Exo en direct mardi 14 mars 21h
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Re: Exo en direct mardi 14 mars 21h
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Giny- Nombre de messages : 1802
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Re: Exo en direct mardi 14 mars 21h
Sahkti a écrit:en Suisse, on dit et on écrit cheffe Aegis! C'est moche je sais, mais bon... c'est suisse!Aegis a écrit:Chef, oui chef!!!
Merci pour l'info!! :)) j'aime bcp ce genre de détail crouillant
Re: Exo en direct mardi 14 mars 21h
C'est qui le chef ? C'est Yali ? C'est Sahkti la cheffe ?
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
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Re: Exo en direct mardi 14 mars 21h
Yali!Loupbleu a écrit:C'est qui le chef ? C'est Yali ? C'est Sahkti la cheffe ?
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exo en direct mardi 14 mars 21h
Thème :
Quand je serai grand moi je voudrais faire…
Maintenant :
Une couleur
Une météo
Un lieu
(les3 premiers seront ceux qui décideront) et Inch‘Allah
Quand je serai grand moi je voudrais faire…
Maintenant :
Une couleur
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Un lieu
(les3 premiers seront ceux qui décideront) et Inch‘Allah
Yali- Nombre de messages : 8624
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Re: Exo en direct mardi 14 mars 21h
météo: venteux
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exo en direct mardi 14 mars 21h
:)))))))))))))))))))))mentor a écrit:une île
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Zou- Nombre de messages : 5470
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Re: Exo en direct mardi 14 mars 21h
Quand je serai grand, je voudrais que je serais MC sur vos écrits, c'est possible ?
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
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Re: Exo en direct mardi 14 mars 21h
Thème :
Quand je serai grand moi je voudrais faire…
Maintenant :
Une couleur : mauve
Une météo : venteux
Un lieu : une ile
RDV à 22h 30
Quand je serai grand moi je voudrais faire…
Maintenant :
Une couleur : mauve
Une météo : venteux
Un lieu : une ile
RDV à 22h 30
Yali- Nombre de messages : 8624
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Re: Exo en direct mardi 14 mars 21h
Mauve, c'est pas un peu une couleur de mauviette ? :-)Zou a écrit:mauve
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
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Re: Exo en direct mardi 14 mars 21h
"Maintenant :"
C'est quoi, une contrainte ?
C'est quoi, une contrainte ?
Zou- Nombre de messages : 5470
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Re: Exo en direct mardi 14 mars 21h
Et bonsoir Lint, juste à temps. C'est fini les contraintes, juste ça ?
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
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Localisation : loupbleu@vosecrits.com
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Re: Exo en direct mardi 14 mars 21h
Au présent :-)Zou a écrit:"Maintenant :"
C'est quoi, une contrainte ?
Yali- Nombre de messages : 8624
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Re: Exo en direct mardi 14 mars 21h
Quand je serai grand ... Ben le présent c'est mal parti :-) M'en fous, serai jamais grand moi :-)Yali a écrit:Au présent :-)Zou a écrit:"Maintenant :"
C'est quoi, une contrainte ?
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
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Re: Exo en direct mardi 14 mars 21h
Moi non plus :)))Loupbleu a écrit:M'en fous, serai jamais grand moi :-)
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exo en direct mardi 14 mars 21h
Sahkti a écrit:Moi non plus :)))Loupbleu a écrit:M'en fous, serai jamais grand moi :-)
"J'serai jamais grand", c'est un bon sujet pour l'exo de ce soir, non?
Re: Exo en direct mardi 14 mars 21h
Moi, quand je serai grand, je veux faire gardien de phare sur Inishere. Là-bas, y a du vent tout le temps et moi j'adore le vent. Surtout quand il chante à travers les murets de pierre, on dirait un fantôme qui pleure après sa mère. Et un fantôme, y a pas de raison que ça ne pleure pas de temps en temps en réclamant sa maman, pourquoi y aurait que les humains pour avoir peur du noir?
Gardien de phare, c'est un métier du tonnerre. On a beau dire que c'est appellé à disparaître, je sais que ce n'est pas vrai et puis Bon-Papa il l'a dit que des gardiens de phare à Inishere, on en aurait toujours besoin, tellement la mer est mauvaise à cet endroit quand elle se fâche. Si vous n'avez jamais vu les éléments se déchaîner, il faut venir à Inishere. C'est beau comme nulle part ailleurs, y a de l'herbe partout, et aussi des moutons et puis des murets de cailloux à perte de vue. Fabriqués par nos ancêtres! Faut dire qu'ici, des pierres, y en a tellement qu'on ne sait plus trop quoi en faire. On a bâti des maisons, des églises, des murets, des remparts et puis le phare d'Inishere. Là où je travaillerai quand je serai grand. Au milieu du vent et de la tempête, à guider les bâteaux qui se perdent par ici. Et ça arrive souvent!
Avant, je voulais faire guide pour les touristes à Inishere ou, mieux, à Inishmore. Mais la mère à Paddy a dit à la mienne que son crétin de fils (elle a pas dit crétin en parlant de lui, c'est moi qui le dis) voulait faire ça aussi, et pas question que je fasse le même métier que ce minus de Paddy O'Hare! Bon-Papa dit tout le temps que les O'Hare de Inishere, c'est une famille d'orangistes, la honte du village. J'aime bien Bon-Papa mais sur ce coup-là, je comprends pas bien ce qu'il veut dire. Le père à Paddy, il est pas très orange, il aurait même le teint un peu mauve parce qu'il fait bouilleur de cru pendant la nuit, quand les fantômes pleurent après leur maman.
Par contre, gardien de phare, ça je sais qu'il fera jamais Paddy, parce qu'un fois, on est montés au sommet du phare avec Mademoiselle Claverhie et quand on est arrivés en haut, Paddy a rendu tout son repas. Quelle mauviette celui-là!
En fait, je crois qu'aucun de mes copains ne veut faire gardien de phare à Inishere. L'autre jour, Liam m'a dit que c'était un boulot de con et qu'il fallait être bien mal en point dans sa tête pour aller s'enfermer là-haut tout seul pendant la nuit. Je lui ai rien dit à Liam, mais il se fourre le doigt dans l'oeil en pensant qu'il pourra faire ministre à Dublin quand il sera grand. Bon-Papa dit que Liam, c'est un bon à rien et qu'il fera jamais rien d'autre que ramasser des cailloux à Inishere. Suis bien d'accord avec lui!
Moi je ferai gardien du phare d'Inishere, c'est décidé. Comme ça, si un jour le bateau de Papa revient chez nous, je serai le premier à le voir...
Gardien de phare, c'est un métier du tonnerre. On a beau dire que c'est appellé à disparaître, je sais que ce n'est pas vrai et puis Bon-Papa il l'a dit que des gardiens de phare à Inishere, on en aurait toujours besoin, tellement la mer est mauvaise à cet endroit quand elle se fâche. Si vous n'avez jamais vu les éléments se déchaîner, il faut venir à Inishere. C'est beau comme nulle part ailleurs, y a de l'herbe partout, et aussi des moutons et puis des murets de cailloux à perte de vue. Fabriqués par nos ancêtres! Faut dire qu'ici, des pierres, y en a tellement qu'on ne sait plus trop quoi en faire. On a bâti des maisons, des églises, des murets, des remparts et puis le phare d'Inishere. Là où je travaillerai quand je serai grand. Au milieu du vent et de la tempête, à guider les bâteaux qui se perdent par ici. Et ça arrive souvent!
