 14 février
ouais Not, pas mal du tout, mais alors quelle galère! C'est encore plus stressant que d'habitude. Pfff; Mais c'est une super bonne idée ces textes croisés.Nothingman1 a écrit:Ca te plaît Mentor?
Oui, ta suite est bien, même si je trouve que pour l'originalité c'est pas le top. Mais alors, avec ces contraintes, et surtout LE TEMPS! Un peu court 1/2 heure.
Re: Exercice en direct du 14 février
Sahkti a écrit:Belle idée que ces duos improvisés de la Saint Valentin, bravo et merci Krystelle!
Oui, très chouette!
Kilis- Nombre de messages : 6085
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Date d'inscription : 12/12/2005
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