Exercice en direct 05/07/2008

ça me manquait ces exos à la con
ça m'a fait plaisir
merci Panda
bravo Luna
vous lirai demain, suis en retard
tchô Krystelle !
belle soirée à toutes et tous !

Mentor, j'ai bien aimé ton texte, une petite aventure qui pu la ... enfin de compte.

mentor a écrit:
bravo Luna
belle soirée à toutes et tous !

Allez bonne soirée, et merci.

Je me suis penchée sur son corps raide et bleu et je me suis demandée depuis combien de temps il était mort. Une journée, deux peut-être. J’aurais pu l’avoir tué, ce fumier. J’étais d’ailleurs pas tout à fait sûre de n’y être pour rien.
La pluie ruisselait sur son visage et il semblait pleurer toutes les larmes de ses pores. J’ai sorti un kleenex de mon sac et j’ai mouché l’écume qui perlait au coin de sa bouche. C’est pas parce qu’on est un fumier qu’on n’a pas le droit de pourrir dans la dignité.
Quelques mois plus tôt, il m’avait promis la lune, le miel et tout ce qui allait avec. J’avais dit banco, et abandonné sur place un clic-clac, trois bouquins et quelques kopecks, bref, tout le capital j’avais amassé en quelques cinq années de galères.
Mais la lune, merde c’était pas rien ! Je me serais même contentée d’un petit bout de croissant. La vie de princesse, je savais bien que c’était pas mon truc. J’ai jamais eu le look Cendrillon. Non, moi je suis plutôt du genre belle-sœur, celle qui reste sur le carreau à la fin de l’histoire. N’empêche, le bonheur, j’y croyais un peu, malgré tout.
Et puis j’ai fini sur une aire d’autoroute, sans un rond et avec un rayon de lune en travers de la gorge. Je l’ai imaginé mourir des centaines de fois au cours de ces trois derniers mois. C’est pour ça que j’étais pas tellement surprise de le trouver là, crevé sur le macadam. Peut-être que pour une fois, une fois seulement dans cette chienne de vie, quelqu’un avait pris soin d’exhausser mes prières.
J’ai rangé le kleenex dans mon sac, je me suis assise un peu plus loin, sur le trottoir, et j'ai allumé une cigarette.
Une lune rousse et éclatante semblait annoncer la fin de la saison des pluies.
Peut-être que tout irait mieux demain.
Oui, peut-être...

Héhé Mentor, tu t'en es rudement bien sorti avec l'énigme, bravo !

Et Luna, bravo pour cette participation au pied levé. J'en connais quelques unes des amoureuses anonymes aux histoires pathétiques comme celle que tu as esquissée là...

L'été aux petits indiens


Je me demande si tu te souviens de notre dernier été aux petits indiens, tu sais quand quelques rayons de soleil s'étaient déjà barrés pour laisser le béton reprendre ses droits le matin à huit heures à la cloche. On ne tirait jamais au sort qui joue qui parce qu'en fait jouer c'est ça : ne plus être soi mais l'autre. Y'avait comme un accord secret pour savoir qui était le Général Grant et qui était Plume bleue. A cette époque, on n'avait pas encore ces concepts débiles : la hiérarchie, l'ordre, la rotation, le multipartisme, le multi-ethnique, l'éthique, j'en passe et des inconnus, nos tronches dedans d'alors, ce n'était que du fantastique qui se joue sur la moquette perlée. Des billes de verre, porcelaine, étain qui renversaient des figurines et plastiques à chier. Mais quand même, c'était important les guerres des Cow-Boys contre les Comanches, parce qu'à cet âge là on est un peu con comme un manche de pioche à croire que les batailles ce sont quelques roulis qui renversent quelques pièces.

Je me demande si quelquefois tu te souviens de notre dernier été aux petits indiens, tu sais quand les derniers rayons de la lune avaient lustré les Iroquois. Sur le bord des crêtes y'avait un monceau de connerie en préparation qui ne demandait qu'à vibrer aux oreilles du temps.
On ne tirait jamais les filles au sort, parce que de toute façon, on n'avait pas encore ces concepts débiles en tête : la compétition, le challenge, la performance. Y'avait comme une entente cordiale pour être le plus libre possible, à en crever, à en disparaitre, ce qu'on à fait somme toute. Mais quand même, la liberté c'était important, parce qu'à cet âge là, on est con comme une épingle à nourrice, à croire que les batailles ce sont des accessoires de mode qui renversent la vue et renversent les vieilles sur les passages-piétons.

Je me demande si quelquefois tu te souviens de nos derniers étés aux petits indiens, si tu vas bien, si les balises que le passé pose restent en place un peu, même avec la gueule dans un sac noir à récurrence, à vécu rance, à embrouilles de comptoir brèves, si la liberté c'est pas trop cher payé, s'il n'aurait pas été plus sage d'en rester au billes de verre ou en laiton, de devenir des blaireaux de compétition, classe mondiale, d'avoir la paix dans le cœur avec du velours sous les fesses. La paix du vaincu.

Je me demanderai toujours pourquoi on a choisi le camp des Apaches.
Vaincus aussi, aux dernières nouvelles du front.
.
.
.
.

Ouais, chouette éxo impromptu, et Bravo à Luna pour son retour.
Ma mise en page a explosée mais bon c'est que il est déjà du mat'.
Dodo et Merci le duo-modo Krys-Mentor.