Avant, je voulais faire guide pour les touristes à Inishere ou, mieux, à Inishmore. Mais la mère à Paddy a dit à la mienne que son crétin de fils (elle a pas dit crétin en parlant de lui, c'est moi qui le dis) voulait faire ça aussi, et pas question que je fasse le même métier que ce minus de Paddy O'Hare! Bon-Papa dit tout le temps que les O'Hare de Inishere, c'est une famille d'orangistes, la honte du village. J'aime bien Bon-Papa mais sur ce coup-là, je comprends pas bien ce qu'il veut dire. Le père à Paddy, il est pas très orange, il aurait même le teint un peu mauve parce qu'il fait bouilleur de cru pendant la nuit, quand les fantômes pleurent après leur maman.
Par contre, gardien de phare, ça je sais qu'il fera jamais Paddy, parce qu'un fois, on est montés au sommet du phare avec Mademoiselle Claverhie et quand on est arrivés en haut, Paddy a rendu tout son repas. Quelle mauviette celui-là!
En fait, je crois qu'aucun de mes copains ne veut faire gardien de phare à Inishere. L'autre jour, Liam m'a dit que c'était un boulot de con et qu'il fallait être bien mal en point dans sa tête pour aller s'enfermer là-haut tout seul pendant la nuit. Je lui ai rien dit à Liam, mais il se fourre le doigt dans l'oeil en pensant qu'il pourra faire ministre à Dublin quand il sera grand. Bon-Papa dit que Liam, c'est un bon à rien et qu'il fera jamais rien d'autre que ramasser des cailloux à Inishere. Suis bien d'accord avec lui!
Moi je ferai gardien du phare d'Inishere, c'est décidé. Comme ça, si un jour le bateau de Papa revient chez nous, je serai le premier à le voir...
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exo en direct mardi 14 mars 21h
DE GRANDS PROJETS
Quand je serai grand moi je voudrais faire enfant
Parce qu’enfant j’ai jamais été
Plus d’un été
L’arrivée d’une un frère trouble fête m’a fait prendre galon
Et trop tôt raison
Quand je serai grand moi je voudrais faire bébé
Parce que bébé je ne l’ai été
Que le temps d’une tétée
Très vite, une mère baby blousée m’a fait prendre biberon
Et donc adieu téton
Quand je serai grand moi je voudrais faire fœtus
Parce que tétard oui je l’ai été
Mais juste le temps d’une pleine lune
Très vite un ouragan m’a aspiré, sans concession
Drôle de conception
Si par malheur, il m’arrivait de devenir grand
Sans espoir de retour, alors je voudrais mourir vite
Pour renaître dans notre île love et mauve
Ne plus jamais la quitter
Nous caresser les ailes
Ensemble rapetisser
Quand je serai grand moi je voudrais faire enfant
Parce qu’enfant j’ai jamais été
Plus d’un été
L’arrivée d’une un frère trouble fête m’a fait prendre galon
Et trop tôt raison
Quand je serai grand moi je voudrais faire bébé
Parce que bébé je ne l’ai été
Que le temps d’une tétée
Très vite, une mère baby blousée m’a fait prendre biberon
Et donc adieu téton
Quand je serai grand moi je voudrais faire fœtus
Parce que tétard oui je l’ai été
Mais juste le temps d’une pleine lune
Très vite un ouragan m’a aspiré, sans concession
Drôle de conception
Si par malheur, il m’arrivait de devenir grand
Sans espoir de retour, alors je voudrais mourir vite
Pour renaître dans notre île love et mauve
Ne plus jamais la quitter
Nous caresser les ailes
Ensemble rapetisser
Zou- Nombre de messages : 5470
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Re: Exo en direct mardi 14 mars 21h
Sahkti a écrit:
Moi je ferai gardien du phare d'Inishere, c'est décidé. Comme ça, si un jour le bateau de Papa revient chez nous, je serai le premier à le voir...
Terrible Sahkti !
Zou- Nombre de messages : 5470
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Re: Exo en direct mardi 14 mars 21h
La première fois...
Avant, j’disais, prétentieux : moi, quand je s’rai grand je… et puis tout partait en vrille direct, jusqur’aux cieux.
Et me v’là maintenant….
Me v’là étendu, crispé.... C’est ma première fois.
Le genre de moment auquel on pense parfois sans y croire. Le genre de moment qu’on ne peut pas décrire. Les mots s’épuisent dans cette membrane bouillonnante. Je la sens, elle s’approche. Son odeur particulière, plus sueur que musc tu vois. Avec un zeste de camphre qui sort j’sais pas d’où. J’ai plus trop le temps, moi qu’étais toujours si impatient, je le suis plus du tout.
Y a plus rien autour… le reste c’est vide…
Y a rien autour, parce que je le veux pas.
Je suis sur une île et l’île c’est mon corps. Autour, la marée du vent mène son bal.
Je vais la pénétrer lentement, sans m’en rendre compte. Elle… alourdie de mystères…. Mise à nu devant moi, mais je n’en profiterai pas.
C’est le truc des grandes visions ça : on les aborde dans la conscience du néant et la seule connaissance qu’on en tire, c’est le rien. Voilà : la connaissance absolue, c’est au néant de la conscience. Donc toute conscience réside dans l’imperfection. De fait si connaissance et imperfection s’adjoignent dans une dialectique pragmatique, elles émettent le signifié du monde comme illusion.
Bang pour ne pas dire Big-Bang inversé, c’est prouvé, la réalité c’est une illusion.
J’viens d’sorti un truc genre Wittgenstein. C’est absurde, penser Tractatus à c’ moment là.
Normalement, à c’ moment là, tu penses à autre chose : tu penses à elle, tu penses à l’instant, au passage, au passage à l’acte…
limite tu penses à l’avant et puis à l’après.
Là non, Wittgenstein. C’était son truc à Fatia, tiens, Wittgenstein. Elle qui m’avait expliqué : la logique pure, étourdissante. Pas moins abyssal qu’un shoot. Elle m’avait fait connaître Wagner et d'autres musiques bizzares aussi… ça m’avait fait réfléchir pour une bande-son d’une pièce…
Une chose est sûre : les deux sont pas du même monde
…
Sur moi, je la sens, la moiteur, c’est l’angoisse, femme fatale… rien ne sert d’y résister, on y succombe direct.
J’y avais déjà pensé à elle, à ça. Pour la première, il faut que ce soit sublime, grandiose, fort, poignant. Un truc à la Wagner justement : hop on se rue à l’attaque, et battez étendards, sonnent clairons, chevauchez héros. C’était mon rêve : la mettre en scène pour que tout soit près à l’instant I, pour impressionner tout le monde. Et l’impressionner elle, c'est-à-dire comme une imprimante : laisser une marque, indé-lé-bile.
En elle.
Ma mise en scène, j’aurais pas eu le temps de la peaufiner.
Douleur et douleur encore en vagues profondes
Oui, quand j’étais p’tit, je clamais, je serai metteur en scène… Y en a qui veulent devenir star footballeur, star chanteur, star mannequin.
Moi metteur en scène de stars….
Et évidemment, quant je suis passé au concret, j’ai rêvé de la première pièce : ça, cet instant…
Mais là, ça ressemble plus à une catastrophe volcanique prématurée.
