Le tableau
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Le tableau
La femme aux seins nus est assise sur du bois, pose étudiée pour l’œil de l’aveugle. Sa robe noire est encore serrée autour de sa taille, elle tombera selon la volonté du peintre, peut-être, ou elle sera là à jamais, symbole de beauté d’une époque oubliée, la sensualité cachée vaut mille fois l’éclat invalide de la nudité sans jus. Elle porte ses gants, aussi noirs que sa robe, aussi longs, aussi rideaux de spectacles étourdissants.
Seule la poitrine est apparente, elle n’attire pourtant pas le regard. Une affaire de contraste, de couleur pense-t-on, à trop fixer l’étoile elle disparaît. Un sein est une étoile.
En regardant le visage baissé de la Mona Moderna, il semblerait que le travail dure depuis maintenant plusieurs harassantes heures et s’appuie sur la nuque paresseuse du modèle prisonnier. Que regarde-t-elle au pied des marches d’escalier noires et blanches comme un piano géant ? La symphonie perdue ou désirée ? les accords d’une merveille de montée dans les décors d’une haute société britannique ? Car la dame est anglaise, elle le porte sur elle. Sur son épaule réhaussée, dans ses cheveux imbibés du pétrole londonien, le pétrole des caniveaux, celui qui tue les vieillards dans les rues de fumée. Celui de ceux qui sont nés de la mort et ne se sentent pas d’ici, yeux rouges et teints livides, ils portent l’étendard de leur terre sous la paupière.
Il y a de ça dans la femme aux seins nus et aux mains fantômes. Un esprit de délabrement porté très haut sur les cheminées de briques qui piquent le calme soir des quartiers Est. La dame n’est pas éteinte, elle ne fut jamais éclairante et met son sourire dans son buste pour qu’on la regarde un peu.
Seule la poitrine est apparente, elle n’attire pourtant pas le regard. Une affaire de contraste, de couleur pense-t-on, à trop fixer l’étoile elle disparaît. Un sein est une étoile.
En regardant le visage baissé de la Mona Moderna, il semblerait que le travail dure depuis maintenant plusieurs harassantes heures et s’appuie sur la nuque paresseuse du modèle prisonnier. Que regarde-t-elle au pied des marches d’escalier noires et blanches comme un piano géant ? La symphonie perdue ou désirée ? les accords d’une merveille de montée dans les décors d’une haute société britannique ? Car la dame est anglaise, elle le porte sur elle. Sur son épaule réhaussée, dans ses cheveux imbibés du pétrole londonien, le pétrole des caniveaux, celui qui tue les vieillards dans les rues de fumée. Celui de ceux qui sont nés de la mort et ne se sentent pas d’ici, yeux rouges et teints livides, ils portent l’étendard de leur terre sous la paupière.
Il y a de ça dans la femme aux seins nus et aux mains fantômes. Un esprit de délabrement porté très haut sur les cheminées de briques qui piquent le calme soir des quartiers Est. La dame n’est pas éteinte, elle ne fut jamais éclairante et met son sourire dans son buste pour qu’on la regarde un peu.
Re: Le tableau
Certains passages alambiqués donnent le sentiment que tu as privilégié la forme aux dépens du fond, par exemple :
Ceci dit, j'aime bien l'oeil du narrateur sur ce tableau, son ressenti, même si le texte ne me semble pas totalement abouti.les accords d’une merveille de montée dans les décors d’une haute société britannique ?
Celui de ceux qui sont nés de la mort
Invité- Invité
Re: Le tableau
Je n'ai pas été touchée cette fois, je me suis sentie tenue à distance, comme pendant un cours...
Ce bout de phrase me paraît maladroit : "Celui de ceux qui sont nés de la mort".
Ce bout de phrase me paraît maladroit : "Celui de ceux qui sont nés de la mort".
Invité- Invité
Re: Le tableau
Je balance entre le plaisir provoqué par un rythme plaisant, parfois même étonnant et puis des heurts sonores (plusieurs harassantes heures...)dont je ne perçois pas la raison, et quelques hermétismes inutiles.
pierre-henri- Nombre de messages : 699
Age : 66
Localisation : Raiatea
Date d'inscription : 17/02/2008
Re: Le tableau
Je suis perplexe par rapport à la distance que je ressens dans ce texte. Est-ce volontaire? Un moyen de montrer l'ennui qui peut s'emparer d'un modèle qui poserait pendant des heures et aurait alors un regard détaché par rapport à l'oeuvre?
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Le tableau
... est assise sur du bois... une précision à apporter peut-être ?
... aussi rideaux de spectacles étourdissants... je trouve la formule un peu bancale.
L'ensemble du texte ne possède pas cette force créatrice que j'ai pu lire de toi dans d'autres, plus travaillés.
... aussi rideaux de spectacles étourdissants... je trouve la formule un peu bancale.
L'ensemble du texte ne possède pas cette force créatrice que j'ai pu lire de toi dans d'autres, plus travaillés.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: Le tableau
L'image m'a quelque-peu échappée.la sensualité cachée vaut mille fois l’éclat invalide de la nudité sans jus.
Une grosse intention dans ce texte. Une bonne idée aurait été de nous coller le tableau devant les yeux, pour vérification. Des femmes à buste, y'en a y'en a...
Invité- Invité
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