Comme y dit ça fait du bien !

Joli texte, Panda, avec de belles reprises qui contribuent à la tonalité particulière et un peu amère de ces lignes.

Et merci pour cet exercice improvisé !

Je te demande si quelquefois tu te souviens de nos derniers étés aux petits indiens, si tu vas bien, si les balises que le passé pose restent en place un peu , même avec la gueule dans un sac noir à récurrence, à vécu rance

C'est bon de se réveiller avec des mots comme ça qui chantent la poésie vraie ... devenue si rare depuis quelques temps
Merci Panda!

Mentor: désolé de t'avoir retardé dans tes affaires!
Tu t'es bien sorti en Caraïbe express de la chasse au trésor qui t'était imposée! Humour, c'était l'humeur de la nuit. Je suis content d'avoir relu le mot "cabri".
Luna: bel effort sous la contrainte du temps: ton orthographe s'est améliorée au centuple. Ton histoire se lit bien, et pas facile d'écrire en renversement de genre. Bravo donc.
Krystelle: Une drôle d'ambiance que tu nous poses là, je ne sais pas si la rousseur de la nuit éclaire assez pour y voir un truc gai. Belle utilisation de la contrainte.

zut, arrivé trop tard! la prochaine fois, prévenez avec 2 jours d'avance svp!

Ben on pourrait même s'y mettre avec deux jours de retard aussi ;-)

Oulà... quelqu'un m'explique comment ça marche vos exercices ? J'ai pas tout suivi...

Evanescent a écrit:Oulà... quelqu'un m'explique comment ça marche vos exercices ? J'ai pas tout suivi...

là c'était de l'exo impro, 100% vite fait sur le gaz, avec zéro préparation.
On s'est dit : exo en live ?
On était 3, on s'est répondu ok
Luna nous a rejoints
Panda a pondu, quelques contraintes
et voilà le travail
Mais d'habitude on lance ça une semaine à l'avance, on se met d'accord sur la date, l'heure, et le reste s'improvise le soir même avec un MC (Maître de Cérémonie) désigné ou auto-proclamé, c'est selon
On le refera, promis !

merci pour l'explication :p

Luna : encore une qui s'est laissé avoir, ça pue le vrai, c'est trop fréquent et réaliste, mais c'est bien ça. Bravo pour l'exo, c'était courageux
Krystelle : très sombre, noir même, excessif je trouve, mais l'humain est excessif, en tout
Panda : difficile à commenter ton texte. C'est plein de sensibilité, tout en demi-teinte, délicat et quelque peu désabusé. Mais c'est beau.

Et merci pour l'exo, c'était rafraichissant

sympathique ces exercices!

au fait, j'oubliais ! j'ai cru lire "exhausser" quelque part ? A mon humble avis, c'est "exaucer" qu'il aurait fallu employer.
Je laisse au coupable le plaisir de vérifier ;-)

mentor a écrit:au fait, j'oubliais ! j'ai cru lire "exhausser" quelque part ? A mon humble avis, c'est "exaucer" qu'il aurait fallu employer.
Je laisse au coupable le plaisir de vérifier ;-)

Désolée votre Honneur, c'est mon doigt qu'a ripé sur le clavier ;-)

Krystelle a écrit:

mentor a écrit:au fait, j'oubliais ! j'ai cru lire "exhausser" quelque part ? A mon humble avis, c'est "exaucer" qu'il aurait fallu employer.
Je laisse au coupable le plaisir de vérifier ;-)

Désolée votre Honneur, c'est mon doigt qu'a ripé sur le clavier ;-)

Ah mais ! Exhausser existe AUSSI !
"Augmenter le hauteur le niveau de quelque chose, mettre dans une position plus élevée..." dit en gros le TLF. Il ny' a rien de plus légitime que de vouloir exhausser ses prières ...
Bravo à tous les 4, de la part d'une Vélienne remplie d'admiration (et d'une pointe d'envie) pour votre spontanéité créative.

"Augmenter la hauteur, le niveau etc etc"

Il pleuvait.
Il pleuvait comme il pleuvait à la même époque chaque année.
Elle était donc arrivée sous la pluie, m’avait demandé son chemin. J’avais répondu que je n’en savais rien, mais parce qu’elle me plaisait, si elle voulait bien, elle pouvait partager le mien de chemin. Ça lui plaisait, on a cheminé ensemble jusqu’à ce que la pluie cesse. Et là, bien sûr, on a réalisé que secs tous les deux, notre histoire pesait pas autant. Vinrent les reproches :
— T’en pleut plus, c’est pas permis.
— Et tu mouilles plus autant qu’au premier jour, mon amour.
J’en passe, et des pluies salaces.
Plus loin, le chemin se divisait. Plus loin, chacun de son coté.
Et, allez savoir pourquoi, cheminant désormais seul, je pensais, repensais à ce proverbe Africain en forme d’interrogation qui dit : “Nous sommes deux, et tu veux marcher au milieu ?”

J'aime beaucoup ce proverbe. & ce petit exercice aussi. Court mais qui va à l'essentiel.

Yaäne a écrit:J'aime beaucoup ce proverbe. & ce petit exercice aussi. Court mais qui va à l'essentiel.

C'est un proverbe wolof