A la pointe du cratère, le chapeau saute, la lave se déverse trop tôt. Sur place plus que la cendre.
La cendre de la douleur.
J’vais crever, ça va pas tarder. Je la sens en moi, la balle. Elle qu’a crevé ma peau, creusé ma chair. A plein plus de vingt ans, et j’ai la mort dans la peau. Et la haine au cœur de l’estomac. Même que j’ai rien mérité de tout ça. Tu te ballades tranquille et là sans que tu saches pourquoi, la balle se fiche en toi. Balle perdue qui t’a trouvé. Et t’a crevé.
Mais…
J’voudrais pas crever avant d’avoir…
Avoir quoi ? Même plus d’idée dans les cuves du cerveau. Toutes mes idées, elles sont concentrées là, dans l’abdomen où le mal m’a percé de sa langue de feu.
Il gît, un trou béant au côté droit.
C’est du déjà vu, c’est du déjà lu. Et c’est pas évident à mettre en scène. Mais quand ça t’chope, ça te tient quand même, comme si c’était la première fois. Et puis là, pas d’herbe verbe, pas de petites fleurs mauves sur lesquelles butinent les poètes. Rien que du dur, rien que du gris, la surface monotone d’un coin désert où personne passe.
Pourquoi personne passe, bordel ? et le portable, out.
Rien que la solitude dans ce terrain vague, fermé, forclos, comme entouré par l’océan.
La part de l’ombre, par de l’inconnu, hors du reconnu. Là je repense à ce que j’avais écouté et qui m’avait saisi. Genre de truc que je n’aurais jamais pensé écouter. Une vois hallucinante perchant un "lacrimosa" douloureux au faîte de la clarté. Si, c’est les mots qu’a utilisé Fatia pour en parler après. Ca m’a pris aux tripes, violemment, comme une secousse impitoyable. Et j’y repense là, c’et le bon moment, pour les pleurs, l’amour de la vie caché aux tréfonds de la souffrance.
J'deviens pompeux, pathétique
Quand j’étais gosse, je ressemblais un peu à Paco, le p’tit Paco, frimousse de mystère sous boucles de suie, pas plus d’un mètre. Paco fils d’une mère Tyran, contrariant tout les prétendants à l’instinct maternel.
Paco lui aussi disait, « Quand j’serai grand, moi, je… »
Maintenant il ne le dit plus. L’autre jour – ça va être ma dernière image, j’le sens », Paco m’a sorti, comme ça, de manière si anodine que pour tout autre, ç’aurait été indécent :
« J’ai tué maman »
J’ai cru mal comprendre :
- Tu vas tuer ta mère ?
- non, j’ai tué maman. Je l’ai effacé de mon cœur comme ça, vouiiiit (geste des deux mains se frottant). Elle est plus rien pour moi, l’est morte. »
- … »
Instant gravé à jamais dans ma mémoire. C’était là à ce même endroit. Ça m’a rappelé une histoire que j’avais lue gosse Mon Bel Oranger… alors j’ai appelé Paco, mon Pac’orangé. Paco c’est un peu moi. L’origine. Où on revient toujours à ce moment là.
La première mort, celle qui faut pas louper. la première fois, la seule. La belle, celle que je voulais mettre en scène comme une de mes pièces, la voilà qui s'amène.
Sirènes de Flics, cris affreusement lointains.
Déjà fossilifères. Je dois plus avoir beaucoup d’sang. C’est pitoyable : pas de pièce, pas de public, pas d’applaudissement. Pas d’art non plus. Rien que la réalité nue, nette, froide, décevante comme illusion…. Tiens, me revoilà au début….
Limite, pour un show, c’est soporifique : tout est déjà prévu. Alors autant dormir, leur rendre l’âme à eux, aux spectateurs… à vous.
Avant, j’disais, prétentieux : moi, quand je s’rai grand je… et puis tout partait en vrille direct, jusqur’aux cieux.
Et me v’là maintenant….
Me v’là étendu, crispé.... C’est ma première fois.
Le genre de moment auquel on pense parfois sans y croire. Le genre de moment qu’on ne peut pas décrire. Les mots s’épuisent dans cette membrane bouillonnante. Je la sens, elle s’approche. Son odeur particulière, plus sueur que musc tu vois. Avec un zeste de camphre qui sort j’sais pas d’où. J’ai plus trop le temps, moi qu’étais toujours si impatient, je le suis plus du tout.
Y a plus rien autour… le reste c’est vide…
Y a rien autour, parce que je le veux pas.
Je suis sur une île et l’île c’est mon corps. Autour, la marée du vent mène son bal.
Je vais la pénétrer lentement, sans m’en rendre compte. Elle… alourdie de mystères…. Mise à nu devant moi, mais je n’en profiterai pas.
C’est le truc des grandes visions ça : on les aborde dans la conscience du néant et la seule connaissance qu’on en tire, c’est le rien. Voilà : la connaissance absolue, c’est au néant de la conscience. Donc toute conscience réside dans l’imperfection. De fait si connaissance et imperfection s’adjoignent dans une dialectique pragmatique, elles émettent le signifié du monde comme illusion.
Bang pour ne pas dire Big-Bang inversé, c’est prouvé, la réalité c’est une illusion.
J’viens d’sorti un truc genre Wittgenstein. C’est absurde, penser Tractatus à c’ moment là.
Normalement, à c’ moment là, tu penses à autre chose : tu penses à elle, tu penses à l’instant, au passage, au passage à l’acte…
limite tu penses à l’avant et puis à l’après.
Là non, Wittgenstein. C’était son truc à Fatia, tiens, Wittgenstein. Elle qui m’avait expliqué : la logique pure, étourdissante. Pas moins abyssal qu’un shoot. Elle m’avait fait connaître Wagner et d'autres musiques bizzares aussi… ça m’avait fait réfléchir pour une bande-son d’une pièce…
Une chose est sûre : les deux sont pas du même monde
…
Sur moi, je la sens, la moiteur, c’est l’angoisse, femme fatale… rien ne sert d’y résister, on y succombe direct.
J’y avais déjà pensé à elle, à ça. Pour la première, il faut que ce soit sublime, grandiose, fort, poignant. Un truc à la Wagner justement : hop on se rue à l’attaque, et battez étendards, sonnent clairons, chevauchez héros. C’était mon rêve : la mettre en scène pour que tout soit près à l’instant I, pour impressionner tout le monde. Et l’impressionner elle, c'est-à-dire comme une imprimante : laisser une marque, indé-lé-bile.
En elle.
Ma mise en scène, j’aurais pas eu le temps de la peaufiner.
Douleur et douleur encore en vagues profondes
Oui, quand j’étais p’tit, je clamais, je serai metteur en scène… Y en a qui veulent devenir star footballeur, star chanteur, star mannequin.
Moi metteur en scène de stars….
Et évidemment, quant je suis passé au concret, j’ai rêvé de la première pièce : ça, cet instant…
Mais là, ça ressemble plus à une catastrophe volcanique prématurée.
A la pointe du cratère, le chapeau saute, la lave se déverse trop tôt. Sur place plus que la cendre.
La cendre de la douleur.
J’vais crever, ça va pas tarder. Je la sens en moi, la balle. Elle qu’a crevé ma peau, creusé ma chair. A plein plus de vingt ans, et j’ai la mort dans la peau. Et la haine au cœur de l’estomac. Même que j’ai rien mérité de tout ça. Tu te ballades tranquille et là sans que tu saches pourquoi, la balle se fiche en toi. Balle perdue qui t’a trouvé. Et t’a crevé.
