La vie crevée des anges

Ivresse angélique

Flip flap un ange passe... les ailes froissées par le moral qui s’est liquéfié. Flip flap un gros con d'ange bien grassouillet avec une gueule bouffie par des nuits bacchanales et la plaie coule à nouveau…

- Merde, encore des taches plein l'veston.

Il pousse sa graisse contre les rebords de la table.

- putain de gueule de bois.

Silhouette de pierre ramollie par l’alcool. Des bourrelets made in bière. Trop lourd pour rejoindre le ciel. L’aller simple terre-paradis est encore compromis. Trop lourd ce gros con d’ange. Encore une nuit à vomir ses tripes dans une salle de dégrisement. Hôtel sans étoiles pour ivrogne. Bien profond sous terre pour des verres de crasse. Putain de salle de dégrisement puant la vinasse avec ses collègues étalés à même le sol…

Retrouver son camarade cupidon à gueule d'amour. Les ailes brisées par une pouffe du trottoir rue saint d'nis. Sympa le cupidon. Un gros con et fier de l'être mais sympa. Vomir des bières ensemble avec la bile en feu. Comme c'est ridicule un ange qui dégueule. Ça fait toujours con.

- putain de merde, j’m'en fous plein les ailes. Merde. Remarque, vue l’état du ventre, j’n’vais pas pouvoir voler comme un goéland.

Ou un pauvre con de moineau qui pèse des tonnes de vinasse bien logée au fond du foie de volaille. Une dinde. Une grosse dinde qui transpire le gros rouge. Les ailes tachées et le bec gavé et l'œil morne.

Flip flap les ailes écorchées par un moral barbelé.

A même pas envie de chier.

- Salope de constipation.

Le vin. Le raisin fait déféquer sauf pour l’ange. L’ange garde tout. Sa merde avec. P’tête qu’un jour ça f’ra effet. Un jour ou l’autre. Alors pour attendre faut boire et trinquer à une diarrhée à venir et encore biberonner puis pisser mais pas chier.

Laper les larmes d’un corps angélique. Si peu de larme sous sa carcasse. Ou alors coupé avec un peu de vin. Ou pas de larmes du tout. Que du vin. Du vin pour faire oublier les larmes. Buvez, ceci est le corps de l’ange. Sympa un ange avec des larmes de vin. Pour rincer ses copains faut l’frapper. Lui foutre une targniole pour l’voir pleurer et trinquer à sa santé. À la santé de l’ange.

Flip flap un ange passe… flip flap et paff une mandale en pleine poire. Paff et bouh. Des larmes aux saveurs de vin. Mathématique ou chimique comme réaction.

- putain y pue c’te vin. C’putain d’vin rouge vomi pue.

De toute façon il n’aime pas le blanc l’ange.

Flip flap la gueule de bois se réveille. Toujours constipé depuis son premier verre. Le vin ce doux raisin ne fait pas venir la raison du cul.

- ouah quelle gueule de bois.


La queue des anges

Des fois l’ange entend des questions connes. Des reflexions bidons. Quand l’ange est à jeûn. Il observe les hommes qui se réunissent. Des bons et instruits avec des bagages sérieux et beaucoup de bepc et même des bacheliers voir des docteurs. Des avec tout plein d’études pour faire passer le reste. Un rassemblement d’hommes instruits qui causent jusqu'à tard dans la nuit.

- De quoi ?

- Ben de questions connes.

- Connes comme quoi ?

- Ben comme l’âge des anges.

- Il a quel âge ton ange ?

- Ben j’n’sais pas moi.Il boit tellement l’ange qu’il sait plus. P'tête deux ans ou sept cent cinquante neuf. C’est con comme question.

- Oui mais faut du bepc pour poser cette question là !

- Ah oui. Ben oui. Bon bin j’vais réfléchir à son âge à mon ange. Déjà qu’il n'a pas de sexe. T'as déjà vu un ange avec le gourdin ? Quoique des fois voyant d'ces minettes il aurait bien envie mais bon. Les anges pensent au cul avec rien entre les jambes. Putain ça fout l'blues.


Retour au verre de rouge de l’ange. Faut mettre de l’eau dans son vin. Un ange ailé qui ne peut plus voler. Une dinde ou un piaf ou un goéland. Non un piaf. Oui un piaf élevé aux graines. Graines de délinquant. Un révolutionnaire. Un ange anarchiste. Un ange noir.

- Lucifer ?

- Ben non un ange qui s’en fout du mal et qui se fait du bien en buvant. Est-ce mal ?


Saint Taxe

C’est chiant ces phrases avortées. Le style branquignol. Ouaip comme céline. Louis-ferdinand. Sympa louis-ferdinand céline. Un ange louis-ferdinand céline. Un ange qui ne boit pas de vin. Sobre mais con. Un gros con d’ange sobre louis-ferdinand céline avec des idées à gerber. Des pensées malodorantes mais un style à faire oublier ses couillonades. 3 points céliniens.

J'ai aimé moyen, je trouve la charge trop forte, la caricature peu subtile...

Mais ça au moins, j'aime :
"Comme c'est ridicule un ange qui dégueule. Ça fait toujours con."

(Et, à mon sens, vous devriez éviter la référence explicite à Céline, parce que vous avez encore du boulot, je crois, pour que votre écriture fasse penser à lui.)

A consommer avec modération.

Moins aimé que tes deux précédents textes.

Mention pour les deux phrases relevées par Socque !

Bon. Le langage coloré me rebute un peu, mais j'imagine que ton ange caricaturé ainsi devait avoir bon fond pour connaître tel état.
J'attends qu'un de tes personnages inventés, aussi hors cadre que celui-ci, manie la langue de Céline avec autant de gouaille et d'à-propos. L'exercice en saura d'autant plus méritoire que difficile à réaliser.

Dis, Loki, tu nous en envoies un autre quand ?
Ça a fonctionné la dernière fois. On sait jamais... ^^

tu connais le film la vie rêvée des anges?

Un sentiment de "trop", une écriture poussée à l'excès au risque de répéter de manière visible certains mots comme putain, vinasse ou vomi; ça finit par prendre trop de place. Dommage, parce qu'il y a quelques bonnes réparties et un rythme trépidant qui n'est pas pour me déplaire, sauf que ça finit par s'essouffler à force de frénésie. Sans doute à alléger pour en garder l'ironie mais se délester de la charge caricaturale, trop pesante.

PS: la référence à Céline me paraît bien inutile...

Trop de vin tue le vin ;o)

Tu aurais pu, en effet, faire plus léger, moins de référence au vin , à la vinasse, à la saoûlerie... C'est trop répété et ça retire de l'intérêt au fur et à mesure qu'on avance.

C'est dommage, l'image irrévérencieuse de l'ange infâme est plaisante ;o)

Une impression de déjà-lu.
C'est un peu cruel, comme commentaire, je sais bien.
Je veux dire, seulement, que, toi, tu sembles passer derrière une écriture déjà pensée, pré-pensée, qui tue, sauf par éclats, ce que tu pourrais dire.

Des avec tout plein d’études pour faire passer le reste
Z'ont tout compris, les mômes dans les banlieues : passent des diplomes différents !

les mots triviaux, ne font pas le style décalé
"sortir la phrase de ses gonds" comme disait céline, cité par quelqu'un...oui mais Céline sous le langage parfois ordurier a un vrai style, rare, inimitable qui emporte la phrase vers des terres inconnues

je ne te connais pas, mais ce style me parait forcé, contre nature (il faudra que je vérifie sur d'autres textes)

le sujet était bon pourtant........bon je n'ai pas aimé voilà
cdt