Mais…
J’voudrais pas crever avant d’avoir…
Avoir quoi ? Même plus d’idée dans les cuves du cerveau. Toutes mes idées, elles sont concentrées là, dans l’abdomen où le mal m’a percé de sa langue de feu.
Il gît, un trou béant au côté droit.
C’est du déjà vu, c’est du déjà lu. Et c’est pas évident à mettre en scène. Mais quand ça t’chope, ça te tient quand même, comme si c’était la première fois. Et puis là, pas d’herbe verbe, pas de petites fleurs mauves sur lesquelles butinent les poètes. Rien que du dur, rien que du gris, la surface monotone d’un coin désert où personne passe.
Pourquoi personne passe, bordel ? et le portable, out.
Rien que la solitude dans ce terrain vague, fermé, forclos, comme entouré par l’océan.
La part de l’ombre, par de l’inconnu, hors du reconnu. Là je repense à ce que j’avais écouté et qui m’avait saisi. Genre de truc que je n’aurais jamais pensé écouter. Une vois hallucinante perchant un "lacrimosa" douloureux au faîte de la clarté. Si, c’est les mots qu’a utilisé Fatia pour en parler après. Ca m’a pris aux tripes, violemment, comme une secousse impitoyable. Et j’y repense là, c’et le bon moment, pour les pleurs, l’amour de la vie caché aux tréfonds de la souffrance.
J'deviens pompeux, pathétique
Quand j’étais gosse, je ressemblais un peu à Paco, le p’tit Paco, frimousse de mystère sous boucles de suie, pas plus d’un mètre. Paco fils d’une mère Tyran, contrariant tout les prétendants à l’instinct maternel.
Paco lui aussi disait, « Quand j’serai grand, moi, je… »
Maintenant il ne le dit plus. L’autre jour – ça va être ma dernière image, j’le sens », Paco m’a sorti, comme ça, de manière si anodine que pour tout autre, ç’aurait été indécent :
« J’ai tué maman »
J’ai cru mal comprendre :
- Tu vas tuer ta mère ?
- non, j’ai tué maman. Je l’ai effacé de mon cœur comme ça, vouiiiit (geste des deux mains se frottant). Elle est plus rien pour moi, l’est morte. »
- … »
Instant gravé à jamais dans ma mémoire. C’était là à ce même endroit. Ça m’a rappelé une histoire que j’avais lue gosse Mon Bel Oranger… alors j’ai appelé Paco, mon Pac’orangé. Paco c’est un peu moi. L’origine. Où on revient toujours à ce moment là.
La première mort, celle qui faut pas louper. la première fois, la seule. La belle, celle que je voulais mettre en scène comme une de mes pièces, la voilà qui s'amène.
Sirènes de Flics, cris affreusement lointains.
Déjà fossilifères. Je dois plus avoir beaucoup d’sang. C’est pitoyable : pas de pièce, pas de public, pas d’applaudissement. Pas d’art non plus. Rien que la réalité nue, nette, froide, décevante comme illusion…. Tiens, me revoilà au début….
Limite, pour un show, c’est soporifique : tout est déjà prévu. Alors autant dormir, leur rendre l’âme à eux, aux spectateurs… à vous.
Le rideau se ferme
Re: Exo en direct mardi 14 mars 21h
Il est une heure de plus.
Les palmiers plient sous le vent, ça s’annonce à la tempête, pas de mauve dans le ciel ce soir, juste le gris du haut, le bleu du bas.
Mais ça ne fait aucune différence pour moi, alors je pense.
Moi, quand je serai grand, je serai sauveteur. Et je serai un bon. Pas un de ceux qui vous laissent pourrir là sous prétexte que les délais sont passés et que statistiquement vous êtes mort.
Quand on est seul sur une île depuis déjà si longtemps, à chasser la chèvre sauvage et le mérou du Grand Bleu, la question, on a le temps de se la poser.
En fait, ça fait 2 ans que je me la pose. Enfin je crois. A moi même, et des fois à ma mère en espérant qu’elle m’entende quelque part. J’ai 13 ans. Peut-être 14. Papy il dirait à ce jour que je pense comme un grand.
Mais c’est quand que je serai grand ?
Moi quand je serai grand, je voudrais juste qu’on sache que je suis grand.
J’ai perdu la notion du temps. Chai pas pourquoi je dis que ça fait deux ans que je suis ici, en fait j’en sais rien. Je sais même plus l’âge que j’ai.
Alors moi quand je serai grand, je serai chercheur. Pour comprendre la mémoire, la folie et la schizophrénie. Papy il m’a dit un jour que Mamie, elle était schizophrène. Je lui ai demandé ce que c’était « schizophrène ». Alors maintenant, je sais ce que c’est et je peux le dire, ici, je le deviens.
En fait, moi quand je serai grand, je serai plutôt philosophe. Pour répondre à toutes les foutues questions que j’ai le temps de me poser depuis que je suis ici. C’est quoi la vie, c’est quoi être grand, c’est quoi la mort. C’est quoi la solitude aussi. Est-ce qu’on peut être seul entouré de plein de gens ? Est-ce que je suis tout seul quand dans ma têtes ça chante, ça crie, ça dialogue entre moi et moi ?
Je ne me vois pas grandir ici, d’ailleurs personne ne me voit. Pourtant, je le sais, c’est dans les yeux des autres qu’on voit ça. L’âge, c’est rien, juste une question de repère dans le temps. C’est les autres qui vous disent si vous grandissez. « Toi, mon grand, t’es vachement mature pour ton âge ! » « Ecoute, lâche l’affaire petit, et grandis un peu ». Alors moi je vous le demande, c’est quoi être grand quand y a personne pour vous le dire ?
Chais pas ce que je serai dans quelques temps. Peut être fou, peut être vieux, peut être à peine plus âgé que maintenant, peut être mort.
Alors en fait, moi, quand je serai grand, je voudrais juste être…moi. Et c’est déjà beaucoup.
Les palmiers plient sous le vent, ça s’annonce à la tempête, pas de mauve dans le ciel ce soir, juste le gris du haut, le bleu du bas.
Mais ça ne fait aucune différence pour moi, alors je pense.
Moi, quand je serai grand, je serai sauveteur. Et je serai un bon. Pas un de ceux qui vous laissent pourrir là sous prétexte que les délais sont passés et que statistiquement vous êtes mort.
Quand on est seul sur une île depuis déjà si longtemps, à chasser la chèvre sauvage et le mérou du Grand Bleu, la question, on a le temps de se la poser.
En fait, ça fait 2 ans que je me la pose. Enfin je crois. A moi même, et des fois à ma mère en espérant qu’elle m’entende quelque part. J’ai 13 ans. Peut-être 14. Papy il dirait à ce jour que je pense comme un grand.
Mais c’est quand que je serai grand ?
Moi quand je serai grand, je voudrais juste qu’on sache que je suis grand.
J’ai perdu la notion du temps. Chai pas pourquoi je dis que ça fait deux ans que je suis ici, en fait j’en sais rien. Je sais même plus l’âge que j’ai.
Alors moi quand je serai grand, je serai chercheur. Pour comprendre la mémoire, la folie et la schizophrénie. Papy il m’a dit un jour que Mamie, elle était schizophrène. Je lui ai demandé ce que c’était « schizophrène ». Alors maintenant, je sais ce que c’est et je peux le dire, ici, je le deviens.
En fait, moi quand je serai grand, je serai plutôt philosophe. Pour répondre à toutes les foutues questions que j’ai le temps de me poser depuis que je suis ici. C’est quoi la vie, c’est quoi être grand, c’est quoi la mort. C’est quoi la solitude aussi. Est-ce qu’on peut être seul entouré de plein de gens ? Est-ce que je suis tout seul quand dans ma têtes ça chante, ça crie, ça dialogue entre moi et moi ?
Je ne me vois pas grandir ici, d’ailleurs personne ne me voit. Pourtant, je le sais, c’est dans les yeux des autres qu’on voit ça. L’âge, c’est rien, juste une question de repère dans le temps. C’est les autres qui vous disent si vous grandissez. « Toi, mon grand, t’es vachement mature pour ton âge ! » « Ecoute, lâche l’affaire petit, et grandis un peu ». Alors moi je vous le demande, c’est quoi être grand quand y a personne pour vous le dire ?
Chais pas ce que je serai dans quelques temps. Peut être fou, peut être vieux, peut être à peine plus âgé que maintenant, peut être mort.
Alors en fait, moi, quand je serai grand, je voudrais juste être…moi. Et c’est déjà beaucoup.
LINT- Nombre de messages : 40
Date d'inscription : 21/02/2006
Re: Exo en direct mardi 14 mars 21h
Quand je serai grande, moi je voudrais faire Evelyne Dheliat pour décider du temps qu’il fera rien qu’en agitant mon doigt. Un petit mouvement de l’index devant la Bretagne, et paf, je chasserai les nuages ; j’éternuerai sur Marseille et le vent soufflera vers les calanques.
Non. Quand je serai grande, en fait, je voudrais faire pshitologue et réparer d’un coup de spray tous les bobos de l’âme. Sauf que là, ça piquerait même pas.
Ou bien quand je serai grande, je voudrais faire bibliothécaire pour choisir les livres à la place des gens et éviter qu’ils se trompent.
Mais quand je serai grande, je pourrai tout aussi bien être chasseuse de têtes parce que les têtes, c’est facile à chasser, ça dépasse toujours du chemisier.
Ou alors, quand je serai grande, je travaillerai pour Amnésie International et j’effacerai la douleur des souvenirs dans la tête de ceux qui ne savent pas oublier.
Possible aussi que quand je serai grande, je sois moussaillonne pour porter un pompon mauve et accoster sur des îles peuplées de papous, de pygmées et de saamis.
Quand je serai grande je serai peut-être être ingénieuse, rien que parce que ça en jette.
Quand je serai grande, je voudrai être reine, directement, sans passer par le stade princesse, comme ça j’aurais même pas besoin d’embrasser le crapaud pour porter la couronne.
Et quand je serai grande je voudrais aussi faire, en plus de tout le reste, star de cinéma pour que les gens pleurent quand je meurs, puisque de toutes façons c’est pour de faux.
Et même que quand je serai grande, je porterai des soutien-gorges à balconnet et je sourirai au boulanger.
Et tant qu'on y est quand je serai grande, je m’écrierai des trucs du genre « Tout fout l’camp » ou « c’était mieux d'mon temps ! ».
Quand je serai grande, je ferai tout ça. Vous allez me dire que c'est stupide puisque grande, je le suis déjà. Peut-être que oui, peut-être pas et moi je dis que ça sert à rien de rêver si on a pas un peu de fuite dans les idées.
Non. Quand je serai grande, en fait, je voudrais faire pshitologue et réparer d’un coup de spray tous les bobos de l’âme. Sauf que là, ça piquerait même pas.
Ou bien quand je serai grande, je voudrais faire bibliothécaire pour choisir les livres à la place des gens et éviter qu’ils se trompent.
Mais quand je serai grande, je pourrai tout aussi bien être chasseuse de têtes parce que les têtes, c’est facile à chasser, ça dépasse toujours du chemisier.
Ou alors, quand je serai grande, je travaillerai pour Amnésie International et j’effacerai la douleur des souvenirs dans la tête de ceux qui ne savent pas oublier.
Possible aussi que quand je serai grande, je sois moussaillonne pour porter un pompon mauve et accoster sur des îles peuplées de papous, de pygmées et de saamis.
Quand je serai grande je serai peut-être être ingénieuse, rien que parce que ça en jette.
Quand je serai grande, je voudrai être reine, directement, sans passer par le stade princesse, comme ça j’aurais même pas besoin d’embrasser le crapaud pour porter la couronne.
Et quand je serai grande je voudrais aussi faire, en plus de tout le reste, star de cinéma pour que les gens pleurent quand je meurs, puisque de toutes façons c’est pour de faux.
Et même que quand je serai grande, je porterai des soutien-gorges à balconnet et je sourirai au boulanger.
Et tant qu'on y est quand je serai grande, je m’écrierai des trucs du genre « Tout fout l’camp » ou « c’était mieux d'mon temps ! ».
Quand je serai grande, je ferai tout ça. Vous allez me dire que c'est stupide puisque grande, je le suis déjà. Peut-être que oui, peut-être pas et moi je dis que ça sert à rien de rêver si on a pas un peu de fuite dans les idées.
Re: Exo en direct mardi 14 mars 21h
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Quand je serai grand, moi je voudrais être guide.
Oh, pas guide de haute montagne, là où ça caille à moins 30° quand on est à 2000 (mètres). Là où on s’entend pas, rien qu’à cause du blizzard.
Pas guide dans un musée non plus. Là où il fait + 30° quand on est à 2000 (personnes). Là où on s’entend pas rien qu’à cause du monde.
Non, je voudrais être guide sur mon île.
Mais un guide spécial.
Un guide qui choisit ses clients.
Un guide qui parle un peu, fait parler beaucoup, qui aime et fait aimer.
Pas un moulin à parole monocorde qui attend que cinq heures arrivent pour compter les piécettes de bonus.
Je saurai faire admirer la cascade aux écrevisses, mais pas juste l’instant d’une photo. Le temps aussi d’enfiler un maillot pour glisser derrière le voile de brume qui cache de si beaux rochers capitonnés de mousse verte et mauve.
Les plus aguerris me suivront jusqu’à la première des trois Chutes du Carbet, là haut, sous 110 mètres de dénivelés d’un seul jet tiède et soufré.
On glissera doucement entre les Mamelles qui délimitent à ravir le versant montagneux de Basse-Terre d’avec la descente vers l’Anse Colas et Pointe-Noire.
Chacun comprendra pourquoi le sable de la plage de Malendure est noir de jais. Pourquoi l’îlet Pigeon est peuplé de « grands gousiers ». Où, quand et comment Colomb a débarqué, croyant découvrir les Indes, avant de pousser plus loin, aux Amériques. On saura les traces laissées par les Arawaks sur les Roches Gravées de Trois-Rivières. Je dirai l’histoire de la canne, des esclaves qui l’ont travaillée, des « habitations », toutes ruinées aujourd’hui. J’expliquerai la genèse du rhum du Père Labbat, le pourquoi de ces bananeraies splendides.
Je taillerai dans une branche de bois-caca pour faire « ressentir » la différence avec un bois-bandé ou un simple wacapou.
Je montrerai le figuier-étrangleur qui vit au dépends de celui qui a le malheur de l’héberger.
A cinq heures le matin, en parlant de la canopée, je désignerai là bas l’envol d’ibis rouges au levant.
Sur la crique Moustique je ferai voir les morphos bleus et les planeurs grands comme la main qui virevoltent au gré des alizés.
Et l’on se contentera d’imaginer ce qui ne se dévoile qu’à la nuit tombée : crapauds-buffles au beuglement profond, jaguar au feulement doux, singes rouges au goitre hyper-développé et cigales électriques au sifflement strident.
Les nuits en hamac dans la forêt seront nos étapes 1000 étoiles sans supplément.
Nos pas nous mèneront vers le trou de madame Coco, celui du souffleur et jusqu’à la Porte d’Enfer, au pied de ces immenses falaises verticales qui tombent dans une eau bleu de méthylène.
La Pointe des Châteaux aux fausses allures de Pointe du Raz balayée de vents du nord permettra une dernière vision grandiose des contrées traversées et une baignade à Sainte-Anne caressera des peaux déjà cuivrées avant de devoir penser au retour vers un quotidien tout autre.
Oui, je serai guide sur mon île, je n’en doute pas.
Un jour.
Demain.
Aujourd’hui. La preuve…
.
Quand je serai grand, moi je voudrais être guide.
Oh, pas guide de haute montagne, là où ça caille à moins 30° quand on est à 2000 (mètres). Là où on s’entend pas, rien qu’à cause du blizzard.
Pas guide dans un musée non plus. Là où il fait + 30° quand on est à 2000 (personnes). Là où on s’entend pas rien qu’à cause du monde.
Non, je voudrais être guide sur mon île.
Mais un guide spécial.
Un guide qui choisit ses clients.
Un guide qui parle un peu, fait parler beaucoup, qui aime et fait aimer.
Pas un moulin à parole monocorde qui attend que cinq heures arrivent pour compter les piécettes de bonus.
Je saurai faire admirer la cascade aux écrevisses, mais pas juste l’instant d’une photo. Le temps aussi d’enfiler un maillot pour glisser derrière le voile de brume qui cache de si beaux rochers capitonnés de mousse verte et mauve.
Les plus aguerris me suivront jusqu’à la première des trois Chutes du Carbet, là haut, sous 110 mètres de dénivelés d’un seul jet tiède et soufré.
On glissera doucement entre les Mamelles qui délimitent à ravir le versant montagneux de Basse-Terre d’avec la descente vers l’Anse Colas et Pointe-Noire.
Chacun comprendra pourquoi le sable de la plage de Malendure est noir de jais. Pourquoi l’îlet Pigeon est peuplé de « grands gousiers ». Où, quand et comment Colomb a débarqué, croyant découvrir les Indes, avant de pousser plus loin, aux Amériques. On saura les traces laissées par les Arawaks sur les Roches Gravées de Trois-Rivières. Je dirai l’histoire de la canne, des esclaves qui l’ont travaillée, des « habitations », toutes ruinées aujourd’hui. J’expliquerai la genèse du rhum du Père Labbat, le pourquoi de ces bananeraies splendides.
Je taillerai dans une branche de bois-caca pour faire « ressentir » la différence avec un bois-bandé ou un simple wacapou.
Je montrerai le figuier-étrangleur qui vit au dépends de celui qui a le malheur de l’héberger.
A cinq heures le matin, en parlant de la canopée, je désignerai là bas l’envol d’ibis rouges au levant.
Sur la crique Moustique je ferai voir les morphos bleus et les planeurs grands comme la main qui virevoltent au gré des alizés.
Et l’on se contentera d’imaginer ce qui ne se dévoile qu’à la nuit tombée : crapauds-buffles au beuglement profond, jaguar au feulement doux, singes rouges au goitre hyper-développé et cigales électriques au sifflement strident.
Les nuits en hamac dans la forêt seront nos étapes 1000 étoiles sans supplément.
Nos pas nous mèneront vers le trou de madame Coco, celui du souffleur et jusqu’à la Porte d’Enfer, au pied de ces immenses falaises verticales qui tombent dans une eau bleu de méthylène.
La Pointe des Châteaux aux fausses allures de Pointe du Raz balayée de vents du nord permettra une dernière vision grandiose des contrées traversées et une baignade à Sainte-Anne caressera des peaux déjà cuivrées avant de devoir penser au retour vers un quotidien tout autre.
Oui, je serai guide sur mon île, je n’en doute pas.
Un jour.
Demain.
Aujourd’hui. La preuve…
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Dernière édition par le Mar 14 Mar 2006 - 21:44, édité 1 fois
Re: Exo en direct mardi 14 mars 21h
Ben mince alors, vous ai ratés. Je me garde les contraintes au chaud...
Du vent dans l’île
Du vent dans l’île
J’ai une île dans le cœur
Chaque fois que je marche dessus, chaque fois que j’arpente ses plages, elle laisse entre mes orteils, un peu de sa mémoire : sable fin, corail, coquillage pilé, roulé, usé d’autant de marées.
J’ai une île dans le cœur, une que j’arrive pas à oublier. Une comme un bateau : une comme une ancre en rade ; pare battage à la coque, une comme une ivresse de marin, une qui s’accroche comme une fille qui m’aimerait, une qui se colle à ma peau ;
J’ai une île dans le cœur.
Et je pense à toi mon île, pense à toi, moi qui suis en France maintenant. Y repense comme tous les jours enfilant mes chaussures pour aller bosser dans ce pays grisé, lourd de nuages et de froid, sauf qu’aujourd’hui,— hasard tu me plais — les retournant pour les enfiler mes Converses, dégringole un petit bout de toi : petit bout sable et corail concassé.
Alors je pense
J’ai une île dans le cœur
Le répète
Et me dis :
Moi quand je serai grand je voudrais faire petit garçon et courir sur les plages des souvenirs à venir, moi quand je serais grand : je voudrais pas grandir et vivre sur toi.
Moi :
J’ai une île dans le cœur comme un morceau de bonheur d’enfant.
Et du vent dans la tête.
Tellement…
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 60
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo en direct mardi 14 mars 21h
Sarko est aux fraises.
"... et la modernisation de l'état passera nécessairement par la réduction ..."
Je m'ennuie. Et la salle qui applaudit à tout rompre, mais ils ont quoi les gens ? Je bats mollement des mains pour donner le change, mais rien que ça, ça me fatigue.
Lucille est retournée dormir chez sa mère hier soir, et moi j'ai pas fermé l'oeil de la nuit. Café, double vitamine C, et trois fois pour faire un noeud de cravate potable, pourtant j'en porte tous les jours, des cravates. J'ai pris la première qui m'est tombée sous la main, une mauve ; Lucille me trouve toujours habillé comme un pingouin quand je choisis moi même ma cravate, mais pourquoi alors est-ce qu'elle m'en offre des mauves ?
Qu'est-ce que je fais là ? Je suis sous-chef de cabinet de ministère. Quand j'étais petit, je me souviens, je croyais que c'était un métier ou fallait garder la porte des waters. Je crois que je tends à revenir à cette opinion : il y a des choses qui sentent sacrément mauvais dans le milieu. Quand j'étais petit, je me souviens, j'étais arrivé dans la cuisine et j'avais dit à ma mère:
- Quand je serais grand, je voudrais que je serai tourneur-fraiseur, comme ça je tourne, et on me donne des fraises !
Je me souviens, j'avais tourné, elle m'avait donné une fraise, je me souviens ou on m'a raconté, ça revient au même sans doute. J'aurais dû faire poète.
Puis plus tard, il y a eu Lucille, ses airs sauvages et ses cheveux au vent dans les manifs, qui m'ont donné une farouche envie d'adhérer. Lucille, mon île, je lui disais, et dans la foule de Bastille, en nous tenant la main, nous étions seuls au monde. Poète je vous dis que j'aurais dû faire.
J'y ai cru, à l'époque, on se prenait pour Louise Michel et Che Guevara ; il n'y a que ceux qui y ont cru qui peuvent avoir une idée de la désillusion qu'on ressent quand on écoute un discours ministériel dans la salle des fêtes de Chatenay-Malabry. Il y a eu les études, l'habitude, on a perdu l'île de vue, et le vent est tombé. Lucille, elle me reproche quoi ? Les dossiers que je ramène le soir à la maison ? Le port de cravate mauve inapproprié ? Ou de ne plus y croire ?
Ca y est, le discours vient enfin de finir. Ils ont rêvé à quoi, tous ceux là qui applaudissent quand ils étaient mômes ? Et lui, le ministre avec son air de pignouf et ses bras ouverts en vé ? Lui je me doute, ça devait déjà être :
"Quand je serais grand, je voudrais que je serais président de la république".
C'est son anniversaire en plus au ministre, on apporte un gros gâteau au fraises, plein de crème. L'instinct. La transcendance poétique. J'attrape le gâteau, je me tourne et lui balance le fraisier pile dans la gueule. Et ça dégouline mauve sur son costard.
Un jour, il sera peut-être président de la république, mais grand, ça, jamais.
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
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Re: Exo en direct mardi 14 mars 21h
Ca y est ! Suis un peu à la bourre ce soir :-) Plus tard que Yali !
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
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Re: Exo en direct mardi 14 mars 21h
.
Nous roulions depuis une demi-heure. Je ne savais pas où nous allions. Le client était australien. Il sentait la vache à dix pas. Enfin, façon de parler… car il était propre comme un sou neuf et ses joues roses fraîchement rasées faisaient songer à des fesses de bébé. « Joufflu », c’est le mot qui m’était venu en premier quand il m’avait fait asseoir à ses côtés dans la limousine. Joufflu. J’allais me taper le joufflu toute une nuit, fallait que je me fasse à cette idée. Il avait payé pour et même bien au-delà du barème. Je ne pouvais même pas espérer qu’il se bourre la gueule, il en était à son troisième jus de pamplemousse. S’il continuait à ce rythme, au mieux il aurait la chiasse. Sa chemise et ses chaussettes étaient du même ton mauve soutenu tout comme le revêtement intérieur de la limousine. J’ai horreur du mauve, ça me donne la nausée. Il m’avait offert une orchidée, mauve bien sûr, et m’avait épinglé cette saloperie au corsage. Elle était parfumée à l’excès. Une odeur écoeurante… mauve. A un moment j’ai senti que nous nous étions arrêtés. Bébé joufflu a parlé par interphone au chauffeur mais je n’ai pas entendu ce qu’il lui disait. A moi il m’a dit dans un français laborieux : « Maintenont, Madeumoiselle, tu closes tes yeuilles et tu ouvres les quand je dis, okay ? ». J’ai dit « okay » et j’ai fermé les yeux. J’ai entendu un bruit comme une longue plainte feutrée. Il manoeuvrait une télécommande. Il a mis sa main chaude sur ma cuisse : « Tu peux ouvre, il a dit ». J’ai ouvert les yeux. Devant nous, là dans la limousine il y avait un plan d’eau turquoise et au milieu un lit en forme d’île blonde et un palmier miniature en plastique derrière la tête de lit. « Oh God ! j’ai oubliéye le vont, il est trop chaud, n’est-ce pas ? ». Alors Joufflu a appuyé sur un bouton et du vent s’est mis à souffler et à faire onduler les feuilles du palmier.
— Come on , Baby, j’espère tu sais nager ? a dit Joufflu
— J’ai besoin d’un scotch, j’ai dit.
.
Mini trip
Nous roulions depuis une demi-heure. Je ne savais pas où nous allions. Le client était australien. Il sentait la vache à dix pas. Enfin, façon de parler… car il était propre comme un sou neuf et ses joues roses fraîchement rasées faisaient songer à des fesses de bébé. « Joufflu », c’est le mot qui m’était venu en premier quand il m’avait fait asseoir à ses côtés dans la limousine. Joufflu. J’allais me taper le joufflu toute une nuit, fallait que je me fasse à cette idée. Il avait payé pour et même bien au-delà du barème. Je ne pouvais même pas espérer qu’il se bourre la gueule, il en était à son troisième jus de pamplemousse. S’il continuait à ce rythme, au mieux il aurait la chiasse. Sa chemise et ses chaussettes étaient du même ton mauve soutenu tout comme le revêtement intérieur de la limousine. J’ai horreur du mauve, ça me donne la nausée. Il m’avait offert une orchidée, mauve bien sûr, et m’avait épinglé cette saloperie au corsage. Elle était parfumée à l’excès. Une odeur écoeurante… mauve. A un moment j’ai senti que nous nous étions arrêtés. Bébé joufflu a parlé par interphone au chauffeur mais je n’ai pas entendu ce qu’il lui disait. A moi il m’a dit dans un français laborieux : « Maintenont, Madeumoiselle, tu closes tes yeuilles et tu ouvres les quand je dis, okay ? ». J’ai dit « okay » et j’ai fermé les yeux. J’ai entendu un bruit comme une longue plainte feutrée. Il manoeuvrait une télécommande. Il a mis sa main chaude sur ma cuisse : « Tu peux ouvre, il a dit ». J’ai ouvert les yeux. Devant nous, là dans la limousine il y avait un plan d’eau turquoise et au milieu un lit en forme d’île blonde et un palmier miniature en plastique derrière la tête de lit. « Oh God ! j’ai oubliéye le vont, il est trop chaud, n’est-ce pas ? ». Alors Joufflu a appuyé sur un bouton et du vent s’est mis à souffler et à faire onduler les feuilles du palmier.
— Come on , Baby, j’espère tu sais nager ? a dit Joufflu
— J’ai besoin d’un scotch, j’ai dit.
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Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo en direct mardi 14 mars 21h
ZOU: de la belle poésie, grave et forte, avec de la tristesse, de la nostalgie... tu arrive souvent à faire passer des trucs durs à travers des mots légers (hum... ça c'est du commentaire...) Y a juste ce vers que j'aime moins: Pour renaître dans notre île love et mauve
AEGIS: mince, citer autant de fois Wittgenstein dans un exo... ça me laisse admirative (parce que j'aime beaucoup beaucoup Wittgenstein!) Me semble que tu t'es lâché un peu plus cette fois, ton style est en tout cas différent, plus vivant, même si ce n'est pas encore ça et si ton langage imagé sonne encore un peu trop travaillé. Tu mets d'autres ambiances en scène, les descriptions sont différentes... je préfère ceci!
LINT: "à chasser la chèvre sauvage"... hum, faut pas regarder Kôh-Lanta! J'aime bien l'évolution de ton texte, mais je reproche peut-être une perte de force vers la fin, au moment où, justement, les idées deviennent plus graves et plus profondes. Et en même temps, j'aime beaucoup cette phrase: "Chais pas ce que je serai dans quelques temps. Peut être fou, peut être vieux, peut être à peine plus âgé que maintenant, peut être mort."
KRYSTELLE: J'adore cette phrase "je voudrais aussi faire, en plus de tout le reste, star de cinéma pour que les gens pleurent quand je meurs". Beaucoup d'idées, peut-être certaines auraient gagné à être davantage exploitées et en même temps, ça sent bon le rêve inachevé mais toujours vivace.
La suite après...
AEGIS: mince, citer autant de fois Wittgenstein dans un exo... ça me laisse admirative (parce que j'aime beaucoup beaucoup Wittgenstein!) Me semble que tu t'es lâché un peu plus cette fois, ton style est en tout cas différent, plus vivant, même si ce n'est pas encore ça et si ton langage imagé sonne encore un peu trop travaillé. Tu mets d'autres ambiances en scène, les descriptions sont différentes... je préfère ceci!
LINT: "à chasser la chèvre sauvage"... hum, faut pas regarder Kôh-Lanta! J'aime bien l'évolution de ton texte, mais je reproche peut-être une perte de force vers la fin, au moment où, justement, les idées deviennent plus graves et plus profondes. Et en même temps, j'aime beaucoup cette phrase: "Chais pas ce que je serai dans quelques temps. Peut être fou, peut être vieux, peut être à peine plus âgé que maintenant, peut être mort."
KRYSTELLE: J'adore cette phrase "je voudrais aussi faire, en plus de tout le reste, star de cinéma pour que les gens pleurent quand je meurs". Beaucoup d'idées, peut-être certaines auraient gagné à être davantage exploitées et en même temps, ça sent bon le rêve inachevé mais toujours vivace.
La suite après...
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo en direct mardi 14 mars 21h
.
Sahkti : c’est frais, amusant, imagé, presque réaliste dit par un garçonnet, et dans ce contexte particulier. (orange et Orangistes… :-)))))))
Zou : rapetisser en poésie et si vite, bravo, exploit de mots et d’idées fortes. En plus c’est drôle. Bravo.
Aegis : j’ai l’impression que tu étais parti pour continuer là !! Autre style, autre propos, autre vocabulaire, autre ressenti pour moi. Oui, évolution. Langage un peu trop « moderne » parfois avec un peu d’exagération dans les raccourcis. J’ai trouvé l’ensemble un peu brouillon, pas assez construit. (en fait j'ai pas tout compris !!) Mais comment faire autrement en 1 heure quand on a tant envie de dire ? C’est bien.
LINT : pathétique ce monologue du petit malade qui tente encore de se croire lucide alors qu’il semble bien avoir sombré. Triste et réussi.
Krystelle : « les têtes, c’est facile à chasser, ça dépasse toujours du chemisier. » Trop top !! :-)))
J’aime ce texte humoristique parfois un peu tragique. C’est drôle.
Yali : « Moi quand je serai grand je voudrais faire petit garçon et courir sur les plages des souvenirs à venir » Très beau ! Court mais toujours l’essentiel est dit. C’est épuré, le message passe. Allez, on y arrivera Yali ! ;-)
Loup : un loup comme je les aime ! Le coup du chef de cabinet et du tourneur-fraiseur sont supers ! Je te décerne le pompon pour l’humour ce soir ! Merci !
Kilis : il y a avait longtemps que je n’avais pas lu un si excellent texte de toi, dans un style particulier je trouve, mais on t’y reconnaît tout de même. C’est vraiment bien imaginé, les contraintes sont finement détournées dans un propos léger et au ton parfait ! Bravo aussi.
MERCI AU MC YALI !
Sahkti : c’est frais, amusant, imagé, presque réaliste dit par un garçonnet, et dans ce contexte particulier. (orange et Orangistes… :-)))))))
Zou : rapetisser en poésie et si vite, bravo, exploit de mots et d’idées fortes. En plus c’est drôle. Bravo.
Aegis : j’ai l’impression que tu étais parti pour continuer là !! Autre style, autre propos, autre vocabulaire, autre ressenti pour moi. Oui, évolution. Langage un peu trop « moderne » parfois avec un peu d’exagération dans les raccourcis. J’ai trouvé l’ensemble un peu brouillon, pas assez construit. (en fait j'ai pas tout compris !!) Mais comment faire autrement en 1 heure quand on a tant envie de dire ? C’est bien.
LINT : pathétique ce monologue du petit malade qui tente encore de se croire lucide alors qu’il semble bien avoir sombré. Triste et réussi.
Krystelle : « les têtes, c’est facile à chasser, ça dépasse toujours du chemisier. » Trop top !! :-)))
J’aime ce texte humoristique parfois un peu tragique. C’est drôle.
Yali : « Moi quand je serai grand je voudrais faire petit garçon et courir sur les plages des souvenirs à venir » Très beau ! Court mais toujours l’essentiel est dit. C’est épuré, le message passe. Allez, on y arrivera Yali ! ;-)
Loup : un loup comme je les aime ! Le coup du chef de cabinet et du tourneur-fraiseur sont supers ! Je te décerne le pompon pour l’humour ce soir ! Merci !
Kilis : il y a avait longtemps que je n’avais pas lu un si excellent texte de toi, dans un style particulier je trouve, mais on t’y reconnaît tout de même. C’est vraiment bien imaginé, les contraintes sont finement détournées dans un propos léger et au ton parfait ! Bravo aussi.
MERCI AU MC YALI !
Re: Exo en direct mardi 14 mars 21h
MENTOR: Faut que tu retournes là-bas Mentor, pour de bon, pour de vrai, parce que c'est le sang de cette île qui coule entre les lignes. Peut-être un brin trop descriptif par moments, ça casse un peu la spontanéité du propos mais c'est tellement beau...
YALI: Cette phrase est magnifique "Moi quand je serai grand je voudrais faire petit garçon et courir sur les plages des souvenirs à venir" et ton île aussi, et tout le reste et... pfff de blues hein...
LOUPBLEU: Ha ha Loup, le sarko, tu l'aimes pas beaucoup! J'aime bien l'idée du tourneur-fraiseur, c'est poétique. Comme tout ton texte d'ailleurs, tu as la désillusion poétique ce soir et ça te va bien.
KILIS: Kilis ou l'art de ne pas tenir compte des contraintes. Du coup, pas de "quand je serai grand", mais du vent, une île, du mauve, oui... Je préfère la fin, quand elle découvre l'île et le palmier en plastique, ça colle bien avec cette idée de rêve en toc vendu au client australien.
YALI: Cette phrase est magnifique "Moi quand je serai grand je voudrais faire petit garçon et courir sur les plages des souvenirs à venir" et ton île aussi, et tout le reste et... pfff de blues hein...
LOUPBLEU: Ha ha Loup, le sarko, tu l'aimes pas beaucoup! J'aime bien l'idée du tourneur-fraiseur, c'est poétique. Comme tout ton texte d'ailleurs, tu as la désillusion poétique ce soir et ça te va bien.
KILIS: Kilis ou l'art de ne pas tenir compte des contraintes. Du coup, pas de "quand je serai grand", mais du vent, une île, du mauve, oui... Je préfère la fin, quand elle découvre l'île et le palmier en plastique, ça colle bien avec cette idée de rêve en toc vendu au client australien.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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